Le MOMOSITE vous présente

 

Critiques en vrac

Page mise à jour le 17/08/2024

 

1895-1949 - 1950-1967 - 1968-1977 - 1978-1989 - 1990-2002 - 2003-2010 - 2011-2024 - Séries
 

Abyss

Un film de James Cameron (1989) Le second du triple A du cinéma fantastique (Alien, Abyss, Avatar) ! Un film qui nous transporte de bonheur. Un chef d'œuvre qui aurait pu être absolu s'il n'y avait pas un peu trop de sucre à la fin (mais on pardonne). Les images sont magnifiques, c'est beau, c'est passionnant, le suspense est diabolique. Les acteurs sont bons (Mary Elizabeth Mastrantonio qui n'a pas fait grand-chose au cinéma est excellente, Ed Harris est bien). Monsieur Cameron, vous êtes un grand, merci pour cette merveilleuse leçon de cinéma !

Embrasse-moi vampire

Un film de Robert Bierman (1989) avec Nicolas Cage. Ce film qui nous raconte la plongée dans la folie d'un type persuadé d'être devenu un vampire possède d'énormes qualités. Nicolas Cage tient très bien le rôle, la direction d'acteur est très efficace y compris pour les seconds rôles (la psy est extraordinaire) et les figurants. Les mouvements de caméra et le cadrage montre qu'on a affaire à un vrai pro. Certaines scènes paraissent d'une justesse étonnante, notamment les humiliations incessantes de la secrétaire mais aussi la scène de meurtre dans la boite de nuit. Le film est hélas entaché par un montage peu sérieux : les images de la scène d'amour avec Jennifer Beals sont utilisés deux fois, et les deux fois on peut voir comme un nez au milieu de visage un patch qui lui recouvre les tétons ! D'autre part la fin manque terriblement de panache !

Indiana Jones et la dernière croisade

Un film de Steven Spielberg (1989) avec Harrison Ford, Sean Connery. On revient au niveau du premier. L'argument est simpliste mais suffisant : On doit retrouver le Graal avant les nazis (pourquoi se gêner ?). La présence de Sean Connery apporte une dimension supplémentaire, celui-ci campe un personnage complexe, il est tout à fait satisfait de l'écart qu'il a commis avec Elsa, mais n'aime pas que l'on blasphème. Le fait d'avoir confié le premier rôle féminin à une méchante, la jolie Alison Doody est une idée excellente. C'est trépidant, ça n'arrête pas, des gags, de l'humour, des sales bêtes, de l'action, des rebondissements. Quelques scènes resterons gravés dans la mémoire, celle où Indiana se retrouve nez à nez devant Hitler qui lui dédicace le carnet de notes de son père, ou dans un autre genre Sean Connery faisant s'envoler une nuée de mouettes avec son parapluie afin qu'elles percutent le chasseur bombardier à leurs trousses. Quant à la dernière séquence et sa prétendue dimension religieuse, on est en fait en plein dans le second degré, que l'on a d'ailleurs jamais quitté tout au long du film, mais c'est ce qui fait sa force et son charme, imaginez la catastrophe si le film s'était pris au sérieux !  Bref, voilà un chef d'œuvre !

Dr Jekyll and Mr Hyde (Edge of Sanity)  

Un film de Gérard Kikoïne (1989) avec Anthony Perkins. Réalisée par le sulfureux réalisateur de "Dans la chaleur de Saint-Tropez", cette bonne série B qui vaut bien mieux que le mépris avec lequel il fut accueilli. Certes, le thème est rabâché et a donné lieu à quelques chef d'œuvres, n'empêche que cette adaptation habilement mélangée avec l'histoire de Jack l'éventreur, vaut le coup d'être vue, la photo est soignée, les décors recherchés, il y a une ambiance kitch dans les scènes de bordel tout à fait plaisante, de belles femmes, un léger érotisme, une bonne interprétation d'Anthony Perkins. Que demande le peuple ?

Erik le Viking  

Un film de Terry Jones (1989). Bavard, lourdingue, poussif, sans rythme et peu intéressant. La distribution déçoit avec un Tim Robbins bourrin, une Eartha Kitt agaçante et un Terry Jones en pleine crise de cabotinage, et ne parlons pas des seconds rôles… A sauver la très belle Imogen Stubbs non pas pour son rôle mais pour sa présence, quelques rares scènes qui retiennent l'attention et quelques plans jolis par ci par là. Vraiment pas de quoi s'affoler.

Sexe mensonges et vidéos

Un film de Steven Soderbergh (1989) avec James Spader, Andie MacDowell. Palme d'or à Cannes, on se demande vraiment pourquoi à moins que ce soit la prime à la lenteur. Il y a une idée dans le film, juste une et tout repose la dessus (y compris le titre du film) ça aurait sans doute pu donner un bon court métrage, mais 90 minutes, c'est un supplice, ça cause, ça cause et on n'a qu'une hâte c'est que ça s'arrête de causer, de plus la fin est bâclée. Côté interprétation c'est plutôt bien avec un James Spder troublant et une étonnante Laura San Giacomoy. Andie MacDowell n'est pas mal mais on la préfère dans des rôles plus légers. Un film a la réputation surfaite d'autant que Soderbergh a fait beaucoup mieux par la suite…

Le Cuisinier, le voleur, sa femme et son amant

Un film de Peter Greenaway (1989) avec Helen Mirren et Richard Bohringer. On ne ressort pas intact de la vision de ce film coup de poing. A la violence, voire au sadisme et à l'abjection de certaines situations répond l'érotisme parfaitement abouti des scènes avec Helen Mirren (absolument parfaite dans ce rôle). Et tout est transcendé par une réalisation hors du commun, l'utilisation de grands travellings et le travail sur les couleurs sans oublier l'excellentissime musique de Michael Nyman. Le rôle très particulier de Richard Bohringer (doté d'un accent français volontairement abominable) est très intéressant dans son évolution. Le film se termine en apothéose avec une fin géniale digne d'une scène d'opéra.
P.S. : Les comparaisons avec "La grande bouffe" lus ici et là sont totalement hors de propos, le seul point commun entre ces deux films géniaux est qu'on y mange beaucoup mais les propos sont totalement différents.

Family Business

Un film de Sidney Lumet (1989) avec Sean Connery et Dustin Hoffman. La scène du casse au milieu de film n'est pas trop mal, il y a quelques réflexions intéressantes notamment sur la nuance entre légalité et moralité, Mais à part ça, c'est bavard, ça met un temps fou à démarrer, et ça se termine en eau de boudin. Sean Connery est plutôt bon, Dustin Hoffman plutôt décevant, la mise en scène plutôt plate et l'ensemble très moyen.

Retour vers le futur 2 

Un film de Robert Zemeckis (1989) avec Michael J. Fox, Christopher Lloyd. C'est presque aussi bon que le premier, plein d'idées, emmené par un rythme infernal et par un Christopher Lloyd complètement déjanté. Evidemment tout cela est raconté et filmé en mode décalé, et que celui qui prétendra qu'on peut s'y retrouver dans tous ces paradoxes temporels me donne son adresse, je lui enverrai un Bounty. Cela dit faudrait quand même m'expliquer pourquoi nos deux zigotos embarquent la fiancée dans le futur pour ensuite se rendre compte qu'elle y est indésirable (pas bien grave). On pourra aussi regretter qu'il n'y ai pas de rôle féminin plus fort contrairement au précèdent opus, On a quand même le plaisir de voir brièvement Lea Thomson en femme entretenue, un joli moment. Mais, bon, foin de réserves futiles, ça reste très bon

Society

Un film de Brian Yuzna (1989). Un jeune premier insupportable, un brouillon de scénario qu'on aurait oublié de mettre au propre, des allusions lourdingues; des mystères "en veut-tu, en voilà", qu'on ne se donne pas la peine d'expliquer, une longue séquence de fin ou le réalisateur confond l'horreur et la laideur, et un final d'un ridicule consommé. Certains comiques voudraient nous faire croire qu'il s'agit d'une critique de la haute société et que tout cela est métaphorique, laissez-moi rire, en revanche ce qui transparaît de façon très claire (et très hypocrite, puisqu'il en joue) chez Yuzma c'est son dégoût du sexe : Il va jusqu'à nous pondre des théories ridicules selon lesquelles un amateur de partouzes n'est jamais rassasié et finira par évoluer vers l'inceste... et le cannibalisme. Quant à la partouze, quand elle est montrée de dos les gens sont nus, quand ils sont de face,, ils sont en sous vêtements, bref, ça n'a rien d'érotique et les images deviennent volontairement hideuses (c'est même difficilement supportable) quand la chair se transforme en pâte à modeler.   Monsieur Yuzma le sexe semble vous dégoûter, c'est votre droit, mais pourquoi essayer d'en dégoûter les autres ? Bref tout cela ne se contente pas d'être très mauvais, c'est grotesque... Deux choses à sauver : Devin Devasquez qui nous joue une très jolie Clarisse et la très belle B.O.

Valmont

Un film de Milos Forman (1989) avec Annette Bening et Colin Firth. Ils sont rigolos les critiques de cinéma, ils nous font croire qu'ils ont le temps de lire toutes les œuvres littéraires dont a adaptés des films, alors qu'ils se contentent d'en lire un vague résumé sur Internet. Alors Forman aurait trahi Choderlos de Laclos ? Il en parfaitement le droit, un réalisateur fait ce qu'il veut ! Mais ce n'est même pas le cas, si la lettre est trahie, l'esprit ne l'est pas. Choderlos était plus moins obligé de donner une fin "morale" à son ouvrage, Forman n'a pas ce soucis. Ce point éclairci on ne peut que s'incliner devant la beauté de ce film et de son intelligence. Comme le disait quelqu'un, ce n'est pas le libertinage qui est dangereux, mais la jalousie amoureuse, si on ne comprend pas ça, on passe à côté du film. Et puis comment oublier la présence magnétique d'Annette Bening, incarnant la sulfureuse Marquise de Merteuil ? Comment oublier aussi la scène de la dictée de la lettre dans laquelle Valmont embrasse les fesses de Cécile ? Au fait, Danceny n'est pas très bon, il fallait bien que le film ait un petit défaut…

La Mouche 2

Un film de Chris Wallas (1989) qui n'est pas un réalisateur mais qui signa les effets spéciaux du 1er opus. On aurait pu l'appeler "Le fils de la Mouche", car c'est bien de cela qu'il s'agit. N'est pas Cronenberg qui veut et cette suite qui commence plutôt bien s'enlise assez vite. La dernière demi-heure consistant en une simple course poursuite sans véritable suspense se terminant pas un happy-end grotesque. On va dire que ça peut se voir, si on a rien d'autre sous la main ! PS : Daphne Zuniga (déjà vue dans Spaceball) est bien mignonne)

La guerre des Roses

Un film de Danny DeVito (1989) avec Micheal Douglas et Katleen Turner. Cette tentative de film d'acteurs est complètement ratée. Si Douglas est moyen et Turner plutôt bonne, il faut supporter une heure d'ennui incommensurable et un scénario mal maîtrisé avant que les choses se précipitent dans un affrontement offrant quelques rares scènes qui ressemblent enfin à du cinéma, mais aussi des lourdeurs en tous genres. Grosse déception.

Le cercle des poètes disparus

Un film de Peter Weir (1989) avec Robin Williams. Ce film superbement réalisé et qui ne ressemble à aucun autre est non seulement un chef d'œuvre de tact et d'intelligence, c'est un hymne à la liberté et à l'épicurisme. Les images sont superbes et Robin Williams étonnant

Hurlements 5 : La Re-naissance

Un film de Neal Sundström (1989). A part deux scènes de nus qui doivent durer 10 secondes chacune, il n'y a rien à sauver dans cette bouillie indigeste qu'on se surprend malgré tout à regarder jusqu'à la fin (masochisme ?), Une fin qui nous laisse sur notre faim !

Crimes et délits

Un film de Woody Allen (1989) avec Martin Landau, Mia Farrow, Angélica Huston. Woody Allen nous mélange deux films, l'un est une comédie romantique sur les désillusions de l'amour qui n'a rien de déplaisante mais sans plus. L'autre est une tragédie dans laquelle on retrouve tous les thèmes cher à Woody, l'idiotie du destin, le questionnement sur la foi et si certaines réflexions restent intéressantes, l'alchimie a du mal à prendre, l'ensemble paraît déséquilibré d'autant que certaines digressions notamment religieuses s'avèrent assez lourdes. Angelica Huston en amante névrosée est assez étonnante.

Breakdown (motor killer)

Un film de Paul Winters (1989). Un sérial killer sans aucun intérêt, absurde et moche.

Betty Boop, la star d'Hollywwod (Betty Boop, Hollywood mystery)

Un DA de 24 minutes de Georges Evelyn (1989). Petite intrigue policière amusante doublée d'une morale bas de plafond dans le genre "un petit boulot peinard, c'est bien mieux que de courir après le pognon"

Leviathan

Un film de George Cosmatos (1989). Un très bonne série B sur le thème récurent du petit groupe d'individus qui se font décimer les uns après les autres par un monstre sanguinaire. Il y a du suspense, de l'action, un pue d'humour (pas toujours volontaire) et même de la bonne musique  (Jerrry Goldsmith). Le happy-end assez cucul est sauvé par un beau geste libérateur (Peter Weller envoyant un pain dans la troche de la représentante de la multinationale pour laquelle il travaille)

Le retour de Flesh Gordon

Un film de Howard Ziehm (1989). Quinze ans après… voici la suite. Elle est différente, la mise en scène est carrément hystérique (le rôle du savant fou est génial), une seule scène mérite réellement d'être qualifié d'érotique, sinon le film n'évite pas le lourdingue voire le scatologique et c'est dommage, ça gâche un peu ce qui aurait pu être 90 minutes de pur délire. Une suite dispensable (pour parler branché)

Europa

Un film de Lars von Trier (1989). Souvent très bien filmé, mais pas toujours (pas bien compris l'intérêt des inserts couleurs). Souvent terrifiant, mais parfois absurde et confus que ce soit sur le plan de narration ou sur le plan du "message". Assez poussif au début (à ce point qu'on est tenté de laisser tomber dès le pré-générique) mais aussi d'un égocentrisme irritant (du genre attention : je vous filme un chef d'œuvre). ). Quant aux acteurs, ils semblent lointains (à noter la présence ringarde d'Eddie Constantine). Pas trop emballé, en fait.

Calme blanc

Un film de Phillip Noyce (1989) avec Nicole Kidman et Sam Neil. Mais bon sang, pourquoi avoir conservé cette introduction qui ne sert strictement à rien, car sans elle ce film aurait été un chef d'œuvre, car non seulement l'action est palpitante et remarquablement interprété par le trio d'acteur (Sublime Nicole Kidman) mais contrairement à tous ces films où l'on sacralise le sexe (à moins qu'on le diabolise mais ça revient au même) ici Kidman le banalise et n'hésite pas à coucher pour sauver sa peau sans que ça lui pose des problèmes métaphysiques. Une attitude assez rare au cinéma pour être signalée. On pourra éventuellement reprocher la fin, mais prenons-le comme un clin d'œil du réalisateur qui veut sans doute nous dire qu'on est au cinéma, parfois on l'oubli.

Deux

Un film de Claude Zidi (1989) avec Gérard Depardieu et Marushka Detmers. Zidi est capable du meilleur comme du pire. C'est dire que j'appréhendais de voir son seul film "non comique". Eh bien la surprise est bonne, ce n'est pas mal du tout, le jeu d'acteurs est extraordinaire, la très belle Marushka Detmers parvenant même à dépasser Depardieu par un jeu très classe. On y parle du couple et de sexualité avec beaucoup d'intelligence et de lucidité (mais de façon fort crue). L'humour n'est pas absent (la scène avec le bébé), on ne s'ennuie pas une seconde, mais on pourra regretter la toute dernière partie en se disant qu'une autre fin aurait pu être possible.

Outrages

Un film de Brian De Palma (1989) avec Sean Penn. Comme disait Hitchcock "Quand le méchant est réussi, le film est réussi !" Et là on est servi avec un Sean Penn complètement allumé et déshumanisé. Le rôle de Michael Fox est plus ingrat mais il s'en tire bien, les seconds rôles également illustrant parfaitement ce qu'est l'attitude de soumission aux ordres. Chose singulière chez De Palma, ce film est militant, il faut donc en accepter les codes ce qui inclus un certain manichéisme, mais il ne gêne pas. Et puis c'est de Palma qui filme et il le fait très bien, les scènes avec la jeune vietnamienne sont très bien dosées, horribles et sans complaisance, mais sans voyeurisme excessif et sans sombrer dans le mélo. Là ou un autre aurait terminé par une longue scène de procès à l'américaine, de Palma n'en montre que l'essentiel en caméra fixe, il sait ces condamnations n'être que de principe et que les peines seront écourtées. On en reçoit plein la gueule mais c'est un chef d'œuvre.

Mélodie pour un meurtre

Un film de Harold Becker (1989) avec Al Pacino. Un thriller qui commence assez mou sans choisir son ton, hésitant entre une sorte d'autodérision et le polar décontracté. L'arrivé de John Goodman, puis celle d'Ellen Barkin va changer la donne et donner du relief à ce film en épaulant Pacino, Godman par sa carrure et son humour, Ellen Barkin par sa présence sulfureuse qui éclaire littéralement le film. L'enquête policière et le film adoptent un ton léger mais qui ne nuit pas au déroulement de l'intrigue qui reste passionnante. Sans être un très grand film, ça vaut son coup d'œil.

Ma mère est un loup-garou

Un film de Michael Fischa (1989). Le titre ne ment pas sur la marchandise, nous sommes en pleine comédie horrifique bien déjantée. C'est d'autant plus agréable à regarder que l'actrice principale Susan Blakely est charmante et joue parfaitement le jeu, d'ailleurs la distribution est étonnement bonne. Certes les effets spéciaux sont minimalistes, mais ce film est d'abord une comédie toute en références et en gags burlesques. On passe un bon moment et la fin le fait bien. Un film à (re) découvrir !

Les banlieusards

Un film de Joe Dante (1989) avec Tom Hanks et Carrie Fischer.  Cette comédie légère et pétillante de Dante n'est jamais sortie en salle en France, on se demande bien pourquoi puisque le thème des voisins bizarres y est parfaitement illustré avec un Tom Hanks, déjà talentueux, Ces dames plutôt en retrait sont néanmoins charmante (une étonnante Carrie Fisher et une pétillante Wendy Shaal). La distribution est quasiment sans faute sauf en ce qui concerne le jeune Cory Danziger qu'on a d'ailleurs guère revue depuis. On remarquera bien sûr le petit rôle de Dick Miller en éboueur, l'acteur fétiche de Corman ainsi que l'hommage musical à Morricone. Bien que ce ne soit pas un film à message on croit pouvoir penser qu'il s'agit d'un plaidoyer pour le droit à la différence. Hélas, le twist final nous montre tout à fait autre chose, brillant par sa forme comique, mais laissant comme un gout amer car on ne peut s'empécher de penser qu'on est passé à côté de quelque chose

Tatie Danielle

Un film d'Etienne Chatiliez (1989). Avec Catherine Jacob. J'aime le cinéma de Chatilliez car il va toujours à l'essentiel tout en restant au ras de la vie des gens. Ici il s'agit d'une chronique ordinaire de la méchanceté qui se concentre sur le personnage de la Tatie, joué par une extraordinaire Tsilla Chelton, qui campe ainsi l'une des teignes les plus réussies du cinéma. L'apparition d'Isabelle Nanty est géniale nous emmenant dans une belle fausse piste, les méchantes ne s'aiment pas entre-elles, mais elles s'attirent mutuellement. Il est permis de penser que leur retrouvaille montagnarde risque de déboucher sur des choses peu intègres. Le film se pare aussi de petites touches fort appréciables, comme l'étrange beauté de Catherine Jacob ou les expressions du visage de Karine Viard.. Et puis cet humour qui jaillit toujours là où l'attend le moins. Un délice !

Sweetie

Un film australien de Jane Campion (1989).:Le tout premier Campion ! Jolie photographie, deux actrices talentueuses (Genevieve Lemon, Karen Colson) dans des genres très différents (c'est le moins que l'on puisse dire !)  Sinon on est en immersion dans une famille de doux dingues sans qu'il y ait de véritable scénario. On comprend (c'est d'ailleurs assez lourd) que le film est empreint d'une symbolique arboricole, j'avoue que ça ne m'a pas branché, pas plus que le comportement de ces personnages. Par ce coup d'essai, Jane Campion montrait qu'elle savait filmer, il lui manquait d'avoir un scénario digne de ce nom.

La Vie et rien d'autre

Un film de Bertrand Tavernier (1989) avec Philippe Noiret et Sabine Azéma. Il convient d'être lucide, ce film constitue un véritable show de la part de Philippe Noiret qui crève l'écran, de ses apparitions et de son jeu d'acteur. Mais là où Tavernier est très fort, c'est que le contexte dans lequel évolue Noiret est fascinant, Déjà le sujet est original, mais il est traité avec lucidité, sinon avec un certain cynisme qui en fait tout le charme. Sabine Azema est étonnante et nous livre une bonne composition de femme du monde qui ne s'en laisse pas compter. Notons aussi le soin accordé aux seconds rôles (toutefois une petite réserve pour Maurice Barrie que j'ai trouvé trop phraseur). On ne manquera pas d'apprécier la foire (car c'est bien de cela qu'il s'agit) autour de la recherche du soldat inconnu. Et puis ces crétins qui réclament un redécoupage de leur commune afin avoir un monument au mort fallait oser ! La reconstitution historique est parfaite, la musique aussi. Un grand film.

Le Temps des Gitans

Un film de Emir Kusturica (1989) avec Davor Dujmovic, Sinolicka Trpkova. C'est très fort et je ne vois pas bien ce que l'on pourrait reprocher à ce monument du cinéma (éventuellement la photo trop bistre). L'histoire prend comme prétexte le parcours erratique d'un jeune Rom pour nous montrer la vie des gitans de Yougoslavie, C'est sans concession, comme Scola dans "Affreux, bêtes et méchants" il montre que la misère er la précarité ne sauve pas de la vertu et que certains n'hésitent pas à rouler dans la farine leurs proches, voire à les exploiter ou à se livrer à des trafics abjects. Mais Kusturica ne juge rien, ce n'est pas un donneur de leçons, il montre et il montre bien. La direction d'acteurs impliquant de parfaits inconnus est un véritable sans faute avec des personnages bien campés. Outre le personnage principal il nous faut noter la prestation étonnante de la Mamma (Ljubica Adzovic ) et celle toute en douceur de la très jolie Sinolicka Trpkova. Et puis ces scènes de folie dont le sommet sera atteint par La nuit de la St Georges avec baignade dans le fleuve et musique envoutante de Goran Bregovic, on pourrait évoquer aussi la scène du sauvetage du chaton, un grand moment de tendresse.  Et puis Kusturica n'hésite pas à nous faire un peu d'humour, (la dinde apprivoisée est craquante. Du grand cinéma, on peut parler de chef d'œuvre même si j'ai préféré "Chat noir, chat blanc".

Killing Dad or How to Love Your Mother

Un film de Michael Austin (1989) avec Julie Walters. Il faut aimer l'humour anglais pour apprécier cette comédie loufoque qui n'aurait sans doute que peu d'intérêt s'il n'y avait pas la présence de Julie Walters, dans le rôle d'une poule alcolo sur le retour qui nous fait un numéro extraordinaire, véritable contrepoint de la prestation de Richar E. Grant (volontairement ?) monolithique. Rien que pour Julie le film vaut le coup d'être vue

L'indomptée

Un film espagnol de Javier Elorrieta (1989).avec Sharon Stone, Christopher Rydell. Je n'aime pas la tauromachie, ça n'aide pas à apprécier le film. Je ne sais si on aurait pu faire quelque chose avec ce scénario, mais là c'est raté, supporter le jeu débile et la tête à claque de Christopher Rydell pendant deux heures est une épreuve que je ne souhaite à personne, et ne parlons pas des acteurs secondaires masculin. réduits aux rôles de pitres. Alors évidemment il y a Sharon Stone, heureusement qu'elle est là, ais c'est bien le seul intérêt de ce film idiot.

Permis de tuer

Un film de John Glen (1989) avec Timothy Dalton, Carey Lowell, Robert Davi, Talisa Soto. Le gros défaut de cet opus est son maque de fluidité narrative, c'est vraiment la foire aux ellipses et aux facilités de scénarios. On nous balance des plans qui dont on se demande le rapport avec le précèdent… ça n'arriverait qu'une fois ou deux, ça passerait mais là c'est quasiment pendant les trois quart du film qu'on nous inflige ce genre de chose. Heureusement que la dernière demi-heure fait fonction de session de rattrapage avec de l'action non-stop qui a une certaine gueule il faut bien le reconnaitre. La distribution : j'aime bien Timothy Dalton et je trouve que le rôle lui allait bien. Le méchant incarné par Robert Davi n'est pas si mal même s'il est loin du top 5 des méchants de la franchise. Les deux James bond girls Carey Lowell, Talisa Soto sont charmantes et font bien ce qu'on leur demande, le problème c'est qu’on ne leur demande pas grand-chose. Un James Bond qui passe la moyenne mais de justesse.

American Gothic    

Un film de John Hough (1988) avec Rod Steiger et Yvonne de Carlo. Le film fait clairement référence au tableau éponyme du célèbre peintre réac américain, Grant Wood. Dans ce film anglais le réalisateur n'y va pas de main morte, au lieu d'avoir un tueur psychopathe, une entité maléfique, ou un zombie redresseur de tort, ici les assassins sont les enfants attardés mentaux d'une famille de type Middle West américain, vivant de façon rigoriste dans la lecture de la Bible et les "valeurs traditionnelles". On comprend que ça puisse gêner. Cela se révèle pourtant bien plus efficace et bien plus malsain que des films comme "Vendredi 13". Dommage qu'il y ait quelques petites erreurs de castings, sinon nous ne serions pas passé très loin du chef d'œuvre. A (re) découvrir d'urgence.

Un poisson nommé Wanda

Un film de Charles Chrichton (1988) sur un scénario de John Cleese avec Jamie Lee Curtis, John Cleese. Hénorme ! Une comédie british complétement déjantée et très peu morale avec un quatuor d'acteurs déchaînés et en pleine forme (Jamie Lee Curtis y est autrement plus sexy que dans les films de John Carpenter). Et voir une femme se servir de son corps pour arriver à ses fins en ces temps du" politiquement correct" a quelque chose d'infiniment réjouissant.  Un grand moment de plaisir !

Faux-semblants

Un film de David Cronenberg (1988) avec Jeremy Irons et Geneviève Bujold. Le film souffre de quelques longueurs, mais sinon c'est à la fois très très fort et impeccablement réalisé. Le thème des jumeaux est abordé de façon à la fois intelligente et très perverse avec une performance exceptionnelle de Jeremy Irons (Geneviève Bujold est assez fabuleuse aussi). Bien sûr, Cronenberg reste fidèle à ses obsessions sur les transformations de la chair et s'en donne à cœur joie dans quelques scènes chocs dont une qui sera difficile à ôter de la mémoire.

Hollywood Chainsaw Hookers

Un film américain de Fred Olen Ray (1988) . Du délire complet, mélange de gore (sanglant mais assez soft) et de nudie, dans lequel personne ne prend au sérieux cette impossible histoire de secte d'adorateurs des Dieux à la tronçonneuse (car c'est bien connu, Osiris avait une tronçonneuse). Les filles sont très jolies et peu avares de leurs charmes, il y a de l'humour, de la dérision et de la référence (et puis du sang aussi). On reteindra le duel final entre Michelle Bauer et Linnea Quigley, superbes toutes les deux, chacune avec une tronçonneuse dans les mains et se battant en duel à la façon de Dark Vador, impayable ! Un excellent moment de cinéma bis qu'il convient évidemment d'apprécier en tant que tel.

Y a-t-il un flic pour sauver la reine ?

Un film de David Zucker (1988) avec Leslie Nielsen et Priscilla Presley. Ce film comique a une qualité pas si courante, il fait vraiment rire ! Pas tout le temps, certaines scènes étant difficilement exportables hors d'Amérique (comme l'interminable scène de baseball) Mais sinon on passe un excellent moment avec des gags géniaux et la tronche de Leslie Nielsen qui constitue déjà un sujet de rire à elle-toute seule.

Frantic

Un film de Roman Polanski (1988) avec Harrison Ford et Emmanuelle Seigner. Voici un scénario hitchcockien en diable . Un américain sans histoire se trouve confronté, suite à une méprise à des individus plus louches et plus inquiétants les uns que les autres, tout cela dans un environnment qui lui est étranger (ça se passe en France et il ne connaît pas la langue). Et tout cela à cause d'un MacGuffin qui aurait bien pu être n'importe quoi. Et si l'inspiration du Maître Alfred est bien là pour la trame, elle est aussi et de fort belle façon dans la manière. Le suspense ne nous lâche plus d'une semelle dès l'instant où Madame disparaît de la chambre d'hôtel. Ce film passionnant d'un bout à l'autre qui nous scotche dans notre fauteuil pendant près de deux heures, contient certaines scènes d'anthologie (les ballades sur les toits... et cette fin désespérée) La distribution est parfaite et si Ford est impeccable dans ce rôle de type d'abord dépassé par les évènements mais qui petit à petit reprend du poil de la bête, que dire d'Emmanuelle Seigner qui illumine le film de son talent et de sa beauté.  Chef d'œuvre !

Vampire at Midnigth

Un film de Gregory McClatchy (1988)  Le dénommé Jason William à la fois producteur, scénariste et acteur principal de ce navet devrait se faire psychanalyser. Son personnage de flic invincible et  peu discipliné le fait ressembler à un crétin qu'on a envie de baffer, le scénario est rempli de poncifs et n'a aucune originalité (en fait si, il y en a une mais quand elle est révélé on n'en a plus rien à cirer). Seule la présence de quelques jeunes femmes un peu dévêtues nous fait regarder jusqu'au bout.

Piège de cristal

Un film de John McTiernan (1988) avec Bruce Willis. Certes côté action on est servi, ce qui fait qu'on ne s'ennuie pas (enfin pas trop). Le méchant est très réussi et le film renferme quelques bonnes idées (les pieds nus de Willis) et brosse en filigrane un portrait au vitriol de l'attitude des médias. En revanche les invraisemblances et les clichés sont tellement nombreux et énormes que ça en devient fatiguant. Invraisemblance que dis-je, parlons plutôt d'énormités à l'instar de ce sergent même pas choqué après avoir failli mourir dans sa voiture, qui non seulement s'arrête de saigner comme par miracle mais fout son grain de sel partout en s'invitant aux premières loges et en étant le seul à tout comprendre. Les dernières scènes d'action virent au grotesque.

La vie est un long fleuve tranquille

Un film d'Etienne Chatiliez (1988) avec Benoît Magimel. J'aime le cinéma de Chatilliez parce qu'il est simple sans longueur, ne montrant que l'essentiel, ce qui permet en 90 minutes de montrer plein de choses. Sur le thème des bébés inversés à la clinique tout de suite après la naissance, le réalisateur crée une étude de mœurs d'un comique irrésistible sur un ton résolument nouveau, le film est émaillé de répliques cultes et de scènes inoubliables (comment oublier Jésus revient ? ou la descente aux enfer de Murielle Le Quesnoy. Dans ce film personne n'est épargné, les riches, la religion, mais aussi les pauvres, on n'est pas chez Brecht !  Mais derrière le comique, derrière la description du bordel absolu que va mettre Maurice chez ses parents biologiques, il y a une réelle tendresse pour ce personnage que Chatilliez réussi à rendre. La distribution est excellente avec Magimel bien sûr mais Hélène Vincent crève l'écran de son talent et puis mention spéciale à Partick Bouchitey. Un film culte, un régal de fin gourmet

A gauche en sortant de l'ascenseur  

Une comédie d'Edouard Molinaro (1988) avec Pierre Richard, Richard Bohringer, Emmanuelle Beart et Fanny Cottençon. Adapté d'une pièce de Gérard Lauzier celui-ci en a aussi écrit le scénario. Ça n'a aucune prétention et c'est parfois à la limite du poussif mais ça passe grâce à une direction d'acteurs impeccable. Pierre Richard se fait d'ailleurs voler la vedette par un Richard Bohringer ahurissant, quand à Emmanuelle Beart, c'est un vrai plaisir de la voir jouer dans un rôle complétement déjantée. La réalisation de Molinaro qui connait bien son boulot est efficace et évite l'écueil du théâtre filmé. Un bon moment de cinoche sans prise de tête.

Qui veut la peau de Roger Rabbit ?  

Un film de Robert Zemeckis (1988) avec Joanna Cassidy. Des années après, ce film a conservé toute sa magie et sa fraîcheur. Ce film qui reprend les codes du film noir en les mélangeant à ceux du cartoon est tellement superbement réalisé qu'on n'a aucun mal à entrer dans cette histoire et à s'y laisser entraîner. Et puis il y a le personnage de Jessica, que les scénaristes ont rendu intelligente et tellement troublante. Certains croient encore qu'il s'agit d'un film pour enfants, les pauvres ! Chef d'œuvre !

Femmes au bord de la crise de nerfs

Un film de Pedro Almodovar (1988) avec Carmen Saura. C'est une comédie. On peut la trouver un peu sage puisqu'elle ne contient aucune des audaces auquel l'auteur nous a habitué depuis, mais elle est excellente et réalisé de main de maître. C'est un vaudeville loufoque avec des personnages plus farfelus les uns que les autres (le chauffeur de taxi omniprésent, le dragueur fou, la féministe hypocrite et bien sûr les femmes qui comme l'indique le titre sont toutes au bord de la crise de nerf). Il y a aussi quelques gags irrésistibles (la pub pour la lessive, le gaspacho aux somnifères). Manifestement Almodovar s'est bien amusé, nous aussi. PS : l'article que consacre Wikipédia à ce film est encore une preuve s'il en fallait encore de l'incohérence de ce site qui nous content de se croire obligé de faire dans la cuistrerie pour nous expliquer ce qu'est une crise de nerfs, voilà qu'il nous informe que ce film aurait été influencé par "La Voix humaine" de Jean Cocteau ! (tout cela à cause du téléphone... pourquoi pas "Le téléphone pleure" de Claude François pendant qu'on y est ?)

Mutations  

Un film de Juan Piquer Simon (1988). Une excellente série B. Le pitch est absurde (même s'il est tiré d'un roman) mais le réalisateur est malin et arrive à en tirer le maximum grâce à un rythme effréné et un montage très nerveux.  Il y a quelques poncifs mais on n'en abuse pas et la direction d'acteurs est correcte. Les effets gores sont particulièrement dégoûtants (c'est le but, non ?) Et la fin est anti-code en incluant une donnée assez rare dans ce genre de film à savoir qu'il ne peut y avoir de victoire de type militaire sans victimes collatérales. Bref le film tient ses promesses et on passe un bon moment.

Beetlejuice

Un film de Tim Burton (1988) Cette histoire de fantômes loufoques est irracontable. C'est du Tim Burton complètement déjanté avec une équipe d'acteurs au top. Un régal (même si l'on peut trouver que c'est un peu long à démarrer, et qu'il y a quelques longueurs)

Invasion Los Angeles  

Un film de John Carpenter (1988). S'il y a quelque chose d'excellent (on pourrait même dire de génial) dans ce film c'est son pitch ! Malheureusement les moyens qu'avait Carpenter pour en faire un bon film on fait cruellement défaut et on plus l'impression d'avoir affaire à un brouillon qu'à une série B. Il y a des invraisemblances (par ex : on retrouve les chefs de la résistance alors qu'on les croyait morts ou arrêtés) : Les acteurs ne sont pas bons (mention spéciale à Meg Foster, abominable), l'interminable bagarre entre les deux principaux protagonistes est ridicule, l'ascension dans les couloirs du building avec les même coups de mitraillettes à tous les étages est affligeante. Reste la force de ce pitch et ses troublantes illustrations en noir et blanc. Résultat moyen donc.

La dernière tentation du Christ  

Un film de Martin Scorsese (1988) avec Harvey Keitel et Willem Dafoe. J'ai regardé les trois quarts du film d'un œil distrait ayant du mal à m'intéresser à ce que je voyais à l'écran (heureusement il y a la très jolie Barbara Hershey). C'est même assez lourd, les tentations dans le désert sont mauvaises et l'éviction des marchand du temple peu convaincante…  Mais voilà qu'on crucifie Jésus et voilà que l'histoire devient intéressante. Et c'est effectivement assez astucieux, puisque Jésus n'a "sauvé" personne, il fallait réécrire l'histoire et Paul s'en est chargé en fondant le christianisme sur une légende. Le dernier plan pose néanmoins problème, est-ce un retour à la réalité ou un délire précédant la mort ? La dernière hypothèse semble la plus probable, sinon comment Jésus aurait-il pu être au courant de la conversion de Paul sur le chemin de Damas. Le rôle de Judas est également assez bien vu même si ni Scorsese, ni Kazantzakis n'ont inventé cette thèse fort ancienne. Defoe n'est pas mal sans être exceptionnel et Keitel n'a pas la grande forme. Ce n'est pas du grand Scorsese mais ça vaut le coup d'être vu pour la dernière demi-heure (et la musique n'est pas non plus). Remercions néanmoins Scorsese d'avoir osé faire ce film, malgré une campagne outrée de quelques calotins peu pacifiques, et cela même si le résultat n'est pas au niveau de l'attente.

L'emprise des ténèbres

Un film de Wes Craven (1988). L'action se passe à Haïti en 1986, dans un pays proche du chaos où le dictateur local Jean-François Duvalier finira par prendre la fuite. Il est donc question de zombies, mais sous l'angle vaudou. Le film est intéressant mélangeant sorciers, tontons macoutes, répression policières et zombies dans un style parfois proche du reportage. Un film original et assez fascinant avec quelques images choc.

Frankenstein General Hospital

Un film de Deborah Roberts (1988) C'est une série Z et elle s'assume en tant que telle. Une joyeuse déconade qui ne se prend jamais au sérieux avec quelques bons gags, , d'autres qui tombent à plat, des filles très sexy (Superbe Kathy Shower !)

Les Aventures du baron de Münchausen

Un film de Terry Gilliam (1988) C'est laid (Comme certains peuvent-ils parler de petit bijou d'esthétisme quand la partie se passant sur la Lune semble être un conglomérat de laideur, d'ennui et de mauvais goût ?), C'est lent et bavard, les acteurs sont pénibles, mal dirigés et absolument pas attachants. L'histoire n'a rien de passionnant. A sauver quelques belles scènes de ci delà surtout vers la fin et la présence d'Uma Thurman, très jolie en Venus sortant de sa coquille.

Amsterdamned  

Un film de Dick Mass (1988). Situé chronologiquement entre ses deux excellents "ascenseurs", ce film de sérial killer en plongée bien que correct déçoit de par son manque d'originalité et de par son accumulation de clichés, d'invraisemblances et de facilités de scénario. Reste la course sur les canaux qui se regarde et Monique van de Ven qui est bien jolie. mais tout cela reste bien moyen.

A notre regrettable époux 

Un film de Serge Korber (1988) avec Jacqueline Maillan, Alida Valli, Jacques Dufilho. On a vraiment l'impression au début de regarder un nanar (il y a quelques seconds rôles très mauvais) et puis on s'y fait, sans doute grâce à Jacqueline Maillan qui assume complétement. Quelques bons moments notamment la messe d'enterrement.

Une autre femme

Un film de Woody Allen (1988) 10 ans après s'être planté avec "Intérieurs", Woody Allen nous ressert la même sauce en aussi déprimant, aussi lent, aussi vide, aussi ennuyeux. On ne se raccroche à rien (et certainement pas à Gena Rowland, assez rébarbative dans ce rôle), on s'ennuie, on s'endort.

Rain Man

Un film de David Levinson (1988) avec Tom Cruise et Dustin Hoffman. Typiquement un film formaté pour les Oscars, dans lequel il faut bien reconnaître que l'interprétation d'Hoffman est fabuleuse et porte tout le film. Mais à part ça, Tom Cruise a tendance à surjouer sans convaincre et l'histoire est plate, sans enjeu véritable, avec pas mal de longueurs et répétitive. Le dénouement est aussi improbable que mal amené. Déception, donc !

Sans peur et sans reproche

Un film de Gerard Jugnot (1988) avec Gerard Jugnot, Gérard Darmon, Victoria Abril. Le ton peut surprendre, puisque derrière le ton léger, s'affiche un humour très noir qui ne fonctionne pas toujours et qui peut même parfois choquer, mais Jugnot a choisi de jouer la carte du "réalisme décalé". Côté interprétation, si Jugnot y est étonnant, l'acteur qui joue le rôle de Bayard est une erreur de casting, trop figé, trop entier. En revanche les seconds rôles sont savoureux, Darmon en scribouillard inverti, Timsit en Charles VIII et Lamotte en Louis XII, sans oublier les rôles déjantés de Victoria Avril et d'Anémone. A noter que la fin qui paraît absurde correspond pourtant à la vérité historique, Bayard a bien défendu seul le pont du Garigliano). Malgré ses défauts un film sympathique et attachant

Itinéraire d'un enfant gâté 

Un film de Claude Lelouch (1988) avec Jean Paul Belmondo et Richard Anconina. Les films de Lelouch c'est un peu comme la mayonnaise, au début on se demande comment tous les ingrédients vont s'agréger, et puis le miracle s'opère. Il faut dire qu'en matière d'ingrédients on est servi, Belmondo au sommet de son art, Anconina en faux benêt, et tous les autres : n'oublions pas Gélin et Marie-Sophie L.. La photo est extraordinaire, cadrage et lumière sont au cordeau. La bande son est très bonne (et pour une fois Barbelivien ne nous sert pas des paroles débiles). Quant au scénario il est remarquable, alors d'accord c'est du cinéma, tout est donc possible, mais quel cinéma ! Certaines scènes sont de véritables petits bijoux d'interprétation comme la leçon de communication donné à Anconina par Belmondo, ou encore le face à face entre Anconina et le notaire soufflé par Belmondo où chaque mimique est analysée. Devant un tel talent on ne peut que tirer son chapeau.

Flic ou zombie

Un film de Mark Goldblatt (1988). Complètement barré mais bien agréable, d'ailleurs ça n'a aucune autre prétention que celle de nous faire passer un bon moment, la direction d'acteur est approximative, Joe Piscopo est agaçant et Vincent Price vient cachetonner, la réalisation qui abuse des plans américains dans les scènes calmes est faible, mais l'histoire est tellement déjantée qu'on ne s'ennuie pas une seconde. Mention spéciale pour la grande scène de la boucherie chinoise où le délire atteint son point culminant. Quand au critiques du dimanche qui se gaussent des " incohérences scénaristiques" renvoyons les regarder "l'année dernière à Marienbad" 

Incidents de parcours

Un film de George Romero (1988) On touchait presque au chef d'œuvre avec une mise en place parfaite et un déroulement dramatique sans faute pendant plus de 90 minutes. Pourquoi fallut-il alors que la dernière scène dans l'appartement soit si stupide ? Et comme si ça ne suffisait pas, le film s'achève dans la pire sucrerie hollywoodienne. Mais on pardonne, Romero nous aura scotché au fond de notre fauteuil pendant plus d'une heure et demie. Et d'abord il est mignon comme tout ce petit singe !

Une nuit à l'Assemblée nationale

Un film de Jean-Pierre Mocky (1988) avec Michel Blanc, Jean Poiret, Jacqueline Maillan, Darry Cowl. Le trafic de décorations est un des grands classiques de la corruption d'état, déjà en 1887 le président Jules Grévy dû démissionner à cause de cela. Mocky en reprend l'idée en incluant dans son film des personnages farfelus, voir Mailllan en fausse Arlette Laguiller bisexuelle est quand même quelque chose de croquignolet, même si le personnage n'est pas formidablement écrit, Blanc en nudiste, la quéquette à l'air est impayable et on remarquera que dans sa communauté on pisse par terre devant tout le monde, fallait oser ! Poiret en royaliste est très classe et ces dames ont des points de vue sur le sexe très décontractés. Tout cela est un peu potache, certains gags tombent à l'eau mais c'est la loi du ce genre, et puis on se demande si Mocky n'a pas raté la grande scène finale, on passe néanmoins un excellent moment

Cop

Un film de James B. Harris '(1988) avec James Woods, Quand au début on nous inflige une scène intimiste entre Wood et sa fille, on se dit que ça va craindre. Alors effectivement ça craint, on a du mal a raccorder les scènes les unes au autres, certaines scènes sont interminables comme le flirt entre Wood et L.A. Warren, et puis surtout l'intrigue ne tient  pas debout, Et pour couronner le tout on a droit à un final bien réac, genre "les avocats sont pourris" et défense de la peine de mort.

En toute innocence

Un film d'Alain Jessua (1988) avec Michel Serrault et Nathalie Baye. C'est un film d'acteurs et de ce côté-là on est servi, Serrault dans un rôle quasi muet peut s'en donner à cœur joie à coup d'expressions faciales, Nathalie Baye pour sa part a rarement été aussi affriolante, c'est vraiment un plaisir de voir jouer ce deux-là. En priorisant le jeu des deux acteurs vedettes, Jessua a semblé reléguer la clarté du scénario au second plan et c'est sans doute dommage car avec un rythme différent nous aurions sans doute eu un chef d'œuvre.

High spirits

Un film de Neil Jordan (1988). On ne dira jamais assez la capacité de nuisance des Razzies awards. En l'occurrence la nomination de Darryl Hannah est complètement injustifiée puisqu'elle illumine le film de sa présence (le décolleté aide un peu aussi) D'ailleurs le casting féminin est excellent avec Beverly d'Angelo complètement allumée et une Jennifer Tilly, hélas sous exploitée et qui perd son soutif dans la flotte. Sinon on est carrément dans le burlesque, et il faut aimer le genre. Il y a un petit côté amoral tout à fait réjouissant avec l'échange de partenaire entre Darryl Hannah et Beverly d'Angelo mais aussi Jennifer Tilly qui fait renoncer le curé à ses vœux. Un film maudit qu'il serait nécessaire de réhabiliter.

Le blob

Un film de Chuck Russel (1988). Globalement c'est pas mal du tout, le côté glauque et horrifique étant très bien distillé surtout au début, d'autant que ça ne se prend pas trop au sérieux, la séance de drague dans la voiture en étant l'illustration. Ce film aurait pu faire partie des perles du cinéma horrifique si à mi-parcours il ne tombait pas dans la facilité en changeant de ton. On a en effet droit à un bad-boy qui se révèle en fait un type plus malin que tout le monde, qui trouve toutes les solutions et qui nous exaspère de sa suffisance d'autant qu'il est joué par un Kevin Dillon qui se prend pour une vedette de cinéma alors qu'il est loin d'en avoir le profil. Quant à sa partenaire, la ravissante Shawnee Smith, jeune fille ordinaire et plutôt trouillarde au début, elle se transforme en combattante ninja. On a vraiment l'impression d'être passé à côté de quelque chose de grandiose. 

A Thousand and One Erotic Nights - Part II - The Forbidden Tales 

Un film d'Edwin Brown (1988). Une suite nominée quatre fois aux "Adult Video News Awards". Cette fois le rôle du sultan est joué par le français François Papillon, et c'est Kari Foxx qui nous fait Schéhérazade. Les scénaristes ne sont pas trop foulées, chaque fille venant faire son numéro en se lançant directement dans l'action, mais ces dames sont charmantes et font les choses en excellentes professionnelles  (Keli Richards, Patti Petite, Buffy Davis, Sandy Summers, Kristara Barrington, Bunny Bleu…) Karen Bree nous la joue dominatrice et on a aussi une méga orgie avec la participation de Nina Hartley, sous exploitée dans ce film. Légèrement inférieur au premier, mais se regarde sans déplaisir

Le retour des tomates tueuses

Un film de John De Bello (1988) avec John Astin, George Clooney, Karen M. Waldron. J'adore le n'importe quoi quand il est complètement assumé, et ici je dois dire qu'on est servi, l'histoire n'a ni queue ni tête mais nous enchante de par son côté foutraque. Ce film est souvent cité comme l'un des premiers où tourne George Clooney, mais son rôle de dragueur fou coiffé d'une impossible choucroute n'a rien d'inoubliable, en revanche Karen M. Waldron dans le rôle de la femme tomate est absolument craquante, quel dommage qu'elle n'est pas fait davantage carrière. On notera aussi John Astin qui nous campe un savant fou comme on les adore. Et puis bien sûr l'inénarrable TV (pour tomate velue) la mascotte du film. On se moque des placements de produits, on se moque du Pape (qui était un tomate), on interpelle le spectateur, on filme l'équipe de tournage et on se marre de bon cœur.

Pas de répit

Un film suédois de Jonas Frick (1988). Sur le papier le pitch était prometteur, le résultat est décevant à plusieurs titre, d'abord cet abus incompréhensible de filtre bleu qui nuit à la clarté de l'action, ensuite un certain déficit d'explication dans le détails des opérations. Et puis il faut parler de la très belle Gunnel Fred qui illumine le film mais dont le rôle manque singulièrement de place. On retiendra néanmoins la très belle scène de la collision du camion rempli de casiers de bouteilles.

Se lo scopre gargiulo

Un film de Elvio Porta (1988) avec Giuliana de Sio, Richard Anconina. Le film est prometteur puisque le début nous montre la magnifique (et ce n'est pas un vain mot) Giuliana de Sio peu avare de ses charmes, à ce point qu'on a hâte de les revoir. Mais que nenni, il faudra pendant toute la durée du film se contenter de sa magnifique robe bleue au décolleté impossible et de son sourire à faire péter les braguettes, ce n'est déjà pas si mal, sauf qu'on est censé voir un film derrière tout ça, certes mais de ce film on n'y comprend pas grand-chose, on se demande même s'il existe et à vrai dire on s'en fiche ! Et Anconina me direz-vous ? Il cachetonne gentiment..

Les Gauloises blondes

Un film de Jean Jabely (1988) avec Pierre Tornade, Roger Carel,  André Gaillard. Nanar ? Difficile d'écrire le contraire mais navet surement pas, le plaisir nanardesque fonctionnant parfaitement. Alors oui il y a des lourdeurs (et même des grosses) mais certaines répliques ne sont pas si mauvaises,  quelques gags sont souriants, et puis Tornade et Carrel ne sont pas de manchots, et André Gaillard qui s'amuse comme un fou dans son rôle de druide encore moins. La partie anticléricale fait toujours plaisir. Et puis ces jeunes filles sont fort accortes (Laurence Dourlens qui joue Ulate, la fille du chef, Floriane Blitz dans le rôle d'Arielle) Finalement ça se regarde sans déplaisir comme un bon nanar ! Que demande le peuple ?

Sisterhood (Les guerrières du futur)

Un film de Cirio H. Santiago (1988). Une espèce de sous-Mad-Max féministe dont le seul intérêt est le casting féminin au sein duquel on retrouve Lynn-Holly Johnson (Bibi dans "rien que pour vos yeux) et qui nous offre de très furtives nudités.. Sinon c'est du grand n'importe quoi, avec combats illisibles, scénario biscornu, incohérences à la pelle. Même en le regardant comme nanar, ça ne fait pas.

Blood Money (Clinton and Nadine)

Un téléfilm américain de Jerry Schatzberg (1988) avec Andy García, Ellen Barkin, Morgan Freeman. Un téléfilm qui n'a rien de bien original mais qui est de bonne tenue. Rien de nouveau sur le soleil, sur le thème "vengeance, trafic et gros bonnets" mais un casting solide avec un Andy Garcia agité mais efficace, une très belle Ellen Barkin en escort de luxe, et Morgan Freeman fidèle à lui-même

Withnail and I

Un film anglais de Bruce Robinson (1988) avec Richard E. Grant, Paul McGann. Quant je lis les superlatifs attribués à ce film (irrésistible, spirituel, touchant, bombe d'émotions… et j'en passe) je me demande si nous avons vu le même film. Moi j'y ai vu une histoire sans intérêt, jamais drôle, dans laquelle l'un des interprètes surjoue sans arrêt tandis que son compère nous la joue "beau gosse". Il ne passe rien d'intéressant, on se fiche du sort des personnages, on ne s'accroche à rien et l'ennui nous guette. A noter le sous-titrage surréaliste où tous les mots "vulgaires" se voient à demi censuré avec des astérisques (on croyait cette pratique banni depuis 1962, mais Arte n'est peut-être pas au courant !)

Buster

Un film de David Green (1988) avec Phil Collins et Julie Walters.Quel mouche a encore piqué Arte pour nous proposer ce navet. Je pensais regarder un bon film de casse ! Peine perdue le casse est expédié en quelques sombres minutes. Il faut ensuite se farcir un épisode mexicain assez lamentable. Il n'y a ni suspense, ni tension, ni rien du tout. L'humour (car le film est estampillé comédie policière) ne fonctionne jamais. Quant aux allusions à l'affaire Profumo-Keller, je crains bien qu'elles passent au-dessus de la tête des spectateurs d'aujourd'hui ! Reste les acteurs Julie Walters est toujours aussi rayonnante, et Phil Collins se débrouille mais ça ne sauve pas le film..

La Revanche des mortes vivantes

Un film de Pierre B. Reinhard (1987) Cette série Z qu'il est bon ton de sous-estimer vaut bien mieux que sa mauvaise réputation, certes, c'est fauché et certains acteurs jouent comme des patates (mais on a vu pire dans certains Chabrol ou Resnais). De plus le scénario est tordu à souhait. Mais le film s'annonce comme un film gore avec des belles filles dévêtues, de ce point de vue, on n'est pas trompé sur la marchandise. Le travail sur les effets spéciaux est très correct pour un film de ce budget et surtout on ne s'ennuie pas. Un joyeux nanar qui s'assume, ça ne se refuse pas.

Les sorcières d'Eastwick

Un film de George Miller (1987) avec Jack Nicholson, Cher, Susan Sarandon, Michelle Pfeiffer, Veronica Cartwright. Un petit bijou de cinéma fantastique et décontracté. Effectivement l'histoire peut désorienter, les trois sorcières ici ne sont pas des fées Carabosse mais des créatures de rêves qui se satisferaient bien d'un Prince Charmant. Le soucis c'est que le prince charmant en question il est atypique, le scénario est intelligent et a fait de Nicholson un personnage complexe. Macho ? Grossier ? C'est une façon de voir les choses, on peut aussi dire qu'il jette aux orties les codes de la drague "convenable". Et puis quand il rentre dans l'église proférant ses quatre vérités aux bigots, on ne peut vraiment pas le détester… Voir ce film sous les seuls lunettes du féminisme est forcément réducteur, il s'agit plutôt d'un brulot qui sans se prendre au sérieux donne de jolies ruades aux principes de la morale bourgeoise. Voir trois femmes accepter d'être simultanément les maîtresses du même homme, on ne voit pas ça tous les jours !  Les trois actrices principales (Cher, Michèle Pfeiffer et Susan Sarandon) sont resplendissantes, Nicholson a l'occasion de donner libre cours à son cabotinage, mais reste excellent. On notera aussi la prestation de Veronica Cartwright dans un rôle difficile mais savoureux. Certaines scènes sont hallucinantes, le sermon de Nicholson dans l'église, bien sûr mais aussi cette séquence fabuleuse ou Susan Sarandon fait jouer "La petite musique de nuit de Mozart à ses élèves en sautillant comme un cabri. C'est léger, frivole, décontracté, charmant, inventif, bien réalisé, doté d'une bonne bande sonore, et finalement très réjouissant. Quant à ceux qui ont déploré le manque de rythme il faudra qu'ils m'expliquent.

Angel Hearth

Un film de Alan Parker (1987) Visuellement extraordinaire (cadrages, éclairage, mise en scène, montage). La prestation de Mickey Rourke est véritablement excellente. De l'érotisme juste ce qu'il faut (merveilleuse Lisa Bonet)  et un bon déroulement de scénario. Malgré deux point faibles (Robert de Niro qui a l'air de s'ennuyer comme un rat mort, et le twist final abracadabrantesque) il s'agit là d'un très bon film !

La Folle Histoire de l'espace (Spaceballs)

Un film de Mel Brooks (1987) avec Daphne Zuniga dans le rôle de la princesse Vespa. Ce film parodie à peu près tout ce qui se faisait à l'époque en matière de science-fiction. C'est donc de la grosse déconnade, mais c'est très bien fait, on ne s'ennuie pas une seconde. Une mention spéciale à Dark Helmet mimant Dark Vador et une autre à John Hurt parodiant la scène d'anthologie dont il est l'acteur dans le premier Alien.

Les Incorruptibles

Un film de Brian de Palma  (1987) avec Kevin Costner, Sean Connery et Robert De Niro. Techniquement c'est une merveille, il y a dans ce film des séquences à couper le souffle (l'assassinat de Sean Connery ou la séquence du landau en référence au cuirassé Potemkine), la direction d'acteurs est impeccable. Les réserves (toutes relatives) concernent le scénario qui nous présente des personnages trop manichéistes pour être vraiment crédibles.

Personal Services

Un film de Terry Jones (1987) avec Julie Walters. Pourquoi cet excellent film de l'ex Monty Python, Terry Jones n'est-il pas plus connu ? Inspiré librement des mémoires de Cynthia Payne, tenancière d'un bordel clandestin (et qui servit de consultante pour le film). Cette comédie jette un regard amusé et amusant sur la prostitution en dénonçant l'hypocrisie ambiante. Julie Waters dans le rôle de la logeuse, devenue prostituée, puis tenancière est délicieuse en femme déterminée et pleine d'humour. Un petit bijou à redécouvrir.

Cinglée

Un film de Martin Ritt (1987) avec Barbra Streisand et Richard Dreyfuss. Un film de procès comme les adorent les américains, mais Marti Ritt s'efforce autant qu'il le peut d'éviter la théâtralité grâce à mise en scène dynamique et surtout une direction d'acteurs impeccable et si Streisand et Dreyfuss crèvent l'écran, l'ensemble de la distribution est excellente. Le fond est intelligent, car si on craint un moment que le film va s'appuyer sur le cliché qui voudrait que les prostituées ont choisi cette activité en raison du viol par un proche pendant l'enfance, le film se garde bien de tout misérabilisme et de tout moralisme, bien au contraire, l'équation que Streisand arrive à faire passer c'est bien de dire que l'on peut être prostituée et parfaitement bien dans sa peau (et aussi parfaitement "normale" puisque c'est le sujet du film). Et il faut voir comment elle nous dit ça. Bravo Barbra !

Robocop

Un film de  Paul Verhoeven (1987) avec Peter Weller et Nancy Allen. Avec ce film Verhoeven entame une bonne période (Total Recall, Basic Instinc) avant de décevoir son monde avec le très mauvais Starship troopers. Robocop n'est pas vraiment un film de SF, mais plutôt un film d'action futuriste. Le spectacle est bon, la réalisation nerveuse et efficace. On regrettera que Nancy Allen ne soit pas du tout mise en valeur (Elle était si belle dans les De Palma !). Quand au fond, il est caricatural : il y a d'immondes salauds dans les multinationales, mais rassurez vous ce n'est qu'une minorité... Ben voyons !

La loi du désir

Un film de Pédro Almodovar (1987) avec Antonio Banderas et Carmen Maura. On ne sait jamais où Almodovar va nous embarquer. Ce film commence comme un drame sentimental sur fond d'homosexualité masculine et tourne en thriller sans que la narration en soit perturbée. Très coloré, très brillant, de très bons acteurs, de l'humour noir, de la passion et une scène inoubliable, celle ou Carmen Maura (qui avait 42 ans à l'époque) vêtue d'une robe orange super moulante se fait volontairement asperger par une lance à eau, la nuit en pleine rue, son corps mouillé dégage alors un érotisme tout à fait troublant.

Prince des ténèbres

Un film de John Carpenter (1987) avec Donald Pleasence. Le fantastique n'a que faire des problèmes de cohérences, la S.F. au contraire en a besoin dans une certaine mesure. Or qu'avons-nous là, un scénario d'une absurdité à peine croyable truffés de références scientifiques farfelues (non les tachyons ne dépassent pas la vitesse de la lumière !). Si on arrive à faire abstraction de ce salmigondis on pourra regarder ça comme un film d'épouvante classique ou tous les membres d'un petit groupe sont agressés les uns après les autres.. On pourra alors trouver la fin décevante (pour tuer Satan, il suffit de le passer par la fenêtre). Reste que c'est du Carpenter, que c'est bien réalisé et qu'on ne s'ennuie quand même pas, il est quand même fort Carpenter !

Le miraculé  

Un film de Jean-Pierre Mocky (1987) avec Michel Serrault, Jean Poiret, Jeanne Moreau, Sophie Moyse. Une charge anticléricale féroce et bien vue mais sachant rester bon enfant et dont le propos vole bien plus haut que ce qu'on pourrait penser. On est un peu inquiet au début en raison de la diction quasi théâtrale des acteurs mais on s'habitue vite. Le spectacle est assuré notamment grâce à la collaboration d'acteurs qui semblent rentrer à fond dans ce délire, à ce point qu'on a tendance à pardonner la réalisation parfois brouillonne et quelques séquences ratées (comme celle des cris d'animaux au téléphone ou celles des vengeurs masqués). On appréciera la saine décontraction (mais non, ce n'est pas de la "vulgarité" !) ainsi que les référence cinéphiliques, on est obligé de penser à Harpo Marx en regardant s'exprimer Serrault, lequel à la fin se mettra à paraphraser Peter Seller dans Docteur Folamour (My god, I speak !). Excellent film.

Beyond therapie  

Un film de Robert Altman (1987) Altman étonne encore par sa capacité à maîtriser une direction d'acteurs chorale. Il nous propose une galerie de personnages plus loufoques les uns que les autres qui se croisent et se décroisent et qui sont brillamment interprétés par l'ensemble de la distribution : Julie Hagerty, Glenda Jackson, Geneviève Page… petit bémol quand même pour Jeff Goldblum, un peu léger. La charge contre la psychiatrie est énorme, féroce et réjouissante. Du très bon, malgré quelques petites longueurs qui auraient sans doute pu être évitées ! On notera une hallucinante scène de fétichisme du pied entre Goldblum et Hagerty en plein restaurant.

Le festin de Babette  

Un film de Gabriel Axel (1987) avec Stephane Audran. Il y avait matière avec le scénario de départ à faire quelque chose d'intéressant, malheureusement non seulement c'est d'une lenteur inimaginable et d'une lourdeur assez pénible, mais c'est complètement raté. Après une très longue exposition dans laquelle on ne sauvera qu'une assez amusante leçon d'opéra, vient le temps du repas et on se dit que tous ces culs bénis hypocrites vont enfin se lâcher, ben non, ils ne pipent pas un mot sur la qualité des plats, mais sortent en oubliant leurs querelles et en dansant en rond autour d'un puits ! C'en est affligeant de naïveté !

Full Metal Jacket  

Un film de Stanley Kubrick (1987). En fait il s'agit de deux films collés artificiellement. Le premier est lourd, gavant, répétitif, interminable, et le type interprétant le sergent instructeur ne sait pas jouer. (un vague conseiller technique qui a été instructeur rédige 45 page d'insultes bien grasses, puis se prend pour un acteur, et les gens d'applaudir Kubrick pour cette initiative ! De toute façon Kubrick peut faire n'importe quoi et son contraire ce sera toujours génial pour certains. D'autres comme moi se demanderont où est le plaisir du cinéma (ou son intérêt) dans cette longue logorrhée verbale hormis son final surprenant ? On se le demande. La seconde partie se conclut par un épisode guerrier qui n'est pas si mal mais qui n'a rien d'exceptionnel. Il faut par contre supporter des digressions ridicules comme "Guignol" qui interrogé par son colonel sur ses badges contradictoires nous parle de la "dualité de l'homme". Bof !

Wall Street  

Un film d'Oliver Stone (1987) avec Michael Douglas. Les intentions étaient excellentes mais le film est phagocyté par son sujet. Ou on est lecteur assidu de la presse économique et on comprend tout où on ne l'est pas et on ne comprend que les grandes lignes, c'est un choix mais ce n'est pas celui de Stone qui lui entre dans les détails, c'est gênant, mais ça n'empêche le scénario de faire dans les raccourcis ce qui fait que certaines scènes sont incompréhensibles. L'autre souci c'est le casting, si Douglas assure, Charlie Sheen n'est pas à la hauteur, quant à Martin Sheen c'est une catastrophe (comme d'habitude) et ne parlons pas du personnage caricatural qu'on lui fait jouer. Daryl Hannah est bien jolie mais quasi transparente. Sur le même thème Scorsese réalisera quelque chose de bien plus jouissif (le Loup de Wall Street en 2013) que ce film surévalué.

Liaison fatale

Un film d'Adrian Lyne (1987) avec Michael Douglas et Glenn Close. Le film fait dans son propos preuve d'un puritanisme primaire : on nous explique avec de bons gros sabots que même une infidélité passagère peut-être destructrice. Les gros sabots on les retrouve d'ailleurs tout au long du film, le couteau, le pistolet... Monsieur Lyne ne fait pas dans la dentelle. Pourtant le film se regarde parce que Glenn Close est exceptionnellement mise en valeur, qu'il y a quelques scènes choc et même la musique de Madame Buterfly.

Le Pacte (Hellraiser)

Un film de Clive Baker (1987). Un film très mal joué, mal réalisé  sans aucun interêt et d'un ennui mortel, les scènes d'écorchements sont insoutenables et gratuites. Berck

Y'a bon les blancs

Un film de Marco Ferreri (1987) avec Maruschka Detmers et Michel Piccoli. Un road movie africain politiquement incorrect et visionnaire, dénonçant l'humanitaire médiatisé et ses travers. Dommage que le film soit vraiment très brouillon et qu'on ne ressente peu d'empathie pour les personnages, sinon ce genre de mélange de cynisme et de pessimisme aurait plutôt un côté salutaire. Ce n'est pas un grand film mais c'est un film intéressant qu'il serait dommage de ne pas avoir vu.

Réveillon sanglant

Un film de Norman J. Warren (1987).  Ça commence sur les chapeaux de roues avec la scène de la fête foraine puis la mise en place des événements de l'île mystérieuse. La seconde partie est assez bordélique, c'est, il faut bien le reconnaître un peu n'importe quoi n'importe quand (et n'importe comment). Mais c'est évidemment volontaire et ça a le mérite de fonctionner.(avec quelques effets spéciaux bluffant et une inventivité bien réelle, du coup nous voici plongé dans un film mêlant l'horreur, le fantastique et l'angoisse. C'est une série B, on sent qu'il y a eu des économies de prise de vue, mais les films de Warren possèdent une sorte de cachet très particulier qui fait qu'on ne les déteste jamais.

Radio days    

Un film de Woody Allen (1987) avec Mia Farrow. Pas d'histoire mais plutôt une chronique chorale des années 1930-1940 avec pour cadre la famille de Woody et ses souvenirs radiophoniques. Décousu mais agréable avec des moments déjantés et parfois même de franche rigolade. Mia Farrow est superbe (comme d'habitude), la direction d'acteurs est sans faute, les décors très travaillés et la bande son extraordinaire. Un grand film même si on a l'impression qu'il y manque un petit quelque chose.

Tandem

Un film de Patrice Lecomte (1987) avec Jean Rochefort et Gérard Jugniot. Il y a des films dont on a juste envie de dire qu'ils sont bons, parce qu'effectivement ils sont bons sans rien n'avoir d'exceptionnel, mais on y passe un bon moment. C'est tout à fait le cas de ce film en forme de road movie porté par deux acteurs en pleine forme et où le regard porté sur "les gens" est tout de même assez peu reluisant, mais tellement vrai. Ça aurait pu être mieux (par ex : la scène avec Dreyfus est ratée), ça aurait pu être pire, mais finalement c'est très bien comme ça !

L'aventure intérieure  

Un film de Joe Dante (1987) avec Meg Ryan. Joe Dante prend le contre-pied du Voyage Fantastique de Fleischer (1966). Ici point de scénario prétexte à base de guerre froide, mais du farfelu comme s'il en pleuvait filmé à 200 à l'heure, rebondissement et surprises s'enchaînent à une telle cadence qu'arrivé vers la fin du film on a du mal à suivre, et une petite lassitude s'installe (c'est sans doute le point faible de ce film, trop long pour ce qu'il a dire). L'avant derrière scène est amusante, puisqu'on se demande si ce mariage qu'on vient de célébrer ne va pas s'élargir à un ménage à trois ! Quant à la toute dernière scène sans doute pouvait-elle espérer une suite… qui n'a jamais été tournée. Ce n'est pas parfait mais ça vaut le coup d'œil pour son sujet, la façon dont c'est traité et aussi pour le charme de Meg Tyan.

Le Diable rose

Un film de Pierre B. Reinhard (1987) avec Brigitte Lahaie et Roger Carrel. En matière de nanar, il existe trois règles : 1) un film qu'on regarde jusqu'au bout ne saurait être nul. 2) un film qu'on regarde sans déplaisir ne saurais être mauvais. 3) un nanar doit être estimé dans sa catégorie c’est-à-dire en tant que nanar (et on ne confond pas un nanar et un navet). Qu'en est-il alors de ce Diable rose ? Le côté nanardesque est évident quand on voit jouer les deux "anglais", le maquereau ou le milicien. C'est fauché et certains raccords sont faux. Mais sinon ? Si Doris est en service minimum, Carrel est égal à lui-même, quand à ces dames, elles nous charment, Brigitte Lahaie en tête, ici très impliquée et très à l'aise et qui nous pousse même la chansonnette, quant à la pulpeuse Angelica Barthe qui nous fait un strip-tease sur l'air d'Heidi Heido, il fallait quand même le faire ! On ne s'ennuie pas une seconde. La parisienne (Marina Borringer) et la religieuse (Jezabel Boisseau) sont très photogéniques. Les scènes érotico-soft sont de bonnes tenues. Certains dialogues sont surréalistes (Passez-moi De Gaulle ! Ne quittez pas nous recherchons votre correspondant) Un bon nanar sympatoche et sans prise de tête qui vaut bien mieux que le mépris que d'aucuns lui accordent.

La rumba

Un film de Roger Hanin (1987) avec Roger Hanin, Michel Piccoli, Niels Arestrup, Guy Marchand. Dommage que Hanin ne soit pas très bon en tant qu'acteur dans ce film, car la réalisation extrêmement nerveuse est excellente jonglant entre le côté équivoque de cette boite à gigolos avec le rôle débridé de Guy Marchand (très bon dans ce film) et d'autre part la noirceur des cagoulards et de leurs complices (là encore interprétation exceptionnelle de Michel Piccoli et de Niels Arestrup). Ces dames ont des rôles un peu effacés mais s'en acquittent fort bien à l'image de Corrine Touzet et de Sophie Michaud. Pour l'anecdote on remarquera les petits rôles de Patachou et de Lino Ventura. La bande son est fabuleuse et les numéros musicaux parfaitement intégrés au récit sont excellents. Un film à redécouvrir d'urgence.

Les deux crocodiles

Un film de Joel Seria (1987) avec Jean-Pierre Marielle et Jean Carmet. Un petit bijou où se mêlent paillardise, situations déjantées, humour et tendresse magnifiquement servi par un Jean Carmet en pleine forme et par un Jean-Pierre Marielle Impérial. Un doigt d'érotisme, un peu d'irrespect, beaucoup de politiquement incorrect (pour notre plus grand plaisir) et des dialogues savoureux. Un film hors norme à déguster sans modération.

Who's that girl

Un film de James Foley (1987) avec Madonna. Certes ce n'est pas terrible mais de là à massacrer le film comme l'on fait les Razzies Awards (cette institution autoproclamée semble avoir fait de la méchanceté gratuite son fonds de commerce). Madonna joue comme une savate mais elle est amusante, quant à l'histoire elle est volontairement débile et on a du mal à y adhérer mais elle nous offre quelques bons moments.

Nightmaster (watch the shadows dance)

Un film de Mark Joffe (1987) avec Nicole Kidman. Rien à sauver, c'est nul, bourin, stupide et très mal joué, même Kidman a l'air paumée

Rita, Sue and Bob Too

Un film d'Alan Clarke (1987) Ce film qui fait grand bruit en Angleterre, reste quasiment inconnu en France et c'est bien dommage car nous avons là un petit bijou de fraîcheur libertine et de candeur immorale. Clarke nous dépeint la pauvreté sans faire de misérabilisme, nous montre que l'hypocrisie est universelle et que finalement le sexe est un excellent décompresseur. Une façon de filmer très originale, des actrices qui manifestement se sont beaucoup amusées, des dialogues cocasses, une fête rock complètement barrée et un ton et une conclusion qui ne s'embarrasse pas du politiquement correct. Un régal !

L'insoutenable légèreté de l'être

Un film de Philip Kaufman (1987) avec Juliette Binoche, Lena Olin. Voilà ce qui s'appelle un beau film et on ne voit presque pas le temps passer pendant les quelques trois heures du film. La distribution est sans faute, on a un peu peur au début en voyant la tronche de play-boy de Daniel Day-Lewis, mais force est de constater qu'il s'en sort admirablement, Juliette Binoche, en poupée fragile est également parfaite, mais c'est Lena Olin qui domine néanmoins la distribution éclairant le film de sa beauté et de son talent. La réalisation est soignée, inventive et les séquences érotiques sont particulièrement réussie (la séance de photo entre Binoche et Olin est anthologique). Les tribulations sentimentales et sexuelles des trois protagonistes sont adroitement mêlées aux évènements de 1968 en Tchécoslovaquie. Cela dit le film n'est pas sans faute, surtout dans sa dernière demi-heure où nous avons droit une abracadabrante scène dans le bistrot où sert Juliette Binoche (il suffit d'y réfléchir 5 minutes pour constater que ça ne tient pas debout), une scène avec le chien malade qui ne sert à rien et une fin facile et bâclée. Quant à la symbolique du chapeau melon et celle du petit cochon, vous l'avez compris, vous ? Pas moi ! Et puis bon le gars qui choisit un titre aussi pompeux a sans doute un message à nous transmettre ? Dans ce cas je n'ai pas vraiment compris lequel. Malgré ces quelques réserves cette œuvre reste belle et excellente.

Les prédateurs de la nuit  

Un film de Jess Franco (1987) Cette série B produite par René Château reprend grosso-modo le thème des "Yeux sans visage" mais dans une version gore teintée d'un soupçon d'érotisme. Côté défauts, le fils Mitchum qui interprète comme un vrai plouc un rôle débile de privé américain et aussi un joli faux raccord avec la seringue dans l'œil qui change de place… Mais à part ça, ça se laisse regarder avec plaisir, les scènes gores sont vraiment gores et le film tient parfaitement la route. La distribution est excellente, avec Helmut Berger, parfait, Brigitte Lahaie, superbe (mais hélas dans un rôle habillé), Telly Salavas qui nous fait du Salavas (bof), une étonnante Stephane Audran, Florence Guerin qui interprète son propre rôle, la jolie Caroline Munro, l'inévitable Howard Vernon (en Docteur Orloff), et les très inquiétants Anton Diffring (l'ancien nazi).et Gérard Zalcberg (l'homme de main). La fin est ouverte et c'est très bien comme ça !

Dolls (les poupées)

Un film de Stuart Gordon (1987) Film d'horreur mais surtout conte de fée à l'envers étonnamment réussi. Si l'interprétation est correcte mais sans plus, (quoi que le rôle de la belle-mère ne soit pas si mal), mais il faut signaler le rôle plutôt juste de la petite fille (et c'est assez rare pour qu'on puisse le souligner). La progression dramatique est plutôt prévisible mais elle est bien menée et réalisée. On a le droit de trouver la fin un peu sucrée, mais ce n'est pas bien grave. Un bon moment !

Balance Maman hors du train

Un film de Danny DeVito (1987). Hitchcock revisité par DeVito en mode comique ! Un peu poussif au départ, mais la partie centrale est amusante, la fin qui d'ailleurs n'en finit pas est mauvaise… et poussive… pas de quoi s'affoler

Agent trouble

Un film de Jean-Pierre Mocky (1987) avec Catherine Deneuve, Richard Bohringer, Kristin Scott Thomas, Dominique Lavanant. Un bon casting, un scénario d'apparence très solide et au cheminement anxiogène mais qui déçoit par sa conclusion bizarroïde et un certain goût d'inachevé, puisque nous n'aurons pas la réponse à toutes les questions Le film est émaillé de curiosités à la Mocky, (parmi lesquelles le rôle surréaliste de Kristin Scott Thomas) Mocky ne peut pas s'en empêcher et ça pimente un peu ce film qui aurait pu être très bien, qui ne l'est donc pas mais qui reste pas si mal que ça.

Attention bandits

Un film de Claude Lelouch (1987) avec Jean Yanne, Marie-Sophie L. L'histoire est somme toute assez simple et Lelouche ne cherche pas la à complexifier outre mesure, non ce qui l'intéresse ce sont les relations entre Jean Yanne et la très belle Marie-Sophie L, et là il faut dire que les deux acteurs s'en sortent avec brio. Attachant, émouvant, sympa, du bon Lelouch.

Flag

Un film de Jacques Santi (1987). Avec Richard Bohringer, Pierre Arditi, Julien Guiomar. Ce qui frappe dans ce film c'est que nous avons d'un côté une direction d'acteurs magistrale ainsi qu'un bon réalisme dans le comportement des participants au quotidien. Alors que d'un autre côté nous avons un scénario alambiqué, mal construit, confus, truffé d'invraisemblances  comme par exemple : le commanditaire d'un crime qui accompagne ses tueurs sur le lieu de l'exécution. Et ne parlons pas de la fin incompréhensible, illogique, absurde.

Aux frontières de l'aube

Un film de Kathryn Bigelow (1987). Des vampires différents mais des vampires tout de même, et ils nous font passer un bon moment, La bande de vampires est constituée d'une galerie de portraits assez savoureuse, et on retiendra la grande scène du saloon d'une violence quasi tarantinesque. L'interprétation est bonne quoique très typée et nettement dominée par le personnage de Mae, joué par la trop rare Jenny Wright. Bonne zizique de Tangerine Dream. Il est simplement dommage que la fin du film ne soit pas au niveau du reste.

Street Trash

Un film de Jim Muro (1987) Il a parfois des films qui sont mauvais et que pourtant on n'arrive pas à détester, Street Trash est de ceux-là ! Parce qu'enfin pour trouver ça bon, il faut quand même une sacrée dose d'aveuglement, c'est lourd, répétitif, mal foutu, parfois idiot, certains dialogues sont carrément WTF et l'histoire si toutefois il est permis d'en trouver une, tourne en rond. Certains y ont vu une illustration des ravages causés dans le cerveau des marines de retour du Vietnam, j'y ai plutôt vue une potacherie lorgnant vers le n'importe quoi. Pourtant il y a deux ou trois séquences à sauver : le breuvage liquéfiant, Miriam Zucker, la nymphomane en robe rouge, ou Jane Akarawa, la gentille petite asiatique

La Gagne (The Big Town)

Un film de Ben Bolt (1987) avec Matt Dillon et Diane Lane. Ça se regarde mais beaucoup de chose ne vont pas, à commencer par Matt Dillon particulièrement mal dirigé. Le scénario n'est pas bon, péchant par un excès de prévisibilité et des scènes inutiles (l'homme au chapeau), Pour la réalisation , le film abuse de ces scènes de lancer de dés qui deviennent gavantes surtout si on ne connait rien à ce milieu. La conclusion, ridicule et d'une lourdeur pachydermique ne semble là que pour créer une fin d'un conformisme moral navrant. Ajoutons à cela le côté lourdement putophobe, ça va nous faire beaucoup de casseroles. On se consolera avec la présence magique de Diane Lane en stripteaseuse montante non avare de ses charmes.

Engrenages (House of Games)

Un film de David Mamet (1987) avec Lindsay Crouse, Joe Mantegna. Les films d'escroqueries sont toujours potentiellement intéressants. Or une escroquerie est souvent quelque chose de relativement complexe, c'est là qu'intervient le talent du réalisateur, le savoir-montrer ! Or force est de constater qu'il est parfois peu évident dans ce film de comprendre du premier coup le mécanisme des arnaques. C'est donc une première déception. Le jeu de Lindsay Crouse peut surprendre d'autant qu'elle est coiffée n'importe comment et reste peu expressive, on peut cependant s'habituer à ce jeu. Il y a peu de seconds rôles mais celui de Lilia Skala est particulièrement horripilant.

Les Ailes du désir

Un film de Wim Wenders (1987) avec Bruno Ganz, Solveig Dommartin, Peter Falk. J’ai lancé ce film avec la certitude que je n’irais pas jusqu’au bout. Or je suis allé jusqu’au bout, parce même si je n’ai pas été emballé, le film possédé des qualités, sa photo, un certain sens de l’insolite et puis il y a les merveilleux passages avec la très belle Solveig Dommartin. A contrario on doit se taper du texte gavant (dialogues et voix off). La bande son est un mélange de tout et de n’importe quoi dont une musique concrète abominable et un concert de rock d’une laideur acoustique et visuelle épouvantable. Quant au récit, on me souffle que c’est une métaphore, ce qui me fait une belle jambe !En fait un film très snob !

Tuer n'est pas jouer

Un film de John Glen (1987) avec Timothy Dalton, Maryam D'Abo. Voici un James Bond bien décevant et ce n'est pas la faute de Timothy Dalton, lequel endosse le costume de James Bond. Celui-ci n'a ni la classe de Sean Connery, ni l'élégance de Roger Moore, mais il est beau gosse, possède un certain charisme, un beau sourire et finalement s'en sort très bien. Non les problèmes sont ailleurs. Maryam D'Abo est mignonne comme un cœur mais à côté d'autres James Bond'girls elle est vraiment trop frêle (et ne joue pas très bien). On déplorera aussi l'absence de bons rôles secondaires et surtout d'un vrai méchant. Quant au scénario tout cela m'a paru fort embrouillé et pas très passionnant (on ne demande pas à un James Bond de nous faire du suspense, il n'y en a jamais, mais de nous passionner) Et puis Même si Glen n'y est pour rien, prendre le parti des moudjahid afghans qui deviendront les talibans, ça pique les yeux…. Et comme si ça ne suffisait pas les voilà qui se pointe comme des fleurs à l'Opéra de Vienne… au secours !

Dirty Dancing

Un film d'Emile Ardolino (1987) avec Patrick Swayze, Jennifer Grey, Cynthia Rhodes, Jane Brucker. Contrairement à Grease ou autre Fièvre du samedi soir, le scénario de Dirty Dancing est intelligent (quoi que minimaliste) et aborde la question de l'avortement sans ambages. Jennifer Grey crève l'écran avec un jeu d'un naturel saisissant, je n'en dirais pas autant de Patrick Swayze, passablement agaçant en kéké de la piste. Parmi les seconds rôles on remarquera l'époustouflante Cynthia Rhodes dans ses numéros de dance ou encore Jane Brucker et ses chansons très démonstratives.  Le film n'est cependant pas parfait, il y a des maladresses (le chœur sur scène avant la danse finale est ridicule) Il n'est cependant pas mièvre comme se plaisent à le qualifier d'aucuns, la mièvrerie il y en a mais juste un doigt. Finalement on passe un bon moment d'autant que la bande son est magique !

Le Flic de Beverly Hills 2

Un film de Tony Scott (1987) avec Eddie Murphy, Brigitte Nielsen. Dans le premier opus c'est Eddie Murphy qui tenait le film en raison de son attitude atypique dont il ne se démordait pas. Ici le personnage a changé et nous fatigue de part ses logorrhées verbales. Comme dans le premier l'intrigue n'a aucune importance, mais ici elle est traitée de façon extrêmement confuse et si on ajoute que les gags tombent à plat (John Ashton qui glisse dans la piscine... quel humour raffiné et sophistiqué !) ça nous donne une suite bien dispensable comme on dit dans les salons.

Hannah et ses soeurs

Un film de Woody Allen (1986) avec Mia Farrow, Michael Caine, Barbara Hershey. Oscarisé pour son scénario, ce film a le grand tort de sembler se disperser dans tous les sens. C'est bien dommage car il ne manque pas de qualités : un casting de rêve, des bonnes vannes, de la bonne musique...

Aliens, le retour

Un film de James Cameron (1986) avec Sigourney Weaver. Si la magie du premier n'est pas renouvelable, et si le premier opus était un film d'angoisse, on a ici un film d'action, Cameron signe néanmoins une oeuvre sans faute dans laquelle on ne s'ennuie pas une seule seconde. L'ambiance anxiogène de la colonie LV 426 est remarquablement rendue. Les décors sont à tomber. Les personnages sont bien décrits à l'instar de l'inoubliable Jenette Goldstein en badasse interprétant le soldat Vasquez, ou de Paul Reiser en salaud "ordinaire". Et puis bien sûr il y a Sigourney, impériale ! Les scènes d'actions sont remarquables. Parmi les reproches mineurs, une fin un peu confuse quant au lieu de l'action, et un doigt (juste un doigt) de mièvrerie avec la petite môme. Un très grand film de science-fiction.

37°2 le matin

Un film de Jean-Jacques Beinex (1986) avec Beatrice Dalle et Jean-Hugues Anglade. Envoûtant et merveilleux ! Ce sont les deux mots qui me viennent à l'esprit pour résumer ce chef d'œuvre. Le sujet est difficile mais le réalisateur s'en sort avec brio, le jeu des acteurs est fabuleux : Anglade en travesti, c'est quand même quelque chose, quand à Béatrice Dalle est parfaite (à tout point de vue et tant pour ceux qui font semblant de ne pas aimer le sexe). Bien que le film ne soit pas érotique dans son fond, l'érotisme y est bien présent, le sexe n'étant ni diabolisé, ni sacralisé mais banalisé, naturel, vivant, omniprésent.  Il y a beaucoup d'humour, des personnages et des situations farfelus (Ah, Clémentine Célarié !) et un traitement des couleurs génial. Bref un chef d'œuvre qui nous permet de vivre trois heures de cinéma sans voir le temps passer

King Kong 2

Un film de John Guillermin (1986) avec Linda Hamilton. Une sorte de suite du bon film de 1976 démoli par la critique et boudé par le public. On a pourtant vu bien pire, mais il est vrai que les transparences ne sont pas terribles, que le scénario est souvent simpliste et que le dernier 1/4 d'heure sombre dans la mièvrerie. Mais le film se laisse néanmoins regarder, Linda Hamilton se débrouille plutôt bien, il y a un peu d'humour (King Kong qui pêche des crocodiles), une caricature féroce du milieu des chasseurs, et King Kong est très bien quand il se met en colère.

Tenue de soirée  

Un film de Bertrand Blier (1986). C'est avant tout un film d'acteurs et à ce titre c'est une réussite (Depardieu et Miou-Miou sont très bon, Michel Blanc est formidable). Sinon tout est fait pour choquer le bourgeois et le politiquement correct, les coincés de la braguettes ne peuvent que détester ce film, une illustration courageuse d'une sexualité différente dont les protagonistes ne sont pas forcément des bisounours ! Le seul reproche concerne les dialogues, trop ampoulés, trop théâtraux, trop pré mâchés. (mais qui n'empêchent néanmoins pas certaines répliques d'être absolument fameuses)

Matador

Un film de Pedro Almodovar (1986) avec Antonio Banderas. Déjà ce thème de "l'amour et la mort" (Eros et Thanatos comme on dit dans les milieux branchés) me parait malsain au plus haut point. Ajoutons-y l'inconsistance de certains personnages (le commissaire, la psychiatre) , la pauvreté narrative de l'intrique et la façon dont on elle est résolue (Attention Banderas a des visions, il ne manquait plus que ça !), ainsi que quelques digressions bien lourdes comme les champignons (ben oui la mort est partout, mon bon monsieur !) ou l'éclipse.  Reste la beauté des actrices féminines, quelques plans magnifiques  :  Eva courant dans l'escalier avec sa longue robe rouge, Almodovar jouant son propre rôle et se moquant des journalistes, et bien sûr la magnifique scène d'amour finale (mais pas sa conclusion débile). Un Almodovar bien décevant.

Pirate

Un film de Roman Polanski (1986) Polanski sait tout faire : Pirates est un film de pirates où les méchants ne sont pas les pirates, même s'ils ne sont pas toujours gentils. C'est magistralement réalisé, passionnant, truculent, parfois très tendre. Certaines scènes sont anthologiques (le rat servi à table)

Platoon

Un film d'Oliver Stone (1986) Un film de guerre sur le Vietnam, éprouvant, sans concession, qui fait froid dans le dos. Pourtant il manque à ce film le souffle épique que Fuller ou Peckinpah avait su donner à leur film de guerre. Sans doute cela est-il dû au personnage principal auquel on a du mal à s'attacher

9 semaines ½  

Un film d'Adrian Lyne (1986) avec Kim Basinger et Mickey Rourke. Curieux choix de titrer le film de telle façon qu'on sait quand tout cela va se terminer. Les surréalistes auraient sans doute aimé le film, car c'est bien d'amour fou qu'il s'agit, Kim étant complétement dominée par Rourke : on reste à la limite de la contrainte, il ne l'oblige jamais vraiment, mais ne se dévoilera jamais complètement, ce qui fait qu'on se demande quelle sera la goutte d'eau qui provoquera la rupture. Mais ça se sera pour la fin, le film manque donc de tension mais offre quelques séquences d'une superbe beauté : le jeu avec les aliments, le strip dans la cuisine, l'étreinte dans sous la pluie dans la ruelle glauque…. Tout cela avec une Kim Basinger qui crève l'écran. La réalisation est bonne, parfois maniérée, il y a une touche d'humour. Quant à la fin… on n'est jamais joyeux après une rupture quelles qu'en soient les conditions… mais on le savait depuis le titre.

La petite boutique des horreurs

Un film de Frank Oz (1986) D'après la Comédie musicale éponyme de Monken et Ashman, elle-même inspiré par le film fauché (mais délirant) de Roger Corman en 1960. Il s'agit d'un gros délire qui fonctionne parfaitement, on passe un bon moment et la plante carnivore (véritable vedette du film) est superbement réalisée. Quant à Ellen Greene est est craquante !

Les Aventures de Jack Burton dans les griffes du mandarin

Un film de John Carpenter (1986) avec Kurt Russel et Kim Catrall. On se demande ce qu'a voulu faire Carpenter car voici un mauvais film d'aventures dont le scénario tient en sept mots : "il faut retrouver une jeune femme kidnappée". Alors pendant 100 minutes on a droit à d'interminables combats de kung-fu, un nombre incalculable de passages secrets, à des magiciens qui font… de la magie, à des monstres farfelus et à de mauvais acteurs. Ça se veut décalé, ce n'est que terriblement ennuyeux, il n'y a aucune tension et on n'éprouve aucune empathie pour les personnages. Bref Carpenter s'est pris les pieds dans le tapis

Mon beau-frère a tué ma sœur  

Un film de Jacques Rouffio (1986) avec Michel Serrault, Michel Piccoli, Juliette Binoche. Je n'ai rien contre les histoires foutraques auxquelles on ne comprend rien, encore faut-il qu'il en reste quelque chose. ici, on regarde le trio d'acteurs principaux uniquement parce que c'est un plaisir de les voir jouer, il en est de même pour la délicieuse Milva et ce jusqu'à ce qu'apparaisse Tom Novembre (terrible erreur de casting) nous faisant réaliser qu'on est en train de regarder n'importe quoi. Bref tout cela n'a pas grand intérêt.

Le nom de la rose

Un film de Jean-Jacques Annaud (1986) avec Sean Connery et Michel Lonsdale. Balayons d'abord une affirmation, le film n'avait pas pour ambition de retranscrire en deux heures le roman, très dense d'Umberto Ecco, c'eut été tout simplement impossible. Annaud et ses scénaristes se contentent de reprendre la même trame. Le film est très dense et plusieurs thèmes se superposent : une enquête à la Sherlock Holmes, l'arrogance, la suffisance et l'hypocrisie de l'église, mais aussi la philosophie (la querelle byzantine sur le rire vaut son pesant de cacahuètes), le livre qui s'oppose à l'ignorance… La mise en scène est excellente, le décor étant judicieusement utilisé notamment dans les très belles scènes du labyrinthe. quant à Sean Connery, qui joue un personnage lucide et attachant mais complexe, son interprétation est magistrale.

Les fugitifs

Un film de Francis Weber (1986) avec Pierre Richard, Gérard Depardieu, Jean Carmet. A signaler : aucun premier ni second rôle féminin ainsi qu'une apparition burlesque et non crédité de Michel Blanc. Ce film un peu foutraque est attachant. Depardieu parvient à être crédible dans ce rôle de "gros dur repenti qui ne faut pas emmerder, mais qui a un cœur gros comme ça". On ne s'ennuie pas une seconde et la petite môme "passe" bien. Pas de longueur, de bons acteurs, de bons gags, c'est comme il est coutume de dire "un bon divertissement familial". Pourquoi le bouder ?

La Mouche

Un film de David Cronenberg (1986) avec Jeff Goldblum et Geena Davis. Le côté science-fiction sert ici de toile de fond à ce qui est probablement l'un des chefs d'œuvres du film d'horreur. Malgré un scénario qui peut paraître simpliste, le film fonctionne parfaitement grâce à une mise en scène intelligente et un très bon jeu d'acteurs ! Le personnage incarné par Jeff Goldblum est particulièrement bien campé, figurant un veux garçon maniaque saisi par une soif de partage qui tournera en idylle. Geena Davis en contrepoint éclaire le film de sa beauté et de son talent, d'abord simplement curieuse, puis amoureuse elle développera ensuite un syndrome de la "Belle et la Bête" et cela jusqu'au bout. La progression dramatique (on devrait dire la progression dans l'horreur) est particulièrement efficace (certaines images sont d'ailleurs assez insoutenables, exerçant sur le spectateur un mélange de répulsion et de fascination assez rare au cinéma).

The Gladiator

Un téléfilm signé Abel Ferrarra (1986) avec Nancy Allen. Le genre de truc irregardable. Des acteurs épouvantables, (sauf Nancy Allen), des longueurs assommantes, des blablas indigestes et ridicules. Abel Ferrara a dû prêter sa signature, ou alors il s'agit d'un homonyme; je ne peux croire que ce soit lui qui ait réalisé ce navet !

Le maître de guerre   

Un film de Clint Eastwood (1986) avec lui-même. Eastwood est décidement capable du meilleur comme du pire. Sur le thème "l'armée fera de vous des hommes" un hommage lourdingue et gras à l'armée américaine par un beauf de base qui vous raconte tous les cinq minutes que "lui, il a fait la guerre !" Insupportable et nauséabond.

Inspecteur Lavardin

Un film de Claude Chabrol (1986) avec Jean Poiret, Jean-Claude Brially, Jean-Luc Bdeau, Bernadette Lafont. C'est du polar à énigmes (à la Maigret, quoi !) et Chabrol ne s'en sort pas si mal, l'énigme est tordue mais cohérente (bien sulfureuse aussi !). La conclusion peu orthodoxe est une fausse fin, le type qu'on arrête n'aura aucun mal a prouver son innocence… elle est donc mauvaise et c'est dommage. Côté interprétation Poiret est bon, Brailly excellent mais Bernadette Lafont qui sait si bien briller dans les rôles de coquines n'est pas du tout à l'aise. En prime on a droit à une jolie charge contre l'hypocrisie bourgeoise. On dira que c'est pas trop mal !

Mosquito Coast

 Un film de Peter Weir (1986) avec Harrison Ford et Helen Mirren. Dissipons les malentendus, il ne s'agit pas d'un film écologique, ni d'un film anti-écologique (c'en est même assez loin), il s'agit en fait de tout autre chose puisque le sujet traite des  ravages de l'idéologie lorsqu'elle est appliquée de façon idéaliste. Le parallèle avec le pasteur protestant n'est pas gratuit, pour celui-ci la fin justifie les moyens, pour Harrison Ford, la bonne parole ne sert que quand elle est suffisante, sinon il a beau mépriser le pasteur (qui le lui rend bien), il utilise les mêmes moyens, la manipulation, le mépris des autres et de leurs opinions et même de leur vies. Excellemment interprété y compris par les enfants, avec un Harrison Ford halluciné et une Helen Mirren toute en beauté malgré son rôle en retrait. Une bonne musique, des images étonnantes, et surtout un film d'une rare intelligence : quand les idées quelles qu'elles soient, se mettent à vouloir encadrer la vie et la régenter, il y a danger, en ce sens ce film est visionnaire.

Deux enfoirés à Saint-Tropez  

Un film de Max Pécas (1986). Si "les branchés à Saint Tropez" pouvait encore être défendable, celui-ci ne l'est pas. Le vrai scénario ne démarre qu'au bout d'une heure et n'a aucun intérêt, et avant ce ne sont que des sous intrigues laborieuses. Le casting féminin et le côté érotique qui participait au charme du précédent opus déçoit énormément, malgré quelques images furtives de Lillemour Jonsson et de Stéphanie Billat, une troublante lolita de 15 ans. A sauver néanmoins quelques répliques amusantes.

Rawhead Rex, le monstre de la lande

Un film d'horreur de George Pavlou (1986). Le problème du film, c'est le monstre, on a le droit de le trouver ridicule, mais on a aussi le droit de faire avec et de dépasser ça, après tout le grand guignol ça existe et un film ne se résume pas à ses effets spéciaux. Ici le scénario sans être très original, avec sa résolution en puzzle et l'utilisation d'un deus ex machina offre néanmoins son lot de bonnes choses qui placent le film du bon côté de la moyenne, de bonne scènes gores, deux personnages particulièrement bien réussis (le bedeau et le chef de la police), en revanche le héros n'est pas trop charismatique, rien de génial mais on passe un bon petit moment.

Dangereuse sous tous rapports

Un film de Jonathan Demme (1986) avec Melanie Griffith, Ray Liotta, Jeff Daniels. Un début fabuleux et complètement décalé avec une Melanie Griffith en allumeuse, mignonne comme un cœur et peu avare de ses charmes. C'était bien parti, mais on a au milieu du film un gros coup de mou avec quelques longueurs, notamment musicales, peu intéressantes. Le film repart sur de bons rails avec l'arrivé de Liotta, mais on change de registre, ce n'est plus du road-movie sentimental mais une sorte de thriller qui finirait en simili slasher. La aussi ça décale un maximum et ça redevient jouissif. PS : Mélanie Griffith est bien plus jolie en brune !

Highlander

Un film de Russel Mulcahy (1986) avec Christophe Lambert et Sean Connery. Je me suis toujours demandé qu'elle était cette entité secréte qui décidait de façon péremptoire qu'un film était "culte" à ce point que même wikipédia en intègre le concept dans cuistreries. Passons ! Que dire devant cette bouillie ? Les bonnes choses se résument à la bande son (c'est du Queen) à des très belles images et a des effets spéciaux complétements gratuits mais qui ne manquent pas de gueule. Sinon, c'est la catastrophe, Lambert est aussi expressif qu'un merlan, Connery vient cachetonner en flânant, le méchant est ridicule, à ce propos on a droit à une scène d'une rare imbécilité, pour nous convaincre que le méchant est vraiment méchant on nous le montre comme étant anticlérical, c'est bien connu, les méchants sont athées et les gentils brules des cierges ! Non mais c'est quoi ce WTF ? Quant au scenario c'est le néant le plus complet, pas d'enjeu, pas de suspense, puisqu'on sait pertinemment comment tout ça va se terminer, aucun rythme, on s'ennuie, heureusement qu'on a inventé l'avance rapide pour terminer en vitesse cette plaisanterie et passer à autre chose

Les Amazones du Temple d'Or

Un film d'Alain Payet et Jesús Franco (1986) avec Analia Ivars. J'entends les esprits chagrins nous dire en se pinçant le nez qu'il ne s'agirait là que d'un navet dont l'histoire servirait de prétexte pour nous montrer des jeunes femmes à poil ! Et bien non ! Certes les nudités sont belles et je ne ferais pas le Tartuffe, mais le film est bien loin d'être un navet, c'est au contraire une bonne série B dont le scénario n'a rien à envier aux film de jungles, aux péplums et autres aventures exotiques puisque le film mélange tous ces genres. Et le croirez-vous, les auteurs parviennent en fin de film à créer une véritable tension. La présence de la très belle Analia Ivars constitue un plus, il y a une belles scène de pure sadisme, un petit singe malin et une jolie musiquette. Du bon bis, quoi !

Le Lieu du crime

Un film de André Téchiné (1986) avec Catherine Deneuve, Victor Lanoux, Danielle Darrieux, Un bon film c'est d'abord un bon scénario disait Sydney Pollack. Or ici le scénario est bon, inventif et original et magnifiquement servi par les acteurs parmi lesquels il faut souligner la prestation quasiment habitée du jeune Nicolas Giraudi. Mais les autres ne sont pas en reste, notamment Catherine Deneuve, la seule fausse note est celle du curé, limite grotesque (mais peut-être est-ce volontaire ?). L'élément polar a beau n'être qu'un prétexte, il tient parfaitement la route tandis qu'une multitude de thèmes sont abordés, la recherche du moi par le jeune Thomas bien sûr, mais aussi l'inexorabilité du destin, l'amour fou (le coup de foudre), l'artificialité des liens familiaux, un certain anticléricalisme latent. Ça en fait des choses et ce serait dommage de passer à côté de ce beau film qui sait aussi nous montrer de belles images de notre Sud-Ouest .

Jean de Florette

Un film de Claude Berri (1986) avec Yves Montand, Gérard Depardieu, Daniel Auteuil, Élisabeth Depardieu. Le film partait avec des bons atouts, un budget conséquent, des paysages magnifiques et cerise sur le gâteau, la musique envoutante de Guiseppe Verdi. Et puis il faut parler de ce trio d'acteurs, un excellent Depardieu malgré ses tendances emphatiques, un Montant criant de vérité et un Auteuil littéralement habité par ce rôle de semi simplet. L'histoire est simple pour ne pas dire simpliste, mais le film parvient à la transcender. On notera quelques idées gentiment farfelues faisant sortir le film des sentiers convenus (l'élevage des lapins) Un bon film mais ce n'est pas non plus le monument cinématographique que certains voudrait y voir car il possède ses défauts, mineurs sans doute, mais réels : les seconds rôles sont tout juste moyens, les dialogues sont parfois étranges (on ne se coupe jamais la parole en Provence ?) Et puis où sont les femmes, je veux dire les femmes du coin qui sont pourtant des figures essentielles de la mentalité rurale ? Un film à voir parce qu'il est beau, parce qu'on s'ennuie pas, mais qui n'arrive pas à la cheville d'autres films sur ce milieu (je pense à Goupi mains rouges, par exemple)

From Beyond

Un film de Stuart Gordon (1986) avec Jeffrey Combs et Barbara Crampton. Tout d'abord je dois dire que le fait de savoir si le film est ou n'est pas fidèle à l'œuvre de Lovecraft est le cadet de mes soucis, Réalisateurs et scénaristes sont libres de leurs adaptations et seul le résultat à l'écran importe. Or qu'en est-il ci ? Nous avons un vrai film d'horreur qui ne résume pas à des moments gore agrémentés de jump scares. Non ici le propos est différent et nous suivons la transformation de la très belle Barbara Crampton, victime consentante de ses ambitions et de sa soif de savoir (un sous-texte un peu moisi sur le thème de l'apprenti sorcier, mais bon…) et cette progression est fantastique incluant même un passage à l'esthétique très sadomaso. C'est vraiment un plaisir de voir jouer ainsi cette actrice, Mais Jeffrey Combs ne démérite pas, loin de là, jouant un personnage complexe et à moitié halluciné. Les trucages sont assez fabuleux et réellement effrayant et le film est maitrisé de bout en bout.

Manon des sources

Un film de Claude Berri (1986) avec Yves Montand, Emmanuelle Béart, Daniel Auteuil, Dans cette suite de Jean de Florette, les qualités du film sont les mêmes que celles du premier opus : Budget conséquent, paysages magnifiques, le thème de la Force du destin de Verdi. Autrement dit on partait sous de bons hospices. Montant et Auteuil sont au niveau du premier épisode c'est à dire exceptionnels. Mais que dire de la prestation d'Emmanuelle Béart sinon la juger époustouflante de beauté et de talent. Elle crève l'écran, elle illumine le film. Coté seconds rôles c'est beaucoup moins bien, et si la prestation d'Hyppolite Girardot frôle la catastrophe, le petit numéro de Ticky Holgado est impayable. Donc tout va presque bien pendant 90 minutes au rythme d'un récit bien maîtrisé et d'une mise en scène virevoltante. Hélas ça se gâte dans la dernière demi-heure où l'on tombe dans le mélo, attention ce n'est pas le scénario que je critique c'est la façon dont tout cela est appuyé en mode "gros sabots". Mais globalement cette œuvre reste belle, les qualités l'empotant largement et forçant l'adhésion.

Springen

Un film belge de Jean-Pierre De Decker (1986) avec ars 1986 Ingrid De Vos (la secrétaire) Ilma De Witte (la fille du ministre) Maja van den Broecke (la plantureuse) Alida Neslo (la danseuse nue au cabaret). Du déjanté de chez déganté, sans aucun complexe. Dans une version modernisé et érotisé de Don Giovanni, De Decker en profite pour nous parler du réel et de l'imaginaire, du spectacle de la vie, de la vieillesse, et il y a même une scène de spectacle de Rock (fabuleuse Emly Starr !) un  joli strip-tease et à un éléphant alcoolique. Pas de prise de tête, pas besoin de prendre des notes, on se régale.

 Brazil

Un film de Terry Gilliam (1985) Certains ont crié (et crient encore) au chef d'œuvre ! C'est vrai qu'il y a de bonnes choses, mais ce film met une heure à démarrer véritablement, les dialogues ne sont absolument pas maîtrisés (et traînent en longueur), le scénario est confus (et par moment carrément incompréhensible). Bref pas de quoi s'affoler !

Le déclic

Un film de Jean-Louis Richard (1985) d'après la bande dessinée de Milon Manara avec Jean-Pierre Kalfon et Florence Guérin. Un petit film bien sympathique, les motivations des uns et des autres sont assez confuses mais on s'en fout un peu., ce qui nous intéresse c'est de savoir comment Jean-Pierre Kalfon alias le docteur Fez va transformer la prude Claudia Cristiani (Florence Guérin) en nymphomane et il faut bien avouer que cette dernière ne s'en sort pas mal du tout. Rien d'exceptionnel mais se laisse regarder avec plaisir.

La romance de Betty Boop

Un DA de 25 minutes de Bill Melandez (1985). Très joli techniquement avec des photos urbaines grisées en arrière plan. Les amateurs de romantisme fleur bleue et les ultra féministes vont manger leur chapeau, le scénario faisant preuve d'un amoralité cynique tout à fait réjouissante

L'honneur des Prizzi

Un film de John Huston (1985).  Peut-être un peu lent, un peu bavard, sans enjeu véritable (sauf à la fin bien sûr). On passe néanmoins un bon moment à la vision de ce film de gangsters à la limite de la parodie remarquablement interprété par John Nicholson et Kathleen Turner, avec des personnages haut en couleurs (Angélica Huston y est surprenante, quant à William Hickey dans le rôle de Don Corrado Prizzi, il est inoubliable. )

Retour vers le futur 

Un film de Robert Zemeckis (1985) avec Michael J. Fox, Christopher Lloyd, Lea Thompson, Crispin Glover. S'il est un thème bien casse-gueule en science-fiction c'est bien celui du voyage dans le temps avec les paradoxes qui en découlent, à ce jeu, Zemeckis s'en sort plutôt bien dans cette comédie menée à un train d'enfer et très agréable à regarder. On notera quand même qu'un moment Zemeckis empêtré dans son scénario qui taquine l'inceste ne sait plus comment s'en sortir et ne trouve rien de ieux que faire dire à Lea Thomson qu'elle a l'impression d'embrasser son frère ! Bizarre, bizarre ! Sinon Léa Thomson domine la distribution de son charme et de sa beauté, c'est un vrai plaisir de la voir jouer. Du coté de ces messieurs, Christopher Lloyd nous campe un ingérable savant fou d'anthologie. Michael J. Fox hérite d'un rôle ingrat mais il s'en sort, Crispin Glover qui a lui aussi un rôle diffiicle est peut-être un peu léger. Mais ne chipotons pas, ce film est une réussite.

La rose pourpre du Caire

Un film de Woody Allen (1985) avec Mia Farrow. On est un peu déçu que Woody Allen ne joue pas dans ce film, mais quel rôle aurait-il tenu, puisque c'est autour de Mia Farrow que tout le film s'organise ? Et force est de constater qu'elle s'en sort à merveille. Cette irruption de l'imaginaire dans la réalité aurait pu donner n'importe quoi, ici l'humour, la tendresse, l'absurde, la poésie se mélangent pour notre plus grand plaisir, nous rendant chaque fois plus sordides les retours à la réalité. Une œuvre attachante, magique, envoûtante ! Bravo l'artiste !

Le diamant du Nil

Un film de Lewis Teague (1985) avec Michael Douglas et Kathleen Turner. On change de réalisateur pour faire un suite du film "A la poursuite du diamant vert" et on dégringole de deux étages ! Déjà le scénario est débile mais c'est la réalisation qui est lourdingue, les scènes d'actions sont toutes beaucoup trop longues (comme cet avion au sol qui n'en finit pas de tourner en rond en brisant tout sur son passage) et en deviennent ennuyeuses, l'histoire ne passionne pas, l'humour ne vole pas bien haut et Michael Douglas est transparent, seul le sourire de Kathleen Turner et quelques danseuses africaines dépoitraillées sont là pour nous ravir, mais ça ne sauve pas le film.

Le jour des morts-vivants

Un film de George A. Romero (1985) avec Lori Cardille. L'histoire d'un petit groupe de survivants (des militaires, des scientifiques, des civils) retranché dans un camp alors que le pays est infesté de zombies. Romero dans la première partie s'attache à nous montrer les tensions au sein de ce groupe et à dresser une galerie de portraits plus inquiétants les uns que les autres, un commandant parano et cruel, ses assistants racistes et d'une beauferie indécrottable, un savant animé de bonnes intentions mais complètement cinglé, un civil cul béni qui suce ses médailles et qui marche au cognac. Seule Lori Cardille à l'air clean là-dedans (il faut bien faire des concessions à la prod , et en plus elle joue très bien). Après nous avoir présenté l'horreur humaine, la seconde partie nous présente l'horreur zombie sous la forme d'un jeu de massacre dans lequel les amateurs de film d'horreurs trouveront leur compte, mais était-ce cela le plus important ?

Mad Max au-delà du dôme du tonnerre

Un film de George Miller (1985) avec Mel Gibson et Tina Turner. Un mélange de péplum post-atomique assez inégal. Il ne faut pas trop chercher la cohérence et se laisser entraîner sans trop réfléchir dans ce scénario de pure folie. La première partie est un peu confuse mais nous offre un combat assez époustouflant (on se croirait au cirque). La seconde partie avec le camp des enfants est intéressante, abordant intelligemment le thème des religions messianiques. Et tout cela se termine avec une longue scène d'action-poursuite assez réussi. Quant à la fin… mais répétons-le, ne cherchons pas la cohérence. La grosse ombre au tableau est tout de même Tina Turner, assurément meilleure chanteuse qu'actrice.

Dangereusement votre

Un film de John Glenn (1985) avec Roger Moore, Chrstopher Walken , Grace Jones, Tanya Roberts. Malgré un prégénérique médiocre ce James Bond se révèle divertissant et bien rythmé, Christopher Walken campe un méchant original, Peu de de gadgets mais deux très belles James-Bond girls aussi différentes que possible, Grace Jones en Ange du mal et Tanya Roberts en ravissante nunuche. De très beaux décors, notamment à la fin dans les souterrains, des poursuites de folie, un final qui a du panache et puis surtout ça ne se prend pas trop au sérieux. Un James Bond qui tient ses promesses et qui sera le dernier avec Roger Moore

Life force   

Un film de Tobe Hooper (1985) avec Mathilda May. Le scénario ose tout ! Ça commence en space-opéra, ça bascule dans le vampirisme fantastique, et ça finit chez Zombiland dans une atmosphère apocalyptique teinté de mysticisme à deux balles. Autrement dit, plus foutraque, tu meurs ! Et pourtant tout cela fonctionne parfaitement dans cette série B d'exception dans laquelle on ne s'ennuie pas une seconde. Et puis il y a Mathilda May qui participe énormément à la réussite de ce film puisqu'elle le cimente grâce à son sourire, son sublime corps dénudé et son charme. De la réalisation tout à fait correcte l'on retiendra deux point forts : l'évasion de Mathilda, et surtout la panique finale.. La bande son est bien. Quelques petits défauts quand même, notamment cette épée ridicule, et ce blondinet invincible triomphant de Zombiland et de ses flammes, mais bon, on est dans le délire assumé, il faut bien l'admettre ! Et on a frôlé le chef d'œuvre.

Subway

Un film de Luc Besson (1985) avec Christopher Lambert, Isabelle Adjani, Jean-Hugues Anglade, Jean-Pierre Bacri, Richard Bohringer, Jean Reno, Michel Galabru. Une plongée surprenante dans l'univers plus ou moins fictif (parce que toutes les stations sont mélangées) du métro parisien, une faune pittoresque, de l'humour et une très belle Adjani. Le problème c'est que même s'ils se sont mis à quatre pour l'écrire, le scénario est incompréhensible. Ce film a valu à Lambert le César du meilleur acteur (faut pas pousser quand même) et une victoire de la musique (Ah bon ?) Malgré ces réserves, Subway peut se regarder comme un film d'ambiance plutôt sympa.

Re-animator

Un film de Stuart Gordon (1985) : C'est un excellent film d'horreur, intelligent, bien dosé, avec un dose d'humour et d'érotisme, le réalisateur insiste sur les rapports conflictuels entre les personnages de façon à ce que l'horreur ne soient pas que gratuite. Côté interprétation, on notera celle exceptionnelle de Jeffrey Combs  incarnant un savant fou décalé par rapport à ce qu'on nous présente d'habitude (il est jeune, mignon et bien propre sur lui). Quant à David Gale qui interprète le rôle d'un chercheur raté (et qui tourne mal) il est fabuleux !

After Hours

Un film de Martin Scorsese (1985). Sur un scénario intéressant, Martin Scorsese a réalisé un film qui ne l'est pas.

Cocoon

Un film de Ron Howard (1985). L'idée de départ est amusante et le réalisateur parvient à la maitriser assez correctement pendant la première partie du film. Hélas on tombe vite ensuite dans d'insupportables mièvreries, dans l'absurdité totale et dans l'incohérence. Le seul intérêt de ce film serait éventuellement la présence de la très belle Tahnee Welch (la fille de Raquel). Mais autant acheter sur eBay le numéro de Playboy de Novembre 1995, on la voit mieux !

Devil in Mr Jones

Un film de Gerard Damiano (1985) avec Ron Jeremy, Taija Rae, Scarlett Scharleau, Tasha Voux… Le titre américain est Flesh & Fantasy. Il s'agit d'un film alimentaire dans la production de Damiano où le concept de Devil in Miss Jones est masculinisé. Ron Jeremy est toujours aussi déjanté, mais on s'ennuie ferme pendant la première séquence malgré la beauté de Taija Rae, et il faut attendre la dernière scène avec une excellente Tasha Voux pour que Damiano fasse enfin du Damiano. Très moyen.

Creature

Un film de William Malone (1985) avec Klauss Kinsky. Une vilaine série Z dont on se demande l'utilité, vaguement inspirée d'Alien et dans laquelle tout le monde s'entretue devant nos yeux indifférents. A sauver la présence ultra courte de Klauss Kinsky et celle de Marie Laurin qui a l'extrême obligeance de nous montrer ses nénés. 

Série noire pour une nuit blanche  

Un film de John Landis (1985) avec Michel Pfeiffer. Ce que fait Landis n'est jamais désagréable à regarder et sait conquérir la complicité du spectateur, (question de ton, d'esprit…) Ça ne vole pas très haut, ça a du mal à démarrer, Landis a fait bien mieux, mais ça reste une pochade sympathique avec de bons moments bien déjantés, de belle figurantes, un doigt d'érotisme, un excellent Goldblum, même s'ill surjoue en mode nonchalance et une Michele Pfeiffer tellement belle ! Le reste de la distribution déçoit un peu (Roger Vadim inexpressif, Irène Papas qui peine à entrer dans ce genre de rôle et David Bowie transparent comme une baie vitrée. Et puis pourquoi ce twist final qui ne sert à rein alors qu'un fin cynique eut été tellement mieux.

Le fou de guerre  

Un film de Dino Risi (1985) avec Coluche et Bernard Blier. Deux remarques préalables : Avec un tel sujet il aurait sans doute possible d'aller plus loin, Et puis Dino Risi a fait tellement mieux. Ceci étant dit ce fou de guerre reste un bon film. Coluche se sort très bien d'un rôle difficile Le film est astucieux puisque celui que l'on prend pour un héros positif (Beppe Grillo) est en fait victime d'une variante du syndrome de Stockholm, puisqu'il se prend d'affection pour un taré qui l'a humilié. Belle démonstration aussi de l'imbécillité de la hiérarchie militaire où virer un timbré de ses fonctions de commandement s'avère bien compliqué ! On a droit à un doigt d'érotisme très tendre, on ne saurait s'en plaindre même si les grincheux diront que c'est hors sujet.

Poulet au vinaigre

Un film de Claude Chabrol (1985) avec Jean Poiret, Pauline Lafont, Stéphane Audran, Michel Bouquet, Jean Topart. C'est très bon et passionnant, l'intrigue se tient bien jusqu'au dénouement final, la galerie de portraits est sans concession et Pauline Lafont éblouit le film de sa beauté et son talent. Quant à Jean Poiret malgré le fait que l'on puisse regretter la démonstration des méthodes musclées et non réglementaires du personnage, il faut bien avouer que sa présence crève l'écran.

La Promise (The Bride)

Un film de Franc Roddam (1985) avec Jennifer Beals et Sting. Une introduction fabuleuse et ensuite plus rien, du planplan et du compassé au service d'une variation puérile et sans âme sur le mythe de Frankenstein ressemblant davantage à un conte de fée pour pré ado qu'à une histoire fantastique. Jennifer Beals était pourtant bien jolie, prenant des expressions rappelant curieusement Danielle Darrieux !

Enemy mine

Un film de Wolfang Petersen (1985). Un très bon début, avec des paysages magnifiques et une confrontation humaniste et plutôt intelligente sur une planète hostile. (remarquons au passage qu'a aucun moment on nous parle de protection bactériologique, il n'y a donc pas microbes sur Fyrine 4 ?) Malheureusement le film a du mal à tenir la distance et tombe dans le grotesque (c'est quoi cette histoire de réciter sa lignée devant le conseil ?) le puéril (la leçon de football) et le n'importe quoi dans sa dernière partie.)

Sac de nœuds

Un film de Josiane Balasko (1985) avec Josiane Balasko et Isabelle Huppert. Il y a quelque chose d'extraordinaire dans ce film, c'est la présence magique d'Isabelle Huppert… Mais je crois bien que c'est tout (les apparitions de Coluche et d'Howard Vernon étant sans grand interêt)

Sex Wars

Un porno de Bob Vosse (1985) avec Paul Thomas et Laurie Smith. Ah ces pornos des années 70 et 80 !  C'était le bon temps, on ne se prenait pas au sérieux mais on essayait de faire bien les choses tout en restant décontracté. Ici il s'agit de science-fiction avec un vaisseau qui extérieurement ne ressemble… à rien, une partie du budget a dû passer dans les costumes et les maquillages particulièrement inventifs (à défaut d'être soignés), les décors en revanche ne sont pas terribles. Paul Thomas est égal à lui-même mais ces demoiselles savent nous enchanter, la première scène de cabaret n'est pas mal du tout avec en vedette la quasi inconnu D.J Cone (sic) qui nous fait une prestation aussi remarquable qu'envoûtante, La scène avec Billy Dee et ses quatre tentatrices (dont Laurie Smith) n'est pas mal non plus, bref on passe un agréable moment et on n'est pas déçu !

Les Aventuriers de la 4ème dimension

Un film de Jonathan R. Betuel (1985) avec Dennis Hooper. Un teen-movie avec tous les clichés du genre et une interprétation désastreuse de l'ensemble du casting masculin (y compris Dennis Hooper, très mauvais) curieusement le casting féminin n'est pas si mal avec une étonnante Danielle von Zerneck ainsi que Ann Wedgeworth qui joue un joli petit rôle de femme mature. C'est bavard, souvent idiot et il faut attendre les dernières 20 minutes pour voir des choses un peu étonnantes mais mal écrites et bâclées,. On sauvera deux ou trois effets spéciaux rigolos, mais tout ça ne vaut pas grand-chose.

The Stuff

Un film de Larry Cohen (1985) Dès qu'il est question d'un produit alimentaire comme sujet d'un film on a droit au couplet convenu sur "la critique de la société de consommation" : Ça commence à devenir pénible ! Qu'en est-il du film ? L'acteur principal, Michael Moriarty est insupportable de suffisance et ne parlons pas du mioche ! Andrea Marcovicci a une jolie frimousse mais se contente de jouer les faire-valoir. Le scénario devient vite incompréhensible en forme de jeu de piste dont on aurait perdu le fil. Les effets spéciaux à base de blanc d'œufs battus en neige sont médiocres et le comble pour un film de cette catégorie c'est qu'on a hâte que ça se termine, pourtant des yaourt tueurs, en voilà une idée qu'elle était prometteuse !

Silverado

Un film de Lawrence Kasdan (1985) avec Scott Glenn, Kevin Costner. Ça part dans tous les sens, ça se croise et ça se décroise, on est vite en pleine confusion, certaines scènes sont incompressibles, il y a de belles erreurs de script comme le gars qui se reveille au milieu de la nuit, le temps de prendre son fusil et le ciel est tout bleu. Les gunfilghts sont réglés n'importe comment sans que l'on comprenne trop ce qui se passe, on nous met Rosanna Arquette au générique mais on la voit à peine, à la place on a Linda Hunt, je ne voudrais pas lui faire un mauvais jeu de mot, mais comme patronne de saloon, ça fait un peu short. Ajoutons que Costner ne peut pas s'empêcher de faire le mariolle et que tous les clichés sont là ! On ne se raccroche à rien, on baille et on attend la fin, une fin surréaliste où l'on se dit aurevoir en prenant bien son temps. Allez, c'est raté.

Vampire, vous avez dit vampire ?

Un film de Tom Holland (1985). Les réussites en matière de comédies vampiriques sont plutôt rare et depuis le "Bal de Vampires " de Polanski en 1967 on a jamais fait mieux, N'empêche que la vison de Vampire, vous avez dit vampires est jouissive. La parodie fonctionne à fond, le chasseur de vampire en prend pour son grade, les retournement de situations sont très bien gérés et cerise sur le gâteau, le film diffuse un érotisme discret. Les acteurs font à peu près le boulot, Amanda Bierce réussit une belle transformation, nunuche au début, vampirette à la fin, mais c'est Chris Sarandon qui domine la distribution incarnant un vampire élégant, mais cruel et sans doute gay ou bisexuel. Le dénouement manque d'originalité même si les images qui l'illustre sont remarquables. Un excellent moment de fantaisie vampirique.

New Wave Hookers

Un film de Gregory Dark avec Tracy Lords, Ginger Lynn, Kristara Barrington (1985). Considéré comme l'un des derniers film de l'âge d'or du genre, il n'y a pourtant pas de quoi s'affoler, même si la scène dans laquelle Ginger Lynn nous fais une DP est anthologique et si la beauté de Kristara Barrington crève l'écran. Sinon, le film a été charcuté aux Etats-Unis, les producteurs s'étant aperçu après coup que Tracy Lord n'avait pas la majorité sexuelle requise en Californie (18 ans alors qu'elle est à 16 ans en France), il ont donc coupée la scène, refait l'affiche… c'est dommage elle était très belle en diablesse. Ah, il y aussi une jolie musique !

Hold-up

Un film d'Alexandre Arcady (1985) avec Jean-Paul Belmondo, Jean-Pierre Marielle, Kim Cattrall, Guy Marchand, Jacques Villeret :Une comédie policière qui remplit honnêtement son cahier des charges. La première partie est vraiment pas mal, ensuite ça se dilue un peu et la fin n'est pas terrible. De bonnes idées, quelques bonnes trouvailles, quelques bons gags (la farandole des otages quand même !), de bons acteurs avec un Marielle désabusé, un Villeret formidable, comme souvent. Quant à Kim Cattrall elle est mignonne comme un cœur. Rien de génial mais un bon moment de cinéma.

Détective

Un film de Jean-Luc Godard (1985) avec Nathalie Baye, Claude Brasseur, Johnny Hallyday, Alain Cuny, Laurent Terzieff, Jean-Pierre Léaud, Emmanuelle Seigner, Julie Delpy. Un film que l'on regarde jusqu'au bout n'est sauf rares exceptions jamais nul. La bonne question est alors de se demander pourquoi on regarde ça parce que si on essaie de suivre l'intrigue, on va vite s'apercevoir qu'il y en a pas, si on ajoute le fatras culturel plus ou moins gratuit et les phrases vides de sens, il va rester quoi ? En fait le ton est tellement décalé qu'on se dit constamment, "qu'est-ce qu'il va encore nous trouver ? (Eh oui, on est ni chez Resnais, ni chez Rohmer) Oh, rien de burlesque ou d'extraordinaire, mais de l'incongru à la pelle (de la pub pour Toblerone jusqu'à la bite de Brasseur), une bande son magnifique (la joyeuse marche de Chabrier, entre autres), une photo magnifique (Il faut voir comment le visage de Nathalie Baye est photographié), des répliques surréalistes, un peu d'érotisme (on ne va quand même pas bouder sur la plastique d'Emmanuelle Seigner). Avuons quand même que toute cette mayonnaise retombe dans la dernière partie du film qui n'a plus rien pour nous surprendre

Le retour des morts-vivants

Un film de Dan O'Bannon (1985) : Le film "la nuit des morts vivants" de Georges Roméro (1968) fut (et est encore) un film culte (et fauché). Comment lui faire une suite (une fausse suite, en fait) sans tomber ni dans la répétition, ni dans la surenchère, ni dans le grotesque ? Et bien Dan O'Bannon a réussi ce challenge avec mention. Qu'avons-nous là ? Tout simplement, une suite de gaffes qui va mettre l'humanité en péril. Maniant l'humour noir et le cynisme et même un certain érotisme. (On est pas près d'oublier la prestation complétement allumée de Linnea Quigley) le film nous dresse une série de portraits où les héros sont absents. On ne s'ennuie pas une seconde, les effets spéciaux sont très bons, et la conclusion de par son brusque changement de ton nous fait froid dans le dos. Bref un excellent moment de cinéma.

Falsk som vatten

Un film suédois de Hans Alfredson. (1985) C'est pas mal du tout, ça commence en marivaudage, vire en film d'angoisse et se termine en film d'horreur. L'image est très belle, la mise en scène nerveuse, l'actrice principale, Malin Ek, crève l'écran, jouant presque exclusivement de l'expression de son joli visage. Sverre Anker Ousdal, une espèce de Depardieu local qui lui donne la réplique est également parfait. On ignore ou l'auteur veut nous emmener et ceci jusqu'à la fin (ou presque) Une bonne petite surprise à découvrir.

Cinderella

Un film X de Charles Webb (1985) avec Stacey Donavan, Lili Marlène, Helga Sven, John Leslie, Mike Horner. Un porno de série dans lequel le réalisateur n'a pris aucun risque alors que le sujet avait du potentiel. Ça reste néanmoins un film agréable grâce à la présence d'actrices sympathiques et très professionnelle, Stacy Donavan, bien sûr, mais aussi Lili Marlène et son visage atypique et la belle mature allemande Helga Sven.

Rendez-vous

Un film d'André Téchiné (1985) avec Juliette Binoche, Lambert Wilson, Jean-Louis Trintignant, Dominique Lavanant. Un parcours initiatique dominé par la présence magique et magnétique de Juliette Binoche qui donne énormément d'elle même dans ce film (et tant pis pour les Tartuffes) Le film traite plusieurs thèmes et si celui du théâtre (on devrait dire du spectacle) est abordé de différentes façons, l'autre aspect est l'éternel challenge consistant à concilier (ou à choisir) pluralité sexuelle et grand amour. On n'est pas sûrs que dans le film Binoche y parvienne, elle qui demandera à propos de Roméo et Juliette "Pourquoi ils s'aiment ?". Le film est très cru ne se fixant aucune limite (encore une fois tant pis pour les Tartuffes) et baigne dans une atmosphère glauque et parfois fantasmagorique. Outre Binoche, Trintignant et Wilson sont au top malgré des rôles difficiles et des dialogues pas toujours évidents, en revanche j'ai moins apprécié le jeu monolithique de Wadeck Stanczak. Et puis il y a Dominique Lavanant, un rôle bien déjanté en parfait contrepoint. J'ai adoré !.

Le Facteur de Saint-Tropez

Un film de Richard Balducci (1985) avec Paul Préboist, Marion Game, Henri Genès, Michel Galabru, Sabrina Belleval, Brigitte Borghese, Françoise Blanchard. Si vous êtes amateur de nanars, vous allez être comblé parce que c'est bien en tant que nanar qu'il convient de regarder ce film, qui n'a d'autre prétentions que de nous faire passer un bon petit moment. Alors beaucoup de gags sont foireux, mais pas tous et certains sont carrément surréalistes, (la nonne en ULM, le chien qui signe un recommandé…) Du côté des messieurs, si Préboist et Galabru sont toujours amusant, Genès est franchement mauvais, quant à ces dames : Marion Game est lumineuse, Et puis on ne va pas cracher dans la soupe avec toutes ces jolies femmes dénudées, décontractés (on a même une scène de Car Wash érotique) et un peu nympho..

Out of Africa

Un film de Sydney Pollack (1985) avec Meryl Streep, Robert Redford. Je m'interroge ? Comment ce film a-t-il pu obtenir l'Oscar du meilleur film en 1986, sinon par les bons soins du lobbying hollywoodien. Certes le film contient de bonnes choses, des paysages magnifiques, une musique parmi les plus belles de John Barry, une interprétation de Meryl Streep très juste (et qui pour une fois ne fait pas sa diva) des propos intelligenst, des personnages forts. Oui mais tout cela est noyé dans une longueur excessive sans véritable sens du rythme. Comme disait un critique américain "Cette histoire paresseuse n’est guère plus qu’un mélodrame ordinaire qui mijote sans jamais atteindre une ébullition"

Wanda's Café

Un film de Alan Rudolph (1985) avec Kris Kristofferson, Keith Carradine, Lori Singer, Geneviève Bujold. On va dire que c’est un film d’ambiance, une ambiance pas forcément attirante. Le film est très mal construit surtout au début où de courtes scènes s’enchainent sans que l’on voie le rapport avec ce qui précède ou ce qui suit. Les déficits d’explications abondent, les personnages ne sont pas attachants et la bagarre finale qui se veut parodique est ratée. Geneviève Bujold n’est pas valorisée. Bref ce n’est pas terrible.

Car Trouble

Un film de David Green (1985) avec Julie Walters. Décidément les Anglais abordent dans leurs films des situations qu'Hollywood n'oserait jamais. Ici après une première partie assez planplan, le film s'embale dans une impossible spirale conduisant à tous les excès à ce point que cela crée à la fin une situation de suspense (chose assez rare pour un film à vocation comique). Quant à Julie Walters, elle est éblouissante et talentueuse, comme toujours.

Kalidor, la légende du talisman

Un film de Richard Fleischer (1985) avec Brigitte Nielsen et Arnold Schwarzenegger. C'est plus du péplum que de l'heroïc-fantasy mais c'est du mauvais péplum. Déjà le scénario est inintéressant, il n'y a aucun enjeu, aucune passion, aucun suspense. Brigitte Nielsen non contente de jouer comme un pied, trouve le moyen de n'être ni glamour ni sexy (malgré son accoutrement). Et puis il y a le gosse dans le genre plus horripilant tu meurs ! Alors que sauver ? Ce n'est pas complètement nul, Fleischer n'est pas un manchot, quelques duels intéressants (mais pas tous) quelques beaux décors, le kitch des costumes et surtout l'excellente musique d'Ennio Morricone. Amateur de péplum, regardez donc "Hercule contre les tyrans de Babylone", vous verrez la différence !

Péril en la demeure

Un film de Michel Deville (1985) avec Anémone, Richard Bohringer, Nicole Garcia, Christophe Malavoy, Michel Piccoli. En voilà un film qu'il est bizarre. Affirmons-le d'emblée si on regarde le film comme un thriller, c'est d'une nullité à peine croyable (même si on peu y croire au début, la dernière demi-heure est une catastrophe scénaristique). La paradoxe c'est que l'on ne s'ennuie pas, si l'on fait fi des blagues nulles (le O rayé…) ou du fait que Deville se figure que les gens dinent chez eux en veston-cravate, les personnages restent attachants, Nicole Garcia fabuleuse et qui n'hésite pas à jouer de ses charmes (et tant pis pour les tartuffes); Piccoli, impérial comme toujours, Anémone complétement barrée (la scène du bistrot avec la serveuse est incroyable de perversité torride). Bohringer dans un rôle impossible et bien sûr Malavoy malgré ses répliques minimaliste.) C'est donc un film d'acteurs qui se laisse volontiers regarder pendant ses deux premiers tiers. Mais me direz-vous, un bon film c'est une bonne Histoire ! Et bien justement ici l'histoire n'est pas bonne !

Les Spécialistes

Un film de Patrice Leconte (1985) avec Bernard Giraudeau, Gérard Lanvin, Christiane Jean, Maurice Barrier. Trop de choses ne vont pas ! Grosos modo le film se divise en deux parties principales. La première partie, l'évasion est très belle que ce soit la photo ou la réalisation. Le souci c'est que quand on apprendra la suite, cette cavale devient complétement incohérente. La seconde partie c'est le casse et le moins que l'on puisse dire c'est que c'est à la fois confus et chiant. Et s'il n'y avait que ça ! On passera sur la débilité du scénario (certes ce n'est qu'un prétexte, mais on aurait pu développer l'affaire pour la rendre un tant soit peu crédible et intelligente). Le tandem Lanvin Giraudeau a du mal à fonctionner. Si Lanvin reste classieux et crédible jusqu'au bout, Giraudeau paraît amorphe un peu comme s'il n'était pas concerné. (la différence de niveau entre les deux acteurs est abyssale)  Et que dire de la pauvre Christiane Jean qui nous fait de la (mauvaise) figuration) et qui disparaît sans raison de la fin de l'histoire. En voilà une batterie de casserole dont on ne sauvera que Lanvin et les Gorges du Verdon

Amadeus

Un film de Milos Forman (1984). Quand le film est fini, on a envie de se précipiter vers sa collection de CD et de se passer le Requiem. C'est dire si le film est fort ! Il a été louangé à juste titre par la majorité de la critique et il est difficile d'éviter les redites, on pourrait parler de cette direction d'acteurs impeccable, des décors, des costumes, de la mise en scène sans faute, du montage nerveux, et bien sûr de la musique omniprésente, diabolique et enchanteresse. Deux points cependant, il ne s'agit pas d'un biopic à proprement parler mais d'une fiction s'inspirant de la vie de Mozart, à cet égard s'il est permis de regretter le rôle que l'on fait jouer à Salieri, il n'en reste pas moins que le réalisateur a parfaitement le droit de s'écarter le la vérité historique. L'important est ailleurs, il est de casser le mythe du génie triste, Mozart ne l'était pas, il était gouailleur, obsédé sexuel, impertinent et se foutait de l'argent et de l'élite, le film rappelle à ce sujet comment fut crée la Flute enchantée, dans une salle populaire pour un public populaire, loin des exégèses autoproclamées qui font parler les œuvres au lieu et place de leur créateur. Ce film est un enchantement, l'un des sommets du cinéma. Carrément !

Body Double

Un film de Brian de Palma (1984) avec Melanie Griffith. Attention chef d’œuvre ! Un scénario de folie parfaitement bien maîtrisé, un suspense angoissant qui va crescendo jusqu'à la dernière scène. Deux jolies actrices et surtout Craig Wasson très efficace dans le rôle principal (c'est son unique film important). Les images sont très belles et le film se veut un hommage à Alfred Hitchcock. Il y a du kitch et de l'érotisme mais ce n'est ni un film kitch, ni un film érotique d'où sans doute ce qui a peut provoquer une certaine incompréhension. De plus, De Palma a eu la malice de faire de son personnage principal un joyeux et décomplexé obsédé sexuel, ce qui lui est reproché vertement par le détective privé qui le traite de pervers incarnant par là la réaction du spectateur américain moyen (à une époque où la révolution sexuelle des années 70 était déjà du passé). C'est en fait un film baroque qui à l’instar de son scénario s’ingénie à brouiller les pistes. A remarquer deux curiosités, le sous-titreur se plante totalement quand Mélanie Griffith fait la liste de ses tabous sexuels, et lorsqu'elle parle de watersport, il traduit littéralement par "sport nautique" (amusant). Quant aux sombres crétins, des Razzie Awards qui ont récidivé (ils nous avaient déjà fait le coup avec Pulsions) en nominant De Palma comme le plus mauvais réalisateur, cela ne fait que démontrer leur fatuité.

Indiana Jones et le temple maudit

Un film de Steven Spielberg, (1984) avec Harrison Ford et Kate Capshaw. .Que les obsédés du réalisme cinématographique et les inquisiteurs de la vraisemblance se taisent. On le sait bien que tout cela est tintinesque, mais ça fait partie du charme. Le film commence sous les meilleurs hospices avec "Anything goes" de Cole Porter", interprété par la sémillante Kate Capshaw. Du point de vue de la mise en scène le film est supérieur au premier, on ne compte plus les séquences de folies, de la première, très Jamebondesque, jusqu'à cet incroyable course poursuite en wagonnets, véritable pépite cinématographique, en passant par le sauvetage aérien en canot de sauvetage, la cérémonie sacrificielle avec le cœur qui palpite, le pont de cordes ou la gastronomie locale. On ne s'ennuie pas une seule seconde, le rythme est incroyablement soutenu. Harrison Ford est très bon dans son rôle, Quant à Kate Capshaw, j'ignore pourquoi certains la critiquent, certes elle est vénale et braillarde, mais c'est son rôle et l'assume très bien et en plus elle est craquante. Je serais plus sévère avec le mioche, Spielberg le dirige bien, mais sa présence introduit une dose de mièvrerie qui finit par agacer. En parlant de mièvrerie, le scénario avait eu la bonne idée de donner un rôle de méchant à un enfant, le jeune maharadja, pourquoi a-t-il fallu que Spielberg le retourne pour sacrifier au politiquement correct ? On pourrait parler aussi des derniers plans très bisounours, Dommage ces petits trucs qui gâchent un peu la fête, mais le film reste à un très haut niveau.

Dune

Un film de David Lynch (1984) avec dans le rôle principal Kyle MacLachlan (incroyablement mauvais, faut le voir pour le croire !). C'est inintéressant, ennuyeux, incompréhensible, laid, encombré d'un charabia grotesque, les acteurs principaux ont des têtes à claques et n'ont rien de crédibles, c'est mal joué, la direction d'acteur semble inexistante. Ajoutons des longueurs, des faux suspenses, des décors et des costumes grotesques, des effets spéciaux ratés... mais aussi des dialogues pompeux, prétentieux, grandiloquents ainsi qu'une philosophie messianique bien pénible et une bondieuserie clairement affirmé... Tout cela finit par achever ce film qui sombre dans le ridicule.

Il était une fois en Amérique  

Un film de Sergio Leone (1984) avec Robert De Niro et James Wood. 3 heures 42 de projection qu'on ne voit pas passer. Léone fait partie de ces très rares réalisateurs chez qui la lenteur n'est jamais synonyme d'ennui, il se passe toujours quelques chose, un regard, une expression du visage, un soupir, même quand ça ne parle pas, ça parle quand même ! La réalisation est brillante, inventive, voire provocatrice et pour la seconde fois Leone évoque la sexualité de ses protagonistes, avec humour, (la scène du corbillard), décalage (le canon du révolter qui agace un téton) dérision, mais aussi avec un certain machisme (normal ce sont des mafieux que l'on nous montre, pas des anges !). L'éclatement chronologique de la narration ne gêne pas, (enfin presque pas). Certains passages peuvent paraître obscurs mais tout se remet en place après la vision du film. De Niro est parfait et James Wood inquiétant à souhait. La musique de Morricone colle parfaitement à l'action. La reconstitution d'époque est fabuleuse avec un sens du détail étonnant. A retenir entre autres : la magnifique première partie montrant la formation de la bande alors que les protagonistes sont tous adolescents, et aussi la scène dans la maternité (quasi surréaliste)

Marche à l'ombre

Un film de Michel Blanc (1984) Côté positif : l'ambiance, les personnages, le très bon jeu d'acteur de Michel Blanc (qui fait du Michel Blanc, mais ce n'est pas grave) et de Gérard Lanvin (qui joue à la "Belmondo"), quelques bons gags, scènes cultes (la taverne des irlandais) et bons mots. Côté négatif : l'aspect particulièrement gnangnan de l'idylle entre Gérard Lanvin et Sophie Duez, renforcé par le mauvais jeu de cette dernière (elle est jolie, mais ce n'est pas une actrice), la scène de bagarre dans le parking (qui fait inutilement virer le film dans le second degré) ainsi que la réalisation souvent minimaliste. Globalement ça reste un bon petit film très sympathique qui nous fait passer un bon moment.

Gremlins

Un film de Joe Dante (1984). Joe Dante en super forme nous offre un film magique. Sur un scénario timbre poste, il réussit à nous passionner, à nous émerveiller et nous surprendre pendant toute la durée du film tout en évitant le piège de la mièvrerie. Certaines scènes sont des morceaux d'anthologie (Gizmo pris pour cible aux jeu de fléchettes, le chien suspendu avec des guirlandes de Noël, la centrifugeuse, le micro onde, la chaise montante, la scène du pub... il faudrait toutes les citer). Tout juste peut-on regretter le prêchi-prêcha final, mais nous avons là un grand moment de cinéma sur un thème tout à fait original !

Les ripoux

Un film de Claude Zidi (1984) avec Philippe Noiret et Thierry Lhermitte. Le film séduit par son amoralité. Il est d'ailleurs étonnant que le film ait eu tant de succès, cela voudrait-il dire que les gens se sont identifiés à ces ripoux ? Après tout pourquoi pas, seul les naïfs croient encore que l'être humain pourrait être parfait. Et puis comme Zidi le fait dire à Noiret : "Avec tout ce qui est interdit on pourrait arrêter tout le monde !" Outre le scénario très bien ficelé, le rythme d'enfer (on ne s'ennuie pas une seconde !) il nous faut remarquer la distribution dominée par un Philippe Noiret habité par le rôle et l'ambiance de Barbes quasi documentaire (il ne manque que les marchands de maïs !). Une conclusion étrange et sympathique qui nous explique que ce n'est pas parce qu'on est ripoux qu'on est pourri. Une bonne surprise dans la filmo bien moyenne de Claude Zidi (devait être inspiré ce jour là !)

Qu'est-ce que j'ai fait pour mériter ça ?

Un film de Pedro Almodovar (1984) avec Carmen Maura . Une famille de condition modeste se débrouille comme elle peu à Madrid, une voisine se prostitue joyeusement (Veronica Forqué), une autre martyrise sa fille. Ajoutons à cela un couple d'écrivain raté et un dentiste pédophile et on obtient une savoureuse galerie de portrait. L'humour est grinçant sans aucun misérabilisme, les acteurs son très bons , la mise en scène aussi. Almodovar y a ajouté une note de fantastique avec une petite fille qui a des pouvoirs télékinesiques qui peut paraître incongrue, mais le réalisateur nous a prévenu dès le générique que tout cela était d'abord du cinéma. Excellent !

Runaway

Un film de Michael Crichton (1984). Le pitch de départ avec les petits robots était prometteur, l'idée du flic atteint de vertige avait déjà été traité par Hitchcock mais pourquoi pas ? Sauf que le scénario est débile et bourré d'invraisemblances : On passe au scanner tous les vêtements d'une témoin afin de détecter un éventuel mouchard mais on oublie de scanner son sac à main. Un mec armé jusqu'aux dents se livre à un échange d'otages en plein restaurant et égorge une nana sans que tout cela ne provoque une panique. C'est joué très moyen avec une Cynthia Rhodes non crédible. Ajoutons-y un méchant ridicule, deux scènes d'insupportable guimauve avec un gosse et un final téléphoné. Navet !

La compagnie des loups

Un film de Neil Jordan (1984). C'est très joliment fait, quoiqu'il faille s'habituer à la structure enchâssée du film. L'idée de mélanger le mythe du petit chaperon rouge avec celui du loup-garou est une bonne trouvaille. La jeune Sarah Patterson (qu'on a pas vu beaucoup depuis) a beaucoup de charme et de présence, en revanche la mémé jouée par Angela Lansburry est assez énervante. Les effets spéciaux sont surprenants, assez gore, les décors et la lumière sont très travaillés et donnent au film un cachet oscillant entre le fantastique et l'onirique. Un peu d'érotisme aussi avec une mémorable séquence interprétée par Danielle Dax. Une belle réussite et un travail original.

Conan le destructeur  

Un film de Richard Flescher (1984) avec Arnold Schwarzenegger et Grace Jones. On peut juger le film de différentes façons, et il certain que ceux qui sont tombés béat d'admiration devant le film de Milius ont dû avaler leur chapeau. Ici point de considérations pseudo philosophique, on est plus au Wallala mais à Péplumland. Et tant mieux parce que ramené à cette dimension, ce film se déguste avec gourmandise. On est en plein second degré mais tous les codes du péplum sont respectés, la reine cruelle, les vilains et les gentils sorciers, le capitaine de la garde qui est forcément fourbe, la vierge innocente… ajoutons-y le bouffon de service et une improbable amazone, le tout évoluant dans des décors inventifs au son d'une joli musiquette. C'est très linéaire, mais l'action est bien dosée et puis voir Conan beurré comme un petit Lu, c'est quand même quelque chose. Merci monsieur Fleisher (on pardonnera même les erreurs de raccord)

Les grues au 7ème ciel  

Un court métrage X de 28 minutes de Michel Ricaud (1984) avec Yoko. Ce film contient sans doute l'une des idées les plus farfelus qu'on ait jamais vu dans un film X. Yoko qui s'exhibe dans son canapé face à un immeuble en construction est repéré par un grutier, elle lui demande alors par geste de lui faire parvenir à l'aide de la grue un godemichet qu'il a dans sa cabine (on ne sait pas pourquoi, ni comment). Il n'y a pas de trucage c'est fait avec une vraie grue dont l'entreprise sera cité et remercié lors du générique de fin.

Invitation en enfer

Un téléfilm de Wes Craven (1984). Une idée simpliste et mal exploité, un rythme mollasson, Joanna Cassidy en petite forme, des scènes inutiles, un happy end débile…  Le seul intérêt est la présence sulfureuse de la troublante Susan Lucci. Très mauvais.

A la poursuite du diamant vert

Un film de Robert Zemeckis (1984) avec Michael Douglas et Kathleen Turner. Un très bon film d'aventures réunissant tous les ingrédients qu'il convient et dont la réalisation est parfaitement maîtrisée. On ne s'ennuie pas une seconde et le ton est très décontracté à la façon des Indiana Jones. Seulement voilà, Michael Douglas (qui a produit le film) n'est pas Harrison Ford et on ne peut s'empêcher de faire la différence. J'ai bien aimé le gag de la voiture qui fait une embardée dangereuses afin d'éviter d'écraser un cochon de connaissance. Quant à la toute dernière scène, on ne comprend pas bien sa nécessité.

Cotton club

Un film de Francis Ford Coppola,(1984) avec Richard Gere. Une réalisation brillante, une photographie magnifique, des plans soignés et des décors de rêves ne suffisent pas à faire un bon film si le scénario n'est pas à la hauteur. L'histoire n'apporte en effet aucune tension et de plus part un peu dans tous les sens. Si on ajoute à cela que le côté comédie musicale est très mal assumé (peu de numéros intégraux, chorégraphie très moyenne) et que Richard Gere à l'air complètement paumé, il ne reste pas grand-chose sinon le sourire de  Diane Lane affublée d'un Razzie Award, ce qui prouve une fois de plus l'incompétence de cette institution.

Starman

Un film de John Carpenter (1984) avec Karen Allen. A mi chemin entre le conte de fée et la science-fiction, le film fonctionne parfaitement bien, Karen Allen est éblouissante et assume parfaitement. Quand a Jeff Bridges sa tenue de rôle en extra terrestre est assez fabuleuse. On regrettera quelques invraisemblances (où Starman a-t-il appris à lire l'anglais ?) mais ce n'est pas bien grave, le suspense et la tension nous prennent jusqu'à la fin. Une excellente surprise.

Terminator 

Un film de James Cameron (1984) : Certes le concept est absurde, mais c'est le lot de 90 % des œuvres de science-fiction. On aurait tort de ne pas l'accepter, car on passerait à côté d'un chef d'œuvre. La SF n'est d'ailleurs qu'un prétexte, le film est d'abord un film d'action avec ses trois principaux ingrédients obligatoires : poursuites automobiles, fusillades, et duel final. Reste à savoir comment le réalisateur s'en sort ? Et force est de constater que Cameron nous fait un sans-faute. Le trio d'acteurs est à la hauteur avec une Linda Hamilton tout à fait étonnante. La réalisation est nerveuse, le montage également, on n'a pas un moment de répit, le suspense fonctionne à fond (alors que l'on sait pertinemment quelle sera l'issue) Et puis voir Schwarzenegger se faire ainsi démolir la tronche est une vraie cerise sur ce délicieux gâteau !

SOS Fantômes

Un film d'Ivan Reitman (1984) : Pas de quoi s'affoler ! C'est bien peu captivant avec un humour très lourdingue qui ne fonctionne pas, les trois acteurs principaux sont mauvais (bien qu'ils ne soient pas tous les trois mauvais de la même façon), le dénommé Rick Moranis est une catastrophe vivante, la musique est une niaiserie hurlante, le scénario est débile avec des catastrophes urbaines qui ne font que des dégâts matériels (ni morts, ni blessés), des gens qui récitent la Bible par cœur. A sauver quelques effets spéciaux (entièrement d'époque, mais ce n'est pas là-dessus qu'il convient de critiquer le film) et surtout la présence magique de Sigourney Weaver, resplendissante.

Broadway Danny Rose  

Un film de Woody Allen (1984) avec Woody Allen et Mia Farrow. Une œuvre mineure, certes, mais ne boudons pas notre plaisir, on ne s'ennuie pas une seconde, c'est farfelu et inventif à souhait, Mia Farrow est fabuleuse (et méconnaissable). Contient une scène d'anthologie où Woody et Mia se déligotent en se tortillant ! Bref que du bonheur

La vengeance du serpent à Plumes

Un film de Gérard Oury (1984) avec Coluche et Maruschka Detmers. Les defunesophiles furent désappointés, ben oui, on est plus dans le registre des grimaces à répétition, et d'ailleurs ce n'est pas un film comique mais une comédie souriante. C'est un vrai plaisir de voir Coluche dans un rôle proche de son personnage public, faussement beauf. Le vaudeville fonctionne parfaitement, même si certains seconds rôles ne sont pas bons (Paco). Maruschka Detmers joue de ses charmes avec un naturel confondant et avec talent.  En deuxième partie le film change de genre mais reste bon avec des scènes cultes comme l'attaque des pistoléros, les hommes squelettes ou Jésus qui n'aime pas qu'on lui vole sa moto. Un bon moment !

Viva la vie

Un film de Claude Lelouch (1984) avec Michel Piccoli, Charlotte Rampling, Jean-Louis Trintignant, Charles Aznavour. Je n'ai pas bien compris le titre et me serais volontiers passé de la musique de Barbelivien, mais sinon c'est très fort et passionnant, parfois joyeusement déroutent, avec une construction très originale en forme de poupée russe doublée d'une réflexion sur le rêve, sur les comédiens, le mensonge… et la science-fiction. De la tension, de l'humour, du décalage… La direction d'acteur est impeccable (Evelyne Bouix est fabuleuse) sauf peut-être Aznavour, trop léger. Un très bon film

La taupe

Un film de Terence Young (1984) avec Laurence Olvier, Michael Caine. Au début ça va, puis plus ça avance plus ça devient n'importe quoi en mode shamallow avec son lot d'invraisemblances, de confusions et de digressions tout ça pour finir en nœud de boudin/guimauve avec une conclusion débile. . Si Michael Caine est plutôt bon, Laurence Olivier cabotine comme ce n'est pas permis, Charles Gray était bien meilleur dans les Vierges de Satan, et Robert Powell à l'air ahuri, mais l'attraction du film reste la présence de Susan George, belle comme un cœur. Sinon cette œuvre n'apportera strictement rien du tout au film d'espionnage.

1984

Un film de Michael Radford (1984) avec John Hurt et Richard Burton. Globalement la vision est éprouvante, on peut scinder le film en trois parties, une première assez confuse voire lourde dans son discours (pour ceux qui n'ont pas lu le bouquin) et dans sa cohérence. La seconde est la plus intéressante avec une belle histoire d'amour illustrée par la présence de la jolie Suzanna Hamilton, non avare de ses charmes, la troisième est carrément pénible, le réalisateur insistant lourdement sur ce que tout le monde avait déjà compris et nous infligeant une scène de torture dans laquelle Burton finit par nous saouler. Pas un mauvais film mais très certainement en deçà de ses ambition d'autant qu'on peut se poser la question sur l'adaptabilité du bouquin au cinéma !

Gwendoline

Un film de Just Jaeckin (1984) avec Tawny Kitean, Zabou, Bernadette Laffont. Commençons par ce qui ne va pas, Brent Huff est une erreur de casting. Sinon c'est léger et les premières scènes son très réussies dans un extrême orient de bande dessinée, on passera sur le long cheminement vers le Yik-Yak assez inégal pour apprécier une dernière partie à la fois excellente par ses décors ktichs et ses costumes très inventifs et où le film bascule volontairement dans le second degré avec des répliques surréalistes entre Bernadette Lafont et Jean Rougerie et un scénario qui devient n'importe quoi. Ajoutons que Tawny Kitean est superbe et que Zabou ne démérite pas… et on obtient un nanar très honorable

La pirate

Un film de Jacques Doillon (1984) avec Maruschka Detmers, Jane Birkin, Philippe Léotard. Sélection officielle au festival de Cannes en 84 ! Non, mais allo, quoi ! On met à peu près 20 minutes à capter ce qui se passe et encore tout n'est pas clair à ce point qu'on finit par suivre le film sans tout comprendre. Les dialogues sont parfois complètement surréalistes, la musique envahissante, on se demande aussi quelle est la valeur ajoutée d'avoir choisi un acteur qui ne parle pas français, on n'a aucune empathie pour les personnages, on s'ennuie et seule la jolie poitrine de Maruschka Detmers nous fait sortir de notre torpeur.

2010 : L'Année du premier contact

Un film de Peter Hyams (1984). Certain ont hurlé au sacrilège ! Comment ? Oser faire une suite à 2001, l'Odyssée de l'Espace de Maître Kubrick ! Le film est jugé sans être vu, forcement médiocre ! Remettons les choses à leur place : le succès de 2001 est d'abord un concours de circonstances : La SF n'avait jamais été porté avec brio au cinéma (à l'exception de Planète Interdite), Kubrick, tout auréolé du succès de Dr Folamour s'y colle avec un gros budget, de belles images et une utilisation étonnante de la musique. Ce fut un enchantement pour ceux qui le virent à la première vision. Quand on le revoit aujourd'hui, on a le droit d'être beaucoup plus réservé, ça ne décolle jamais, ça traîne en longueur et ça nous fait de la métaphysique en toc. Hyams adapte une autre nouvelle d'Arthur C. Clarke de façon beaucoup, plus "classique" que Kubrick, c'est passionnant, intelligent, plein de suspense, bien joué (Roy Scheider porte une partie du film, mais la présence d'Helen Mirren est fort agréable) . Quelques trucs incompréhensibles malgré tout (comme cette scène avec la brosse à cheveux à l'hôpital ) et un final assez cucul la praline mais ça ne gâche pas ce très bon film !

Un dimanche à la campagne

Un film de Bertrand Tavernier (1984) avec Michel Aumont et Sabine Azema. On attend vainement qu'il se passe quelque chose, et il ne passera rien sinon l'arrivée de Sabine Azéma qui va un peu (un tout petit peu, n'exagérons rien) bousculer tout ça ! Alors on peut s'intéresser a autre chose. C'est vrai que Louis Ducreux qui nous la joue un peu à la Pierre Larquais est excellent, Aumont en beauf bourgeois n'est pas mal et Azéma est adorable. C'est vrai aussi que la photographie, les cadrages, les mouvements de caméra sont exceptionnels, l'hommage à Monet (Monet pas Manet) et surtout à Auguste Renoir est flagrant. Des bonnes choses donc, mais pourquoi diable, ne pas avoir assorti tout ça d'une véritable intrigue qui aurait pu propulser le film vers le chef d'œuvre ?

Razorback

Un film d'horreur australien de Russell Mulcahy (1984). C'est australien et les australiens se foutent des codes du cinéma américain, ce qui fait que ce film nous offre de jolies surprises. Le scénario est astucieux car l'angoisse est double, à celle imperceptible du grand sanglier s'ajoute, celle bien plus palpable des deux frères à moitié fous, le tout dans une ambiance anxyogène. Cela dit le film n'est pas parfait, et compte quelques déficits d'explications et de facilités de scénario assez gênants. En revanche la tension est bien là, la mise en scène est impeccable. Côté casting, ces dames assurent correctement (charmante Arkie Whiteley), alors que Gregory Harrison est un peu léger. Un bon film d'horreur malgré quelques défauts.

Rue Barbare

Un film de Gilles Behat (1984) avec Bernard Giraudeau et Christine Boisson. Un tout petit polar avec un scénario minimaliste. La direction d'acteurs est mauvaise ce qui fait que seuls les vrais bons acteurs se débrouillent (Auclair, Boisson) Certaines scènes sont ridicules comme la fosse aux gamins, ou le chœur des seconds couteaux pendant la première entrevue entre Giraudeau et Donnadieu, ou encore la démarche suicidaire de Temporini. On a droit à une facilité de scénario digne d'une série B à 4 sous quand Giraudeau est sauvé grâce à un coup de fil providentiel. Jamais ça ne passionne, et l'affrontement final est ridicule. Reste le jeu de ces dames qui sont amusantes et les facéties de Michel Auclair, c'est peu. Quant à la musique de Lavilliers, non merci !

Les morfalous

Un film d'Henri Verneuil (1984) avec Jean-Paul Belmondo, Michel Constantin, Jacques Villeret, Michel Creton, Marie Laforêt. Un morfalou c'est un goinfre, un glouton, ici c'est donc au sens figuré. Il s'agit d'une comédie militaire et de rien d'autre et à ce titre l'article de wikipédia qui nous tanne en en listant les "invraisemblances" est complètement à côté de la plaque. On est au cinéma que diable ! Le film pâti d'une mauvaise réputation critique, alors qu'en est-il ? J'ai trouvé la première demi-heure très intéressante et bien mise en scène, ça se gâte pas mal avec la bagarre entre Constantin et Belmondo que j'ai trouvé affligeante, et ensuite le film ne retrouvera jamais son souffle. Les dialogues d'Audiard sont étranges allant du très bon (l'anthologique commentaire de l'électrocution) au bons mots ratés. Coté acteur, Belmondo en fait de trop, les autres sont sous exploités, quant à Marie Laforêt, elle essaie de bien jouer de temps en temps. La musiquette de George Delerue n'est pas si mal.

Joyeuses Pâques

Un film de Georges Lautner (1984) avec Jean-Paul Belmondo, Sophie Marceau, Marie Laforêt. Rosy Varte. Pour ceux qui ont vu l'excellente pièce initiale de Jena Poiret (régulièrement reprise), ce film est une trahison pure et simple pour trois raisons. Déjà la pièce qui durait 150 minutes et réduite ici à 90 moins les scènes extérieures ! De plus l'idée de Belmondiser la pièce est une hérésie ! Comme si un film de Belmondo était obligé de comporter des cascades ! Et puis de la pièce qui comportait à la fin trois touches "irrespectueuses", deux sont passées au panier : celle qui nous montrait que l'attirance entre femmes, ça existe, l'autre que le fantasme du cocu décliné sur l'air de "mon conjoint est tellement séduisant qu'il couche avec d'autres femmes, mais c'est avec moi qu'il reste) ça existe aussi ! Alors que sauver : une bonne direction d'acteurs pour les scènes intérieurs, une bonne ossature de vaudeville (hélas raccourcie) le charme indéniable de Sophie Marceau (18 ans à l'époque et déjà talentueuse), et avouons que Marie-Laforêt ne s'en sort avec classe !

L'Homme de Majorque

Un film suédois de Bo Widerberg (1984).Une belle illustration de soufflé cinématographique. Parce que le début est une véritable perle, ce casse à la poste de Stockholm est filmé de façon fabuleuse et originale et suivi d'une course poursuite plus classique mais qui le fait bien. Puis vient la très longue enquête policière et là c'est très simple, plus on avance, plus on n'y comprend rien de rien, on a aucune réponse claire aux questions qu'on se pose et quand le film se termine on se demande si le scénariste n'a pas oublié la moitié de ses feuilles dans la cuisine !

Police Academy

Un film de Hugh Wilson (1984) avec Kim Cattrall, Film paradoxal puisque peu de gags fonctionnent et ils sont davantage souriants que propre à attraper le fou rire. En fait la force comique du film est ailleurs et réside dans cette incroyable galerie de personnage dominée par un G.W. Bayley qui s'en donne à cœur joie, mais il y a tous les autres, une vraie panoplie de tout ce qu’on peut trouver comme comportement dans un groupe. On notera quelques jolies sourires féminins aux côtés de Kim Cattrall, la blonde Leslie Easterbrook, mais aussi Georgina Spelvin (Eh oui la vedette de "Devil in Miss Jones) dans sans doute le meilleur gag du film. Ce n'est ni du grand cinéma, ni de l'humour en finesse, c'est même très potache… et alors ? On ne va se mettre à rougir !

Bloodbath at the House of Death

Un film de Ray Cameron (1984) avec Kenny Everett, Pamela Stephenson, Vincent Price. C'est une série B, c'est du cinéma bis et c'est de l'humour anglais, c'est donc à l'aune de ces catégories qu'il faut juger le film. On ne va pas le comparer à Citizen Kane, ce n'est pas du grand cinéma, l'un des acteurs (celui qui a une banane) joue comme un pied, le scénario n'en est volontairement pas un, il y a juste un fil rouge permettant aux scènes de s'enchainer, mais c'est décontracté en diable, complètement foutraque, le personnage joué par Kenny Everett est désopilant, et puis il y a la pulpeuse et ravissante Pamela Stephenson complètement déjantée, nous offrant une scène quasi anthologique avec sa rencontre avec l'homme invisible ! Vincent Price s'autoparodie, dommage que son rôle soit tenu. Le film nous offre plusieurs séquences à tomber : comme le débat au pub à propos du nombre de victimes, la salle de bain atteinte de folie sanguinaire, la mère abusive en super-bigote et même le plaisir coupable de voir l'aveugle foutre un bordel pas possible sur son passage. On comprendra que j'ai adoré… et tant pis pour les grincheux !

Les Griffes de la nuit

Un film de Wes Craven (1984) avec Johnny Depp, Le concept - vraiment très original - a un peu de mal à s'installer, mais quand c'est parti, c'est parti et la tension monte crescendo. L'écriture du tueur est également bien vu. Certaines scènes sont vraiment bien faites notamment le meurtre de Tina ou la séquence de la baignoire qui nous font nous accrocher à notre fauteuil. Le film n'est cependant pas exempt de défauts, ainsi l'héroïne Heather Langenkamp est très inégale et ne semble pas toujours bien dirigée, idem pour Johnny Depp dont c'est à 21 ans le premier film et qui semble un peu paumé. En revanche le second rôle de la très belle Ronee Blakley, est appréciable. Un classique de l'horreur qui tient parfaitement son pari  : nous angoisser sans nous ennuyer.

Le Flic de Beverly Hills

Un film de Martin Brest (1984) avec Eddie Murphy, Lisa Eilbacher. Ce film est une singularité puisque le réalisateur arrive à nous intéresser à une intrigue en carton (pour ne pas dire sans intérêt). Parce qu'en fait l'intérêt est ailleurs, les auteurs ont crée un personnage atypique ici incarné magistralement par Eddie Murphy, imprévisible, magouilleur, placide. C'est ce personnage qui fait le film ainsi que son humour sous-jaçant, le reste n'ayant qu'une importance secondaire et du coup on oubliera tous ces méchants qui ne savent même pas viser   

Emmanuel

Un film de Michel Ricaud (1984) avec Emmanuel, Jacques Marbeuf, Marianne Aubert, Piotr Stanislas. Ricaud semble fasciné par son personnage de transsexuelle dans ce film. Le scénario est à peu près n'importe quoi, les dialogues sont souvent ridicules, la fin est stupide, mais c'est bien filmé comme souvent chez Ricaud et les situations sont assez excitantes pourvu que l'on soit attiré par le thème

Le Bounty

Un film de Roger Donaldson (1984) avec Mel Gibson, Anthony Hopkins, Daniel Day-Lewis, Liam Neeson, Tevaite Vernette. Film spectaculaire mais inégal. Ceux qui ont vu la version de 1935 ne peuvent que constater que là où Charles Laughton interprétait un méchant d'anthologie, Anthony Hopkins ne lui arrive pas à la cheville (à la limite Daniel Day-Lewis fait plus peur que lui !). Il faudrait aussi parler des dialogues souvent trop littéraires et d'un rythme pas toujours évident. Mais nous avons une photographie haut de gamme, un Mel Gibson qui s'impose sans forcer et puis devant toutes ses vahinées, les seins à l'air on ne va quand même pas bouder notre plaisir.

Vivement dimanche

Un film de François Truffaut (1983) avec Jean-Louis Trintignant et Fanny Ardent : C'est le dernier Truffaut et c'est un chef d'œuvre. Evidement si l'on prend le film au premier degré, on va crier à l'imposture ! Pensez donc : un passage secret, une dactylo plus forte que la police, un coupable terne, une intrigue en carton et une conclusion rose ! Heureusement rares sont ceux qui sont tombés dans ce (faux) piège, car le film est tout en parodie dans lequel deux immenses acteurs font glisser l'impossible intrigue au second plan, mais en en la saupoudrant d'épisodes loufoques (Ah, cette scène du café trop chaud !) de fausses pistes grosses comme des maisons et autres roublardises, mais aussi de références à la meilleure période du film noir américain, (d'où le choix du noir et blanc). Techniquement c'est particulièrement réussi, la photo, les éclairages, le jeu des acteurs bien sûr car, voir jouer Jean-Louis Trintignant est un véritable plaisir tellement il est bon, quant à Fanny Ardant, elle est rayonnante (quelles belles jambes !). Et puis, il y a ces petits intermèdes de légèreté et d'humour qui nous rend le couple vedette si proche, si vivant si réel. Bref, un enchantement.

La femme de mon pote

Un film de Bertrand Blier (1983) avec Coluche, Isabelle Huppert et Thierry Lhermitte. Je ne vois vraiment pas pourquoi ce film devrait être considéré comme mineur dans l'œuvre de Bertrand Blier, certes, on est loin des films coups de poing comme les Valseuses ou Tenue de soirée, mais ici le registre est différent. Cette variation sur le triangle amoureux est toute en petites touches et en sensibilité à l'image d'Isabelle Huppert qui illumine le film de sa fausse candeur. Film sur l'amitié, film sur le désir amoureux, Blier sait emporter le récit jusqu'à la limite du drame qui ne se produit pas non pas pour permettre un happy end mais pour nous offrir la plus belle des fin en guise de coup de pied de l'âne aux conventions morales. Coluche est excellent mais si les gens cessaient de crier au miracle à chaque fois qu'un comique sort de son registre, la critique se porterait mieux, car en fait, il plus difficile de faire rire que de faire pleurer.

Alpha Blue (The Satisfiers of Alpha Blue)

Un film de Gerard Damiano (1983) avec Lysa Thatcher, Jody Maxwell, Annie Sprinkle, Lee Caroll. Sans doute l'un des meilleurs Damiano. Ce film est roublard puisqu'il fait l'apologie de l'amour physique (et de quelle façon !), puis la fait dénoncer par l'un des protagonistes qui réclame lui de l'amour avec un grand A mais qui se révèle être un pur macho. "Alors autant s'envoyer en l'air", semble conclure Damiano. A aucun moment on est tenté de passer en accéléré (sauf peut-être pendant la scène faussement morale). Le casting féminin est au top, Lysa Thatcher en tête et puis il y a cette scène d'anthologie avec Annie Sprinkle, à la fois perverse et grandiose (mais malheureusement incomplète dans la version Alpha-France)

Streamers

Un film de Robert Altman (1983) : Encore une preuve à la fois que les plus grands peuvent se planter et que de bonnes intentions ne font pas forcement de bons films. Ce n'est absolument pas passionnant, ça n'a aucun rythme, c'est étouffant bavard et interminable.

Dans les ténèbres (Entre tinieblas)

Un film de Pedro Almodovar (1983) avec Carmen Mora et Marisa Paredes : L'Espagne a bien changé depuis l'interdiction de Viridiana de Buñuel en 1961 (et sa condamnation par Jean XXIII) Ce film nous montre une fille de cabaret recherchée par la police qui trouve refuge dans un couvent aux mœurs étranges. Les bonnes sœurs qui ont des noms impossibles (Sœur perdue, Sœur maltraitée) fument, se droguent, couchent ensemble et jurent comme des charretiers. On se délecte ! Et ça vole bien plus haut qu'une simple comédie !

Osterman week-end 

Un film de Sam Peckinpah (1983) avec Burt Lancaster. On sent la fatigue : Rutger Hauer est agaçant et peu crédible et ne parlons pas de Meg Foster, une véritable catastrophe. Passons sur l'histoire qui est un véritable embrouillamini, parsemé d'invraisemblances (Hauer qui accepte de trahir ses amis en cinq minutes sur la base de documents vidéos, alors qu'il est un professionnel de la télé !) et où des tas de questions resteront sans réponse. Sam Peckinpah lui qui s'est toute sa vie moqué des codes en vigueur les reprend à son compte dans un grand n'importe quoi, on n'est pas dans un James Bond mais on sort vivant d'une piscine en flamme, on n'est pas dans un MacGyver mais on abat un tueur super entraîné avec une arbalète miniature qu'on avait conservé dans la piscine avec sa fléchette !. Certaines séquences sont d'un ridicule achevé (John Hurt qui joue au faux présentateur de météo sans que ça n'étonne personne) . Quant à la fin, comme foutoir, ce n'est pas mal. Le message puisqu'il paraît qu'il y en un (dangerosité du pouvoir et des médias) n'a rien d'évident. Ce n'est pas bon mais ça se regarde quand même, sans doute parce que par moment on retrouve le grand Peckinpah et qu'en ces années 1980 on filmait de façon moins constipé qu'aujourd'hui.

Mon curé chez les thaïlandaises  

Un film de Robert Thomas (1983) avec Marion Game, Katia Tchenko, Maurice Rich, Jacques Balutin, Daniel Prevost, Darry Cowl, Jacques Legras. Un film qu'on regarde jusqu'au bout dans la bonne humeur ne saurait être mauvais. L'acharnement de certains contre ce film qui n'a comme prétentions que celle de nous divertir frise la mauvaise foi, car enfin que ce film soit du grand n'importe quoi est parfaitement exact, mais c'est parfaitement assuré, comme dans n'importe quelle comédie burlesque, et à ce moment-là que les extérieurs aient été tournés en France ou que ni Legras, ni Prévost ne soient asiatiques n'a aucune espèce d'importance. Alors c'est très foutraque, des gags tombent à plat (vous en connaissez des films où il n'y pas de gags qui tombent à plat ?), mais bon, certaines scènes valent leur pesant de cacahuètes, Que celui qui n'a pas rigolé en voyant Rich chantant le rock'roll à la messe, se dénonce de suite ! Le film n'est pas avare de jeunes femmes dénudées, c'est un plaisir de voir toutes ces asiatiques se marrer comme des bossues en exhibant leur charmes et puis il y a Katia Tchenko qui nous fait la danse des sept voiles en plein désert et un dépucelage de bonze dans une autre scène. Marion Game ne nous montre rien sinon son sourire et sa toilette, mais elle est très bien en tenancière de bordel. Les acteurs sont plutôt bons dans l'ensemble quoique assez peu dirigés, ce qui permet à Darry Cowl de nous faire de l'improvisation assez démentielle. Allez soyons objectif, ce n'est pas du grand cinéma, mais c'est quand même cent fois supérieur à "La soupe aux choux" et on passe un bon moment.Photos et critiques ici

Les Branchés à Saint-Tropez  

Un film de Max Pecas (1983) avec Olivia Dutronc. Ça se regarde jusqu'au bout parce que contrairement à ce qu'on peut lire ça et là ce n'est pas complètement nul. Max Pécas connait son boulot et a un certain sens de la narration, quelques situations sont souriantes et puis côté jolies filles à poil on est servie, Olivia Dutronc en tête, Yves Thuillier qui tient l'un des deux premiers rôles masculin n'est pas si mal. En revanche on déplorera un scénario débile, un jeune premier insupportable (Xavier Deluc) et une morale sexuelle bien étrange où l'homme peut tromper sa copine mais n'admet pas le contraire (!?). Cela dit il faut rester logique, Max Pécas n'a rien d'un grand cinéaste (bien que son "Luxure" soit très bon), mais dans le genre c'est autrement plus regardable que toute la collection des American Pie. Et à choisir entre Jean Girault et Max Pécas, je ne choisirais pas le premier.

Christine

Un film de John Carpenter (1983) d'après un roman de Stephan King.. Il faut savoir qu'il s'agit d'un film fantastique et non d'un film d'horreur (comme le prétend Wikipédia). La réalisation est efficace, le film est passionnant, les jeunes acteurs sont bons du moins les garçons (les deux rôles principaux deviendront d'ailleurs réalisateurs par la suite), parce qu'Alexandra Paul, rôle principal féminin, joue comme une savate, ce qui gâche un peu la dernière partie du film. Un bon moment de cinéma.

Flashdance  

Un film d'Adrian Lyne (1983) avec Jennifer Beals. Sans atteindre le niveau de débilité scénaristique de "la fièvre du samedi soir" et autre "Grease", Flashdance n'est qu'une romance a deux sous teintée de bondieuserie (les scènes de confession) et de moralisme hypocrite (la scène où Jennifer sort sa copine d'une boite de strip-tease). Reste donc deux choses, la beauté étonnante de Jennifer Beals (malgré que ce ne soit pas elle qui danse) et la musique magique de Georgio Moroder.

Vidéodrome

Un film de David Cronenberg (1983) avec James Wood et Deborah Harry. Drôle d'impression, esthétiquement le film est laid, pas entièrement, parce que quand même il y a Deborah Harry (la jolie chanteuse du groupe Blondie), mais les décors, les situations et même certains personnages. D'ailleurs c'est bizarre si les déformations charnelles de James Wood provoquent le dégout, il est tout de même symptomatique que le personnage du lunetier (qui entre parenthèse joue comme une patate) provoque une véritable répulsion. En fait nous avons là un VRAI film d'horreur, mais un film d'horreur intelligent. Film à messages ? Non car que serait-il ? Si le réalisateur est très critique envers la télévision, il n'est pas évident que le propos aille plus loin, Cronenberg parait en effet plutôt mal placé pour critiquer la violence et le sexe. Quant à l'amalgame hypocrite entre les deux domaines, on sait qu'il fait partie des arguments de comptoir… mais si certains le revendiquent et si la demande existe. Bref, si l'intention du film est de faire une critique de la télévision, il serait passé à côté du sujet, mais justement ce n'est pas cela, il s'agit plutôt d'un essai sur l'interaction entre le réel et le virtuel et là on est servi, jusqu'à plus soif. James Wood est très bon, Deborah Harry est craquante. Mais Cronenberg a fait bien mieux

Dead Zone   

Un film de David Cronenberg (1983) avec Christopher Walken, Herbert Lom, Brooke Adams. L'acteur exceptionnel qu'est Christopher Walken crève l'écran dans cette réalisation sans faute. Ce n'était pas évident, le scénario a beau être tiré d'un roman de Stephen King, il n'en reste pas moins casse-gueule de par son thème, or force est de constater que Cronenberg évite tous les pièges et nous signe là un chef d'œuvre dotée d'une fin lyrique.

Papy fait de la résistance

Un film de Jean-Marie Poiré. (1983) Faisons la part des choses, il est certain qu'on est assez loin du niveau comique des Visiteurs ou du Père Noël est une ordure. Mais ce n'est pas non plus la catastrophe décrite par certains. Ça se regarde avec plaisir parce que c'est un film d'acteurs et il faut bien avouer que certains sont étonnants : Jacqueline Maillan est surprenante, Dominique Lavanant impeccable, Martin Lamotte est excellent malgré l'absurdité de son rôle, et Gerard Jugniot passe super bien même s'il cabotine à fond. En revanche Clavier ne convainc pas et Galabru nous fait… du Galabru. Il y a beaucoup de guest stars, et si pour certains on se demande à quoi ils servent (Brialy) la prestation de Balasko et surtout celle de Jean Yanne sont remarquables. Mais il nous faut aussi parler de Jacques Villeret, puisque après qu'on se soit demandé ce qu'il venait faire dans cette histoire, on s'aperçoit que sa prestation est en fait le clou du film : Que celui qui n'a pas rigolé devant le passage en musical dans lequel il chante du Julio Iglésias avec l'accent allemand lève le doigt ! Maintenant le scénario : Le thème est proche de la Vie de Château de Rapenneau (1966), le tout saupoudré de Superman en costume d'Arsène Lupin, à défaut d'être génial ça reste amusant et malgré ses délires le film nous montre une France occupée bien plus réaliste que celle de la Grande Vadrouille (il y a des collabos à la pelle et des victimes). La mise en scène est inégale mais on appréciera particulièrement la très belle scène du bordel. Enfin le film ne se moque pas de la résistance mais de ses mythes (ce qui n'est pas la même chose), le débat télévisé iconoclaste à la fin est à ce propos savoureux.

Zelig

Un film de Woody Allen (1983) avec Mia Farrow : Un exercice de style plutôt réussi, en forme de faux reportage sur le destin d'un homme-caméléon, Les inserts sur des images d'actualités d'époques sont souvent bluffants, le ton est léger et souriant, et le propos pisse beaucoup plus loin qu'on ne pourrait le croire. Un peu long peut-être (bien que le film ne dure que 72 minutes)

L'ascenseur

Un film de Dick Mass (1983) avec Willeke van Ammelrooy (et oui, la vedette du mythique "L'arrière train sifflera trois fois !). Après les robots qui se révoltent (Mondwest) et les voitures (Christine), c'est au tour des ascenseurs ! Ce film hollandais se révèle être une petite série B terriblement efficace avec quelques scènes chocs qui restent encrées dans la mémoire. Et on a même droit en parallèle à une sobre et elliptique digression sur l'inévitable ennui de la vie conjugale.

To Be Or Not To Be  

Un film signé Alan Johnson (1983) mais produit et interprété par Mel Brooks. S'attaquer au chef d'œuvre de Lubitsch pour en faire un remake était un pari insensé. Mel Brooks le réussit, mais avec son style à lui, il ne s'agit pas d'un remake à l'exact, certaines scènes ont été ajoutées d'autre retirées, (dont la fantastique scène d'intro). Brook n'est pas Lubitsch, il n'a pas comme lui cet incroyable sens de l'ellipse et certains de ses ajouts surchargent inutilement le film, la seule vraie valeur ajoutée étant le rôle jouée par un étonnant Charles Durning dans le meilleur rôle de sa carrière. Mais l'exploit et bien là : Brooks a réussi à faire presque aussi bien que Lubitsch. Mention spéciale à Anne Bancroft qui joue les divas à 52 ans.

Terreur à domicile (d'origine inconnue)  

Un film de George Cosmatos (1983) avec Peter Weller. On regrettera le happy end qui gâche l'ambiance, la séquence du délai professionnel supplémentaire (qu'est ce que ça ajoute à l'histoire ?) et surtout cette séquence non décrite (on ne voit que le résultat) mais débile où le rat trouve le moyen de faire disparaître un chèque enfermé dans le capot transparent d'un électrophone. Malgré ces quelques défauts, il s'agit d'une très honnête série B qui se laisse regarder sans déplaisir

Octopussy

Un film de John Glen (1983) avec Roger Moore et Maud Adams. Sans être le meilleur, ce James Bond est bourré de qualités pourvu que l'on accepte le côté parodique caractéristique des films de la série interprétés par Roger Moore, d'autant que là ça va vraiment assez loin. Au titre des faiblesses, il faut bien avouer que Louis Jourdan campe un méchant assez fade, quant au général Orlov, il aurait gagné à être un peu moins agité. Sinon le film est cohérent dans son scénario, et si la partie indienne manque un peu de rythme, la seconde partie nous tient complètement en haleine en se permettant absolument tous les délires.

Scarface

Un film de Brian De Palma (1983) avec Al Pacino, Michelle Pfeiffer et Mary Elizabeth Mastrantonio. Tout d'abord un préalable nécessaire : Non, malgré les dires d'un certain nombre de perroquets Scarface n'est pas un remake du film du même nom de 1932. Si l'intention de tourner un remake était réelle au moment de la mise en production, le scénario s'en est ensuite considérablement éloigné, les deux seuls points communs entre les deux films est de nous compter l'ascension et la chute d'un caïd de la pègre. Brillant et baroque, ce film nous tient en haleine pendant 2 heures 45 et on ne voit pas le temps passer. Si Al Pacino domine superbement la distribution, le personnage de Tony Montana qu'il incarne étant le sujet du film, les seconds rôles sont tous excellents,  et si Michelle Pfeiffer, peu connue à l'époque, joue les faire valoir, Mary Elizabeth Mastrantonio tient un rôle remarquable. C'est du De Palma et on sent sa patte tout au long du film, d'abord spécialiste du film fantastique et des scènes chocs, on est pas près d'oublier la scène de la tronçonneuse, ni le type pendu en hélicoptère, ni le délire final où la mort de Montana est filmée avec une outrance toute volontaire et parfaitement maîtrisée. Quasi-chef-d'œuvre pour lequel on pardonnera facilement certaines scènes limites (la fusillade dans la boite de nuit où Pacino court en se baissant pour éviter les balles.) La très belle musique de Georgie Moroder souligne efficacement le film. Pour l'anecdote signalons que le film fut nominé à sa sortie aux Razzie Award dans la catégorie "pire réalisateur, ce qui prouve s'il en était encore besoin le manque de sérieux de cette institution autoproclamée. Mais peu importe, Nous avons là un grand moment de cinéma, un régal  ! 

Le Dernier Combat

Un film de Luc Besson (1983) avec Jean Reno. De bonnes idées côtoient des situations incompréhensibles qui nous font douter de ce qu'on regarde (évocation apocalyptique ou rêve surréaliste ?) Et puis tout cela se traîne et finit par lasser un petit peu.

La clef

Un film de Tinto Brass (1983) avec Albert Finlay et Stefania Sandrelli. Magnifique film érotique illuminé par le corps de déesse de la presque mature Stefania Sandrelli. La photo est magnifique, l'érotisme qui va assez loin est parfaitement dosé et maîtrisé (On n'est pas près d'oublier la scène ou Stefania donne son sein à téter à Frank Finlay). Le film est très dense, très riche, les jeux sexuels sont ici présentés comme un dérivatif à la bêtise fasciste ambiante, ce n'est pas par hasard si les pires dictatures ont toujours limité l'expression sexuelle et le film le rappelle, références historiques à l'appui. Et puis Brass n'oublie pas de régler son compte à ceux qui s'érigent en parangon de vertu, le rôle de Lisa, fasciste convaincue mais qui l'air de rien envoie son propre fiancé dans les bras de sa mère est un bel exemple d'hypocrisie sexuelle. Un film magnifique à l'image de sa merveilleuse héroïne.

Vous habitez chez vos parents ?

Un film de Michel Fermaud (1983) avec Michel Galabru. Ça se regarde sans déplaisir, mais il faut bien avouer que ce n'est pas terrible, les gags sont lourds, les bons mots tombent à plat. L'histoire s'encombre d'une mémé gnangnan assez insupportable et d'un jeune bellâtre qui l'est tout autant. Galabru est en petite forme, Maurier est bien, mais l'attraction du film est constituée des deux jeunes rôles féminins, Grace de Capitani dans le rôle de la fille ainée et Isabelle Mergault dans celui de la bonne. Ces deux-là apportent de la fantaisie et de la fraicheur à un film mal fagoté qui en manque cruellement. PS, l'affiche du film signé Solé est bien jolie.

Banzai

Un film de Claude Zidi (1983) avec Coluche et Valérie Mairesse. Ça part dans tous les sens, Coluche se retrouve parfois dans des situations compliquées, Zidi ne nous montre pas comment il s'en tire mais au plan suivant il est en pleine forme… ça fait quand même brouillon, même si on comprend après coup que c'est un parti pris. L'humour est parfois douteux, quant au final on ne sait pas si c'est un pastiche des pires happy-end américains mais il est bien lourd. Un film bancal donc, mais emmené par un Coluche en pleine forme et fidèle à son personnage, on ne s'ennuie pas et on regarde ce gros délire sans déplaisir. Un film pour occuper ses yeux

Mortelle randonnée

Un film de Claude Miller (1983) avec Michel Serrault Isabelle Adjani. Un thriller déroutant magnifiquement interprété et passionnant malgré ou en raison de son côté tordu. Adjani est impériale, Serrault en pleine période faste est fabuleux mais a comme qui dirait quelques problèmes de diction de temps à autres. Quelques seconds rôles fabuleux notamment Stéphane Audran qui n'hésite pas à casser son image ou Geneviève Page en patronne d'agence de détective. A noter une petite erreur de scénario pour la mort de Sanmy Frey, comment cet aveugle qui entend tout aurait-il pu commettre cette erreur qui lui fût fatale ?

Effraction

Un  film de Daniel Duval (1983) avec Bernard Villeret, Marlène Jobert, Bruno Cremer. Un film qui mérite bien mieux que l'oubli dans lequel il est tombé. Certes le rythme est un peu lent, mais on ne s'ennuie jamais. Le film nous brosse un portrait d'un détraqué violent talentueusement interprété par un Jacques Villeret en pleine forme. Bruno Cremer a le rôle ingrat de celui qui doit faire quelque chose mais qui n'y arrive pas. Quant à Marlène Jobert, elle est superbement photographiée et illumine le film de sa beauté. On remarquera quelques scènes bizarres dans lesquelles Villeret semble avoir des problèmes avec les tétons des femmes. Ce n'est pas un grand film mais c'est un très bon film. Un petit mot sur la musique, d'habitude je n'en parle jamais, mais là elle n'est vraiment pas trop discrète, pas bien grave…

L'étoffe des Héros

Un film de Philip Kaufman (1983) avec Ed Harris. Il faut je crois s'intéresser un peu à l'histoire de l'astronautique pour apprécier cette épopée, Si Kaufman montre l'héroïsme de ces hommes qui n'ont pas eu peur d'affronter la mort, (une belle part d'inconscience peut-être) il est intéressant de découvrir la côté caché des choses, Alan Shepard et son envie de pisser, John Glenn envoyant bouler le vice-président Johnson, la femme de Grissom faisant une crise car elle ne pourra pas papoter avec la femme de Kennedy, les journalistes faisant n'importe quoi… Côté distribution c'est presque un sans-faute, malheureusement Denis Quaid qui cabotine en nous la jouant kéké est une erreur de casting. La réalisation est soignée avec un effort de reconstitution étonnant. On regrettera aussi la séance australienne que j'ai renoncé à comprendre. La musique est un peu pompier mais ça va bien avec le film. Du bon cinoche !

Prénom Carmen

Un film de Jean-Luc Godard (1983) avec Maruschka Detmers. Commençons par ce qui est bon : Mocky qui fait zouave, le hold-up complètement surréaliste, la scène des toilettes avec Villeret, la beauté de certaines images photographiées par Raoul Coutard et puis ne soyons pas hypocrite, la superbe plastique de Maruschka Detmers. Quant au Quatuor Prat qui interprète des extraits des quatuors à corde de Beethoven, c'est très beau, mais on se demande ce que ça vient faire dans le film. Le film, parlons-en : une intrigue confuse et inintéressante dont le rapport avec la nouvelle de Mérimée est artificiel, Jacques Bonaffé qui joue comme une patate, des aphorismes débités n'importe quand, mais surtout cette manie de Godard de couvrir les dialogues avec des bruits divers et variés. Bref beaucoup de gâchis.

Les compères

Un film de Francis Veber (1983) avec Gérard Depardieu et Pierre Richard. D'ordinaire j'aime bien ce que fait Veber, mais là j'ai trouvé le film affligeant, plat, lourd, ni drôle, ni inintéressant, de plus on nous inflige la présence d'un adolescent tête à claque qui doit être ce qu'on peut trouver de pire dans le genre. Et le film qui aurait pu se terminer par une fin caustique, nous la joue bisounours. Quant aux acteurs ils font ce qu'ils peuvent mais comment briller avec un scènar aussi tarte ?

Le bourreau des cœurs

Un film de Christian Gion (1983) avec Aldo Macionne et Jean Parades. C'est vrai que le début est assez poussif, mais après ça va mieux et que celui qui n'a pas ri devant la scène du casting des soubrettes aillent se faire soigner les zygomatiques ! Jamais le film ne se prend au sérieux, ça reste toujours léger et décontracté, il y a un zeste d'érotisme, des belles filles dont la sculpturale Anna-Maria Rizzoli, les décors naturels tahitiens sont agréables, on ne s'ennuie jamais, quant à Macionne, il est très bon, juste dans le ton. Et si certains gags tombent à l'eau, n'est-ce pas là le sort de tous les films "comiques". Un film sympa qui respire la bonne humeur et qui mérite mieux que le mépris dont il est aujourd'hui l'objet

Krull

Un film de Peter Yates (1983) J'en ai vu des nanards, mais celui-là il gagne le pompon Tout est nanardisé là-dedans à commencer par les acteurs principaux, l'héroïne est aussi expressive qu'une poupée en silicone, quand au kéké qui joue le rôle du héros, c'est une catastrophe ambulante, rarement vu un type aussi mauvais. Reste le scénario, or on s'aperçoit vite qu'il est d'une indigence assez rare, en fait c'est un jeu de piste sans surprise ni tension puisqu'on sait très bien qu'à la fin Kent va retrouver Barbie. Aucune sous intrique, même pas un petit traitre pour faire un peu de diversion. On ne se raccroche à rien, on a hâte que ça termine. Quelques décors peuvent faire illusion et la musique est bien mais on ne regarde pas un film pour sa musique

Les prédateurs

Un film de Tony Scott (1983) avec Catherine Deneuve, Susan Sarandon, David Bowie. Une réalisation clipesque, un abus d'effet de rideaux dans les courants d'air, une histoire tenue qui s'étire comme un jour sans fin, et une conclusion incompréhensible qui se voudrait moralisatrice. Ça en fait des casseroles ! Ce qui n'est guère étonnant, Tony Scott n'ayant jamais été un grand réalisateur. Mais il y a les acteurs, Catherine Deneuve est (encore une fois) magnifiée, Sarandon est très bien et la dégénérescence de Bowie est particulièrement bien décrite. Et puis il y a la photo, la musique (Schubert, Delibes, Bach) Et puis on pourra toujours dire ce que l'on voudra mais voir Deneuve rouler une pelle à Sarandon, puis quelques instants plus tard lui sucer un téton, tout cela sur la musique du "Duo des fleurs de Lakmé", ça ne laisse pas de marbre !

Tonnerre de feu

Un film de John Badham (1983) avec Roy Scheider, Malcolm McDowell, Warren Oates .John Badham est un touche à tour, après sa "fièvre du samedi soir" au scénario sirupeux, et un Dracula, romantique, voilà qu'on lui confie un film d'action. Le pari est réussi, de l'action n'en veut-tu n'en voilà qui nous cloue dans notre fauteuil d'autant que l'action va crescendo. On notera deux sous-textes, le premier évoquant le traumatisme du Vietnam est peu clair, l'autre évoquant le cynisme des politiques est plus intéressant même s'il n'est qu'effleuré. Cela dit on est au cinéma, on en accepte volontiers certaines invraisemblances, mais peut-être pas toutes, et transformer Candy Clark en championne du volant n'était peut-être pas une bonne idée. Sinon, j'ai bien aimé aussi les deux scènes de voyeurisme complètement gratuites mais ça fait partie du spectacle, on était moins coincé dans ces années -là qu'aujourd'hui ! Rien à dire sur l'interprétation, Scheider est parfait, McDowell qui se complait dans les rôles de méchant aussi. Quant à la réalisation et au montage, je dis "Chapeau !" notamment pour les parties aériennes.

Comme un diable dans l'eau bénite (Il diavolo e l'acquasanta)

Un film de Bruno Corbucci (1983) avec Tomas Milian, Savina Geršak, Piero Mazzarella:. Le moins que l'on puisse dire c'est que l'on ne s'ennuie pas un seconde. Tomas Milian crève l'écran, Savina Gersak l'illumine et Piero Mazzarella nous campe un étonnant curé. On se régale des petites et grosses escroqueries perpétrés avec un culot monstre par le couple vedette. Seule ombre au tableau, le final que j'ai trouvé pour ma part convenu et débile. Mais bon on aura quand même passé un excellent moment.

Fantozzi subisce ancora

Un film de Neri Parenti (1983) avec Anna Mazzamauro. Le début en mode burlesque fonctionne assez bien avant de trouver ses limites et de s'essouffler. En suite quelques gags parviennent à nous arracher un sourire, mais à côté de ça combien d'autres tombent à l'eau et finissent par nous lasser !. On sauvera de ce naufrage l'étonnante Anna Mazzamauro qui bouge tellement qu'on la croirait montée sur piles..

Bianca

Un film de Nanni Moretti (1983) avec Nanni Moretti et Laura Morante. Curieux film parce qu'on se demande ce qu'on est en train de regarder. Un personnage décalé dans un univers "normal" peut donner quelque chose, un personnage "normal" dans un univers décalé ça peut aussi le faire. Mais là nous avons un personnage décalé dans un univers décalé ! Je ne suis pas certain que ça fonctionne d'autant que ça décrit des personnages exaspérants (le directeur de l'école). Alors il faut bien avouer que Nanni Moretti joue bien son rôle, mais son omniprésence finit par agacer. Certains scènes sont carrément abscondes, mais certaines sont drôles à l'image de celle de la plage. Ajoutons à cela que la très belle Laura Morante n'a pas un rôle à sa mesure, que ça tourne pas mal en rond et qu'on est parfois à la limite de l'ennui. Bref, vraiment pas de quoi crier au miracle.

Tchao Pantin

Un film de Claude Berri (1983) avec Coluche, Richard Anconina, Agnès Soral, Philippe Léotard. L'intrigue est simple, mais elle est transcendée par le personnage de Coluche qui nous fait un véritable sans faute, dans ce film gris, terne, pluvieux, sale ou le seul rayon de lumière est constitué par les cheveux blonds d'Agnès Soral. Le trait n'est jamais forcé, Berri n'a pas voulu faire dans la facilité d'un mélodrame, non il montre le désespoir, la raison de s'accrocher, puis de nouveau le désespoir et la fuite en avant. C'est presque un one man show de Coluche, seul Anconina arrive à se détacher ses autres rôles, la prestation de Philippe Léotard reste approximative et en ce qui concerne Agnes Soral il manque un petit quelque chose. Evidemment la fin est complètement prévisible, mais ce n'est pas un film à suspense, c'est un film noir, un excellent film noir. Une seule chose m'a horripilé, c'est la musiquette prétentieuse de Charlélie Couture

Le Marginal

Un film de Jacques Deray (1983) avec Jean-Paul Belmondo. Pierre Vernier, Il s'agit d'un one-man show de Belmondo, après tout pourquoi pas, sauf qu'ici la réussite n'est pas au rendez-vous. Première chose le scénario, il y en a pas c'est aussi décousu qu'un vieux pantalon. Les dialogues sont décevants, La distribution est très inégale, certains des seconds rôles ne sont apparemment pas dirigés. Le film n'a aucun enjeu, il n'y a aucun suspense. Il est intéressant de voir comment tout cela fonctionne, Le bon exemple est la scène des frères Tourian. Le seul intérêt pour le spectateur est de savoir de quelle façon Belmondo va les cogner ! On est plus au cinéma, on est au cirque ! Maintenant faut-il parler du fond ? Belmondo nous décrit sa vision de la police, on cogne, on et à la fois flic,juge et bourreau, la police ne peut pas bien faire son boulot à cause des politiques et j'en passe. On aurait aimé un peu plus de subtilité ou alors quand on ne peut pas être subtil on se tait ! Quelques rares moments agréable dans toute cette bouillie : Jean-Claude Dreyfus en travesti, Maria Carlos Sotto Mayor en jolie pute. Je ne comprendrais jamais comment un acteur aussi talentueux que Belmondo se soit lancé dans ce gènre de prestation qui n'a que de cinématographique que le nom !

Surexposé

Un film de James Toback (1983) avec Nastassja Kinski, Rudolf Noureev, Harvey Keitel. Déjà le scénario est absurde, mais on est au cinéma e on aurait pu éventuellement en faire quelque chose. Ici nous avons droit à des dialogues pompeux, à des situations absurdes (le pompon étant atteint avec la scène où Noureev promène son archet sur le corps de Nastassja, plus ridicule tu meurs) De plus le récit s'encombre d'ellipses malheureuses ce qui fait qu'on a du mal parfois à comprendre la logique du récit. Faut-il parler de l'interprétation ? Keitel fait du Keitel, Noureev n'est pas un acteur et Nastassja Kinski se contente la plupart du temps d'exposer son joli minois. Un film brouillon. Ou un brouillon de film.

Stacy's Knights

Un film de Jim Wilson (1983) avec Kevin Costner, Andra Millian, Eve Lilith, Mike Reynolds. L'arnaque est de nous vendre le film comme un film d'arnaque alors qu'il n'y en a pas. Cela dit le film n'a pas grand-chose pour lui, on n e saura jamais comment fonctionne le don d'Andra, (les explications restant vaseuses) Si en plus on ne connait pas les règles des jeux de casino, on est complétement largué, tout cela est donc inintéressant et ennuyeux. La réalisation est molle, les dialogues médiocres et la progression dramatique bâclée. Kevin Costner est transparent, Mike Reynolds aussi. En revanche et contrairement à certains j'ai trouvé Andra Millian charmante. Quant à Eve Lilith sa transformation est bluffante, dommage que la scène en question soit ratée.

Les Aventuriers de l'univers perdu  

Un film de Terry Marcel (1983) avec Kay Lenz. Je veux bien qu'on fasse n'importe quoi encore faut-il bien le faire et ne pas tomber dans le ridicule. Le réalisateur ici semble avoir mis pêle-mêle toutes les idées qui lui passaient par la tête sans soucis de cohérence (homme préhistorique, créatures dotées de phares à iodes, bonhomme peinturluré, et j'en passe. Sans la présence de Kay Lenz (qui fait ce qu'elle peut) le film ne vaudrait rien du tout

Comédie érotique d'une nuit d'été

Un film de Woody Allen (1982) avec Mia Farrow, Mary Steenburgen, Julie Hagerty : Woody Allen est un magicien, ce qui n'aurait pu être qu'un banal marivaudage devient sous sa direction quelque chose d'inclassable, où se mêlent l'humour, la fantaisie, le burlesque, l'hypocrisie et la complexité des rapports humains dans un chassé croisé qui donne le tournis. Ajoutons à cela la magie des images, la musique de Félix Mendelssohn, et la beauté envoûtante des actrices féminines, et ça nous donne un chef d'œuvre ! Et s'il y a une morale, contrairement à ce qu'écrivent quelques culs bénis qui tentent de "récupérer les film", ce n'est pas que le sexe angoisse, mais que la société est faite de répression sexuelle et qu'il convient pour s'en sortir de profiter des occasions qui se présentent. Un hymne au libertinage en somme comme en firent Beaumarchais et Mozart (entres autres)

Hammett   

Un film de Wim Wenders (1982). Il y a une ambiance, un acteur principal très classe mais quoi d'autre, on se le demande ? Que l'intrigue soit incompréhensible peut à la rigueur s'admettre si le puzzle trouve sa solution à la fin, or ici la conclusion n'a vraiment rien de géniale, en plus le récit n'est guère passionnant.

Blade Runner

Un film de Ridley Scott (1982) (cette critique se base sur la version Final Cut de 2007). L'an 2019 vu en 1982. Tout faux, mais ça n'a aucune importance. Ce film n'est de Science-Fiction que pour les éléments du scénario et le cadre, sinon du point de vue la trame, on est en plein film noir à l'américaine avec toutes ficelles du genre (un petit indice qui conduit à un autre indice qui conduit…) ce qui fait qu'on ne suit pas toujours tout.  Le fait que l'histoire soit inspirée d'un roman de Philip K. Dick n'arrange pas les choses (Dick fourmillait d'idées mais n'était pas un grand écrivain au sens littéraire du terme). Mais justement, et c'est le tour de force de ce film, malgré cela et malgré que son personnage principal soit un immonde salopard qui ne montre son humanité que lorsqu'il tombe amoureux, le film est bon ! Les répliquants, d'abord présentés comme antipathiques (voir la sale tronche du premier) finissent par nous paraître biens plus humains que les humains. La direction d'acteurs est remarquable, Harrison Ford est toujours aussi bon, Rutger Hauer, étonnant et le trio de répliquantes a un côté très sexy qui ne laisse pas indifférent (Darryl Hannah, Sean Young et Joanna Cassidy). Les décors sont fantastiques et l'ambiance des rues de Los Angeles est particulièrement réussie. La musique de Vangelis est correcte. Il y a certaines trouvailles amusantes (l'appartement de l'inventeur). On regrettera juste certains points obscurs du scénario (la rencontre de Darryl Hannah avec l'inventeur, cette obscure histoire d'écaille de serpent…). Excellent film.

La féline

Un film de Paul Shrader (1982) avec Nastassja Kinsky. Une petite merveille. Ce film fort bien réalisé est inclassable et on peut comprendre qu'il peut dérouter, il y a quelques scènes assez horribles mais ce n'est pas un film d'horreur, il y a des très beaux passages érotiques, mais ce n'est pas pour autant un film érotique, ce n'est pas non plus un thriller, le film étant privé de tout suspense. Et pourtant on se délecte, tout le film étant construit autour du personnage de la féline, la merveilleuse Nastassja Kinsky qu'on ne se lasse pas de regarder jouer. Côté acteur, Malcolm McDowell à tout à fait le physique de l'emploi, on notera la bonne prestation de John Heard et la présence tout à fait sympathique de la la très jolie Annette O'Toole (qui nous offre une insolite baignade topless). Un film à part mais un très beau film !

Poltergeist  

Un film signé par Tobe Hooper (1982) mais Steven Speilberg qui l'a produit s'est extrêmement impliqué dans le projet ! Et ce n'est sans doute pas ce qu'il a fait de mieux. Car si on enlève les effets spéciaux que reste-t-il ? Une petite famille américaine stéréotypée et sans surprise. Des pleurnicheries, des gamineries, d'ennuyeux bavardages mystiques dont on se fout complètement, des personnages grotesques (la première médium est énervante et la seconde carrément insupportable), un scénario incohérent, des séquences absurdes (la scène de la corde). On ne ressent aucune empathie pour ces personnages inconsistants et aucune passion pour cette histoire qui ne parvient pas à décoller. On remarquera au passage que la mère de famille après un bain de boue bien gras ressort avec ses habits à peine tachés, voilà qui... fait tache ! Un film largement surestimé dont il convient de sauver deux séquences typiquement à la Hooper : Celle où un type se transforme en zombie dans son miroir, et celle du réveil des morts dans le trou creusé pour la piscine.

La créature du marais

Un film de Wes Craven (1982) avec Adrienne Barbeau. C'est une B série assumée, et devant le manque flagrant de moyens le réalisateur a choisi la seule voie intelligente, terminer dans le délire. Vue de cette façon le film tient la route, le scénario n'est pas plus idiot qu'un autre, les décors naturels sont très bien utilisés, et puis il y a la très jolie Adrienne Barbeau qui à la grande bonté de nous offrir un petit bain topless ! L'histoire peut être aussi vue comme une illustration intéressante du thème de la belle et la bête. Le gros point noir ce sont les maquillages et c'est là qu'on voit toute l'intelligence du réalisateur qui a dû se dire à un moment, "c'est grotesque, alors forçant le trait et virons dans le grand guignol" (c'est la scène de la transformation de Bruno qui devient un gnome). En revanche la transformation de Holland et le combat final ne sont pas terribles. Somme toute, on aura passé un plutôt bon moment. A noter une curiosité : on ne peut s'empêcher de considérer le personnage de Ferret comme une caricature de Rambo, manque de bol, ça ne colle pas, Rambo étant sorti quelques mois après le film de Craven, il s'agit donc d'un étrange cas de "caricature par anticipation" !

La valse des pantins

Un film de Martin Scorsese (1982) avec Robert De Niro et Jerry Lewis. Au début on se demande vraiment dans quoi on s'embarque, ça paraît lourd, facile, dérangeant, bavard, puis au fur et à mesure que le film s'installe on se rend compte qu'on est en train de visionner un chef d'œuvre d'une richesse extraordinaire. Le film fait preuve d'un cynisme assez réjouissant qu'on avait plutôt l'habitude de voir dans les comédies italiennes. Sauf que là ce n'est pas vraiment une comédie (même si certains passages sont burlesques) mais une vision de ce que la "société du spectacle" (je n'aime pas ce terme) peut faire d'un individu, en l'occurrence deux cas, celui de De Niro où le désir de paraître le rend schizophrène et celui de Sandra Bernhard embarquée dans une logique fétichiste et sexuelle qu'elle est incapable de contrôler. Il est d'ailleurs assez pathétique que le spectateur puisse jouir de la situation dans laquelle de Niro se met, alors qu'en fait c'est assez triste. Quelques mots sur la distribution, en un mot c'est un sans-faute, De Niro est parfait, Jerry Lewis extraordinaire, époustouflant. Sandra Bernhard complètement déjantée (entre la scène du pull-over et celle où elle est à deux doigt de violer Jerry Lewis, qu'elle actrice !) Quant à Diahnne Abbott (Madame de Niro à l'époque) son rôle est bien plus effacé, mais quelle belle femme ! Plusieurs scènes sont cultes, l'ouverture, le kidnapping, bien sûr, Lewis marchant dans les rues, mais le must reste la scène dans la maison de campagne de Lewis, où les acteurs n'en peuvent plus tellement c'est bien joué ! On lit çà et là que la réalisation est peu inventive ! Je conseille à ceux qui le pensent d'observer comment Scorsese traite la scène où De Niro est poursuivi dans les couloirs de la maison de production, tout simplement génial. Je m'attendais à un petit film un peu sympa, j'ai vu un chef d'œuvre.

Mon curé chez les nudistes

Un film de Robert Thomas (1982) avec Paul Présboist, Georges Descrières, Jean-Marc Thibault, Katia Tchenko. C'est un nanar qui s'assume en tant que tel, alors bien sûr c'est souvent très lourd, mais ça se regarde jusqu'au bout sans déplaisir. C'est franchouillard et godriolesque, ça ne vole pas bien haut, c'est assez inégal, un peu poussif au début et expédié en vitesse à la fin, mais on prend plaisir aux absurdités de Présboist, quant aux charmes de Katia Tchenko et de la très belle Sophie Boudet alias Miquette, ils nous ravissent bel et bien et que ceux qui préfèrent la "Soupe à choux" viennent nous expliquer pourquoi ? Assez curieusement, la fausse suite réalisée l'année suivante, "Mon curé chez les thaïlandaises" sera plus intéressante grâce à un scénario moins simpliste.

Elle voit des nains partout

Un film de Jean-Claude Sussfeld (1982) avec Zabou. Ce film est d'abord le reflet de tout un état d'esprit, de toute une époque, celle d'Hara-Kiri, du Colaro-Show, du café de la Gare. La dérision, l'irrespect, le non-sens et le détournement sont partout, (avec il est vrai plus ou moins de bonheur, plus ou moins de réussite), Zabou est charmante, il y a un doigt d'érotisme et on passe un excellent moment. les comédiens ont l'air de bien s'amuser et leur plaisir est communicatif. Pisse froid et esprits chagrins s'abstenir.

Deux heures moins le quart avant Jésus-Christ

 Un film de Jean Yanne (1982) avec Coluche, Michel Serault. Ce film fait partie des réalisations avec lesquelles on n'a pas envie d'être sévère parce que quelque part il force la sympathie, pourtant les défauts ne manquent pas, si l'inventivité est partout (un vrai catalogue de trouvailles dans lequel l'anachronisme est roi) la mayonnaise a du mal à monter, certaines scènes sont lourdingues voir ratées (les jeux du cirque), et puis Mimi Coutelier est certes une très belle femme mais elle ne sait pas jouer la comédie. Sinon les acteurs sont sympathiques, Coluche et Yanne sont excellents, Serraut qui se croit dans "la cage aux folles" est en dessous de ses possibilités, Cowl transparent et Fabian radieuse. Le discours final de Coluche est bien vu. Jean Yanne a fait bien mieux (les Chinois, Chobizenesse) mais tout cela se regarde sans déplaisir et dans la bonne humeur.

Victor, Victoria

Un film de Blake Edward (1982) avec Julie Andrews : Petit chez d'œuvre d'intelligence et de fantaisie sur le thème du travestisme, magistralement interprété par une Julie Andrew qui crève l'écran. A noter également l'excellente musique d'Henry Mancini.

The Thing

Un film de John Carpenter (1982). L'idée de base est originale. L'ambiance virile est très réaliste et les effets spéciaux sont très réussis (et particulièrement dégoûtants) Il y a du suspense. On regrettera tout juste quelques facilités de scénario (pour que la base soit isolée du reste du monde, le scientifique pique une crise de folie et détruit tout moyen de communication et de télécommunication)  ou la facilité avec laquelle le "héros" comprend les motivations et la façon de fonctionner du monstre. A noter qu'aucune femme ne figure au casting !

Les femmes mariées

Un film de Burd Tranbaree (1982) avec Helen Shirley, Laura Clair, Richard Allan. L'idée de base est simpliste mais très fantasmatique, un club échangiste avec enlèvement et raccompagnement à domicile. Beaucoup de monde et beaucoup de variations avec un piquenique final en forme de méga partouze. Richard Allan est au somment de sa carrière. C'est magnifiquement photographié (les fellations d'Helen Shirley et de Laura Clair sont exceptionnelles, la prestation de Lucie Doll remarquable… mais elles sont toutes superbement impliquées) . On sent derrière la caméra l'amour et le respect des femmes de la part du réalisateur. Du porno classieux.

Piège Mortel

Un film de Sydney Lumet (1982) avec Michael Caine, Christopher Reeve, Dyan Cannon. D'après un bon scénario d'Ira Levin, voici une excellente comédie policière. C'est malheureusement très théâtral (normal c'est tiré d'une pièce) et excessivement bavard. En revanche côté retournement de situation et scènes chocs on est servi, ce n'est pas tous les jours qu'on voit Michael Caine et Christopher Reeve s'embrasser sur la bouche !

Les cadavres de portent pas de costard

Un film de Carl Reiner (1982). L'idée était de se servir d'extraits de film des années 1940 afin que les vedettes des films en question (Bogart, Douglas, Lancaster, Laughton, Ava Garder, Veronika Lake, Ingrid Bergman, Lana Turner, Joan Crawford... ) puisse donner la réplique à Steve Martin. Les reste est un pastiche des films noirs où défilent volontairement tous les poncifs du genre en mode gags (et il y en a de très bons). Rachel Ward qui a le premier rôle féminin est splendide. On notera quelques répliques cultes ainsi que deux séquences ou Steve Martin est travesti. Une curiosité de cinéphile et un bon moment de cinéma.

La chute de la Maison Usher  

Un film de Jess Franco (1982) avec Howard Vernon, Françoise Blanchard et Howard Vernon. Le seul reproche que l'on puisse faire à ce film fauché c'est d'être tiré à la ligne. Sinon on a droit à une atmosphère fantastique et angoissante (qui lorgne un petit peu vers le grand guignol avec le personnage de Morpho) photo magnifique (les gros plans du visage de Françoise Blanchard sont impressionnant de beauté), à un Howard Vernon halluciné, il y a aussi Lina Romay mais elle reste (hélas) très sage ! La bande son est excellente. Jess Franco qui fut l'assistant d'Orson Welles sur le tournage de Falstaff, mérite bien mieux que l'oubli ou le mépris dont il est trop souvent l'objet.

Tootsie

Un film de Sidney Pollack (1982). La réalisation est sans faute, l'interprétation géniale de Dustin Hoffman constitue sans doute le somment de sa carrière. Les deux interprètes féminines (Jessica Lange bien sûr mais aussi Terri Garr, l'inoubliable Inga de Frankenstein Junior) sont parfaites et le scénario est assez savoureux. Pourtant il manque un tout petit quelque chose. Sidney Pollack semble s'être retenu d'aller jusqu'au bout de la dynamique de la situation qu'il met en scène. Du coup le film reste droit dans des rails hétéros qui paraissent peu probables. C'est un peu dommage, bien que ça ne gâche pas le film.

L'abime des morts vivants

Un film de Jess Franco (1982) avec France Lomay J'ai tendance à défendre Jess Franco qui a fait beaucoup de bonnes choses dans les domaines du fantastique ou de l'érotisme et qui fut l'assistant d'Orson Welles dans Falstaff. Mais même avec beaucoup d'indulgence je ne vois pas bien ce qu'il y a aurait à sauver de cet abîme (c'est le cas de le dire) des morts vivants, même au second degré tout y est mauvais. PS : La présence de l'ex actrice porno France Lomay ne parvient même pas à égayer le film, c'est dire !

Halloween 3

Un film de Tommy Lee Wallace (1982). Sous prétexte que ce film ne constitue pas une suite des deux précédents Halloween, la critique et le public ont boudés. Ils ont eu bien tort, cette série B (qui lorgne plutôt du côté des savants fous que de celui des tueurs psychopathes) bénéficie d'un scénario très original qui bouscule un peu les codes en vigueur. A noter la B.O crispante à souhait et le jingle répété en boucle "Hallo, hallo, halloween...". C'est pas mal joué, plein de surprise, très noir et on passe un bon moment d'angoisse et d'horreur.

Boardinghouse  

Un film de John Wintergate (1982) Le film se regarde jusqu'au bout non pas à cause de l'histoire dont on se fout carrément mais pour son lot de jolies files peu avares de leur charmes, la superbe Kalassu en tête, ainsi que certaines scènes gores. Pour le reste l'amateurisme de ce film est confondant, la bonne idée de base est exploitée n'importe comment, la direction d'acteurs est nulle, le casting masculin épouvantable, le montage bâclé, le rythme mollasson. Vraiment pas terrible !

Le Bossu de Notre-Dame  

Un téléfilm de Michael Tuchner et Alan Hume (1982) avec Lesley-Anne Down et Anthony Hopkins. Une mise en scène d'une mollesse incroyable, des acteurs mal dirigés et mous comme des chamallow, Anthony Hopkins assez ridicule, reste Lesley-Anne Down qui ne sait ni jouer ni danser, mais qu'est-ce qu'elle est belle ! Cette sortie en DVD ne se justifiait absolument pas.

Les fantômes du chapelier

Un film de Claude Chabrol (1982) avec Michel Serrault. On sait Chabrol capable du meilleur comme du pire, ici on est dans le meilleur. La prestation de Michel Serrault est à tomber. Le rythme est un peu lent mais on ne s'ennuie jamais. Le seul reproche que l'on peut faire au film c'est qu'on ne perçoit pas très bien le rôle exact de Charles Aznavour dans cette sordide affaire. La mise en scène et la photographie sont magnifiques, la direction d'acteurs sans faute. On remarquera aussi qu'il pleut tout le temps en Bretagne… sauf quand il faut vendre des journaux !

Eating Raoul

Un film de Pauil Bartel (1982) avec Paul Bartel et Mary Woronov Ce film est tout simplement un chef d'œuvre d'humour noir et de dérision. Plus le film avance plus le délire augmente à ce point que l'on se demande comment cela va s'arrêter. On est dans la farce et il serait vain d'y chercher un quelconque message, même si l'hypocrisie ambiant en prend pour son grade. Ce vrai régal nous est servi par un Paul Bartel impérial et surtout une Mary Woronov, ravissante, terriblement sexy et talentueuse.

La malédiction du pharaon

Un film de Lucio Fulci (1982). Un film de Lucio Fulci (1982). Mou et inintéressant ce film est un ratage dans tous ses domaines, les invraisemblances pleuvent dès la première partie (le mec qui réussit à tomber à la verticale et sans se blesser dans un piège à pointes, puis qui retrouve la sortie en étant aveuglé), le scénario nous présente des scènes sans qu'on en connaisse l'aboutissement, la narration est confuse et par moment incompréhensible, les plans sont filmés à la paresseuse, les acteurs jouent mal. Pas d'enjeu, pas de tension, on ne se raccroche à rien. Rien à sauver. Poubelle !

Slumber Party Massacre

Un film d'Amy Holden Jones (1982) Un slasher injustement sous-estimé et méconnu. La réalisation est assez correcte et le montage efficace, la musique angoissante, ces demoiselles sont bien jolies et peu avares de leur charmes, (à l'exception de Courtney, assez mauvaise), mais on regrettera une certaine confusion (Valerie et Trish se ressemblent) les jeunes gens sont niais à souhait (mais c'est volontaire), le tueur figure un demeuré tout à fait acceptable, il y a un doigt d'humour, bref si l'on est pas trop exigeant et si on aime le genre on passe un bon moment, et puis des slashers il y en a eu de bien pires et pourtant plus connus.

Cobra, le film

Un dessin animé de Osamu Dezaki (1982). On pourra apprécier les décors, ainsi que les personnages féminins, (malgré les étoiles pour cacher les tétons !) l'animation pour sa part n'a rien d'exceptionnelle, quant au scénario il est décousu, inintéressant et profondément ennuyeux.

Dans la chaleur de Saint-Tropez

Un film de Gérard Kikoïne (1982) avec Marilyn Jess, Cathy Ménard, Alban Ceray, Jean-Pierre Armand, Olinka Hardiman, Mika Barthel, Elodie Delage. C'est sans doute une savante alchimie qui a fait de ce sympathique petit film X à la française un classique du genre. Déjà le film est encadré par deux scènes de ouf, le début surréaliste nous décrit une action physiquement impossible, sans doute pour nous préciser qu'on est au cinéma, quand au dernier plan du film, plus gonflé, tu meurs ! Et puis Marilyn Jess est mignonne comme un cœur, difficile de ne pas craquer, ses collègues ne sont pas en reste, créant une ambiance très festive, Olinka s'amuse comme une folle et Mika rigole tout le temps, il y a aussi quelques répliques culte comme quand Marilyn commente une caresse un peu osée :"Oui c'est bon… mais quand même…" La bande son est sympatoche, Bref on ne s'ennuie pas une seconde.

Les sous doués en vacances

Un film de Claude Zidi (1982) avec Guy Marchand et Daniel Auteuil. Il y a des films qu'on sait mauvais mais qu'on ne peut pas détester pour autant, ne me demandez pas pourquoi, je n'en sais rien. Mauvais oui, parce que c'est une accumulation de gags lourds voire grotesques (les jambes raccourcies). Côté acteurs si Auteuil se débrouille, la performance de Marchand en crooner cynique est assez bien vue, même si sa chansonnette nous saoule. Sinon on sauvera quelques nénés furtifs (c'était le bon temps) dont ceux de Florence Guerin (qu'on retrouvera dans le Déclic), le sourire de Charlotte de Turckheim et le gentil minois de Grace de Capitani. Quant à Lenormand en guest stars, non merci, ce n'était vraiment pas la peine !

Ça va faire mal !

Un film de Jean-François Davy (1982) avec Daniel Ceccaldi, Bernard Menez, Hubert Deschamps. J'ai tendance à défendre ce genre de film qui n'a d'autres ambitions que de divertir et que l'équipe s'en donne visiblement à cœur joie. Et puis ce film comique réussit ce que ne font pas plein d'autres dans cette catégorie, il fait rire ! La distribution est évidement menée par Ceccaldi et Menez qui font bien le job, le reste de la distribution masculine étant passable à l'exception d'un étonnant Hubert Deschamps. On remarquera Pierre Doris dans le rôle du vétérinaire et la présence amusante de Carmélo Petix, l'un des rares acteurs bisexuels du X français qui ici fait de la pub pour des pâtes. En distribution féminine on est gâté avec une Kathie Kriegel complètement déjantée, une Caroline Berg d'une beauté à couper le souffle et toutes les autres, et puis ces quelques tétons furtifs sont loin d'être désagréables et la musiquette est amusante. Un film qui mérite bien mieux que le mépris dégouté que lui vouent certains.

Ma mère me prostitue

Un film X de Francis Leroi (1982) avec Hélène Shirley. Le titre est volontairement provocateur, mais c'est quand m^me bien de ça qu'il s'agit ! Dans la multitude de films X de ses années-là, cette production se distingue à plusieurs titres : La présence de la classieuse Hélène Shirley, la décontraction avec laquelle Lise Pinson entre dans le jeu du rôle principal et le côté gentiment amoral du film puisque le sexe y est ici joyeusement banalisé.

Les monstres du labyrinthe

Un téléfilm de Steven Hilliard Stern (1982) avec Tom Hanks. Sur le papier on aurait pu faire quelque chose de cette histoire. Le résultat n'est qu'un tean-movie assez affligeant. On peut dans sa première partie s'intéresser aux décors et à l'ambiance mais quand tout ce petit monde arrive à New-York, c'est remplissage et nimportenawak. Au niveau acteur, Tom Hanks méconnaissable à 26 ans se débrouille.

Tête à claques

Un film de Francis Perrin (1982) avec Francis Perrin, Fanny Cottençon. Ça commence mal avec le gosse, horripilant qui s'exprime comme un adulte et dont on comprend assez vite qu'il va être au centre de l'histoire. L'arrivée de Fanny Cottençon, talentueuse et charmante malgré le fait qu'elle soit habillée comme un sac tente de changer la donne, mais ça ne dure pas longtemps, le film tourne en rond, n'avance pas, devient d'une prévisibilité navrante et d'un intérêt très limité. De ce film raté ne restera que les présences furtives et amusantes de Jacques François et de Michelle Bernier et bien sûr le sourire de Fanny Cottençon (et aussi son téton) mais ça ne suffit pas à faire un bon film.

La morte vivante

Un film de Jean Rollin (1982). Rollin c'est un style particulier, on aime ou on n'aime pas, mais qu'on ne dise pas n'importe quoi. La photographie est belle, les décors naturels judicieusement choisis, les effets spéciaux ne sont risibles que pour ceux qui ne comprennent pas que ce n'est pas le plus important, et en la matière Rollin est plus proche du grand guignol que du gore italo-américain. Le casting est composé de joyeuses inconnues, mais qui se débrouillent plutôt bien, mention spéciale à la très belle Marina Pierro et ses faux airs de Françoise Fabian, elle a joué sous la direction de Visconti et de Borowczyk, Françoise Blanchard ne parle pas mais sa présence est sulfureuse et dans un genre très différent, on appréciera le rôle de Carina Barone en jolie rousse déjantée. Donc des belles images, de belles filles, un scénario original bien que sans grosses surprises, quelques longueurs peut-être, au final un produit tout à fait satisfaisant !

E.T.

Un film de Stephen Spielberg (1982) avec Drew Barrymore. Vu à sa sortie, le film m'avait émerveillé, je me demandais comment je réagirais à une nouvelle vision, en sachant que j'avais été extrêmement déçu par une nouvelle vision de "Rencontres du 3ème type". Alors c'est vrai qu'en 82, le film produisit un choc, on n'avait jamais vu un truc pareil*… Mais le temps a passé… Je commençais donc la vision avec un scepticisme affirmé. Un quart d'heure après la magie opérait, évidemment il faut voir le film comme un conte pour enfant, sinon on passe à côté, quoi que certains contes pour enfants soient ratés (J'ai détesté Hook), pas celui-ci où tout est dosé correctement, avec un scénario intelligent, de bons rebondissements, et une musique géniale de John Williams. C'est aussi un plaidoyer implicite contre les racines du racisme, ici on ne rejette pas "l’autre" parce qu'il est différent, mais on essaie de le comprendre ! On pourra regretter quelques doigts de mièvrerie, mais c'est du Spielberg, il ne peut pas s'en empêcher, du coup E.T. n'est peut-être pas le chef d'œuvre qu'il aurait pu être mais il en reste bien proche.
* quoiqu'en 1971, le québécois Bernard Gosselin réalisa un film intitulé "Le martien de Noël" qui nous raconte dit-on une histoire très proche, mais l'audience du film est restée confidentielle.

The Forest

Un film de Don Jones (1982) Un survival au scénario peu inspiré et qui nous mélange film de fantôme et film de cannibale. Un mélange voué à l'échec et qui finit par patiner, même si ça se regarde. On sauvera néanmoins la photographie mettant en valeur la magnificence du Sequoia National Park de Californie, ainsi que cette séquence de duel burlesque à la sauce humour noir entre le mari cocu et l'amant de sa femme..

Le professeur Raspoutine

Un film de Andrei Feher et Gérard Grégory (1982) avec Gabriel Pontello. Le scénario s'efforce d'être original, on aurait pu faire quelque chose avec cette histoire de toubib tueur d'autostoppeuses, mais tout cela est décousu, part dans tous les sens et nous offre une fin incompréhensible. Il y a quelques jolies scènes de genre, avec quelques belles inconnues, mais on remarquera les présences furtives de Marianne Fournier et de Marilyn Jess, en revanche la jolie baronne nous la joue soft et prude et nous frustre.

A Thousand and One Erotic Nights

Un film d'Edwin Brown (1982) En ces temps-là, les films bénéficiaient d'un bon budget, d'un scénario, de décors, de costumes, d'acteurs qui jouaient. Ici John Leslie nous campe un étonnant sultan et Annette Haven magnifiquement photographiée illumine le film de son visage de madone et de son savoir-faire dans le rôle de Schéhérazade. Les amateurs auront également reconnu la regrettée Lisa De Leeuw, complètement déchaînée dans le rôle de la sultane, et aussi Lysa Thatcher, Mai Lin et quelques autres. Bien dosé, sans longueur excessive, du classique comme on n'en fait plus.

Café Flesh

Un film de Stephen Sayadian (1982) Il faut être un peu gonflé, ou un peu hypocrite pour faire un film sur la frustration sexuelle en faisant du porno. Et puis c'est tellement tendance de faire "expérimental", en plus ça ouvre des portes. On devinera qu'avec de tels liminaires, le fond m'importe peu. De plus ce film blablate un peu beaucoup à mon goût. Alors mauvais film ? Je n'en sais rien, mais surestimé, oui ! Mais tout n'est pas mauvais loin s'en faut, et s'il doit en rester quelque chose après la vision, ce sera l'inventivité des scènes hards, où l'on trouve pêle-mêle un homme rat, des vampires, un homme crayon… le tout réalisé par des actrices sublimes de beauté et de savoir-faire, c'est déjà pas mal, et puis il y a la musique de dingue, et de toutes ces images c'est une bien sotf qui restera dans ma mémoire celle de cette jolie dactylo blonde et topless (un robot ?) qui demande à Monsieur Crayon s'il souhaite qu'elle lui tape un mémo.

Passe devant, je te suis

Un film de Giorgio Capitani (1982) avec Agostina Belli. Une comédie policière italienne illuminée par le charme fou d'Agostina Belli, si le début est un peu poussif mais sert à présenter le personnage du commissaire, l'histoire principale sans être géniale est amusante et se regarde sans déplaisir, on appréciera plus particulièrement le final à l'ambassade dans lequel les auteurs ont choisi de faire dans le déjanté, et puis il y a ce tout dernier plan, ambiguë à souhait.

Un pari de dingue 

Un film de Steno (1982) avec Edwige Fenech. Le sujet possédé un très fort potentiel érotique, Le soucis c'est qu'il ne révèle pas de suite, du moins comme on pouvait l'espérer, malgré le charme fou d'Edwige Fenech et facteur aggravant il faut de farcir la logorrhée verbale du dénommé Diego Abatantuono qui nous saoule à un point inimaginable. Heureusement la seconde partie du film nous offre son lot de surprise avec quelques bonnes scènes comme celle chez le réalisateur de films d'horreur, le cauchemar d'Edwige et puis cette scène finale qui a elle seule rattrape tous les défauts du film . A remarquer que le fim est émaillé de propos assez intelligent.

Tout feu, tout flamme

Un film de Jean-Paul Rappeneau (1982) avec Yves Montand, Isabelle Adjani, Alain Souchon, Lauren Hutton, Jean-Luc Bideau. Rapeneeau est un artiste du cinéma, il sait s'emparer d'un scénario, le faire virevolter, lui donner du souffle, du rythme et de la couleur tout en jouant avec ses personnages. Le scénario est volontairement farfelu, (certaines scènes frôlent le cartoonesque et on ira pas s'en plaindre) ce n'est pas un film comique c'est un film léger qui nous mets de bonne humeur. Adjani crève l'écran de sa beauté et de son talent, Montant fait du Montant mais il le fait si bien, Jean-Luc Bideau est toujours amusant à voir jouer, je ferais juste une réserve en ce qui concerne Souchon qui ne m'a pas emballé. Un film frais, un film qui fait du bien.

L'emprise

Un film de Sidney Furie (1982) avec Barbara Hershey. Cet excellent film ne jouit pas de la réputation qu'il devrait, et c'est bien dommage. Il est vrai que le sujet est glissant puisqu'il s'agit d'une sorte de "Poltergeist" pour adulte. L'histoire est originale, très sulfureuse et Barbara Hershey y est sublime. L'auteur s'efforce de ne pas trancher entre l'explication psychanalytique et l'explication paranormale (il lorgne quand même un peu de ce côté mais en en présentant les adeptes comme de dangereux irresponsables).

Y a-t-il un Français dans la salle ?

Un film de Jean-Pierre Mocky (1982) avec Victor Lanoux, Jacques Dutronc, Jacqueline Maillan, Michel Galabru, Dominique Lavanant,  Andréa Ferréol, Jean-François Stévenin, Jean-Luc Bideau, Jacques Dufilho, Emmanuelle Riva, Marion Peterson, François Cavanna. Quelle brochette d'acteurs ! On peut regarder le film de deux façon différentes. Si l'on se contente de suivre l'intrigue, on risque d'être déçu, elle n'est que peu intéressante et s'encombre de sous-intrigues en tous sens sans que cela soit très maîtrisé. L'autre façon de le regarder (et de l'apprécier) et de le voir comme un film d'acteurs, et là je dois dire qu'on est servi. Et si Victor Lanoux fait le job, la palme revient à Jacqueline Maillan qui réussit à nous faire un rôle de composition assez extraordinaire, on appréciera aussi Dominique Lavanant en allumée (c'est le cas de le dire) Michel Galabru en beauf intégral, sans oublier Jean-Luc Bideau en émotif convulsif. Et surprise même Jacques Dutronc joue bien ! A voir donc pour las acteurs parce que sur ce point on ne peut être déçu..

Le père Noël est une ordure

Un film de Jean-Marie Poiré (1982) avec Anémone, Thierry Lhermitte, Marie-Anne Chazel, Gérard Jugnot, Christian Clavier, Josiane Balasko…avant le film il y a eu la pièce (une excellente et hilarante pièce). Le débat de savoir si la pièce est meilleure que le film ou l'inverse n'est pas de mise, le cinéma et le théâtre sont deux arts différents et il faut rendre grâce à l'équipe du Splendid et à Jean-Marie Poiré d'avoir évité l'écueil du théâtre filmé pour en faire une véritable œuvre cinématographique. Alors qu'en est-il du film ? Premier constat, c'est un vrai film comique, on rit souvent, les répliques fusent, les situations absurdes s'enchaînent. Ensuite c'est très bien joué et si chacun reste dans son registre c'est aussi bien comme ça (Lhermitte en pince-san-rire, Jugnot en beauf, Chazel en clocharde…) mais c'est surtout Clavier qui crève l'écran nous livrant une prestation qu'il faut bien qualifier d'inoubliable. Dans "les cahiers du cinéma", le scribouillard de service déplorait qu'il s'agisse d'un film sans message… comme si un film devait véhiculer un message pour être intéressant ! Quoi que, si, il y en a un message et il est très fort c'est celui de nous dire que l'on peut rire de tout ! Et en ces temps de politiquent correct et de woke culture que ça fait du bien de revoir ça !

Le roi des cons  

Un film de Claude Confortés (1981) avec Francis Perrin. Quand on aime Wolinski et sa façon de voir les choses, on le retrouve complètement dans ce film, obsédé par les femmes et le sexe, mais respectueux. Chantre de la liberté sexuelle mais choisissant lucidement un certain conformisme. Si la scène de pétage de plomb est assez moyenne et le dernier plan pas très heureux, on ne peut oublier Marie-Christine Descouard qui illumine le film de son sourire et de son corps magnifique et qui domine l'excellente distribution féminine (Bernadette Lafont en voisine délurée notamment) Ce n'est certes pas un très grand film, mais il possède une certaine poésie et force la sympathie..

La ferme de la terreur

Un film de Wes Craven (1981). La force du film dans sa première partie est de nous décrire une société "hittite" (en fait, des amish) absolument effrayante. On est véritablement dans une critique de l'intégrisme réalisée avec intelligence et talent. La terreur venant des "électrons libres" de cette communauté dans laquelle les mariages consanguins produisent des tarés, mais aussi de la violence de leurs comportements quotidiens. L'interprétation est tout à fait correcte avec un trio féminin tout à fait sympathique (dont Sharon Stone) et Ernest Borgnine dans le rôle du chef amish. Il y a pas mal de scènes choc mais on retiendra le rêve où une mygale tombe dans la bouche ouverte de  Sharon Stone ou encore le bain de Maren Jensen perturbé par un serpent. Il est simplement dommage que Craven ait introduit là-dedans une dose de fantastique, ce qui donne lieu à une fin peu convaincante, confuse et maladroite, mais dans l'ensemble le film reste très bon.

Caveman

Un film de Carl Gottlieb (1981) avec Ringo Starr et Barbara Bach. On y apprend notamment comment l'homme préhistorique a inventé le poulet à la broche. Les situations sont extravagantes, les effets spéciaux amusants, le rythme endiablés, Barbara Bach est splendide, Shelley Long est mignonne comme un cœur, Ringo Starr est très bien,. la bande son aussi, et les dialogues, ben les dialogues c'est " - Atouk-Atouk". Un humour très british, on passe un bon moment. Un film sympa !

Le facteur sonne toujours deux fois

Un film de Bob Rafelson (1981) avec Jack Nicholson et Jessica Lange.  La prestation sans faute de Jack Nicholson et celle stupéfiante et débordante de sensualité de Jessica Lange font que ce film est essentiellement un film d'acteur. La partie judiciaire de l'intrigue est malheureusement ratée car peu compréhensible (les "faux" aveux, la négociation sur la prime, le jugement de Clara... tout cela est extrêmement confus). En revanche, on appréciera la courte irruption quasi surréaliste de la très troublante Angelica Huston en dompteuse de fauves. Et puis il y a cet érotisme très subtil que dégage le film d'un bout à l'autre, pratiquement rien n'est montré mais on n'est pas près d'oublier la petite nuisette quasi transparente de Jessica Lange. Il est simplement dommage que la prod n'est pas choisi un réalisateur de renom, sinon les ingrédients pour en faire un chef d'œuvre étaient bien là.

Réincarnations

Un film de Gary Sherman (1981) Un vrai film d'horreur adulte (c'est à dire sans les sempiternels adolescents boutonneux qui meurent dans un ordre préétabli). Quoique un peu lent, c'est très bien fait et les scènes chocs sont véritablement effrayantes, mais l'humour reste présent jusqu'au twist final. A noter la présence de la très jolie Melody Anderson et la signature de Dan O'Bannon pour le scénario et les effets spéciaux. Un film à redécouvrir d'urgence.

Le club des monstres

Un film de Roy W. Baker (1981) avec Vincent Price, David Carradine, Donald Pleasance, Britt Ekland. Un film à sketch tout à fait sympathique nous offrant trois histoires très originales. Le premier s'apitoie sur la grande solitude des monstres, le second est un plaidoyer pour le droit à la différence (qui aurait pu être très bien si Donald Pleasance s'était un peu plus impliqué), le dernier est un peu plus classique mais pas si mal. Tout cela est entrecoupé de numéros musicaux dont le meilleur est assurément The Stripper interprété par la très jolie Stevie Vann et son groupe Night. On notera enfin la conclusion, plutôt bien vue. Un petit film sans prétention mais bourré de qualités

Garde à vue

Un film de Claude Miller (1981) avec Lino Ventura, Michael Serrault, Guy Marchand, Romy Schneider. Si on ne s'intéresse qu'à l'intrigue policière, c'est plutôt moyen, on se doute bien que les choses ne sont pas aussi simples que ça, il y a bien les traditionnelles fausses pistes, mais ça ne va bien loin et le dénouement est faible pour ne pas dire bâclé. Mais ce sont les autres qualités du film qu'il faut mettre en avant, c'est un film d'acteurs et Serrault y est exceptionnel, Ventura fait du bon Ventura, et Guy Marchand en flic stupide est surprenant. Pour les dialogues, Audiard s'est surpassé, le ton étant quasiment toujours juste, enfin le réalisateur a évité les sempiternels champs/contre champs de ce genre de situation en réalisant un montage très dynamique servi par l'excellente musique de Georges Delerue.

Tarzan, l'homme singe

Un film de John Derek (1981) avec Bo Derek et Richard Harris. Ça se traîne, ça met 40 minutes pour démarrer, c'est inutilement long (110 minutes) et assez peu intéressant, de plus Richard Harris est insupportable. Ça fait beaucoup ! Sinon c'est un joli livre d'images (ça a été tourné aux Seychelles), les singes sont marrants et puis surtout il y a Bo Derek rayonnante de beauté et peu avare de ses charmes (bien qu'il faille attendre 50 minutes pour voir quelque chose de coquin. Le film s'enhardit un peu vers la fin, où l'on voit un chimpanzé embrasser furtivement le téton de Bo, et puis ne zappez pas le générique final avec en scène de fond un jeu très sensuel (pour ne pas dire ahurissant) entre Bo Derek poitrine à l'air, Tarzan... et un Orang-Outan.  

Excalibur

Un film de John Boorman (1981). Le film souffre hélas de plusieurs défauts qui l'empêchent d'être un chef d'œuvre. Le casting est inégal et si Merlin et Morgane (Helen Mirren) sont très bons, le reste de la distribution va du transparent (Arthur, Perceval) au carrément mauvais (Lancelot) voir au ridicule (Mordred). L'emphase de certains dialogues et le côté abscons de certaines situations (notamment la quête du Graal) auraient sans doute pu être évités (En revanche, que les armures soient anachroniques n'a strictement aucune importance, c'est une légende que l'on n'illustre pas la reconstitution de la bataille d'Azincourt). Reste que cette reconstitution historique (qui n'en ai pas une, il n'y a rien à reconstituer) reste impressionnante, notamment au début avec une véritable galerie de face de brutes (des loubards incultes a qui ont aurait enfilé une armure…) qui se battent comme des chiffonniers… Évidemment après on nous fait tout une tirade sur l'idéal chevaleresque, bizarre quand même, d'autant qu'on nous montre qu'en dépit de leurs serments et de leurs grandes déclarations les chevaliers restent d'abords des hommes avec leur faiblesses (c'est bien le problème d'Arthur qui se veut roi avant d'être homme). Comme on le voit tout cela est assez confus et loin de nos préoccupations mais Boorman a d'abord voulu faire un spectacle, nous transcende tout ça, et de ce point de vue, force est de constater que c'est réussi, l'ambiance y est (malgré une baisse de régime aux deux tiers du film), on ne s'ennuie pas, l'utilisation de la musique de Wagner de d'Orff est parfaite, et puis rendons grâce à Boorman de nous avoir épargné un duel interminable entre Arthur et Mordred. Ils s'entretuent en une minute et c'est bien ce qu'il convenait de faire. Un beau film malgré ses défauts.

Nu de femme

Un film de Nino Manfredi (1981) avec Nino Manfredi et Eleonora Giorgi et la participation de Jean-Pierre Cassel et de Georges Wilson. Un petit bijou tombé injustement dans l'oubli. Ce film superpose avec talents plusieurs thèmes : l'illusion des serments conjugaux (il faut voir comment Manfredi se paie la religion dans la scène introductive), le syndrome de Messaline (l'impératrice romaine qui sortait la nuit pour se prostituer), et l'exploration des jardins secrets. Curieux mélange mais il fonctionne parfaitement, joliment servi par une excellente photographie de la ville de Venise et deux interprètes fabuleux (Angelina Georgi est éblouissante de charme et de talent). A partir du moment où le mari découvre la photo "clé", le film nous entraîne dans une partie de poker menteur où les frontières de la réalité et du fantasme deviennent indécelables. Et tout cela sans se départir de son humour, de sa fantaisie (le chat portier, il fallait le trouver !) et même d'un doigt d'émotion. En définitive on ne saura jamais qui est cette femme mystérieuse, sa femme, son sosie, son double fantasmé, à moins que toute cette histoire ne soit que le fantasme projeté par sa femme, on ne saura jamais et pourquoi chercher à savoir, on n'entre pas dans le jardin secret des gens ! Du grand art !

Les Aventuriers de l'arche perdue

Un film de Steven Spielberg, (1981) avec Harrison Ford et Karen Allen . Spielberg a inventé un nouveau genre, le film d'aventure décontracté à grand spectacle et réussit à nous scotcher de bout en bout dans une histoire extravagante ponctué de trouvailles, de gags et de rebondissements (et même d'incohérences mais on s'en fiche) Le duo vedette s'en donne à cœur joie avec fantaisie, Harrison Ford est survitaminé et Karen Allen pétillante de charme dans un rôle farfelu. Dans les second rôles on n'est pas près d'oublier le personnage du major Toht, il suffit à Spielberg de quelques plans pour décrire ce qu'étaient les membres de la gestapo, des minables sadiques. Paul Freeman, en contrepoint de Ford est également bien campé. Les scènes d'actions sont éblouissantes, et nous fascinent malgré le manque de suspense. Au moins deux scènes resterons dans les annales, celle de Toth avec son cintre, et puis celle où Ford abat froidement un égyptien fier à bras qui n'en finit pas de faire des moulinets avec son cimeterre . Tout cela rythmé par une musique inoubliable.  Chef d'œuvre !

Scanners

Un film de David Cronenberg (1981). Evidemment ceux qui ont vu le film attiré par le slogan semi mensonger de l'affiche (10 secondes vous tremblez, 15 secondes vous étouffez, 20 secondes vous explosez !) ne peuvent être que déçus : ce n'est pas un film gore même si certaines scènes choc le sont, mais un thriller fantastique plutôt intéressant et fourmillant d'idées. On regrettera certaines longueurs et le fait que le twist final laisse pas mal de questions dans l'ombre. (ou alors c'est moi qui n'ai pas tout compris)

Coup de Torchon

Un film de Bertrand Tavernier (1981) avec Philippe Noiret, Isabelle Huppert, Stephan Audran, Eddy Mitchell, Jean-Pierre Marielle, Guy Marchand… On se demande dans quoi on s'embarque avant de comprendre qu'il s'agit d'un thriller dans lequel un homme excédé par les humiliations de toutes sortes qu'il subit décide de donner un grand coup de torchon dans tout ça. C'est cynique, décalé, admirablement interprété. Quelques scènes cultes : Marielle et son copain mourant en chantant "catarinetta bella tchi-tchi". Huppert envoyant promener le curé à l'enterrement de son mari. Eddy Mitchell jouant les voyeurs avec son échelle. Des dialogues percutants, une interprétation brillante centrée sur Philippe Noiret mais ils sont tous bons, les femmes sont superbes. La fin est un peu abrupte.

Halloween 2

Un film de Dick Rosenthal (1981) avec Jamie Lee Curtis et Donald Pleasence. Une dégringolade par rapport au premier, un scénario pas très clair avec des digressions incompréhensibles et non abouties sur la sorcellerie, un Donald Pleasance en roue libre, Jamie Lee Curtis qui se demande comment elle doit boiter, un monstre qui avance à deux à l'heure mais qui rattrape tout le monde. Le suspense ne fonctionne pas et on finit même par s'ennuyer. A sauver deux scènes, celle de l'accident où un jeune homme prend feu et celle, très sexy où la très jolie Pamela Susan Shoop prend sa douche avant de mal finir.

Outland

Un film de Peter Hyams (1981) avec Sean Connery. A ceux qui pensent que dans ce film la SF n'intervient que comme cadre, on répondra que la SF n'est souvent qu'un cadre (Star Wars pourrait sans dommage être un film de corsaires). Le scénario est simple, simpliste même, il n'en est pas moins efficace. Les décors sont biens vus tels cet enchevêtrement de boite à sommeil ou cet immense cabaret. Bien sûr la dernière scène est très longue... et contient quelques invraisemblances. Mais l'ensemble reste très correct.

Viens chez moi, j'habite chez une copine

Un film de Patrice Leconte (1981) avec Michel Blanc, Bernard Giraudeau, Anémone. Une comédie sans aucune prétention mais interprété dans une bonne humeur communicative. Michel Blanc est parfait dans son rôle de mec sans gêne et d'un culot monstre, on remarquera aussi la prestation trop courte mais aussi époustouflante que déjantée d'Anémone.

Mad Max 2

Un film de George Miller (1981) avec Mel Gibson. Une sorte de western post atomique. Ça reprend le thème du type qui refuse d'aider les "gentils" à se débarrasser des "méchants" mais que les circonstances obligent ensuite à accepter. Evidemment c'est très manichéiste, à ce point qu'on se demande si les "méchants" possèdent une quelconque psychologie, mais comme c'est très bien fait ça on passe un excellent moment.

La femme d'à côté 

Un film de François Truffaut (1981). Réalisation sans faille, jeu d'acteurs impeccable (Fanny Ardant et Gérard Depardieu), musique superbe, mais quelque chose ne fonctionne pas comme il le faudrait, sans doute le choix du sujet, peut-être trop contraignant… et puis Truffaut a fait tellement mieux.

Le lac des Morts-Vivants   

Un film de Jean Rollin (1981, signé J.A Lazer). Un film qu'on regarde jusqu'au bout ne peut pas être foncièrement mauvais.  Il est de bon ton de clamer à qui veut l'entendre qu'il s'agirait du plus mauvais film français de tous les temps, mais c'est faux et injustifié. C'est une série Z et c'est en tant que telle qu'il faut le regarder et le juger. Le scénario en vaut bien d'autres de films du même genre, et certaines images sont très belles (notamment la séquence d'ouverture) et les passages érotiques sont agréables à regarder (Notons les présences de la belle Gilda Arancio en basketteuse et celle de Nadine Pascal dans le flash back). Alors c'est vrai que c'est fauché et que les zombies sont ridicules (mais c'est volontaire et puis encore une fois c'est une série Z), mais là où le film déraille vraiment c'est dans le jeu et la direction des acteurs (difficile d'être aussi mauvais). Bref, un excellent moment de cinéma bis pour ce film passé curieusement à la postérité en raison de cette réplique absconse "Promizoulin, finissons-en" !

Lili Marleen

Un film de Rainer Werner Fassbinder (1981) avec Hanna Schygulla. L'histoire est tout simplement mal racontée, l'auteur usant et abusant des ellipses y compris sur des aspects essentiels du récit (on ne saura jamais comment Mendelshon s'en sort, idem pour Willie). Sur le plan de la mise en scène, certaines (la gare) sont du niveau "kermesse de fin d'année". Quant à cette idée de couper les chants de Schygulla avec des images d'actualité, c'est d'un lourd. Il reste quoi ? Schygulla magnifiquement photographiée, c'est un peu juste pour faire un film. Une histoire intéressante mais très mal racontée

Prends ta Roll's et va pointer

Un film de Richard Balducci (1981) avec Jean Lefebvre. Il est rarissime qu'un film qu'on regarde jusqu'au bout soit nul, ce film ne l'est donc pas même si à l'évidence, ça ne vole pas très haut et est même parfois lourdingue, mais ça se regarde sans ennui, Jean Lefebvre fait du Jean Lefebvre mais le fait bien, et puis la bonne humeur de Micheline Luccioni fait plaisir à voir. Dans les années 80 on avait Lefebvre, 30 ans plus tard on a les Tuche, vous croyez vraiment que c'est mieux ?

Blow Out

Un film de Brian De Palma (1981) avec John Travolta et Nancy Allen. Même si le film est inférieur à Pulsion, on reste à un très haut niveau. L'utilisation de la bande son est tout simplement géniale, les acteurs principaux sont extraordinaires (Nancy Allen dans le rôle d'une jolie nunuche est fabuleuse). Quand au suspense, il joue crescendo atteignant son paroxysme dans la très longue scène finale. La conclusion est volontairement désabusée mais d'une force incroyable. Seul petit reproche, on ne comprend pas bien les motivations de ce tueur qui ne semble pas se contenter d'être un exécutant et qui outrepasse ses instructions, mais ça n'a rien d'essentiel.

La soupe aux choux

Un film de Jean Girault (1981) avec Louis de Funès, Jean Carmet et Jaques Villeret. Malgré sa mauvaise réputation critique, je me suis pourtant dit "ce n'est pas possible, ce film doit avoir des qualités cachées", alors force est de constater qu'ils sont bien cachées. Au début Carmet n'est pas trop mauvais, mais déjà de Funès surjoue de façon agaçante… et voilà que nos deux zozos se mettent à péter (c'est censé être hilarant) et leurs pets attire une soucoupe volante piloté par un Villeret déguisé en play-mobil et parlant en borborygmes. L'affaire semble pliée au bout d'une demi-heure, mais voilà que le gentil ET ressuscite la femme de De Funès (n'importe quoi) laquelle lui avoue qu'elle l'a fait cocu avec Carmet et qu'elle s'en va vivre à la ville avec un motard… d'autres imbécillités suivront… Des films nuls ça existe, mais un film nul qui reste un succès populaire persistant cela dépasse l'entendement. Parce que, quoi sauver ?: une direction d'acteurs inexistante, une réalisation paresseuse, une musique agaçante, des effets spéciaux ridicules, des personnages grotesques, une histoire à dormir debout, un comique sans doute très particulier puisque beaucoup l'ont apprécié, justifiant l'adage qu'il en faut pour tous les goûts. Affligeant !

Signé Furax

Un film de Marc Simenon (1981). Merci à Youtube d'avoir mis en ligne ce film invisible. C'est en effet un petit bijou d'inventivité et de drôlerie condensant la première saison du feuilleton radiophonique crée par les talentueux Pierre Dac et Francis Blanche. Ce film coproduit par Mylène Demongeot, très belle dans le court rôle de Malvina est un film de copains, certains acteurs faisant juste une apparition. Il est drôle parce qu'absurde, les jeux de mots débiles parviennent à nous faire rire tellement ils sont décalés, quant aux situations loufoques, ils foisonnent, l'ascenseur dans la guérite, l'escalier en dérangement, et évidement le fabuleux chant des babus. La distribution tient dans l'ensemble la route avec en tête un Bernard Haller majestueux, une Jean-Pierre Daras très bon, une distribution féminine déjantée (Dany Saval, Fanny Cotençon). Le seul bémol est sans doute constitué par les personnages de Black and White, sous exploités, mais difficile de résumer en 90 minutes 20 heures de feuilleton.

Le loup-garou de Londres

Un film de John Landis (1981) avec la très jolie Jenny Agutter. Le réalisateur a réussi le tour de force de respecter le mythe tout en y apportant un ton léger et décalé qui ne nuit ni au déroulement de l'intrigue ni à son final (inéluctablement prévisible)

Wolfen

Un film de Michael Wadleigh (1981)  avec Albert Finney. Le film est ambitieux, le pitch est original, l'idée de la caméra subjective avec les yeux de loup est excellente. Hélas le film est loin de tenir ses promesses, il est inutilement lent, cumule les situations et les comportements incompréhensibles (jusqu'au happy-end parfaitement ridicule). Et puis cette pseudo morale sur la Terre des ancêtres est d'un pénible.

Inseminoid

Un film de Norman J. Warren (1981) Une bonne série B (et une série B doit être notée en tant que série B !), en fait un survival de science-fiction surfant sur le succès d'Alien. La reconstitution de la station aménagée dans les sous-sols de la planète n'est pas si mal, le casting est correct, et le pitch est original, puisque le danger ne viendra pas de l'extérieur mais d'une femme, membre de la mission manipulée par une entité inconnue. Il y a une certaine tension, un zeste d'érotisme, mais malheureusement trop de personnages et à par Judy Geeson qui fait une excellente prestation, aucun ne se détache vraiment du lot, (malgré un excellent casting féminin) ce qui fait que l'empathie fonctionne assez mal, pas d'humour non plus, par contre côté gore, on est servi. Le film reste attachant malgré ses défauts.

Le choix des armes 

Un film d'Alain Corneau (1981) avec Yves Montand, Gérard Depardieu, Catherine Deneuve, Michel Galabru, Gerard Lanvin, Richard Anconina. C'est un très bon polar avec des acteurs au top (Depardieu a vraiment là un rôle à sa mesure). La réalisation est impeccable, le montage est nerveux, l'histoire intéressante, il y a beaucoup d'ellipses (peut-être même un peu trop engendrant, quelques petites confusions, ou incompréhensions, mais ça n'a rien de pénalisant)

La folle histoire du monde

Un film de Mel Brooks (1981). Farfelu, déjanté, irrespectueux, paillard et d'une bonne humeur communicative. Si le film ne provoque pas des crises de fou rire (ce ne semble pas être le but de toute façon), sa vision nous apporte détente et bonne humeur ce qui est déjà énorme. Le sketch sur Torquemada, entièrement musical est un petit bijou.

Les hommes préfèrent les grosses

Un film de Jean-Marie Poiré (1981) avec Josiane Balasko, Dominique Lavanant, Daniel Auteuil, Thiery Lhermitte…. Ça part un peu dans tous les sens et ça donne l'impression d'un joyeux bordel à la trame confuse. Reste quelques bons acteurs (dont Thierry Lhermitte méconnaissable en végétarien barbu) et quelques situations souriantes, mais ça ne vole pas très haut. Le fond (le mal-être de celles qui ne correspondent pas aux canons de beauté) est à peine esquissé, le film privilégiant le comique de situation (la scène du scrabble est géniale). Quant à la fin comme happy bateau (c'est le cas de le dire) ce n'est pas mal. Bref, c'est très moyen tout ça !

New-York 1997

Un film de John Carpenter (1981) avec Kurt Russel, Lee Van Cleef, Donald Pleasance,  Ernest Borgnine, Adrienne Barbeau. Certes le spectacle est assuré de fort belle façon avec une mise en scène très correcte, mais le scénario est vraiment trop primaire, Russel trop bourrin, Borgnine insupportable. Les facilités de scénario, les déficits d'explications, les ellipses et les invraisemblances abondent. Et en parlons même pas des scènes inutiles (à quoi sert ce combat de ring absurde puisque dénué de tout suspense sinon à faire de l'attraction gratuite). Aucun humour. Adrienne Barbeau campe un personnage improbable mais elle est très photogénique dans ce film. Quant à la fin… on va dire qu'elle est amusante, mais pas de quoi s'affoler non plus. Nous avons donc là une bonne série B très regardable, mais prendre ça pour un monument du cinéma c'est se moquer du monde !

Le solitaire

Un film de Michael Mann (1981) avec James Caan. On peut sans doute déplorer quelques longueurs (on sait que c'est long pour ouvrir un coffre, mais les ellipses au cinéma, ce n'est pas fait pour les chiens) et pas mal de bavardages, on peut aussi s'interroger sur l'utilité de certaines scènes et par ailleurs le scénario n'a vraiment rien de très original. Mais seulement faut voir comment tout cela est traité, malgré ses défauts, la mise en scène est magistrale, la progression dramatique est bien écrite. James Caan est bon, Bref on passe un excellent moment.

Bill Doolin, le hors la loi (Winchester et jupons courts)

Un film de Lamont Johnson (1981) avec Burt Lancaster et Rod Steiger. Pourquoi cette pépite n'est-elle pas plus connue ? Evidemment Lancaster domine la distribution se permettant même de faire un clin d'œil à son propre personnage. Rod Steiger est en petite forme, mais il faut surtout remarquer la performance complètement habitée d'Amanda Plummer qui n'est pourtant pas trop cinégénique. Si quelques trous dans le scénario sont à déplorer (Comment "l'indien" sait-il que les jeunes filles suivent la bande ? Quand est-il de la "taupe" ?) l'influence des filles sur la bande est particulièrement bien traitée, il y a du suspense, du rythme, des rebondissements, des belles chevauchées, de belles scènes d'action, un peu d'humour et de dérision, la photographie est magnifique et en prime on a une jolie bande sonore ! Que demande le peuple ?

Psy

Un film de Philippe de Broca (1981) avec Patrick Dewaere, Annie Duperey, Catherine Frot. La première chose qui frappe en début de film, c'est la prestation de Patrick Dewaere, il l'air emprunté, comme s'il n'arrivait pas à entrer dans son rôle (même si cet état n'est pas permanent) C'est d'autant plus dommageable qu'Annie Duperey joue étonnamment juste (et avec quelle classe !) et que les seconds rôles sont excellents dont une surprenante Catherine Frot. Mais il faudrait aussi citer Michel Creton et Charlotte Maury. Quant à Jennifer, on ne la voit pas beaucoup mais quel décolleté ! Sinon il s'agit d'une comédie foutraque où le souriant côtoie les fausses audaces et les gags foireux. Il faut aussi parler du sous-texte, réac de comptoir, ce qui n'est guère étonnant quand on sait que le scénario est de Gérard Lauzier.

Les bas de soie noire

Un film de Bud Tranbaree (1981) avec Christine Schwarz, Helen Shirley, Mika, Cathy Stewart, Nadine Roussial. Un film qu'il faudrait montrer à ceux qui condamnent ce genre de film sans jamais en avoir vu. Aucune vulgarité, des images splendides, une photo magnifique, le film semble d'ailleurs être un hommage à la beauté de la trop rare Christine Schwarz, le scénario est simpliste, sous un prétexte fétichiste et initiatique, on montre des gens heureux de faire l'amour, c'est aussi simple que ça, mais ça fonctionne parfaitement, pas de gros plans répétitifs, pas d'action hard trop longue, des femmes plus belles les unes que les autres, que du plaisir !

La guerre du feu

Un film de Jean-Jacques Annaud (1981) avec Ron Perlman. Une performance remarquable, des paysages magnifiques, une direction d'acteurs magistrale, des scènes surprenantes, des maquillages de folie, une épopée simple mais épique, teinté d'humanisme et saupoudré d'un érotisme discret. Si le film est généralement apprécié, il faut néanmoins répondre à quelques "Jeannot la science" qui nous la ramène en nous expliquant doctement que ça ne se passait pas comme ça, qu'on ne fait pas cohabiter plusieurs niveaux de cultures et patati patata. Il faudrait peut-être leur expliquer que ce film n'est pas un documentaire mais une fiction, même si Annaud s'est entouré de quelques spécialistes notamment sur la gestuelle (Desmond Morris) ! Assez curieusement aux USA mais ailleurs aussi, les mauvaises critiques viennent de ceux qui remettent en cause le darwinisme. Etrange, non ? Sinon tout le monde aura remarqué que les dialogues ne sont pas de Michel Audiard, mais miracle, on comprend tout, quant à la musique de Philippe Sarde, c'est une merveille.

Les uns et les autres

Un film de Claude Lelouch (1981) avec Robert Hossein, Nicole Garcia, Geraldine Chaplin, James Caan, Macha Méril, Evelyne Bouix. Quelques défauts empêchent le film d'accéder au rang de chef d'œuvre, notamment l'incursion de scènes dont on se demande l'utilité comme le combat de boxe ou le pétage de plomb de Villeret, et puis certaines chansonnettes de Legrand peuvent agacer. Mais sinon quel talent, pour montrer l'horreur des camps, un seul plan très bref suffit, idem pour les excès de l'épuration, la séquence avec le musicien allemand est aussi très forte et remarquable d'intelligence. Côté interprètes, c'est du sans faute tout azimut, mais dans le casting féminin, il faut souligner une Géraldine Chaplin impériale, une Macha Méril d'une classe incroyable, sans oublier Nicole Garcia et Evelyne Bouix. Ces messieurs font le job, et Villeret nous fait un bon numéro même si on ne comprend pas bien la scène. Un doigt d'humour aussi avec notamment l'hilarant casting de la présentatrice. Et puis il faut parler évidemment de cette fin exceptionnelle, d'une beauté à couper le souffle avec une interprétation dansé du boléro de Ravel par Jorge Donn et vocalisé de façon magnifique par Géraldine Chaplin, une scène extraordinaire qui restera dans les annales du cinéma !

Nightdreams

Un film de Francis Delia (1981) avec Dorothy LeMay. Dorothy LeMay dans le rôle de Madame Van Houten nous fais un véritable festival, portant quasiment le film à elle toute seule. (malgré les présences émoustillantes de Jennifer West et de Loni Sanders) C'est très inventif et souvent trash sans qu'il y ait une volonté de choquer. Bref on passe un bon moment. Enfin sur le fond, c'est intéressant de présenter le film comme une illustration des fantasmes féminins, car comme disait je ne sais plus qui " Il n'existe pas de fantasmes "sages". Celles et ceux qui disent ne jamais fantasmer le savent bien mais ne sauraient le dire."

Evil dead

Un film de Sam Raimi (1981) avec Ellen Sandweiss, Theresa Tilly. Voila ce qui s'appelle un cahier des charges bien rempli. L'horreur est parfaitement distillée et à ce titre la longue scène impliquant la rousse Ellen Sandweiss est parfaitement bien jouée et réussie, Theresa Tilly prendra le relais dans la seconde partie, bonne interprétation féminine donc, les messieurs étant un ton en dessous. Si au début du film c'est l'angoisse qui domine, le gore va prendre une place de plus en plus importante ensuite jusqu'à ces dernières minutes où il n'y a que cela, le film l'assumant complètement. Alors bien sûr ce n'est pas parfait, certaines scènes manquent de lisibilité, le montage n'est pas toujours évident, et puis c'est très sombre, mais ces quelques défauts n'empêchent nullement le film d'être considéré à juste titre comme une réussite du genre.

Les Surdoués de la première compagnie

Un film de Michel Gérard (1981) avec Darry Cowl, Bernard Lavalette, Hubert Deschamps. On touche le fond, aucun gag ne fonctionne, c'est d'une idiotie assez lamentable qui fait qu'on ne peut même pas le regarder comme un nanar, la direction d'acteur est inexistante, même Darry Cowl déçoit, c'est dire l'ampleur du désastre, et puis supporter la suffisance de Philippe Klébert est un véritable supplice. On pourra (éventuellement) sauver la présence d'Isabelle de Botton en nymphomane, et la prestation de Xavier Deluc en travesti

La femme objet

Un film de Claude Mulot (Frédéric Lansac) (1981) avec Marilyn Jess, Laura Clair, Helen Shirley, Richard Allan. Dans un film classique, quand le scénario est tenue, on comble par des bavardages, dans un film X on comble en étirant les scènes hards. C'est exactement ce qui se passe ici, et c'est dommage parce que le film est intéressant de par son thème, sa réalisation et son casting. Richard Allan est bon, mais c'est surtout ces dames qui nous gâtent, Helen Shirley et ses airs de petite bourgeoise, Laura Clair et son petit air mutin et bien évidemment Marilyn Jess complètement déchaînée qui crève l'écran. Une réussite.

Sanglantes Confessions

Un film de Ulu Grosbard (1981) avec Robert Duvall, Robert De Niro, Charles Durning. Tout cela est fort confus, à ce point qu'on se demande parfois ce qu'on regarde, film sur la corruption, sur l'hypocrisie (y compris dans l'Eglise), enquête policière ? Tout cela se mélange, s'étire en longueur et prend bien son temps sans jamais nous passionner et sans vraiment aboutir. Certes De Niro et Duvall sont là mais ils ne font pas grand-chose, ils causent (hormis un petit pétage de plomb pas trop mal pour Duvall). Mais n'oublions pas Charles Durning truculent comme toujours dans un rôle qui lui va comme un gant. Bref tout cela est plutôt décevant.

Hurlements

Un film de Joe Dante (1981) Ce film de loup-garou se veut d'abord à la fois un hommage à ce qu'ont fait ses prédécesseurs (les personnages portent d'ailleurs leur nom, Fisher, Francis...) et une réactualisation du mythe. Il ne se prend d'ailleurs pas au sérieux et le souligne pour ceux qui n'aurait pas compris dans le tout dernier plan. Sinon, c'est intéressant, la mise en place est originale, le climat d'angoisse bien entretenu, et les trucages mémorables. Au niveau du casting et de la direction d'acteurs, il est curieux de constater que si les rôles masculins sont moyens, Dante a, en revanche particulièrement soigné les trois rôles féminins : la très belle blonde Dee Wallace dans le rôle principal, la très mignonne Belinda Balaski (avec son nez de fouine), et la très sexy lougarette Elisabeth Brooks (qui nous fait un bel intermezzo érotique). Un classique du genre.

La Maison près du cimetière

Un film de Lucio Fulci (1981) avec Catriona MacColl. Avec un tel sujet il y avait de quoi créer de la tension. Ben non ! A la limite on a hâte que ça se termine tellement c'est inintéressant. Les personnages auxquels on ne s'attache pas ne sont jamais développés (palme à la baby-sitter qui arrive comme un cheveu sur la soupe dont on ne comprend pas le rôle)  On ne comprend pas non plus le rôle de l'amie imaginaire de Bob (d'ailleurs est-elle imaginaire ?) Quant à Bob il est horripilant. La musique est énervante, le montage déroutant. La scène avec la chauve-souris est une horreur et le maquillage du zombie semble avoir été effectué à base de compote de pommes. On pourra sauver éventuellement quelques scènes gores assez bien filmées et la présence de Catriona MacColl. Mais au final c'est une belle déception !

Blanche-Fesse et les Sept Mains

Un film de Michel Caputo (1981) avec Hélène Shirley, Gabriel Pontello, Dominique Aveline.. Ce film mythique se voudrait une parodie du film d'animation, "Blanche neige et les sets nains" de 1937 et c'est son titre, uniquement son titre qui lui a valu sa réputation. Le film lui-même déçoit, ne justifiant pas son titre, certes on a droit à de jolies galipettes mais rien qui viendrait placer le film en haut du panier, non c'est du porno standard de chez standard ! Et puis la belle Helen Shirley abandonne dans ce film son look de bourgeoise sophistiquée qui lui va si bien et ce n'est vraiment pas une bonne idée.

Pepi, Luci, Bom et autres filles du quartier

Un film de Pedro Almodovar (1980) avec Carmen Maura. Le premier long métrage de Pedro Almodovar et toutes ces obsessions sont déjà là : travestissement, urologie, masochisme, prostitution, homosexualité et même une femme à barbe (dans une séquence assez cocasse mais hors sujet). Si la première heure est intéressante pour ceux qui sont fascinés par l'univers du réalisateur, il faut bien admettre que la dernière partie est assez pénible et casse un peu l'ambiance. Mais globalement on passe un mon moment, et puis Carmen Maura est éblouissante.

Galaxina 

Un film de William Sachs (1980). C'est une série Z qui assume en tant que telle. C'est très poussif et même ennuyeux surtout dans la première partie, après ça bouge un peu avec quelques scènes visibles (un saloon-bordel puis un restaurant "humain" fréquentés par des créatures étranges. Un film qui n'a rien d'indispensable. Un mot sur la musique : C'est du Franz Liszt (entre autres) Après tout pourquoi pas ?

Y-a-t'il un pilote dans l'avion ?

Un film de Jim Abrahams, David et Jerry Zucker (1980). On est dans le loufoque, comme dans les films des Marx Brothers, le scénario n'a aucune importance et ne sert que de fil conducteur à toutes une série de gags complètement déjantés, tous ne fonctionnent pas pareils, si certains sont irresistibles, d'autres ne prennent leur saveur que parce qu'ils pastichent des scènes de films antérieurs, et puis le film perd de sa saveur en traversant la barrières de la langue, les jeux de mots très nombreux sont difficilement traduisibles. De plus le film à un côté irrespectueux tout à fait délectable, il date de 1980, un remake à l'exact aujourd'hui provoquerait une levée de bouclier de certaines associations bien pensantes qui croient tout savoir mais ne connaissent pas l'humour. Une heure trente d'excellente détente.

La prof' à la plage (la baigneuse fait des vagues) 

Un film de Michele Massimo Tarantini (1980). Un nanar bien lourdingue filmé n'importe comment avec des acteurs approximatifs dont un insupportable bellâtre (dans un rôle exécrable en plus). Se regarde d'un œil distrait parce que être aussi débile est tout de même une performance, et puis il y a Anna Maria Rizzoli qui ne joue pas mieux que les autres mais quelle plastique, mes amis, quelle plastique !

L'avare  

Un film de Jean Girault et Louis de Funès (1980) : avec Louis de Funès, Michel Galabru, Claude Gensac, Bernard Menez… Le texte est celui de Molière et Girault a eu beau ajouter quelques inserts illustratifs (dont l'assez bonne scène de la quête à l'église), ça n'en reste pas moins du théâtre filmé, cet objet n'ayant pa grand chose de cinématographique. Vu comme ça, il reste à juger la mise en scène très moyenne, et l'interprétation très inégale : car si De Funès s'en sort plutôt bien, Galabru aussi, si Claude Gensac est exceptionnelle, le reste de la distribution n'est pas à la hauteur, les interprétations de de Cléante et d'Elise peuvent passer mais ceux de Marianne et de Valère sont catastrophiques

 Pulsions

Un film de Brian De Palma (1980) avec Angie Dickinson, Nancy Allen et Michael Caine. Une géniale leçon de cinéma, un chef d’œuvre absolu maîtrisé de bout en bout ! Et qu'on ne vienne pas nous raconter que De Palma ne fait que copier Hitchcock. Il ne le copie pas, Hitchcock est son maître, il en retient toutes les leçons, mais les accommodent à sa façon. Là où Hitchcock suggère le sexe, De Palma le transcende de la façon la plus géniale qui soit en jetant au panier les codes de l'ordre moral... Ainsi toute la première partie est un hommage - oh combien sensuel - à la beauté mature d'Angie Dickinson (49 ans au moment du tournage) et à la liberté sexuelle. Ainsi l'auteur qui a confié à Nancy Allen le rôle d'une prostituée, à choisi délibérément d'en faire un personnage positif, parfaitement bien dans sa peau et qui s'assume complètement. L'érotisme est omniprésent, la sexualité aussi, le film n'a rien contre les transsexuels (il en est pour preuve que cette discussion surréaliste, - chirurgicale, devrait-on dire - entre Nancy Allen et le jeune Keith Gordon, vers la fin) il a par contre quelque chose contre la société qui les rejette. Mais Pulsions est d'abord un film d'angoisse, elle naît de suite, dès les premières minutes (ça nous change de certains films qui n'ont pas encore démarré au bout de 30 minutes) et ne nous quitte qu'avec l'apparition du mot fin. Et puis il y a cette maestria, la beauté et l'audace des plans, la musique, les acteurs... des scènes inoubliables... tout ! Un des grands films de l'histoire du cinéma., Merci Monsieur de Palma !
PS : Et honte aux crétins du Razzie Awards qui ont osé nominer trois fois ce chef d'oeuvre.

Le dernier métro

Un film de François Truffaut (1980) avec Catherine Deneuve, Gérard Depardieu, Jean Poiret, Andréa Ferréol, Maurice Rich... On se délecte, c'est vrai qu'il ne se passe pas grand chose, mais on ne voit pas passer ces 2 heures et quart. Tout est bon, la mise en scène, la photo, la musique, et bien sur le jeu des acteurs. Il y a énormément de scènes très courtes, et comme aucune n'est gratuite, c'est dire la richesse du film qui trouve le moyen de glisser des apartés sans que cela nuise au déroulement dramatique du film (je pense par exemple au deux apartés sur l'homosexualité, la masculine et la féminine ou celui sur la critique) . J'aime bien aussi la façon dont Truffaut a conclu son film, une façon à la fois roublarde, tout en auto-référence, (Jules et Jim), et peu politiquement correct. Chapeau !

Les Borsalini

Un film de Michel Merval (1980) avec Jean Lefebvre, Darry Cowl, Robert Castel. Il faut partir du principe qu'un film que l'on regarde jusqu'au bout dans la bonne humeur ne saurait être mauvais. Alors évidemment les défauts sont là, mauvaise direction d'acteurs, scénario qui parfois se barre en sucette et Robert Castel assez soulant, mais bon, c'est décontracté, ça ne se prend pas au sérieux, Darry Cowl est excellent, il y a des bons mots, des actions amusantes et de jolies filles peu farouches. Que demande le peuple ? A remarquer le générique de début très bien réalisé.

Secrétariat privé

Un film de Burd Tranbaree 1980. Le casting est malheureusement inégal, car si c'est toujours un plaisir de retrouver Nadine Roussial, Helen Shirley et Laura Clair le reste déçoit. Un Tranbaree en petite forme.

Le guignolo

Un film de Georges Lautner avec Jean-Paul Belmondo (1980). Un film qui n'a rien à nous raconter réalisé à la paresseuse par Lautner (qui sait pourtant parfois être bon) sur un scénario ridicule et inintéressant qui se contente de glorifier Belmondo omniprésent lequel devient vite aussi pitoyable qu'ennuyeux.

Kagemusha

Un film d'Akira Kurosawa (1980)  Oh, que ça commençait mal avec cet interminable plan fixe censé nous poser le cadre du récit. Mais ça devient très vite intéressant, de par le sujet (le pouvoir et ses coulisses) et par la beauté des plans. Ils peuvent d'ailleurs surprendre, des hommes en armes à foison des scènes de sièges, d'avant bataille, puis de fin de bataille, mais pratiquement pas d'engagements, n'empêche que c'est visuellement magnifique. Un grand film

L'entourloupe

Un film de Gérard Pires (1980) avec Jean-Pierre Marielle, Gérard Lanvin, Jacques Dutronc. Ce film aurait été réalisé un peu plus sérieusement (de gros problèmes sur la bande son) nous aurions eu là un petit bijou. Le thème des arnaqueurs minables est classique, mais ici il faut voir comment Marielle nous faire un véritable cours de vente, c'en est magistral, certaines scènes sentent l'improvisation (c'est en partie voulu) mais n'en sont que plus délectables (le vol des vaches). Le film n'épargne personne, les hommes y sont beaufs, un peu voyous, les femmes nymphomanes (merveilleuse Anne Jousset !), et le traitement des paysans (dont certains jouèrent leur propre rôle) est d'une férocité inouïe. La scène finale est grandiose. On est assez proche dans l'esprit de certaines comédies italiennes. Et oui ! A noter la musique de Django Reinhardt et l'affiche de Reiser.

La Banquière  

Un film de Francis Girod (1980) avec Romy Schneider, Jean-Louis Trintignant… On regarde (péniblement) jusqu'au bout à cause du casting de luxe. Sinon Girod n'a pas sur rendre intéressante cette histoire qui se traîne lamentablement, où la multiplicité des personnages et la confusion des situations fait qu'on a du mal à suivre. L'ennui n'est jamais bien loin.

Les phallocrates

Un film de Claude Pierson (1980) avec Paul Preboist, Rober Carel. Rebaptisé en "Planque ton fric, j'me pointe ", ça démarre en comédie érotique, mais devient rapidement n'importe quoi dans sa partie centrale, pour rebondir dans la folie pure avec la grande scène finale du bal masqué dans l'asile de fous. Certains choix du scénario comme le rôle attribué à Preboist sont débiles et d'une façon générale le casting masculin déçoit, alors que la distribution féminine est assez étonnante avec la très belle rousse Isabelle Goguey, Chantal de Rieux  en belle femme mature et Catherine Chevalier. Ça n'a rien d'un chef d'œuvre, c'est très nanar, parfois lourdingue mais ça se regarde, tous les films ne peuvent pas en dire autant.

Au-delà de la gloire  

Un film de Samuel Fuller (1980) avec Lee Marvin. L'histoire n'en est pas vraiment une puisqu'elle se, confond avec celle de l'intervention américaine dans le second conflit mondial, vu ici du point de vue des rescapés d'une escouade d'élite. C'est magistralement bien fait, avec un Lee Marvin impérial, (on est loin des 12 salopards) dominant toute la distribution en tous points excellente (avec un Mark Hammil qui se défend bien et Stephane Audran dans un étonnant petit rôle). Les scènes de guerre sont très bien rendues (même si Spielberg a fait mieux, question réalisme en ce qui concerne le débarquement en Normandie). Il y a peu de sang mais des séquences étonnantes, des situations où l'horreur côtoie le burlesque, (le gars qui saute sur une mine, l'asile de fou, la fiesta sauvage, le repas chez les siciliennes, l'accouchement dans le tank) une omniprésence du sexe surtout dans le langage, mais surtout une omniprésence de la mort dont la banalité et l'inexorabilité devient un questionnement (c'est d'ailleurs le sujet du film). Malgré la gravité du sujet, Fuller se fait plaisir avec quelques petits trucs un peu décalés, à l'image de ce soldat (Robert Carradine) qui a toujours un gros cigare entamé au bec. On peut réellement parler de chef d'œuvre

Fog

Un film de John Carpenter (1980)  avec Adrienne Barbeau, Jamie Lee Curtis, Nancy Loomis, Janet Leigh. Le film est angoissant au possible (c'est d'ailleurs sa fonction), grâce à un montage très nerveux usant des situations parallèles. L'interprétation est excellente (avec une mention spéciale pour Adrienne Barbeau, rayonnante). La photo est soignée. On regrettera juste cette fin à retardement (pour quoi le pasteur bénéficie-y-il d'un sursis ?). Un excellent Carpenter.

Vendredi 13

Un film de Sean Cunninigham (1980). Ça commence plutôt bien, le réalisateur joue avec nous au jeu de "Qui c'est qui va y passer ?" et "Comment il va y passer". Et ça fonctionne plutôt bien pendant presque une heure, les acteurs n'ont pas grand-chose à faire, la caméra subjective et la petite zizique sont très efficace. Sauf que le scénariste a fait un mauvais choix en tuant tout le monde sauf une rescapée pendant la première heure. Reste donc pour la dernière demi-heure Alice (Adrienne King) qui est bien mignonne mais qui ne sait pas jouer et la méchante qui se dévoile (Betsy Palmer) et lui donne la réplique mais qui ne joue pas mieux. Cette dernière partie sombre dans le ridicule le plus grotesque.

Les dieux sont tombés sur la tête  

Un film de Jamie Uys (1980). Le pitch de départ est tout simplement génial, en fait trois histoires s'emmêlent et finiront par se rejoindre ce qui permet une superposition des thèmes, et des genres puisque le comique de situation alterne avec les séquences d'action. Les trois acteurs principaux sont très bons et bien sympathiques, mention spéciale pour Sandra Prinsloo (ah ! La scène dans la rivière !)  Certains gags sont proprement désopilants et tout cela est vraiment loin d'être idiot. Ce film est un petit bijou !

Nimitz, retour vers l'enfer

Un film de Don Taylor (1980) avec Kirk Douglas. Intéressant, spectaculaire et original, on ne s'ennuie pas une seconde. Cependant le gros point faible de ce film est sa direction d'acteur, si Douglas (en service minimum) et l'excellent Charles Durning n'ont pas besoin d'être dirigés, Katharine Ross n'est pas trop à l'aise, quand à Martin Scheen c'est une catastrophe, non content de jouer comme un pied, il fait le beau gosse de façon ridicule et devient franchement pénible. Le paradoxe temporel est traité avec intelligence pendant toute la durée vu film mais vire au grand n'importe quoi dans le lamentable twist final. Malgré ses défauts, cette pub pour l'US Navy reste tout de même très réussie.

The blues brothers

Un film de John Landis (1980) avec Aretha Franklin, James Brown, Carrie Fisher… Landis, il n'existerait pas, il faudrait l'inventer, tout est dans la démesure assumée. Nous avons droit à un véritable jeu de chamboule-tout, ça explose, ça caracole, ça fonce dans le tas et comme dans les cartoons, le résultat c'est zéro morts, zéro blessés, les numéros musicaux sont exceptionnels, la palme revenant à celui avec James Brown, mais ceux d'Aretha Franklin et de Cab Calloway ne sont pas non plus piqué des hannetons. En revanche Ray Charles est moyen, on peut toujours chipoter et trouver par exemple la scène du restaurant assez faible, ou déplorer la faiblesse numérique du casting féminin, mais l'ensemble reste brillant et cultissime.

Fame  

Un film d'Alan Parker (1980) Contrairement à "La fièvre du samedi soir" ou à "Grease", Alan Parker disposait pour ce film d'un matériau de départ intéressant et intelligent. Mais, en choisissant d'en faire un film choral, il prenait le risque de la dispersion et on saute effectivement sans arrêt du coq à l'âne sans que le film arrive à nous passionner, quelques trop rares morceaux musicaux arrivent à nous sortir de l'ennui mais ça ne fait pas le compte. Une déception, donc

Saturn 3

Un film de Stanley Donen (1980) avec Kirk Douglas, Farah Fawcett et Harvey Keitel. Sans doute faut-il aimer la science fiction pour apprécier ce film qui est une excellente série B. Le scénario est simple mais bien exploité, les rebondissement et le suspense sont au rendez-vous. les acteurs sont à leur place, Kirl Douglas est bon, Farah Fawcett est très mignonne et Hervey Keitel parfait dans le rôle du méchant. Le robot est très bien aussi et les décors sont aussi réalistes que soignés. Seule ombre au tableau, on ne comprend pas vraiment ce qui c'est passé au début (mais est-ce si important ?) Sinon, avez vous remarqué que Kirk Douglas mourrait toujours à la fin de ces films ?

Flash Gordon

Un film de Mike Hodges (1980) avec Ornella Muti, Max Von Sidox, Timothy Dalton. C'est évidemment du second degré (sinon ce serait irregardable), les rôles de Flash Gordon et de Dale Arden sont joués par des têtes à claques, Max Von Sidow cabotine. Les délires tournent souvent au ridicule, les duels n'ont aucun intérêt, et les vikings volants sont pitoyables. Quant à la musique de Queen, heureusement qu'ils ont fait mieux. Bref c'est pas terrible. (à sauver Ornella Mutti qui réussit même à se faire flageller !)

Stardust memories

Un film de Woody Allen (1980) avec Charlotte Rampling, Woody Allen, Marie-Christine Barrault. Esthétiquement c'est une merveille, la photo est magnifique et Charlotte Rampling n'a jamais été aussi belle, le sourire de Marie-Christine Barrault est également fascinant. Le film est très personnel, voire nombriliste mais le ton employé et l'humour omniprésent en rend la vision agréable et fascinante. Réflexion sur l'art et sa finalité. Pourquoi faire de la création se demande l'artiste, Et si c'était tout simplement pour se faire plaisir ? C'est en tout cas ce que ne dit pas Woody Allen mais il semble bien le montrer. La bande son est fabuleuse comme toujours.

Inspecteur La Bavure

Un film de Claude Zidi (1980) avec Coluche, Gerard Depardieu, Dominique Lavanant. Un bon petit film avec Coluche, mais sans plus. Paradoxe allemand (je sais) l'humour décalé de Dominique Lavanant fonctionne mieux que le reste. On notera quelques gags osés (le cimetière, l'atelier protégé). D'autres sont ratés parce que trop appuyées (la poupée gonflable). La fin du film change de registre en nous offrant un délire absolu et c'est assez jouissif.  On ne s'ennuie pas, c'est distrayant, ça occupe les yeux, mais pas de quoi s'affoler non plus.

Frayeurs

Un film de Lucio Fulci (1980). Des couleurs hideuses, des acteurs mauvais, des séquences qui se traînent, un sentiment de confusion quasi permanent. En fait on a l'impression que Fulci se fiche pas mal de son scénario et construit son film à la façon des mauvais pornos : un scénario prétexte pas trop foulé, entrecoupé de scènes gores complètement gratuites, à ce propos la scène de la perceuse et celles des larves volantes ne sont pas si mal, mais ne sauvent pas le film pour autant.

Contamination

Un film de Luiggi Cozzi (1980). C'est une série B et le film doit être jugé comme tel. Car le gros défaut du film c'est son manque de moyens sinon il y avait tout ce qui fallait, une bonne histoire, de la tension (la scène ou Louise Marleau est enfermée dans la salle de bain est excellente), du gore à gogo c'est le cas de dire, un doigt d'humour, et si les acteurs masculins sont quelque peu bourrin, du côté féminin on est bien servi avec une Louise Marleau qui crève l'écran et qui est magnifiquement photographiée. Gisela Hahn en méchante blonde n'est pas mal non plus. La fin est granguignolesque, mais est-ce un défaut pour ce genre de film. ? Finalement c'est une bonne surprise !

American Gigolo

Un film de Paul Schrader (1980) avec Richard Gere. Ce film, original par son sujet puisque le personnage principal est un gigolo, se garde de tout moralisme, bien au contraire (et c'est ce qui fait sa force), puisque Richard Gere justifie son activité, qu'il s'efforce de bien la faire et déclare que les lois ne sont pas toujours pertinentes. Certains y ont vu une dénonciation des mœurs décadents de la bourgeoisie, comme si la bourgeoisie avait des mœurs différents du commun des mortel, ils ont juste plus d'argent ce qui facilite les choses mais c'est tout. Sinon l'activité étant marginale, ceux qui la pratiquent sont des cibles faciles pour les manipulateurs et c'est exactement ce qui se passe et ce que montre le film dont l'intrigue policière, assez faible, n'est qu'un prétexte. La mise en scène est très belle mais parfois lente (c'est sans doute le défaut du film). Quant à la fin, on peut être partagé, on peut la trouver trop moraliste ? Mais Richard Gere ne renie pas son passé et sa copine ne lui demande pas de le faire, il change de vie, c'est tout.

Les petites écolières

Un film de Claude Mulot (1980) avec Brigitte Lahaie, Cathy Stewart, Elodie Delage, Jane Baker, Alban Ceray, Dominique Aveline. Un film X de l'époque mythique. Le scénario est très inventif et plein de fantaisie : le plombier, la fête de l'école avec le chaperon rouge et le capitaine Crochet. Ces demoiselles nous charment et Brigitte Lahaie dont c'est le dernier hard nous gâte, mais les autres ne sont pas en reste, la regrettée Cathy Stewart, la troublante Elodie Delage et la trop rare et très belle Jane Baker. Céline Galone est peut-être un peu décevante. Les scènes porno s'intègrent parfaitement au récit et on l'avantage de ne pas s'éterniser et Alan Ceray et le regretté Dominique Aveline assurant comme d'habitude. La musiquette est amusante et la réalisation très correcte.. On notera une intro très bizarre avec un rôle très bref de Marylin Jess et celui soft de Karine Gambier.  

La Pension des fesses nues 

Un film de Francis Leroi (1980) avec Cathy Stewart et Dominique Saint-Claire. Décousu mais décontracté avec une voix off qui donne le ton et une amusante musiquette au synthé. On a droit à quelques scènes sympatoches comme celle entre Fabienne Abélard et Brigitte Verbecq, l'une des égéries du journal Hara-Kiri, le repas avec Julia Perrin et une soubrette travestie et aussi Élodie Delage qui se fait prendre sur un flipper. Ça ne se prend jamais au sérieux, il ne manquerait plus que ça !

Le chainon manquant

Un dessin animé de Picha (1980). Cinq ans après le fabuleux "La honte de la jungle", Picha devient sage et colle des feuilles de vignes à ses personnages. Il n'y a pas de véritable scénario, on est dans le picaresque, mais faute d'enjeu tout cela devient lassant, et même ennuyeux. Du coup le fond de l'histoire puisqu'il y en a un est tellement dilué qu'il passe presque inaperçu. Quelques bonnes idées graphiques par-ci par-là mais globalement c'est une déception.

Greta, Monika et Suzelle

Un film de Gérard Kikoïne (1980) avec Dominique Saint-Claire, Carmelo Petix, Flore Sollier. Un film complètement barré où se mélange, théâtre de vampire et de science-fiction, panne d'autocar, mécène pitoresque qui joue du violon pendant une gâterie, caméra dans des trous de serrure. Bref quelque chose de surprenant et d'original. Flore Sollier est à l'image du film complètement barrée… mais pourquoi ce titre puisque personne là-dedans ne se prénomme Greta, Monika et Suzelle, moi j'ai entendu Mado, et Annie..

La porte du Paradis

Un film de Michael Cimeno (1980). Avec Kris Kristofferson, Christopher Walken, Isabelle Huppert. Parmi les postulats de la critique, il en est d'absurdes comme celui de dire que si un film est maudit, c'est qu'il est bon ! Ben non ! Et puis, d'abord pourquoi faire long quand on peut faire plus court ? Comme si la longueur devait être signe de qualité ? Surtout quand pour faire long, on étire les scènes au maximum, on s'encombre de plans inutiles, voir de scènes inutiles (les combats de coqs, ils servent à quoi ?) Et puis quand on se veut "réaliste" on ne se plante pas dès le début : On voit ça souvent au cinéma, un orateur nous fait un discours en le ponctuant d'humour, sauf que son humour ne nous touche pas, en revanche dans le film ça fait rire tout le monde comme des bossus ! C'est du réalisme, ça ? Et la scène de la valse, cinématographiquement parfaite, époustouflante, mais où personne ne se bouscule, personne ne danse à contretemps, comme s'ils sortaient tous de l'école de danse, c'est du réalisme ? Parlons de la distribution : Kris Kristofferson fait le boulot mais sans plus. Quant à Isabelle Huppert, trainée dans la boue par quelques pisse-vinaigres, elle est tout simplement fabuleuse et illumine ce film qui en avait bien besoin, avec son charme, sa fantaisie, son nature et son talent. Walken est bon malgré le rôle peu à sa mesure, et John Hurt ne sert à rien.  L'histoire en elle-même n'est guère rendue passionnante parce que pas très bien raconté (un comble pour un film de plus de trois heures). Alors c'est vrai qu'il y a des scènes hallucinantes, des beaux paysages mais sinon…. Et puis on peut se pose des questions sur les intentions du réal. Je ne crois pas aux films à messages, mais on peut montrer des choses que les gens ne connaissent pas forcément, comme cet épisode peu glorieux de la "Guerre de Johnson". Par ailleurs j'estime qu'un réal a parfaitement le droit de ne pas respecter l'histoire, mais justement dans ce cas le non-respect de l'histoire entre en contradiction ave le but pédagogique. Comprenne qui pourra ! Bref faisons la part des choses, c'est pas mal mais il y a vraiment pas de quoi s'affoler !

Delitto a Porta Romana (Crime à Milan)

Un film de Bruno Corbucci (1980) avec Tomas Milian et la participation de Marina Hedman. Une comédie policière à la limite du burlesque, il n'y a rien à comprendre, l'enquête policière n'a aucun intérêt mais le film se regarde sans ennui. Si comme dans tous films comiques certains gags tombent à plat, ceux qui fonctionnent le font bien, et les séquences loufoques abondent comme ce match de Hockey sur glace finissant en bagarre générale, la poursuite de Tomas Milian en patin à roulettes, le repas chez les bourgeois et cette scène incongrue où Milian tripote les seins de Marina Hedman. Un film divertissant, et c'est déjà pas si mal.

Lulu

Un film de Walerian Borowczyk (1980) avec Anne Bennent. Il s'agit d'un remake du film de Pabst réalisé en 1929. Quand on pense à Borowczyk c'est l'image de Paloma Picasso en comtesse Bathory dans "les contes immoraux" qui vient de suite à l'esprit. Ici on retrouve une certaine préciosité dans la mise en scène et son amour pour le corps de la femme. Nous sommes très proche du théâtre (bien) filmé avec ses multiples portes, ses entrées-sorties de personnages et ses escaliers intérieurs. Pas bien grave ! Si l'on fait fi des dialogues souvent trop écrits et de quelques éléments abscons, les trois quarts du film sont filmés avec une élégance qui doit beaucoup à l'abattage et à la décontraction d'Anne Bennent (un vrai plaisir des yeux que de la voir jouer). La dernière partie nous plonge dans une atmosphère exagérément glauque (et en plus ça se met à parler anglais sans sous-titres) Sans cette dernière partie j'arais mis 8/10, mais ce sera donc 7/10.

Le Monstre du train

Un film de Roger Spottiswoode (1980) avec Jamie Lee Curtis, Ben Johnson et David Copperfield.. La distribution féminine est agréable avec beaucoup de belles filles, Jamie Lee Curtis en tête bien entendu. Côté masculin c'est moins bien, Ben Johnson est peu à l'aise, Davis Copperfield n'a rien d'un acteur, quant aux seconds rôles ils ne sont pas terribles. La presque totalité du film se déroule à l'intérieur d'un train ce qui constitue un challenge, mais de ce point de vue, c'est plutôt réussi. Nous avons une première partie un peu confuse dans laquelle il ne se passe pas grand-chose,(un premier meurtre étonnant quand même), mais le film trouve sa puissance et son rythme en seconde partie de manière plutôt efficace. Utilisant judicieusement  la géométrie du train, la réalisation est à la hauteur, il faut dire que Roger Spottiswoode n'est pas un manchot (monteur chez Peckinpah et réalisateur d'un James Bond)

Harlequin

Un film australien de Simon Wincer (1980) avec David Hemmings. Commençons par la distribution, David Hemmings a beaucoup de classe, la belle Carmen Duncan également, Robert Powell surjoue comme ça ne devait pas être permis, et le gosse est assez peu supportable. Un mot sur Alison Best qui hérite d'un rôle qui ne sert à rien mais qui a l'immense bonté de nous montrer ses seins. Le film ? Une réalisation pépère, un scénario complexe posant plein de questions sans y répondre à toutes. Une histoire vaguement politique, vaguement conspirationniste, vaguement fantastique qui nous largue assez vite étant donné son peu d'intérêt. Une film qui correspond très bien à une certaine définition du fantastique dans lequel tout est permis y compris n'importe quoi !

Le Bal de l'horreur

Un film de Paul Lynch (1980) avec Leslie Nielsen et Jamie Lee Curtis. Une série B qui remplit très honnêtement son cahier des charges ! Certes ce n'est pas Carrie, ce n'est pas Halloween non plus, mais n'empêche que c'est plutôt bien fait, l'idée est de semer des fausses pistes à tout bout de champ et des suspects potentiels dans tous les coins. Le film prend son temps en première partie, créant un climat malsain plutôt bien géré et permettant de bien caractériser les personnages. Les meurtres sont correctement mis en scène (même si on a vu mieux depuis) avec leur lot de suspense. L'interprétation est dominée largement par Jamie Lee Curtis mais toute la distribution féminine est remarquable dont la très jolie Eddie Benton et aussi Mary Beth Rubens qui nous offre un doigt d'érotisme macabre. Côté masculin c'est moins bien, Leslie Nielsen ne fait que de la figuration et les autres garçons ne casse aucune brique. On notera quelques moments de bravoure notamment la très belle séance disco qui joue sur nos nerfs (puisqu'on attend qu'elle soit interrompue par un drame) ou la décapitation du loubard. Un slasher qui mérite bien mieux que le mépris avec lequel d'aucun le considère.

Loulou

Un film de Maurice Piaat (1980) avec Gérard Depardieu, Isabelle Huppert, Guy Marchand. Certes le fim est sympathique, mais de grâce que ses admirateurs arrêtent d'en dépeindre les défauts comme des qualités. Car oui le film est lent et la lenteur est rarement une qualité, (à ce propos la scène du repas est une véritable purge) Oui le film ne démarre jamais, parce que pitch aurait sans doute mieux convenu à un court métrage qu'à un film de 100 minutes. Oui la narration est chaotique, oui les seconds rôles sont mauvais. Et puis le message ? comme si on allait au cinéma pour découvrir un message ? Non Loulou est d'abord un film d'ambiance et un film d'acteurs, De ce point de vue les trois acteurs vedettes nous font un sans-faute, Isabelle Huppert (27 ans) y est sublime de justesse et de naturel, Depardieu à 32 ans fait (déjà) du Depardieu, mais il le fait si bien, Quant à Guy Marchand, c'est sans doute la première fois que je le vois si bon. Un film sympathique, ais-je dit mais de là à crier au génie, faut peut-être pas exagérer.

Mondo cannibale

Un film de Jess Franco (1980) avec Sabrina Siani, Lina Romay, Pamela Stanford. J'aime bien Jess Franco mais cette série Z est indéfendable. Photo dégueulasse, scénario sans intérêt er mal maitrisé, érotisme au rabais, effets gore ridicules, musique absurde, et ne parlons pas du montage que personne n'a supervisé, ainsi on voit un moment le héros se faire couper le bras, les cannibales le bouffe tout cru ne laissant que l'os, quelques minutes plus tard, le bras coupé réapparait bien charnu ! WTF

Superman 2

Un film de Richard Lester (1980) avec Christopher Reeve, Margot Kidder, Terence Stamp, Sarah Douglas, Jack O'Halloran, Gene Hackman. Le film supasse le premier opus puisque l'action débute de suite. De plus le film ne se prend jamais au sérieux (enfin presque jamais) et multiplie les trouvailles visuelles, (la scène sur la Lune, l'évasion de Lex Luthor, la panique provoquée par le souffle des trois méchants) Reeves se débrouille bien (surtout en Clark parce qu'en Superman son rôle fait un peu marionnette) Margot Kidder est charmante, coté méchants, on a connu Stamp mieux à l'aise mais Sarah Douglas est très bien en vilaine méchante, en revanche Jack O'Halloran est une vraie purge. Le scénario est complétement foutraque ce qui n'est pas gênant mais contient quelques séquences asses faibles (la Maison Banche), Globalement on ne s'ennuie pas une seconde, c'est un bon spectacle !

Le miroir se brisa

Un film de Guy Hamilton (1980) avec Elizabeth Taylor, Angela Lansbury, Geraldine Chaplin, Tony Curtis, Edward Fox, Rock Hudson, Kim Novak. Bien sûr c'est de l'Agatha Christie donc le scénario est primordial, or nous avons là une construction en interrogatoires successifs qui devient vite gavant d'autant que la prestation d'Edward Fox n'a vraiment rien de folichon. L'autre souci c'est la résolution de l'énigme, et si dans ce genre de film elle est souvent décevante, ici Agatha nus a mis le pompon dans le genre abracadabrantesque. Si la réalisation reste molle (au fait pourquoi cette intro au cinéma qui ne sert à rien ?) la distribution ne déçoit pas avec un Rock Hudon étonnant et une Liz Taylor fatiguée mais tout en justesse et en retenue. Quant à Kim Novak, incroyablement sexy, c'est l'attraction du film, mais quelle belle femme ! Bref tout cela est quand même bien moyen.

Racket - Du sang sur la Tamise

Un film de John Mackenzie (1980) avec Bob Hoskins, Helen Mirren, Eddie Constantine. Une introduction incompréhensible avant que l'on comprenne dans quoi on s'embarque. Alors de bonnes choses, oui, de la violence revendiquée, une interprétation totalement habitée de Bob Hoskins, la présence lumineuse d'Helen Mirren. Mais sinon force est de constater qu'on n'y comprend pas grand-chose, le film usant et abusant d'ellipses et de facilités de scénario. Les facilités de scénario on peut faire avec, mais là ça frôle l'absurde avec la scène du cimetière. De plus la prestation d'Eddie Constantine est proche du nant. Ça se regarde mais on est loin du miracle revendiqué par d'aucuns..

Maîtresses très particulières

Un film de Burd Tranbaree (1980) avec Samantha Fox, Jack Wrangler (doublé par Dominique Paturel), Merle Michaels, Vanessa de Rio, Annie Sprinkle, Rikki O'Neal. Tranbaree use ici d'un procédé déjà utilisé an France, celui de transformer les dialogues du film original (voir le port de la drogue de Samuel Fuller). Ici il pique des scènes d'un film intitulé "Jack + Jill" et réalisé par Chuck Vincent en 1979. Si on peut juger le précédé limite, le résultat est cependant étonnant voire jouissif. Nous avons là notamment dans sa première partie des dialogues entre Jack Wrangle et Samantha Fox  (pas la chanteuse anglaise aux gros nénés, l'autre !) .qui sont sans doute les plus volontairement dingues de ce genre de cinéma. (Wrangler est ici doublé par Dominique Paturel qu'on attendait pas précisément dans ce registre). L'aspect érotique n'est pas négligé avec de très belles prestations de Samantha Fox, Merle Michaels, Annie Sprinkle, Rikki O'Neal  et de Vanessa de Rio qui nous joue Roméo et Juliette sur l'air de la Force du Destin de Verdi. Nous avons là un produit hybride qui ne se prend jamais au sérieux et somme toute, agréable à regarder.

Dracula

Un film de John Badham (1979) avec Frank Langella, Donald Pleasance. Etrange challenge de la part d'Universal de ressusciter de ses studios le mythe de Dracula, 48 ans après Browning, après que la Hammer avait tout dit et que Polanski était passé par là. Et pourtant le pari est réussi avec un Frank Langella étonnant qui n'a pas à rougir de la comparaison avec Bela Lugosi ou Chritopher Lee, il joue simplement autrement, abatant la carte du vampire séducteur. Quant à la quasi inconnue Kate Nelligan, elle est rayonnante de beauté. L'atmosphère gothique et la folie omniprésente sont particulièrement bien rendues par le jeu des couleurs, et puis ce romantisme qu'on est peu habitué à voir dans ce genre de production nous charme. Il nous faut faire, hélas avec un Laurence Olivier absolument exécrable, et on remarquera quelques incongruités de scénario comme Dracula qui a peur des croix, mais qui 20 minutes plus tard, n'en a plus peur ! Où la dernière scène qu'on a rendu hollywoodienne avec cette escalade désespérée aux gréements, alors que le vampire aurait pu fuir en chauve-souris ? Le dernier plan est très beau dans son ambiguïté, est-ce la cape de Dracula qui s'envole provoquant un sourire de soulagement de Lucy, ou alors, Dracula renaissant en chiroptère pour le plus grand plaisir de Lucy ?

Tess

Un film de Roman Polanski (1979) avec Nastassja Kinsky. Ce film magnifique eut été moins lent, cela aurait été un chef d'oeuvre ! Sinon, c'est très bon, le film est construit autour du personnage de Tess incarné par Nastassia Kinsky qui crève l'écran. Esthétiquement c'est très beau, les plans sont léchés et la musique efficace sans être envahissante. Le talent de Polanski s'exprime encore une fois ici prouvant qu'en ne faisant jamais la même chose, il le fait toujours bien. Mais bon sang, qu'est ce qui lui a pris à Polanski de faire si lent ?

Je te tiens, tu me tiens par la barbichette  

Un film de et avec Jean Yanne (1979) avec Mimi Coutelier, Jean-Pierre Cassel. Trente ans avant que le directeur de TF1 le confesse publiquement, Jean Yanne dénonçait le rôle abrutisseur d'une certaine télévision. Le film se déroule à un rythme endiablé dans une ambiance disco tout à fait sympathique (avec The Village People et The Ritchies Family). L'ambiance foutraque des plateaux, l'ego des présentateurs tout cela est fort bien vu. Les pastiches de publicités dans un pur esprit Hara-Kiri sont savoureuses. La faiblesse du film réside dans sa trame policière, certes simple prétexte, mais qu'on pourra trouver un peu simplette. Mais bon, c'est du Jean Yanne et bien que ce ne soit pas un de ses meilleurs on ne boude pas notre plaisir.

L'infirmière du régiment

Un film de Mariano Laurenti. (1979) Cette comédie érotique italienne complètement déjantée (et pas très fufute, il faut bien l'admettre) se laisse voir sans déplaisir, la recette de ce genre de film étant éprouvée : quelques jolies filles de temps en temps pour nous émoustiller et il faut dire qu'on est gâté, Nadia Cassini qui tient la vedette, Karin Schubert et Carmen Russo qu'on ne voit pas assez, et surtout Susan Scott, déchaînée. C'est un nanar, mais un nanar agréable.

Infirmières à tout faire (les suceuses)  

Un film X de Burd Tranbaree (1979). Whaouh ! Quel trio de choc : Karine Gambier, Marianne Fournier et France Romay. Et en prime l'étonnante Cristel Lauris dans le rôle de l'infirmière en chef ! Il y a aussi Elisabeth Buré mais ce n'est pas la même classe. Côté homme notre Richard Allan est toujours aussi sympathique et toujours aussi efficace. On passe un bon moment, ces messieurs dames ont l'air de bien s'amuser. Du bon porno.

L'amour en fuite

Un film de François Truffaut (1979) avec Jean-Pierre Léaud, Marie-France Pisier, Claude Jade. Ça commence assez mal avec une chanson gnangnan d'Alain Souchon. Le film fait sans cesse appel à de très nombreux flash-back empruntés aux films précédents de la série (certains se regardent avec un réel plaisir). Le film lui-même n'apporte que peu de scènes intéressantes, hormis celle du wagon-lit, Léaud est nettement bien moins dirigé que dans les autres Truffaut, Dorothée est moyenne et la fin plonge dans la guimauve (avec de nouveau Souchon). Un Truffaut moyen.

Buffet froid

Un film de Bertrand Blier (1979) avec Gérard Depardieu, Bernard Blier, Jean Carmet. Après une introduction grandiose avec Michel Serrault, on tombe dans le grand n'importe quoi. La référence au surréalisme et particulièrement au film "Le Charme discret de la Bourgoisie" est revendiqué par Blier. Mais, manque de pot, il s'agit là du plus mauvais Buñuel. Autant dire que si le procédé consistant à faire agir les protagonistes à contre-courant du sens commun nous surprend, il finit à la longue par être lassant. Reste le jeu des acteurs (à l'exception de Carole Bouquet, incroyablement mauvaise), quelques bonnes répliques et des plans magnifiques, sinon…

Alien, le 8ème passager

Un film de Ridley Scott (1979) avec Sigourney Weaver, Veronica Cartwright, John Hurt (1979) : Un chef d'œuvre ! Ce film de science fiction se déroulant dans l'huis clos d'un vaisseau composé d'un équipage de 5 hommes et 2 femmes est également un film d'angoisse. Tout est bon : la direction d'acteurs, les décors fabuleux tels qu'on est en immersion, la montée de la tension dramatique, les rebondissements et la présence de l'alien . Et puis cette scène inoubliable où vers la fin où Sigourney Weaver (excellentissime dans ce film), enlève sa combinaison d'astronaute, pour apparaître en tee-shirt et petite culotte... Moment d'immense calme avant la véritable fin... Chef d'œuvre absolu ! PS : Quant à ceux qui ne jugent le film qu'à l'aune de ses effets spéciaux, ceux qui ne supportent pas qu'un film ne soit pas récent, ou les forts en thèmes qui traquent le "non-réalisme" en oubliant qu'on est au cinéma, je les plains.

1941

Un film de Steven Spielberg (1979) avec Nancy Allen. Et oui, Spielberg nous a pondu un film comique (et avec des séquences un peu sexy en plus !). Et comme dans beaucoup de films comique le meilleur (la très sexy scène d'introduction, la très belle Nancy Allen qui se fait draguer dans l'avion et surtout cet incroyable, inimaginable, anthologique scène dans le dancing rempli de militaires et de marins) côtoie le moins bon (le gars prisonnier des japonais, la scène finale). Globalement on passe un excellent moment (malgré une seconde partie un peu poussive). Se regarde comme un Marx Brothers.

Chromosome 3

Un film de David Cronenberg (1979) avec Oliver Reed et Samantha Eggar. Le titre français ne veut rien dire du tout, le titre anglais est "The brood", ce qui signifie "la couvée" ! Un film fantastique qui est aussi un "vrai" film d'horreur sans aucun second degré. Oliver Reed est magistral, le scénario est très bien ficelé. On peut cependant trouver le film un peu lent et un peu bavard.

Bons baisers d'Athènes  

Un film de Georges Cosmetos (1979) avec Roger Moore, Telly Salavas, David Niven, et Claudia Cardinale. Si le film commence par une ambiance assez grave, c'est pour nous décrire le contexte dans lequel cette histoire va se dérouler. Une fois que c'est fait, le ton devient plus léger, mais ça reste la guerre, on y meurt beaucoup (ce n'est pas la Grande Vadrouille) l'esprit est assez proche des premiers James Bond (C'est d'ailleurs l'année où Roger Moore jouera Mooraker). Côté distribution on pourra regretter les rôles un peu trop farfelus de Sony Bono (le Sony de Sony and Cher) et d'Elliot Gould, en revanche la distribution féminine est éblouissante avec une Tiffany Powers sémillante à souhait et surtout une Claudia Cardinale, incarnant une tenancière de bordel décontractée (la dernière scène où elle danse le sirtaki  - danse inventée en 1964 pour Zorba le grec - est un véritable enchantement). Ajoutons-y une réalisation tout çà fait correcte, quelques prises de vue surprenantes (les reflets sur les casques), une bonne musique, des paysages superbes et une fin délicieusement amorale ! Que demande le peuple ?

Monty Python : la vie de Brian

Un film de Terry Jones (1979) : C'est assez long à démarrer, c'est parfois lourd (pour ne pas dire lourdingue), c'est bavard et certains gags tombent à plat. Malgré tout, ce film qui ressemble à du grand n'importe-quoi reste attachant. Le film n'est pas tendre avec la foule (stupide, méchante, dangereuse), les "groupuscules" coupés des réalités et surtout le culte de l'héroïsme (qu'il soit religieux ou non). L'avant dernière scène où son groupe puis sa copine viennent remercier Brian de mourir en héros (alors qu'il n'a rien demandé) est à ce propos édifiante.

Amityville, la maison du diable

Un film de Stuart Rosenberg (1979) avec Margot Kidder. Contrairement à ce que prétend le film, les évènements qui y sont décrits ne s'inspirent pas de fait réels. Si le lieu en question fut effectivement le théâtre d'un sextuple meurtre en 1974, la suite n'est une mystification montée de concert par le romancier Jay Anson et les époux Lintz qui achetèrent la maison. Cette mystification participa aux succès du livre et du film. Sachant cela les bondieuseries du film deviennent franchement pénibles (Rod Steiger est ridicule) sinon c'est plutôt pas mal et bien interprétée (sublime Margot Kidder !) et bien réalisé. Dans sa catégorie et malgré son rythme décousu, il reste supérieur à l'Exorciste (1973) et à Shining (1980).

Manhattan

Un film de Woody Allen (1979) avec Diane Keaton, Mariel Hemingway, Meryl Streep. Déjà le film est esthétiquement beau avec un noir et blanc superbe en forme d'ode à la ville de New-York et la musique de Georges Gershwin. Ensuite les relations entre les trois personnages principaux s'avèrent passionnant puisque la seule à paraître sincère dans ce petit jeu est Mariel Hemingway (avec au passage une jolie défense des amours intergénérationnels). Les deux autres mentent, privilégiant le "paraître" à leur véritable ressenti, que ce soit sur le plan affectif, sexuel, culturel (la séquence où Diane Keaton glose sur un cube d'acier est à ce propos fabuleuse). En fait une critique du snobisme, de la suffisance et même d'une certaine hypocrisie. Allen nous explique que l'homme est un être imparfait, ce qui ne l'empêche pas de rendre ses personnages attachants. C'est beau, c'est fort et le ton adopté ne peut que nous ravir.

Ultra Vixens 

Un film de Russ Meyer (1979). Russ Meyer était fasciné par l'actrice Kitten Natividad (il y a de quoi !) et ce film peut être considéré comme une ode à son physique ; c'est aussi son film le plus "cochon". Malheureusement le scénario est maigrichon et ne retient pas l'attention, les scènes sont répétitives et s'étirent en longueur et puis : qu'est ce que ça braille ! Quelques bons moments cependant, outre les exhibitions de Kitten Natividad dans les doubles rôles de Lavonia et de  Lola Langusta, celui de Ann Marie en Sœur Eufaula Roop n'est pas mal non plus (par contre June Mack est une erreur de casting.). Relative déception , film moyen.

Les esclaves sexuelles (La Grande Lèche)

Un film de Burd Tranbaree (1979) avec Richard Allan, Dominique Aveline, Erika Cool, Liliane Lemieuvre. On va dire que c'est très légèrement décevant, c'est en effet inférieur à ce que fait Tranbaree d'habitude, la faute à un scénario mal construit (un type rapporte des esclaves sexuelles consentantes de ses voyages pour sa collection !) et à une distribution disparate dans laquelle même Erica Cool et Liliane Lemieuvre ont du mal à émerger. Les scènes hard ont tendance à trainer en longueur et les scènes soft ne sont pas bonnes, mais ça se regarde

Driller Killer

Le premier film d'Abel Ferrera (1979) dans lequel il joue le rôle principal. Quelques bonnes choses notamment les trois interprètes de cet étrange ménage à trois (Ferrra lui-même, la très belle Carolyn Marz…) Le très court passage lesbien est remarquable. Mais sinon que de longueurs, que c'est long à démarrer, que les séquences rock sont inintéressantes et ennuyeuses. Quant aux scènes gores, ben ce sont des scènes gores… rien qui révolutionne le genre. Globalement, si le potentiel est évident, on a surtout l'impression d'avoir affaire à un brouillon tiré à la ligne.

Quintet

Un film de Robert Altman (1979) avec Paul Newman, Fernando Ray, Vittorio Gassman, Bibi Andersson, Brigitte Fossey. Un conte philosophique sur l'absurdité du destin dans un décor glacial où l'humanité se meurt. C'est lent, mais c'est tellement bien fait que la tension ne faiblit jamais (il y a juste une toute petite longueur), les décors sont fantastiques et le traitement des couleurs est remarquable, les costumes et le sens apportés aux détails est fabuleux, la musique de Tom Pierson qui joue un rôle important est un enchantement et colle parfaitement au film. La direction d'acteurs est sans faute avec un très bon Paul Newman… et puis Brigitte Fossey et Bibi Anderson dans le casting féminin, ça en jette, non ?

Le malin

Un film de John Huston (1979). John Huston n'a pas su rendre cette histoire intéressante et passe à côté de son sujet pourtant prometteur. On ne se raccroche à rien et certainement pas aux personnages dont les comportements relèvent tous de l'absurde, mais un absurde ennuyeux et bavard au possible, tout est désespérément sombre et agaçant, le seul moment de fraîcheur étant quand le type déguisé en gorille fait peur à un vieux couple (Référence à la panthère rose ?). C'est pas mal joué, l'acteur principal est inquiétant à souhait, mais ça n'aide pas à supporter le film au contraire.

Les vampires de Salem

Un téléfilm de Tobe Hooper (1979). La direction d'acteurs est inexistante et plombe tout, car si James Mason s'en sort fort bien (il n'a a pas besoin d'être dirigé, lui) pour les autres ça va du moyen à l'exécrable (les enfants, le gérant de l'agence, le vieux). Tout cela dure trois heures, on peut donc admettre qu'il y ait des longueurs, le fait qu'il y ait des ellipses est moins logique… Ça part dans tous les sens, sans logique, sans cohérence. Et puis une histoire de vampires qui gomme tout l'aspect érotique du mythe, ce n'est pas très sérieux ou alors il aurait fallu le remplacer par autre chose, mais là il n'y a rien pour se raccrocher. Si la première partie reste éventuellement regardable, quand à partir de deux heures, le héros s'en va avec sa musette de bondieuserie pour tuer les vampires, on sait déjà que le film est plié et comment il sera plié, alors l'ennuie s'installe inexorablement. Et comme si ça ne suffisait pas on nous a rajouté une conclusion superflue et archi téléphoné.

Caligula

Un film de Tinto Brass (mais en fait de Tinto Brass et Bob Guccione pour sa version intégrale sortie en 1979) avec Malcom McDowell, Peter O'Toole, John Gielgud, Helen Mirren, Teresa Ann Savoy. Film maudit qui vaut beaucoup mieux que sa réputation de superproduction porno. Il faut déjà souligner la beauté des décors et surtout la direction d'acteurs absolument sans faute.  Malcom McDowell est y est bluffant, Helen Mirren et Teresa Ann Savoy rayonnantes de beauté et de sensualité. On a parlé d'inserts pornos, ce ne sont pas des inserts mais des scènes (par ailleurs remarquablement filmées) s'intégrant parfaitement au fil narratif. Ce choix a été celui de la production : Caligula était inconcevable sans sexe et à partir du moment où on ne censurait pas la cruauté, pourquoi édulcorer le sexe ? Ce film n'est pas un livre d'images, il donne à réfléchir. Certes Caligula est fou, mais que penser de ces courtisans qui l'accompagnent tête baissée dans ses actes les plus odieux, que penser de ces sénateurs, ridiculisés, humiliés et qui ne bronchent pas ? L'histoire n'a pas cessé de le montrer, si les dictateurs fous se maintiennent au pouvoir c'est en raison de la complaisance des uns et de la lâcheté des autres. Mais s'est aussi une réflexion sur le cinéma : sur ce qu'il peut montrer. Et à ce propos, il est surprenant de constater que la toute dernière scène d'orgie, très hard mais sans violence, apparaît comme un apaisement après cette accumulation de cruauté (cette scène est évidemment censurée dans la version "soft", alors que la scène non sexuelle, des têtes coupées ne l'est pas. Chercher l'erreur !)

Le syndrome chinois  

Un film de Jeff Bridges (1979) avec Jane Fonda, Jack Lemmon, et Michael Douglas. C'est un film de propagande anti-nucléaire affichée, bon pourquoi pas, il faut donc faire avec le côté militant (assez pénible) et avec le manichéisme qui va avec. Encore faudrait-il que cela tienne la route ! Certes le film possède quelques atouts non négligeables : Jane Fonda resplendissante, Jack Lemmon étonnant et bluffant (quel acteur, ce mec !), un début plutôt intéressant et prometteur… Mais à côté: Michael Douglas ridicule, deux "experts" qui font une analyse catastrophique à partir d'un film où évidemment on voit tout ! une poursuite en bagnole complètement déplacée, et le final grotesque à tout point de vue (les conditions dans lesquelles Lemmon menace la centrale sont invraisemblables, le fait qu'on laisse l'interview se faire en direct est incohérent) Et puis surtout le syndrome chinois, et bien renseignez-vous, ça n'existe pas ! A vouloir trop prouver on ne prouve plus rien du tout… sauf pour ceux qui sont de toute façon convaincu d'avance… (ce qui constitue souvent le paradoxe du cinéma "engagé"), en revanche ça permet d'embobiner ceux qui ignorent tout du sujet.

Les bronzés font du ski

Un film de Patrice Lecomte (1979) avec avec Michel Blanc, Marie-Anne Chazel, Christian Clavier, Gérard Jugnot, Josiane Balasko, Thierry Lhermitte, Dominique Lavanant...  Supérieur au premier car plus cohérent et plus cynique. Avec le recul on se rend compte comment Michel Blanc domine d'assez loin la distribution. Quant au couple atypique formé par Dominique Lavanant et Maurice Chevit qui n'a qu'un rôle secondaire, il offre cependant l'un des meilleurs moments du film. Si certain gags tombent à plat (la crise de nerf de Clavier), on passe néanmoins un excellent moment.

Terreur sur la ligne

Un film de Fred Walton (1979) avec Charles Durning. Un bon petit film au suspense très efficace et qui se laisse regarder avec plaisir. On ne saura jamais comment le tueur arrive à pénétrer dans des appartements fermés à clés (à moins de considérer qu'il s'agit d'un élément fantastique ?). quant à la fin annoncée comme telle depuis un certain temps elle est idéologiquement pourrie puisqu'en fait elle nous explique qu'un psychopathe non responsable de ses actes ne mérite que la mort. Mais bon, ce n'est pas mal quand même !

Moonraker

Un film de Lewis Gilbert (1979) avec Roger Moore, Corinne Clery, Michel Lonsdale, Loïs Chiles. C'est un James Bond poussé dans ses extrêmes limites à la lisière de l'auto parodie. Que le jeu de piste de Bond soit incohérent n'a strictement aucune importance, que l'invraisemblance soit omniprésente non plus, quant au sérieux du propos, ce n'était vraiment pas l'objectif. Et tout cela fonctionne à merveille, les épisodes de Venise et de Rio étant les meilleurs là où les scènes d'action virent au burlesque (la gondole à coussin place St Marc ou le géant entraîné dans la danse dans les ruelles de Rio). On a droit aussi pour notre plus grand plaisir à un tas de références cinéphiliques (le Dies Irae de rencontre du 3ème type, le cor de chasse qui joue Zarathoustra comme dans 2001… la scène de chasse très inspirée par "le règle du jeu" et surtout cet énorme clin d'œil à Frankenstein quand le monstre tombe amoureux d'une gretchen à nattes et à lunettes.) De bonnes scènes d'action, des tas de gadgets, des belles filles (dont la très belle Corinne Clery), un Roger Moore plus obsédé que jamais, un méchant bien réussi (Michel Lonsdale). Deux heures de très bon cinéma qu'on ne voit pas passer et l'un des meilleurs James Bond !

Arrête de ramer, t'attaques la falaise

Un film de Michel Caputo (1979) avec Bernadette Laffont, Michel Galabru, Bernard Haller, Daniel Gélin. En de rares moments on se rend compte de ce que le film aurait pu donner, (l'idée de parodier le Cid, la tragédie la plus ringarde du répertoire n'est pas mauvaise en soi) mais là, on a beau être bon public, indulgent et adorer Bernadette Laffont, il faut se rendre à l'évidence, c'est mauvais de chez mauvais. Si le gag d'entrée (l'ouverture des portes) est bon, si la quincaillerie de l'armée turque amuse quelques instants, si Bernard Haller commence bien (le gag du croissant n'aurait pas été mal s'il ne devenait pas si lourd) le reste s'enlise dans le consternant, l'indigent et le grand n'importe quoi.

Soif de sang

Un film de Rod Hardy (1979) avec David Hemmings. Pourquoi ce petit bijou du cinéma fantastique australien n'est-il pas davantage connu ? Le scénario est vraiment très original. La tension, le suspense et l'angoisse nous prennent aux tripes dès les premières minutes du film, et ne nous lâcheront pas avant la fin. L'interprétation de la très peu connue et très classieuse Chantal Contouri est saisissante. David Hemmings est toujours aussi énigmatique, Ambiance flippante avec d'excellent passages oniriques et des cérémonies païennes. A noter l'excellente musique très influencée par Car Orff de Brian May (Mad Max). Un chef d'œuvre du film d'angoisse fantastique à redécouvrir et à réévaluer d'urgence, et un gros coup de cœur !

L'évadé d'Alcatraz

Un film de Don Siegel (1979) avec Clint Eastwood. Un film passionnant et très bien réalisé avec une bonne ambiance de l'univers carcéral bien reconstitué, Un bon suspense et une interprétation sobre mais efficace d'Eastwood. On regrettera néanmoins la petite touche d'homophobie ainsi que certains passages techniques peu explicites (le vol de la cuillère, la soudure)

L'infirmière de nuit

Un film de Mariano Laurenti (1979) avec Gloria Guida. Si certains gags idiots et le cabotinage du tandem Alvaro Vitali/Lino Bonfi ont tendance à faire glisser le film vers le nanar, l'ensemble n'est pas si mal, d'abord grâce à la présence survoltée de Gloria Guida (il faut la voir danser et chanter dans la boite de nuit) et à l'érotisme qu'elle dégage (la scène où elle s'exhibe au clair de lune est esthétiquement très réussie et très troublante) De plus le reste du casting féminin nous comble : Paola Senatore en maîtresse fantasque et Anna Maria Clementi en nymphomane insatiable, et puis il y a aussi la gigantesque Francesca Romana Coluzzi ! Tout cela n'a strictement aucun sens mais se suit d'un œil amusé (et même satisfait, n'ayons pas peur des mots)

La flic à la police des mœurs

Un film de Michele Massimo Tarentini (1979) avec Edwige Fenech. Supporter le duo Alvaro Vitali/Lino Banfi tient parfois du supplice, mais le film a heureusement d'autres atouts, d'abord la présence magique d'Edwige Fenech très bien employée et qui nous gratifie d'une très belle et érotique scène de douche et d'un joli numéro de cabaret où elle chante elle-même, et puis il a cette fin avec Vitali et Baffi travestis, avec cette bagarre dans la boite de nuit suivi d'une course poursuite, ce n'est plus du burlesque, c'est carrément du cartoon ! On s'étonne presque d'avoir passé un bon moment !

Que le spectacle commence  

Un film de Bob Fosse (1979) avec Roy Schneider. Il y a des très bonnes choses là-dedans, notamment quand Bob Fosse se moque de la censure, quand Schneider assure franchement sa paillardise ou quand l'auteur pose un regard désabusé sur le show-biz... Et puis la direction d'acteurs est exceptionnelle (les chorégraphes sont toujours d'excellents directeurs d'acteurs), Schneider étant fabuleux dans le rôle de Gedeon. Malheureusement il y a aussi tout ce qui ne va pas, une chorégraphie assez moyenne, une bande son qui n'a rien de géniale, quelques scènes lassantes et surtout un final interminable… et comme il n'y a aucune tension on est parfois à la limite de l'ennui. On est bien loin de "Cabaret".

A nous deux

Un film de Claude Lelouch (1979) avec Catherine Deneuve, Jacques Dutronc, Jacques Villeret. Une traque confuse, nonchalante, sombre (au sens propre), sans doute trop déstructurée, trop elliptique et pour tout dire peu passionnante. Deneuve reste dans l'ombre de Dutronc qui ne parvient pas à imposer son personnage. C'est à la périphérie du récit que l'on trouve de bonnes choses, comme la fabuleuse scène d'entrée, l'interprétation de Jacques Villeret, la péroraison surréaliste de Paul Preboist, l'océan gelé, la scène au café de la frontière américaine, l'océan gelé. Pas mauvais, mais globalement décevant.

Le maître-nageur

Un film de Jean-Louis Trintignant (1979) avec Guy Marchand, Stefania Sandrelli, Jean-Claude Brialy, Moustache. Etrange et décalé, cela aurait pu être très bien si ce marathon traité à la manière de "On achève bien les chevaux" n'avait pas été si longuet et si peu passionnant. Marchand est peu convaincant, Brialy est complètement barré (un vrai plaisir de lui voir jouer ce rôle) et Stefania Sandrell, malgré son rôle effacé est resplendissante de beauté. A voir comme une curiosité.

L'associé

Un film de René Gainville (1979) avec Michel Serrault, Catherine Alric, Judith Magre, Claudine Auger. Que sauver de ce désastre ? Certes on aurait pu faire quelque chose avec ce pitch, mais là nous avons une réalisation lourde, sans rythme, sans enjeu, sans empathie, sans humour (malgré les efforts de Bernard Haller), les plans sont mous et tirés à la ligne. Certains enchaînements sont incompréhensibles. Personne ne semble à l'aise, même Virlojeux, Claudine Auger était bien mieux dans Opération Tonnerre, Catherine Alric fait sa timide, mais le pire semble être Serrault qui semble constamment se demander ce qu'il fait là… Et comme si ça ne suffisait pas on a droit à un sale gosse pleurnichard ! Allez une mini étoile pour Judth Magre.

Tendre combat

Un film de Howard Zieff (1979) avec Barbra Streisand et Ryan O'Neal. Une comédie romantique assez plate et sans surprises mais sauvée par l'abattage extraordinaire de Barbra Straisand. Quelques audaces nous changent un peu de la guimauve de ce genre de production, mais le film se traine à la fin voulant aller vers ses 105 minutes alors que 90 minutes auraient suffi.

Sweet Savage

Un film d'Ann Perry (1979) avec Carol Connors. Ann Perry nous avait donné en 1977, le premier porno SF, elle nous livre ici le premier porno western. C'est fauché, limite simplet, mais ça véhicule un très beau message humaniste de tolérance. Si la sculpturale Carol Connors n'a qu'un rôle secondaire, Beth Anna dans le rôle la jeune et belle indienne et Eileen Welles dans celui de la jeune blanche nous livrent une prestation à la hauteur de ce qu'on est en doit d'attendre de ce genre de film, A remarquer un doigt d'anticléricalisme, la présence d'Aldo Ray dans un rôle soft et une très belle musique, Un classique du genre à redécouvrir.

Fascination

Un film de Jean Rollin (1979) avec Brigitte Lahaie. Rollin, c'est un genre à lui tout seul. Nous avons là une histoire de vampires à la fois toute simple et originale. Si au début on se demande dans quoi on s'embarque, Rollin parvient à créer une ambiance fascinante dans laquelle l'érotisme et le souffre se mêlent constamment. Cette poésie macabre fonctionne grâce à une distribution féminine de toute beauté, Brigitte Lahaie y est sublime mais il faudrait aussi parler de Franca Mai et de Murielle Montossé. On n'est pas près d'oublier Brigitte, sa faux mortelle à la main, fauchant les intrus telle l'incarnation classique de la mort. Une réussite malgré quelques défauts notamment au niveau des dialogues.

Le grand embouteillage

Un film de Luigi Comencini (1979) avec Alberto Sordi, Ugo Tognazzi, Marcello Mastroianni, Annie Girardot, Miou-Miou, Gèrard Depardieu, Patrick Dewaere, Fernando Rey, Stephania Sandrelli. Ça se regarde sans déplaisir, mais ça trimbale un goût d'inachevé qui même s'il est volontaire s'avère frustrant. On comprend l'intention, celle de nous montrer un microcosme ou l'homme cesse d'être un individu social, mais les choix sont ils judicieux ? A quoi sert par exemple le personnage de Dewaere ? La dispute entre Girardot et Rey avait-elle besoin de ce cadre ? Et on peut continuer. Reste quelques situations cocasses, Sordi et son secrétaire, où Sandrelli s'offrant à Mastroianni dans le seul rare moment de fraicheur du film. Décevant par rapport à l'attente mais pas si mauvais pour autant

Couple cherche esclave sexuel

Un film de Jean-Claude Roy (1979) avec Brigitte Lahaie. Un scénario tout simple mais efficace. Brigitte Lahaie y est particulièrement somptueuse et envoutante, mais Nicole Valin, la jolie métisse et la surprenante Marie-Claude Viollet savent elles aussi nous charmer, un bon film

Les chiens

Un film d'Alain Jessua (1979) avec Victor Lanoux, Gérard Depardieu, Nicole Kalfan. Curieux film au scénario intéressant mais qui parfois souffre d'un problème de rythme avec des séances de dressages qui finissent par prendre la tête et qui ne départ par d'un certain manichéisme tournant même parfois à l'angélisme. L'interprétation sobre de Lanoux est excellente comme celle de Nicole Kalfan habitée par le rôle, Depardieu sans être mauvais est moins à l'aise. Outre la fable sécuritaire bien vue mais qui aurait mérité un traitement plus fin, on retiendra cette séquence incroyable dans laquelle Kalfan se paye un quasi-orgasme en voyant son chien simuler une attaque contre Depardieu. La bande son est atroce !

Apocalypse Now

Un film de Francis Ford Coppola (1979), avec Martin Sheen, Marlon Brando, Robert Duvall, Aurore Clément. C'est bien long tout ça. Je me suis demandé pendant tout le film pourquoi Sheen n'allait pas rejoindre Brando en hélicoptère ? Et qu'on me dise pas que c'est techniquement impossible puisque celui-ci est capable d'acheminer le courrier !  Certes dans ce cas, il 'y aurait pas eu ce film, mais bon… L'autre question c'est pourquoi intégrer au milieu de scènes de guerre horribles des séquences et des attitudes complétement décalées, à l'instar du rôle joué par Robert Duvall, ou de l'hélicoptère avec les playmates ? Alors je sais, l'intention est de montrer que la guerre conduit à la folie, d'autant que pour cette guerre ci, les enjeux sont pour le moins mal définis. Mais est-ce une raison pour que le scénario soit à ce point contaminé par cette folie ? Sinon il est vrai que cette folie n'épargne personne, une folie guerrière où même les blacks deviennent racistes. Quant à la fin, folie pour folie allons-y et voilà notre Marlon en gourou, mais ce final tant attendu est filmé en pleine noirceur et s'étire jusqu'à l'ennui. Alors, globalement le film n'est pas mauvais, il y a du savoir-faire dans la mise en scène, dans le choix de plans, dans la direction d'acteurs (surtout pour les excellents seconds rôles), le ballet des hélicoptères de la mort filmé au son de la Walkyrie de Richard Wagner a de la gueule, et puis j'avoue que la scène des playmates ne m'a pas laissé indifférent, de même que la présence incongrue de la très belle Aurore Clement, seule moment de douceur dans ce monde de brutes. Je n'ai pas parlé de l'interprétation, ni Martin Sheen, Marlon Brando ne délivrent des prestations extraordinaire, en revanche celle de Duvall, dans le genre  allumé, ce n'est pas si mal

Flic ou voyou

Un film de Georges Lautner (1979). C'est un one man show Belmondo et le film est construit comme tel. Le soucis c'est que le scénario est à la fois faible, confus et peu intéressant. J'ai noté peu de bons passages sinon celui du moniteur de l'auto-école. Les acteurs donnant la réplique à Belmondo sont parfois bons parce que ce sont de grand professionnels (Galabru, Géret) d'autres sont fades. Chez ces dames c'est toujours un plaisir de retrouver Catherine Lachens, mais je n'ai pas trouvé Marie Laforêt très bonne, quant à la nana qui joue la fille de Belmondo, elle est mauvaise, son rôle étant particulièrement mal écrit. Sinon, malgré le fait que le film se veuille comédie policière, c'est bien réac, on encombre pas les tribunaux, on flingue…

Meurtre sur le Tibre

Un film de Bruno Corbucci (1979) avec Tomas Mlian. Un whodunits sans ambition auquel on ne comprend pas grand-chose malgré la poussive explication finale. Ce n'est ni passionnant, ni intéressant, ni amusant, la chorégraphie des combats prête plus à sourire qu'autre chose.  Mais c'est vrai que Tomas Milan passe bien à l'écran et que ces femmes sont charmantes… mais à part ça… bof !

Brigade antigangsters

Un film de Bruno Corbucci (1979) avec Tomas Milian. Cette fois ci Niko n'est plus en Italie, mais dans le quartier de Little Italy à New York. On est donc dans une sérié B à cahier des charges, et si le scénario n'a pas grande importance, nous avons des scènes obligées dont la sempiternelle poursuite en voiture, par contre pourquoi nous imposer trois scènes de bagarres à mains nues sans ecchymoses ni dents cassées. Les auteurs ont voulu faire un peu dans l'originalité avec une scène de poursuite en bateau dans le bayou…  Mais on retiendra surtout la prestation hallucinante et complètement déjantée de Margherita Fumero véritable contrepoint du machisme caricatural de Nico

Nosfératu, fantôme de la nuit

Un film de Werner Herzog (1979) avec Klaus Kinski, Isabelle Adjani, Bruno Ganz, Roland Topor. Si le cinéma est l'art de nous conter une histoire, Herzog se plante complètement, il ne nous raconte rien, ils nous propose un livre d'images. Il nous montre qu'il sait filmer, et si la photo est jolie, les mouvements de caméras sont souvent gratuits. Il y a quelques belles scènes avec les rats, mais la séquence des victimes de la peste, faisant penser à du Buñuel des mauvais jours s'apparente à du n'importe quoi. Sinon le film pèche dans presque tous les compartiments, On a accusé la VF d'être responsable des mauvais dialogues, c'est vrai qu'elle n'arrange rien mais faut voir les textes qu'on fait débiter aux acteurs, du littéraire et de l'ampoulé, là où il aurait fallu du naturel. Le jeu des acteurs : Ganz est bien fade, Topor insupportable, Adjani mauvaise comme cochon, reste Kinski sur lequel on peut être partagé, mais il est loin de soutenir la comparaison avec Lugosi ou Lee. Et puis quelle lenteur ! Un mot sur l'enchainement incompréhensible des scènes du château, vu de loin c'est une ruine intégrale, vue de près c'est mieux et à l'intérieur c'est superbement entretenu (par qui ?) la chambre de Jonathan ayant aux choix des carreaux cassés ou pas cassés ! Bref le film n'apporte strictement rien de neuf au mythe et ne saurait rivaliser avec Murnau, Browning, Fisher, Polanski… La même année sortait le Dracula de John Badham avec Frank Langella, et ça c'était du cinéma  !

Spaced out

Un film de Norman J. Warren (1979) avec Ava Cadell (Partha), Glory Annen (Cosia), Kate Ferguson (La capitaine du vaisseau), Lynne Ross (Prudence). Attention : Nanar ! Mais un nanar qui s'assume complètement en tant que tel ! Je ne connais pas les scénaristes, mais il devaient être sous acide, le scénario étant carrément n'importe quoi, mais capable d'inventivité, comme la tenue en vinyle de Kate Fergusson, le psychologue en forme de jukebox, l'ordinateur sentencieux ou encore le bordel causé par le vaisseau qui se détériore de partout, et puis côté érotisme on est servi, ces demoiselles sont charmantes et peu avares de leur charmes (Ava Cadell, c'est quand même quelque chose !)

Slachtvee

Un film belge de Patrick Conrad (1979) avec Stéphane Excoffier. Voici un film complètement oublié. Nous avons là un scénario sans queue ni tête et dont la cohérence narrative n'est pas vraiment le point fort. Mais quelque part ce film peut fasciner de par son ambiance quasi surréaliste, ses personnages féminins joliment photographiées (Stéphane Excoffier et Marie-Luce Bonfanti) et l'ambiance des rues chaudes de Bruxelles. A voir comme une curiosité.

L'Invasion des piranhas

Un film italo-franco-brésilienne d'Antonio Margheriti (1979) avec Lee Major, Karen Black, Margaux Hemingway, Marisa Berenson, James Franciscus, Roy Brocksmith. C'est une série B et c'est en tant que série B qu'il s'agit de regarder et de juger le film. Le début avec son montage parallèle est catastrophique puisqu'on ne comprend rien de ce qui se passe. Ensuite ça va mieux mais les rapports entre les personnages sont parfois bien nébuleux. Les effets spéciaux sont assez navrants en ce qui concerne les piranhas mais on peut faire avec, en revanche le cyclone est pas mal (utilisation d'images d'archives je suppose) Côté casting Lee Major et James Franciscus se la jouent macho de façon assez agaçante, la surprise venant de Roy Brocksmith dans le rôle d'un photographe aux manières efféminés (juste les manières pas le physique) Coté féminin on est gâté avec les trois grâces de services Karen Black, Margaux Hemingway et Marisa Berenson. Margheriti est un bon professionnel, il a fait ce qu'il a pu avec le budget dont il a disposé. On est loin d'un bon film mais ça se regarde.

Le Tambour

Un film allemand de Volker Schlöndorff (1979) avec Angela Winkler, Charles Aznavour. Vérifie l'adage favori de quelques snobs "moins c'est clair, plus c'est bon". Et même qu'il a été primé à Cannes... Pourtant qu'on y regarde de près, on a quoi, certes une idée de départ originale qui en vaut bien d'autres, mais ensuite ? une histoire qui n'en est pas une. Le môme agaçant au possible est surtout un spectateur témoin de ce qu'il l'entoure et on se demande la pertinence de certaines scènes, on dirait que le réalisateur s'est complut à filmer la laideur, l'absurde, le vide et l'ennui. On nous dit que l'œuvre est perturbante ! On peut le concevoir, mais ce critère ne saurait constituer un gage de qualité. Film à messages ? Mais ce serait lequel ? Nous dire que le nazisme c'est pas bien (quel courage !) et... que manger trop de poisson non plus ! Les fans se sont amusés à qualifier le film de tous les superlatifs du dictionnaire, grand bien leur fasse, moi j'avais hâte que ça finisse. J'ai beau chercher, je ne vois pas quoi sauver dans ce que je considère comme une imposture.

 Zombie

Un film de George A. Romero (1978) Vilipendé par la critique à sa sortie (après 5 ans d'interdiction), il est aujourd'hui porté aux nues. Faisons donc la part des choses, le film est déjà trop long, et la séquence centrale dans le supermarché avec ouverture et fermeture de porte finit par lasser sérieusement (d'autant que ce n'est pas si évident à suivre). On nous a expliqué que le film critiquait la société de consommation ? Oui, peut-être, mais dans ce cas ou bien c'est maladroit, ou bien c'est juste anecdotique. La force du film est ailleurs, avec l'arrivée des bikers se livrant à un jeu de massacre d'une sauvagerie incroyable, se pose alors la question de la survie de l'humanité, vaut-elle la peine si c'est pour en arriver à ça ? Et après nous avoir dégoûté de l'espèce humaine, Romero se souvient soudain qu'il tourne un film de zombies et nous offre du gore de chez gore.

Ces garçons qui venaient du Brésil

Un film de Franklin Schaffner (1978) avec Gregory Peck, Laurence Olivier, James Mason. Comme sujet casse-gueule, c'est pas mal, mais Schaffner s'en sort admirablement. Le film est mené tambour battant, sans temps morts, la musique de Jerry Goldsmith est excellente et le développement de l'intrigue est parfaitement maîtrisé. Côté acteur, la performance de Gregory Peck est époustouflante, mais Laurence Olivier ne démérite pas. On a même droit à un petit entracte didactique où nous explique ce qu'est la clonage. Justement c'est là que se situe le seul défaut (mineur) du film. On nous explique avec juste raison que cloner est une chose mais que pour que le sujet ait une chance de ressembler à l'original il faut que son environnement familial y ressemble aussi… OK, mais de là à ce que chaque clone ait exactement la même coupe de cheveux (ce qui signifie qu'ils ont tous été au coiffeur le même jour demander la même chose, bon, OK, c'est une facilité de scénario - il y en a quelques autres dans le film -  mais faut pas pousser non plus !). On retiendra aussi la remarquable dernière grande scène avec les dobermans (le genre qui reste gravé en mémoire). La fin est triplement intelligente montrant l'activiste juif sans scrupules, Laurence Olivier trop naïf, puis le clone pas vraiment net. Un quasi chef d'œuvre à re(découvir).

Le Zombie venu d'ailleurs

Un film de Norman J. Warren (1978). Nanar au scénario incohérent et au titre français stupide (il n'est pas question de zombie mais d'un extraterrestre carnassier). C'est lent et poussif, (Ah, cette incroyable scène de fausse noyade tournée au ralenti !). A noter un invraisemblable jeu de cache cache avec notre extraterrestre travesti ! A sauver, la présence de la très mignonne Glory Annen dans plusieurs scènes très déshabillées dont une d'amour lesbien.

La montagne du Dieu cannibale  

Un film de Sergio Martino (1978) avec Ursula Andress. Le problème de ce film ce sont ses scènes additionnelles qui n'apportent rien à l'histoire, certaines relèvent de la cruauté animale et sont difficilement soutenables, d'autres sont totalement incongrues à l'instar de la scène de zoophilie simulée. Mais si on les enlève il reste une petite série B qui tient assez bien la route, qui bénéficie du charme de la très belle Ursula Andress et de l'attrait de magnifiques décors naturels

Halloween (la nuit des masques)

Un film de John Carpenter (1978) : Le seul reproche qu'on puisse faire à ce film est qu'il est fauché, mais ça ne l'empêche pas d'être excellent. C'est un film d'angoisse. D'angoisse pas d'horreur ! Le scénario est volontairement simpliste et linéaire, Donald Pleasance n'a pas grand chose à faire. Côté actrice si Jamie Lee Curtis se débrouille bien, mais elle est supplantée par Nancy Loomis  et par la sublime Kyle Richards (la tante de Paris Hilton). La musique envoûtante, composée par le réalisateur contribue à créer un étrange climat. C'est vraiment très bon, ceux qui disent que le film a vieilli s'attendaient sans doute à autre chose car les très bons films ne vieillissent jamais.

Grease  

Un film de Randal Kleiser (1978) avec John Travolta et Olivia Newton-Jones. Il est tentant de faire la comparaison avec "la fièvre du samedi soir", et le seul avantage de ce présent film est sa chorégraphie. Sinon côté interprétation, ça ressemble même si Oliva Newton-Jones parait extrêmement frêle pour ce rôle, la bluette est moins improbable mais tout aussi insipide, les personnages n'ont aucune consistance, c'est très niais.

Les bronzés  

Un film de Patrice Leconte (1978) tiré de la pièce du Splendid "Amour, Coquillages et Crustacés" avec Michel Blanc, Marie-Anne Chazel, Christian Clavier, Gérard Jugnot, Josiane Balasko, Thierry Lhermitte, Dominique Lavanant... Excusez du peu ! On passe un bon moment, mais ce n'est qu'un film d'acteur la mise en scène paraissant inexistante. (De plus la morale finale genre "si on arrêtait nos conneries" dénote un peu.)

Superman

Un film de Richard Donner (1978) avec Christopher Reeves, Margot Kinder, Gene Hackman, Valérie Perrine, Marlon Brando. Le film ne démarre vraiment qu'au bout de 50 minutes, il faut se farcir auparavant le prélude sur la planète Kripton, tissu de niaiseries effarantes avec un Brando effroyablement mauvais, puis l'arrivé du bébé superman sur Terre, (bof !) et enfin le dialogue de superman avec l'ombre de papa. (une vraie purge !). Ensuite ça devient (un peu) amusant à défaut d'être intéressant. Margot Kidder est toujours bien agréable à regarder jouer (mais la regarder voler pendant dix minutes avec Superman, quel intérêt ?), le trio de malfrat est plutôt rigolo avec une Valérie Perrine fort sexy et un Gene Hackman allumé. Quant au scénario il est carrément débile. Un film terriblement surestimé et pas très passionnant.

Les yeux de Laura Mars

Un film de Irvin Kershner (1978) sur une scénario de John Carpenter avec Faye Dunaway. Un giallo à l'américaine. avec de très bonnes choses, d'abord la magnifique prestation de Faye Dunaway, une description très glamour des milieux de la mode new-yorkais (avec cette incroyable scène de prise de vue tournée à Colombus Circle), une dénonciation de l'Amérique puritaine et des journalistes fouilles merde. Tout cela vogue sur une trame policière teintée de paranormal, dont la vision est loin d'être inintéressante, mais qui au final se révèle extrêmement décevante quant à son dénouement d'une absurdité totale.

L'invasion des profanateurs

Un film de Philip Kaufman (1978). Une adaptation (la seconde) du roman de Jack Finley. Ça aurait pu être très bien, mais beaucoup de choses ne vont pas. Au niveau des acteurs, si Brooke Adams est excellente, si Veronica Cartwright et Jeff Goldblum sont bons, il n'en est pas de même pour Leonard Minoy (qui n'arrive pas à se débarrasser de l'image de monsieur Spock) ni de Donald Sutherland, énervant au possible, auquel on fait jouer un personnage intègre, (limite redresseur de torts) qui comprend tout avant les autres à ce point que ça en devient de la suffisance. De plus le scénario souffre de graves lacunes d'explications, et de certaines incohérences et on a parfois l'impression que le film se traîne. Ce laisse voir… pour ce qu'il aurait pu être… et pour les quelques rares bonnes scènes.

Piranhas

Un film de Joe Dante (1978). Cette série B produite par Roger Corman n'est pas mal du tout malgré quelques bêtises (la gamine trouillarde qui joue les héroïnes). Le pitch est original et les scénaristes l'ont (un peu) politisé plutôt intelligemment. On ne s'ennuie pas une seconde. L'interprétation est correcte avec une Heather Menzies absolument craquante et la présence de Barbara Steele qui joue la méchante de service et l'impayable Dick Miller (la petite boutique des horreurs). Il y a une bonne dose d'humour et de dérision mais sans que ça n'envahisse le film. Les scènes d'épouvante sont très bien amenées puisqu'il suffit que quelqu'un ait les pieds dans l'eau pour que la tension s'installe. L'assez bon remake d'Alexandre Aja (2010) s'il surpasse le film de Dante par ses côtés gore et sexy, est néanmoins globalement inférieur à cette première version.

La grande attaque du train d'or

Un film de Michael Crichton (1978) avec Sean Connery et Donald Sutherland. Un petit bijou d'élégance et d'efficacité. Crichton nous concocte une mécanique parfaitement huilée emmené par une distribution éclatante, non seulement Connery et Sutherland sont au top mais la présence sulfureuse de Lesley-Anne Down éclaire le film. Le scénario à l'intelligence de très bien contextualiser l'action dans l'époque victorienne en y évoquant sans aucun manichéisme les différence des classes (la scène de la pendaison fait à ce propos froid dans le dos). Le ton est léger et le film est parsemé de temps à autres d'allusions sexuelles tout à fait réjouissantes. A la fin le réalisateur tient à nous rappeler que tout ça n'est que du cinéma ! Oui mais quel cinéma ! Bref on passe un excellent moment avec ce film passionnant, intelligent… et délicieusement immoral.

Furie

Un film de Brian de Palma avec Kirk Douglas (1978). Dès les début on se demande ce que l'on regarde, sur une plage Douglas fait joujou avec son kéké patibulaire de rejeton, et vlatipa qu'arrive tout un commando de mecs en keffieh qui dégomme tout le monde. Puis saut temporel, Douglas est aux states, il est poursuivi par tout le monde et fait le zouave sur les toits en slip petit bateau. On croit alors à un film parodique, mais ce n'est pas ça du tout. Le film se met ensuite à ronronner en mode parapsychologique et espionnage, sans jamais vraiment passionner. Coincé chronologiquement entre ces deux chefs d'œuvres que sont Carrie et Pulsion, il faut bien admettre qu'on est ici deux étages en dessous, la faute à un scénario pas toujours explicite et à une tension dramatique très faible. Cela reste néanmoins acceptable en raison d'une réalisation brillante, d'une direction d'acteurs impeccable et de quelques séances burlesques qui nous réveillent à l'instar de Douglas en slip, de la Grande roue en folie ou de l'évasion de Amy Irving

Meurtre au 43ème étage

Un téléfilm de John Carpenter (1978) avec Lauren Hutton et Adrienne Barbeau. Un thriller angoissant plutôt bien foutu avec une Lauren Hutton absolument fabuleuse dans le rôle. C'est inquiétant et angoissant à souhait et on passe un bon moment. On regrettera juste la grosse facilité de scénario à la fin (la découverte de l'identité du maniaque) .

La cage aux folles

Un film d'Edouard Molinaro (1978). C'est d'abord un numéro d'acteurs et il faut bien admettre qu'il est particulièrement réussi. Ugo Tognazzi et Michel Serrault jouant dans des registres différents sont remarquables. Il y a beaucoup de répliques et de gags désopilants et le scénario est plutôt bien vu (même si on pourra regretter que le personnage de gros réac joué par Galabru s'en sorte plutôt bien.) Par ailleurs ceux qui poussent des hurlements au titre que le film se moquerait des homosexuels et des travestis, n'ont rien compris au film. Il est d'ailleurs vain d'invoquer une communauté homosexuelle qui n'existe que chez ceux qui l'autoproclament, en réalité l'homosexualité recouvre une myriade de comportements différents. Le film ne fait qu'illustrer l'un d'entre eux avec bien plus de tact et de respect qu'une vision trop superficielle pourrait le supposer.

Robert et Robert

Un film de Claude Lelouch (1978) avec Charles Denner, Jacques Villeret, Jean-Claude Brialy. Un bon sujet traité de façon très originale. C'est d'abord un film d'acteurs, avec un Brialy dans un rôle cynique qui lui sied à merveille, Denner qui en fait sans doute un peu trop et Villeret dont ne s'aperçoit pas de suite qu'il est tout simplement magistral. Mais c'est aussi très bien réalisé (la scène du bal est fabuleuse) L'humour est bien présent avec en morceaux d'anthologie Chabadabada chanté en arabe et le numéro de Villeret à la fin du banquet. Dommage que quelques scènes soient un peu poussives voire ratées (comme la séquence de l'horoscope), mais ça reste très bon.

Les liens de sang

Un film de Claude Chabrol (1978) avec Donald Sutherland, Donald Pleasence, David Hemmings. Non tout n'est pas nul dans ce film, les trois acteurs anglo-saxons sont bons et nous avons en filigrane une critique des méthodes policières (pourquoi chercher un délinquant sexuel récidiviste ?) Mais à part ça, les acteurs français font pitié, notamment Laurent Mallet et l'actrice qui joue Patricia, Lisa Langlois a du mal à s'imposer malgré un très joli sourire. Le scénario est mauvais, peu crédible, mal construit et ne sait pas accrocher le spectateur, certains dialogues manquent de spontanéité, ajoutons y quelques scènes inutiles (sans doute pour donner de la place à Stéphane Audran) et la balance va pencher irrémédiablement du mauvais côté

Violette Noziere

Un film de Claude Chabrol (1978) avec Isabelle Huppert, Jean Carmet, Stéphane Audran. Ça met un temps fou à démarrer, ça se traîne et le montage est extrêmement confus. Le réalisateur se garde bien de prendre partie dans cette affaire confuse et controversée, choix respectable mais qui ne milite pas en faveur de la clarté du propos. Le film est partiellement sauvé par une interprétation exceptionnelle des premiers rôles, dominée par une Isabelle Huppert habité par son personnage, Jean Carmet est également remarquable, Audran aussi mais peut-être un ton en dessous. En revanche les seconds rôles c'est pas vraiment ça ! Un film surévalué d'un réalisateur décidément très inégal

Intérieurs

Un film de Woody Allen (1978) avec Diane Keaton. Vérifie le postulat selon lequel même les plus grands peuvent se planter. Ici on Woody veut faire dans le "sérieux", et pourquoi donc, on se le demande un peu ? L'humour et la fantaisie n'ont jamais, bien au contraire, altéré la pertinence d'un propos. Résultat, on ne se raccroche à rien dans cette histoire inintéressante, déprimante et ennuyeuse.

Les maîtresses (je crie, je jouis - Voluptés secrètes)

Un film de Burd Tranbaree (1978) avec Karine Gambier, Erika Cool, Liliane Lemieuvre, Mariane Fournier, Richard Allan, Guy Royer. Un scénario minimaliste, une post synchronisation médiocre, mais du beau monde, une réalisation assez soignée et une final de folie (une partouze avec sept femmes et deux hommes pendant trente minutes)

La zizanie

Un film de Clause Zidi (1978) avec Louis de Funès et Annie Girardot. Un film à vocation comique dans lequel les gags tombent tous à plat (et avec quelle lourdeur) est un film raté. Ajoutons à cela que Girardot paraît à peine concernée par le rôle qu'on lui fait jouer. Pourtant il est possible de prendre un très léger plaisir coupable à la vision de cet incroyable bordel quasi surréaliste qu'il n'a pas dû être évident à orchestrer.

Fedora

Un film de Billy Wilder (1978) avec Marthe Keller et William Holden. On peut préférer Wilder dans des sujets plus légers, on se demande d'ailleurs au début dans quoi il nous embarque avant de se laisser emporter par ce style si raffiné, un peu thriller, un peu drame, film sur le folie, l'auteur nous embarque sur une vision cauchemardesque de l'envers du star système. C'est bien fait, bien interprété, c'est du Billy Wilder, ça se déguste.

L'Horoscope

Un film de Jean Girault (1978). Le problème de ce film ce sont les deux acteurs principaux mauvais comme il n'est pas permis et très peu dirigé. Dommage parce que le casting féminin (Evelyne Buyle et France Dougnac) était sympathique. Notons les apparitions d'Alice Sapritch (bof) de Michel Galabru et Georges Descrières (tous deux excellents) et de la sémillante Katia Tchenko, ici malheureusement sous-exploitée. Le scénario vire rapidement au grand n'importe quoi, il y a malgré la médiocrité ambiante une très bonne scène dans l'église (le second mariage). Ça peut donc se regarder un soir de pluie. Le réalisateur conclue le film avec trois scènes, une excellente et inattendue, une gnangnan, et une dernière bien beauf ! C'est plus un film gâché qu'un film raté. Notons que ce film tardif de Girault fit un bide public, il est pourtant bien meilleur que "la soupe aux choux"

Têtes vides cherchent coffre plein

Un film de William Friedkin (1978) avec Peter Falk. C'est pas mal, mais ça aurait pu être bien mieux si le film n'avait pas été monté n'importe comment. On a des ellipses incompréhensibles, on passe du coq à l'âne et on ne comprend pas l'utilité de certaines scènes, Sinon la reconstitution du Boston des années 30-40 dans les tons bistres est assez bluffante, c'est léger et teinté d'humour, et puis Peter Falk y est très bon

La chambre verte

Un film de François Truffaut (1978) avec François Truffaut et Nathalie Baye. J'adore les films de François Truffaut, mais ici il faut bien avouer qu'on est en pleine catastrophe avec une film indéfendable. Déjà le sujet n'a absolument rien de passionnant (en plus d'être déprimant) mais Truffaut y joue comme une patate, les dialogues sont aussi naturels que ceux d'un discours de remises des prix. Il y a un gosse tête à claques qui ne sert à rien et la palme du ridicule peut sans doute être attribuée à la scène chez le sculpteur. Bref comme dit l'autre tout le monde a le droit de se planter, mais sur ce coup il a fait fort. A sauver éventuellement ! le sourire de Nathalie Baye.

La Grande Cuisine

Un film de Ted Kotcheff (1978) avec Jacqueline Bisset. On appréciera la floppé de guest-stars françaises : Philippe Noiret, Jean Rochefort, Jean-Pierre Cassel, Jacques Balutin, et même l'inquiétant Daniel Emilfork. L'atout principal du film est tout même Jacqueline Bisset irrésistible de charme, sinon ben on s'ennuie pas, c'est assez inventif, malgré quelques lourdeurs (le combat entre Rochefort et Cassel est ridicule), en revanche on appréciera le gag anti-végétarien du début (qui aujourd'hui ce serait considéré comme politiquement incorrecte, triste époque) mais dans l'ensemble on passe un bon petit moment.

Le beaujolais nouveau est arrivé

Un film de Jean-Luc Voulfow (1978) avec Jean Carmet,  Michel Galabru, Pierre Mondy. Mais comment un tel film a-t-il peu voir le jour ? Il n'y a rien, l'humour ne fonctionne jamais, d'ailleurs rien ne fonctionne, les comédiens sont en roue libre, les dialogues sont consternants, le réalisateur a cru qu'il suffisait d'ajouter quelques carambolages pour donner du tonus à son film. Quelle drôle d'idée !

Je suis à prendre

Un film de Francis Leroi (1978) avec Brigitte Lahaie, Karine Gambier.  Brigitte Lahaie le considère comme son meilleur film, il faut bien dire que la réalisation est extrêmement soignée, que nous avons là une belle photo et que les scènes chaudes sont montrées sans vulgarité. Les scènes entre Lahaie et Karine Gambier sont tout simplement sublimes. Robert Leray crée la surprise en jouant les hardeurs à 70 ans. Cependant un brin d'humour n'aurait pas desservi le film !

Je suis timide mais je me soigne

Un film de Pierre Richard (1978) avec Pierre Richard, Aldo Maccione, Mimi Coutelier. Ce n'est pas un film mais une succession de sketchs, le seul qui soit parfaitement maitrisé étant celui de la camionneuse avec une fabuleuse Catherine Lachens. Le reste est lourd, parfois interminable, voire ennuyeux malgré quelques bons acteurs comme Jacques François toujours aussi pince sans rire. On se serait très bien passé de la publicité pour Rivoire et Carret et on aurait aimé voir la ravissante Mimi Coutelier autrement qu'en potiche. Jean Jacques Annaud a participé au scénario, il n'est pas forcément responsable de la catastrophe, sur le papier, ça pouvait être pas mal….

Les zizis en folie

Un film de Jean-Claude Roy (1978) avec Dominique Aveline, Alban Ceray. Du pur délire sans prise de tête, personne ne se prend au sérieux dans cette farce bucolique censé se passer à Bitenbois, et où réside une Bérénice de Touffenlair qui se croie au théâtre. Ajoutons-y un pharmacien qui confond ses flacons et qui au lieu et place d'aphrodisiaques délivre des adoucissants qui jouent de la musique, et quelques jeunes filles bien délurées qui sautent sur tout ce qui bouge, vous aurez une idée de l'ambiance. Et comme ne le disait pas Lao Tseu :"Un porno où l'on ne se sert pas de l'avance rapide est un bon porno"

Voyage au bout de l'enfer

Un film de Michael Cimino (1978) avec Robert deNiro, Christopher Walken, Meryl Streep. L'idée de prendre son temps pour nous présenter les protagonistes est plutôt judicieuse. Le problème c'est que ça ne fonctionne pas. Certes c'est bien filmé, mais à part nous présenter une bande de beaufs soiffards à travers une interminable scène de mariage on apprend pas grand-chose sur les personnages. En plus il faut se farcir une séance de chasse (on n'en comprend qu'à la fin le symbolisme, tu parles !) Arrive ensuite le Vietnam, et la Cimino qui avait oublié le sens de l'éclipse dans le prologue se rattrape à tel point qu'on ne comprend pas comment les scènes s'articulent entre-elles, certes la scène de la roulette a de la gueule, mais bon… Sinon si vous avez compris pourquoi et comment Walken se fait embrigader dans ce jeu clandestin merci de me prévenir parce que ce n'est pas clair du tout. Le retour au pays aurait pu être intéressant, on devine d'ailleurs que le sujet est là ! Mais non, ça piétine, et DeNiro s'en va récuperer Walken. Alors là c'est le pompon, comment fait-il pour survivre ? Statistiquement à partir du 6ème jeu une personne qui joue à la roulette russe ne peut survivre, or il fait ça tous les jours ! Alors il triche ? Mais alors pourquoi meurt-il à la fin ? Et de Niro qui accepte de jouer sa vie rien que pour ramener son pote ? Beaucoup ont relevé cette facilité de scénario, mais ceux qui aiment le film ont décrété que ce n'était pas grave. Je sais bien que le cinéma peut tout se permettre, mais il y a des limites tout de même ! Bon, bref j'ai pas aimé. PS : on me souffle que la "grande amitié" de DeNiro pour Walken serait en fait de l'homosexualité, une grille de lecture intéressante mais bien camouflée.

La rabatteuse

Un film de Bud tranbaree (Claude Bernard-Aubert 1978) avec Brigitte Lahaie, Karine Gambier, Barbara Moose, Danielle Troger. Voir Lahaie et Gambier dans une même scène est déjà un plaisir rare. Les filles sont ici plus belles les unes que les autres, Barbara Moose, Danielle Troger il faudrait les citer toutes et comme d'habitude le réal soigne ses plans et ne triche pas, on a aussi droit à quelque pratiques "alternatives". Un peu plus d'humour et de décontraction auraient été cependant les bienvenus, non pas que le film en soit dépourvu, mais il manque cette folie qui fit le charme de tant de film X de cette époque

Chaussette surprise

Un film de Jean-François Davy (1978) avec Bernard Haller, Bernadette Lafont, Anna Karina, Michel Galabru, Rufus. Une distribution de folie pour un film complètement foutraque et burlesque où après tout peut arriver, Galabru en symbiose avec son téléviseur, Le Coq qui joue au train électrique à l'hopital, Anna Karina et Bernadette Lafont qui jouent aux épouses allumées, et surtout Bernard Haller qui domine tout le monde, avec une classe, un talent et une fantaisie qui fait plaisir à voir. On est plus près d'Helzapoppin's que de l'Année dernière à Marienbad mais on ne va s'en plaindre !

Ils sont fous ces sorciers

Un film de Georges Lautner (1978) avec Jean Lefebvre, Daniel Ceccaldi, Julien Guiomar. Nanar ou navet ? Peu importe, c'est mauvais et indéfendable. Toute la partie tournée à l'Ile Maurice n'est qu'un tissu éhonté de placements de produits sans doute sponsorisé par l'office du tourisme mauritien, cela ajouté aux guignoleries insupportables d'Henri Guybet en font un produit à la limite du supportable. La partie parisienne est mieux en raison de trois éléments, la présence de Catherine Lachens, remarquable actrice à côté de laquelle le pauvre Lefebvre achève de se ridiculiser, le numéro de Guiomar qui s'amuse comme un fou, et le très court passage érotique avec Dominique Vallée

Brigade antimafia

Un film de Bruno Corbucci (1978) avec Tomas Milian et Eli Wallach. La scène d'ouverture est vraiment excellente, mais c'est bien la seule, la faute à un scénario peu inspiré et qui ne passionne guère. Coté acteur Eli Wallach en service minimum déçoit, mais la prestation de la surprenante  Margherita Fumero reste amusante. Tout cela est assez moyen.

Comment perdre sa femme et trouver une maîtresse

Un film de Pasquale Festa Campanile (1978) avec Barbara Bouchet. S'il y a des comédies qui font juste sourire, celle-ci réussit à nous faire éclater de rire grâce à des gags bien amenés, c'est déjà un bon point, d'autant que l'humour emprunte ici ses recettes au répertoire burlesque. si on y ajoute le charme fou de ces dames et en particulier celui, irrésistible de la belle Barbara Bouchet, on est comblé. Peut-être quelques petites faiblesses avec notamment les épisodes en ski, mais ce n'est pas bien grave, et puis la femme de l'aubergiste qui relativise sa coucherie avec Alberto, quelque leçon de vie !

Patrick

Un film australien de Richard Franklin (1978). Un film qui ne ressemble à aucun autre, ça devient rare. Rare par le thème abordé (du moins de cette façon) mais aussi par la façon de filmer (beaucoup de plans américains, une caméra très mobile, dans un quasi huis-clos  Et puis le cinéma australien ne s'embarrasse pas de fausse pudeur, il appelle un chat un chat. La montée de la tension est particulièrement bien gérée offrant son lot de surprises et de rebondissements . L'actrice principale, Susan Penhaligon, est très mignonne et joue parfaitement son rôle. Les personnages de l'infirmière en chef (quelle teigne celle-ci) et du docteur sont bien écrits. Un scénario original, une réalisation soignée, que du bonheur !

Starcrash : Le Choc des étoiles

Un film de Luigi Cozzi (1978), avec Caroline Munro, Christopher Plummer, David Hasselhoff. Il y a deux façons de voir et de juger ce film. On peut bien sûr de gausser de la réalisation paresseuse et du jeu d'acteur approximatif, mais critiquer les effets spéciaux et les maquettes est moins de mise car si ça craint de ce côté-là c'est uniquement en raison du budget. Toujours est-il que ceux qui auront cette démarche, tout contrits de ne pas se trouver devant un Kubrick vont démolir le film. L'autre façon est de prendre et de juger le film pour ce qu'il est, un nanar complètement assumé, et d'ailleurs comment un film que l'on regarde jusqu'au bout pourrait-il être nul ? Alors c'est vrai l'interprétation laisse à désirer, mais regarde-t-on la splendide Caroline Munro pour son interprétation ? Hasselhoff est ridicule mais c'est ce qui fait son charme, quant à Plumer il a une de ce expression, il a dû se prendre vraiment pour l'empereur de la galaxie. Le robot est tordant, et les petits coquins auront reconnu Nadia Cassini dans le rôle de la reine des amazones. On remarquera au passage le clin d'œil à Ray Harryhausen avec les robots samouraïs et on ne manquera pas d'apprécier la musique de John Barry. La seule ombre au tableau est le final exagérement long, sinon nous avons là du bon cinéma bis. Merci Caroline Munro !

L'Été de la peur

Un téléfilm de Wes Craven (1978) avec Linda Blair et Lee Purcell. Ça a beaucoup de mal à démarrer, ensuite ça avance sans se presser, on comprend vite ce qui se passe ce qui fait que ça tue le suspense, on regarde donc jusqu'au bout d'un œil distrait. Coté interprétation Linda Blair passe à assez bien ses parents aussi, mais la vraie vedette est la jolie Lee Purcell qu'on ne verra pas beaucoup au cinéma (dommage) En revanche les deux jeunes gens jouent comme des patates et on les confond. La réalisation est minimaliste, le scénario bourré de facilités (comme le prof qui a justement les bouquins qu'il faut dans son coffre de voiture…) Moyen de chez moyen.

Dernier Amour

Un film de Dino Risi (1978) avec Ugo Tognazzi, Ornella Muti, Mario Del Monaco, Venantino Venantini. Quel talent ce Dino Risi, pendant une heure il nous décrit la vie pathétique des pensionnaires d'un asile de vieux sans jamais un seul moment tomber dans la pleurnicherie. Le jeu de chat et de souris que se livre Ugo Tognazzi (prestation extraordinaire) et Ornella Muti (toute en beauté) est montré de façon intelligente sans tomber ni dans le mélodrame ni dans le bisounours, le personnage de Tognazzi est particulièrement bien écrit, hâbleur, colérique mais brave homme, et Ornella couche pour réussir… à l'époque ça ne choquait pas. Un film magnifique !

The playbirds

Un film de Willy Roe (1978) avec Mary Millington. C'est un nudie est c'est en tant que tel q'il convient de le juger et le noter. Le cahier des charges impose donc la présence de jolies fille dénudées et on peut dire qu'ici nous sommes servis notamment par la présence de la délicieuse Mary Millington (hélas décédée à 33 ans) C'est frais, sexy et bien photographié. Les scénaristes, ont enrobés tout ça dans une histoire de sérial killer assez nébuleuse, mais dans laquelle les croisés anti-porno en prennent pour leur grade.

Mort sur le Nil

Un film de John Guillermin (1978) avec Peter Ustinov, Mia Farrow, David Niven, Lois Chiles, Bette Davis, Jane Birkin… Un petit bijou. Bien sûr les esprits chagrins pourront toujours ergoter, en critiquer les facilités de scénario voire les bavardages ou les apartés. Mais tout cela est inhérent au genre, c'est de l'Agatha Christie et c'est du cinéma, seul le résultat compte et le fait est qu'on ne s'ennuie jamais, qu'on se passionne et qu'on est happé par le récit qui jamais ne prend un ton morgue, mais reste léger malgré le propos. La réalisation est tout à fait correcte, John Guillermin n'a rien d'un manchot, les images sont magnifiques, pour ce qui est de la distribution, Ustinov et Niven sont au top, quant à ces dames, elles sont toutes magnifiquement dirigées. Il faut bien parler de l'histoire même si le mérite principal en revient à Agatha Christie, il faut bien avouer que c'est du grand art jusqu'à la conclusion. De l'Agatha Christie, avons-nous dit, encore fallait-il que Guillermin parvienne à nous faire partager le plaisir de vivre ce récit à l'instar du livre, Force est de constate qu'il y est parvenu et avec talent.

Tendre Poulet

Un film de Philippe de Broca (1978) avec Annie Girardot, Philippe Noiret, Catherine Alric, Hubert Deschamps, Paulette Dubost, Guy Marchand, Simone Renant, Georges Wilson, Monique Tarbès. Tout pétille dans ce film aussi bien la réalisation que le personnage joué par Annie Girardot. On ne s'ennuie pas une seconde et cette alternance entre romance et enquête policière est particulièrement bien dosée. Pourtant le film n'est pas sans défaut, au début on a très peur avec cette scène d'amphithéâtre grotesque avant que film trouve son rythme, et puis certains dialogues d'Audiard sont trop écrits (une habitude chez lui). Mais le positif l'emporte largement grâce au couple vedette mais aussi aux seconds rôles, dont celui attribué à la sémillante et trop rare Catherine Alric, et puis il y a Marchand, Deschamps (dont on ne saura jamais les motivations, mais qu'importe) Paulette Dubost et son éternel sourire, sans oublier Monique Tarbès en impayable dame pipi. Un bon moment de cinéma.

L'arrière-train sifflera trois fois 

, Un film de Jean-Marie Pallardy (1978 - titre original : Lucky Lucky et les Daltines) avec Alice Arno, Willeke van Amelrooy, Jean-Marie Pallardy, Vera Valmont, Patricia Mionnet, Martine Azencot, Gilda Arancio, Joëlle Cœur... ll s'agit d'un western érotico comique (il n'y a pas de scènes pornos) : Dans une ville de l'Ouest, Lulu, l'unique pensionnaire du bordel local (la magnifique Alice Arno) se coince l'arrière train pendant un trio et se retrouve en arrêt de travail. Le nouveau propriétaire des lieux John Keykett (Jean-Marie Pallardy) décide donc pour la remplacer d'aller chercher les 3 Daltines (Patricia Mionnet, Martine Azencot, Gilda Arancio,). Mais Maureen O'Lala, (Willeke van Amelrooy) institutrice du village et Vera Vamont, présidente d'une ligue de vertu vont essayer de contrer ce projet... en vain ! Soyons clair, ça ne se prend jamais au sérieux et tout cela est prétexte à nous montrer des ébats avec des filles superbes. Mais les scènes non érotiques sont plaisantes et le réalisateur prend nettement parti dans cette farce, en défendant de façon très nette le droit à la prostitution contre les ligues de vertus (dont il dénonce l'hypocrisie). J'entend derrière quelqu'un me dire que le film a certains côtés machos... ben oui, c'est un western...

 

1895-1949 - 1950-1967 - 1968-1977 - 1978-1989 - 1990-2002 - 2003-2010 - 2011-2024 - Séries
 


excellent
Très bon
assez bon, pas si mal
bof...
mauvais
nul