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Page mise à jour le 12/11/2024 |
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Bonnie and Clyde
Un film d'Arthur Penn (1967) avec Faye Dunaway, Warren Beatty, Gene Hackman. Le film commence dans un tourbillon de sensualité, (Faye Dunaway n'a jamais été aussi belle) et ça y est on est scotché. Au-delà du récit au premier degré, au demeurant intéressant et bourré de qualité, il n'est pas interdit d'en faire une lecture psychanalytique, Clyde trouvant dans le maniement des armes à feu un substitut à son impuissance sexuelle, et Bonnie développant ce qu'on appelle de l'hybristophile, autrement dit la recherche de partenaires hors la loi au sens juridique et moral du terme, ou encore C. W. qui recherche un père digne de ce nom ! La lecture sociale est également intéressante et le film n'a besoin que de petites touches pour la montrer (la rencontre avec la famille expulsée au début, ou le hold-up pendant lequel Clyde demande à un type : c'est à vous ou à la banque ?). Bonnie et Clyde ne sont pas de psychopathes, les morts sont liées au risques du métier, ils ne volent qu'aux riches. Les gens ont toujours aimé ces voyous qui ont un côté Robin des Bois, peut-on leur donner tort ? Réalisation parfaite, images magnifiques, interprétation remarquable, second rôles intéressants, un peu d'humour (Ah, la tronche de Gene Wilder !), chef d'œuvre !
La reine des Vikings
Un film de Don Chaffey (1967) avec Carita. Un film très sombre, traitant de l'impossible art du compromis en politique, des jeux de pouvoirs, du fanatisme religieux, des dérives du colonialisme mais en même temps sans angélisme vis-à-vis des populations colonisées. Une optique assez rare pour ce genre de film. La réalisation est correcte, sans plus, mais le travail de la seconde équipe est intéressant, tout en restant très série B (c'est du Hammer film). On passera sur quelques incongruités genre, le dieu des druides qui s'appelle "Zeus" ou le fait qu'il n'y ait aucun viking dans ce film. La finlandaise Carita est tout à fait charmante. Surprenant et intéressant !
Casino royale
Un film de John Huston et Val Guest (1967) avec Ursula Andress, David Niven et Peters Sellers. Ce film qui vaut bien mieux que sa réputation négative est tout de même un joyeux bordel. Il est vrai que l'intrigue est incompréhensible et ce n'est sans doute qu'en partie volontaire, beaucoup de gags tombent à plat, et il faut bien connaître les premiers James Bond pour en apprécier le côté parodique. On appréciera cependant la qualité de la distribution féminine (Ursula Andress en tête, absolument fabuleuse), Orson Welles en guest star mégalo (les prestations des autres guest stars, Woody Allen et Belmondo étant faibles) et surtout le délire final qui à lui seul sauve le film.
On ne vit que deux fois
Un film de Lewis Gilbert (1967) avec Sean Connery. Ou James Bond au Japon ! On va dire que ça se regarde sans déplaisir, mais c'est pas trop passionnant. La bataille en hélicoptère n'offre aucune surprise, Donald Pleasance y est à peine visible quant à la dernière scène qui constitue le clou du film elle nous réveille un peu de l'ennui malgré sa dose de clichés, (les morts qui dégringolent en boucle dans le vide en écartant les bras). On sent pas mal la fatigue.
Tony Rome est dangereux
Un film de Gordon Douglas (1967) avec Frank Sinatra. Une intrigue policière qui tourne assez vite à l'embrouillamini et dont on finit par s'en ficher royalement. Reste l'ambiance avec un Sinatra qui a fait beaucoup mieux mais qui campe un personnage complétement atypique et assez attachant pour que l'on regarde le film (à défaut de le suivre), Le reste du casting, hormis la superbe Jill St John ! (Whaouh ! Attention pour les zooms sur son postérieur), ne vaut pas tripette. S'il est clair que Frank Sinatra a d'abord cherché à se faire plaisir, le résultat reste assez moyen.
Le voleur
Un film de Louis Malle avec Jean Paul Belmondo. (1967) Beaucoup de bonnes choses dans ce film, d'abord une reconstitution historique soignée et un soin méticuleux apporté aux décors et aux costumes, une interprétation très classieuse de Belmondo, une satyre sociale très présente, des jolies femmes, des seconds rôles bien dirigés, et puis c'est intéressant de suivre Belmondo dans son mode opératoire et dans le milieux des voleurs de haute voltige. Malheureusement le film a aussi ses défauts, sa longueur (120 minutes) ne se justifie pas, la seconde heure accumulant les redites et s'encombrant de dialogues interminables et peu nécessaires.
Le bal de vampires
Un film de Roman Polanski (1967) avec Jack MacGowran, Shron Tate et Roman Polanski. Il est des films qui sont comme des albums de Tintin, on a beau les connaître par cœur, on y renvient sans cesse et on y découvre toujours de nouveaux trésors. Parodie comique extravagante en forme d'hommage aux films de la Hammer, le mythe du film de vampires y est complètement transgressé (les vampires peuvent être gays ou juifs... et gagner la partie). l'interprétation est remarquable avec un Jack MacGowran complètement barré, une Sharon Tate resplendissante de beauté, Ferdy Mayne très classe dans le rôle du comte Von Krolock (il faudrait citer tout le monde...). Signalons aussi la maîtrise de la mise en scène, la beauté des décors, la musique foldingue et certaines scènes d'anthologie dont le fameux bal. Un chef d'œuvre qui décevra ceux qui ne cherchent que de l'effroi car cela n'a jamais été le but du film ! PS : Il est intéressant de jeter un coup d'œil sur la galerie de tableaux qui orne le château du comte, on y découvre le portrait anonyme de Richard III d'Angleterre, mais surtout un tableau parfois considéré comme l'un des plus laids du monde (volontairement) : "Vieille femme grotesque ou La Duchesse laide" peint vers 1513 par Quentin Massys.
Belle de jour
Un film de Luis Buñuel (1967) avec Catherine Deneuve, Geneviève Page, Françoise Fabian, Macha Merill, Pierre Clémenti et la participation de Francis Blanche. Film magnifique dans lequel Catherine Deneuve n'a jamais été aussi belle. Comme d'habitude Buñuel ne fait pas de film pour "juger" mais pour montrer, pour interroger et pour déranger nos certitudes. A la servante du bordel qui lance à Deneuve "ça ne doit pas être drôle tous les jours", celle-ci répond avec un sourire désarmant "Qu'est-ce que vous en savez ?" Sinon, et n'en déplaise aux ultra féministes, le fantasme féminin de la prostituée ça existe, les fantasmes de soumission ça existe aussi, Le film (adapté d'un roman de J. Kessel) n'a donc rien d'abracadabrant. La beauté des images, les scènes oniriques, le cadrage (Ah, les plans de pieds buñueliens !) l'ambiance du mini bordel, le jeu des acteurs, les ruptures de ton (parfois plutôt grave, parfois plutôt léger) tout concourt au chef d'œuvre. A noter que le film contient un private joke, à un moment Geneviève Page parlant de Deneuve dit d'elle, "c'est une perle", je vous invite à en consulter la définition de circonstance dans votre dictionnaire de l'argot du sexe. PS : Sinon on ne saura jamais ce qu'il y avait dans la boite du client chinois !
Le lauréat
Un film de Mike Nichols (1967) avec Dustin Hoffman, Anne Bancroft, Katharine Ross. Le film qui pulvérisa le box office à sa sortie à un peu vieilli. Aujourd'hui les femmes couguars ne choquent plus grand monde et les intermèdes musicaux sur la musique de Simon et Garkunkel ont un air suranné,. On pourra regretter aussi le final burlesque (pour ne pas dire grotesque) dans un film dont le ton se veut réaliste. Sinon, la première partie reste grandiose avec un jeu exceptionnel de Dustin Hoffman et d'Anne Bancroft. (en revanche Katharine Ross n'est pas très bonne)
Les douze salopards
Un film de Robert Aldrich (1967) avec Lee Marvin. Le pitch est tellement improbable qu'Aldrich le fait dire dans le film "On doit avoir des généraux qui sont un peu fous". On regarde jusqu'au bout sans doute parce qu'on attend quelque chose qui ne viendra jamais. Après une introduction le film se divise en gros en trois parties. La première partie (l'instruction) est lourde et par moment confuse à l'instar de cette scène où on envoie 8 prostituées dans le baraquement des 12 (pourquoi 8 ?) et qui tombe dans l'ellipse. La seconde (les manœuvres) censée illustrer la rivalité entre Marvin et Ryan tourne à la pantalonnade. La troisième est plus intéressante, car enfin c'est de l'action et c'est bien fait, sauf que c'est idéologiquement douteux : Marvin fait exécuter des prisonniers désarmés et fait enflammer une cave dans laquelle il y a des civils. On a dit qu'Aldrich a voulu justement faire un film antimilitariste et montrer que la guerre n'est jamais propre. Je ne suis pas sûr que tout le monde aura cette lecture, d'autant que l'empathie ne fonctionne qu'avec Marvin. C'est vrai qu'en tant qu'acteur, il se débrouille plutôt bien, ce qui n'est pas le cas de Bronson, insipide, ni de Borgnine qui ne peut s'empêcher de cabotiner. Un film surestimé.
Luke la main froide
Un film de Stuart Rosenberg (1967) avec Paul Newman. Certes Paul Newman est bon (sans être exceptionnel) mais ne parvient pas à sauver pas ce film qui souffre de trop nombreux défauts : Des longueurs insupportables (l'interminable scène avec la maman, la scène des œufs), des ellipses comme s'il en pleuvaient, des personnages secondaires caricaturaux, des mystères (où sont les blacks ?), une ambiance bisounours (aucun vrai méchant parmi les détenus). Seuls points positifs, la scène absurde mais néanmoins plaisante de la laveuse de voiture (du Russ Meyer avant le lettre) et un anticléricalisme de bon aloi. Mais ça ne fait pas le compte
Dracula au Pakistan
Un film de Khwaja Sarfraz (1967). Ce film mérite bien mieux que le mépris avec lequel certains en parlent. Ce film bénéficie d'un bon rythme en alternant des scènes "expressionnistes" avec des scènes "kitchs". Ces dames sont charmantes, et puis au niveau surprises on est servi, ne serait qu'avec la bande son où se mêle des arrangements de Liszt, de Ketelbey, de Rossini, de Bob Azam et de la cucaracha... A noter la scène finale où Dracula se bat comme un chiffonnier avec un chasseur de vampire absolument increvable (ils jouent un peu à cache-cache aussi !). Bref ça ne marquera pas l'histoire du cinéma mais on passe un très bon moment.
Le Point de non-retour
Un film de John Boorman (1967) avec Lee Marvin et Angie Dickinson. Ou comment un réalisateur arrive à nous scotcher sur notre siège avec un scénario somme toute bien faible et très linéaire. C'est que tout est dans la réalisation d'une efficacité redoutable dont même les temps morts nous parlent, et dans un montage génial ou s'interfère des flash-back. Et puis il y a l'interprétation complètement hallucinée de Lee Marvin, et le charme d'Angie Dickinson, tout cela nous concocte un chef d'œuvre du cinéma, un chef d'œuvre intemporel.
Le Samouraï
Un film de Jean-Pierre Melville (1967). Avec Alain Delon. Très bien réalisé, bien interprété (quoique certains seconds rôles…), assez prenant malgré le rythme lent. Cependant la forme ne saurait cacher les multiples invraisemblances et lacunes du scénario (sans parler de la scène finale, incompréhensible)
L'homme à la Ferrari
Un film de Dino Risi (1967). Certes Vittorio Gassman qui incarne un personnage de chique molle somme toute assez classique, et Ann-Margret dans le rôle d'une nymphomane possessive sont parfaits dans ce film qui se laisse regarder sans déplaisir. Pourtant il manque quelque chose, comme si le film se retenait sans cesse sans parvenir à trouver ni son rythme ni son humour. Et puis il y a cette fin qu'on ne comprend pas (Ann- Margret a-t-elle ou non prémédité son départ du train ?). Légère déception dira-t-on.
Play Time
Professionnels pour un massacre
Le Dernier Face à face
Le dimanche de la vie
Gentleman killer
Seule dans la nuit
L'homme en fuite
La mégère apprivoisée
Poker d'as pour Django
Un film de Roberto Montero (1967 ). Après une introduction poussive, le film nous montre la longue et complexe exécution du casse, cette partie est originale et intéressante, la suite n'a hélas aucun intérêt et sombre dans le ridicule. Côté acteurs, excepté celui qui campe le rôle de Mathématicos, c'est assez mauvais. Pas terrible.
Reflet dans un œil d'or
Un film d John Huston (1967) avec Elizabeth Taylor et Malon Brando. Les bonnes intentions et les qualités du film (bonne direction d'acteurs avec une Elizabeth Taylor sublime, bonne photographie) ne peuvent masquer l'ennui qu'il provoque de par sa lenteur, la pauvreté de sa thématique et le personnage exécrable du valet japonais. A sauver une magnifique scène de désarçonnement équestre
Oscar
Un film d'Edouard Molinaro (1967) avec Louis de Funes. Le démarrage ne présage rien de bon, Claude Rich est insupportable et la première scène est interminable. Arrive ensuite la fille qui pleurniche comme une sirène à défaut de savoir jouer. Si on ajoute à cela que de Funès surjoue de façon éhontée, ça fait beaucoup de casseroles. La pièce n'est probablement pas en cause, tout vaudeville possède son potentiel, mais elle est ici transformée en one-man show autour de Funès en roue libre sans qu'aucun second rôle ne parvienne sa "hauteur". Ça devient vite saoulant et ennuyeux. "Jo" et "Le grand restaurant" restent sans doute les meilleurs des De Funes, quand à Oscar, on va dire que c'est pas terrible malgré que Preboist y soit rigolo.
Au feu, les pompiers
Un film de Milos Forman (1967). Le propos est assez iconoclaste puisqu'il nous montre une compagnie de pompiers constituée d'incapables (ils ne sont même pas foutus d'éteindre un incendie). C'est parfois assez lourd et esthétiquement ce n'est pas terrible, mais le propos est plaisant et assez bien maîtrisé.
L'or des pistoleros
Un film de William Graham (1967) avec James Coburn. Bien sûr il y a James Coburn, et puis il y a aussi la belle Margaret Blye et même Joan Blondel qui semble abonnée aux rôles de tenancières de bordel. Sinon c'est poussif, interminable et pas très intéressant, sauf peut-être pour son amoralité affichée dont la couleur est annoncée dès le générique par la voix off : "Fait à ton prochain ce que tu ne veux pas ce qu'il te fasse avant qu'il ne le fasse lui-même."
Le temps des vautours
Un film de Romolo Guerrieri (1967) Un western atypique qui a de la "gueule". C'est bien joué et bien photographié avec une jolie musique. Les personnages ne sont pas manichéistes, mais très complexes dans leurs motivations et leurs comportements. Ce n'est pas si souvent que l'on voit un chasseur de primes en larmes ou une otage atteinte du syndrome de Stockholm. Certains personnages secondaires sont savoureux (Rosetta, Seven dollar). Intéressant surtout dans sa seconde partie et très agréable à visionner. Du bon spaghetti
La mort était au rendez-vous
Un film de Giulio Petroni (1967) avec Lee Van Cleef et John Philip Law. Si le western italien nous a donné un bon paquet de nanars, il nous a donné aussi quelques bonnes pépites (Leone, Corbucci, Solima, Margheriti…) Ce western de Pétroni est de ceux-là, si le thème est simple (comme dans beaucoup de western) son traitement est intéressant, avec une utilisation de la violence dont se souviendra Tarentino, des rebondissements à foison et des rapports entre les personnages plutôt complexes, tout cela est très bien filmé et intéressant. L'interprétation de Van Cleef est un véritable sans faute, John Philip Law parait pour sa part un peu frêle mais ne démérite pas. Quant à la musique d'Enio Moriconne, c'est l'une de ses plus belles.
Mars Needs Women
Un film de Larry Buchanan (1967). Tourné, réalisé et monté avec des bouts de ficelles, doté d'un scénario inepte et d'une interprétation désastreuse, ce film peut se regarder au 3ème degré, on y apprend entre autres que les martiens ont abandonné le port de la cravate depuis 50 ans. Et on y entend un type parler français avec un accent pakistano-moldave. A sauver éventuellement le strip-tease très soft de Miss Bubble Cash !
Trans-Europ-Express
Un film d'Alain Robbe-Grillet (1967) avec Marie-France Pisier et Jean-Louis Trintignant. Après le ratage catastrophique de "l'Immortelle" Robbe-Grillet change de ton avec un récit plus fluide, plus lisible et surtout plus décontracté avec sa part de dérision et d'absurde, puisque l'auteur s'amuse à ridiculiser les codes des films d'espionnage (bien qu'il soit question dans le film de trafic de drogue, mais peu importe). L'érotisme n'est pas oublié grâce à la très belle Marie-France Pisier et le très joli strip-tease final. Très agréable à regarder...
Violence à Jéricho
Un film d'Arnold Laven (1967) avec Dean Martin et Jean Simons. Un western très violent mais souffrant d'un sérieux problème de rythme, avec des scènes intimistes d'intérieurs interminables. Beaucoup de clichés notamment le fameux "j'y vais-t'y, j'y vais t'y pas, j'y vais quand même". Et en fait assez peu de surprises. Sinon celle de voir Dean Martin en méchant, et Jean Simons jouer (superbement) autre chose que la nunuche de service (elle se pochetronne et reçois des baffes). On va dire que ça se regarde… mais sans passion
Du mou dans la gâchette
Un film de Louis Grospierre (1967) avec Bernard Blier, Jean Lefebvre. Il faut être bon public pour regarder cette objet cinématographique qui n'a de film que le nom (mais qui a attiré 500.000 spectateurs !) jusqu'au bout. C'est poussif, c'est bête, mal foutu, sans intérêt ni humour. Blier essaie de sauver les meubles mais n'y parvient pas, Lefebvre fait du mauvais Lefebvre, Michel Serrault nous fait un numéro idiot, Francis Blanche n'a pas la pêche, quant à Corinne Marchand, c'est formidable, parce qu'elle ne fait rien, mais on est content de la voir ! Quant aux lieu de tournage, pour vous filer le bourdon, y'a pas mieux !
La créature invisible (The sorcerers)
Un film de Michael Reeves (1967) avec Boris Karloff. A 80 berges Karloff tient toujours la forme dans ce surprenant film fauché de Michael Reeves mort à 25 ans d'une surdose de médocs. Tout y est original, le traitement, la distribution des rôles, et même la musique très bizarre. La métaphore sur l'ivresse du pouvoir est évidente et traité de façon intelligente, évidement on voit la fin morale arriver à des kilomètres mais ce n'est pas grave. Et remarquons pour l'anecdote, qu'en Angleterre on part de chez soi sans verrouiller la porte !
La Nuit de la grande chaleur
Un film de Terence Fisher (1967) avec Christopher Lee et Peter Cushing. Certes, Terence Fisher est plus à l'aise dans le gothique que dans la science-fiction et le manque de moyen se fait cruellement sentir. Mais Fisher est un malin, sans doute conscient de la faiblesse de l'argument science-fiction, il a insisté sur la description du triangle amoureux à ce point qu'il devient le véritable moteur du film, il est remarquable de constater que loin des stéréotypes de ce genre de film, le héros n'a rien d'un saint, il trompe sa femme et ment, ce qui ne l'empêche pas d'aimer cette dernière et d'être courageux. Jane Merrow dans le rôle de la maîtresse est tout simplement sublime et illumine le film, quant à l'épouse légitime, elle ne sait pas trop sur quel pied danser et après avoir crisée, semble s'accommoder plus ou moins de la situation. La conclusion est d'ailleurs amorale à souhait. Finalement la SF n'était que la toile de fond d'un joli triangle..
Les compagnons de la marguerite
Un film de Jean-Pierre Mocky (1967) avec Claude Rich, Francis Blanche, Michel Serrault. Si cette comédie ne déclenche pas de grosse rigolade elle met de bonne humeur, la farce est énorme mais fonctionne parfaitement grâce à une brochette d'acteurs qui jouent parfaitement le jeu : Clauide Rich est étonnant, un brin lunaire, Blanche fait du Blanche mais il le fait si bien, Serault manque un peu d'espace, les seconds rôles sont aussi très bon et j'ai été surpris par la fraicheur de Paola Pitagora, mais il faudrait citer, Jean Tissier, Michel Lonsdale ou l'impayable Micha Bayard. Il règne une ambiance anti-administration ou anti-paperasserie, naïve mais plaisante ainsi qu'une amoralité de bon aloi
Hombre
Un western de Martin Ritt (1967) avec Paul Newman, Fredric March, Richard Boone. Un grand western humaniste dans lequel Newman nous fait une composition tout en sobriété. On croit d'abord à une variation sur "Stagecoach" alors que c'est bien plus compliqué que ça. Le film se garde de tout manichéisme, Newman se montrant incapable de la moindre empathie pour ses compagnons de route qui contrairement à ce que répète les perroquets sont loin d'être tous médiocres (seul March et sa femme méritent ce qualificatif) mais n'ont aucune envie de jouer les héros. L'exception viendra de la belle Diane Cilento, qui joue le rôle d'une ancienne prostituée qui placera Newman au pied du mur. Très fort ! On peut déplorer une bizarrerie dans le script à la fin, pourquoi les bandits ne tirent-ils pas de suite afin de récupérer la sacoche ? Sinon tout ce petit monde reste rasé de près pendant tous ces évènements mais on va dire que c'était un cliché du western, mais laissons ces détails nous avons là un magnifique western.
Les Femmes préhistoriques
Un film de Michael Carreras (1967) avec Martine Beswick. Si vous n'êtes pas amateur de kitch et de cinéma bis, il faut mieux vous abstenir, mais dans le cas contraire vous allez vous régaler. Qu'importe que l'histoire soit complètement absurde, lourde à démarrer et que Michael Latimer joue comme une endive, l'intérêt est ailleurs, et cet intérêt c'est d'abord Martine Beswick, resplendissante, magnifique, éblouissante, envoutante… et puis il y a une pléthore de jolies filles dont Edina Ronay, et puis ces danses complètement incongrues mais qui arrivent à nous charmer.
Frankenstein créa la femme
Un film de Terence Fischer (1967) avec Peter Cushing et Susan Denberg. Souvent dans les scénarios de John Elder, il y a une critique féroce de la classe dominante, elle était déja très présente dans "La nuit du Loup Garou", il récidive ici avec le portrait de trois exécrables fils a papa qui se croient tout permis, mais cela n'a rien de gratuit puisque ce sera le fil rouge du film. Le scénario est orginal (bien qu'absurde, mais ça n'a aucune importance) et il a le mérite d'être passionnant, sans aucun temps mort, avec une montée de tension efficace. Cushing est comme à son habitude impérial, mais la vraie vedette est bien Susan Denberg d'abord dans un rôle ingrat, qu'elle exécute néanmoins à merveille, pour terminer dans celui d'un ange exterminateur de charme assez époustouflant. Un excellent Hammer !
The Eye Creatures
Un téléfilm de Larry Buchanan (1967) avec Cynthia Hull. L'histoire est aussi décousue que le pantalon de la chanson, Et d'ailleurs pourquoi ce titre ? En fait d'yeux, on y voit surtout en matière d'extraterrestre des bonhommes Michelin à grande bouche, et des mains baladeuses autonomes. L'intérêt de récit est à peu près nul, mais on peut toujours se consoler avec la jolie robe bleue un peu moulante et décolletée de la charmante Cynthia Hull
La grosse pagaille
Un film de Steno (1967) avec Rita Pavone, Terence Hill, Francis Blanche, Jess Hahn. C'et très foutraque, la direction d'acteurs est approximative ce qui fait que même Francis Blanche n'est pas très bon (si vous voulez le voir dans un bon rôle d'officier allemand autant revoir Babette s'en va t'en guerre) Terence Hill est transparent et les péripéties peu fines. Mais le film contient une perle, cette perle c'est Rita Pavone qui chante à tue-tête complètement déchainée dans un restaurant avec un entrain et une énergie qui font plaisir à voir.
Je vais, je tire et je reviens
Un western italien de Enzo G. Castellari (1967) avec Edd Byrnes, George Hilton, Gilbert Roland, Stefania Careddu. Nous avons ici le degré zéro du western spaghetti. Un scénario débile (cette histoire de médaillon n’a aucun sens !) Une direction d’acteurs déficiente, des facilités de scénario grosses comme des vaches normandes (par ex, le prêtre dans la prison mais il y en en a des tonnes) Un Edd Byrnes arborant une belle coiffure banane des années1950, des cicatrices qui s’envolent toutes seules, une actrice féminine qui ne sert à rien, des bagarres en mode burlesque accompagnées d’une musique de cirque… difficile d’y trouver son compte.
Django le Justicier (Non aspettare Django spara !
Un film de Edoardo Mulargia (1967) avec . Ivan Rassimov et Rada Rassimov. Ce western spaghetti paraît complétement oublié, on comprend pourquoi tellement c'est mauvais. Le scénario est à la limite du compréhensible tellement il y a de participants sans qu'on sache clairement qui est avec qui, qui est contre qui. De plus certaines scènes sont stupides à l'instar de la fin où le héros se jette dans la gueule du loup et se désarme) Bref on a du mal à suivre et il n'y a aucune tension. Le réalisateur s'en est sans doute aperçu et a voulu saupoudrer son film d'une dose d'humour avec deux comiques, l'ivrogne et le croque-mort, mais se plante tellement le trait est outré. Vu sur YouTube en version prétendument complété alors qu'il manque 10 minutes et affublé de sous-titres approximatifs.
Fantômas contre Scotland Yard
Un film de André Hunebelle (1967) avec Jean Marais, Louis de Funès, Mylène Demongeot, Francoise Christophe, Jean-Roger Caussimon, Jacques Dynam. Je me suis demandé pendant le film si André Hunebelle qui n'est (pourtant pas un manchot) croyait en son film, parce que si la réalisation s'efforce d'être correcte, il y a vraiment un gros problème de direction d'acteurs, ainsi Mylène Demongeot n'est jamais dirigée et l'excellent Jean-Roger Caussimon semble perdu. Mais le pire c'est le cas de Jean Marais complétement transparent. Paradoxalement Jacques Dynam jouant l'adjoint du commissaire parvient à s'imposer. Et bien sûr il nous faut parler de De Funes qui a souvent tendance à m'agacer, sauf que là il est bon et est la véritable vedette du film. Sinon beaucoup de gags ratés, une intrigue sans le moindre intérêt, elle est d'ailleurs débile, mais comme c'est une comédie on ne va rien dire.
La Religieuse
Un film de Jacques Rivette (1966) avec Anna Karina , Liselotte Pulvar. Axiome n°1 : Il n'existe aucun cas connu où la censure d'une œuvre serait justifiée, la censure est donc en soi une imbécilité. Axione n°2 : Une œuvre censurée est toujours surévaluée, car au bout d'un moment ce n'est plus l'œuvre en elle-même que l'on juge mais l'objet de la censure. Cela tendrait à dire que ce film est surévalué. Et c'est sans doute vrai, d'abord c'est trop long, ensuite, les dialogues sont trop théâtraux, là où il aurait fallu adapter. Il en est de même pour certaines postures. Et puis une question en passant qui n'a rien d'une critique, où est l'aspect nouvelle vague dans ce film ? Mais heureusement les qualités priment sur les défauts, Anna Karina porte le film sur les épaules et d'une manière générale la distribution féminine nous fait un sans-faute (Magnifique Liselotte Pulver). Le film montre bien l'hypocrisie et les mœurs de ce milieu, bien éloignés de qu'il est censé être. Dépeindre et condamner l'enfermement et les abus de pouvoir quel qu'ils soient c'est ni plus ni moins défendre la liberté ! Ah, deux choses encore, d'abord la musique est abominable, ensuite il faut savoir que la conclusion du film n'est pas celle de Diderot, certes Rivette a parfaitement le droit de changer la fin, mais fallait-il celle-là ?
Ne nous fâchons pas
Un film de Georges Lautner (1966) avec Lino Ventura, Jean Lefebvre, Michel Constantin, Mireille Darc. C'est vraiment pas mal. Sur une intrigue policière qui tient la route, le film bascule assez vite dans la farce sans se départir de son intérêt. Certaines scènes sont assez fabuleuses (l'explosion du pont) d'autres très équivoques, (l'Anglais et son bataillon d'éphèbes). Le trio masculin s'en sort très bien (même Lefebvre, c'est dire !) Quant à Mireille Darc qui n'apparaît que dans la seconde partie du film sa présence à quelque chose de magique, d'envoûtant et osons le dire de terriblement troublant. Du très bon cinoche !
L'île de la Terreur
Un film de Terence Fischer (1966) avec Peter Cushing. On a connu Terence Fisher mieux inspiré, non pas que ce soit mauvais, Fischer reste un très bon raconteur d'histoire, mais ça ne décolle pas bien haut. Peter Cushing porte tout le poids d'une distribution molle, il n'y a aucun humour, le rôle féminin ne sert à rien et les effets spéciaux sont à la limite du ridicule.
Le renard s'évade à trois heures
Un film de Vittorio de Sica (1966) avec Peter Sellers, Victor Mature, Britt Ekland. Le départ est un peu poussif avant que ça s'emballe dans une seconde partie délirante qui est en même temps une critique et une autocritique des milieux du cinéma d'une férocité inouïe. Peter Seller est bon même si on l'a vu plus inspiré, la prestation de Victor Mature en comédien ringard est tout à fait étonnante. La distribution féminine est fort plaisante.
Le bon, la brute et le truand
Un film de Sergio Leone (1966) avec Clint Eastwood, Eli Wallach et Lee Van Cleef. Trois heures qu'on ne voit pratiquement pas passer, une façon fascinante de cadrer les personnages , un certain plaisir coupable à voir les trois protagonistes s'affronter avec cynisme jusqu'à l'humiliation, des paysages et des prises de vue magnifiques, une musique envoûtante... Le film apporte deux éléments supplémentaires par rapport aux deux œuvres antérieures de l'auteur, l'humour-dérision avec le jeu époustouflant d'Eli Wallach et l'émotion : on n'est pas près d'oublier les larmes du violoniste pendant le passage à tabac d'Eli Wallach ou cette très belle scène pendant laquelle Eastwood console un soldat mourant. Et puis il y a les horreurs et les absurdités de la guerre de la sécession montrées sans fard, Et puis cette double fin, où Léone réussit à créer de la tension (tout en gros plan, les yeux; les mains) alors que le suspense ne devrait pas être de la partie dans ce triple duel, puis la punition sadique de Wallach. Tour cela au son d'une musique géniale et utilisé à bon escient. Alors oui, on peut vraiment parler de chef d'œuvre !
Le voyage fantastique
Un film de Richard Fleisher (1966) avec Donald Pleasance, Arthur Kennedy, Raquel Welch. On imagine très bien la production "On va faire un film avec un sous-marin microscopique qui se balade dans le corps humain". Ce sera donc prétexte à décors et situation aussi insolites qu'extravagantes. Pourquoi pas et de ce côté-là le résultat reste intéressant même si on peut le juger kitch. Oui mais il fallait un scénario et là les choses se gâtent. Le pitch passe encore "il faut détruite le caillot de sang de Machin" c'est le reste qui ne va plus, ça devient un film de sous-marins, genre difficile, mais qui n'est ici absolument pas maîtrisé et ceci dans tous les niveaux de réalisation. La direction d'acteurs est quasi inexistante, l'introduction d'un saboteur est une mauvaise idée d'autant que ni Fleisher ni Pleaisance ne font quoi que ce soit pour entretenir la suspense, on y développe des idées ahurissantes (l'athée c'est le méchant, le croyant lui est un humaniste) et de la philosophie de bazar. Stephan Boyd a autant de charisme qu'une sardine, mais il est très fort et trouve toujours les bonnes solutions, sinon pour la psychologie du personnage, on n'en saura jamais rien. Et puis Raquel Welch est honteusement sous-exploitée (c'est ce qui s'appelle une faute de goût). Il n'y a aucune tension, aucun suspense, ce film n'est qu'un livre d'images (animées)
La chambre des horreurs
Un film de Hy Averback (1966) Un petit bijou de film d'horreur. Prévu à l'origine comme un téléfilm, il dispose néanmoins d'une réalisation nerveuse, d'un scénario astucieux (à défaut d'être génial) et surtout d'une interprétation remarquable (voir jouer le dénommé Wilfrid Hyde-White est un vrai plaisir. L'actrice principale Laura Devon n'est pas mal non plus), C'est très série B, l'esthétique lorgne du côté de la Hammer, les costumes, les décors… (alors qu'il s'agit d'une production américaine). L'inévitable duel final est un peu longuet, mais bon, c'est une bonne surprise. Quant à la fin, c'était pour introduire une suite qui n'a jamais vu le jour… dommage !
Qui a peur de Virginia Woolf ?
Un film de Mike Nichols (1966) avec Elizabeth Taylor et Richard Burton d'après une pièce de Tennessee Williams. Si l'argument est simple (un couple où la femme porte la culotte et pratiquant "l'amour vache") se livre à une scène de ménage à répétition devant deux invités qu'on leur a imposés, la direction d'acteur est à couper le souffle, les seconds rôles sont très bons, Richard Burton est encore meilleur, quant à Elisabeth Taylor elle est tout simplement époustouflante.
Made in USA
Un film de Jean-Luc Godard (1966). Avec Anna Karina, Jean-Pierre Léaud et Mariane Faithfull en guest star. Godard a fourni lui-même l'autocritique de son film quand il fait dire à la 38ème minute par la voix d'Anna Karina "Tout ça pour moi, c'est du chinois !".Et si le visage d'Anna Karina est particulièrement magnifié par la photographie de Raoul Coutard cela ne sauve ce navet.
Le rideau déchiré
Un film d'Alfred Hitchcock (1966) avec Paul Newman et Julie Andrew. En 1966, on ignorait ce qui se passait derrière le rideau de fer et certains pensaient sincèrement qu'on y trouvait le bonheur. Casser ce rêve vous qualifiait d'anticommuniste primaire, et c'est ce qui est arrivé à Hitchcock en France où du coup la critique lui trouva tous les défauts du monde. 50 ans plus tard on peut voir les choses autrement et se demander objectivement ce qu'on peut reprocher à ce film ? Il s'agit d'un excellent et très original film d'espionnage. La bonne idée c'est que Newman est dans ce film aidé par une organisation fiable mais qu'il n'a pas lui-même l'étoffe d'un espion (il ne sait pas se battre, il fait des erreurs…) et n'est pas blanc comme neiger (son objectif est quand même de piquer une formule qu'il a été incapable de trouver seul et il prend pour cela le risque d'une rupture définitive avec sa petite amie) Le suspense est omniprésent, certaines scènes sont fabuleuses (l'autobus, le théâtre, le meurtre de Gromek) Newman joue de façon très sobre, mais ça fait partie du personnage, Julie Andrew est peut-être un petit peu légère mais elle tellement mignonne que l'on pardonne. A noter la prestation remarquable et farfelue de Lila Kedrova (et oui, la camée de "Razzia sur la Chnouf")
La grande vadrouille
Un film de Gerard Oury (1966). La raison du succès public persistant de ce film demeure un mystère. Certes, le film n'est pas nul et on le regarde sans ennui, mais force est de constater qu'il possède des défauts de taille : La réalisation est molle et sans surprise. La direction d'acteurs est minimaliste, tout le monde à l'air de jouer en roue libre et si De Funes s'en sort plutôt honorablement, ce n'est pas le cas de Bourvil, vraiment pas convaincant, quant aux rôles féminins c'est une catastrophe (Marie Dubois est sans doute charmante mais elle est ridicule et ne parlons pas des bonnes sœurs). Les gags ne fonctionnent pas tous, loin de là, et pour une danse des chaises assez hilarante, combien de lourdeurs et de franchouillardises ! Quant au fond, Oury nous présente une France où tout le monde résiste à l'envahisseur, sans la moindre trace d'un collabo au mépris de la vérité historique. Et puis dans sa volonté de faire un film tout public, Oury va édulcorer son film jusqu'à l'absurde : aucun interrogatoire n'est musclé, personne n'est gravement blessé, personne n'est tué, on nous gratifie même du saut en parachute de l'avion allemand de reconnaissance abattu si parfois on n'avait pas compris.
La vie de château
Un film de Jean-Paul Rappeneau (1966) avec Catherine Deneuve, Philippe Noiret, Pierre Brasseur, Marie Marquet. Un vaudeville avec en toile de fond l'approche du débarquement allié en Normandie. C'est d'abord un film d'acteurs dans lequel Deneuve y est superbe (et le mot n'est point vain), le reste de la distribution est inégal, avec un Noiret impeccable et une Marie Marquet qui cabotine (mais elle le fait si bien) alors que Pierre Brasseur ne convainc pas et les deux amoureux de Deneuve encore moins. L'histoire est amusante mais trouve vite ses limites. Et puis à la fin le film perd toute la légèreté qui faisait son charme pour tomber comme un cheveu sur la soupe dans une espèce de sériosité défendant à la fois la vision d'une France unie dans la résistance (comme la Grande vadrouille sortie la même année) et la défense de la fidélité conjugale. Dommage car globalement, ce film reste sympathique.
La grande combine
Un film de Billy Wilder (1966) avec John Lennon et Walter Matthau. Encore un énorme film de Billy Wilder avec une direction d'acteurs époustouflante. Pas vraiment d'enjeu puisqu'on sait d'avance comment tout cela risque de finir mais tout est dans les détails et on n'en perd pas une miette. Un mot sur le personnage incarné par Judy West que Wilder ne rate pas. (une très jolie femme, dommage qu'elle n'ait pas tourné grand-chose). On pourra juste regretter quelques bavardages au début et la conclusion où Wilder est à deux doigts de tomber dans le gnangnan, mais sinon c'est deux heures de plaisir.
L'homme de la Sierra
Un film de Sidney J. Furie (1966) avec Marlon Brando. Ce film injustement oublié mérite mieux que le mépris dont il est souvent l'objet. Dans une mise en scène à l'italienne (donc plutôt lente), Brando incarne une sorte de anti-héros, bafoué, humilié, battu, mais ne s'avouant jamais vaincu. Un western hors norme qui s'il est loin des sommets du genre se regarde avec beaucoup de plaisir (et puis il y a Anjanette Comer !)
Jesse James contre Frankenstein
Un film de William Beaudine (1966). Un film qu'on regarde jusqu'au bout ne saurait être nul. Le pitch est intéressant, la direction d'acteur est un peu n'importe quoi mais Narda Onyx qui joue Maria Frankenstein n'est pas si mal. Jesse James, lui est d'une sobriété de glace. Ça se traîne pas mal au début parmi les décors en carton et il y a quelques idioties (l'attaque de l'indien). A la fin ça s'anime plutôt bien. A noter le manque flagrant d'humour. Bref pas de quoi casser trois pattes à un canard.
Fahrenheit 451
Un film de François Truffaut (1966) avec Oscar Werner et Julie Christie. Le film souffre d'un malentendu, ce n'est pas un film de SF, c'est une fable. Dans ce film on veut à la fois trop en dire (voir le véritable catalogue de livre brûlés qu'on nous propose) et pas assez, on n'entre jamais dans cet univers où tout est artificiel y compris les personnages, les méchants ne le sont pas assez, les autres n'ont pas assez de profondeur, on n'éprouve aucune empathie (le sort de la bibliothécaire brûlée parmi ses livres nous laisse froid), l'histoire passionne peu et la fin frôle le ridicule. Reste quelques idées, la caméra de Truffaut et la musique de Bernard Herman, mais bof.
Un homme et une femme
Un film de Claude Lelouch (1966) avec Anouk Aimée, Jean-Louis Trintignant, Valerie Lagrange. Globalement c'est beau et attachant ce qui constitue un tour de force puisqu'il ne se passe vraiment pas grand-chose, mais l'historiette évite le pathos et l'eau de rose, la photographie est fabuleuse, Anouk Aimée n'a jamais été aussi belle que dans ce film. Evidemment il faut supporter quelques longueurs et notamment le premier clip avec Pierre Barouh assez moche. Un film en deçà de sa réputation, mais qui vaut le coup d'œil
La poursuite impitoyable
Un film d'Arthur Penn (1966) avec Marlon Brando, Robert Redford, Jane Fonda, Angie Dickinson. Un film coup de poing, l'exposition est longue mais nécessaire et intéressante. Puis Arthur Penn fait surgir simultanément la violence et la bêtise qui conduira au passage à tabac de Brando, puis à cette fabuleuse très longue scène finale. "La foule est la bête élémentaire, dont l'instinct est partout, la pensée nulle part" disait quelqu'un, ce film en est une démonstration éclatante qu'on reçoit en pleine gueule. La direction d'acteurs est un véritable sans faute, même si on est bien obligé d'admettre que Brando domine le lot. On remarquera l'excellence du casting féminin composé outre de Fonda et de Dickinson, de Janice Rule avec ses décolletés plongeants et de Martha Hyer en pocharde. Excellente musique également (John Barry) Seul bémol le couple incarné par Brando et Dickinson est trop parfait, pas le moindre petit défaut, trop intègre, trop juste, trop gentil. L'affubler de quelques menus travers n'aurait en rien nuit à la démonstration, bien au contraire.
Les professionnels
Un film de Richard Brooks (1966) avec Lee Marvin, Burt Lancaster, Robert Ryan, Claudia Cardinale, Jack Palance. Un casting en or pour une histoire bien trop linéaire qui peine à passionner (même si ça se réveille un peu vers la fin), malgré le professionnalisme des acteurs (Lancaster surtout), avec un twist final complètement téléphoné et plutôt bâclé. Ça occupe les yeux, c'est plein de bonnes intentions, il y a quelques propos pertinents mais ça n'a rien d'inoubliable et ce n'est pas un grand film.
Un film de Jose Benazeraf (1966) avec Gérard Blain. Ce n'est pas parce qu'un film a été interdit qu'il en devient génial ! Car enfin, c'est quoi ce truc ? Des plans interminables dont certains ne servent à rien (l'enterrement) des acteurs mauvais comme ça n'est pas permis (il faut avoir vu une fois dans sa vie Jeanne Valérie essayer de jouer), une histoire assez embrouillée sans intérêt et qui se traîne, des scènes de violences ridicules tellement elles sont mal simulées, des mecs descendus à la mitraillette qui réapparaissent en pleine forme au plan suivant, quelques chansonnettes stupides. Il reste quoi ? Une bonne photographie, quelques jolies nanas et un double strip-tease pas trop mal foutu, ça fait bien peu..
Un film de Sergio Corbucci avec Frank Nero (1966). Western spaghetti ressorti de l'oubli grâce à Quentin Tarentino. On comprend pourquoi. Un sens du rythme étonnant, aucun temps mort, un certain lyrisme dans la violence, des gros plans de visage étonnants (Loredana Nusciak y est magnifique), un certain sadisme aussi. Certaines scènes sont anthologiques notamment les trois avec le cercueil (la séquence d'ouverture, celle ou son contenu nous est révélé et la longue descente dans le bordel occupé par les mexicains). La fin est évidemment complétement improbable mais qu'importe, c'est du cinéma, non ? On pourra néanmoins regretter la scène de bagarre entre Django et le lieutenant du mexicain, très bien filmé mais vraiment trop cliché.
Un film de Jean-Claude Roy (1966) avec Darry Cowl et Maria Pacôme. En fait il s'agit d'un film de 45 minutes signé Jean-Claude Roy (qui signera Patrick Aubin ses films X) dans lequel on a inséré deux courts métrages assez peu intéressants l'un d'un réalisateur espagnol de 8 minutes et un autre d'un réalisateur italien de 10 minutes. La partie centrale ne vole pas bien haut, on a connu Darry Cowl mieux inspiré. Les gags font à peine sourire et la post synchronisation est lamentable. Petits rôles corrects de Michel Serrault et Agnes Spaak, et en guest stars : Noël Roquevert, Jeanne Sourza, Mathilde Cazadessus. Ça se regarde, mais pas de quoi s'affoler.
Un film de Guy Lefranc (1966) avec Roger Pierre, Jean Mac Thibault, Darry Cowl, Francis Blanche. Pour quelle raison étrange ce film de Guy Lefranc (Le réalisateur de Knock, quand même !) n'est-il pas plus connu ? Car un film qui se regarde jusqu'au bout dans la bonne humeur ne saurait être mauvais. D'autres films ont été élevés au rang de film culte (par qui je vous le demande un peu ?) alors qu'ils sont moins bons ! Francis Blanche et Darry Cowl sont au mieux de leur forme, et puis il y a la très belle Christiane Minazolli que l'on retrouvera 9 ans plus tard dans… Histoire d'O. Sinon c'est du délire qui s'assume complètement à un rythme d'enfer. Evidemment c'est lisse et familial et on pourra regretter l'apparition assez mauvaise d'Henri Salvador, mais pourquoi bouder son plaisir ? Au titre des curiosités, le titre assez débile fait référence à l'expression "être au parfum" popularisé en 1965 par l'affaire Ben Barka et on remarquera par ailleurs que l'acteur Henri Labussière qui joue le rôle du ministre de l'intérieur ressemble étrangement et rétrospectivement à …Nicolas Sarkozy ! (la coiffure, le profil, l'expression, la taille et même les tics), en voilà une chose qu'elle est étrange !
Un film de Terence Young (1966) Le film affiche une quantité incroyable de vedettes internationales. Il ne vérifie que partiellement l'adage selon laquelle quand l'affiche est trop pleine, le film est vide, car Terence Young est un réalisateur qui connait son métier. Il s'agit donc d'un film de superflics contre super trafiquants qui souffre de pas mal de poncifs mais qui reste néanmoins très honorable et très regardable. Et puis Rita Hayworth en bourgeoise camée, Howard Vernon en médecin légiste, Elie Walch en affairiste pas trop clair, Georges Geret en flic niçois, Angie Diskinson en aventurière et Trini Lopez qui chante la bamba, tout ça dans le même film c'est plutôt sympa, non ?
Un film de Christian-Jaque (1966) avec Jean Marais et Jean Yanne. Comment cet excellent réalisateur qu'est Christian-Jaque a-t-il pu pondre pareille nullité, d'autant que les dialogues sont du non moins excellent Henri Jeanson ? Certes, le scénario est débile mais on aurait pu en faire quelques chose, sans doute est-ce du côté du casting que ça ne va pas du tout, Jean Marais, prisonnier d'un personnage monolithique et sans charisme et mauvais (n'est pas James Bond qui veut), donner le rôle d'un espion allemand à Jean Yanne est une incongruité, et puis et surtout Danielle Evenou est une vraie tête à claque… que dis-je une calamité ! Alors à quoi se raccrocher ? Aux rares rebondissements de l'histoire, remplie de clichés et sans aucun suspense et gavant jusqu'à l'extrême. Même pas.
Un film de Jacques Besnard (1966) avec Louis de Funès et Bernard Blier. Il y a en fait deux films en un, le premier se passe dans le cadre du restaurant et qui aurait été un sans-faute sans la scène catastrophique de De Funès en perruque. Mais sinon quel festival, le jeu d'ombre sur la recette du soufflé au pommes de terre, le système hiérarchique avec ses petits arrangements, la condescendance hypocrite envers les clients, la danse des serveurs, et puis le pianiste interprété par le génial Roger Caccia si rare au cinéma. On remarquera que De Funès ne se donne pas un si beau rôle que ça dans ce film bien au contraire, c'est un petit tyran obséquieux doublé d'un pleutre ce qui rend se prestation d'autant plus intéressante. La seconde partie est un autre film, une comédie policière, on n'est plus au même niveau mais c'est plutôt bien fait et ça se regarde sans déplaisir. 4,5 pour la première partie, 3,5 pour la seconde, ça fait 4
Un film de Mario Landi (1966) avec Raymond Pellegrin. Une intrigue extrêmement confuse et peu intéressante, une réalisation sans imagination, des plans inutiles en pagailles, un Gino Cervi campant un Maigret pas du tout crédible et peu sympathique, des tentatives d'humour lamentables, de la pudibonderie ridicule. Ça fait beaucoup de casseroles. A sauver éventuellement les petits rôles de Raymond Pellegrin et de Lila Kedrova,
Un film de Luciano Salce (1966). A part la présence de très jolies femmes souvent très bien photographiés, le film est d'une vacuité absolue, le scénario aurait pu convenir comme trame d'un film érotique, mais le film n'est pas érotique, il est même frustrant de pudibonderie. Sinon rien ne fonctionne, aucun intérêt, aucune tension, l'humour tombe à plat, on ne s'accroche à rien et certainement pas au bellâtre dont on suit les pérégrinations débiles. Seuls les charmes de Sandra Milo, Nadja Tiller, Elsa Martinelli, et Anita Ekberg nous maintiennent légèrement éveillés dans ce néant cinématographique.
Un film d'Eddy Matalon (1966) avec Claude Brasseur. Une cavale sans suspense, qui traine en longueur, qui s'encombre de scènes inutiles et qui trimbale son lot d'incohérences (comment toute cette bande fait pour le retrouver à la fin ?) Claude Brasseur est aussi expressif qu'une courgette et même Danny Carrel ne parvient pas à sauver le film, c'est dire ! Et en plus la bande son est ridicule.
Un film de Georges Lautner (1966) avec Mirelle Darc. Le scénario est alambiqué mais on peut l'accepter, même si son déroulé reste prévisible dans ses grandes lignes, ce n'est d'ailleurs qu'un prétexte permettant de voir évoluer le personnage de Galia. Tel quel c'est donc intéressant d'autant que Mireille Darc éclaire tout le film de sa présence lumineuse malgré quelques petites défaillances d'interprétation. Le film lui-même est relativement bien réalisé mais comporte quelques faiblesses notamment une grosse longueur "vénitienne" et quelques lourdeurs (la partouze avec Chaumette)
On a volé la Joconde
Un film de Michel Deville (1966) avec Marina Vlady. Déjà il faut supporter le jeu exécrable de Georges Chakiris, ensuite tenter de s'intéresser à une histoire sans queue ni tête et bien mal racontée. Sans doute Deville a-t-il voulu rendre hommage au burlesque, mais c'est complètement raté et à la limite du regardable. Le seul intérêt est la présence de Vlady en guêpière, maigre consolation.
Deux heures à tuer
Un film d'Ivan Govar (1966) avec Pierre Brasseur, Michel Simon, Jean-Roger Caussimon, Catherine Sauvage. Ne parlons pas de la réalisation, ni des décors, complètement minimalistes. Les polars à énigmes sont de deux sortes, ceux qui laissent trainer des indices, parfois faux afin d'exciter le spectateur, et ceux qui n'en laissent pas. Et puis il y a aussi le truc de charger tellement un protagoniste qu'on se dit :"ça ne sera pas lui". Ici on se demande, et on se demande tellement qu'on veut savoir, et là vient se greffer l'histoire dans l'histoire, le film devrait alors monter en intensité, mais ce n'est pas le cas… et cela jusqu'au final raté qui laisse un goût amer. Dommage parce que retrouver la plume de Bernard Dimey, si rare au cinéma… Dommage parce que quand même Brasseur et Simon, qu'est-ce qu'il sont bons !
Belfegor le magnifique
Un film d'Ettoré Scola (1966) avec Vittorio Gassman, Claudine Auger. Contrairement à son compère Monicelli, Scola ne semble pas doué pour les films en costumes et son Belfegor n'est pas une réussite. Déjà Gassmann en fait de trop, monopolisant tout l'écran, et le récit n'a rien de captivant. La séance de football que certains trouvent renversante m'a paru très bête, en revanche j'ai bien aimé la musique du mariage délicieusement anachronique. Et pourquoi cette fin convenue alors qu'on attendait du cynisme ? Très décevant.
Les nuits facétieuses
Un film de Armando Crispino et Luciano Lucignani (1966) avec Vittorio Gassman, Ugo Tognazi, Gina Lollobrigida. Si on peut regretter quelques bavardages et une pudibonderie dans les images assez ridicule vue le sujet, il n'en reste pas moins que ces trois histoires imbriquées sont merveilleusement interprétées, que ces dames sont fort jolies (merveilleuse Gina Lollobrigida, 39 ans à la sortie du film) et que les scénarios à tiroirs savent nous surprendre par leur inventivité et par une grivoiserie amorale de bon aloi, toutes tirées d'un bouquin du même nom datant du XVIème siècle écrit par un certain Giovanni Francesco Straparola qu'il doit être intéressant de (re)découvrir.
Quelques dollars pour Django
Un film de Léon Klimovsky (1966) Un western italien qui sauf au tout début ressemble plutôt aux westerns américains de par son thème, la guerre entre éleveurs et colons, et son traitement. Ça se laisse regarder d'un œil distrait, la réalisation n'est pas mal, la photo et la musique non plus, mais le scénario est à la fois fouillis et sans réelle surprise. On va dire que ça occupe les yeux.
Du rififi à Paname
Un film de Denys de La Patellière (1966) avec Jean Gabin, George Raft, Nadja Tiller, Mireille Darc, Claude Brasseur, Daniel Ceccaldi , Marcel Bozzufi. Gert Frobe (Goldfinger) Gros budget et production internationale pour un résultat de plus décevants. Intrigue quasiment incompréhensible, confusion permanente, éclipses malheureuses, remplissage avec des vues d'automobiles roulant les villes. Ajoutons-y une direction d'acteurs très moyenne, Gabin fait du vieux Gabin, les autres ont l'air en service minimum à l'exception de Nadja Tiller et de Gert Frobe. Quant à Mireille Darc, elle n'avait pas encore rencontré Lautner et fait ici étonnamment pâle figure. Bref non seulement ce n'est pas terrible mais l'ennui n'est jamais loin même si le réalisateur tente de se rattraper à la fin, je dis bien tente, car cette scène devrait voir monter la tension, ce qui n'est même pas le cas.
Un homme pour l'éternité
Un film de Fred Zinnemann (1966). Sur la forme, les acteurs ont beau être excellents, c'est chiant puisque ce ne sont que dialogues, et qui plus est des dialogues qui n'ont rien de naturels et au cours desquels Thomas More à toujours la bonne répartie. Dans cette optique on est davantage dans une certaine forme de théâtre qu'au cinéma ! Sur le fond j'avoue ne pas avoir été intéressé par les la posture de Thomas, sujet du film sauf à y voir un syndrome de psychorigidité. Pour l'anecdote, je me fiche d'ordinaire du respect de la vérité historique estimant que le réalisateur peut faire ce qu'il veut. N'empêche que présenter le dénommé Thomas More comme un saint homme, lui qui a fait emprisonner et bruler quelques huguenots, c'est tout de même un peu gonflé.
Angélique et le Roy
Un film de Bernard Borderie (1966) avec Michèle Mercier, Jean Rochefort, Sami Frey, Estella Blain, Philippe Lemaire, Jean Parédès, Michel Galabru, Robert Hossein. Que le scénario soit abracadabrant, on a l'habitude dans ce genre de production, mais là ils ont mis la dose !. Mais le pire c'est sans doute les dialogues de Pascal Jardin tellement ampoulés que toute spontanéité disparait, du coup Michelle Mercier a du mal à suivre. L'interprétation est très inégale, si Rochefort s'en sort élégamment, Hossein est devenu transparent. Il est quand même réjouissant de voir dans des petits et moyens rôles, Jean Parédès, Michel Galabru et Estalla Blain. Quant à Sami Frey , il campe un salaud plutôt réussi. La bonne surprise du premier opus ne s'est toujours pas renouvelé.
Paris brûle-t-il ?
Un film de René Clément (1966) avec Gert Fröbe, Pierre Dux, Bruno Cremer, Pierre Vaneck , Alain Delon, Jean-Paul Belmondo, Jean-Pierre Cassel, Daniel Gélin, Claude Rich, Michel Piccoli, Orson Welles, Kirk Douglas, Glenn Ford. Soyons net, le film est nettement gaulliste et entretien la légende d'une France entièrement acquise à la résistance). Il faut le savoir, mais cela n'empêche pas le film d'être un quasi-chef-d'œuvre. Il y a bien quelques ratages mineurs mais le film parvient à être supérieur à l'excellent "Le jour le plus long" grâce à sa fluidité et à un meilleur traitement des scènes intimistes qui sont ici volontairement minimalistes. Et puis, chose remarquable Clément a réussi à influer à son film un véritable souffle épique, l'entrée de Leclerc dans Paris est ainsi un très grand moment de cinéma puisqu'il parvient à nous faire partager l'émotion et la joie du peuple accueillant ses libérateurs... A noter également l'excellente musique de Maurice Jarre !
Zontar, la chose de Vénus
Un téléfilm de Larry Buchanan (1966) avec John Agar. Pour faire aussi mauvis il faut de lever de bonne heure, même au second degré ça ne fonctionne pas. Scénario débile (certes il est permis de délirer, mais le délire ça se contrôle !). Vénusien en papier maché, dialogues idiots, acteurs à la ramasse, Rien à sauver.
Un film de Sidney Lumet (1965) avec Sean Connery. Un film éprouvant et très bien interprété sur le thème du sadisme organisé dans un camp disciplinaire de l'armée britannique. C'est un film choc, mais il n'est pas sans défaut, assez caricatural dans le choix du groupe de prisonniers (le dur, le couard, le faible, le juste) certaines scènes ne servent à rien comme la nuit de beuverie entre les deux officiers (il n'y a aucune rapport de cause à effet entre l'alcoolisme et le sadisme) et peut être plus préoccupant, le rôle caricatural et démagogique joué par le prisonnier noir.
L'express du Colonel Von Ryan
Un film de Mark Robson (1965) avec Frank Sinatra. La première demi-heure ressemble plus à un film militaire qu'à un film de guerre (ce n'est pas la même chose). On est très vite dans l'outrance et la psychorigidité et Trevor Howard en tête à claques n'est pas vraiment là pour arranger les choses, ce qui fait qu'on ne croit pas une seconde à ce que le film raconte. Ça devient ensuite un film d'aventure où ne comprend pas le parti pris du réalisateur de nous faire passer tout ça à la sauce réaliste alors qu'on est en plein délire hollywoodien. (Il n'est qu'à se remémorer le rôle absurde de l'inévitable cureton de service). Certains passages sont risibles, mais seulement au second degré, c'est mauvais signe.
Un film de Freddie Francis (1965) avec Christopher Lee, Peter Cushing, Donald Sutherland. Ce film souffre de l'inégalité des sketchs qu'il propose. Il faut dire que ça commence assez mal avec un médiocre "Loup-Garou", puis avec une "Vigne mutante" complètement ratée. Les trois derniers sketchs relèvent heureusement le niveau, "Vaudou" est assez déjanté et peut même se regarder comme un intermède musical. "La main baladeuse" avec un très bon Christopher Lee est excellent, et "la Vampire" est sauvé par son humour noir et par Donald Sutherland. Quant à Cushing qui n'a pas grand-chose à faire et qui joue hors sketch, il déçoit un peu.
Un film de Sidney Furie (1965) avec Michael Caine. Le film se voudrait l'antithèse des James Bond, c'est peut-être une antithèse mais c'est long, c'est mou et c'est plat. L'histoire n'a pas grand intérêt et est incohérente. Certes c'est audacieusement filmé (des prises de vues et des plans insolites mais qui ne sauraient cacher la vacuité du propos), et Caine se débrouille plutôt bien, mais à part ça, il y a quoi ? Une certaine ambiance peut-être, c'est bien peu !
La Ligne de démarcation
Un film de Claude Chabrol (1966) avec Jean Seberg, Maurice Ronet, Daniel Gélin, Jean Yanne, Jacques Perrin, Stéphane Audran, Noël Roquevert. On a très peur au début avec la rencontre entre l'officier allemand et Maurice Ronet qui est d'une fanfaronnade ridicule. Heureusement ensuite le film devient bon si toutefois on accepte un certain manichéisme et une vision gaullienne de la période. La tension est palpable et les acteurs sont plutôt bien dirigés mais tous ne sont pas au même niveau, et si Seberg et Gélin sont excellents, le jeu de Ronet et Perrin semble en retrait, quant à Roquevert si la scène du bistrot est excellente, son esbroufe finale passe difficilement. Et puis il y a Jean-Louis Maury interprétant un gestapiste effrayant. L'histoire a le mérite de savoir montrer tous les aspects de cette sombre période, le marché noir, les traitres, le rôle de la BBC, mais aussi une certaine indifférence sur le sort des juifs. Je n'ai pas trop apprécié la musique de Pierre Jansen. La mise en scène est très correcte, c'est du bon Chabrol
Le Roi de cœur
Un film de Philippe de Broca (1966) ave, Alan Bates, Geneviève Bujold, Pierre Brasseur, Jean-Claude Brialy, Julien Guiomar, Micheline Presle, Michel Serrault, Jacques Balutin. Bienvenue chez les fous ! Une farce colorée et sautillante dans laquelle les fous reconstruisent le monde avec son coiffeur, son bordel, son évêque et son roi, tout cela au son d’une fanfare endiablée. L’inventivité est de tous les instants. Le risque était de ne pas tenir la distance et effectivement il y a une petite baisse de régime au deux tiers du film pour ensuite bien repartir. Si Michel Serrault en fait peut-être un peu trop, les prestations de Geneviève Bujold et de Micheline Presle sont éblouissantes.
Viva Maria !
Un film de Louis Malle (1965) avec Brigitte Bardot, Jeanne Moreau, Paulette Dubost. Certains ont fait la fine bouche, tant pis pour eux car ce film est un concentré de bonne humeur. La première partie pétille comme du champagne au son d’une musique tantôt suggestive, tantôt endiablée. Il est curieux de voir comment se comportent les deux venettes et force est de constater que Bardot n’a aucun mal à faire la pige à Moreau. Leur double striptease a beau ne pas aller jusqu’au bout, il est un régal pour les yeux. Le film change de ton en seconde partie s’engageant dans une parodie des westerns "mexicains" mais nous réserve de sacrés bons moments comme ce trio dans la chambre du gouverneur au son de la musique de la "Dame Blache", un bijou de mise en scène. On pourrait en dire encore des choses, parler de la beauté des décors, de la photographie, des gags loufoques, de l’anticléricalisme féroce du film ou de la liberté sexuelle assumée par Bardot qui collectionne ses conquêtes en les inscrivant sur le mur de la roulotte. Un film à réévaluer d'urgence
Ces merveilleux fous volants dans leurs drôles de machines
Un film de Ken Annakin (1965). Ça aurait dû être un feu d'artifice royal, ce n'est hélas qu'une pétarade sous-préfecture. La faute à une réalisation plate, et à un casting et une direction d'acteur déficients. Les deux premiers rôles masculins sont ridicules, Jean-Pierre Cassel est constamment niais, Alberto Sordi est transparent et Irina Demick n'a qu'un rôle décoratif. La seule à tirer son épingle du jeu et à relever le niveau est l'étonnante Sarah Miles, sémillante et malicieuse à souhait. Côté scénario, on joue la carte du burlesque, pourquoi pas ? Encore aurait-il fallu la jouer fine et éviter de nous imposer des lourdeurs (on a compris que les auteurs avait un compte à régler avec la discipline allemande, mais là c'est l'overdose) Et quand la course se termine on nous inflige un suspense ridicule puisqu'il y a longtemps que les sort des personnages a cessé de nous intéresser. Le film reste néanmoins regardable… de justesse. (à cause des belles machines ?)
La grande course autour du monde
Un film de Blake Edwards (1965) avec Tony Curtis, Jack Lemmon et Nathalie Wood. Dédié à Laurel et Hardy, le film a du mal à démarrer et enchaîne des gags assez poussifs en essayant de faire évoluer les personnages du film comme dans un cartoon. Et tout d'un coup ces messieurs dames se retrouvent au Far-West et le film change de rythme, avec une mémorable scène de saloon, suivra un épisode arctique pas si mal et le film se terminera en fanfare par une aventure en Carpanie, digne de "Tintin et le sceptre d'Otakar".et comportant ce qui est sans doute la plus grande bataille de tarte à la crème de l'histoire du cinéma. Côté acteurs Curtis est bien fade, Lemmon fidèle à lui-même (sa prestation en prince héritier est fabuleuse) et Nathalie Wood délicieuse. La conclusion n'a que peu d'importance, mais le tout dernier plan vaut le coup d'œil .
Pierrot le Fou
Un film de Jean-Luc Godard (1965) avec Anna Karina et Jean-Paul Belmondo. Esthétiquement c'est un régal, les prises de vues sont somptueuses et Anna Karina merveilleusement mise en valeur. Sorte de road-movie avant la lettre, c'est souvent burlesque, souvent tendre et poétique, parfois surréaliste. On ne s'ennuie pas une seconde (on a même droit à Raymond Devos en guest star). Quant au scénario, le fait qu'il soit incompréhensible (et que Godard s'en tape manifestement) n'a somme toute pas grande importance. Tout au plus pourrait-on reprocher l'overdose de citations culturelle. Probablement le meilleur Godard.
Paris vu par
Un film collectif à sketches de Jean Douchet, Jean Rouch, Jean-Daniel Pollet, Eric Rohmer, Jean-Luc Godard, Claude Chabrol (1965) Très inégal : Le Douchet est inintéressant et l'interprétation est catastrophique. Le Rouch est mal construit, mal joué et prétentieux (ça sert à quoi de faire des plans séquences quand on ne sait pas diriger les acteurs ?). Le Pollet n'est qu'un jeu d'acteurs mais Micheline Dax et Claude Mekli y sont fabuleux. Rohmer nous fait dans le burlesque et ce n'est pas si mal. Godard nous assomme en faisant joujou avec la bande son, (c'est dommage parce que l'humour involontaire du sculpteur quand il parle de son "art" est assez croquignolet). Chabrol se met lui-même en scène avec la très belle Stéphane Audran et une bonne peu farouche et nous joue une fable grand-guignolesque pas si mal : En résumé : Douchet = 0, Rouch = 1, Pollet = 5, Rohmer = 5, Godard = 2 Chabrol = 4. Moyenne 3,4. Un petit plus est constituée par le Paris nostalgique des années 1960 mais les réalisateurs n'y sont pour rien.
Quoi de neuf, Pussycat ?
Un film de Clive Donner sur un scénario de Woody Allen (1965) avec Peter O'Toole, Peter Sellers, Romy Schneider, Capucine, Ursula Andress. Woody Allen, Jean Paredes, Une bonne comédie complètement déjantée, comportant quelques lourdeurs mais aussi son lot de situations cocasses. Les acteurs sont presque tous au top et la prestation de Peter O'Toole est absolument stupéfiante. Le bémol c'est Romy Schneider qui a du mal à rivaliser avec les canons du film et son jeu, hésitant, s'en ressent. A noter les apparitions de Howard Vernon, Jacques Balutin et de... Françoise Hardy. Il faut bien sûr évoquer la dernière demi-heure qui constitue l'un des sommets du burlesque de ces année-là ! Pas un chef d'œuvre mais c'est néanmoins très bon.
Et pour quelques dollars de plus
Un film de Sergio Leone (1965) avec Clint Eastwood, Lee Van Cleef, Gian Maria Volonte. Leone fera bien mieux, mais c'est déjà assez fabuleux, une réalisation quasiment sans faille, des images superbes, des prises de vue fabuleuses, des plans de folie, une photo magnifiques, des bons gunflights, un défilé de sales gueules (merci Klaus Kinsky), la musique d'Ennio Morricone qui le fait bien; des acteurs bien dirigés : Van Cleef au taquet, Gian Maria Volonté campant un excellent méchant (quoique peut-être inférieur à ce qu'il faisait dans l'opus précédent) et Eastwwod en grand taiseux. A la fin, le scénario cafouille un peu avec cette histoire de double montre mal explicitée et Van Cleef qui abandonne sa prime à Eastwood (vous en connaissez beaucoup, vous, des gens qui refusent de l'argent ?), mais bon on serait idiot de bouder notre plaisir, parce qu'il est bien là, Evidemment ça manque un peu de femme, (Maria Krupp au nom prédestiné ne faisant qu'apparaître) on ne peut pas tout avoir
Maciste dans les mines du roi Salomon
Un film de Piero Regnoli (1965) avec Reg Park. Bien sûr tous les poncifs du catalogue sont là : le vilain traître, le guerrier fidèle, les scènes de tortures avec des épouvantables machines, bien sûr les longues séquences où Reg Park (qui joue comme un pied) n'en finit pas de faire de la gonflette sont gavantes, bien sûr que tout est prévisible ! N'empêche que ça se regarde sans déplaisir, et puis Fariza (Wandisa Guida) n'est-elle pas la plus belle des méchantes ?
Une fille et des fusils
Un film de Jean-Claude Lelouch (1965) avec Jean Pierre Kalfon. Etonnant parce qu'avec un sujet pareil ça aurait pu donner n'importe quoi. Là le résultat est attachant, poétique, farfelu, grinçant, c'est bien réalisé et superbement photographié, la musique de Pierre Vassiliu produit un décalage agréable. Certaines scènes trainent un peu en longueur et quelques tics lelouchiens sont déjà là comme les cascades gratuites en voitures, mais est-ce si gênant ?
Motor Psycho
Un film de Russ Meyer en noir et blanc (1965). Du Russ Meyer en noir et blanc et d'avant la tombée du code Hays, c’est-à-dire que si les femmes ont toutes des poitrines opulentes et que les décolletés sont vertigineux, il n'y a aucune scène de nudité. Sur un scénario très simple (un vétérinaire voulant venger sa femme violée par trois jeunes imbéciles), Meyer nous pond une série B de qualité, avec sa dose de suspense, de violence et de rebondissements. On remarquera au passage comment le réalisateur détourne le code Hays, en calquant les répliques d'une extraction de venin de serpent sur celle… d'une fellation.
Faster, Pussycat ! Kill ! Kill !
Un film de Russ Meyer (1965) avec Tura Satana, Haji, Lori Williams. Exact contrepoint de Motorpsycho tourné quelques semaines plus tôt, les trois voyous sont remplacés par trois "voyoutes" qui n'y vont pas de main morte. Meyer nous montre que contrairement à ce que veulent nous faire croire Renaud ou les ultra-féministes, les femmes peuvent être aussi méchantes et cruelles que les mâles. Evidemment tout cela est assez déjanté mais fonctionne parfaitement grâce une réalisation efficace (malgré le manque évident de moyens) . A souligner la beauté magique de Lori Williams qui éclaire le film. On est encore en plein code Hays, donc pas de nudité malgré que le film fut destiné au circuit de sexploitation. Un bon moment de cinéma donc même s'il est légèrement inférieur à Motorpsycho en raison de l'absence d'explications sur les motivations primaires de ces drôles de dames !
Les bons vivants
Un film de Gilles Grangier et Georges Lautner (1965) avec Bernard Blier, Mireille Darc, Henri Virlojeux, Jean Lefebvre, Jean Carmet, Darry Cowl, Louis de Funès, Jean Richard, Bernadette Lafont. Dialogué par Audiard et composé de trois sketches avec quelques personnages récurrents, ce film milite ouvertement contre l'interdiction des maisons closes et le fait avec une truculence et une inventivité qui fait plaisir à voir. La direction d'acteurs est sans fautes et si le premier sketch tourne un peu en rond, si le second se termine un peu en queue de poisson, le troisième qui donne son titre au film est un véritable petit bijou dans lequel de Funès joue très juste (ce n'est pas toujours le cas) quant à Mireille Darc et Bernadette Lafont… hummm. Ce film est un délice de fin gourmet.
Falstaff
Un film d'Orson Welles (1965) dont Jess Franco dirigea la seconde équipe. Une étonnante scène du guet-apens dans les bois au début, la caméra en folie pour les scènes de taverne, la superbe et longue scène de bataille, les éclairages, et puis le sujet bien sûr, méditation tragique sur la fragilité de l'amitié face au pouvoir. (la scène ou Falstaff reçoit sa disgrâce est fabuleuse). Côté interprétation : Orson Welles (parfois à la limite du cabotinage), incarne un personnage truculent, mais qui ne provoque pas l'empathie. John Gielgud tient bien son rôle de roi mais de façon sans doute trop théâtrale. L'acteur de théâtre Keith Baxter dans le rôle du prince et futur Henri V est très bon. Quant à Marina Vlady et Jeanne Moreau, elles ne font que la figuration. Il est simplement dommage que tout cela soit gâché par de trop longues tirades shakespeariennes qui nous font nous éloigner du film. (PS, les filles de la taverne ont tous de magnifiques coupes très 1965, ça fait un peu bizarre)
Le manuscrit trouvé à Saragosse
Un film de Wojciech Has (1965). C'est long, trop long (3 heures), volontairement embrouillé et difficilement compréhensible. En revanche, les images sont superbes, les femmes sont bien jolies et très coquines
La mélodie du bonheur
Une comédie musicale filmée par Robert Wise (1965) avec Julie Andrew. Du beau spectacle et c'est un véritable exploit de la part du réalisateur de nous faire passer ainsi trois heures sans nous ennuyer. Julie Andrew est très bonne comme toujours, les lyrics de Richards Rodgers fonctionnent très bien et c'est très bien filmé. Certes on pourra trouver tout ça trop sucré, et ça l'est pas mal surtout au début, après on n'y fait moins attention, d'autant que le sucre disparaît dans la toute dernière partie. Seule ombre au tableau : ces insupportables bonnes soeurs bisounours.
Sherlock Holmes contre Jack l'éventreur
Un film de James Hill (1965). Bien sûr Sherlock énerve un peu avec ses conclusions péremptoires, et son manque de scrupule (il est quand même responsable de la mort de deux innocents dans la scène finale !) mais ça fait partie du personnage, on sent aussi le film tenté de nous faire du moralisme, mais ça reste mesuré. (bien que la métaphore avec les flammes de l'enfer à la fin… mais bon passons…) L'enquête est alambiquée, mais encore une fois c'est du Sherlock, et le côté policier sans être génial tient la route. Ce film est aussi un film d'ambiance et de ce côté on est servi, le film prend un malsain plaisir à nous montrer de très jolies filles dont on sait pertinemment qu'elles vont finir tuées. Quant à la scène où Georgia Brown interprète le "Tararaboum di-hay" c'est tout simplement l'une des plus fabuleuses scènes de cabaret de l'histoire du cinéma !
Cat Ballou
Un film d'Elliot Siverstein (1965) avec Jane Fonda et Lee Marvin. Ce western complétement délirant mais jubilatoire avec une Jane Fonda époustouflante de charme, de beauté et de talent est un petit bijou de cinéma. C'est bien rythmé, léger et burlesque, les épisodes étant ponctués par des chansonnettes de Nat King Cole et son banjo.. Quant à Lee Marvin suivant son humeur on trouvera qu'il en fait trop ou qu'il est simplement génial.
Voyage sur la planète préhistorique.
Un film de Curtis Harrington (1965) qui reprend des scènes du film soviétique de Pavel Klushantsev La Planète des tempêtes (1962). C'est mou et assez neuneu, c'est peu intéressant (et pourtant ça aurait pu l'être, les ingrédients étaient bien là) Il y a comme ça des films dont on se dit qu'il est dommage qu'ils soient ratés.
Erik le Viking
Un film de Mario Caiano (1965). Aurait pu se titrer : Les Vikings en Amérique ! Ce qui est épatant avec ce genre de film c'est qu'on sait qui sont les traîtres dès les premières images du film. Sinon c'est une série Z mal foutue pour laquelle je vous conseille l'inénarrable scène où l'invincible freluquet tue un grizzly en deux temps et trois mouvements. A oublier
La métamorphose des cloportes
Un film de Pierre Granier-Deferre (1965) avec Lino Ventura, Pierre Brasseur, Charles Aznavour, Maurice Biraud, Georges Géret. Dialogues de Michel Audiard d'après un roman d'Alphonse Boudard. Le titre est joli, le générique aussi. Mais s'il suffisait d'avoir un casting de rêve pour réussir un film, ça se saurait. C'est long, c'est lent, ce n'est pas très intéressant, c'est mal foutu et parfois assez confus. A sauver la très jolie Irina Demick qui nous fait un très intéressant (et toujours d'actualité) cours de cuistrerie sur l'art contemporain.
Quand passent les faisans
Un film d'Edouard Molinaro (1965) avec Bernard Blier, Paul Meurisse, Jean Lefebvre, Michel Serrault. C'est surtout un film d'acteurs bourré de bonnes répliques (c'est du Audiard). Le casting masculin est au top, en revanche côté féminin si Claire Maurier passe bien, ce n'est pas le cas d'Yvonne Clech. La réalisation est correcte, on sent que Molinaro s'est amusé. Au niveau du scénario la première partie est tout à fait intéressante, ensuite le film a un peu de mal à tenir la distance. Un bon petit film.
Alphaville
Un film de Jean-Luc Godard (1965) avec Eddie Constantine et Jean-Luc Godard. Même en le considérant comme un film expérimental, et en le regardant comme tel, ce n'est pas bon. Le concept amuse pendant dix minutes avant de lasser. Constantine est mauvais, l'overdose de citations culturelles indiffère (d'autant que certaines sont absurdes, "Je voyage au bout de la nuit" dira Constantine). Le message est aussi primaire que naïf et peut se résumer au fait que l'avenir, c'est la dictature, et que la dictature ce n'est pas bien… on aurait préféré une démonstration moins farfelue et plus maîtrisé. A sauver (éventuellement) trois scènes complètement décalées, celle de la piscine, celle de la salle de cinéma renversable et celle ou Godard arrête un moment le film pour permettre à Anna Karina de nous raconter une histoire drôle.
Les baratineurs
Un film de Francis Rigaud (1965). Avec Francis Blanche, Jean Poiret, Michel Serrault, Darry Cawl. Pascale Roberts. Dans ce film Rigaud choisit la carte du burlesque et de l'outrance. Ce réalisateur est très à l'aise dans les scènes complexes comprenant de l'action et de nombreux personnages, il l'est beaucoup moins dans les scènes "théâtrales" où une part d'improvisation est manifestement laissée aux acteurs. Ainsi la scène de l'auberge avec Roger Pierre et Jean-Marc Thibault est ratée, quant à Poiret et Serrault, ils ont parfois tendance à oublier qu'ils tournent un film. Ça commence assez fort avec la réception dans la poissonnerie, il y a ensuite un passage un peu mou, mais le final complètement déjanté rehausse considérablement le niveau du film. Côté acteurs, si on a connu Blanche en meilleure forme, Darry Cowl dans un rôle complètement allumé pété la santé. Quant à Pascale Roberts on aurait aimé la voir davantage. Bon, ce n'est pas si mal !
L'obsédé
Un film de William Wyler (1965) avec Terence Stamp et Samantha Eggar. Ça commence plutôt bien puis le film s'enlise : trop long, trop lent, trop de longueurs, trop de blablas, pas assez de rythme et pas assez de véritable tension (exception faite du très bon épisode impliquant le voisin) La distribution n'est pas en cause, Stamp et Eggar faisant un sans-faute, mais tout cela reste bien trop mou. Ce n'est cependant pas un mauvais film.
La grosse caisse
Un film d'Alex Joffé (1965) avec Bourvil et Paul Meurisse. Joffé fait souvent des films atypiques remplis de bonnes idées mais ratés. Celui-ci fait exception et surprend agréablement : Le début traine un peu, mais il y a une bonne ambiance, Bourvil est parfait en niais lunaire quand à Paul Meurisse, il fait du Paul Meurisse, mais il le fait bien. Certaines trouvailles sont très bonnes comme quand Bourvil lévite de bonheur, ou quand celui-ci voit son déshonneur en rêve dans une scène bizarrement inspirée de l'Affaire Dreyfus.
Fantomas se déchaîne
Un film d'André Hunebelle (1965) avec Jean Marais, Louis de Funès, Mylène Demongeot. Une suite purement commerciale au scénario paresseux. Et si De Funès s'en sort honorablement, Jean Marais déçois pratiquant le service minimum à ce point que le personnage de Fantômas parait plus ridicule qu'autre chose, Même Demongeot, réduite à l'état de potiche déçoit malgré ses magnifiques toilettes, en plus le scénariste a cru intelligent de l'affubler d'un frère "cheveu sur la soupe". Les bagarres sont sans surprises et incohérentes, Jean Marais se bat parfois contre une bande entière de types armées, mais d'autres fois se laisse maîtriser sans rien dire. Les décors sont médiocres (on a connu mieux comme base secrète). Les rares bonnes idées comme le "triple" professeur sont très mal exploitées et le pire c'est que l'ennui n'est jamais loin. Une déception après la bonne surprise du premier.
Le corniaud
Un film de Gérard Oury (1965) avec Bourvil et Louis de Funès. Une bonne amorce, un bon début, mais le film trouve très vite ses limites, n'a plus grand-chose à nous dire, et tourne en rond. La plupart des gags tombent à plat, d'autant que certains sont d'une lourdeur à peine croyable. Les deux épisodes "sentimentaux" sont très mauvais. Coté acteurs, Bourvil et De Funès passent assez bien même s'ils n'ont rien d'exceptionnel, le premier semblant parfois paumé, et le second ayant tendance à forcer le trait (comme d'habitude) Les seconds rôles sont transparents à l'exception de Venantino Venantini, assez drôle, quant aux deux actrices "faire-valoir" on est proche de la catastrophe. Bref, ça se regarde, certaines scènes sont un peu souriantes, mais ce n'est vraiment pas terrible
Casanova 70
Un film de Mario Monicelli (1965) avec Marcello Mastroianni Que peut-on reprocher à ce film qui n'a pas pris une ride ? Juste peut-être quelques longueurs sinon ce film est un régal. Notons déjà la distribution avec un Mastroianni impérial et des actrice féminines plus belle les unes que les autres (Virna Lisi, Marisa Mell, Michèle Mercier) Le film qui est une sorte de suite de sketches mis bout à bout referme des véritables pépites (le psychanalyste, la famille sicilienne avec sa fille à marier, le mari jaloux, le procès). C'est assez amoral, Monicelli est là pour montrer pas pour juger et la seule chose qui l'énerve c'est la jalousie maladive. Un excellent Monicelli
Les Yeux bandés
Un film de Philip Dunne (1965) avec Claudia Cardinale et Rock Hudson. Une comédie d'espionnage poussive, mollassonne, sans rythme, sans tension, à la limite de l'ennui. Mise en scène minimaliste, direction d'acteurs approximative, Claudia Cardinale est très décevante, le seul personnage un tant soit peu amusant reste Anne Seymour la secrétaire mature d'Hudson mais inutile de revoir juste pour ça ce film sans intérêt.
Tuer n'est pas jouer
Un film de William Castle (1965) avec Joan Crawford. Bonne interprétation, bonne musique, Un petit bijou, cela aurait pu être un chef d'œuvre si la conclusion n'était pas amenée par une facilité de scénario qui fait un peu grosse ficelle. Sinon tout est bon à commencer par l'interprétation, les deux jeunes filles sont parfaites, mieux : alors que les gosses au cinéma sont souvent pénibles, la petite fille (Sharyl Locke) est ici absolument craquante de malice. Joan Crawford est comme souvent fabuleuse. Quant au scénario il est tout simplement génial et nous raconte une situation vaudevillesque qui tourne au cauchemar. La tension est omniprésente, les rebondissements abondent, on ne s'ennuie pas une seule seconde, bref on se régale et on en redemande.
L'arme à gauche
Un film de Claude Sautet (1965) avec Lino Ventura et Sylva Koscina. Il y a deux parties, la première ne brille pas sa clarté et on est vite perdu entre tous ces personnages et leur motivations respectives. La seconde partie voudrait jouer sur la tension et le suspense, mais le fait de façon assez lourde : avec des longueurs : à quoi rime de faire durer aussi longtemps la scène du déchargement des caisses, à quoi rime ces scènes inutiles et illogiques comme le meurtre de l'alcoolique, de plus le (faux) rebondissement final fait un peu office de grand n'importe quoi. Sinon, la photo est belle, Ventura est bien, mais est Koscina transparente et mal mise en valeur. Bref c'est pas terrible tout ça.
La tête du client
Un film de Jacques Poitrenaud (1965) avec Michel Serrault, Jean Poiret, Francis Blanche, Sophie Desmarest. Une histoire rocambolesque et déjantée servie par des acteurs en pleine forme. Les situations loufoques et les dialogues savoureux ponctuent le film. On sent Poiret et Serrault souvent en roue libre, mais ça fonctionne plutôt bien, Blanche est magistral comme toujours, Desmarest complètement à l'ouest et on a même droit à Darry Cowl en extra. La mise en scène est correcte mais est tirée vers le haut au moment du final, burlesque à souhait. Pourquoi cette excellente comédie n'est-elle donc pas devenu culte ? Sans doute à cause d'une certaine volonté d'en faire juste un film "familial".
La dixième victime
Un film d'Elio Pietri (1965) avec Ursula Andres et Marcello Mastroianni. Une bonne idée de départ, mais mal exploitée à cause d'un scénario se perdant en diversions (genre les adorateurs du soleil) au lieu d'approfondir les personnages. De plus la réalisation est très molle et sans rythme. La direction d'acteurs déçoit, Mastroianni semblant peu concerné, quant à Andress, sa plastique et son visage sont magnifiques mais elle a l'air de s'en contenter. (les courtes apparitions d'Elsa Martinelli sont d'un tout autre niveau). Reste le kitch des décors et des costumes, quelques bonnes scènes comme le club Masoch (bien sage quand même), l'explosion de l'allemend ou les parents planqués derrière une porte coulissante. Quant à la fin, plus foireux, tu meurs. Décevant.
Le majordome
Un film de Jean Delannoy (1965) avec Paul Meurisse, Noel Roquevert, Geneviève Page. Tout le film est construit autour du personnage de Paul Meurisse, non dirigé, antipathique et qui en fait de tonnes, le scénario est d'une absurdité totale, et même si on est au cinéma, il faut un minimum de rapport avec la réalité, ce qui n'est pas le cas de ces scènes dans la cave d'une lourdeur et d'une bêtise absolu. Les dialogues censés faire mouche tombent à plat (malgré que ce soit du Jeanson). Les situations vaudevillesques sont très mal exploitées, bref ça ne va pas du tout d'autant que la mise en scène est minimaliste. On est un peu surpris à la fin quand le film tombe dans le burlesque, ça réveille, mais pas longtemps. A sauver éventuellement les sourires de Geneviève Page et Micheline Luccioni et le petit rôle de Paul Préboist.
Les Tribulations d'un Chinois en Chine
Un film de Philippe De Broca (1965) avec Jean-Paul Belmondo, Ursula Andress, Jean Rochefort, Paul Presboist, Darry Cowl, Maria Pacôme. Un an après l'excellent homme de Rio, De Broca remet le couvert et se plante ! Alors pourquoi, puisque tous les ingrédients du succès semblaient réunis ? Sans doute parce que ce que c'est totalement décousu, qu'il n'y a aucun enjeu, que cette avalanche de cascades finit par saouler, d'autant que certaines ne font pas dans la finesse. Que l'humour ne fonctionne pratiquement pas (le seul moment où j'ai rigolé c'est quand Presboist sort un robinet de sa poche). On ne s'identifie à personne, on a aucune empathie pour les personnages, on s'en fout et on regarde un peu tout ça d'un œil distrait. Belmondo en fait trop, Rochefort joue trop pincé, reste une magnifique Ursula Andress (dans le rôle d'Alexandrine Pinardel), une Maria Pacôme bien allumée et des décors de rêves, mais ça ne fait pas le compte
Boeing Boeing
Un film de John Rich (1965) avec Tony Curtis, Jerry Lewis, Dany Saval. Je crois que de ma vie de cinéphile je n'ai jamais vu autant de portes se fermer et s'ouvrir, ce n'est pas un reproche, c'est une remarque et c'est vrai que le film est adapté d'une pièce de boulevard. On est en 1965 et le Code Hayes vient de tomber en désuétude (Merci Billy Wider !) On aurait jamais vu un tel pitch cinq ans auparavant. Ici Curtis est quasiment polygame avec la complicité de sa bonne, mais ces demoiselles croient toutes être l'unique, d'où une série de quiproquo souvent cocasses. Ces demoiselles sont charmantes, et si Danny Saval nous surprend avec son accent français impossible, la plus belle est l'actrice allemande Christiane Schmidtmer, ancienne playboy girl. Et remercions le scénariste de ne pas nous avoir imposé une fin moralisatrice.
Le dollar troué
Un film de Georgio Ferroni (1965) avec Giuliano Gemma. Ce western spaghetti ressemble plus à un médiocre western américain qu'à un western spaghetti. Le film commence bien mal avec une scène d'un ridicule achevé. Le scénario est à la fois simpliste, peu cohérent et mal écrit, Giuliano Gemma, en plus de mal jouer figure un homme exemplaire sans aucun défaut et qui se relève de ses blessures avec une facilité déconcertante. La mise en scène est souvent approximative, les hommes abattus se croient obligés de faire des galipettes avant de tomber. Bref tout ça n'a rien d'original ni de palpitant pourtant ça se regarde sans ennui, ça doit être ça le miracle du cinéma.
Mutiny in Outer Space
Un film de Hugo Grimaldi (1965). C'est une série B, c'est comme ça qu'il faut la noter et ce n'est pas si mal que ça. Balayons déjà l'argument pénible sur l'indigence des effets spéciaux, il est évident que ce n'était pas là le souci premier du réalisateur, l'idée étant de montrer les réactions d'un équipage face à un danger inconnu et il ne s'en sort honorablement. Notons une jolie distribution féminine avec la blonde Pamela Curran et sa silhouette impressionnante et la brune Dolores Faith. Du bon cinéma bis.
Répulsion
Un film de Roman Polanski (1965) avec Catherine Deneuve et Yvonne Furneaux. Comme "le couteau dans l'eau" le film souffre du moins au début d'une absence de rythme, c'est le gros défaut du film, mais sinon, que du bon : La photo est magnifique, Deneuve est excellente et qu'on ne dise pas qu'elle à l'air absente, ça fait partie du rôle ! Quant à Yvonne Furneaux, toujours aussi sexy, elle aurait mérité une meilleure carrière. Comme dans "le couteau dans l'eau" l'exposition est assez lente, sans doute volontairement puisque la partie dramatique n'en devient que plus forte. La mise en scène est très inventive, multipliant les petites trouvailles comme les tics de Deneuve, ou faisant incursion dans l'onirisme avec les lézardes, ou mieux encore ces mains qui sortent du couloir, un plan réellement diabolique.
Quand parle la poudre
Un film de Lesley Selander (1965).Ce n'est pas insulter Selander de dire qu'il n'est qu'un honnête tâcheron (voir par exemple son abracadabrant Destination Mars), et ic, si la réalisation est assez pauvre et le casting fatigué, exception faite pour la jolie Terry Moore, le film est sauvé par son scénario solide et intelligent, avec un plaidoyer très fort contre les milices "citoyennes". Et si on déplorera une fin bâclé de chez bâclé, le film reste une bonne série B de divertissement.
Frankenstein contre le monstre de l'espace
Un film de Robert Gaffney (1965) Difficile de détester cette série Z qui si elle utilise des stock-shot de la guerre de Corée et des longues virée inutiles en Vespa, n'en possédé pas moins un charme particulier. Eliminons déjà une bêtise, contrairement à ce qu'on peut lire ça et là, il n'y a aucun martien dans le film, mais des extraterrestres venus d'on ne sait où et parlons-en de ceux-là puisqu'ils sont le clou du film, La princesse Marcuzan interprétée par la très belle playmate Marilyn Hanold, dans un collants super moulant et le commandant Nadir, la main de la reine, personnage sournois bien décrit joué par Lou Cutell, et dont les oreilles pointus ont du inspirer les créateurs de Star-Trek.. Sinon il y a pas mal de jolies filles, des militaires qui jouent aux militaires, un vaisseau pas si mal, un androïde abimé et un monstre très moche. A regarder avec un plaisir coupable parce qu'il n'est pas interdit d'amer un mauvais film !
Hercule contre les tyrans de Babylone
Un péplum de Domenico Paolella (1964). Tous les ingrédients du péplum sont là : Le super musclé de service et son jeu nul, l'indispensable traître, quelques méchants tyrans (et machiavéliques en plus), des esclaves au teint frais et aux toges impeccables, un peu de cruauté, une princesse très belle et très méchante (fabuleuse Helga Line et c'est rien de le dire), des souterrains, des passages secrets et du carton-pâte ! Et la surprise c'est que tout cela fonctionne très bien, le ridicule de certaines situations ne parvenant pas à gâcher notre plaisir. Ah, j'oubliais, il y a beaucoup de chevaux !
Merveilleuse Angelique
Un film de Bernard Borderie (1965) avec Michele Mercier, Jean-Louis Trintignant, Jean Rochefort, Claire Maurier. Après le sympathique premier épisode on redescend de plusieurs étages, Le scénario est complètement décousu et semble ne pas savoir où aller. Si la première heure reste regardable en étant indulgent, la dernière demi-heure tombe dans une nunucherie et dans une mièvrerie ridicule à la limite du supportable. Reste Michele Mercier toujours aussi belle et on sauvera la scène de l 'auberge d'un sadisme rare pour un film grand public.
Les amours d'une blonde
Un film de Milos Forman (1965). Curieux film très inspiré de la nouvelle vague française de par un certain amateurisme. On se demande au début ce qu'on est en train de regarder avant de tomber sur cette longue scène de dancing, petit microcosme social dans lequel trois beaufs vont essayer de draguer trois jeunes femmes, on a droit du coup à quelques gags qui le font bien, la scène de coucherie offre aussi son lot de surprises mais le clou du film rester cette scène de chambre à coucher avec les parents de Milda, deux personnages admirablement décrits et qui nous jouent une scène d'anthologie. Et puis Forman est un malin, il sait montrer qu'il sait filmer et nous offre une scène d'ensemble du dancing de toute beauté. Une bonne surprise.
Le Sillage de la violence
Un film de Robert Mulligan (1965) avec Steve McQueen et Lee Remick Il est très curieux de constater que ce film est à la fois quasiment tombé dans les oubliettes mais surcoté (selon moi) par ceux qui l'on vu. Car enfin tout cela est d'une mollesse incroyable, il ne se passe pas pratiquement rien, les deux scènes d'actions sont mauvaises et illisibles et puis pour un film qui se veut réaliste, aller rattraper un camion en courant, faut peut-être pas exagérer ! Alors évidement voir McQuenn chanter c'est pas mal et voir jouer la très belle Lee Remick ce n'est pas mal non plus, mais ça ne nous fait pas un film pour autant.
Opération Tonnerre
Un film de Terence Young (1965) avec Sean Connery, Claudine Auger, Adolfo Celi, Luciana Paluzzi, Martine Beswick. Un bon James Bond interprété par un Sean Connery aussi cynique que charmeur, toute la légende est là, Q, M, Miss Moneypenny et Bond qui drague comme une bête (mais avec quelle élégance !) Le méchant (Adolfo Celi) est très réussi et certaines scènes sont spectaculaires, 'la réunion des chefs du SPECTRE, la bataille sous-marine. Ces demoiselles sont charmantes à souhait même si on aurait aimé voir le rôle de Martine Beswick davantage développé, mais Claudine Auger et Luciana Paluzzi, c'est quand même quelque chose !.On déplorera néanmoins quelques longueurs et un déroulé narratif pas toujours très clair, mais ça reste très bien et puis qu'ils étaient beaux les James Bond d'antan, loin des Daneil Craigueries du 21ème siècle !
La 317eme Section
Un film de Pierre Schoendoerffer (1965) avec Jacques Perrin, Bruno Cremer. Il est vraiment dommage que dès le début du film on soit surpris par la mauvaise qualité de la post-synchronisation. Une belle photo mais qu'on arrête de nous casser les pieds avec des formules toutes faites genre. "L'image noir et blanc réussit à transcrire la chaleur et l'humidité." Car on ne peut s'empêcher de penser que la couleur aurait ajouter quelque chose. Film de guerre mais c'est quasiment un survival avant l'heure, la guerre dans toute la banalité de sa cruauté. Rien à dire sur l'interprétation, Perrin est un peu lisse mais c'est le rôle qui veut ça, quant à Cramer, il crève l'écran. Un bon film mais sans doute surestimé, n'étant pas exempt de défauts, la scène des éléphants invisibles est par exemple ratée, et puis je n'ai pas senti la tension inhérente à cette catégorie de film.
La peau douce
My fair Lady
Je suis une légende
Un film de Sydney Salkow (1964) avec Vincent Price. Première adaptation du Roman de Richard Matheson, le film ne prétend pas faire dans l'horreur ou dans l'épouvante mais reste très proche de l'esprit du livre qui est avant tout une réflexion sur la différence. Les images en noir et blanc sont très belles, la musique suggestive à souhait et Vincent Price excellent. Les deux remakes (Boris Segal 1971 avec Charlton Heston et Francis Lawrence 2007 avec Will Smith) s'ils sont visuellement intéressants, s'encombreront de considérations scénaristiques qui les éloigneront de la version primitive, inégalée jusqu'à maintenant.
L'homme de Rio
Un film de Philippe de Broca (1964) avec Jean-Paul Belmondo et Françoise Dorléac. Tintin est devenu bidasse et a une petite amie, sachant cela le film peut commencer, car c'est bien d'une aventure à la Tintin qu'il s'agit (les emprunts y sont d'ailleurs nombreux). Une action palpitante, des situations impossibles et farfelues, un méchant qui n'est pas celui qu'on pensait, des bagarres burlesques, des paysages magnifiques, le couple d'acteurs bien dans leurs rôles. Ah, il y aussi Jean Servais qui semble sortir tout droit du tournage de "La fièvre monte à El Pao". Un film complètement hors norme mais qui a ouvert la voie aux "Indiana Jones" et "A la poursuite du diamant vert". Mais si vous n'aimez pas Tintin, ce n'est pas la peine… Une critique mineure : le dernier plan qu'on sentait venir à 20 kilomètres, sur le coup-là, les scénaristes aurait pu trouver autre chose. PS : On appréciera la courte séquence permettant de voir la toujours belle Simone Renant en tenancière de tripot, 17 ans après son rôle de photographe lesbienne dans "Quai des orfèvres". De l'excellent cinéma de divertissement !
La Nuit de l'iguane
Un film de John Huston (1964) avec Richard Burton, Ava Gardner, Deborah Kerr, Sue Lyon. C'est du Tennessee William et du bon ! Le scénario est complétement freudien, nous démontrant que quoi qu'on fasse et qu'on dise, c'est le sexe qui domine les rapports entre les êtres humains. Ça aurait pu être lourd, les dialogues étant souvent très littéraires (c'est le seul point faible du film), mais le jeu des acteurs transcende tout. Richard Burton, nonchalant, imprévisible, plein d'humour, Ava Gardner rayonnante de sensualité qui nous explique qu'on peut très bien être nymphomane et aimer son mari (lequel était d'ailleurs consentant), Deborrah Ker, sobre et sublime qui nous raconte une étrange rencontre sexuelle (mais avortée) et Sue Lyon, déchaînée. Et n'oublions pas Grayson Hall en lesbienne refoulée et acariâtre. Le film contient aussi une critique de la religion (on détache l'iguane, parce que Dieu n'a pas été foutu de le faire… jolie symbolique) Un régal.
Les gros bras
Un film de Francis Rigaud (1964). Un scénario très mal mis en scène à ce point que ça en devient pénible. Un casting qui fait l'erreur de mettre en vedette Roger Pierre et Jean-Marc Thibault qui mal dirigés se montrent médiocres, et ne laissant pas assez d'espace à Francis Blanche et Dary Cowl qui ne peuvent sauver le film. Seules les dernières 10 minutes qui virent au burlesque sont (éventuellement) à sauver.
Banco à Bangkok pour OSS117
Un film d'André Hunebelle (1964) avec Kerwin Mathews et Robert Hossein. C'est le James Bond du pauvre (et ce n'est pas gentil pour les pauvres). Réalisé à la paresseuse avec une postsynchronisation catastrophique, des dialogues et des situations d'une stupidité affligeante, une direction d'acteur approximative, des scènes d'action aussi rares que médiocres, un scénario sans intérêt, un bellâtre jouant comme une savate en guise d'acteur principal, Robert Hossein risible, Pier Angeli fadasse, des longueurs à n'en plus finir. Que reste-il ? La tronche de Virlogeux et le décolleté de Dominique Wilms (la môme vert gris), c'est à dire pas grand-chose.
Dr Folamour
Un film de Stanley Kubrick (1964) avec Peter Sellers, Georges C. Scott, Sterling Hayden. Il était un temps où Kubrick ne se prenait pas pour Kubrick. Ce film est un chef d'œuvre d'abord par son montage et sa prise de vue (Sterling Hayden et son cigare en contre plongé), par l'interprétation exceptionnelle des acteurs (Peter Sellers est carrément génial) mais surtout par son irrespect, tout le monde en prend pour son grade, même si l'armée en est la cible centrale. Le ton est quasiment burlesque, distillant un humour caustique qui nous fait plus rire jaune que nous décrocher la mâchoire. Certaines scènes sont inoubliables : le pilote de l'avion chevauchant sa bombe, l'inventaire à la Prévert du kit de survie, le comportement extraverti de Georges C. Scott, la scène avec le distributeur de Coca… Un très très grand film !
Pour une poignée de dollars
Un film de Sergio Leone (1964) avec Clint Eastwood et Gian Maria Volonte. L'un des tous premiers westerns spaghettis, et on peut dire que ça déménage et tant pis si ça dérange les ayatollahs de la vraisemblance. Un héros dont la seule motivation est dans le titre, une violence qui va crescendo (teintée d'un évident sadisme), un méchant très réussi (Gian Maria Volonté), des plans sublimes, une musique superbe… Mais ce n'est pas parfait non plus et on regrettera que le rôle de Marianne Koch soit si peu développé, le côté quelque peu giratoire du scénario, et la théâtralité incongrue de certaines scènes (pendant l'assaut contre les Baxter, ce sont les personnages importants qui sortent en dernier !) Quoiqu'il en soit ce film est jouissif !
Onibaba
Un film de Kaneto Shindo (1964). Plus qu'un chef d'oeuvre l'un des plus beaux films de tous les temps ! On serait bien en peine de dénicher un seul défaut à ce film qui frôle la perfection absolue. De la beauté des plans (ah, ces longues courses dans les roseaux), de la remarquable direction d'acteurs, de la beauté de la jeune paysanne (Jitsuko Yoshimura) et de l'érotisme à la fois discret et torride qu'elle diffuse, de la dernière partie où apparaît l'épouvante, tout cela se déguste avec émerveillement. Certains ont cherché un message, je ne suis pas sûr qu'il y en ait un, ce qui n'empêche pas le réalisateur de donner au passage de façon allusive son avis sur les croyances religieuses, et sur la prédominance du sexe.
Marnie
Un film d'Alfred Hitchcock (1964) avec Tippi Hedren et Sean Connery. Mettons les choses au point, si le film a été mal accueilli à sa sortie c'est que notamment parce que les gens ne s'attendaient pas à voir Sean Connery dans un tel film. On a ensuite exagéré les imperfections du film pour le nanariser, tandis que d'autres criait au chef d'œuvre en se cachant les yeux pour ne pas en voir les défauts. En fait le film reste passionnant de façon constante jusqu'au départ chez la mère de Marnie. La réalisation est parfaite, certaines scènes sont magistrales avec une mise en scène réellement hitchcockienne (la scène du coffre-fort), de plus l'interprétation est brillante avec un Sean Connery étonnant et une Tippi Hedren qui crève l'écran, alors d'accord il y a des transparences et c'est pas joli, mais cela n'a que l'importance qu'on veut bien lui accorder. Globalement le film est bon et élégant et on filait probablement vers le chef d'œuvre s'il n'y avait pas ce dénouement aussi stupide que grotesque.
La chute de l'empire romain
Un film d'Anthony Mann (1964) avec Sophia Loren et James Mason. Si le film se base sur un contexte historique véritable, ce n'est pas pour autant un film historique mais bien un péplum et c'est donc comme cela qu'il faut le juger. La distribution peut être qualifiée de moyenne, Alec Guiness est excellent et trouve le moyen de saupoudrer le film d'un humour qui disparaîtra complètement avec la mort de son personnage, Stephen Boyd est passable, James Mason est en petite forme, Mel Ferrer sous utilisé, Christopher Plummer qui joue le rôle de l'empereur Commode n'est pas bon, quant à la belle Sophia Loren, elle n'est pas assez mise en valeur et est peu convaincante (malgré qu'elle interprète le seul personnage sympathique du film). Le film blablate pas mal et les scènes au sénat ne sont ni passionnantes ni convaincante. Mais c'est dans les scènes d'action que le film retrouve toute sa force, la scène de la course en char est tout simplement grandiose, le duel final (qui sera hélas parasité par l'épisode stupide et inutile du sauvetage du bûcher) est également un grand moment et il y en a d'autres. Des défauts donc, mais les bonnes choses l'emportent largement, c'est un très bon film.
Le masque de la mort rouge
Un film de Roger Corman (1964) avec Vincent Price. Il ne se passe pas grand-chose, c'est surtout un film d'ambiance, mais quelle ambiance, une caméra en folie, un déluge de couleurs et de costumes, le tout construit autour d'un Vincent Price habité par le rôle, un vrai méchant de film d'horreur, cruel et sadique. (Pas comme Dracula qui ne tue les gens que pour survivre, et puis on l'aime bien Dracula, d'ailleurs il ressuscite tout le temps) et sans aucun scrupule, mais Corman y a ajouté une petite touche (juste un doigt) d'humanité qui n'existe pas dans la courte nouvelle de Poe. Les deux rôles féminins, Hazel Court et Jane Asher (la petite amie de McCartney à l'époque). sont agréables et plutôt bien tenus, on regrettera juste le rôle mineur mais raté (et limite absurde) de Gino. Un grand Corman et un grand film fantastique.
Le journal d'une femme de chambre
Un film de Luis Buñuel (1964) avec Jeanne Moreau; Georges Geret, Michel Piccoli. Qu'on arrête de dire que les films de Buñuel sont des critiques de la bourgeoisie, ce n'est pas seulement la bourgeoisie qu'il critique c'est la nature humaine. (à ce que je sache la pire ordure du film, joué par Géret, n'a rien d'un bourgeois !) On n'a pas assez insisté sur le rôle de Michel Piccoli, pourtant excellent comme à ses habitudes. Jeanne Moreau est sublime dans ce rôle où tout le film nous la montre d'une lucidité extrême (elle ira même jusqu'à coucher avec Géret et se parjurer, rien que pour obtenir sa confiance), puis quand elle constatera que la justice ne fonctionne pas, elle épousera un vieux réac en attendant qu'il claque. Si on peut regretter une certaine propension de scénario à parfois trop caricaturer, le film n'en reste pas moins un chef d'œuvre.
Les gorilles
Un film de Jean Girault (1964) avec Darry Cowl et Francis Blanche. La couleur est indiqué dès le départ, le scénario est n'importe quoi et c'est clairement énoncé, on a donc une sorte de film à sketchs avec comme fil rouge : la recherche d'une valise ! Vont défiler les scènes du film publicitaire, du contractuel, du mage oriental, de la pendaison de la crémaillère, de la propriétaire de chevaux, de l'avocat marron et de l'armée du salut. Tout cela est assez inégal, et parfois lourdingue, mais en fait plus on avance plus ça devient foutraque. Darry Cowl est plutôt bon, mais Francis Blanche joue en dessous de ses possibilités (c'est dans les rôles exotiques qu'il est le meilleur et ce n'est pas le cas ici). A noter une ribambelle de guest-stars. Se regarde avec plaisir si on est "bon public".
Les Barbouzes
Un film de Georges Lautner (1964) avec Lino Ventura, Francis Blanche, Bernard Blier et Mireille Darc. Dialogue de Michel Audiard. Il s'agit d'une parodie loufoque des films d'espionnage. C'est d'abord un film d'acteurs. Si Lino Venture est fidèle à lui-même, Françis Blanche en fait de trop, et Bernard Blier est absolument parfait. Quant à Mireille Darc... putain, qu'elle était mignonne ! La mise en scène volontairement loufoque est très efficace
Goldfinger
Un film de Guy Hamilton (1964) avec Sean Connery. Certes c'est un James Bond et il serait stupide de chercher le réalisme, mais là ça vire au grotesque. Le méchant veut attaquer Fort Knox, mais sa chef d'escadrille le trahit après s'être fait à moitié violé par Bond ! Du coup toute la garnison fait semblant de s'endormir… pour mieux se réveiller après… et j'en oublie. Ajoutons ici un prégénérique sans intérêt, quelques réflexions stupides insérées on ne sait trop pourquoi par le dialoguiste (Comme la scène avec la fille qui aide Goldfinger à tricher aux cartes dans laquelle Bond se dit rassuré qu'elle ne soit pas payer pour coucher !), une partie de golf à laquelle il manque le mode d'emploi... Et malgré tout ça, et bien je vous le donne en mille, ça se laisse regarder et on passe même un bon moment, allez y comprendre quelque chose !
Embrasse-moi, idiot
Un film de Billy Wilder (1964) avec Kim Novak et Dean Martin. Wilder est le digne successeur de Lubitsch et cette comédie qui ne nous laisse pas une minute de répit le démontre magnifiquement. Le film renverse la morale bien pensante pour notre plus grand plaisir : Ray Waltson vire sa femme pour les besoins d'un plan impliquant Dean Martin et Kim Novak et destiné à promouvoir ses chansons, puis il joue les moralistes en virant Dean Martin qui courtise sa fausse femme (Kim Novak) sous ses yeux mais couche avec cette dernière. Quand à la délicieuse Felicia Farr (qui joue la femme de Ray Waltson) elle s'envoie Dean Martin qui la prend pour une prostituée. Mais à la fin tout finira bien, Novak profitera du prix de la passe de Dean Martin, lequel fera un tube avec la chanson de Ray Waltson qui se réconciliera avec sa femme. C'est magnifiquement réalisé, superbement interprété (Kim Novak est sublime en prostituée et les trois autres acteurs principaux sont parfaits, mention spéciale à Felicia Farr, rayonnante de beauté). La musique est d'André Previn. Chef d'oeuvre !
Le mercenaire de minuit
Un western de Richard Wilson (1964) avec Yul Brynner. Ça aurait pu être bien, le scénario était intelligent et contenait des bonnes choses, mais la vision de ce film donne comme une impression de confusion voire de bâclé, certes Yul Brynner est très bon mais on a du mal à comprendre le comportement de son personnage d'abord monolithique, puis pétant les plombs et incapable de prévoir à la fin qu'on va lui tirer dessus. Il ne suffit pas d'être plein de bonnes intentions pour faire un bon film. A signaler quand même que le personnage interprété par Yul Brynner se nomme Jules Gaspard d'Estaing (ça ne s'invente pas !)
La tombe de Ligeia
Un film de Roger Corman (1964) avec Vincent Price. Superbes images, magnifiques décors naturels et de studio, bonne interprétation de Vincent Price (un peu vieux pour le rôle toutefois) et d'Elizabeth Shepherd, et pourtant le résultat reste moyen, la faute à une adaptation trop littéraire, à une certaine confusion, des longueurs et un final peu clair dans sa narration et médiocre dans sa réalisation.
Madame Croque-mari
Un film de J. Lee Thompson (1964) avec Shirley McLaine, Dean Martin, Paul Newman, Robert Mitchum, Gene Kelly. Le film est construit en flash-back et son synopsis est quasiment résumé dès son début. Il n'y a donc aucune attente quant au déroulé de l'histoire sinon de savoir comment le réalisateur va traiter tout ça. Or, il s'en sort très bien, le film est très inventif, se servant d'inserts astucieux (le film muet, la romance coquine, le défilé de toilettes, la comédie musicale) et puis il y a cette machine à peindre, trouvaille irrésistible et géniale. La prestation de Shirley McLaine est tout simplement époustouflante, côté masculin c'est plus inégal, si Mitchum ne parait pas trop concerné, la performance de Paul Newman est tout à fait étonnante. Au final un excellent divertissement.
Tintin et les Oranges bleues
Un film de Philippe Condroyer (1964) avec Jean-Pierre Talbot dans le rôle de Tintin : Le scénario est simpliste, les acteurs sont mauvais (Talbot n'a rien d'un acteur et d'ailleurs il ne tournera uniquement que deux films), l'acteur qui joue Haddock cabotine comme ce n'est pas permis et est grimé n'importe comment, bref c'est une catastrophe. A noter que la même année sortait l'Homme de Rio de Philippe de Broca avec Jean-Paul Belmondo et Françoise Dorléac. Comparer les deux films c'est comme comparer un hamburger avec un tournedos Rossini.
Le spectre maudit (The black Torment)
Un film de Robert Hartford-Davis (1964). Tous les éléments d'une très bonne série B sont réunis, bonne ambiance, costumes, décors, musique (remarquable) , actrices féminines sympathiques et une histoire qui nous tient en haleine car est-ce une histoire de fantôme ? Une histoire d'envoûtement ? De folie ? Tout cela avant que le film s'autodétruise dans les 15 dernières minutes dans un embrouillamini aussi grotesque que décevant.
La cité de l'indicible peur (la grande trouille)
Un film de Jean-Pierre Mocky (1964) avec Bourvil, Jean Poiret, Francis Blanche, Jean-Louis Barrault, Jacques Dufilho, René-Louis Lafforgue, Marcel Peres. Assez déroutant au début, on se prend à s'intéresser à ce film dès les premières pérégrinations de Bourvil à Barges. On est dans le farfelu avec une galerie de personnages plus étranges les uns que les autres (le voyeur, le boucher, le brigadier, le pharmacien, le secrétaire de mairie, le jardiner, le maire, le médecin) sans oublier sainte-Urodéle et la bargeasque. L'intrigue policière n'a d'ailleurs strictement aucune importance, c'est un film d'ambiance et de ce point de vue c'est très réussi avec ce passage dans la brume, ses meurtres mystérieux ou encore le fanatisme de la foule déchaînée. Les acteurs sont très bons et Bourvil campe un improbable policier mais il est très bon, meilleur que dans le drôle de paroissien. Un petit régal !
Une femme dans une cage
Un film de Walter Grauman (1964) avec Olivia de Havilland. Il convient de réhabiliter d'urgence ce film qui semble maudit et/ou oublié. 7 ans avant les "Chiens de paille" de Peckinpah, nous avons là un film d'une violence à la limite de l'insoutenable, mais qui fonctionne à fonds grâce d'une part à une direction d'acteur excellentissime (Olivia de Haviland est fabuleuse) et par la, force du propos sous-jacent qui est une charge féroce envers l'indifférence. Plus de 50 ans après sa sortie ce film n'a pas pris une ride.
La Difficulté d'être infidèle
Un film de Bernard Toublanc-Michel (1964). La mise en situation aurait pu nous donner quelque chose d'intéressant, mais ce n'est pas le cas, on tourne en rond en attendant qu'il se passe quelque chose et il ne se passe pas grand-chose. En plus il faut supporter la "musique " affligeante de Danny Boy et le final moralisateur. A sauver l'étonnante Michèle Grellier en fausse blonde et la belle brune italienne Donatella Turri. A noter que ce film poussif et faussement osé fut nominé pour le festival de Berlin en 1964 (mort de rire)
Des pissenlits par la racine
Un film de Georges Lautner (1964) avec Mireille Darc, Maurice Biraud, Michel Serrault, Louis de Funès, Francis Blanche, Darry Cowl… Ceux qui s'attendaient à un film avec un de Funès omniprésent sont déçus (les pauvres chéris). Ben non c'est du Lautner et du bon avec sa façon de filmer si inventive et si élégante. L'intrigue est amusante mais n'est qu'un prétexte pour nous montrer une galerie de portraits plus pittoresques les uns que les autres. La distribution est parfaite avec en vedette la rayonnante, la somptueuse, la troublante, la magnifique Mireille Darc.. Serrault et Blanche sont très bons, Biraud est si bon qu'il arrive à débiter du Audiard avec un naturel saisissant. De Funès et Darry Cowl font respectivement du De Funès et du Darry Cowl. Ce n'est pas un film où on meurt de rire mais on s'éclate et ça rend de bonne humeur.
Topkapi
Un film de jules Dassin (1964) avec Melina Mercouri, Maximilien Schell, Peter Ustinov. Tout cela fait un peu désuet, pourtant il y a de bonnes choses, ne serait-ce que la prestation de Peter Ustinov ou le charme très particulier de Melina Mercouri en femme cougar. Mais le clou du film reste la très longue séquence du vol dans le musée, une performance remarquable.
Fantomas
Un film d'André Hunebelle (1964) avec Jean Marais, Louis de Funès, Mylène Demongeot. Excellente surprise que cette série B, assez proche des premiers James Bond dans son esprit avec un bon De Funès dans le rôle d'un flic incompétent (ce genre de rôle lui convient très bien), un surprenant Jean Marais, et une sémillante Mylène Demongeot. Evidemment au deux tiers le film n'a plus grand-chose à nous dire et nous offre une longue course poursuite émaillée de cascades, mais ça se regarde avec plaisir.
Une souris chez les hommes (Un drôle de caïd)
Un film de Jacques Poitrenaud (1964). Avec Maurice Biraud, Louis de Funes, Dany Carrel, Dany Saval. Dora Doll. Une sympathique comédie policière plutôt bien réalisée. Le duo Biraud – De Funès fonctionne à merveille, Ces dames sont charmantes, Dora Doll en nymphomane, Dany Saval en fofolle et Dany Carrel avec ses yeux de biche et ses dessous transparents. Et on a même droit à Maria Pacôme en bourgeoise déjantée. C'est très rythmé, on ne s'ennuie pas une seconde et la dernière longue séquence à la patinoire est un must.
Les bandits (la charge des brigands)
Un film de Carlos Saura (1964) avec Lino Ventura, Léa Massari, Francesco Rabal. Fade et brouillon sont les deux mots qui viennent tout de suite à l'esprit après avoir visionné ce film. Brouillon parce que le réalisateur use et abuse des ellipses et qu'on a du mal à suivre une histoire qui est déjà complexe. Fade parce que on ne s'attache à aucun personnage, qu'il n'y a aucun enjeu, aucune tension, aucun suspense. La bande son est envahissante, les scènes d'actions peu convaincantes. Côté acteurs Francisco Rabal se prend parfois pour Lancaster dans le Guépard, Lea Masari est en servie minimum et la présence furtive de Lino Ventura s'apparente plus à une curiosité qu'autre chose. Bref ce n'est pas terrible
Zorba le grec
Un film de Michael Cocoyannis (1964) avec Anthony Quinn. Une interprétation remarquable de Quinn évidement mais aussi celle supérieure et fabuleuse de Lila Kedrova, une belle photo, une bonne mise ne scène, malgré quelques longueurs. En revanche je ne vois pas bien ce que la musique ait d'extraordinaire. Sur le fonds, les villageois crétois en prennent plein la tronche et Cocoyannis ne fait pas dans la dentelle avec deux scènes très fortes (et anthologiques). La fin est intéressante de par son message mais pas par son image assez niaise. PS : en passant, dans un film qui se veut réaliste pourquoi avoir été inventer une danse qui n'existait pas ,
La vie à l'envers
Un film d'Alain Jessua (1964) avec Charles Denner. Non seulement c'est long et chiant, non seulement ça n'a pas grand intérêt, puisque tout est pratiquement dit en début de film et qu'après ça tourne en rond, mais ce n'est pas très bien fait, certaines scènes qui auraient pu être drôles ne le sont pas parce que non abouties, d'autres s'éternisent sans qu'on sache pourquoi (comme cette interminable séance de maquillage) d'autres tombent à plat (comme le monologue automobile). Si Denner et Anna Gaylor se débrouillent assez bien, les acteurs secondaires sont transparents (je n'ai jamais vu Jean Yanne aussi fade), Et ce n'est pas parce que Scorsese a aimé le film qu'on doit s'extasier dessus, j'ai horreur des jugements d'autorité !
4 balles pour Joe
Un western espagnol de Augustin Navarro. (1964). Agatha Christy au Far-West sauf que c'est très mauvais, l'énigme policière est nulle, la post synchronisation est nulle, las acteurs jouent mal, la réalisation est minimaliste… Bref on se demande qui a été ressortir ce machin de l'oubli… très jolis paysages cependant.
Le monocle rit jaune
Un film de Georges Lautner (1964) avec Paul Meurisse, Dalio, Robert Dalban, Barbara Steele. Après deux bons épisodes, ce troisième opus déçoit terriblement, Meurisse en fait de trop à ce point qu'il en devient énervant, ça bavarde et pas toujours de façon compréhensible, ça manque singulièrement de rythme, il y a des longueurs, certaines scènes sont incompréhensibles, la fin est bâclée. Les seconds rôles sont mauvais à l'instar du jeune freluquet, Quant à Barbara Steele force est de constater qu'elle n'est pas ici à sa place. A sauver quand même cette scène d'anthologie où l'on voit Meurisse, Dalio et Dalban entonner ensemble sur une scène de cabaret "J'irais revoir ma Normandie", ainsi que des jolies vues de Hong-Kong.
Le roi des montagnes
Un film de Willy Rozier (1964) avec Jean Lefebvre. Pour faire plus mauvais, il doit falloir se lever de bonne heure. Intrigue traitée par-dessus la jambe, aucune direction d'acteurs, certains étant à la limite de l'incompétence (Claude Rollet), d'autres ridicules (Jean Lefebvre), les dialogues sont débiles, l'humour ne fonctionne jamais. L'histoire se finit dans une eau de boudin incompréhensible et comme si ça ne suffisait pas l'auteur y a ajouté une conclusion qui ne sert à rien. A sauver éventuellement les deux actrices et le petit chat espiègle à la fin.
La Patrouille de la violence
Un film de R. G. Springsteen (1964) avec Audie Murphy. Murphy est très mou et il faudra faire avec. Le scénario est classique dans son déroulé mais complètement atypique dans ses détails. Dans ce film tout le monde à l'exception de Murphy, de sa femme et de la prostituée du saloon (qui prête de l'argent à Murphy !), montre son côté obscur. Il n'y en a pas un pour racheter l'autre et le pire c'est le vieux barbu (renversement des codes). En fait si le voleur est poursuivi, ce n'est pas par souci de justice, mais pour le fun et l'argent en ce qui concerne la meute et pour des raisons personnelles en ce qui concerne Murphy. Si le scénario est atypique, le directeur de casting en ajoute une couche en créant des personnages féminins complètement décalés. La femme de Murphy avec sa robe qui lui moule ses seins comme des obus n'a rien d'une fermière, et Lottie, l'aventurière semble bien en avance pour son époque. Mais on ne va pas s'en plaindre, ça participe au charme de ce film qui se laisse regarder volontiers jusqu'à cette fin dont on peut en penser ce qu'on veut mais qui a de la gueule
Rio Conchos
Un film de Gordon Douglas (1964) Bien sûr on peut toujours chipoter et trouver que Stuart Whitman est un peu lisse, ou que la scène de bordel manque un peu de réalisme, mais sinon que reprocher à ce film qui brille dans tous ses compartiments. Déjà l'image et les prises de vue sont fabuleuses, la mise en scène génialement spatiale est maîtrisée de bout en bout. Quant au scénario, malgré sa simplicité initiale, il est d'une richesse peu commune, et évite le manichéisme, ainsi Richard Boone est un salaud, mais il a ses (mauvaises) raisons et n'a pas que des défauts. Il n'y a aucune mièvrerie, même là où il y aurait pu en avoir, aucun romantisme artificiel, C'est du brut de décoffrage. Les rapports entre les quatre hommes sont complexes, toujours intéressants, et il faut bien sûr parler de cette fin grandiose et de cette dernière image du général voyant son monde s'écrouler dans tous les sens du terme. C'est vraiment très bon, et Gordon Douglas fera sans doute encore mieux dans Barquero.
Le mari de la femme à barbe
Un film de Marco Ferreri (1964) avec Annie Girardot et Ugo Tognazzi. Certains veulent absolument voir des messages dans les films de Ferreri, or Ferreri ne délivre pas de message, il montre des gens et des situations, ce qui ne l'empêche pas d'avoir ses idées, mais ce n'est pas la même chose, Sachant cela on peut voir ce film comme un fabuleux exercice de style dans la droite ligne de la comédie à l'italienne (il en a d'ailleurs les ingrédients : l'absurde, l'anticléricalisme, le cynisme…). Là ou d'autres serait tombés dans le mélo larmoyant, ce sont ici l'humour et la dérision qui restent les atouts maîtres du réalisateur. Parlons de l'interprétation car si Tognazzi est bon comme il l'est très souvent, Girardot nous fait un numéro qu'il faut bien qualifier d'étonnant et d'exceptionnel. Il n'y a rien à jeter dans ce film, tout est bon.
Le coup de grâce
Un film de Jean Cayrol et Claude Durand (1964) avec Michel Piccoli et Danielle Darrieux. Une horreur cinématographique, photographie affligeante, histoire qui se traîne, narration non maîtrisée, absence de rythme, confusion entre les personnages, dialogues mal écrits ânonnés scolairement par des acteurs mal dirigés (même si Piccoli et Darrieux tentent en vain de relever la sauce), Inutile d'ajouter qu'on a vite fait de se désintéresser de ce navet. Dommage car un sujet aussi grave méritait autre chose qu'un traitement d'amateur.
2 000 maniaques
Un film de Hershell Gordon Lewis (1964). Il est étonnant qu'au-delà de son intérêt cinéphilique, le film fonctionne encore aujourd'hui. Bien sûr c'est loin d'être parfait, la réalisation est chaotique, la postsynchronisation est ratée et la distribution masculine est catastrophique à l'exception du maire complètement hystérique. En revanche nous avons une distribution féminine très sexy avec notamment Linda Cochran, la brune sadique, Shelby Livingston, la première victime, ou Connie Mason, playmate de juin 1960) Les scènes gores sont bien amenées, à l'exception de la seconde qui est raté. La dernière partie contient sa dose de suspense et de mystère. Finalement on passe un bon moment.
Angélique, Marquise des anges
Un film de Bernard Borderie (1964) avec Michel Mercier, Robert Hossein, Jean Rochefort. Il y a un problème avec ce film que certains s'évertuent à démolir avec des arguments qui ne tiennent pas la route, sans doute influencés par une certaine critique d'époque qui avait décrété que "ce n'était pas du cinéma" ou que "c'était un film pour midinettes". Alors faisons la part des choses ce n'est pas du très grand cinéma mais ça passe la moyenne à l'aise. Il est vrai que le début craint avec un mauvais Guiliano Gemma tout droit sorti du "Dollar troué" qui nous la joue "kéké les pectoraux", mais il disparait rapidement de l'histoire. L'interprétation est globalement très correcte, malgré deux ou trois loupés, Mercier illumine le film et, Hossein est très bon, à noter deux rôles des méchants très réussis, Topar en procureur et Charles Reigner en moine taré. La mise en scène est parfois très inventive comme la scène du grand couloir d'où sortent des hommes en armes. Le scénario est riche en rebondissements, il n'y a aucun temps mort, on ne s'ennuie jamais. La photographie est bonne, les décors et les costumes sont soignés, la musique de Michel Magne très belle même si elle est parfois appuyée. La fin lorgne du côté de "Notre Dame de Paris", mais qu'importe. Une excellente surprise !
Les canons de Batasi
Un film de John Guillermin (1964) avec Richard Attenborough et Mia Farrow. Le film était déjà "politiquement incorrect" à sa sortie, alors aujourd'hui je ne vous dis pas … Et pourtant le film montre une réalité que certains n'ont jamais voulu voir. Une décolonisation effectuée n'importe comment laissant le champ libre aux aventuriers, aux chefs de guerre, aux démagogues et au racisme anti-blanc et inter-ethnique. Les acteurs économiques et leurs relais politiques s'accommodant avec les apprentis dictateurs au titre que "du moment qu'ils avaient un interlocuteur…" et une certaine gauche bien-pensante ne retenant de tout ça que le mot "décolonisation" sans voir le reste. Quant à la chose militaire, elle se trouve dépassée, voire même déboussolée et c'est ce que montre le film où Richard Attenborough incarne un personnage complexe qu'on n'aimerait sans doute pas avoir à sa table, mais néanmoins bon militaire, mais un militaire qui devient gênant voire inutile. On pourra toujours dire que le film est saupoudré de racisme, de sexisme, voire de gentiment réactionnaire, mais ce n'est pas le fait du film mais de ces personnages, d'ailleurs ce n'est pas un film a message, c'est un film qui montre ! Il n'est que le reflet d'une réalité qui a aujourd'hui dépassé son cinquantième anniversaire. Il est parfaitement réalisé et on ne s'y ennuie jamais. Tiens, je n'ai pas parlé de Mia Farrow, elle est mignonne, tous ces évènements la dépassent et elle ne pense qu'à baiser avec son gentil soldat, on ne va pas lui donner tort. Peace and love !
Robinson Crusoé sur Mars
Un film de Byron Haskin (1964). La première moitié est tout à fait regardable pourvu que l'on apprécie le kitch parce que de ce côté-là on est gâté, mais le résultat est souvent assez joli. Il faut aussi accepter ce côté MacGyver sur Mars, puisque c'est l'essence du film. L'acteur passe bien, les couleurs sont jolies, tout va donc bien jusqu'à l'arrivé de Vendredi qui fait sombrer le film dans le ridicule, déjà faut voir la dégaine de l'acteur qu'on croirait échappé du studio d'en face où il jouait "les esclaves du pharaon", et si au moins il savait jouer, mais non son visage reste aussi inexpressif qu'une figure de cire. On va essayer de nous intéresser à une incompréhensible histoire d'extraterrestre, tandis que Vendredi apprendra l'anglais et Haskins ne pourra s'empêcher de nous faire une allusion bien lourdingue à Dieu le père. On notera aussi l'indigence des effets spéciaux lors des attaques extraterrestres, toujours la même chose en boucle (le budget était épuisé ?) Bref, ce film constitue éventuellement une curiosité pour sa première partie mais sinon…
L'empreinte de Frankenstein
Un film de Freddie Francis (1964) avec Peter Cushing. Freddie Francis fut un excellent chef opérateur et une réalisateur efficace sans toutefois égaler son maître Terence Fisher. L'empreinte de Frankenstein possède des atouts de choix, notamment la présence de Peter Cushing (je trouve que Cushing est beaucoup mieux en Dr Frankenstein qu'en Dr Van Helsing) et celle de Peter Woodthorpe, l'hypnotiseur. D'ailleurs l'introduction de ce personnage est la bonne idée de scénario du film. Malheureusement il y a le revers de la médaille : un personnage féminin peu approfondi, la présence d'un flash-back trop long raccourcissant par là-même le film qui va trop vite (sans trouver son rythme) et ne parlons pas de la découverte assez grotesque du monstre dans son bloc de glace, Il reste néanmoins la Hammer touch, et il y a davantage de bonnes choses que de mauvaises
Billy le Kid (Fuera de la ley)
Un western de Leon Klimovsky (1964) avec George Martin, Jack Taylor. D'abord une précision préalable qui n'aura que l'importance que l'on voudra bien lui donner. Le titre Billy the Kid est une idée débile du distributeur français. Et l'histoire n'a pas grand-chose à voir avec celle de Billy the Kid, qui d'ailleurs ne s'appelait pas Carter mais Bonney pu McCarty. Ceci étant posé on peut parler du film. C'est une série B qui n'est pas si mal que ça (j'en ai vu des pires) C'est très manichéiste (voir parfois un peu simpliste et les personnages sont peu décrit (mais en même temps c'est un western). On ne s'ennuie pas, l'image est belle (sauf pour les nocturnes) ) Bref ça se regarde
Lucky Jo
Un film de Michel Deville (1964) avec Eddie Constantine, Pierre Brasseur, Georges Wilson, Christiane Minazzoli, Jean-Pierre Darras, Claude Brasseur, Françoise Arnoul. Une tentative de comédie policière qui se plante lamentablement, les tentatives d'humour tombent à plat, les acteurs sont à peine dirigés et Constantine est toujours est transparent. On notera l'absurdité des scènes de bagarres (ce n'est pas parce que c'est du second degré qu'il faut faire n'importe quoi). A sauver le joli minois de Christiane Minazzoli
Les félins
Un film de René Clement (1964) avec Jane Fonda, Alain Delon, Lola Albright. Une intrigue confuse et très mal racontée, des personnages sans aucune psychologie qui s'gitent comme des pantins. On finit par s'ennuyer. Les deux vedette féminies sont le seul véritable atout du film, quand à Delon qui a démontré qu'il peut être très bon, il est ici constamment dans le surjeu. Bref une déception !
Gorgone, déesse de la terreur
Un film de Terence Fisher (1964) avec Christopher Lee, Peter Cushing, Barbara Shelley. Une déception, la Hammer touche ne fonctionne pas malgré le talent des comédiens et la beauté de Barbara Shelley. Ça blablate, ça tourne en rond, ça se traine, c'est sans réelles surprises et le maquillage de la gorgone fait pitié. Terence Fisher n'est pas pour grand-chose dans cet échec (le film n'est jamais sorti dans les salles françaises), c'est le scénario qui ne tenait pas la route.
La vierge de Nuremberg
Un film d'Antonio Margheriti (1963) avec Rossana Podesta, Chistopher Leeet Georges Rivière. L'appellation film d'horreur est un véritable fourre-tout où l'on classe n'importe quoi. Comme film d'horreur cette vierge de Nuremberg (nom d'un instrument de torture) ne peut que décevoir puisqu'il n'en est pas un, en revanche comme film d'angoisse, il est plutôt efficace, la tension et le mystère étant omniprésents jusqu'à la fin. La réalisation est plus qu'honnête pour une série B, les décors sont particulièrement soignés de même que la belle photographie couleur, quant à Rossana Podesta, quelle superbe femme ! Un très bon film malgré une fin abracadantesque et confuse ne répondant pas à toutes les questions.
Le Guépard
Un film de Luchino Visconti (1963). Une fresque magistrale et d'une intelligence remarquable réalisée de main de maître. Une ambiance particulièrement bien rendue, des plans magnifiques et surtout une interprétation magistrale de Burt Lancaster qui crève l'écran. Les longueurs sont évitées (parfois de justesse) et la musique est magnifique. Certes on peut toujours chipoter et relever quelques défauts : L'interprétation trop légère d'Alain Delon, celle purement décorative de Claudia Cardinale, le cabotinage de Paolo Stoppa, ou les scènes de batailles peu convaincantes, le film n'en reste pas moins un chef d'œuvre.
La grande évasion
Un film de John Sturges (1963) avec Steve McQueen, Donald Pleasance, James Coburn, Charles Bronson. John Sturges a toujours été rempli de bonnes intentions et du souci de bien faire, mais il n'a jamais été un très grand réalisateur. Dans son soucis de faire du spectaculaire, il en oublie le réalisme (comment un officier de l'aviation britannique pourrait-il être quasiment aveugle ?) Et puis cette unanimité dans le camp est touchante : pas d'opposition, pas d'espion, pas de mouchard… Et puis trop c'est trop on trouve tout dans ce camp de prisonniers, ce n'est plus un camp, c'est un super marché !) Alors d'accord on fait avec mais qu'on arrête de nous bassiner en nous disant que c'est inspiré d'une histoire vraie par ce que dans cette affirmation le seul mot important c'est justement "inspiré". Billy Wilder dans Stalag 17 avait remarquablement saisi la condition des prisonniers de guerre dans sa sordide réalité, Sturges lui s'amuse. Il nous faut aussi parler des longueurs : cette longue et pénible scène de distillation et de distribution d'alcool de patates sert à quoi ? Alors prenons le film comme un spectacle, et vu comme ça, ça fonctionne d'autant que la dernière partie qui constitue une rupture de rythme est passionnante à souhait. La grande évasion reste un grand film mais ne peut mériter le qualificatif de chef d'œuvre.
The servant
Un film de Joseph Losey (1963) avec Dirk Bogarde. Plus qu'un chef d'œuvre, c'est un des sommets de l'histoire du cinéma. Tout est parfait, la mise ne scène, l'éclairage, les cadrages, le montage, la direction d'acteurs remarquable avec un quatuor exceptionnel. Quant au scénario, ce n'est en aucune façon une critique sociale comme on le trouve écrit ici et là, mais une étude éblouissante sur l'évolution des rapports de domination entre les individus. Un monument !
La maison du diable
Un film de Robert Wise (1963) avec Julie Harris et Claire Bloom. Beaucoup de bonnes choses dans ce film d'épouvante, une photo noir et blanc magnifique, des décors de folie mis en valeur par des plans fabuleux, un montage très travaillé, des actrices féminines au top. Dommage que tout cela soit gâché par d'interminables bavardages qui casse le rythme du film.
Dementia 13
Irma la douce
Un film de Billy Wilder (1963) avec Shirley McLaine et Jack Lemmon. La vision de ce film est un véritable régal, la mise en scène est d'une inventivité permanente, Jack Lemmon est génial et Shriley McLaine crève l'écran (ah, cette scène où elle danse sur la table de billard !). La reconstitution partielle de Paris passe plutôt bien, le propos est plaisant et la musique d'André Previn est merveilleuse. Alors chef d'œuvre ? Hélas non car Wilder a sans doute fait l'erreur de vouloir trop coller au scénario original de la pièce. Car après l'arrestation de Lemmon l'histoire tourne au grotesque, alors qu'il y avait matière à conclure le film de façon moins tarabiscotée ! Là Wilder est obligé de faire dans le burlesque pour la scène d'évasion (Lemmon qui se prend pour Hercule en écartant les barreaux de sa fenêtre !) et les dernières scènes sont mauvaises, voire absurdes (à l'exception de la fouille de l'appartement). Un final qu'il vaut mieux oublier car le film reste attachant par ses côtés humains et sensibles ainsi que par son propos dont l'intention n'est pas d'être moralisateur (même si on reste loin des audaces d'"embrase-moi idiot"). Malgré ses défauts, Irma la douce reste un beau film, un film qu'on ne peut qu'aimer. PS ! Les amateurs auront peut-être reconnu Tura Satana, dans le rôle d'un prostituée brune avec une robe à rayures zébrées qui sera la vedette du film de Russ Meyer dans Faster Pussycat! Kill Kill!
Les 55 jours de Pekin
Un film de Nicholas Ray (1963) avec David Niven, Charlton Heston, Ava Gardner. C'est formellement plutôt bien fait. Côté distribution Ava Gardner est très mal employée (quand on pense à ce que lui fera faire Huston dans "La nuit de l'iguane", il n'y a pas photo), Heston a du mal dès qu'il faut faire autre chose que de l'action, Niven, lui est impérial. Si le film se regarde sans déplaisir (malgré quelques longueurs), il lui manque comme un souffle ce qui fait que tous ces personnages nous paraissent comme un peu lointain. Et puis bon, tous ces militaires qui marchent au pas…
Quatre du Texas
Un film de Robert Aldrich (1963) avec Frank Sinatra, Dean Martin, Anita Ekberg, Ursula Andress. Du grand n'importe quoi, nos deux crooners à peine dirigés cabotinent comme ça ne devrait pas être permis, le scénario est inintéressant, ça parlote beaucoup et les bagarres à coup de poings deviennent vite lassante. L'humour est lourdingue, le pompon étant atteint par l'apparition des trois Stooges. Charles Bronson a l'air d'un zombie. Reste les deux vedettes féminines plutôt bien mises en valeur et le rôle de Victor Buono en gros méchant. Curiosité on aperçoit pendant quelques secondes le tableau d'Ursula peinte dans la position de la maja nue de Goya.
The Raven
Un film de Roger Corman (1963) avec. Vaguement inspiré d'Edgar Poe et scénarisé par Richard Matheson, ce film vaut par son excellente distribution (Vincent Price, Peter Lorre, Boris Karloff, Jack Nicholson, Hazel Court) son ton décontracté et l'originalité de son scénario. C'est léger, souriant, l'ambiance est bien rendu (costumes, décors) , ces dames sont affriolantes et on passe un excellent moment
Bons Baisers de Russie
Un film de Terence Young (1963) avec Sean Connery. Vraiment pas mal ce James Bond ! Ce film avait à sa sortie déclenché la colère du journal l'Humanité, organe du parti communiste, notamment parce qu'il osait montrer une femme membre des services secrets soviétiques passer à l'Ouest ! Le scénario est bien ficelé, et comme le cinéma est aussi un spectacle on a droit à une très jolie danse du ventre et à un improbable combat de femmes dans un camp "gitan" (l'une des deux étant Martine Beswick, la future Sister Hyde). Rebondissements, suspense, action, décontraction et humour, bref, un excellent divertissement
Docteur Jerry et Mister Love
Un film de et avec Jerry Lewis (1963). Pour qualifier un film de chef d'oeuvre, il faut qu'il soit sans reproche. Ce n'est pas le cas de ce film, certains gags sont lourdingues et les grimaces de Jerry Lewis assez pénibles. le personnage du directeur est grotesque, et le blaba final aurait gagné a être écourté. Il y a aussi quelques incongruités dans le scénario (comment la créature poilue et bancale évolue-t-elle vers le play boy ?). Sinon, beaucoup de bonnes choses, le personnage de Mister Love est particulièrement bien vu, l'irruption des parents de Lewis dans la partie finale est très astucieuse puisqu'elle permet d'introduire la "vraie fin", celle qui nous dit que Stella Stevens ne se contentera pas de vivre avec un paumé. On appréciera aussi les couleurs, resplendissantes. Quant à Stella Stevens, qu'est ce qu'elle était belle !
Les oiseaux
Un film d'Alfred Hitchcock (1963) avec Tippi Hedren et Rod Taylor. Sans doute l'un des meilleurs Hitchcock et une place a part dans sa filmographie, puisqu'on est dans l'irrationnel (on ne saura jamais le pourquoi du comportement des oiseaux). On ne s'ennuie pas une seconde. Tippi Hedren ne se contente pas d'être superbe, elle s'acquitte fort bien de son rôle de richissime héritière un peu foldingue (un peu à la manière de Paris Hilton). Quant à Rod Taylor, un poil lourdingue en play-boy, il est parfait dans les scènes d'action. Les acteurs secondaires sont également très bien notamment la très jolie Suzanne Pleshette. Outre les scènes d'attaques des oiseaux le film contient des séquences étonnantes notamment celle du retour au restaurant où Tippi Hedren se fait traiter de sorcière. Un régal !
Solo pour une blonde
Un film de Roy Rowland (1963) avec Mickey Spillane. Quel idée il a eu Spillane d'aller jouer le rôle principal dans l'adaptation de son bouquin ? Passe encore quand il fait le gros dur, mais quand il joue les séducteurs, ça ne va plus du tout. Sinon que celui qui a compris quelque chose à ce salmigondis nous le dise, les films noirs sont souvent compliqués mais là le scénario n'est tout simplement pas maîtrisé et les liaisons entre les scènes sont loin d'être évidentes. La photographie n'est pas trop mal, la musique non plus. A regarder comme un film d'ambiance ou aussi pour Shirley Eaton en maillot de bain. Une curiosité qui n'a rien d'indispensable.
La panthère rose
Un film de Blake Edwards (1963) avec Claudia Cardinale, Capucine, David Niven, Peter Sellers. et Robert Wagner La réputation de ce film me semble quelque peu surfaite et n'est basée que sur les folies de sa deuxième heure. Voyons les choses dans l'ordre, après un générique époustouflant, pendant une heure on est proche de l'ennui, et si Capucine et David Niven font le boulot, on ne peut en dire autant de Claudia Cardinale en service minimum à tel point que l'on peut se demander si elle convenait au rôle, elle qui était si belle et si talentueuse dans "Cartouche" ou dans "Il était une fois dans l'Ouest", Robent Wagner lui est aussi transparent qu'une porte fenêtre, quand à Peter Sellers et ses clowneries, ça va bien cinq minutes. La seconde heure commence par une scène dans laquelle Blake Edward transcende le meilleur vaudeville, avec amant dans le placard et porte qui claque. Un vrai bonheur, s'ensuit la scène des gorilles, puis ce défié automobile complètement surréaliste, chapeau pour l'idée du type qui prend une chaise pour mieux regarder tout ça ! On est alors dans ce qui a fait le succès du film, ce dont on se souviendra… Puis le soufflé retombe avec une scène de procès bête comme ses pieds. Film inégal donc mais avec des moments cultes. Et puis il y a la musique d'Henri Nancini, quand même !
L'halluciné (le Château de la Terreur)
Un film de Roger Corman (1963) avec Boris Karloff et Jack Nicholson. Avec la collaboration de Francis Ford Coppola (scénario, réalisation et production) A part quelques apparitions de Sandra Knight (la femme de Nicholson à l'époque), il n'y a rien à sauver dans ce mauvais Corman aux couleurs hideuses, l'interprétation est fade, le scénario confus et bâclé, le rythme inexistant. Pas grand intérêt
Le mépris
Un
film de Jean-Luc Godard (1963) avec Brigitte Bardot, Michel Piccoli, Fritz Lang,
Jack Palance. Il y a deux trucs qui agacent : le fatras de références
culturelles et le mélange des langues. Sinon Godard accomplit l'exploit de nous
intéresser à une histoire qui ne l'est pas. La réalisation est géniale (ah, ces
plans d'appartement !), la photo est somptueuse, Bardot n'a jamais été aussi
belle (ce qui ne l'empêche pas de jouer comme une patate) et dégage un
érotisme qui ne laisse pas insensible, la musique est magnifique. Un film
peut-être surcoté mais pas tant que ça.
PS : On remarquera que quand Piccoli tape à la machine à écrire, il n'utilise
jamais la barre d'espace !
Le dernier de la liste
Le corps et le fouet
Un film de Mario Bava (1963), signé John M. Old ! Rarement un film n'aura autant distillé l'ennui, d'autant que le scénario n'offre aucun intérêt. Le titre (ridicule) laissait supposer un peu d'érotisme teinté de SM (il n'y en a pas !). Christopher Lee n'est pas bon, et seul serait à sauver la présence de deux belles et jeunes actrices (Daliah Lavi et Ida Galli)
La fille qui en savait trop
Un film de Mario Bava (1963). Ça démarre très fort avec dans les 11 premières minutes une arrestation, un décès, une agression et un assassinat ! On a le droit de trouver l'intrigue policière assez tordue mais ce n'est pas bien grave, le but du film (dont les extérieurs ont été tournés près de Trinita dei Monti à Rome) étant de créer un très efficace climat d'angoisse et de fausses pistes qui sera présent jusqu'à la fin. La réalisation est très correcte avec une utilisation judicieuse du noir et blanc. Le rythme est soutenu (ce n'est pas toujours évident chez Bava) et Leticia Roman se débrouille plutôt bien avec ses petits yeux apeurés. Un bon film (même si la dernière séquence est un peu débile)
Les monstres
Un film de Dini Risi (1963) avec Ugo Tognazzi et Vittoria Gassman. 19 sketches (certains sont très courts) très inégaux. Si certains sont très réussis ( la bonne éducation, le pauvre soldat, la journée d'un parlementaire, le témoin volontaire, la victime; on oublie vite,), d'autres sont sans surprises quant à leur chute ou peu intéressantes voir ratés (sur le sable, la muse,). Le lien du film est malgré tout constitué par les performances d'acteur de Vittoria Gassman d'Ugo Tognazzi tous les deux absolument prodigieux.
Landru
Un film de Claude Chabrol (1963) avec Charles Denner, Michelle Morgan, Danielle Darrieux, Stéphane Audran… On comprend que ça puisse gêner, faire d'un salopard, un personnage qu'on n'arrive pas à trouver antipathique était une gageure, mais cela permet à l'humour noir qui domine ce film de fonctionner à fond. Bien sûr tout (ou presque) est prévisible, mais c'est très bien fait avec un sens aigu du détail. L'aspect théâtral est clairement assumé (notamment par la vue en coupe de sa cellule à la fin du film). L'interprétation est magistrale, la bande son exceptionnelle (on y entend notamment le "Samson et Dalila de Camille Saint Saëns), les dialogues savoureux (signés François Sagan). Le contexte politique n'est pas oublié : dans le film où l'on voit Georges Mandel (Jean-Pierre Melville) conseiller à Clemenceau (Raymond Queneau) de monter l'affaire en épingle afin de créer une diversion à la situation économique de l'immédiat après-guerre. Parler d'élégance à propos de ce film paraît osé tant le sujet est scabreux, mais quel autre qualificatif employer ?
Les tontons Flingueurs
Un film de Georges Lautner (1963) avec Lino Ventura, Francis Blanche, Jean Lefebvre, Dialogues de Michel Audiard. Remettons les choses à leur place, Lautner n'est peut-être pas le génie méconnu que certains voudraient nous faire croire, mais il est loin de n'être qu'un simple tâcheron. Il existe bel et bien un style Lautner. (voir par exemple, "Laisse aller, c'est une valse", film auquel Audiard n'a pas participé) . Néanmoins, "Les tontons flingueurs" reste d'abord un film d'acteurs et un film à texte (qui contient sans doute les meilleures répliques d'Audiard) . Un excellent moment de cinéma !
Le croque mort s'en mêle (Comedy of Terror)
Un film de Jacques Tourneur (1963). Un scénario de Roger Matheson. Un quintette d'acteurs en pleine forme (Vincent Price, Peter Lorre, Basil Rathbone, Boris Karloff et la très sémillante Joyce Jameson) En prime Rubbarb, un chat acteur étonnant. Voilà qui aurait dû lorgner vers le chef d'œuvre. Or ce n'est pas le cas, non pas que ce soit mauvais, certaines scènes sont excellentes (notamment la fin) mais globalement c'est bien une impression de lourdeur qui domine. Un peu dommage.
Cléopâtre
Un film de Joseph L. Mankiewicz (1963) avec Elizabeth Taylor, Rex Harrison, Richard Burton. L'interprétation est magistrale, notamment celle de Rex Harrison, il y a des scènes grandioses (l'entrée de Cléopâtre dans Rome est fabuleuse) et puis Elizabeth Taylor est remarquablement mise en valeur. Un grand moment de cinéma quelque peu handicapé par des dialogues trop longs et trop théâtraux. (c'est le gros reproche que l'on peut faire à ce long film de 4 heures)
Ce monde interdit
Un film semi documentaire de Fabrizio Gabella (1963). Ça commence par une dénonciation assez peu intéressante de la société de consommation et de la pub, puis le film bifurque sur le ton de "regardez le vice est partout" prétexte pour nous montrer du fétichisme, du sado-maso, des travestis, des prostituées… tout cela de façon assez ennuyeuse. La dernière partie du film est la plus intéressante puisqu'il s'agit de faux scopitone coquins accompagnés de psychanalyse de bazar (on se demande si du second degré ou pas) et d'une amusante démonstration érotique de l'effet Chris Marker.
L'immortelle
Un film d'Alain Robbe-Grillet (1963) avec Françoise Brion. Les images sont très belles et on se cale bien dans son fauteuil en se disant que l'on va voir un truc intéressant. On déchante très vite en découvrant le jeu exécrable des acteurs. Et là première réflexion : quand on joue comme ça dans un Max Pecas ou dans un Jean Rollin tout le monde leur tombe dessus, ici certains trouvent ça du dernier chic ! On essaie malgré tout de s'intéresser à l'histoire avant de s'apercevoir qu'il n'y en a pas. Que les choses soient claires, le cinéma peut tout se permettre y compris comme ici ce mélange de réalité, d'illusions, de rêves, de fantasmes... Encore faut-il savoir accrocher le spectateur. Ici c'est loin d'être le cas. Robbe-Grillet à beau mettre la jolie Françoise Brion en sous-vêtements ou inviter une danseuse du ventre, rien n'y fait et l'ennui et le désintérêt s'installe inexorablement. Quand au fait que cette plaisanterie ait obtenu le prix Louis Delluc, considérons cela comme un non événement.
Un drôle de paroissien
Un film de Jean Pierre Mocky (1963) avec Bourvil, Francis Blanche, Jean Poiret. Les bons films ne vieillissent pas et force est de constater que celui-ci a vieilli. Mais ce n'est pas pour cela qu'il est mauvais loin de là, mais ce plaisir transgressif de voir un voleur de tronc qui se croit inspiré par le ciel n'est pas intemporel. Et puis, il y a ce côté gnangnan du personnage joué par Bourvil qui agace un peu, d'autant que le rythme est souvent lent. Reste de très bonnes choses, des répliques qui font mouches, un anticléricalisme subtil, une critique sociale finement distillée, et puis cette ingéniosité à nous montrer les 1001 façon de piller un tronc, c'en presque didactique ! On a connu Francis Blanche mieux en forme, mais Jean Poiret est très bon. En filigrane dans le film : un bonus en forme de documentaire sur les plus belles églises parisiennes.
Le cave est piégé
Un film de Victor Merenda (1963) avec Dario Moreno, Danny Carrel, Frank Villard. On a failli avoir un bon film, on n'a qu'un objet cinématographique inachevé. Car enfin tout commençait bien avec ce scénario intéressant, même si certaines scènes du début sont tirées à la ligne. Des questions en pagaille, de la tension (on ne va quand même parler de suspense), des rebondissements, de l'action, bref tout ce qu'il faut et voici qu'à la fin tout s'écroule et que l'invraisemblable s'en mêle (le tueur convoque un mec pour lui raconter sa vie avant d'essayer de le tuer alors que cinq minutes avant il pouvait le descendre d'une balle dans le dos…) et le film se termine en deux temps trois mouvements d'une façon grotesque en oubliant d'avoir répondu aux questions que nous nous posions. C'est vraiment se moquer du monde.
Pouic-Pouic
Un film de Jean Girault (1963) avec Louis de Funès, Mireille Darc, Jacqueline Maillan. Contrairement à une idée reçue l'art du vaudeville est difficile, et n'est pas Faydeau qui veut. L'une des règles implictes est de ne pas parasiter le récit par une histoire parallèle à fortiori sentimentale, or c'est exactement ce qui se passe dans ce film puisque dès la rencontre entre Philippe Nicaud et Mireille Darc on sait comment cela finira. De plus Nicaud, mal dirigé joue très mal et fait tache dans ce film. A part ça, il faut avouer que la cocasserie des situations est plutôt plaisante et fonctionne relativement bien malgré une mise en scène paresseuse mais sauvé par une distribution de qualité dans laquelle De Funes et Guy Trejean sont bons, Jacqueline Maillan excellente, Mireille Darc charmante mais on n'est pas chez Lautner qui lui, saura la diriger et révéler son talent, quant à Maria-Rosa Rodriguez (dite Yana Chouri) elle est le brin de folie qui éclaire ce film. Distrayant sans plus.
L'Inconnue de Hong Kong
Un film de Jacques Poitrenaud (1963) avec Dalida et Serge Gainsbourg. Le scénario est inepte et a dû être écrit en ¼ d'heure sur une table de bistrot, la réalisation est molle comme un Chamallows. Dalida n'a jamais été une actrice, Nicaud est transparent et Gainsbourg n'est pas mieux. A réserver au Dalida's fan club sinon rien à sauver
Il Boom
Un film de Vittorio de Sica (1963) avec Alberto Sordi. Cette incursion de De Sica dans le domaine de la comédie Italienne est ratée, malgré la prestation étonnante d'Alberto Sordi. Une des règles implicites du cinéma, c'est que quand on nous a montré quelque chose et qu'on l'a compris, on passe à autre chose, ce n'est pas le cas de ce film ou tout est trop long, répétitif à foison et finalement ennuyeux.
L'ainé des Ferchaux
Un film de Jean-Pierre Melville (1963) avec Charles Vanel et Jean-Paul Belmondo. On retiendra la bonne prestation de Vanel et l'assez bonne de Belmondo, même si on leur fait dire des âneries (la réplique en référence à Brutus est à mourir de rire au second degré). Les autres acteurs sont transparents, quant aux femmes, on se demande si elles intéressent Melville !. Mais parlons du film, on croit être parti pour un polar mais ce n'est pas vraiment ça, alors un film sur l'évolution entre un homme et son employeur, ici cette évolution au lieu d'être graduelle parait artificielle, non maîtrisée, la même année Losey sortait The Servant, et il n'y a pas photo,) de plus il faut faire avec les séquences et les plans inutiles, des invraisemblances, des passages incompréhensibles, et ces longueurs qui ne génèrent que l'ennui, et en plus c'est réac (Belmondo qui se permet de reprocher à Vanel d'entretenir des femmes, alors que lui-même est abject avec sa petite amie) Quant à la fin… bof !
Shock Corridor
Un film de Samuel Fuller (1963). Quelques bonnes scènes, mais trop de défauts, le film nous décrit quatre personnages atteint de folies, deux d'entre eux sont caricaturés à outrance et en deviennent ridicules (le sudiste et le black), de plus les dialogues traînent en longueurs. La scène des nymphomanes est pitoyable et ne sert à rien. L'enquête policière n'a qu'un intérêt secondaire mais aurait pu être plus subtile. On ignore pourquoi Fuller a voulu faire de l'a compagne du journaliste une stripteaseuse et qui plus est : nous montrer un strip-tease, résultat, on a sans doute le plus mauvais striptease de l'histoire du cinéma. Une série B bien surestimée mais restant relativement intéressante.
Constance aux enfers
Un film de François Villiers (1963) avec Michelle Morgan, Dany Saval. Dans ce film c'est le scénario qui est abracadabrant, il l'est avant le coup de théâtre, il le reste après et pour tout arranger il devient confus et décevant dans sa narration. Côte interprétation Morgan se défend très bien et on appréciera les interprétations plus ou moins farfelus de Dany Saval, de Maria Pacôme et de Claude Rich, mais tout cela n'a rien d'inoubliable !
Blague dans le coin
Un film de Maurice Labro (1963) avec Fernandel. Mauvais dans tous les compartiments, une direction d'acteurs abominable, un Fernandel ridicule, un film prétendument comique qui ne fonctionne jamais, des numéros de music-hall dignes d'une fête paroissiale, une bande son grotesque, Nancy Holloway annoncée sur l'affiche mais coupée au montage, et une fin d'une idiotie à peine croyable. A sauver à la rigueur quelques scènes de bagarres souriantes.
La cuisine au beurre
Un film de Gilles Grangier (1963) avec Bourvil, Fernandel, Claire Maurier. C'est pas mal du tout mais ça aurait pu être encore meilleur. La faute à un Fernandel qui en fait de trop et dont la personnalité à écrasé la production. Le film devait par exemple se conclure sur un ménage à trois, ben non on nous pond une autre fin assez cocasse, il faut bien le dire, mais moins "dérangeante". On peut aussi déplorer une baisse de rythme dans le dernier tiers. Le scénario est vaudevillesque à souhait, pour certains c'est une tare alors que c'est un genre qui possède ses lettres de noblesse et ici il fonctionne. Côté réalisation, c'est du Grangier, il connait son boulot et sait raconter une histoire (quand elle est bonne), sauf que le métrage court (80 mn) semble indiquer qu'il y a eu des coupures, c'est ainsi qu'on ne saura jamais pourquoi Fernandel va rechercher Bourvil en Normandie (il a besoin de lui pour faire bouillir la marmite ou c'est plus compliqué ?). Pour la distribution, si Fernandel fait du Fernandel en faisant tout pour la dominer, Bourvil lui est supérieur. Quant à Claire Maurier, quelle jolie femme et quel talent, un vrai plaisir de la voir jouer.
Le collier de fer
Un film de R. G. Springsteen (1963) avec Audie Murphy. Ce western de série B ne brille pas sa direction d'acteurs très mollassonne, ni par sa mise en scène qui se met entièrement au service du scénario ! Oui, mais voilà quel scénario ! Il est rare de voir un western aussi atypique et d'une telle intensité dramatique. Le film fait en effet preuve d'un sadisme rare dans des scènes inoubliables, sadisme physique (le pilori avec les colliers de fer, l'incroyable scène de délivrance sur les rails du chemin de fer) mais aussi morale (Murphy confronté à la vénalité de la fille). Dommage que la production ait voulu terminé par une fin "moralement correcte" qui du coup paraît complètement incongrue. Un film à découvrir.
Hier, aujourd'hui et demain
Un film de Vittorio de Sica (1963) avec Sophia Loren et Marcello Mastroianni. Ce film est clairement surestimé, quand on le compare avec ce qu'on fait Risi, Scola ou Monicelli, il n'y a pas photo. Mais ce n'est pas pour cela que c'est mauvais, loin de là : Eliminons d'emblée le second sketch, il est court mais nul. Le premier est minimaliste de par son scénario mais bénéficie d'une mise en scène frénétique qui donne le tournis et qui en rend la vision savoureuse malgré son côté bisounours. Le troisième est très curieux, sobre dans sa mise en scène quasi théâtrale et nous offre un amusant portrait d'une prostituée superstitieuse dans une histoire un peu neuneu, on a beaucoup glosé sur son strip-tease, qui n'en est d'ailleurs pas un, mais en matière d'érotisme diffus on préférera la première image du sketch ou Sophia arrive en peignoir de bain, le corps recouvert de gouttelettes. Il faut bien sûr parler de l'interprétation, Sophia Loren est magistrale de talent et de beauté et Mastroianni est toujours excellent. A voir donc.
Les bricoleurs
Un film de Jean Girault (1963) avec Darry Cowl et Francis Blanche. Un faux film à sketches avec comme fil rouge la recherche d'une femme qui a perdu un clip. Cowl est excellent, Blanche paraît un peu en retrait. Certaines scènes sont carrément ratées (les scouts) une autre est sauvée par sa fin (la partie de chasse), mais le film contient de bons moments comme Jacqueline Maillan en anglaise déjantée, Claudine Coster draguant Francis Blanche, Darry Cowl donnant des leçons de drague à Daniel Cecaldi, lequel donnera la fessée à Elke Sommer, et puis cette fin hallucinante où nos deux bras cassés vont jouer aux marionnettes avec des mannequins de vitrines en les faisant applaudir.
Les gladiatrices
Un film d'Antonio Leoviola (1963). Scénario primaire, inepte, incohérent et sans surprise, puisque dès le début on sait comment ça va finir, un gosse tête à claques, un peu de gonflette, des dialogues débiles (elle est méchante la dame…), des combats de femmes où tout le monde s'entretue (même qu'à ce rythme-là on se demande comment il peut en rester autant). A sauver quelques beaux sourires féminins, un joli chat blanc et un ouistiti facétieux.
L'abominable homme des douanes
Un film de Marc Allegret (1963) avec Dary Cowl, Francis Blanche, Pierre Brasseur. Ce scénario de comédie policière aurait pu donner quelque chose s'il avait été maîtrisé, mai ce n'est pas le cas, gags qui tombent à l'eau, situation qui n'avance pas, idioties (le rôle de Brasseur) acteurs mal dirigés ce qui fait que curieusement Blanche est assez mauvais, mais la palme revient à Tania Béryl d'une nullité à peine croyable dans une rôle de potiche. De façon plutôt surprenante, c'est Darry Cowl qui parvient à nous faire une excellente prestation assez éloignée de son registre habituel et puis la musique de Georges Delerue n'est pas si mal, sans ces deux éléments cela aurait été nul… on dira juste que c'est mauvais
Les bonnes causes
Un film de Christian-Jaque (1963) avec Pierre Brasseur, Bourvil, Marina Vlady, Virna Lisi. C'est d'abord un festival Pierre Brasseur, complètement déchaîné et dans un rôle taillé sur mesure, il crève l'écran de son talent. Beaucoup de dialogues, peu d'action mais on est scotché. On peut néanmoins s'interroger sur le choix de Bourvil dans le rôle du juge d'instruction, non pas qu'il soit mauvais, mais on a du mal à y a croire. La fin est bancale, que Brasseur ait envie de se venger est compréhensible, qu'il se mette à louer la justice est risible. Enfin et ce n'est là qu'un détail mais qu'on m'explique pourquoi l'accusé bénéficie-t-elle de circonstances atténuantes ? Si elle avait pris 20 ans au lieu de 8 cela n'aurait rien changé au sens du film. Mais les défauts du film pèsent peu en regard de ses immenses qualités. Et puis cette scène d'anthologie, celle ou Brasseur casse le témoignage du voyeur restera longtemps dans nos mémoires.
Blood feast
Un film de Hershell Gordon Lewis (1963). Qualifié de premier film gore de l'histoire du cinéma, il peut être intéressant à ce titre mais uniquement à ce titre parce qu'autrement ça ne vaut pas grand-chose. Acteurs mauvais, scénario inintéressant, réalisation en moufles, faux raccords incroyables (comme le couple dans la voiture, qui se balade en plein jour, mais le plan suivant il fait nuit et celui d'après il refait jour), et ce retour sur explication à la fin complètement WTF. Au second degré les effets gores sont regardables mais uniquement au second degré. Alors d'accord c'est de la série Z fauché, mais Corman avec des budgets identiques arrivait parfois à transcender ses sujets, L'année suivante Hershell Gordon Lewis nous livrera 2000 maniacs, qui au moins fera preuve d'inventivité et d'originalité.
Le Grand McLintock
Un film de Andrew V. McLaglen (1963) avec John Wayne, Maureen O'Hara, Yvonne De Carlo, Patrick Wayne, Stefanie Powers, Mari Blanchard. Qu'avons-nous là ? Un western prétendument comique ? En fait de comique c'est vraiment poussif et puis qu'est-ce que ça trimbale ! Entre le fils Wayne en kéké du far-west, le prêchi-prêcha bien réac du père Wayne et une bagarre dans la boue qui n'en finit pas, on est servi. L'histoire part dans tous le sens sans jamais passionner. Alors que sauver ? La classe de Maureen O'Hara quand même et puis la scène de la fessée (en fait il y en a deux), un vrai plaisir coupable complètement assumé. Les petits malins auront remarqué la présence de Mari Blanchard, dans le très court le rôle de la prostituée blonde à la robe verte et qui incarnait la reine de Vénus, Allura dans Abbott and Costello Go to Mars en 1953
Charade
Un film de Stanley Donen (1963) avec Cary Grant et Audrey Hepburn. Balayons d'emblée les critiques concernant les invraisemblances, elles ne sont pas de mise, nous sommes au cinéma et qui plus est dans une comédie policière. C'est un film de stars et les deux têtes d'affiches assument complètement. Mais les seconds rôles sont loin de démériter entre un Mather Mathau véritablement excellent et un Jacques Marin qui s'en donne à cœur joie, on est servi… Pourtant le film a des défauts, il est pénible de constater que dans presque tous ses films Audrey Hepburn est transformée en porte-manteau, le petit môme probablement imposé par la prod est une erreur de casting. L'intrigue est farfelue mais nous accroche, l'humour est parfois gagnant (l'épisode des oranges) parfois navrant (la douche habillée). Il y a hélas un changement de ton en fin de film avec l'épisode du Palais Royal et les choses ne vont plus, et puis le dernier twist est vraiment à loger à l'enseigne du grand n'importe quoi. Des défauts donc, mais dans l'ensemble on est dans un film qui vole bien au-dessus de la moyenne.
Symphonie pour un massacre
Un film de Jacques Deray (1963) avec Jean Rochefort, Michel Auclair, Charles Vanel, Claude Dauphin, José Giovanni, Michelle Mercier. Belle distribution, belle photographie de Claude Renoir, bonne direction d'acteur, mais petit polar assez original dans son traitement et dans son fond, mais pas toujours bien clair, si vous avez compris comment Rochefort trouve et ouvre le compartiment de Giovanni ou aussi comment Dauphin parvient à confondre Rochefort rien qu'en regardant un journal, faites-moi signe ! De plus la façon de filmer est ici agaçante, on met trois heures pour ouvrir une porte, on la referme on accompagne les protagonistes dans les escaliers jusqu'à la dernière marche, on ignore complètement ce qu'est une ellipse de comportement, évidemment c'est très astucieux, ça permet d'atteindre le métrage imposé par la prod ! Et le chœur antique d'ânonner, que c'est beau on dirait du Melville ! Comme si on avait besoin d'argument d'autorité pour justifier l'injustifiable ? Ajoutons que le scénariste n'a pas bien su finir le film, qui n'est pas mauvais pour autant mais des polars comme ça, il y en a eu des tonnes alors arrêtons de crier au chef d'œuvre redécouvert !
Les femmes d'abord
Un film de Raoul André (1963) avec Eddie Constantine, Bernadette Laffont. Une comédie policière au scénario primaire mais agrémenté de plein de petites choses qui font que la vision n'est jamais désagréable, déjà Constantine est bien mieux que dans les Lemmy Caution et puis il y a la très belle Christiane Minazzoli, qui dévoilera tous ses charmes dans le médiocre histoire d'O, 12 ans plus tard, Mischa Auer, toujours impayable, Bernadette Laffont en femme légère, quelques scènes sont amusantes comme le covoiturage obligatoire. Evidemment on regrettera les bagarres improbables y compris la grande mêlée finale sans enjeu et à l'humour raté. Bref, rien de génial mais un travail honnête qui à aucun moment ne fera bailler.
Les motorisées
Un film à sketches de Marino Girolami (1963). Ne pas se fier sur le premier sketch avec les bonne sœurs qui est lamentable de bêtise, le film montant ensuite en puissance. Il est dommage qu'un problème de montage rende le second peu clair dommage car il y avait Michel Galabru et Pierre Doris. Le troisième avec Sophie Desmarest en aventurière est amusant, Le quatrième est assez savoureux, sans doute le meilleur (les italiens adorent les histoires d'escroqueries) Quant au dernier, c'est Toto qui fait son numéro mais il faut bien avouer qu'il le fait très bien. :
Le Jour le plus court
Un film de Sergio Corbucci (1963) avec Virna Lisi. Contrairement à ce que dit radio perroquet, le film n'est en aucun cas une parodie du "Jour le plus long" (seul le titre pouvant faire illusion). C'est une superproduction avec un tas de guest-star qui ne servent à rien (Belmondo, Granger, Toto, Girardot, Aimé…). Le résultat est catastrophique, ce n'est jamais drôle, ni intéressant et après un début bavard et poussif, seuls quelques rares plans attirent l'attention. Mais il y a Virna Lisi, on se console comme on peu !
Bring Me the Vampire
Un film mexicain de Alfredo B. Crevenna et Alberto Mariscal (1963). Le cinéma mexicain nous a donné quelques série B mémorables dans le domaine du fantastique (Santo Contra las Mujeres Vampiras pour ne citer que celui-là) Mais force est de constater que ce " Bring Me the Vampire" ne joue pas dans la même catégorie. Ici, il n'y a rien a sauver, c'est confus, ça gesticule, ça s'énerve, ce n'est jamais ni drôle ni effrayant et on a qu'une hâte que cette mauvaise pochade clownesque prenne fin.
Les Carabiniers
Un film de Jean-Luc Godard (1963) Godard veut nous expliquer que la guerre, ce n'est pas bien (on appréciera la prise de risque) pour cela il nous filme des soldats d'opérettes (et ce n'est pas gentil pour les opérettes) On a donc des acteurs qui ne savent pas jouer, un scénario primaire, des dialogues d'un niveau désespérant et j'en passe. Mais, diront les afficionados du Jean-Luc, c'est pas grave, ce n'est pas le plus important… Parce que c'est sans doute une valeur ajoutée de ne pas se préoccuper ni de la direction d'acteurs, ni du scénario, ni des dialogues ? Le pire étant la scène des cartes postales, l'une des pires imbécilités que j'ai pu voir au cinéma (et pourtant j'en ai vu !).
Jason et les Argonautes
Un film de Don Chaffey (effet spéciaux de Ray Harryhausen - 1963) avec Todd Armstrong, Nancy Kovack, Honor Blackman. Il est des films qui ne vieilliront jamais, d'autres s'en tirent en ayant pris un bon coup de kitch. On serait ici dans cette dernière configuration. C'est donc un péplum avec un scénario de péplum (le méchant à une gueule de méchant mais pour une fois le traitre n'a pas une gueule de traitre. Dès les premières images on ne peut être qu'éberlué par le casting masculin, moitié beaux gosses, moitié lutteur de foire mais aucun ne joue correctement (d'ailleurs aucun d'eux n'est passé à la postérité) Et Zeus, vous l'avez vu ? Ils ont été le chercher où celui-là? Le casting féminin a dû être confié à quelqu'un d'autre car là nous avons deux bombes, la sublime Nancy Kovack et (on ne le souligne pas assez( Honor Blackman figurant la déesse Héra et servant de figure de proue au bateau. Reste maintenant ce qui fait encore la renommée de film, les effets spéciaux de Ray Harryhausen, ça a beau être kitch, n'empêche que ça a de la gueule, le point culminant étant la bataille contre les squelettes (pour mettre un squelette hors de combat, enfoncez-lui votre sabre entre les côtelettes !)
Maciste contre les Chasseurs de Têtes
Un péplum de Guido Malatesta (1963) avec Kirk Morris et Laura Brown. Un péplum raté pour au moins trois raisons, d'abord sa distribution avec un Kirk Morris mal dirigé (et toujours sans un poil sur le torse) et Laura Brown sans doute charmante mais mauvaise comédienne. L'autre raison est la puérilité de l'intrigue, on ne demande pas à un péplum d'être intellectuel, mais un peu d'originalité n'aurait fait de mal à personne. Et puis il y a ces détails qui fâchent, les dames ont des robes imprimées et les hommes des boxers imprimés qui semblent sortir tout droit de chez H & M, la danseuse à les aisselles rasés… A noter que dans la version française Maciste devient Tarzan, je me demande ce que ça ajoute ?
Mélodie en sous-sol
Un film de Henri Verneuil (1963) avec Jean Gabin, Alain Delon, Maurice Biraud, Viviane Romance, Carla Marlier. Ce n'est sans doute qu'un détail mais on peut légitimement se demander qui a réaliser ce pré-générique on l'on voit Gabin dans un bus entouré de passager plus stupides et plus mal dirigés les uns que les autres (en plus ce pré-générique ne sert à rien,) Parlons du film, globalement ça déçoit, le scénario est minimaliste, il faut réaliser un casse. Point ! Tout cela est très long sans que le réalisateur réussisse à créer de la tension, l'amourette de Delon ne sert pas à grand-chose, Gabin est en petite forme, Audiard aussi. Reste le final qui a quand même de la gueule
Jules et Jim
Un film de François Truffaut (1962) avec Jeanne Moreau, Oscar Werner et Henri Serres. Le film démarre très fort avec une liberté de ton et une manière de filmer qui tranche complètement avec ce qu'on faisait à l'époque. Le film est intéressant (avec toutefois une petite baisse de régime vers la fin), bien réalisé, en ce qui concerne les acteurs, si Moreau et Werner sont bon, Serres ne l'est pas et on regrettera certaines répliques peu "naturelles". Au delà du thème du ménage à trois et du dépassement de la jalousie, le film est une réflexion sur la question "peut-on aimer plusieurs personnes à la fois" ? Mais le film n'apporte aucune véritable réponse se terminant pas une fin tragique qui ne résout rien. Sur un sujet assez cousin, Da Ponte et Mozart ont écrit en 1790, un magnifique opéra, Cosi fan tutte, qui lui est optimiste. Néanmoins, on n'est pas passé bien loin du chef d’œuvre.
La jetée
Un court métrage en forme de roman photo animé de Chris Marker (1962). Comment certains peuvent encore qualifier cet essai de chef d'œuvre du cinéma alors qu'il n'est pas cinématographique ? C'est vrai qu'en matière de SF on n'avait rien à se mettre sous la dent dans ces années-là, mais remettons les pendules à l'heure ! La photo n'a rien d'exceptionnelle, le récit n'a rien de captivant, le twist final est faible. On peut sans doute voir cet essai comme une tentative originale de présenter un synopsis, et c'est bien son seul intérêt. Terry Gillian reprendra le pitch en 1995 avec "L'année des 12 singes", ça au moins c'est du cinéma !
James Bond 007 contre Dr. No
Un film de Terence Young (1962) avec Sean Connery et Ursula Andress. Le premier James Bond, et tout est déjà là, le héros chic, amateur de vodka et dragueur invétéré ! Evidemment c'était une série B avec ses inconvénients (des faux raccords comme le somnifère bu dans une tasse vide !, des décors fauchés). Mais on a droit à un générique d'anthologie, de la bonne musique et à Ursula Andress, rayonnante de beauté, on ne va pas bouder notre plaisir.
Le fanfaron
Un film de Dino Risi (1962) avec Vittorio Gassman, Jean-Louis Trintignant, et Catherine Spaak. Un joli duo d'acteurs pour ce road movie qui ne nous raconte pas grand chose, mais qui se laisse voir avec plaisir (mais sans plus). Quelques branchés vaticanologues s'amuseront avec juste raison de la bonne blague anticléricale : "Non habemus cricus. Navratus".
Lawrence d'Arabie
Un film de David Lean (1962) avec Peter O'Toole, Alec Guiness, Anthony Quinn, Omar Sharif. C'est grandiose, un peu long sans nul doute, mais on ne s'ennuie jamais, l'interprétation est excellente (petite réserve pour Claude Raims), la musique plutôt efficace, les plans particulièrement soignés et certaines scènes sont fabuleuses. Mais l'immense intérêt du film est de nous montrer l'évolution d'une personnalité complexe. Il y a une certaine similitude entre le personnage de Lawrence et celui du Colonel Nicholson dans "le pont de la rivière Kwai", celle d'une évolution dans la folie mégalo. Le film après nous avoir montré un type sympathique, idéaliste, intelligent, téméraire, humain, fantaisiste, (et un poil masochiste), bref bourré de qualités, nous le montre dégringoler dans la schizophrénie où la démence alterne avec la frustration de ne pas avoir terminé sa "mission". Remarquable !
L'homme qui tua Liberty Valance
Un film de John Ford (1962) avec James Stewart, John Wayne, Vera Miles, Lee Marvin. Ce film est largement surestimé : comme souvent on confond la vision du film avec le souvenir de sa vision, or ce dont on se souvient et ce qui a fait sa réputation ce sont ses bonnes intentions, et son fond illustré par le duel fatal, puis par le twist final. Bien joué l'artiste, mais si on regardait le reste. Lee Marvin qui surjoue comme ce ne devrait pas être permis, certaines scènes sont gavantes et frisent parfois le ridicule (Stewart en prof, le monologue du journaliste, la réunion électorale finale). Quand certains nous parle de mise en scène maîtrisé, j'avoue ne pas bien comprendre. Quant au duel final, s'il est parfaitement réalisé, son twist reste peu crédible : qu'on m'explique pourquoi Wayne n'a pas revendiqué la mort de Valence, vous me direz, comme tout le film repose là-dessus, il n'y aurait pas eu de film… évidemment !
La guerre des boutons
Un film d'Yves Robert (1962). Faire jouer une centaine de gosses sans tomber dans la niaiserie ou dans les attitudes têtes à claques était une gageure. Et sur ce point Yves Robert réalise un véritable sans faute. La mise en scène est inventive, parfois poétique (la course entre les grands troncs d'arbres), l'univers de l'enfance est parfaitement restitué alternant la cruauté (la chasse au renard) et la tendresse (le lapin blessé), tentant de singer sans les comprendre les codes des adultes. Le film se permet une certaine lucidité sociale, face à l'école qui peine à faire de l'instruction civique c'est sur le terrain que les valeurs républicaines sont testés. Frais, passionnant, intelligent, parfois un peu brouillon mais qu'importe, c'est un très grand film.
Un singe en hiver
Un film d'Henri Verneuil (1962) avec Jean-Paul Belmondo et Jean Gabin. Commençons par ce qui gêne, Antoine Blondin l'auteur du roman était un poivrot assumé et il y a dans son histoire des côtés autobiographiques. La "morale" en est pour le moins étrange : pour échapper à la médiocrité du monde, rien ne vaut une bonne cuite. Il faut faire aussi avec le cabotinage de Noel Roquevert, le doublage lourdingue des pieds de Belmondo quand il danse le flamenco et avec des répliques qui manquent souvent de naturel (Et oui, Audiard a beau être bon, il ne l'est jamais à 100 %). Et au titre des bizarreries on remarquera un buste de Voltaire dans une institution religieuse ! Pourtant ce film a des côtés attachants parce que Gabin y crève l'écran, parce que certaines scènes sont bluffantes, parce qu'il y a un climat, une ambiance, une musique, de très beaux extérieurs, et parce que c'est aussi le meilleur Verneuil, un réalisateur rarement inspiré… Alors faisons la part des choses, on est loin de chef d'œuvre, mais ça reste un bon film.
.Les mystères de Paris
Un film d'André Hunebelle (1962) avec Jean Marais, Dany Robin, Pierre Mondy, Jean Le Poulain, Raymond Pellegrin… Une bonne surprise parce que le scénario tient la route (c'est du Eugène Sue quand même) et tient en haleine, que la réalisation n'est pas si mal et qu'il y a une critique sociale plutôt bien distillée. Le gros point faible ce sont les dialogues souvent ringards et la direction d'acteurs déficiente (certains n'ont pas besoin d'être dirigés, mais d'autres…) Un bon divertissement.
Call girls société anonyme (Petites femmes et hautes finances)
Un film de Camillo Mastrocinque (1962) avec Anita Ekberg, Francis Blanche, Sophie Desmarest. On se demande comment cet excellent film a pu ainsi tomber dans l'oubli et l'indifférence. Car enfin, nous avons là une mise en scène très professionnelle, une direction d'acteurs efficace dominée par l'étonnant Renato Rascel. Quant au scénario il est excellent et gentiment amoral voyant les valeurs s'inverser, puisque si la vénalité d'Ekberg s'efface devant la bonté de Rascel, ce dernier prendra conscience qu'il ne sert parfois à rien de jouer les parangons de vertus dans un monde de filous. Le film changeant de ton nous montre alors l'ascension de Rascal, mais nous ménagera encore de délicieuses surprises. Alors que reprocher à ce film ? Sans doute quelques bavardages au début qui auraient pu être écourtés, mais c'est bien tout. Un petit bijou à redécouvrir d'urgence !
Qu'est-il arrivé à Baby Jane ?
Un film de Robert Aldrich (1962) avec Bette Davis et Joan Crowford. Une Bette Davis, époustouflante au sommet de son art incarnant l'une des "méchantes" les plus réussies de l'histoire du cinéma. Une histoire bien menée qui nous glace le sang ponctuée par des moments d'horreur pure et de tension intense. Malgré la fin un peu longuette, on se délecte, c'est un chef d'œuvre
Gypsy, Vénus de Broadway
Un film de Mervyn LeRoy (1962) C'est raté ! Rosalind Russel est insupportable au sens propre du terme, elle crie, elle surjoue, elle est envahissante, elle nous horripile, Karl Malden nous fait du Karl Malden quant à Nathalie Wood son rôle ne devient intéressant qu'après presque deux heures de film ! Des séquences musicales, il y en a peu à sauver, certaines étant carrément pénibles voire ridicules, (cf la scène avec Wood et son bellâtre) la mise en scène est sans imagination et lourde, les plans durant chaque fois trop longtemps, idem pour les dialogues. Et puis il y a le fond, Il faut savoir que le film s'inspire des mémoires de Gypsy Lee Rose qui fit l'une des plus populaires strip-teaseuses américaines de 1936 à 1956. Elle n'a jamais renié son passé et en était fière. Le film lui commence à porter un jugement moral et négatif sur les spectacles de cabaret (il faut voir la posture ridicule de Karl Malden !) pour ensuite opérer un virage à 180° afin de respecter (juste un peu) la vérité historique, mais ne rêvez pas : si la dernière partie du film où l'on voit Nathalie Wood en strip-teaseuse reste le clou du film, on ne verra rien.
Coups de feu dans la sierra.
Un film de Sam Peckinpah (1962) avec Randoph Scott et Joel McCrea. Regrettons d'abord le rôle raté (et ce ne rien de le dire tellement son jeu est exécrable) du jeune cow-boy (qui a d'ailleurs disparu de la circulation), mais aussi le caricaturisme excessif des personnages sinon ça se laisse regarder. McCrea et Scott sont plutôt bons. Et puis quand même cette scène du mariage, il fallait oser !
L'horrible docteur Orlof
Un film de Jess Franco (1962) avec Howard Vernon. C'est une série B, il faut donc faire avec quelques absurdités scénaristiques et quelques dialogues plutôt risibles, mais le film à d'autres qualités, d'abord une photographie de très grandes qualités, une ambiance d'angoisse parfaitement maîtrisée, des personnages féminins filmés avec passion (Diana Lorys y est splendide), un Howard Vernon plutôt convainquant. Bref, un très bon moment de cinéma bis qui n'a pas à rougir de la comparaison avec "Les yeux sans visage".
Le sadique baron Von Klaus
Un film de Jess Franco (1962) avec Howard Vernon. Une bonne série B. Ce qui frappe immédiatement c'est l'excellence de la photographie. L'intrigue s'efforce d'être astucieuse avec ses quelques fausses pistes, le tout baignant dans une ambiance où le gothique rejoint l'expressionnisme. L'action qui se veut sérieuse est tempérée par quelques personnages farfelus et imprévisibles, les filles sont belles mais point d'érotisme dans cet opus (Franco se rattrapera plus tard). Quant à Vernon son rôle n'est hélas pas majeur, le final n'est pas mal malgré la mort assez granguignolesque du baron. Tout cela n'est donc pas mal du tout, mais qui nous expliquera la présence incongrue de la vue de deux voies versaillaises au début du film ?
C'est pas moi, c'est l'autre
Un film de Jean Boyer (1962) avec Fernand Raynaud, Jean Poiret, Geneviève Kervine, Micheline Dax. Evidemment c'est un peu n'importe quoi, mais on a envie d'être indulgent, parce que la réalisation n'est pas si mauvaise et que les acteurs s'en sortent assez bien (Poiret est excellent, et puis il y a Geneviève Kervine). Fernand Raynaud nous fait du Fernand Raynaud, de l'autoparodie et de la mise en abyme mais le fait d'autant mieux que le film avance. Les deux scènes de conclusion sont à ce propos très réussies. Le sketch de la bougie constitue aussi un grand moment.
Que personne ne sorte
Un film d'Yvan Govar (1962) avec Jean-Pierre Marielle, Jacqueline Maillan et Maria Pacôme. Aucun suspense (mais le film est construit ainsi) et juste une légère surprise à la fin. C'est assez théâtral mais les performances de Jacqueline Maillan et de Marielle font que ça se regarde sans déplaisir (Maria Pacôme disparaît hélas rapidement du film). Un film d'acteurs, donc avec quelques belles photos des rues de Bruges.
Elle est terrible
Un film de Luciano Salce (1962) avec Ugo Tognazzi et Catherine Spaak. 110 minutes là où 90 aurait déjà été de trop. Un quadra se trouve embarqué dans une bande de jeunes cons, mais dans la bande il y a Catherine Spaak et il a un coup de foudre pour elle et se fait des illusions. C'est longuet, souvent agaçant, ça tourne en rond, on est juste réveillé vers la fin quand toute la bande d'idiots vient carnavaler sur la plage au son de la samba "Brigitte Bardot" de Jorge Veiga.
Miracle en Alabama
Un film d'Arthur Penn (1962) avec Anne Bancroft. La mise en scène et la direction d'acteurs sont tout simplement exceptionnelles. Le seul bémol concerne la crédibilité de l'histoire, il est en effet difficile d'admettre que le personnage joué par Bancroft (qui n'a aucune expérience) possède une personnalité assez forte pour imposer ses points de vue aux parents d'Helen… mais bon…. Belle histoire et quasi chef d'œuvre néanmoins.
Trial & Error (the dock brief)
Un film de James Hill (1962) avec Peter Sellers et Richard Attenborough. Les acteurs ont beau être bons, ils ne peuvent empêcher la première partie du film de sombrer dans l'ennui. Le texte y est mauvais, il n'y a aucune concision et on prend trop son temps pour s'exprimer. On se réveille un peu avec le flash-back du faux ménage à trois pour retomber ensuite dans l'inintéressant et le soporifique.
Le Gentleman d'Epsom
Un film de Gilles Grangier (1962) avec Jean Gabin, Jean Lefebvre, Louis de Funès. Il faut être objectif, ce film n'a rien pour lui, Gabin qui fut un acteur remarquable en fait ici des tonnes et récite des tirades sans doute bien torchées mais lassantes à force de manquer de naturel. Il faudra admettre à ce propos que ce n'est pas parce que c'est signé Audiard que les dialogues sont forcément bons ! Ajoutons à cela une intrigue inintéressante, des diversions sans intérêts (la nièce, la roulette et cette ennuyeuse scène de cabaret russe qui ne sert qu'à caser Madeleine Robinson car il fallait bien une séquence féminine) et un de Funès qui cabotine, et c'est la totale. Un film ennuyeux et poussif qui n'a rien à nous dire.
Le crime ne paie pas
Un film de Gérard Oury (1962) avec Edwige Feuillère, Michèle Morgan, Philippe Noiret, Annie Girardot, Pierre Brasseur, Danielle Darrieux…. Quatre longs sketches très différents (le film dure 2 h 40) La première est une aventure vénitienne peu palpitante policièrement parlant mais intéressante par son traitement semi-fantastique, la seconde portée par le texte d'Henri Jeanson nous plonge dans ce que la politique a de plus noir et Morgan et Noiret y sont brillants. La troisième dans lequel se distingue un excellent Pierre Brasseur et une glaciale Annie Girardot est petit bijou de machiavélisme. La quatrième se permet tout, mise en abyme, ambiance farfelue, scénario improbable, humour noir avec une Danielle Darrieux fabuleuse qui ici nous la joue complétement soûle (on aperçoit dans ce sketch De Funès, pas mauvais, et aussi Christian Marin et Michel Lonsdale). Finalement tout cela est très bon et injustement tombé dans l'oubli.
L'œil du monocle
Un film de George Lautner (1962) avec Paul Meurisse, Elga Andersen, Maurice Biraud, Robert Dalban. Dans la lignée du premier, mais avec moins d'improvisation et quelques petites longueurs (Schlumpf au bistrot), on voit moins Elga Andersen et c'est dommage. Dalban remplace Marin, c'est très différent mais ça passe bien, et puis il y a Maurice Biraud démontrant encore une fois son immense talent, mais c'est bien sûr Paul Meurisse qui tient la vedette avec des moments savoureux, il faut le voir danser le twist ou dialoguer en charabia avec Biraud sur l'art avant de l'assommer à coup de marteau. Les scènes sous-marines sont très jolies. Une scène semble coupée juste avant la conclusion mais puisqu'on est dans l'absurde ça n'a pas grande importance.
Le diable et les dix commandements
Un film de Julien Duvivier (1962) avec Michel Simon, Micheline Presle, Françoise Arnoul, Mel Ferrer, Claude Dauphin, Charles Aznavour, Lino Ventura, Maurice Biraud, Fernandel, Alain Delon, Danielle Darrieux, Madeleine Robinson, Georges Wilson, Jean-Claude Brialy, Louis de Funès. Dans ce film à sketches très inégal le regardable côtoie le pire. Pour le pire on hésite entre le sketch avec un Charles Aznavour jouant lamentablement dans une histoire sans aucun intérêt, ou celui avec Fernandel, poussif à souhait et interminable. Le Darieux/Brialy avait tous les atouts pour aller vers le souffre, mais les auteurs ont préféré terminer dans le gnangnan. Le sketch avec Presle, Arnoul et Ferrer est très élégant, classieux même, à défaut d'être hautement captivant. Le sketch avec Brialy et De Funes est amusant (on remarquera que Brialy cabotine davantage que De Funès, un comble !) Reste l'introduction, très curieuse avec toutes ces bonnes sœurs qui n'ont vraiment pas des têtes à s'enfermer dans un couvent, et Michel Simon qui fait son numéro. Quant à la conclusion elle n'a aucun intérêt. Globalement on sent l'œuvre d'un réalisateur fatigué dirigeant mal certains de ses acteurs et faisant durer trop longtemps ses scènes. De tous ces gens qui ont collaboré au film, seule sans doute l'image de Danielle Darieux, belle, élégante et insouciante et que son fils se permet de juger sans la connaître restera dans nos mémoires car ce n'est pas un grand film !
Le procès
Un film d'Orson Welles (1962) avec Anthony Perkins, Romy Schneider, Jeanne Moreau. Ça commence assez mal avec ce conte philosophique abscons en guise de prologue. Ensuite le film commence bien et à un bon rythme pendant environ trois quarts d'heure, et puis plus on avance moins ça fonctionne. On a compris qu'on était dans un système absurde, le répéter à foison ne sert à rien, ça bavarde, ça part dans tous le sens et ça nous prend la tête. Alors bien sûr il y a ces plans fabuleux, ces mouvements de foules (nous impressionner avec une simple sortie de bureau, c'est assez fort !) ces travelings de folie, ces plans séquences incroyables, cette caméra qui est partout, au-dessus, en dessous… ce travail sur les décors, la photo, la direction d'acteurs sans faute (Moreau et Schneider sont charmantes). Orson Welles n'arrête pas de nous dire qu'il sait filmer, en revanche raconter une histoire surtout quand elle est si tordue, c'est une autre paire de manche.
Deux sur la balançoire
Un film de Robert Wise (1962) avec Shirley MacLaine et Robert Mitchum. Le film avait de bons atouts, Une Shirley MacLaine impériale, un Robert Mitchum qui fait du Mitchum qui le fait bien, une histoire prometteuse, et la fin annoncée du code Hays qui permettait enfin d'appeler un chat "un chat". Hélas après un début prometteur, le scénario tourne en rond sur l'air de "Je t'aime, moi non plus", à ce point que malgré l'abattage de MacLaine, ça en devient répétitif, bavard à l'excès, saoulant, sans rythme, sans tension et sans vraiment d'humour. De plus les motivations de Mitchum restent peu claires. Au fur et à mesure que passent ces longues 120 minutes, l'ennui commence à gagner. Dommage !
Le masque de fer
Un film d'Henri Decoin (1962) avec Jean Marais, Gisèle Pascal, Sylva Koscina, Claudine Auger, Jean Rochefort, Noël Roquevert. On a très peur au début car ça commence assez mal avec les mousquetaires en guenilles et l'interminable rapport de Marais au cardinal, puis le film s'installe, et miracle il fonctionne, et il fonctionne même très bien. Le film ne se prend pas trop au sérieux et c'est tant mieux, Marais est pour une fois bien à sa place, ces dames nous charment, Rochefort fait des débuts étonnants Inconnue en France, Enrico Maria Salerno surprend dans le rôle de Mazarin. Roquevert s'éclate. L'histoire est à la fois sympathique et attachante, la musique de Van Parys est complètement barrée ! Que demande le peuple ? A remarquer une étonnante scène où Jean Marais donne la fessée à Claudine Auger (à moins que ce soit à sa doublure). Sans doute l'un des meilleurs films français de cape et d'épées
Seuls sont les indomptés
Un film de David Miller (1962) avec Kirk Douglas, Walter Matthau. L'histoire est très linaire, voire simpliste (pour ne pas dire cucul), mais fonctionne parfaitement, grâce à une direction d'acteur impeccable. Si on peut regretter les scènes de bagarre un peu grotesque, celle impliquant Douglas et sa jument sont simplement fabuleuses. Côté interprétation, il convient de souligner le second rôle extraordinaire de Walter Matthau, il est rarissime qu'un second rôle soit aussi bien travaillé, on pourrait dire aussi la même chose de celui de Gene Rowland. Miller nous dresse un portrait terrifiant de ce qu'est devenu le monde, brisant les rêveurs mais laissant les sadiques s'exprimer. Le point de vue sexuel est également intéressant, Douglas rêve de prendre la place de son ami auprès de Rowland, il est d'ailleurs à deux doigts de la faire, mais refuse de sacrifier son amitié… Chef d'œuvre : non ! Mais très grand film, oui assurément !
Freud, passions secrètes
Un film de John Huston (1962) avec Montgomery Clift et Susannah York. Il est bien évident que ça ne se regarde pas comme un polar, n'empêche que 2 h 20 c'est long, même si on ne voit pas bien comment on aurait pu raccourcir. Mais si on s'intéresse un tant soit peu à la psychanalyse, c'est absolument passionnant d'autant que la réalisation est sans faute et l'interprétation magistrale, Clift campe un docteur Freud absolument convaincant, mais il faut aussi souligner l'excellente prestation de Susannah York dans un rôle difficile. A l'heure où il devient du dernier chic de se gausser de la psychanalyse, voir ou revoir cet excellent et intelligent film a quelque chose de sain !
La Révolte des Triffides
Un film de Steve Sekely et Freddie Francis (1962) Pauvre John Wyndham, il ne méritait pas ça ! Les triffides sont ridicules, les deux histoires ne se rejoignent jamais (et pour cause puisque celle du phare a été ajouté après coup par Freddie Francis) causant un déficit d'explication assez fâcheux. Quant au dernier plan il est d'une ineptie à peine croyable. A sauver malgré tout quelques bonnes scènes (la panique à la gare, l'avion qui s'écrase, l'orgie dans le château). On va dire que c'est moyen, très moyen et surtout bien décevant.
Allo… brigade spéciale
Un film de Blake Edwards (1962) avec Glenn Ford et Lee Remick. On passera sur l'énorme facilité se scénario au début dans laquelle Lee Remick trouve tout de suite le bon interlocuteur au FBI, pas débordé du tout et qui met tout le service à sa disposition. L'intérêt du film est ailleurs puisqu'il s'instaure un triangle étrange entre les protagonistes, un tueur complexe, et qui est d'ailleurs le seul personnage complexe du film, un Glenn Ford service-service, et une Lee Remick flamboyante de beauté, d'expressivité et de talent. Certaines scènes son très forte : l'amorce du film qui nous cache le visage du méchant, la scène dans l'atelier de mannequins, la poursuite finale dans la foule compacte sortant du stade, l'exécution froide comme la mort. Un excellent film.
Lutte sans merci
Un film de Philip Leacock (1962) avec Allan Ladd et Rod Steiger. Un très bon film noir, passionnant de bout en bout et fertile en suspense et rebondissements (ceux qui parlent de la mollesse de la réalisation n'ont pas du voir le même film). Allan Ladd est très bon, Rod Steiger impeccable (quand je pense que certains lui ont reproché de jouer en nœud papillon, il bien le droit de porter un nœud papillon, non ?) Dolores Dorn est superbe. Certains points de vue adoptés par Alla Ladd sont intéressants et originaux et sa vision de la bande de jeunes friqués avec culte du chef, obéissance absolu, attaque en meute, fait froid dans le dos. Belle surprise !
L'amour avec des si
Un film de Claude Lelouch (1962). Un film bancal mais intéressant et attachant à plus d'un titre, déjà le concept est tout à fait inattendu et bluffant à souhait, et puis il y a l'interprétation très amusante de la ravissante Janine Magnan et un humour assez décalé. L'insertion de plans documentaires est une bonne idée. On peut en revanche reprocher au film des séquences trop longues (la poursuite en voiture) ou inutiles (la partie de cartes). Quant au micro trottoir de Jacques Martin, il est réellement intemporel, on le referait aujourd'hui nous aurions les mêmes réactions ! Surprenant !
Le Gorille a mordu l'archevêque
Un film de Maurice Labro (1962) avec Roger Hanin, Pierre Dac, Jean Le Poulain. Certes Labro sait filmer, que le scénario fasse dans le n'importe quoi, c'est de l'espionnage, on peut admettre, mais c'est au niveau du casting et de la direction d'acteurs qu'on touche le fond. On nous flanque un insupportable ado qui ne sait pas jouer, mais le pire c'est Hanin qui nous fait une prestation catastrophique ponctuée par des scènes d'action d'une rare idiotie, quant à Pierre Dac c'est bien la première fois que je le vois cachetonner sans même se donner la peine de bien faire son boulot. Lamentable, mais si vous tombez dessus écoutez donc le générique interprété par Les Double Six, c'est rigolo !
Et Satan conduit le bal
Un film de Grisha Dabat, produit et coscénarisé par Roger Vadim (1962) avec Catherine Deneuve, Bernadette Laffont, Françoise Brion, Jacques Perrin. Ce qu'il y a de bien dans ce film c'est la photographie de Raoul Coutard et les gentils minois des mesdemoiselles Deneuve, Laffont et Brion. Mais à part ça : Rien, le néant : Un scénario d'une pauvreté inimaginable ce qui ne l'empêche pas d'être confus comme un vieux tiroir, des dialogues impossibles, un jeu d'acteur approximatif. Passez votre chemin, braves gens à moins d'en rigoler, mais au second degré.
Ulysse contre Hercule
Un film de Mario Caiano (1962) avec Georges Marchal. Quelques hellénistes distingués ont crié à l'anachronisme ! C'est nouveau ça l'anachronisme mythologique ? On est dans le péplum donc dans la fantaisie, et la fantaisie a tous les droits ! La surprise c'est que ce péplum au titre peu engageant remplit parfaitement son cahier des charges, La seule ombre au tableau est le gars qui joue Hercule et qui est mauvais comme cochon, sinon Marchal est excellent, et ces dames sont affriolantes. Il faut être de bois pour ne pas craquer devant Dominique Boschero: la reine du peuple des oiseaux, il y a un petit côté fantastique, les hommes oiseaux, les troglodytes, et on peu apprécier le passage de l'essai des ailes dont l'écriture et étonnamment intelligente (si, si !) Bref un plutôt bon péplum.
Le couteau dans l'eau
Un film de Roman Polinski (1962). C'est le premier Polanski et on sent déjà un style en formation. Il est faux de dire que le film possède des longueurs, en revanche il est parfois mou. Les rapports entre les deux hommes sont intéressants et n'ont rien à voir avec un conflit de classe (au sens marxiste du terme) comme on l'écrit parfois, c'est plutôt le paumé qui voudrait prendre la place du planqué (ou le dominé qui voudrait prendre la place du dominant). D'ailleurs la femme jouée par la magnifique Jolanta Umecka joue un rôle central et dira au jeunot qu'il n'est pas différent du mari, elle couchera avec mais restera avec le mari, par confort, Une belle tranche de vie, presque à l'italienne.
Le carnaval des âmes
Un film de Herk Harvey,(1962) J'aimerais un jour qu'on me dise quelle est cette autorité occulte qui s'autorise à dire que tel ou tel film est culte ? Par ce que quand on fait le bilan, le moins qu'on puisse dire c'est que c'est vraiment moyen. Le film bénéficie cependant d'un énorme atout, celui de la présence de l'actrice principale, Candace Hilligoss, d'une beauté particulière et incroyablement photogénique elle réussit à illuminer le film malgré des talents d'actrice peu évidents. Il y a aussi quelques bonnes scènes (le magasin de fringues…) Sinon nous avons quoi, un scénario minimaliste avec une sous intrigue avec le voisin, hélas mal exploitée, des scènes lourdes et filmées sans talent comme le dialogue chez le psy ou celle où le curé renvoie Mary de l'église. La fin est aussi attendue que décevante. Alors j'entends le chœur antique :"faut se remettre dans le contexte…" Je ne les suivrai pas, un bon film ne vieilli jamais, les zombies de Roméro n'ont jamais vieilli, ceux de Harvey sentent la poussière. Sans Candace Hilligoss, le film n'aurait pas grand intérêt.
Battle beyond the sun
En 1962 Roger Corman "récupère" un film soviétique de 1959 intitulé Nebo zovyot, relatant la rivalité entre l'URSS et les USA pour la conquête de Mars. Corman confie à Francis Ford Coppola le soin de bricoler le film qui sera amputé de près d'une moitié, les dialogues changés, toute référence à l'URSS et aux USA gommé.
Le résultat est mou comme un Chamallow, c'est très confus inintéressant et soporifique. Il faut attendre la minute 54 pour voir s'agiter laborieusement un monstre tentaculaire pendant quelques instants dans une semi obscurité. Lamentable !
Gigot, le clochard de Belleville
Un film de Gene Kelly (1962). Il y a au début, un magnifique chat roux qui joue très bien. Pour le reste, les intentions étaient pourtant louables, puisque ça voudrait parler du droit à la différence, de l'imbécilité et de la lâcheté de la foule, de la versatilité des gens… mais tout cela est d'une lourdeur pachydermique, que ce soit au niveau des scènes ou de celui du jeu de l'acteur principal qui en fait des tonnes. Et comme si ça ne suffisait pas il faut se farcir des bondieuseries ridicules, quant à la fin, le film ne sait plus s'il est dans le comique, dans le mélodrame ou dans le burlesque, en fait il est dans le n'importe quoi !
La Cara Del Terror
Un film de Isidoro Martinez Ferri et William J. Hole Jr. (1962) avec Fernando Rey. Un film espagnol mêlant thriller et épouvante, et complètement oublié. Le film partait avec de bon atouts, la présence d'un excellent Fernando Rey, ainsi que celle de très honorable de Lisa Gaye dans un rôle difficile. Le scénario est globalement intéressant, malgré sa prévisibilité et ses facilités. C'est hélas réalisé platement et mollement ce qui fait que ça se ne se regarde que d'un œil distrait
Toto diabolicus
Un film de Steno (1962) avec Toto. Le film se veut une parodie des whodunits, mais est en fait une occasion pour Toto d'interpréter six personnages différents. Alors le résultat ? Disons tout de suite que l'énigme n'a pas grand intérêt en plus d'être assez peu compréhensible. Reste les prestations de Toto, en fait de véritables sketches exécutés avec un savoir-faire évident et dialogués avec soin,. Le soucis c'est que ça ne fonctionne pas, c'est poussif et peu drôle. On sauvera néanmoins la scène hilarante et limite sadique où un pauvre facteur est pris pour cible par erreur. La réalisation est souvent minimaliste. Les curieux remarqueront la seule présence féminine, Béatrice Altariba, qui fut la compagne de Darry Cowl.
Antoine et Colette
Un court-métrage de François Truffaut (1962) avec Jean-Pierre Léaud, Marie-France Pisier, Rosy Varte. Evidemment il ne se passe pas grand-chose, (mais c'est la lot des courts-métrages) mais n'empêche que la narration cinématographe est géniale, une véritable petite leçon de cinéma que dis-je une maitrise de la mise en image ! Et puis il y a cette bande son magnifique ! Le seul reproche que je ferais vient de la voix de Marie-France Pisier (curieux que Truffaut ait laissé passé ça) sinon nous avons là 30 minutes de bonheur.
Le Fils du capitaine Blood
Un film de Tulio Demicheli, (1962).avec Sean Flynn, Ann Todd, Alessandra Panaro. Une série B de mauvaise réputation, pourtant tout n'est pas à jeter, L'image est belle, et si les duels sont sans surprise, les scènes de mouvement de foules sont très bien filmées, notamment dans le très beau final Et puis il y a la classe d'Anna Todd, la seule qui joue correctement. Le film est gâché par plusieurs défauts majeurs, d'une part les dialogues affligeants notamment dans les scènes intimistes, lle côté puéril du scénario et surtout la présence de Sean Flynn, qui se prend pour le kéké de la plage (il a d'ailleurs parfaitement compris qu'il n'était pas fait pour une carrière d'acteur)
Le Jour le plus long
Un film produit par Darryl F. Zanuck, (1962) avec John Wayne, Robert Mitchum, Richard Burton, Henry Fonda, Curd Jürgens, Gert Fröbe, Sean Connery, Mel Ferrer, Robert Ryan, Irina Demick, Bourvil, Arletty, Fernand Ledoux. C'est un film de producteur et le challenge était immense, tenter de reproduire les évènements du 6 juin 1944, jour du débarquement allié. Il faut prendre le film comme il est, c'est d'abord une reconstitution documentaire, mais Zanuck l'a voulu illustré de saynète "intimistes". Sur la partie documentaire, évacuons d'abord le gros défaut qui nous montre une guerre où les balles ne font ni saigner ni déchiqueter les soldats, sinon il faut bien avouer que c'est grandiose et impressionnant avec des morceaux de bravoures dont le point culminant est la prise de la Pointe du Hoc. Mais c'est au niveau des scènes intimistes que le film montre ses faiblesses. Certaines de ces scènes sont ratées (le tricheur aux dés) d'autres sont inutiles (le rôle de Fonda) voir ridicules (le commando de bonne sœurs, les pitreries de Bourvil et de Ledoux, l'aumônier qui perd son gadget). Côté acteurs si John Wayne fait du John Wayne, Robert Mitchum nous fait une prestation remarquable, les autres acteurs (et il y en a du monde) font de la figuration. Un film qui vaut le coup d'œil pour son intéressante reconstitution documentaire
Le Tigre des mers
Un film de Luigi Capuano (1962) avec Gianna Maria Canale, Anthony Steel, Grazia Maria Spina. Une série B qui ne déçoit pas, le scénario est convenu, bourré de facilités mais il fonctionne parfaitement avec de bonnes scènes d'action et une réalisation nerveuse. Quelques personnages secondaires décalés viennent nous dire que décidemment tout cela n'est pas sérieux (qui en doutait ?) Quant à l'interprétation ces femmes crèvent l'écran notamment la très belle Gianna Maria Canale, mais Grazia Maria Spina ne démérite pas. En revanche Anthony Steel, quelle endive !
Snobs !
Un film de Jean-Pierre Mocky (1962) avec Francis Blanche, Elina Labourdette, Pierre Dac, Jacques Dufilho, Roger Legris , Michael Lonsdale, Jean Tissier, Noël Roquevert. Une bonne idée de départ dont le traitement devient très vite déroutant et peu évident à suivre en raison de la multiplicité des personnages et des rapports qu'ils ont entre eux. Alors on décroche vite de l'intrigue pour profiter de l'incongruité de certaines scènes dans lesquelles se marient parfois surréalisme et humour noir, (le fou rire à la mort du patron, Roquevert tuant un scout d'un trait de flèche, les cadavres humains pendant les manœuvres…) La distribution est correcte, dominée par un Lonsdale impérial et doté d'un accent impossible où il transforme les accents aigus en accent graves, Francis Blanche est peu à l'aise dans son personnage, Roquevert fait du Roquevert (et ce n'est pas très heureux) Quant à Tissier et Dac on aurait aimé les voir davantage. On va dire que c'est un Mocky moyen.
Le monocle noir
Un film de George Lautner (1961) avec Paul Meurisse, Elga Andersen, Marie Dubois, Jacques Marin, Bernard Blier… Du grand n'importe quoi assumé qui fonctionne parfaitement bien même si le style de Lautner reste un peu hésitant. Bien photographié (Elga Andersen n'a jamais été aussi belle), un gigantesque Paul Meurisse composant un personnage irrésistible (on est très proche de l'humour anglais), Christian Marin, en beauf (Jugnot a du s'inspirer ce cet acteur dans ses premiers films) Marie Dubois trop mignonne…des dialogues surréalistes…Et puis nous avons en prime Jacques Dufilho en guide touristique. On regrettera quelques bizarreries comme quelques énormes faux raccords (l'explosion de la voiture) ou Elga Andersen qui tantôt parle avec l'accent allemand, tantôt se fait postsynchroniser sans accent, mais ce n'est pas si grave.
Marco Polo
Un film de Piero Pierotti (1961) Très vaguement inspiré des voyages de Marco Polo, cette série B au scénario chaotique se révèle sans aucune surprise et finit par nous ennuyer. Les poncifs sont au rendez-vous quoi qu'une lueur d'intelligence dans le scénario nous fait échapper au duel final entre le grand méchant et Marco Polo.
La fille dans la vitrine
Un film de Luciano Emmer (1961) avec Lino Venture, Bernard Fresson, Marina Vlady, Magali Noël. Cette œuvre qualifiée de drame par son distributeur n'en est pas un. Le réalisateur ne s'est pas embarrassé avec le politiquement correct : il raconte l'histoire de deux immigrés italiens travaillant dans une mine aux Pays-Bas et qui au lieu d'envoyer l'argent gagné à leur famille, le dépense avec les prostituées d'Amsterdam. Ce film a subi à sa sortie les foudres de la censure ce qui a brisé la carrière de son réalisateur. La prostitution magnifiquement illustrée par Marina Vlady et Magali Noël est montré de façon très réaliste sans misérabilisme ni angélisme, Marina Vlady acceptant d'aller plus loin que la relation prostituée-client avec Fresson parce que celui-ci est gentil et respectueux, la seconde ayant une relation plus complexe avec Lino Ventura. C'est intelligent, surprenant, très humain et délicieusement à contre-courant du prêt à penser. (La première partie dans la mine de charbon est également très intéressante). Un chef d'œuvre.
Le tombeur de ces dames
Un film de Jerry Lewis (1961). Une mise en scène d'une inventivité incroyable, une bande son géniale, un montage parfaitement maîtrisé, des séquences étonnantes quasiment chorégraphiques (le réveil des jeunes filles dans la maison filmée en coupe, ou encore la chambre mystérieuse avec la femme araignée. De bon gags mais aussi quelques faiblesses (avez-vous remarqué que les objets qui sont censés tomber par maladresse sont en réalité poussés de façon visible par Lewis ?) et quelques lourdeurs.
Viridiana
Un film de Luis Bunuel (1961) avec Silvia Pinal. Une descente en flamme iconoclaste et particulièrement féroce du mysticisme et de la charité chrétienne. Mais la peinture qu'il fait de la société "d'en bas" est sans doute encore plus féroce, les pauvres sont l'objet de compassion de la part de Viridiana, qui les recueilles mais les fait travailler, mais ceux-ci rejettent celui qui est encore plus mal loti qu'eux (le lépreux, lequel se révélera particulièrement abject) et à la première occasion ils vont se moquer de la charité dont ils bénéficient (mais de façon lâche et brutale). Silvia Pinal traverse le film, toute rayonnante de beauté, son personnage est peu fouillé psychologiquement mais ce n'est pas ce qui intéresse le réalisateur, mais son parcours avec cette fin métaphorique et surprenante. En filigrane, on se régalera des clins d'oeil du réalisateur envers ses fétichismes sexuels (les jambes, les pieds, les chaussures, les corsets). Du Bunuel à son meilleur niveau.
Le cave se rebiffe
Un film de Gilles Grangier (1961). Avec Jean Gabin, Martine Carol, Bernard Blier, Maurice Biraud., Ginette Leclerc. Si la réalisation de Grangier est correcte, le film doit énormément à Simonin et à Audiard. Même s'il fait semblant de s'en défendre, le film plonge dans l'immoralité avec une certaine jubilation, Martine Carole trompe son mari avec aplomb, Bernard Blier fait dans une scène mémorable visiter les chambre d'amour de son ancien bordel (bravo les décorateurs !) et tout le monde regrette le bon vieux temps où les truands pouvaient truander. Aucun coup de feu n'est tiré et d'ailleurs personne n'est armé. La distribution est excellente dominée par Gabin mais tous les premiers rôles sont bons, (Biraud, Blier) on appréciera en plus la beauté de Martine Carol et la gouaille de Ginette Leclerc. On ne s'ennuie pas, l'intrigue est intéressante et bien menée. Du bon cinoche, sans prise de tête, comme on fait plus beaucoup.
Une femme est une femme
Un film de Jean-Luc Godard (1961) avec Anna Karina, Jean-Paul Belmondo, Jean Claude Brialy. On ne sait que penser tant ce film contient des moments très sympathiques et d'autres carrément exaspérants. Le scénario est bidon, le traitement de la bande son est mauvais, certaines répliques sont consternantes, mais il faut bien avouer que les acteurs sont amusants, voire même attachants… et puis Godard sait filmer. A noter les apparitions furtives de Marie Dubois et de Jeanne Moreau ainsi que des plans de deux cinémas du quartier de la Porte Saint-Denis aujourd'hui disparus : Le Neptuna et le Strasbourg.
Le tracassin
Un film de Alex Joffé (1961) avec Bourvil, Pierrette Bruno, Rosy Varte, Maria Pacôme… Une espèce d'ovni dans le monde du cinéma, une sorte de cousinage lointain avec Tati (mais avec un scénario). C'est foutraque, pas très bien rythmé et la direction d'acteur est mollassonne, certains gags tombent à plat, mais malgré tout il y a des bonnes choses, la longue scène du restaurant orchestré par Rosy Varte constituant le clou de ce film pas génial mais original et sympathique.
Maciste en enfer
Un film de Riccardo Freda (1961) avec Kirk Morris. Le scénario se permet le luxe d'être à la fois d'une naïveté risible, d'une écriture abracadabrante et d'un kitch démentiel (c'est le cas de le dire). Le tout nous donne un objet cinématographique inclassable avec une utilisation des décors assez fabuleuse. Le gros handicap de ce film sans aucune tension dramatique c'est Kirk Morris qui arrive comme un cheveu sur la soupe en caleçon sur son cheval et qui à part nous montrer ses gros biscotos ne sait pas faire grand-chose d'autres. Et malgré tout ça, et bien ça se regarde, un peu comme on regarde un livre d'images, un beau livre d'images.
Mary la rousse, femme pirate
Lola
Un film de Jacques Demy (1961) avec Anouk Aimé : Ce film bénéficie d'une légende complètement immérité : Les dialogues sont mauvais, la direction d'acteurs est mauvaise... et puis surtout cette histoire est digne des pires titres de la collection Arlequin. (sinon la scène de la cigarette avec la gamine est amusante).
Eva
Un film de Joseph Losey (1961) avec Jeanne Moreau. Losey est décidément capable du meilleur comme du pire. Ici le scénario est trop peu étoffé, alors on fait traîner, on fait des travelling de n'importe quoi… Au milieu de film on comprend enfin ce que Losey veut nous montrer, mais il ne le fait pas de façon intéressante, Stanley Baker joue de façon très agaçante, on ne s'attache à rien, , bref c'est raté. A sauver éventuellement les minauderies de Jeanne Moreau dont il faut bien admettre qu'elle est joliment photographiée.
Les désaxés (The Misfits)
L'Année dernière à Marienbad
Un film d'Alain Resnais, (1961), sur un scénario d'Alain Robbe-Grillet, qui remporta le Lion d'or de la Mostra de Venise. Il est absolument indispensable de posséder ce film dans sa vidéothèque. Si vous êtes allergiques aux médicaments qui font dormir, passez-vous ce film, c'est radical, 20 minutes après vous roupillerez comme un bienheureux ! A noter que Robbe-Grillet a ensuite continué à faire du cinéma, mais tout seul, c'est toujours aussi incompréhensible mais il y a plein de jolies nanas à poils.
Un taxi pour Tobrouk
Un film de Denys de la Patellière (1961) avec Charles Aznavour, Lino Ventura, Maurice Biraud. Denys de la Patellière n'est pas un grand réalisateur et ça se ressent. Mais le film à d'autres atouts, une bonne histoire, un propos intelligent, de bon dialogues (c'est du Audiard et comme souvent parfois ça passe bien, parfois ça passe pas) et surtout de bons interprètes, ce qui fait que le film devient attachant et même par moment surprenant. On déplorera néanmoins la débilité de la bande sonore.
Divorce à l'italienne
Un film de Pietro Germi (1961) L'une des premières grandes comédies italiennes avec un Marcello Mastroianni qui crève l'écran. Il faut se remettre dans le contexte de l'époque, une Italie dominée plus ou moins conjointement par l'Église et par la mafia, où le divorce se sera autorisé qu'en 1974, et les circonstances atténuantes pour crimes d'honneur abrogées qu'en 1981. C'est très caustique et l'hypocrisie ambiante en prend pour son grade. Très beau noir et blanc, réalisation impeccable. Du grand art !
Le Capitaine Fracasse
Un film de Pierre Gaspard-Huit (1961) avec Jean Marais. Un film sans surprise à la réalisation moyenne et souffrant de l'accumulation de tous les codes du genre. Le pitch final (présent dans le roman de Gautier) est assez ridicule. On notera que Jean Marais arrive en courant à rattraper un cheval au galop ! L'insert de la Cathédrale Notre-Dame de Paris n'est pas mal puisqu'on peut y voir la flèche de Viollet-le-Duc construite en 1860 alors que le film est censé se passer avant 1643 ! C'est regardable, mais ça n'a vraiment rien d'extraordinaire.
La vengeance aux deux visages
Un film de Marlon Brando (1961) avec Marlon Brando et Karl Malden. C'est environ à la moitié de la projection qu'on se rend compte qu'il s'agit là d'un des plus beaux western jamais réalisé, western complètement atypique puisque si les ingrédients du western classique sont bien là (après tout ce n'est qu'une affaire de vengeance dira-t-on si l'on s'arrête au premier degré), le coté psychologique finit par prendre une importance primordiale (avec la difficulté à gommer son passé, cette obsession à tuer le père – Karl Malden se nomme "Dad" donc "papa", et même un parfum d'inceste, puisque si Dad est son père, Luiza est donc sa sœur) Un peu de masochisme aussi puisque Brando ne peut s'empêcher de se trouver dans des situations compliquées (la scène du fouet est anthologie). Le suspense et la tension sont omniprésents jusqu'au dénouement final. Marlon Brando joue très sobrement mais avec une efficacité redoutable. Karl Malden est très bon et n'oublions pas le rôle très digne de Kaly Jurado, la belle mexicaine. Le rythme est un peu lent mais on ne voit pas passer les 2 heures 20 que dure cet excellent film.
Diamants sur canapé
Un film de Blake Edwards (1961) avec Audrey Hepburn. Il y a dans ce film trois choses intéressantes, d'abord Audrey Hepburn parce que c'est un vrai délice de la voir jouer (sauf quand elle chiale), ensuite cette réception surréaliste dans son appartement trop petit, et puis la présence du chat. Mais c'est tout, le reste du film est plat, il ne se passe rien, c'est trop long, on s'ennuie même si la scène des masques nous réveille un moment. Notons au passage qu'Audrey Hepburn ne se démaquille pas pour aller dormir et qu'elle se réveille toujours impeccablement maquillée. Quant à la fin elle est carrément réac. A Hepburn qui explique que personne n'appartient à personne, le film par la voix de son soupirant va nous affirmer le contraire, et bien lourdement. Grosse déception.
Les mains d'Orlac
Un film de Edmond T. Greville (1961) avec Mel Ferrer, Christopher Lee, Dany Carrel. Une petite histoire pas trop mal mais sans trop de surprises. Si les acteurs sont plutôt bons, la réalisation est paresseuse. Danny Carrel en petite tenue chantant "C'est parti !" est craquante. et on remarquera la présence de Donald Pleasance, dans un tout petit rôle assez allumé. La fin est faible, certes c'est celle du roman, mais rien n'interdisait d'adapter, et une explication psychanalytique eut été bien préférable que cette conclusion mystico-parapsychologique assez stupide. Malgré ses défauts ce film reste tout à fait regardable.
New-Mexico
Un film de Sam Peckinpah (1961) avec Maureen O'Hara. Au cinéma, seul le résultat compte, et si ce western n'a que peu de choses à voir (mais un peu quand même) avec ce que fera Peckinpah par la suite, il n'en est pas moins intéressant. D'abord on ne s'ennuie pas une seconde, l'acteur principal se débrouille bien, les seconds rôles sont bien campés et Maureen O'Hara est rayonnante. Le scénario est un peu simpliste, pour ne pas dire simplet et on se serait volontiers passé de quelques clichés bien lourds, ce n'est certes pas du grand Peckinpah mais ça reste un bon western comme on les aime.
L'arnaqueur
Un film de Robert Rossen (1961) avec Paul Newman, Pipper Laurie, Georges Scott. Pourquoi ce métrage de 2 h 15 alors 1 h 30 aurait amplement suffit, non seulement ce film souffre d'une absence flagrante de rythme, mais il ne développe aucune tension et quand les rapports entre les personnages deviennent complexes, on n'est pas sûr de bien les suivre. Bien sûr il y a une ambiance mais qui risque de n'intéresser que ceux qui s'intéressent à ce milieu très particulier. Heureusement, il y a la direction d'acteurs, Paul Newman et Pipper Laurie de par leur présence parviennent à sauver ce film bien surestimé.
Un, deux, trois
Un film de Billy Wilder (1961) avec James Cagney. Il y a des films qui sont lents (qui prennent leur temps comme on dit) et bien celui-là, c'est un bolide, le rythme est effréné, et ça ne s'arrête jamais à ce point que dans la toute dernière partie on aimerait souffler un peu. Remarquablement réalisé, on a dit que le film renvoyait dos à dos communisme et capitalisme, c'est inexact, si les valeurs américaines sont gentiment chahutées, la satire du communisme est autrement plus féroce et celle des allemands mal dénazifiés n'est pas mal non plus. La distribution est au top, tout le monde est bon, même si James Cagney nous fais une prestation d'exception. On remarquera le rôle particulièrement déjanté et torride de Liselotte Pulver (la scène du faux strip-tease est anthologique) Une excellente comédie malgré une fin qui n'évite ni une certaine lourdeur ni une certaine facilité.
Le colosse de Rhodes
Un film de Sergio Leone (1961) avec Georges Marshall et Lea Massari. Le moins qu'on puisse dire c'est que le film ne soulève aucun enthousiasme, ça se regarde d'un œil distrait sans que l'on éprouve aucune empathie pour les protagonistes. Il faut dire que le héros joué par Rory Calhoun ne fait que sourire à tout propos en nous montrant la ,blancheur impeccable de sa dentition, Lea Massari semble partie ailleurs et Marshall teint en blond-roux surjoue. On n'en revient pas d'une si médiocre direction d'acteurs chez Leone ! La réalisation est inégale mais on perçoit déjà le goût de Leone pour les grandes chevauchées (par moment on se croirait dans un western), les mouvements de foules sont bien gérés, les combats sont moyens, et le clou du spectacle, le tremblement de terre est superbement orchestré. Le scénario voit défiler tous les poncifs du genre (le traître, les scènes de sadisme, les passages secrets, les femmes manipulatrices) mais (et c'est un bon point) notre héros n'en est pas un il est là par hasard, il prend parti par obligation et ne résout rien, le tremblement de terre s'en chargeant à sa place. On va dire que c'est moyen et que ça occupe les yeux. En matière de péplum italien, on peut préférer par exemple "Hercule et les tyrans de Babylone", bien plus jouissif malgré un budget moindre.
De quoi tu te mêles, Daniela !
Un film de Max Pécas (1961) ave Elke Sommer et Claire Maurier. Ce film souffre d'un défaut fâcheux, c'est qu'on ne comprend pas de suite qu'on est en pleine parodie. Parce que si on prend le film au premier degré il est mauvais et incompréhensible. L'astuce est de montrer le belle Elke Sommer mêlée malgré elle à une affaire d'espionnage à laquelle elle ne comprend rien... et du coup, le spectateur non plus, on ne sait qui est avec qui, qui est contre qui… et ça n'a aucune importance. Le film lorgne du côté du non-sens avec quelques scènes savoureuses comme le personnage qui sort de l'égout, ou ces espions toujours présent sur les scènes de poses mais qui n'interviennent pas, et puis le clou du spectacle, Elke Sommer mise à nu sur scène par les gros bras d'un truand derrière le rideau semi transparent et provoquant l'enthousiasme des spectateurs qui imaginent que tout cela fait partie du show. A noter l'excellente bande sonore (Aznavour/Gavarentz/Les chaussettes noires). Complètement foutraque mais sympathique.
L'affaire Nina B
Un film de Robert Siodmak (1961) avec Pierre Brasseur et Nadja Tiller. Un peu espionnage, un peu polar, on ne sait pas trop car on a l'impression que certaines pages du scénario se sont envolés sous le ciel de Frankfort. A défaut de suivre une intrigue fort peu intrigante, on a une ambiance assez curieuse, car si le réalisateur veut nous montrer que tout n'étais pas bien clair en Allemagne 15 ans après la fin des hostilités, il aura au moins réussi . L'acteur allemand Walter Giller à tendance à se prendre pour Glenn Ford mais s'en sort plutôt bien. Pierre Brasseur est très bon mais desservi par un rôle opaque, Quant à Nadja Tiller, magnifiquement photographiée, elle resplendit de talent et de beauté... Heureusement qu'elle est là parce que ça reste bien moyen tout ça !
Parlez-moi d'amour
Un film de Giorgio Simonelli (1961) avec Dalida et Raymond Bussière. Mettre en image six chansons de Dalida en les enrobant d'un film au scénario farfelu, pourquoi pas ? Sauf que là c'est complètement raté, l'histoire n'est pas farfelue, elle est idiote mais à la limite on pouvait faire avec si on n'y avait pas inclue une romance complètement gnangnan qui ne sert à rien et joué par un acteur mauvais comme ça ne devrait pas être permis. Les fans de la jolie chanteuse se contenteront donc de ses chansons, les autres constaterons qu'en la matière le meilleur (Les gitans, le petit bikini) côtoie le pire (il faut voir comment elle massacre "parlez-moi d'amour" !)
Les Canons de Navarone
Un film de J. Lee Thompson (1961) avec Gregory Peck, Anthony Quinn, David Niven, Irène Papas. On passe un bon moment et le spectacle est assuré, c'est déjà en énorme ! Mais de là à parler de chef d'œuvre, il ne faut pas exagérer non plus. J. Lee Thompson n'est pas un grand réalisateur, il se plante d'ailleurs complétement dans la scène de l'escalade. Le film accumule les poncifs, les facilités de scénario et les invraisemblances (ah, le chef de la résistance qui lit le journal avec le flingue dans la main mais qui ne ferme pas sa porte à clé ! ou le major encore en vie à la fin du film). Parlons un peu du casting, Gregory Peck est impeccable, Anthony Quinn et David Niven également mais la présence d'Anthony Quaine (Quaine pas Quinn) est une erreur de casting, ce type joue mal et n'a aucune crédibilité. Mais bon ne soyons pas méchant, les bons acteurs, le cadre, le rythme trépidant sauve largement ce film qu'il faut prendre comme un bon film d'aventure.
Le grand risque
Un film de Richard Fleischer (1961) avec Juliette Greco. Ça se regarde parce qu'il y a de belles images et que la vraie vedette du film est le gros camion. Sinon tout est médiocre, il n'y a aucune tension tellement le suspense est artificiel et les événements prévisibles. Côté distribution Stephen Boyd est catastrophique, Greco malgré un bon départ ne tient pas la distance. Seul David Wayne surnage un peu du lot. Enfin attribuons la palme de la scène la plus ridicule du film à celle des coupeurs de bois (difficile de faire pire). Une erreur dans la belle carrière de Fleischer,
La Récréation
Un film de François Moreuil (1961) avec Jean Seberg et Françoise Prevost. Tourné dans le vieux Versailles et d'après une nouvelle de Françoise Sagan, le film est à l'image de sa nouvelle : insignifiant
Dynamite Jack
Un western parodique de Jean Bastia (1961) avec Fernandel. Ce film mérite bien mieux que le mépris avec lequel certains le considère. Je suis loin d'être un fan de Fernandel, mais son interprétation de Dynamite Jack vaut le coup d'œil. Ensuite Jean Bastia n'est pas un mauvais réalisateur et il le prouve, la photographie en Eastmancolor est soignée. Évidement c'est au niveau du scénario que ça péche pas mal, c'est très souvent poussif, mais certaines scènes valent le coup notamment quand les gens du village honore le méchant au lieu et place du gentil, Et puis il y a cette fin, très politiquement incorrecte, (rare pour une film avec Fernandel) et le sourire de la belle Eleonora Vargas, alors soyons indulgent
Auguste
Un film de Pierre Cchevalier (1961) avec Fernand Reynaud, Jean Poiret, Valérie Lagrange. La pièce était mieux ce qui pose s'il le fallait encore le problème de la primauté du scénario. Mais ça reste intéressant, malgré la fin bien moins caustique, le fond moins percutant et l'ajout de scènes trop lourdes (la poignée de main du ministre). Reynaud reste un spectacle à lui tout seul, Poiret est toujours excellent quant à Lagrange, elle est un peu frêle mais si mignonne.
Le farceur
Un film de Philippe de Broca (1961) avec Jean-Pierre Cassel, Anouk Aimée et Georges Wilson. Déjanté, décontracté et amoral (c'est un hymne au libertinage), on ne peut donc avoir que des apriorismes positifs, d'autant que l'interprétation est à la hauteur avec Cassel déchaîné, Aimée resplendissante et Wilson impeccable. Et puis il y a de grands moments (la chanson du lion, le cancan), Hélas le film a aussi pas mal de défauts, certaines clowneries sont lassantes, les dialogues manquent parfois de naturels et le côté poétique a du mal à fonctionner. Dommage, cela aurait pu être un grand film, mais il vaut quand même le coup d'être vu !
La belle américaine
Un film de Robert Dhery (1961) avec Robert Dhrery, Colette Brosset, Christian Marin, Louis de Funès, Jean Richard… La première demi-heure est un supplice puisqu'il ne se passe rien, il y a ensuite quelques bonnes idées de gags mais qui sont bien mal exploités. De Funès très attendu n'est pas très bon, Jean Richard fait juste sourire, Serrault est méconnaissable et le seul vrai rigolo de la bande semble être l'inénarrable Pierre Dac. Donc c'est pas bon… Et arrêtons de dire que l'humour a vieilli, l'humour ne saurait vieillir, le film à l'époque a été survendu et a dû son succès à son casting, mais ce n'est pas du grand Dhery (qui ne s'est jamais prétendu cinéaste, soit dit en passant).
L'amant de cinq jours
Un film de philippe de Broca (1961) avec Jean-Pierre Cassel, François Perier, Jean Seberg, Micheline Presle. C'est plat, sans aucun rythme et il faut attendre 50 minutes pour que le film démarre ! Démarrage assez décevant dont on ne retiendra que les pitreries de François Perier. Dommage car ce marivaudage aurait pu donner quelque chose. La photo est belle, Jean Seberg est charmante et Micheline Presle encore plus, mais le film nous ennuie.
Le lame nue
Un film de Michael Anderson (1961) avec Gary Cooper et Deborah Kerr. Un excellent thriller brillamment interprété par Gary Cooper (dont ce fut le dernier film) et par la belle Deborah Kerr. Evidemment Anderson n'est pas Hitchcock et c'est quelquefois assez "gros sabots" y compris dans l'utilisation de la musique) Le film réussit néanmoins à nous tenir en haleine jusqu'au bout et on se demande bien pourquoi il n'est pas plus connu. On pourra regretter la fin dont on peut se demander s'il ne s'agit pas d'une fin alternative imposée par la prod ?
La fièvre dans le sang
Un film d'Elia Kazan (1961) avec Nathalie Wood et Warren Beatty. Le titre français est débile mais passons. Nous avons là un véritable travail d'orfèvre dans lequel tout est parfait, le scénario est très fort montrant deux jeunes gens qui voient leurs projets écrasé par le poids familial, tout cela étant réalisé en nuances, en subtilité. La direction d'acteur est un sans-faute, Wood est fabuleuse et Beatty est excellent, les seconds rôles sont très réussis y compris en ce qui concerne les personnages antipathiques, Pat Hingle, en riche pétrolier paternaliste ou Audrey Christie en mère abusive, mais le meilleur des petits rôles est celui de Barbara Loden (la future madame Kazan), en jeune délurée, véritable contrepoint du caractère de son frère. On a un peu peur à la fin que ça tourne en guimauve, mais la façon dont Kazan évite le piège est magistrale. On remarquera quelques scènes de bravoures comme la grande fête centrale, la scène de la baignoire, ou la crise du pétrolier au cabaret newyorkais. Chef d'œuvre.
Les ennemis
Un film d'Edouard Molinaro (1961) avec Roger Hanin, Danny Carrel, Pascal Audret, Claude Brasseur, Jacques Monod, Daniel Cauchy, Jeanne Aubert. Un petit film d'espionnage avec plein de seconds couteaux du cinéma français de l'époque et ils sont tous bons à l'exception de Roger Hanin, très décevant (quand on le compare avec ce que fait Daniel Cauchy, il n'y a pas photo). C'est de l'espionnage c'est donc assez embrouillé mais on peut faire avec d'autant que le ton est assez léger et que le regard du réal sur les femmes est assez réjouissant. On remarquera quelques invités surprises dont Jean Lefebvre et Claude Chabrol. Le film change de ton en fin de bobine, genre, maintenant qu'on vous a bien baladé, regardez le monde de l'espionnage comme il n'est pas beau ! Peut-on lui donner tort ?
Tintin et le mystère de la toison d'or
Un film de Jean-Jacques Vierne (1961) avec Georges Wilson, Marcel Bozuffi. Une adaptation ratée, la réalisation est molle, sans rythme ni tension, le scénario serait peut-être passé en BD mais au cinéma ça ne le fait pas. Côté interprétation, Georges Wilson, cet immense acteur, est dirigé n'importe comment et nous livre une prestation catastrophique, Talbot qui nous fait Tintin n'est pas bon mais il a des excuses, il n'est pas un acteur, les Duponts sont grotesques, c'est dans les petits rôles qu'on peut trouver de l'assez bon, Bozuffi en petite frappe, Dario Moreno en marchand grec et Charles Vanel en pope. Ce n'est pas nul pour autant mais ce n'est pas bon, on sauvera cette étrange scène de mariage dans laquelle Haddock accepte de se faire draguer ! Et puis Milou est rigolo et la musique d'André Popp est marrante, ça fait peu de choses..
Les godelureaux
Un film de Claude Chabrol (1961) avec Jean-Claude Brialy, Bernadette Lafont. J'ignore si c'est le matériel de base qui est mauvais ou si c'est Chabrol qui n'a pas su l'utiliser mais le résultat est dérisoire, ça n'avance pas, ça digresse, ça fait n'importe quoi, les gags tombent à plat, on nous montre une orgie romaine sans un zeste d'érotisme, on nous pond une référence à Yves Klein sauf que Klein n'habillait pas ses modèles d'un collant ! Et dans le genre référence on a aussi droit à un clin d'œil à Potemkine particulièrement débile. Quant à la fin du film : comprenne qui pourra. Reste si on veut le charme de Bernadette Lafont et la dance endiablée de Stéphane Audran. Sinon… dérisoire avons-nous dit.
La Créature de la mer hantée
Un film de Roger Corman (1961). Je suis assez bon public et j'aime bien Corman, mais là ça ne le fait pas du tout. On a droit à espèce de film d'aventure qui se voudrait comique, mais rien ne fonctionne. Le rigolo de la bande qui pousse des cris d'animaux est minable et l'histoire devient brouillonne et limite incompréhensible dans la dernière partie du film. Quant au monstre, c'est probablement l'un des pires vus au cinéma (je sais, c'est volontaire, mais il y a des limites tout de même) On sauvera éventuellement le look du capitaine qui se prend pour Bogart et la classe de Betsy Jones-Moreland.
West Side story
Un film de Robert Wise et Jerome Robbins (1961) avec Natalie Wood, Rita Moreno. A mon sens la meilleure comédie musicale de l'histoire du cinéma. C'est d'abord un travail collectif qui doit énormément à Léonard Bernstein, l'une des meilleurs compositeurs du 20ème siècle, à Jerome Robbins, chorégraphe génial et à Robert Wise qui est loin d'être un manchot et qui le prouve. L'histoire vaguement inspiré de Roméo et Juliette, est basique mais intelligente induisant une critique sociale finement distillée. Au niveau distribution, chez les dames, si Natalie Wood fait le boulot, tout en étant doublée pour les lyrics, il faut noter la prestation hallucinante de Rita Moreno qui explose dans l'interprétation de "America". Côté masculin Richard Beymer réussit l'exploit d'éviter le ridicule dans un rôle de bellâtre, casse-gueule à souhait, mais il est dominé par la classe de George Chakiris. Les chansons qui deviendront des standards sont magiques, il est surprenant de constater que si le film a été récompensé de 10 oscars, celles-ci ne l'ont pas été, les votants ayant préféré le sirop de "Diamants sur canapé" . Le résultat, c'est un film trépident, endiablé qui nous scotche pendant 2 heures et demie. Un chef d'œuvre, que dis-je, un bijou !
Cartouche
Un film de Philippe de Broca (1961) avec Jean-Paul Belmondo, Claudia Cardinale, Odile Versois, Jess Hahn, Jean Rochefort, Philippe Lemaire, Marcel Dalio, Noël Roquevert. En voila une film de cape et d'épée qu'il est bizarre. D'abord farfelu, mais c'est inhérent au genre, puéril par moment mais ne faut-il pas savoir retrouver son regard d'enfant… le film dans sa seconde moitié se met à développer une intrigue sans doute impossible, mais qui fait prendre au récit une tout autre dimension, l'aspect Robin de bois disparaît, les objectifs deviennent flous, les défis suicidaires, et ça a beau devenir n'importe quoi, n'empêche que ça à de la gueule. Belmondo est dans sa grande période et fait bien le boulot, mais c'est Claudia Cardinale qui illumine le film jouant l'un des ses plus beaux rôles esthétiquement parlant (avec il était fois dans l'Ouest) Sinon, Lemaire est très bien, Dalio est desservi par un rôle mal écrit et Jess Hahn s'amuse comme un petit fou. Et une bonne musiquette de plus de la part de George Delerue.
La planète fantôme
Un film de William Marshall (1961) Nous avons là en guise d'acteur principal un kéké peroxydé qui fanfaronne au lieu de jouer, un monstre pouvant figurer dans le top 10 des craignos-ridiculos, une intrique en carton, et figurez-vous que quand le héros rétrécit, ses vêtements rétrécissent en même temps. On sauvera juste les sourires de mesdemoiselles Coleen Gray et Dolores Faith avant d'oublier cette mauvaise plaisanterie
A cheval sur le tigre
Un film de Luigi Comencini (1961) avec Nino Manfredi, Gian Maria Volontè, Raymond Bussières. Il ya a dès fois où je me demande si je ne suis pas passé à côté de quelques chose car quand je lis les critiques dithyrambiques et que je les compare à mon ressenti après la vision de ce film, j'avoue mon incompréhension. Des films de taulards j'en ai vu et autrement passionnants que celui-ci, idem pour les évasions et idem pour les comédies italiennes. Et puis Comencini n'a rien d'un manchot, il nous a quand même donné "le femme du dimanche", "Comme suis-je tombé si bas ? et surtout "'l'argent de la vieille. Mais là désolé, je n'ai trouvé l'histoire ni passionnante, ni intéressante, ni surprenante, ni drôle, à la limite je me suis même ennuyé. La seule chose qui m'a intrigué c'est pour une fois Busssière ne cabotine pas.
La nuit du loup garou
Un film de Terence Fisher (1961) avec Oliver Reed. Le scénario est vraiment original enchainant trois changements d'époque successifs. Il est également très astucieux puisqu'alors qu'on attend l'apparition d'un monstre, c'est un humain sadique qui nous est montré, dans un contexte social explicite. La mise en scène est brillante, la photographie magnifique, beaucoup de jolies scènes (le cabaret, le final…) La distribution est plus que correcte avec un Oliver Reed excellent et un Anthony Dawson on qu'on a envie de baffer. Chez ces dames on remarquera l'excellente prestation (muette) de la très belle Yvonne Romain alors que Catherine Feller nous la joue nunuche. Quelques problèmes de montage, la mort d'Yvonne n'est qu'implicite, et le flirt entre Reed et Feller nous arrive comme un cheveu sur la soupe. Une bonne production de la Hammer.
Le Cid
Un film d' Anthony Mann (1961) avec Charlton Heston, Sophia Loren, Raf Vallone, Geneviève Page. Je n'ai jamais apprécié la pièce de Corneille, (j'ai le droit, non ?) Mais le cinéma peut parfois transcender une "mauvaise" histoire. Alors Anthony Mann a-t-il réussi ce challenge ? J'ai envie de répondre : "presque". Certaines scènes sont vraiment fabuleuses surtout dans la dernière heure. Charlton Heston est excellent, en revanche Sofia Loren parait en service minimum, les seconds rôles passent bien, la surprise venant de Geneviève Page, parfaite ! Il est dommage que le film comporte dans sa première partie des défauts comme par exemple le duel entre le Cid et Don Diego, qui est bien trop long et qui ne sert à rien (on sait très bien qu'Heston va s'en sortir) Plus grave un moment Heston est accusé de trahison, va-t-on le mettre dans un cachot ? Non pas du tout il se trimbale tranquillou au château pendant que les notables discutent. Ensuite il apprend que Don Diego a manque de respect à son père… il a fait comment puisqu'il n'était pas dans la pièce, il est télépathe ou quoi ?. Pire il tue Don Diego, ne se cache pas de l'avoir fait et continue à se balader tranquillou dans le palais. Un truc comme ça, ça me fait sortir du film. Une autre pour la route, au cour de la joute, Heston réussi l'exploit de faire sauter le heaume de son adversaire d'un coup d'épée sans que ce dernier soit blessée (mieux qu'Houdini !) Ça se regarde mais Anthony an a fait tellement mieux (L'homme de l'Ouest, la chute de l'empire roman)
Maciste dans la vallée des lions
Un péplum de Carlo Ludovico Bragaglia (1961). Le moins qu'on puisse dire c'est que le cahier des charges est parfaitement rempli, nous avons là tous les ingrédients du genre et ils le font bien. Un héros très fort (qui s'appelle Ursus dans la version originale) et qui n'a pas un seul poil sur le torse, des belles femmes (avec des soutiens gorge Playtex) dont une vilaine traîtresse (Moira Orfei), des esclaves apparemment toutes contentes à la perspective d'être vendues) un tyran cruel et versatile, deux doigts de sadisme, et puis il y a toute une ménagerie avec des lions, des hyènes et des éléphants. Les couleurs sont belles, c'est de la série B, mais de la bonne ! Soyons indulgent !
Le Géant de Metropolis
Un film de Umberto Scarpelli (1961) avec, Bella Cortez, Liana Orfei , Gordon Mitchell. Le mythe de l'Atlantide permet de marier science-fiction et péplum. Reste à savoir si le mariage sera réussi. Au début on est surpris par l'inventivité des décors et on se dit que l'on va assister à quelque chose de bien. Non, on déchante très vite et les défauts s'accumulent à la pelle. Nous avons là une intrigue inintéressante et par moment saugrenue mais qui se prend au sérieux (et quel sérieux !) assortie de dialogues absurdes, un Gordon Mitchell ridicule, des bagarres grotesques et même des faux raccords (où Bella Cortez a-t-elle déniché son maillot de bain rouge ?) Quand à la fin qui se voudrait apocalyptique, on se croirait à Aqualand) Que sauver ? Les tenues affriolantes de Liana Orfei et de Bella Cortez (on se console comme on peut)
Five Golden Hours
Un film de Mario Zampi (1961) avec Ernie Kovacs, Cyd Charisse, George Sanders, Kay Hammond. Un film d'escroquerie qui vaut surtout pour sa distribution avec un Ernie Kovacs qui crève l'écran, un George Sanders, toujours aussi classe, et une Kay Hammond, impayable. En revanche Cyd Charisse déçoit par son jeu sans relief. L'escroquerie (on suppose in fine qu'il s'agit d'une variation du système de Ponzi) est particulièrement mal expliqué, C'est d'ailleurs le problème majeur du film qui ne maitrise pas toujours sa narration,. Ça se regarde cependant sans trop d'ennui, et puis j'aime bien Kay Hammond
Les bas fonds new-yorkais
Un film de Samuel Fuller (1961) avec Clift Robertson. S'il il n'y avait pas quelques éclipses assez obscures et si Robertson ne grimaçait pas autant nous tenions là un chef d'œuvre. L'histoire se tient bien, la photo est magnifique, la très rare Barbara Darn est somptueuse, certaines scènes sont fabuleuses (la piscine, la mort de la gosse). Pour une fois ce film aurait mérité un happy-end, mais il eut été amoral et en 1960 le code Hayes ne le permettait pas… un grand film noir sans concession.
Gros coup à Stockholm
Un film suédois de Hasse Ekman (1961)·Un film de casse assez classique mais assez bien fait en dépit de quelques dialogues qui trainent un peu trop. Le travail sur la photo est remarquable et semble inspiré par l'expressionisme allemand. Maude Adelson est ainsi très mise en valeur. Le film a son début fait un peu dans l'humour avec la mémère à chats, ou la joueuse du casino qui planque son fric contre sa poitrine, mais le ton du film est résolument noir. Ça ne prétend pas révolutionner le genre mais ça se regarde sans problème.
La Princesse de Clèves
Un film de Jean Delannoy (1961) avec Jean Marais, Marina Vlady. Un film a le droit d'être ambitieux encore faut-il ne pas confondre ambition et prétention. Ici la patte de Jean Cocteau est partout et il nous a pondu des dialogues impossibles, on se parle par tirades interminables avec toujours le mot juste, on ne se coupe pas la parole à croire que tous ces gens ont un balai dans le cul quand ils causent. L'histoire n'a aucun intérêt (une espèce d'éloge de l'amour platonique, tu parles d'un thème) Même l'interprétation est décevante, Jean Marais n'est pas fait pour ce genre de rôle et la prestation de Marina Vlady est bien faible. Mais ou est passé le Delannoy de Notre Dame de Paris ? Sans doute écrasé par l'omniprésence de Cocteau. Nous avons là un film pompeux et poussiéreux, si les bons films ne vieillissent jamais, celui-là était sans doute déjà vieux à sa sortie Quand on pense que la même année les américains nous offraient West Side Story !
Les yeux sans visage
Un film de Georges Franju (1960) avec Pierre Brasseur, Alida Valli, Edith Scob. Adapté du roman de l'énigmatique Jean Redon publié dans la collection angoisse du Fleuve Noir (on chuchote qu'il s'agirait d'un pseudonyme de Frédéric Dard) ce film reste un modèle du genre. Tout se passe comme si le réalisateur n'avait jamais vu de film de ce genre et il réinvente tout… et miracle il le fait parfaitement, les cadrages, les éclairages, la direction d'acteur, un régal… et l'angoisse et bien là
Les sept mercenaires
Un film de John Sturges (1960) avec Yul Brunner, Steve McQueen, Elie Wallach… Comme dirait quelqu'un ça occupe les yeux ! Mais ça collectionne aussi les erreurs dont la plus flagrante est celle où Ellie Wallach laisse la vie sauve aux mercenaires sans raison évidente. On s'amusera aussi à constater que les mexicains sont tous (sauf un je crois) habillés en blanc avec des fringues qui semblent sortir de la blanchisserie. Et puis il y a trop de premiers rôles, trop pour s'attarder sur chacun, trop pour que l'empathie fonctionne. Le jeu des acteurs est correct, exception faite de Bronson qui joue mal et dont certains aspects de son rôle (les scènes avec les gosses) sont ridicules. Sinon on ne s'ennuie pas, le propos se veut intelligent, la musique d'Elmer Bernstein est inoubliable, le combat final a de la gueule, et comme je disais, ça occupe les yeux !
Le village des damnés
Un film de Wolf Rilla (1960) avec Georges Sanders et Barbara Shelley. Ce petit bijou mérite bien sa réputation de classique du cinéma de science-fiction. Tourné en Angleterre parce que les religieux américains ont fait pression su MGM pour empêcher qu'un film montre une jeune fille vierge mise enceinte sans père, ce film fait dans la sobriété, le danger est simple proche, palpable et nous dépasse, c'est ce qui fait sa force. Les enfants sont terriblement efficaces, ils ne font rien leur présence et leur regards suffit. Georges Sanders est fabuleux (comme toujours), Barbara Shelley est resplendissante,(en revanche Michael Gwynn n'est pas très bon), certaines scènes sont glaçantes et la fin est très bien foutue.
A bout de souffle
Un film de Jean-luc Godard (1960) avec Jean Seberg et Jean-Paul Belmondo. Il paraît que seuls les mauvais films vieillissent ! Je me demande ce qu'on dirait aujourd'hui si on sortait un film similaire ? Non pas que ce soit mauvais, la photo est jolie, les acteurs sont bons, la réalisation innovante, il y a un peu d'humour et quelques bonnes répliques, mais que dire du reste : Un scénario minimaliste et assez peu compréhensible dont on devine que le réalisateur s'en fiche complètement. Des digressions n'en veux-tu, n'en voilà ! Des longueurs (comme cette scène dans la chambre où on nous impose 20 minutes de blablas). Bref un film largement surestimé.
La machine à explorer le temps
Un film de Georges Pal (1960) avec Rod Taylor et Yvette Mimieux. Adaptation plutôt réussie du roman de H.G. Wells écrit en 1895 ! Passons rapidement sur le fait que les gens du 8028ème siècle qui ont oublié toute culture parlent néanmoins fort correctement l'anglais du XXème siècle, en fait ce film volontairement faussement naïf dans son scénario se laisse voir avec énormément de plaisir, il est plein de trouvailles et passionnant (même si les pauvres Morloch font très série B). La machine est très jolie et Yvette Mimieux mignonne à croquer. Signalons au passage que le 20ème siècle n'a pas commencé le 1er janvier 1900 mais le premier janvier 1901, mais ceci n'a pas grande importance.
Spartacus
Un film de Stanley Kubrick (1960) avec Kirk Douglas, Laurence Olivier, Charles Laughton, Peter Ustinov, Jean Simmons, Tony Curtis. Ce n'est pas un film historique mais un péplum (un péplum social, même) et c'est donc comme cela qu'il faut le juger, les anachronismes n'ont donc aucune importance. Il faut avouer que ça a de la gueule et qu'hormis certaines scènes intimistes un peu guimauve, on ne s'ennuie pas une seconde grâce à un rythme bien soutenu. C'est bien filmé avec quelques moments forts et si la bataille finale n'est pas mauvaise mais sans plus, sa préparation avec les manœuvres des légions romaines est un grand moment de cinéma. Côté interprétation, si Douglas est bon, il est de loin surpassé par le trio Olivier, Laughton, Ustinov, absolument fabuleux, Tony Curtis ne fait pas le poids, mais alors pas du tout.. Quant à Jean Simmons, elle est toute mignonne et on lui pardonne son jeu un peu fade. La fin est sans suspense d'autant qu'on sait de Douglas adore mourir à la fin de ses films, mais ce côté lourdement pathos, limite grotesque aurait gagné à être évité. Des défauts, mais ça reste un très bon film.
La novice
Un film d'Albert Lattuada (1960) avec Jean-Paul Belmondo et Pascale Petit. Un mélodrame un peu poussif et bancal et qui ne tient pas ses promesses. Bonne photo, bonne direction d'acteur (Belmondo est étonnant) mais scénario moyennement intéressant, avec un personnage de prêtre psychorigide dont on espère à la fin qu'il va craquer, ben non même pas et quand le film se termine on se retrouve avec un gros point d'interrogation au-dessus de la tête.
Psychose
Un film d'Alfred Hitchcock (1960) avec Anthony Perkins et Janet Leigh. Un monument ! Tout est parfait dans ce film. Le jeu des acteurs, (la prestation d'Anthony Perkins est absolument fabuleuse) la mise en scène, le montage, les éclairages, la musique... tout... Quant au suspense, n'en parlons pas, après une brève mise en place, on est scotché devant son écran et on en bouge plus. Je me demande bien quelle critique négative objective on pourrait faire à ce film ? Peut être en chipotant trouver la tirade finale du psychanalyste un peu longuette, mais bon... Au fait Wikipédia se plante encore, Psychose n'est pas un film d'horreur, c'est un thriller qui contient des scènes horrifiques (trois, pas plus) ce qui n'est pas la même chose.
Messaline
Un film de Vittorio Cottafavi (1960) Cette série B n'a aucunement la prétention de rechercher la vérité historique, c'est son droit mais autant le savoir. Ça se regarde jusqu'au bout par curiosité parce que ça nous change des Hercules et des Macistes et surtout parce que Belinda Lee l'illumine de sa beauté, sinon il faut bien avouer que ce n'est pas terrible et même assez souvent affligeant voire grotesque. Au titre des anachronismes notons la présence d'une nuisette sous le péplum de Messaline et de culottes "petit bateau" sous les robes des danseuses (précisons que ces sous-vêtement ne sont apparus qu'au 20ème siècle ) voir les photos ici
La Garçonnière
Un film de Billy Wilder (1960) avec Jack Lemmon, Shirley MacLaine et Fred Mac Murray. Immense chef d'œuvre de réalisation et d'interprétation. Des trouvailles à la pelle (l'immensité du bureau, les mouvements des employés qui arrivent et qui partent, la raquette pour passer les spaghettis… mais il y en a plein d'autres). Certains ont vu dans ce film une dénonciation du monde du travail avec son lot d'arrivisme et de petits arrangements en tout genre, c'est vrai, mais que dire alors du personnage du chauffeur de taxi en super macho abruti ? Quant à l'amour, le "véritable amour" nous précise-t-on (parce qu'il y en aurait des faux ?) il serait seul capable de nous sauver du "mal"… Et bien non justement, et Shriley MacLaine nous le montre bien, elle était sincèrement amoureuse de McMurray (elle lui reprochera juste de lui mentir) et si elle se réfugie cher Lemmon à la fin, c'est parce qu'elle pense, que lui, ne la manipulera pas, mais quand il lui déclare son amour, elle se garde bien de le suivre sur ce point, elle ne fait que distribuer les cartes…. Et oui, avec Wilder, les choses ne sont jamais simples, parce que justement la vie n'est pas simple.
L'homme aux cent visages
Un film de Dino Risi (1960) avec Vittorio Gassman. Une délicieuse comédie italienne. Les films traitant de la petite escroquerie sont toujours plaisants, et quand c'est ici interprété par un Vittorio Gassman nous démontrant déjà toutes les facettes de son talent, et orchestré par un Dino Risi en pleine forme, on en redemande.
Tirez sur le pianiste
Un film de François Truffaut (1960) . L'intrigue policière est aussi secondaire que farfelu, mais le film est rempli de plein de petites choses intéressantes (la prestation de Boby Lapointe, le gag avec la mère du gangster… la promenade de timidité entre Charles Aznavour et Marie Dubois). Les prestations d'Aznavour et de Dubois sont correctes mais donnent comme une impression de retenue. En revanche Michelle Mercier en prostituée délurée est assez fabuleuse. On pourra regretter le flash back central peu convaincant. Un film un peu bancal mais attachant.
Au voleur !
Un film de Ralph Habib (1960) avec Perrette Pradier et Paul Guers. Le film tient longtemps la route, l'intrigue est amusante et très correctement mise en en image, le choix de la narration en voix off et d'une certaine nonchalance fonctionne à merveille, la photo est jolie et Perrette Pradier est absolument superbe, la direction d'acteur est correcte, on sent la patte de Sacha Guitry (qui est à l'origine du scénario) dans certains propos, bref tout va bien. Sauf que les vingt dernières minutes se transforment en méli-mélo incompréhensible jusqu'au twist final complètement raté, absurde et dérisoire. Dommage, vraiment dommage.
Can-can
Un film de Walter Long avec Shirley McLaine et Frank Sinatra. (1960) On peut toujours chipoter, trouver l'intrigue simplette, ou les rôles de Maurice Chevalier et de Louis Jourdan un peu ternes… mais de film possède tellement de qualités que les défauts importent peu. La mise en scène est efficace, le chorégraphie très inventive (la scène du paradis terrestre est géniale), Shirley McLaine est éblouissante et joue avec une bonne humeur communicative, Sinatra est excellent, la musique de Cole Porter est fabuleuse, et puis il y a le twist final, surprenant mais dans le bon sens du terme. Chef d'œuvre injustement oublié et autrement plus intéressant que le surestimé "Moulin Rouge" sorti en 2001
La petite boutique des horreurs
Un film de Roger Corman (1960). Film fauché, bâclé, pas très beau mais assez génial en son genre tellement il est déjanté et bourré d'inventions : la plante elle-même bien sûr, mais aussi le dentiste sadique et ses clients masochistes (dont Jack Nicholson), la jolie prostituée, la veuve éplorée, le patron tyrannique, les flics débiles, et aussi la poursuite finale, véritable morceau d'anthologie... On passe un bon moment ! Le casting est assez barré avec un Nicholson déjà excentrique, un Dick Miller prometteur, un Jonathan Haze dans un rôle pas si facile et qui ne tournera quasiment que pour Corman et sans oublier la jolie Jackie Joseph et son opulente poitrine, qu'on retrouvera toute nue dans les pages françaises du magazine "Paris Hollywood" !
Les maîtresses de Dracula
Un film de Terence Fisher (1960) avec Peter Cushing. Le scénario est subtil, au lieu de s'embarrasser à ressusciter Dracula on va s'intéresser à l'un de ses disciples, ce qui permet de varier complètement l'histoire du moins dans sa première partie. Parce qu'ensuite Cushing arrive avec sa petite mallette, mais son intervention s'intègre parfaitement au récit et on a droit à quelques séquences assez rares dans les films de ce genre (l'auto guérison de Cushing, la maman du vampire mordu par le fiston, la servante qui aide les morts à sorti de terre). Les personnages secondaires sont bien croqués, les couleurs sont jolies et minutieusement choisies, la mise en scène est minutieuse. Bref, c'est pas mal du tout
Le masque du démon
Un film de Maroi Bava (1960) avec Barbara Steele. Ce film qui fit longtemps forte impression auprès des amateurs de cinéma bi possède deux atouts majeurs : la beauté de ses plans génialement éclairés et la présence magnétique de Barbara Steele. Sinon on ne peut d'empêcher de trouver le rythme lent, peu dynamique et l'affaire modérément passionnante. Malgré ses défauts le film reste toutefois très attachant.
La dernière femme sur Terre
Un film de Roger Corman (1960) Seule l'idée de départ est bonne. Avec un thème comme ça, soit on fait dans le subversif avec un ménage à trois (voire de la bisexualité), soit on fait dans le classique et on va vite tourner en rond. Et c'est exactement ce qui se passe, ça tourne en rond, avec quelques bizarreries (on se demande parfois si Corman ne préfère pas le malfrat à l'avocat). Ce n'est pas très bien joué, et l'actrice principale et juste moyenne. Quant à la fin, elle est ridicule.
Les deux visages du Dr Jekyll
Un film de Terence Fisher (1960) avec Christopher Lee. Beaucoup de bonnes choses en premier lieu cette idée d'avoir fait de Hyde un jeune homme séduisant et cynique, mais aussi la présence de Christopher Lee dans un rôle bluffant qui lui va à merveille et une ambiance baignant dans la sensualité avec la très jolie Dawn Addams, une danse au serpent très suggestive et un peu de french cancan. C'est d'abord un film fantastique, l'horreur n'intervenant qu'à la fin. On regrettera l'absence d'effets spéciaux, les transformations de Jekyll se faisant uniquement en "retourné", mais on passe un bon moment. A noter que Hammer fera encore mieux en 1971 avec Dr Jekyll et Sister Hyde de R. W. Baker.
L'incroyable homme invisible
Un film de Edgar G. Ulmer (1960) Ce qui paraît incroyable ce n'est pas l'homme invisible (plutôt piteux dans le film) mais le fait que l'on arrive à produire de tels films. Un budget limité, un métrage de moins d'une heure, des acteurs de troisième zone, et un scénario grotesque : que voulez-vous qu'on fasse avec tout ça ? On regarde quand même, sans aucune empathie pour aucun de ces personnages inintéressants, les effets spéciaux sont réduits à des bricolages sur images, les scènes de laboratoires à des touchers de boutons, celles avec l'homme invisible à des pantomimes ridicules, l'intrigue est quasi inexistante. Et Alors que reste-t-il ? Même pas le charme de la série B ! Juste 2 ou 3 plans par lesquels Ulmer veut nous rappeler qu'il aurait sans doute pu faire autre chose... avec plus de moyens.
Incorrigibles parents
Un film de Camillo Mastrocinque (1960) avec Ugo Tognazi. Vraiment pas de quoi s'affoler. On voit pendant 1 h 45 des riches quadragénaires sautiller comme des cabris, boire, s'encanailler, faire des farces idiotes, il n'y pas d'histoire sinon un fil conducteur assez débile à base modèle de lingerie dérobée. Ça n'arrête pas de causer, le trop plein de personnages embrouille tout, On s'ennuie ferme malgré un casting féminin fort plaisant et une bonne direction d'acteurs. A sauver éventuellement le twist endiablé de Lynn Shaw vers la fin.
Les Amours d'Hercule
Un film de Carlo Ludovico Bragaglia (1960) avec Jayne Mansfield et Mickey Hargitay. Une série B tout à fait regardable. Evidemment Mickey Hargitay joue comme une savate, l'Hydre de l'Herne est assez ridicule, et la dernière partie est assez niaise. En revanche Jayne Mansfield n'est pas si mal, et puis sa cohorte de jolies suivantes aux poitrines généreuses mal cachées par des tenues vaporeuses (si on observe attentivement) est tout à fait sympathique. L'histoire est simpliste, mais se suit. Le réalisateur se paie même le luxe de nous éviter le duel final entre Hercule et le vilain méchant en faisant intervenir un cyclope assez balourd
Le cercle vicieux
Un film de Max Pecas (1960). Ce premier film de Max Pecas (musique de Charles Aznavour) est aujourd'hui complétement oublié et c'est tout à fait injuste car il s'agit d'un bon film Son seul gros défaut est de mettre un temps fou à démarrer, mais quand c'est parti, le suspense est bien là et le film devient passionnant. L'interprétation assurée par des acteurs de second plan s'avère très correcte, la photo et les cadrages son très bons. Un film à redécouvrir d'urgence
Le Milliardaire (Let's Make Love)
Un film de George Cukor (1960) avec Marilyn Monroe et Yves Montand. Tout est basé sur le couple Marilyn Monroe/Yves Montand, les personnages secondaires étant insipides. Montand y est juste passable. Reste Marilyn sa beauté, son talent, son charme fou et ses chansonnettes. Elle parvient à porter le film à elle seule. Sinon derrière la romance un peu naïve se glisse certains propos qui sont loin d'être idiots. Un assez bon moment malgré ses faiblesses.
L'inassouvie (Un amour à Rome)
Un film de Dino Ris (1960) avec Mylène Demongeot et Elsa Martinelli. Dino Risi s'essaie au drame romantique et se plante complètement, c'est inintéressant, sans rythme, sans érotisme (alors que le sujet le demandait) et trimbale une morale qui ne veut pas s'avouer "être nympho, c'est pas bien", mais comme le dire comme ça aurait été un peu brutal, le scénariste a fait de la nympho une menteuse et une manipulatrice. Bref on est dans le cliché pour la collection Arlequin. Peut éventuellement se voir pour la prestation de Demongeot qui fait bien son boulot.
A pleines mains
Un film de Maurice Regamey (1960) avec Louis Seignier et Georges Ulmer. C'est très mauvais, et la réalisation n'est pas en cause, Régamey a fait ce qu'il pouvait et nous livre une bonne photo. Hélas le scénario est un tissu d'incohérences où l'on apprend qu'il est inutile d'attacher des otages, que tirer dans les pneus d'une voiture à 50 mètres doit être trop compliqué et qu'il est possible de faire fonctionner une imprimante plus vite que ses capacités. Ne parlons pas de la direction d'acteurs où seul Seigner est bon, mais quand on voit le bellâtre et encore pire, sa fiancée on touche le fond. Une mauvaise série B.
Les vieux de la vieille
Un film de Gilles Granger (1960) avec Jean Gabin, Pierre Fresnay Noël, Noël. Insupportable au sens propre du terme. On ne comprend pas grand-chose à ce que raconte les protagonistes qui non content de cabotiner honteusement, nous parlent dans un langage improbable mélange d'un prétendu accent du terroir et de phrases trop construites (et oui, quand Audiard en fait trop…), ça n'avance pas et c'est saoulant !
La corde raide
Un film de Jean-Charles Dudrumet (1960) avec Annie Girardot et François Perrier. Un thriller juste dans la bonne moyenne, l'image est bonne, l'interprétation également. La narration est assez embrouillée puisqu'à un moment on ne comprend pas si on est dans le linéaire ou dans le retour d'après flash-back. Il y a également pas mal de fausses pistes assez gratuites quoique parfois amusantes. La psychologie des personnages aurait mérité d'être bien mieux approfondie. Le scénario est tout de même assez astucieux et arrive à nous surprendre, c'est déjà ça !
Un soir sur la plage
Un film de Michel Boisrond (1960) avec Martine Carol, Jean Dessailly, Dahlia Lavy, Michel Galabru... Le film met un certain temps à s'installer, l'enquête policière vient ensuite et on ne se rend compte qu'à posteriori combien les faits et gestes et autres petites phrases sont là à la fois pour faire avancer les choses mais pour tromper le spectateur, de ce point de vue, le scénario est déroulé avec un certain brio. La direction d'acteurs est très correcte, Martine Carol est éblouissante comme souvent, Jean Dessailly excellent et Galabru étonnant en commissaire. Quant à Dahlia Lavi et ses vêtements mouillées sur la plage… bigre… La seule ombre au tableau est le personnage du beau-père qui joue comme un pied, qui ne sert à rien (à l'instar de la scène ou il nous fait une tentative de suicide). La résolution de l'énigme est intelligente et ne tombe pas comme un cheveu sur la soupe comme c'est souvent le cas dans ce genre de narration.
Le trou
Un film de Jacques Becker (1960) avec Michel Constantin. J'aurais voulu que ce film soit un chef d'œuvre, mais est un chef d'œuvre se doit d'être sans la moindre tâche. Or on ne peut passer sous silence ni certains dialogues qui sont plus du domaine de l'écrit que du parler, ni le jeu peu convaincant de l'acteur jouant Gaspard. Sinon quel film ! Il faut quand même être un cinéaste super doué pour nous fasciner pour des coups de burin dans une paroi sans que cela ne tourne en longueur. On se passionne, pour la préparation de cette évasion, mieux on y participe restant ébahis vers les trésors d'ingéniosité dont font preuve ces "Daltons" et le suspense fonctionne à fond. La dimension humaine n'est pas oubliée et sur ce point c'est bien la noirceur de son "âme" qui est mise à nue, froidement, sans concession. La réalisation est sans faille et souvent techniquement remarquable, la direction d'acteurs est excellente (Constantin et Kéraudy sont étonnants) à l'exception de Gaspard. Bref un très; très grand film !
Le voyeur
Un film de Michael Powell (1960). Si l'histoire se tient (malgré une fin granguignolesque) et si la réalisation est très correcte (et même parfois très innovante), on regrettera le casting, dans lequel les deux principaux rôles peinent à être à la hauteur. L'ambiance fait penser à certains films de la Hammer ce qui constitue à la fois un compliment et un constat sur les limites du film.
Les héritiers
Un film de Jean Laviron (1960) avec Roger Pierre, Jean-Marc Thibault, Jacqueline Maillan. Comment peut-on faire des films aussi lourds, où l'on ne rit jamais et où on finit par s'endormir ?. Dommage le générique était pas mal
Pierrot la tendresse
Un film de François Villiers (1960) avec Michel Simon , Dany Saval, Claude Brasseur. Dommage qu'il y ait quelques petites longueurs, sinon on tenait là un petit bijou. C'est joué à la perfection par Michel Simon bien sûr, mais aussi par Dany Saval, gouailleuse, pétillante, sensuelle et merveilleusement photographiée. L'ambiance baigne dans un climat poétique à contrecourant des enjeux. Le scénario est très roublard, chacun essayant d'embobiner l'autre jusqu'à la fin d'un cynisme qui n'ose pas dire son nom. Une très bonne surprise.
Le diable dans la peau
Un western de George Sherman (1960) avec Audy Murphy et Felicia Farr. Une excellente série B qui vous scotche dans votre fauteuil du début jusqu'à la fin avec rebondissement et suspense. Le scénario est relativement original avec quelques passages surprenants (comme les trois maraudeurs). La photo couleur (eastmancolor) est magnifique. Audy Murphy se débrouille très bien (même s'il reste un peu trop propre sur lui) et Felicia Farr illumine le film de sa beauté. Seul problème, la fin trop expéditive pour être crédible.
Le mouton
Un film de Pierre Chevalier (1960) avec Fernand Reynaud et Jean-Pierre Marielle. Fernand Reynaud reste le mal aimé du comique français de ses années-là. Contrairement à Fernandel ou De Funès, il n'a pas su vendre son image au cinéma. Ici dans le mouton, Fernand Raynaud fait du Fernand Reynaud, mais il le fait bien. Il faut hélas faire avec quelques lourdeurs, le scénario qui se voulant grand public. Ce n'est pas du grand cinéma, mais c'est du cinéma honnête et sympa, on ne s'ennuie jamais, et puis la dernières scène… quand même !
Le diabolique docteur Mabuse
Un film de Fritz Lang (1960). Une série B au scénario farfelu qui accumule les bizarreries et les grosses ficelles sans parvenir à être très passionnant d'autant que la prestation de Peter Van Eyck est minimaliste. Deux rôles sont assez pittoresques, l'inspecteur et l'agent d'assurance (même s'il en fait trop). C'est toujours mieux que le Tigre du Bengale, ça se regarde mais ça ne casse pas trios pattes à un canard.
Propriété privée
Un film de Leslie Stevens (1960). Un OVNI ou comment faire un film d'un érotisme torride sans déshabiller personne, en revanche du côté des symboles ça y va comme dans la scène assez gonflée où Kate Manx masturbe du bout des doigts une bougie qui n'a rien à faire là ! L'histoire assez simple est bien menée, angoissante à souhait et ingénieusement photographiée, la direction d'acteur est correcte même si Corey Allen est parfois un peu limite, en revanche Kate Manx crève l'écran de sa beauté, de son talent et de son incroyable sensualité. Film fauché mais très belle grosse surprise.
Les sept voleurs
Un film d'Henry Hathaway (1960) avec Edgar G. Robinson, Joan Collins, Eli Wallach, Rod Steige. Un film de casse en trois parties : Préparation, action, conséquences. La première partie est assez bavarde, plombé par le jeu monolithique de Rod Steiger, mais éclairé par les deux scènes de cabaret de Joan Collins dont un formidable numéro sexy en duo avec Eli Wallach jouant du saxo. La seconde partie est une petite merveille, réalisé avec une précision d'horlogerie, une gestion des imprévus venant alimenter son atmosphère anxiogène. On peut être déçu par la troisième partie en raison de sa faiblesse scénaristique et de son moralisme boy-scout. A voir pour la partie centrale et…pour Joan Collins.
Meurtre en 45 tours
Un film d'Etienne Perier (1960) avec Danielle Darrieux, Jean Servais, Michel Auclair. C'est du Boileau-Narcejac, donc il faut pas s'attendre à du "lisse", mais de là à dire que ça n'a rien de crédible, n'oublions pas qu'on est au cinéma, et que si le scénario pousse le bouchon un peu loin ce n'est pas si grave ! Il y a une ambiance, une tension, du suspense, des fausses pistes et des retournements de situations qui nous clouent sur notre fauteuil et ce jusqu'au dernier plan, La photographie et parfaitement maîtrisée ainsi que les mouvements de caméra, la direction d'acteurs est bonne même si Danielle Darrieux à l'air fatiguée, Jean Servais est toujours aussi élégant, Michel Auclair fait le boulot, et on a le plaisir de retrouver Bernard Musso en valet de chambre et Jacqueline Danno en belle arriviste. A noter quelques belles séquences oniriques. Evidemment on peut rêver de ce qu'aurait fait Clouzot ou Hitchcock d'un tel scénario, mais le résultat est plus qu'honorable
Du haut de la terrasse
Un film de Mark Robson (1960) avec Paul Newman. C'est long, c'est très long et c'est à la fois théâtral dans certaines postures, et trop littéraire et bavard dans les dialogues, alors qu'on est quand même au cinéma. Newman n'est pas mauvais mais trop monolithique dans ce rôle alors que Joanne Woodward est parfaite en femme manipulatrice, et la belle et trop rare Ina Balin trop frêle. Et puis la scène du conseil d'administration qui continue la "morale" du film est complètement ratée, il fallait faire tout en conservant l'esprit bien plus court et bien plus violent. Malgré ces défauts le film reste attachant même si le récit tourne à la fable avec comme maxime : "l'argent de fait pas le bonheur"… "mais le manque d'argent" non plus aurait ajouté Coluche
L'œil du diable
Un film de Ingmar Bergman (1960) avec Bibi Anderson. Il parait que c'est une comédie ! Moi je veux bien, mais c'est surtout le ridicule qui domine : les deux emperruqués sont absolument grotesques, l'acteur jouant Don Juan a un balai dans le fondement et son serviteur à une tronche à faire fuir les moineaux. Ces dames s'en sortent bien mieux, Gertrud Fridh nous fait une prestation étonnante, jouant même plus juste que la belle Bibi Anderson. Sinon c'est un film à message, ben oui, c'est du Bergman et le message je vous le donne en mille : Il n'y a rien de plus fort que l'amour, mais l'amour c'est pas toujours simple ! Quel grand philosophe ce Bergman !
Tormented
Un film de Bert I. Gordon (1960) Une série B, un thriller avec un fantôme… une bonne petite surprise, c'est fauché, mais le scénario se tient bien, une sous-intrigue intéressante empêchant la linéarité. Les effets spéciaux sont cheap mais induisent un second degré plutôt plaisant. Les acteurs sont corrects, y compris la petite fille. Tout va bien !
När mörkret faller (Quand la nuit tombe)
Un film suédois de Arne Mattsson (1960) avec Elsa Prawitz, Mimi Nelson. La Suède semble avoir produit dans les années 50-60 un nombre impressionnant de whodunits avec des fortunes diverses. Celui-ci est particulier puisqu'il arrive à nous intéresser à une histoire habitée par une galerie de personnages qui semblent avoir tous quelque chose à se reprocher (sauf le curé), c'est bien photographié, bien rythmé, il y a au moins deux jolies femmes Elsa Prawitz en femme légère (attention pour le décolleté) et Mimi Nelson en bonne du curé (un rôle qui aurait gagné à être étoffé), une insupportable (mais amusante) pipelette, une teigne (qui aurait mérité des claques) et malheureusement quelques gosses qu'on remerciera de rester juste à la limite de la mièvrerie. Donc pendant 90 minutes on ne s'ennuie pas, on entre dans le film, malgré quelques incohérences (le ligotage de la môme) et on se demande qui est le coupable. Et patatrac, comme dans tous presque tous les whodunits, tout s'écroule à la fin, non seulement il faut jongler avec un problème d'horaire incompréhensible, mais c'était introuvable… cependant [[spoiler]] ce n'était pas me curé]].
Les dés sont jetés
Un film suédois de Rolf Husberg (1960) Un whodunits d'une absolue médiocrité. Combinant ce que l'on peut faire de pire dans le genre, Trop de personnages présentés à la fois et trop vite sans que leur rôles et leur personnalité soient approfondis, situations qui arrivent comme des cheveux sur la soupe, confusion permanente, digressions (bien que l'une, la visite guidée de la vielle cave soit amusante) et évidemment assassin absolument introuvable. C'est Incompréhensible et inintéressant
Chi si ferma è perduto (Celui qui s’arrête est perdu)
Un film de Sergio Corbucci (1960) avec Toto et Peppino De Filippo. Il y a des films qui commencent sur les chapeaux de roues et qui s'épuisent rapidement, Ici ce serait plutôt le contraire, après un début poussif et bavard le film monte en puissance pour finir dans un feu d'artifice vaudevillesque complètement déjanté. Toto est impérial, on retiendra particulièrement la scène de drague entre Toto et Lia Zoppelli, ainsi que le pastiche de Roméo et Juliette qui s'en suit.
Qui était donc cette dame ?
Un film de George Sidney (1960) avec Tony Curtis, Dean Martin, Janet Leigh. Une situation vaudevillesque très inventive interprétée par un excellent trio d'acteur, Tony Curtis toujours aussi lunaire, Dean Martin excellent et Janet Leigh (humm). La comédie fonctionne plutôt bien mais n'est pas parfaite. Les dialogues sont souvent trop longs et redondants (sur les 115 minutes du film on aurait pu en gagner 20 !) Et puis il y a cette fin en mode nunuche là où il aurait fallu du mordant ou du décalé (mais Sidney n'est pas Wilder). Cela dit on passe un moment agréable.
Plein Soleil
Un film de René Clement (1960) avec Alain Delon, Maurice Ronet, Marie Laforêt. Il faut attendre 40 minutes avant que l'action ne commence ! Heureusement le gag de la canne blanche dans la calèche avec Viviane Chantel nous permet de tromper l'ennui. Marie Laforêt est carrément une erreur de casting, ne sachant pas jouer. De plus les dialogues sont parfois curieux comportant des répliques où le langage parlé est remplacé par du langage écrit. Si l'on ajoute que l'histoire n'est pas des plus passionnante, il ne va pas rester grand-chose, une bonne séance maritime, quelques bons rebondissements, une bonne fin. Bref tout cela est bien moyen et ne mérite pas sa réputation
Le petit soldat
Un film de Jean-Luc Godard (1960) avec Anna Karina. Dés les premières minutes on est ébahis, c'est quoi ces voitures dont on n'entend pas les moteurs ? On comprend que le film est entièrement postsynchronisé mais sans les bruits de fond ! C'est quoi l'intérêt ? Sinon Godard invente un nouveau type de tueur, le tueur qui nous débite une référence culturelle toutes les cinq minutes, même quand ce n'est pas le moment. Godard lit beaucoup, il prend des notes, et se dit "Tiens c'est pas mal je vais le citer dans mon prochain film !" Si au moins c'était pertinent ! Quant à l'histoire, elle n'a rien de passionnante, c'est mal joué, verbeux (quand je pense que certains s'extasient sur le monologue final !) Bref, pas grand-chose à voir ! Anna Karina, me direz-vous, très belle dans ses premières apparitions après ce n'est plus ça ! La même année sortait "Le Trou" (Jacques Becker), "Les yeux sans visage (Franju), ça au moins c'était du cinéma. J'ajoute un étoile pour le fond, mal exposé selon moi, mais l'intention était louable.
Austerlitz
Un film Abel Gance (1960) avec Pierre Mondy, Jean Marais, Martine Caroll, Elvire Popesco, Georges Marchal, Vittorio De Sica, Michel Simon, Claudia Cardinale, Leslie Caron, Jack Palance, Orson Welles, Jean-Louis Trintignant… 166 minutes et on ne s'ennuie pas une seconde, même si la première partie présente un aspect théâtral, il n'y aucun temps mort. Gance a choisi de desolenniser les scènes, rendant ainsi plus humains la plupart des personnages. Au niveau des acteurs, il faut remarquer la performance exceptionnelle de Pierre Mondy en Napoléon Bonaparte, c'est assurément le rôle de sa vie ! La plupart des autres font le boulot, même si on pourra trouver Jack Palance un peu limite. Côté feminin on est servie, Martine Caroll en Joséphine est sublime, Claudia Cardinale en Pauline n'est pas mal non plus mais que dire Leslie Caron incarnant Élisabeth Le Michaud d'Arçon de Vaudey avec un jeu coquin absolument désarmant. Bien sûr le clou du spectacle est constitué par la Bataille d'Austerlitz où les auteurs y ont mis le paquet avec des milliers de figurants et dont le sommet est constitué par la débâcle des cavaliers ennemis sur le lac gelée (ça ne vaut peut-être pas, Alexandre Nevsky mais ça a de la gueule) Un grand film dont on se demande pour quelle raison il est aujourd'hui tombé dans un quasi oubli.
Ski Troop Attack
Un film de Roger Corman (1960). Un film de guerre fauché dont la seule originalité est le cadre enneigé. Pour le reste c'est désespérément classique à l'exception de l'incursion dans la cabane de l'allemande joué par Sheila Noonan. Quant à la musique tonitruante de Fred Katz, elle nous saoule !
La Charge de Syracuse
Un film de Pietro Francisci (1960) avec Tina Louise, Sylva Koscina. En voila un titre qu’il est trompeur car il laissait deviner de l’épique, de l’éblouissant, de l’homérique… Tu parles, la charge doit durer 10 minutes et est horriblement mal mise en scène. Alors que s’est-il passé ? Les auteurs ont voulu nous pondre une sorte de tragédie shakespearienne avec amours contrariées et intrigues de palais… Pourquoi pas ? Sauf que c’est horriblement mal raconté, ponctué de dialogues impossibles, ça devient confus et pour tout dire pas très intéressant, d’autant que tout cela tourne à la tragédie sur l’air de "Je suis ton père") comme quoi "La guerre des étoiles" n’avait rien inventé. Reste deux trois scènes amusantes ainsi que les beautés de Tina Louise et de Sylva Koscina. Quant au fait que la vérité historique ne soit pas respecté, c'est bien le cadet de mes soucis.
Classe tous risques
Un film de Claude Sautet (1960) avec Lino Ventura, Sandra Milo, Jean-Paul Belmondo, Marcel Dalio. Réalisation correcte, belle photo, assez bonne direction d'acteurs,( on y reviendra). Mais le souci c'est le scénario qui peine à tenir debout. Le début était très bien, casse à Milan, fusillade à Menton. Ventura a un plan pour rentrer à Paris, se faire passer pour un blessée en ambulance, ses amis parisiens lui envoient donc Belmondo pour le conduire. Et là ça commence à déconner, on voit Belmondo se lier d'amitié avec Ventura qui n'a pourtant pas l'aspect d'un saint, il lui rend tout un tas de service sans demander de contrepartie. C'est bisounours chez le tueur ! Mais ce n'est pas tout, on s'aperçoit ensuite que ses "amis" vont essayer de le tuer ? pourquoi ? Ils étaient en contentieux ? Mais à ce moment là pourquoi l'avoir aidé à regagner Paris ? Ça n'a aucun sens.! Et passons sur l'amourette invraisemblable entre Belmondo et Milo. Parlons de l'interprétation. Le film voulait présenter Ventura comme une espèce d'ordure mais soucieux du destin de ses gosses (comme Goebbels, quoi !), un chalenge difficile au résultat forcément décevant. Quant à Belmondo son personnage est tellement improbable (pour info, la même année il jouait "A bout de souffle", c'est quand même autre chose) Bref tout cela est bien décevant.
Certains l'aiment chaud
Un film de Billy Wilder (1959) avec Marilyn Monroe, Tony Curtis et Jack Lemmon. Le réalisateur joue dans plusieurs registres du comique, le comique de situations, les bons mots, le burlesque et même l'humour noir. Ce qui n'empêche pas le film d'être aussi une réflexion sur l'être et le paraître qui vaut parfois son pesant de cacahuètes. L'interprétation du trio vedette est impressionnante avec un Jack Lemmon au somment de son talent et une Marilyne Monroe ensorceleuse (et il faut voir la robe avec laquelle elle se ballade !). La mise en scène est très inventive, bref même si le film est plus souriant qu'hilarant on passe un excellent moment.
La Marraine de Charley
Un film de Pierre Chevalier (1959) avec Fernand Raynaud, Jean-Pierre Cassel., Paul Presboist. C'est lourd, niais, horriblement mal joué, les dialogues sont mauvais. (signés Jean Girault, ce qui n'est pas vraiment une référence) .Seul Fernand Raynaud arrive à tirer son épingle du jeu dans un double rôle de travesti où il peut faire la démonstration de son talent. Il s'agit de l'adaptation d'une pièce anglaise de 1892 qui connut un succès international retentissant et de nombreuses adaptations, celle-ci est donc ratée. A noter l'amusante bande son de Jean Constantin
La nuit de tous les mystères
Un film de William Castle (1959) avec Vincent Price. C'est davantage un film de grand guignol qu'un film d'horreur, mais ça fonctionne parfaitement. Vincent Price est comme d'habitude excellent et la très belle Carol Ohmart illumine le film, il est dommage que les autres personnages soient assez falots, et que la fin du film soit si expéditive.
Le masque
Un film de Crane Wilbuer (1959) avec Vincent Price et Agnes Moorehead. Quoiqu'on en dise le polar à énigme reste un genre difficile. Si on ne le traite pas avec finesse et subtilité on tombe dans des constructions stériles : un suspect trop visible qui va bientôt entrer en concurrence avec un second suspect aussi visible, et évidement le coupable n'est ni l'un ni l'autre. Autant dire qu'une "énigme" policière conçu de la sorte ne procure pas grande tension. Si on y ajoute des facilités de scénarios qui sentent l'improvisation "je partais, mais j'ai changé d'avis, je suis revenu", et une fin qui ne règle pas tout (il y avait bien une erreur judiciaire au début, non ?) ben ça ne fait pas le compte. Malgré une certaine ambiance, l'interprétation étonnante d'Agnes Moorehead et l'élégance de Vincent Price, tout cela s'avère bien décevant.
La fièvre monte à El Pao
Un film de Luis Buñuel (1959) avec Gérard Philippe, Jean Servais et Maria Felix. On va dire que ça se laisse voir, les acteurs principaux sont très bons et Maria Felix est superbe. La photo est soignée. La mise en scène est classique voire répétitive (toc, toc, entrez asseyez-vous…). La touche de Buñuel n'est présente que dans la scène où Maria Felix nous montre ses mollets. Quant à la thématique sur la corruption par le pouvoir, si son intention est louable, le traitement en parait froid, distant, et peu convaincant. Un film moyen et une œuvre mineure dans la filmographie de Luis Buñuel.
L'homme aux colts d'or
Un film d'Edward Dmytryck (1959). Un trio d'acteur exceptionnel au service d'une histoire originale avec des personnages volontairement complexes dans leurs comportements. C'est aussi une réflexion sur la loi et l'ordre, sur la lâcheté des foules (il n'y a pire lâche que celui qui participe à un lynchage dira Fonda). Henry Fonda et Anthony Quinn (Morgan) forme un couple atypique dont on a beaucoup glosé à propos de son l'homosexualité supposé. En fait ils sont bisexuels avec des liens très forts (Morgan dira de Fonda, il est "la seule personne qui ne me considéré pas comme un infirme"). Ils ne sont pas insensibles aux femmes, mais vers la fin Fonda congédiera Jessie en disant "il faudra que je me trouve un autre Morgan". On apprend aussi que Morgan a été le souteneur de Lily Dolar (Dorothy Malone). Le personnage joué par Richard Widmark est le point (relativement) faible du film, son personnage étant trop entier, moins fouillé psychologiquement, et puis la scène où il se jette dans la gueule du loup en retournant chez ses anciens complices et où il se fait massacrer est sans doute une facilité de scénario. Mais bon, on a là un très grand western, et on n'est pas passé loin du chef d'œuvre.
Il vedovo (le veuf)
Un film de Dino Risi (1959) avec Alberto Sordi. On va dire que Dino Risi a fait beaucoup mieux, mais cette comédie italienne un peu bavarde et aux ficelles un peu grosses se déguste néanmoins avec grand plaisir. Sordi est très bon en "affreux" et plus le film avance plus il est "affreux", entraînant avec lui ses proches collaborateurs dans une mécanique infernale dans la toute dernière partie du film qui a elle seule mérite le déplacement. Savoureux !
Duel dans la boue
Un film de Richard Fleischer (1959) Un western "moral" assez fort montrant l'ascension d'un jeune arriviste qui n'en finit pas de grimper jusqu'à ce qu'il fasse le geste de trop… Le personnage interprété brillamment par Lee Remick est une prostituée de saloon qui tombe amoureuse du puceau arriviste (à noter que le film est très sévère envers ceux qui critiquent ou insultent les prostituées.). Il est simplement dommage que le film soit si mal construit (il faut attendre ¾ d'heure pour que ça démarre…) et que Don Murray soit si moyen. Un film attachant même si ce n'est pas un grand Fleisher.
Vous n'avez rien à déclarer ?
Un film de Clement Duhour (1959). Un assez bon petit vaudeville, bien sûr très (trop) théâtral (le nombre de portes qui s'ouvrent et qui se ferment est impressionnant) avec amants dans le placard. Le meilleur (Darry Cowl excellent, Madeleine Lebeau affriolante dans le rôle de Gloria, la pute de luxe et Jacqueline Maillan étonnante sans oublier la pulpeuse Maria Vincent en bonne de Gloria ) y côtoie le moins bon, notamment Poiret et Serrault assez lourds. Le rôle de la jeune mariée nunuche est mal exploité et le happy end final paraît ridicule. A signaler aussi une incongruité assez incroyable : On y voit en effet Madeleine Lebeau en prostituée de luxe proposer à Poiret d'enfiler un pyjama le temps d'une passe !
Voyage au centre de la Terre
Un film d'Henry Levin (1959) avec James Mason et Arlene Dahl. Signé par Henry Levin, honnête réalisateur mais sans génie, ce film est d'abord une œuvre collective qui doit énormément aux décorateurs, aux scénaristes (dont Charles Brackett) et à… Jules Verne, même si l'adaptation de son roman est très libre. Les décors sont fabuleux, James Mason est impeccable, les rebondissements efficaces, une bonne musique signé Bernard Hermann et l'humour n'est pas absent, la présence de la cane Gertrud est une bonne trouvaille (la scène où elle fait du morse est excellente). Si certaines niaiseries sont tout de même à déplorer, la plupart liées à la présence de Pat Boone au casting, globalement ça reste un très bon spectacle.
Le dernier train de Gun Hill
Un film de John Sturges (1959) avec Kirk Douglas et Anthony Quinn. A défaut d'être génial, il faut bien reconnaître que c'est bien fait, tous les codes du genre sont là, mais cette histoire de vengeance fonctionne parfaitement et on ne s'ennuie pas un instant. Au passage Sturges se permet d'intéressantes réflexions sur le pouvoir et sur le racisme. Un bon western.
La Mort aux trousses
Un film d'Alfred Hitchcock (1959) avec Cary Grant, Eva Marie Saint et James Mason. Pendant deux heures, le film nous scotche dans notre fauteuil, il n'y a aucun temps mort et on est passionné par cette histoire malgré que l'intrigue soit de plus en plus tirée par les cheveux au fur et à mesure que le film s'avance. (mais et c'est ça le talent d'Hitchcock, car ça ne pénalise pas le film) Certaines scènes d'action marquent la mémoire à jamais (la scène avec l'avion, la désescalade du Mont Rushmore). Mais il y a aussi cette irrésistible scène dans la salle de vente aux enchères dans laquelle Carry Grant montre toute l'étendue de son talent. Et dans le genre farfelu, cette scène éblouissante, quasiment chorégraphique où des policiers font la chasse aux visages de tous les porteurs de bagages dans le hall de la gare. Et puis on ne peut parler du film sans parler de la prestation sulfureuse et sensuelle de la très jolie Eva Marie Saint, l'une des plus belles actrices hitchcockienne, et pourtant il y en a eu ! La perfection du réalisateur est au rendez-vous (cadrages, éclairages, beautés des plans), la musique de Bernard Herrmann colle parfaitement à l'action, bref un grand moment de cinéma dont on regrettera juste la réplique finale (qui a été imposé à Hitchcock). En revanche le tout dernier plan, métaphorique à souhait, fallait oser, chapeau !
La gloire et la peur
Un film de Lewis Milestone (1959) avec Gregory Peck. Nous avons là un film de guerre à l'état brut, pas de femmes, pas de flash-back, (presque) pas de clichés, juste une opération militaire pendant 90 minutes. Milestone ne juge rien, il montre, et il montre bien, un groupe de soldats qui essaient de faire leur boulots en appliquant des ordres débiles, tandis que les officiers supérieurs se chamaillent pour des broutilles. Assez éprouvant mais bien foutu, Gregory Peck est très bien.
Le secret du chevalier d'Eon
Un film de Jacqueline Aubry avec Eva Miranda et Bernard Blier(1959). La personnalité d'Eon quelle que soit la version retenue (qui ici ce n'est pas la bonne, puisqu'Eon était un homme, mais on est au cinéma et on s'en fiche) permettait d'intéressants développements qui sont ici à peine esquissées. Alors, film de cape et d'épée ? Dans ce cas il est bien moyen. Fiction historique ? Trop brouillon, le personnage d'Elisabeth Petrovna étant surchargé de scènes inutiles (les cosaques, le bannissement d'une suivante de la tsarine dont on ne sait d'où elle sort). Bref ce mélange des genres et des intentions finit par réduire le film à une petite historiette sans éclat même si Isa Miranda dans le rôle de la tsarine n'est pas mal du tout. Sinon c'est pas trop mal filmé et la musique est abrutissante.
Un baquet de sang
Un film de Roger Corman (1959) avec Dick Miller. Quel dommage que ce film soit complètement fauché et bien court (66 minutes) car il s'agit là d'un petit chef d'œuvre d'humour macabre au scénario particulièrement solide et doté d'une interprétation très honnête (Dick Miller est très bon). A passage le film ne manque pas d'égratigner un peu tout le monde : le milieu de l'art contemporain et les artistes autoproclamés, les indics, la police, et même la mode du bio (et oui en 1959 !)
Les 400 coups
Un film de François Truffaut (1959) avec Jean-Pierre Léaud. Il est extrêmement difficile de faire jouer convenablement des gosses au cinéma (combien de films ont ainsi été parasités par la présence de véritables têtes à claques ?), or ici, non seulement Truffaut y parvient mais nous rend le personnage extrêmement attachant. Beaucoup de tendresse, aucune mièvrerie, aucune démagogie, un peu d'humour (le passage avec Pierre Repp en prof d'anglais) la mise en scène est parfaite, les images sont très belles (on peut, c'est un bonus, considérer aussi le film comme un très intéressant documentaire sur le Paris de 1957, puisque tout à été tourné en décor naturel). Chef d'œuvre !
Les cousins
Un film de Claude Chabrol (1959) avec Gérard Blain, Jean-Claude Brialy. Ça ne démarre pas, ça blablate. De nombreuses scènes sont carrément ridicules : Brialy qui prend sa douche en slip, les scènes avec le libraire, la partouze au son de la chevauchée des Walkyrie avec en attraction un briseur de chaînes qui se prend pour Anthony Quinn dans la Strada. L'ennuie guette constamment et tout cela ne parvient pas à susciter un grand intérêt. Dommage parce que c'est plutôt bien filmé et que Juliette Mayniel est bien mignonne. Ce film a obtenu l'ours d'or a Berlin en 1959, ils sont fous ces Berlinois !
Plan 9 from Outer Space
Un film d'Ed Wood (1959) avec Bela Lugosi. Ce film trimbale une réputation partiellement imméritée du plus mauvais film de tous les temps. Certes c'est mauvais, mais au moins c'est sans prétention et je préfère 100 fois regarder ça que certains blockbusters de S.F. des années 2010. Sinon c'est vrai que c'est du n'importe quoi, avec des décors minables (beaucoup de rideaux !) mais au second degré on passe un bon moment, (on a quand même droit à un enterrement en pleine nuit, une nana surprise par un inconnu chez elle et qui ne trouve rien de mieux que de se réfugier dans un cimetière où il y a déjà eu une mort mystérieuse) et puis il y a la belle Vampira (Maila Nurmi) qui vaut quand même le coup d'œil. La dernière scène, celle de la rencontre entre les terriens et les envahisseurs est en revanche si mauvaise que là, même le second degré ne fonctionne plus. Cela dit ce film est très bien dans ma collection et je n'ai nulle envie de m'en séparer.
La femme guêpe
Un film de Roger Corman (1959) avec Susan Cabot. Un film médiocre avec de bonnes choses, voilà comment on pourrait résumer. Les bonnes choses ce sont un scénario qui en vaut bien d'autres, un sens certain de la narration, une interprétation correcte et un casting féminin attrayant dominé par Susan Cabot, (la future maîtresse du Roi Hussein de Jordanie). Les mauvaises étant le rythme mollasson, une mise en place interminable, une musiquette agaçante et la nullité (n'ayons pas peur des mots) des effets spéciaux.
Autopsie d'un meurtre
Un film d'Otto Preminger (1959) avec James Stewart et Lee Remick. Non seulement c'est très bien fait (on ne s'ennuie jamais malgré la longueur du film (2 h 40) mais c'est très roublard. Alors qu'on croit que nous allons assister à une démonstration finale expliquant en détails les conditions du meurtre, et pourquoi pas un retournement de situation, rien de tout ça, Preminger nous dispense du réquisitoire et de la plaidoirie, passe directement au verdict qui nous laisse comme un goût d'inachevé avant que nous comprenions que personne n'a écouté le témoignage fondamental et prémonitoire du codétenu. Si Stewart gagne ce n'est pas parce que la vérité a triomphé, c'est simplement qu'il a été meilleur "artiste" que le procureur. Une victoire amère qui ne lui rapportera rien. Très fort !
La souris qui rugissait
Un film de Jack Arnold (1959) avec Peter Seller et Jean Seberg. Les fictions se déroulant dans des micro-états de fantaisie fonctionnent généralement fort bien parce que les décideurs et leur subalternes qu'on nous dépeint nous paraissent plus proches de nous, banals, à ce point que leur part d'incompétence nous saute aux yeux. Ici les protagonistes sont tellement bêtes qu'ils en deviennent attachants, ce qui constitue un tour de force auquel la présence magique de Peter Sellers et un scénario qui vole bien plus haut que ses apparences ne sont pas étranger.
Le tigre du Bengale
Un film de Fritz Lang (1959) avec Debra Pagett. C'eut été Sergio Martino qui aurait signé le film tout le monde l'aurait oublié, oui mais voilà c'est Fritz Lang, alors ça crie au chef d'œuvre dans tous les coins. Pourtant regardons de près : qu'est ce qui est bon ? La photographie, les décors, les costumes, quelques plans, la présence de Debra Paget (la présence juste la présence parce que comme rôle de composition, on repassera) et sa fameuse danse sacrée. Et c'est tout ! Comme si ça suffisait à faire un film ? Parce que le reste : la direction d'acteurs parait inexistante, avec un Paul Hubschmid aussi charismatique qu'une boite de sardines, l'histoire est minimaliste (vous me direz il y en a beaucoup au cinéma, seulement voilà certains films transcendent ce minimalisme, pas celui-ci), le rythme est mou, la musique fait gong-gong, il n'y a ni suspense (tout est téléphoné), ni humour. Ça se regarde jusqu'au bout mais sans passion, presque avec détachement.
125 rue Montmartre
Un film de Gilles Grangier (1959) avec Lino Ventura, Robert Hirsch, Jean Dessailly, Dora Doll. Quand on réfléchit à l'énigme policière après la vision du film elle peut paraître farfelue (bien que parfois dans la réalité…) Mais il faut voir comme c'est traité, Granger adore filmer les "petites gens", les montrer en train de manger, de boire, de s'engueuler, ou de s'émerveiller comme ce regard de gosse dans la scène du cirque. La construction du film est intelligente car en nous faisant s'identifier au personnage incarné par Ventura on devient aussi paumé que lui. Côté interprétation c'est parfait, Ventura parvenant à faire la pige à Robert Hirsch, mais ce dernier se rattrapant lors de la scène du cirque. Un bon film.
Ordres secrets aux espions nazis (Verboten!)
Un film de Samuel Fuller (1959). C'est à la fois très intéressant (l'évocation des Werwolf n'es pas si courante et puis il y a ces images du procès de Nuremberg) et assez maladroit : l'évolution de l'attitude d'Helga n'est pas nette, et puis la grosse facilité de scénario :"Viens je t'emmène à Nuremberg…" fait un peu sourire malgré la gravité du propos. C'est plutôt bien réalisé et interprété, Susan Cummings se débrouille bien, on ne s'ennuie pas et le propos est remarquablement intelligent.
Babette s'en va t'en guerre
Un film de Christian Jaque (1959) avec Brigitte Bardot et Francis Blanche. Christian Jaque n'est jamais mauvais et cette comédie qui n'a d'autres ambitions que de nous divertir fonctionne plutôt bien. Les acteurs sont bien dirigés et son plutôt bons, à l'exception de Charrier (imposé par Bardot et pas à la hauteur), Bardot, elle ne s'en sort pas si mal, quant à Francis Blanche, il fait du Francis Blanche mais il pète tellement la forme que c'en est un plaisir de le voir jouer. Ça n'a rien de transcendant mais on passe un bon moment.
Messieurs les ronds de cuir
Un film d'Henri Diamant Berger (1959). Diamant Berger ne sait pas diriger ses acteurs. Quand, au début du film on voit Philippe Clay jouer de la trompette on sait déjà que le film sera mauvais. Il n'y a aucune finesse, c'est lourd, ça n'avance pas, ça n'a aucun intérêt. Et si Micheline Dax arrive à nous sortir de notre torpeur, le cabotinage de Jean Richard, mauvais comme ça ne devrait pas être permis, nous y replonge bien profond. Une horreur.
Cigarettes, Whisky et P'tites Pépées
Un film de Maurice Régamey (1959) avec Annie Cordy, Nadine Tellier, Pierre Mondy. Jolies filles, déconades et bonne humeur, voilà qui pourrait résumer ce film sans prétention mais rafraîchissant dans lequel Annie Cordy fait une étonnante démonstration de dynamisme. Ça ne vole pas bien haut mais le rythme est soutenu, le scénario est original et on ne s'ennuie pas une seconde. Ce film vaut bien mieux que sa réputation nanardesque. Et puis les paroles de cette chanson magistralement interprétée par Annie Cordy "Cigarettes, Whisky et P'tites Pépées… Si c'est ta vie t'as raison d'les aimer", en voilà un joli manifeste hédoniste !
Enigme aux Folies Bergère
Un film de Jean Mitry (1959). Jean Mitry, théoricien du cinéma veut prouver qu'il peut aussi être réalisateur et se plante dans les grandes largeurs. Déjà l'histoire est incompréhensible et inintéressante, la mise en scène est mal maîtrisée (les scènes de bagarres sont grotesques) et encombrée de plans inutiles (raccompagne, monsieur jusqu'à la porte…) ou énigmatiques (toc, toc, toc, bonjour, je repars). La chorégraphie est ennuyeuse, ce qui est un comble pour un film portant un tel titre. Quant au montage, on a été jusqu'à y inclure une scène de douche collective qui ne sert à rien mais qui vaut son pesant de cacahuètes, car on y voit les filles des folies bergères se doucher… en sous-vêtements !). Reste quelques sourires féminins, une photo pas trop moche, une brève bagarre entre filles (seul plan topless du film); l'apparition de Jean Tissier et Frank Villard qui ne joue pas si mal.
Le chien des Baskerville
Un film de Terence Fischer (1959) avec Peter Cushing et Christopher Lee. Le charme de la Hammer ! Ça commence par un flash-back d'un sadisme assez saisissant. Evidemment il faut se farcir le personnage d'Holmes peu attachant et un poil réac. Et puis la présence féminine est hélas sous-exploitée (le personnage de Cécile et ses motivations auraient gagnés à être approfondies, ici c'est vraiment trop simpliste). Mais c'est prenant, c'est plutôt bien fait, c'est toute une ambiance et ça se regarde avec beaucoup de plaisir.
La Grande guerre
Un film de Mario Monicelli (1959) avec Vittorio Gasman, Alberto Sordi, Sylvana Mangano. La grande guerre vue à travers les tribulations de deux paumés qui n'ont rien demandé. Une alternance particulièrement réussie de scènes légères et d'autres plus dramatiques font de ce film l'un des meilleurs films de guerre de tous les temps. A ranger en bonne place à côté de "A l'ouest rien de nouveau" de Millestone, "Croix de fer "de Peckinpah ou encore "Au delà de la gloire" de Samuel Fuller. (Mais rien à voir avec les "Sentiers de la gloire," une honnête série B de Kubrick malgré ce qu'on lit ici et là). L'apparition de Sylvana Mangano en prostituée et mère de famille apporte au film son lot de fraîcheur de façon très intelligente.
Visa pour l'enfer
Un film de Alfred Rode (1959) avec Claudine Dupuis. Une bonne série B. Malgré un scénario peu original, le film reste intéressant, bien rythmé et bien interprété (Claudine Dupuis est très bien) avec quelques bonnes scènes notamment la grande séquence maritime de la fin. Les petits coquins auront remarqué le téton furtif de Nadine Tallier, les cinéphiles la prestation amusante de Jean Tisser en patron de bistrot-épicerie et les amateurs de cirque le rôle farfelu d'Achille Zavatta
Ce corps tant désiré
Un film de Luis Saslavsky (1959) avec Belinda Lee, Daniel Gélin, Maurice Ronet, Dany Carrel. Un "je t'aime moi non plus entre quatre personnages à la psychologie complexe, surtout quand l'un est un inventeur raté et unautre une prostituée. L'histoire est assez passionnante et assez bien vue, L'interprétation est excellente avec un Gélin à moitié ahuri, une Dany Carrel malicieuse et une Belinda Lee très vamp. Oui, mais une fois que le réalisateur a fait s'affronter ses protagonistes, se les faire courir après, se les faire croiser, se haïr, se retrouver, se mentir (et on en passe) il ne sait plus quoi en faire et ne sais pas finir son film. Dommage car se n'est pas si mal.
Le monde, la chair et le diable
Un film de Ranald MacDougall (1959) avec Harry Belafonte et Mel Ferrer. Ce sont trois histoires qui s'emboîtent, l'introduction nécessaire mais quasiment bâclé, la découverte de la catastrophe avec des images de toute beauté, (même si on se demande où sont les cadavres) et la troisième partie, un jeu à trois assez déroutant car la psychologie des personnages peut surprendre (Il faut faire l'effort de se replacer dans le contexte d'une Amérique raciste pour en comprendre certaines subtilités) mais où l'intelligence l'emporte. Intéressant, passionnant et beau.
Les râleurs font leur beurre
Un film de Jena Bastia (1959). Avec Louis de Funes, Francis Blanche, Noël Roquevert. L'idée de base était prometteuse, le réalisateur fait ce qui peut, mais n'arrive à rien avec ce scénario débile, pas drôle et ennuyeux (Même Francis Blanche est mauvais, c'est dire !). A sauver la séquence de la berceuse.
Asphalte
Un film de Pierre Bromberger (1959) avec Françoise Arnoul, Marcel Bozuffi, Georges Rivière. Ça aurait pu être très bien, mais l'auteur a du mal a tenir 90 minutes, alors il allonge la sauce, nous afflige un début très lent, et nous bassine avec des séances de rock'n roll interminables. Dommage parce que l'histoire est intéressante, bien ficelée et plutôt bien jouée (Françoise Arnoul est craquante). L'ambiguïté du personnage joué par Arnoul est intéressante, elle a un cœur d'artichaut et elle aime tout le monde mais quand il lui faudra choisir, se sera le confort et l'argent.
Marie-Octobre
Un film de Julien Duvivier (1959) avec Danielle Darrieux, Bernard Blier, Serge Reggiani, Paul Meurisse, Lino Ventura. Un huit clos oppressant et passionnant. Mais ce n'est pas du théâtre filmé, sinon on n'aurait pas ces expressions de visages et ces mouvements de caméras. On pourra sans doute reprocher certains personnages trop caricaturaux (Roquevert, mais surtout Francoeur); mais l'interprétation est remarquable, dominé par Blier, Reggiani et Ventura, laissant Darrieux un tout petit peu en retrait, mais ils sont tous bons.
La Chevauchée des bannis
Un film d'André De Toth (1959) avec Robert Ryan. Magnifique western atypique, oppressant, angoissant, intelligent, nous montrant des personnages ambigus sans aucun manichéisme au service d'une histoire passionnante. Des images fortes et rarement vu au cinéma notamment cette fête où l'on oblige les femmes à danser, mais aussi ces séquences fabuleuses dans la neige où les chevaux peinent à avancer. Il est dommage que la fin soit ratée, avec ce double happy-end qui non content d'être improbable, trouve le moyen ne résoudre aucun des problèmes posés au début (la rivalité entre fermiers et éleveurs, et les atermoiements amoureux de la jolie Tina Louise).
Les naufrageurs
Un film de Charles Brabant (1959) avec Danny Carrel; Henri Vidal, Charles Vanel. Une photo superbe, des acteurs principaux au top (y compris Renée Cosima), un thème envoûtant, une ambiance inquiétante. Et pourtant ça ne le fait pas en raison d'un scénario aussi incohérent que le comportement des personnages qui s'y agitent.
The Cosmic man
Un film d'Herbert S. Greene (1959) avec John Carradine et Bruce Bennett. Une preuve de plus qu'il ne suffit pas d'avoir de bonnes intentions pour faire un bon film, Parce qu'elles étaient bonnes les intentions, montrer la stupidité des militaires face à l'atterrissage d'un extraterrestre. En fait rien ne va, la réalisation frôle l'indigence avec des plans sans intérêts, des dialogues interminables et une direction d'acteurs souvent défaillante (Angela Greene ne doit pas savoir jouer). Il n'y a pratiquement aucune tension. Comme si ça ne suffisait pas, il a fallu que la production ajoute un gosse handicapé, qui non content de nous énerver à la ramener sans arrêt, sombre dans le ridicule (il aide le scientifique qui a un trou de mémoire à propos de la vitesse la lumière, mais se plante entre les mètres et les kilomètres, il apprend à l'alien à jouer aux échecs et le bât, et comme si ça ne suffisait encore pas on a droit à une fin christique où on nous rejoue le miracle de Lazare). Alors non trop c'est trop !
Le bossu
Un film d'André Hunebelle (1959) avec Jean Marais, Bourvil, Jean Le Poulain, François Chomette. On a envie d'être indulgent avec ce film, parce ça se regarde, indulgent mais réaliste : les duels sont convenus et nous offrent tous les poncifs du genre, le film est propre, quasiment pas de sang, ni poussière ni faux plis sur les costumes, le film préserve le jeune public jusqu'à l'absurde, la partouze chez Gonzague se transformant en une sage beuverie, les scènes intimistes sont ratées et parfois proche de la niaiserie, quant aux dialogues… mais qui peut croire que les gens parlaient de la sorte à cette époque ? L'interprétation est inégale, Marais est bluffant en bossu mais décevant en Lagardère, Bourvil est étonnement à l'aise, Chomette et Le Poulain sont excellents mais sous employés. Quant à la dame qui joue les deux rôles féminins, on va dire que c'est une belle potiche. Mais malgré ces casseroles le film n'est pas si mauvais que ça, il y a du rythme, des belles images, de la bonne musique et puis ça occupe les yeux.
Meurtre à l'italienne
Un film de Pietro Germi (1959). Avec Claudia Cardinale. Germi est l'auteur d'incontestables chefs-d'œuvre (Divorce à l'italienne, Mademoiselle la présidente), mais là il se plante en beauté. On peut voir le film à deux niveaux : d'abord l'énigme policière, et là force est de constater qu'elle est d'une affligeant nullité nous offrant même ce qu'il y a de plus lamentable en matière de fausses pistes du roman à énigme (la lettre anonyme en étant le pire épisode). L'autre niveau c'est la prétendue satire sociale. Quelle satire ? Les gens aiment l'argent, les gens aiment le sexe, les gens sont hypocrites, c'est ce qui s'appelle inventer l'eau chaude ! Pire Germi qui exècre les bourgeois, allant même jusqu'à les gifler par pure méchanceté, a comme de la condescendance pour un tueur minable, tout ça parce qu'il est pauvre. Plus manichéiste, tu meurs. Et en plus il y a un puritanisme sous-jacent très déplaisant. L'autre défaut du film c'est que l'on a rien à se raccrocher, sûrement pas Germi qui joue médiocrement le rôle de l'enquêteur et qui est assez insupportable, quant à Cardinale, elle est mignonne mais n'éclaire nullement le film. Un ratage dans les grandes largeurs malgré que ce soit bien filmé.
Terre de violence
Un film de Nathan Juran (1959) avec Fred MacMurray et Robert Vaughn. Idéologiquement c'est plus que douteux, si le propos du film combat le lynchage, il est aussi anti-avocat, celui du film étant présenté comme un personnage retors qui mérite des baffes (qu'il recevra en réel). Du point de vue de la réalisation, ce n'est un western que pendant les 10 premières et les 10 dernières minutes, entre les deux il y a pas mal de babla insipides (la mémère, les gamins…) et un procès mené au pas de charge. Du point de vue de la crédibilité, il n'y en a nulle part, on nous montre une ville remontée à bloc contre le tueur, puis sans transition la ville unanime signe une pétition en sa faveur alors que le jury composé des citoyens de la même ville vient de condamner à mort ! C'est quoi ce délire ? Si le duel final n'est pas si mal, son propos est scabreux : genre "puisqu'on vous l'avait bien dit qu'il était méchant…" autrement dit inutile d'écouter ceux qui veulent faire la part des choses. Débectant même si MacMurray s'en sort bien.
La colline des potences
Un film de Delmer Daves (1959) avec Gary Cooper, Maria Schell, Karl Malden. Un western atypique dominé par la stature de Gary Cooper qui fait là une prestation exceptionnelle. Décors fabuleux, mouvements de caméra splendides, mise en scène impeccable et inventive, bonne musique de Max Steiner. Les personnages sont tous complexes, à l'instar de Cooper qui cache un lourd secret (dont on ne saura rien) et passe de moments de grande générosité à d'autres où il se révèle un dominateur excessif. L'autre personnage principal de ce film c'est la foule, une foule souvent vue de loin qui se déplace comme une colonie de cloportes, une foule qui se fait meute, propre à s'enfiévrer pour une femme, pour de l'or, de l'alcool… ou pour lyncher. (La foule a beaucoup de têtes mais pas de cervelle disait quelqu'un). Delmer n'aime pas la foule mais il n'aime pas non plus les prédicateurs bibliques ni les ligues de vertus (on se demande d'ailleurs ce que ces dames viennent faire ici ?) et leur réglé leur compte en deux scènes. La progression des rapports entre les quatre protagonistes du carré amoureux (eh, oui, ils sont quatre) est magistrale (tromperie, manipulation, conflits…) jusqu'au déchaînement de violence final, à l'attitude suicidaire de Cooper et au sacrifice de Maria Schell. Curieuse fin à demi ouverte, du carré il ne reste qu'un triangle, ils vont partir ensemble, séparément ? Parler de ménage à trois dans un western de 1959 serait osé. Osons !
L'aventurier du Rio Grande
Un film de Robert Parrish (1959) avec Robert Mitchum. On peut raconter tout ce qu'on veut, n'empêche qu'il est difficile de ne pas s'endormir devant ce film qui ne raconte pas grand-chose, où tout rythme est absent, qui parle beaucoup, qui abuse des ellipses et qui pour se résumer ne suscite aucun intérêt. On ne se raccroche à rien, (juste un petit peu à Mitchum au début) avant de se demander s'il est bien nécessaire de s'imposer un tel supplice
Le shérif aux mains rouges
Un film de Joseph M. Newman (1959) avec Joel McCrea. On regrettera quelques invraisemblances, comme le premier samedi soir du Shérif (il suffisait d'embaucher quelques adjoints et la scène passait), on regrettera aussi le personnage du pasteur, particulièrement lourdingue et inintéressant. En revanche le rôle du docteur reste amusant même s'il est improbable. Ces dames sont très bien aussi, Julie Adams n'a pas le bon rôle mais est toujours aussi belle et Nancy Gates est étonnante de fraicheur. En une phrase : un western très (trop) classique mais regardable sans ennui grâce à la présence de Joel McCrea.
Hold-up à la milanaise
Un film de Nanni Loy (1959) avec Vittorio Gassman, Claudia Cardinale, Renato Salvatori. Une comédie italienne bien farfelue et qui se bonifie au fur et à mesure que l'histoire avance, dommage que la fin soit débile. Vittorio Gassman domine la distribution dans laquelle personne ne démérite. Coté casting féminin on est bien obligé d'admettre que la très mignonne Vicky Ludovisi parvient très facilement à faire la pige à Claudia Cardinale. Sympa !
Fait ta prière, Tom Dooley
Un film de Ted Post (1959). Si la fin du film ne nous suscite aucune émotion, c'est bien parce que le film ne fonctionne pas ! La faute en incombe essentiellement à la distribution, on n'a aucune empathie pour le héros qui s'efforce pourtant de bien jouer mais qui n'a aucun charisme, et son copain, c'est encore pire, quant à la fille c'est vraiment la potiche de service. Et puis il y a quelques scènes débiles comme le mariage, ou celle où le gars revient enterrer son copain alors qu'on le recherche, le pompon étant atteint par cette bagarre dans la baraque en construction qui aurait pu être bien si les planches n'avaient pas été en carton. Reste un noir et blanc pas si mal, une réalisation correcte et une jolie chanson, c'est bien peu !
Le Pont
Un film allemand de Bernhard Wicki (1959). Un film de guerre allemand antimilitariste qui a eu son petit succès à l'époque, on comprend pourquoi ! Il reste aujourd'hui intéressant malgré une introduction sans doute nécessaire mais qui devient un peu lassante. La partie centrale est la plus surprenante avec le sergent qui se fait descendre par erreur, puis l'armée en déroute et son cortège d'éclopés. La troisième partie est la plus spectaculaire, même si on a parfois l'impression d'être dans un western de série B. On est loin du chef d'œuvre, mais c'est un bon film.
La chatte sort ses griffes
Un film d'Henri Decoin (1959) avec Françoise Arnoul. Certes Decoin a fait bien mieux, surtout dans ses années Darrieux. Mais il connait son métier, c'est un bon réalisateur et il sait s'entourer de bons techniciens. Le point faible ici est le scénario, abracadabrantesque et multipliant les facilités de scénario et les questions sans réponses (c'est qui les quatre qui parlent anglais dans le train ?). Mais bon, ça se regarde, Françoise Arnoul est très bien, les seconds rôles aussi. C'est mineur mais ça passe crème.
Revanche of the virgins
Un film de Peter Perry Jr (1959).Il s'agit d'une série Z en noir et blanc qui doit être jugée comme telle. Ça dure 59 minutes et les amazones indiennes se baladent les seins à l'air. C'est kitch en diable. Il est dommage que ces demoiselles ne soient pas mieux mise en valeur notamment la blonde Nona Corver qui avait du potentiel, sinon l'histoire est embrouillée à souhait, on ne sait plus qui est avec qui , qui complote contre qui, mais comme le souci du spectateur était ailleurs, il s'en fichait bien. On va dire qu'il s'agit d'une curiosité cinéphilique. A réserver aux amateurs d'érotisme rétro genre Paris-Hollywood. Visible sur YouTube.
L'attaque des sangsues géantes
Un film de Bernard L. Kowalski (1959). Il convient de juger un film de série Z comme un film de série Z, et dans son genre, celui-ci n'est pas si mal. Après un départ un peu mou, le film s'emballe et devient intéressant d'autant que le scénariste a ajouté une sous-intrigue adultérine assez bien écrite, d'autant qu'Yvette Vickers est assez troublante. Evidemment les monstres sont nazes, mais on l'a dit on est dans le Z, donc on fait avec. Quant aux réactions des protagonistes, c'est pas trop fouillé, mais c'est loin d'être trop primaire non plus. Un bon nanar !
La bataille de Marathon
Un film de Jacques Tourneur et Mario Bava (1959) avec Steve Reeves et Mylène Demongeot. L'attraction principale du film est la présence souriante de Mylène Demongeot dont la robe blanche légère laisse pointer ses tétons. Il y a aussi à la fin une étonnante scène sous-marine, on y croit pas une seconde mais ça a de la gueule. Sinon l'interprétation est très décevante, quand au scénario c'est primaire, plat, sans surprise, ni subtilité.
Teenagers from Outer Space (Invasion martienne)
Un film de Tom Graeff (1959). Celui-là il faut le regarder pour y croire, car pour enfiler un tel catalogue d'inepties il faut se lever de bonne heure. On a droit au début à un dialogue à trois joué avec un balai dans le derrière et qui n'en finit pas, puis le film se déroule, au début les envahisseurs se posent des questions puis ne s'en posent plus et apprennent à conduire comme des champions en deux minutes et tout est du même tonneau. Deux éléments arrivent à surnager dans ce fatras : le désintégrateur qui transforme les victimes en squelette, au second degré, c'est irrésistible, et puis il y a Alice, la superbe blonde dans la piscine qu’on ne fait hélas qu'entrevoir. Dans sa deuxième partie le film ronronne et même le second degré ne fonctionne plus. A noter que le film a entièrement été bâti par Graef (réalisation, scénario, production, montage, musique, et photographie), quelque mois après il fit scandale en se proclamant publiquement comme la réincarnation de Jésus Christ ! L'œuvre d'un maboul, vous dis-je !
The Manster
Un film de George P. Breakston et Kenneth G. Crane (1959), Une série B sur le thème du savant fou qui n'est pas si mal que ça. Certes le monstre est ridicule, mais on peut faire avec, plus grave est sans doute la réflexion idéologique présentée en filigrane qui essaie de nous dire que tromper sa femme est le début de l'anormalité et même que ça peut conduire à des comportements meurtriers !!! Il faut aussi se farcir le rôle de l'ami de toujours, pot-de-colle comme ce n'est pas permis. Pourtant le film recèle de bonnes choses, la première moitié où la très belle Terri Zimmern chauffe le héros est très bien menée, la seconde en forme de course poursuite est assez confuse mais plutôt bien filmée dans de jolies décors. On appréciera aussi le fait que le savant fou ne le soit pas tant que ça. Finalement ça se regarde plutôt bien.
Le monstre de Piedras Blancas
Un film de Irvin Berwick (1959) Une petite série B horrifique plutôt bien rythmé et réalisé avec des acteurs qui se débrouillent bien avec la présence de la mignonne Jeanne Carmen. L'intrigue se suit très bien, mais la fin est un peu décevante de part son manque de surprise. Le cahier des charges est bien resspecté.
Croquemitoufle
Un film de Claude Barma (1959). Avec Gilbert Becaud. Une idée de départ et des situations absurdes. La scène du restaurant est ratée, celle du ski nautique aussi, et ne parlons pas du final absolument grotesque. Si on y ajoute le jeu médiocre de Gilbert Bécaud, il ne va pas rester grand-chose, sauf peut-être les petits rôles de Micheline Luccioni et de Roger Carel ainsi que ces quelques nudités entrevues pendant la scène du ski nautique
Ferdinand 1er, roi de Naples
Un film de Gianni Franciolini (1959) avec Peppino De Filippo, Vittorio De Sica, Rosanna Schiaffino, Marcello Mastroianni. Que les amateurs d'exactitude historique mangent leur chapeau tranquillement, le film na aucune vocation historique, et n'est qu'une fable légèrement naïve sur le pouvoir, et le désir de paraître. Après un début incertain, le film prend toute son ampleur notamment grave à une mise en scène efficace et surtout à l'interprétation des acteurs, à ce titre, Peppino De Filippo qui incarne le monarque est tout simplement fabuleux, c'est un acteur extraordinaire qui n'a jamais eu la popularité qui lui revenait. Ajoutons à cela la présence fort sexy de la très belle Rosanna Schiaffino qui elle aussi aurait mérité meilleure carrière. Au titre des curiosités notons un Vittorio De Sica en ecclésiastique véreux et Marcello Mastroianni qui manque d'espace pour s'exprimer. Ça n'a rien de génial, mais c'est bien fait et on passe un bon moment !
Terror in the Midnight Sun
Un film américano-suédois de Virgil W. Vogel (1959) avec Barbara Wilson. Tout cela est extrêmement confus et peu intéressant. Déjà il faut se farcir pendant 15 minutes des gens qui pérorent en plan fixe puis après pas mal déplacements en avion, d'atterrissage, de repérages… voici qu'apparaît le premier extraterrestre dans sa soucoupe, il est de dos, humanoïde et regarde l'environnement sur un téléviseur RCA Victor de 1959 (WTF) Ensuite apparaîtra un autre extraterrestre, gigantesque et poilu (et très laid). Il y aurait donc deux sortes d'extraterrestre dont on ignore les rapports ! Bref, c'est pas la joie. En cherchant bien on peut sauver deux ou trois petites choses, quelques jolies paysages enneigées, Barbara Wilson qui fait du patinage artistique sur un étang gelé, Barbara Wilson qui nous fait un striptease en ombre chinoise, ou les dernières minutes d'un illogisme intégral mais esthétiquement réussies proche de l'expressionisme.
Les Derniers Jours de Pompéi
Un film italien de Mario Bonnard et Sergio Leone (1959) avec Steve Reeves, Fernando Rey, Barbara Carroll. Le film ne vaut que pour la longue scène de l'éruption du Vésuve qui a de la gueule. Sinon nous avons un scenario ridicule, Fernando Rey en méchant de suite repérable ne convainc jamais, Barbara Caroll en méchante non plus (mais quelle belle femme !) Steve Reeves, lui n'a jamais été un bon acteur. Sinon on doit se farcir des clichés en enfilades er du prosélytisme chrétien bien lourd et puis en matière de ridicule, le pompon est atteint dans cette scène où l'on voit des chrétiens dans l'arène qui attendent la mort avec la même expression que s'ils attendaient l'autobus. (mais est-ce Bonnard ou Léone qui a commis cette séquence ?)
Nazarin
Un film de Luis Buñuel (1959). Le film est assez subtil parce que Buñuel a su créer un personnage beaucoup plus complexe qu'il n'y parait. En fait Nazarin veut être le contrepoint de la religion avec son côté institutionnel (respectable) et ses dérives superstitieuses. Or en adoptant un mode vie franciscain, il ne sert à rien, malgré sa sincérité, il renforce la superstition qu'il veut combattre, il nuit aux salariés en acceptant de travailler pour un bol de soupe, il subit, se résigne, se déconsidère… Et tout cela est montré de main de maître.
Miss Chic
Un film suédois de Film de Hasse Ekman (1959) avec Hasse Ekman, Sickan Carlsson, Meg Westergren. Pour tout dire ce n'est vraiment pas intéressant, le scénario est très pauvre (et prévisible) et la réalisation fait très théâtre filmé (dans le mauvais sens du terme) On a ajouté des scènes extérieures qui sont assez navrantes. Maintenant le casting, rendons grâce à Sickan Carlsson de porter le film à bout de bras grâce à une énergie débordante, mais ça ne suffit pas. Le personnage joué par la toute charmante Meg Westergren est malheureusement sous exploité. Et puis dans le genre tête à claques, le présentateur de l'émission de radio se pose là., quant à l'encyclopédiste comme personnage comique raté, c'est pas mal non plus.
Mon oncle
Un film de Jacques Tati (1958) Ce film a beau être bardé de récompenses et auréolé de gloire, j'ai lâché l'affaire au bout de 45 minutes. Tout y est insupportable, la débilité des gags, le surjeu des acteurs, et qu'est-ce qu'on se fait chier ! A sauver quelques jolis plans du vieux Saint-Maur.
La blonde et le shérif
Un film de Raoul Walsh (1958) avec Jane Mansfeld. Evidemment que Raoul Walsh a fait bien mieux ! Evidemment que les transparences, ce n'est pas bien beau ! Mais tout cela reste une comédie légère qui se déguste à façon d'un album de Lucky Luke : autrement dit, c'est n'importe quoi, mais on en redemande ! Et puis bon : Jane Mansfeld constitue quand même une attraction (dans tous les sens du terme) à elle-toute seule !.
L'Odyssée du sous-marin Nerka
Un film de Robert Wise (1958) avec Clark Gable et Burt Lancaster. On ne ressent strictement ni aucun plaisir ni aucune émotion à la vision de ce film Inintéressant, ennuyeux, sans surprise, et dans lequel les deux vedettes n'arrivent pas à s'exprimer. Etonnant ce plantage de la part du grand Robert Wise.
Femmes Demon
Le gaucher
Ascenseur pour l'échafaud
Un film de Louis Malle (1958) avec Jeanne Moreau, Maurice Ronet et Lino Ventura. Un très bon thriller avant la lettre qui nous scotche sur notre fauteuil. Superbes photos de la nuit parisienne sous la pluie battante, superbe musique (Miles Davis). Il y a quand même un problème au niveau de la direction d'acteurs, le couple de petits jeunes joue mal, alors qu'à l'inverse Lino Ventura et Charles Denner qui ont des rôles secondaires jouent très bien. Malgré ses petites imperfections ce film mérite d'être considéré comme un classique !
Les Vikings
Un film de Richard Fleischer (1958). Avec Kirk Douglas, Tony Curtis, Janet Leigh, Ernest Borgnine. Fabuleux travail d'équipe avec Fleischer à la réalisation, Douglas à la production, Jack Cardiff comme chef opérateur et la musique très inspirée de Mario Nascimbene ! Nous avons là une leçon de cinéma, l'intrigue n'est pas très fufute et possède son lot d'extravagances et de clichés, mais tout est dans la réalisation et la direction d'acteurs (malgré Borgnine qui ne peut s'empêcher de cabotiner) qui rend le film passionnant et attachant. Et puis il y a cette scène étonnante ou Douglas s'amuse à sauter de rame en rame. L'assaut du château anglais est extrêmement bien filmé. Le final (les obsèques de Kirk Douglas) est grandiose. Et n'oublions pas Janet Leigh, resplendissante de beauté (ah cette scène où elle se fait déchirer le dos de sa robe). (Au fait avez-vous remarqué que Kirk Douglas mourrait dans quasiment tous ses films ?)
La chatte sur un toit brûlant
Un film de Richard Brooks (1958) avec Paul Newman et Elizabeth Taylor d'après une pièce de Tennessee Williams. Une magnifique direction d'acteur, une critique féroce de certaines familles américaine (ah, cette belle fille et ses cinq mouflets insupportables !) On finit par comprendre que le thème est le mensonge, mais tout cela est bien long, trop bavard, assez pesant et peu passionnant (de plus le changement d'attitude de Paul Newman est loin d'être démontré clairement !)
Vertigo
Un film d'Alfred Hitchcok (1958) avec Kim Novak et James Stewart. Il y a sans doute quelques longueurs au début et quelques blablas, mais sinon tout est bon. Le film se compose en fait de deux parties, la première étant destinée à embrouiller le spectateur, la seconde établissant sa complicité (en ayant donc une longueur d'avance sur Stewart). Quant au vertige il est omniprésent que ce soit du générique jusqu'aux bouclettes de Kim Novak en passant par quelques mouvements de caméra subjective assez fabuleux. On notera aussi une très belle séquence onirique. La direction d'acteurs est remarquable et Kim Novak particulièrement mise en valeur. Le rôle attribué à Barbara Bel Geddes est très astucieux puisqu'il permet de permet de souffler un peu entre les moments de tension et d'en apprendre plus sur la personnalité de Stewart. Bonne musique (Bernard Herrmann). Un excellent film (mais de la à dire comme le font certains qu'il serait le meilleur de tous, faut peut-être pas exagérer non plus
A pied à cheval et en spoutnik
Un film de Jean Dreville (1958) avec Noël Noël, Dary Cawl, Francis Blanche… Le film est en deux parties la première qui se passe en France dans laquelle Darry Cawl domine nettement la distribution sans trop se forcer et la seconde qui se passe en URSS et dans l'espace où le réalisateur s'amuse avec les effets spéciaux d'apesanteur. Noël Noël est plutôt bon, mais mettre le nom de Francis Blanche en tête d'affiche est une escroquerie tellement on le voit peu (quant au chien qui interprète le rôle de Friquet, on ne saura jamais qui il était !). C'est un film souriant, qui nous fait passer un bon petit moment pourvu qu'on aime le burlesque et le grand n'importe quoi, mais qui n'évite pas les lourdeurs et les gags ratés (les emprunts russes).
Le pigeon
Un film de Mario Monicelli (1958) avec Vittorio Gassman, Marcello Mastroianni, Toto, Claudia Cardinale.Une superbe galerie de minables, tous bien campés, hâbleurs et bras cassés mais qui finissent par nous attendrir (à l'exception du "sicilien", toutefois"). Considéré comme la comédie fondatrice du comique à l'italienne, ce film sans aucun temps mort est à redécouvrir d'urgence. Il est sans doute là le vrai génie du cinéma italien, inutile d'aller le chercher chez Antonioni.
J'enterre les vivants
Un film d'Albert Band (1958) avec Richard Boone. L'intérêt de ce film repose sur son idée de départ qui est originale et intéressante. Hélas, le film accumule les casseroles, Richard Boone en plus d'afficher un faciès inquiétant est mauvais, le rôle de sa fiancée (parce que en plus Boone à une fiancée !) n'est pas clair (mais elle est mignonne), ça se traîne, et plus on avance plus c'est n'importe quoi, quant au dénouement, on y comprend strictement rien du tout.
Traquenard
Un film de Nicholas Ray (1958) avec Cyd Charisse et Robert Taylor. Il y a des films dont on aurait aimé ne dire que du bien mais c'est impossible. Trop de défauts plombent ce film : Des scènes s'ouvrent sans qu'elles ne participent à l'intrigue (le suicide de la colocataire, les menaces de l'ex de Taylor), des invraisemblances (Taylor qui sort indemne d'une mitraillade, Charisse qui ne bénéficie d'aucune protection dans le train !) des incompréhensions (le juré soudoyé) et surtout une scène finale complètement ratée (le coup de la montre est déjà limite, mais la fusillade en aveugle d'où le couple Charisse-Taylor sort sans une égratignure, faut pas pousser quand même !) Visuellement le film est superbe et si la prestation très froide de Taylor peut parfois agacer, reste que Cyd Charisse n'a jamais sans doute été aussi belle et qu'elle crève vraiment l'écran.
La soif du mal
Un film d'Orson Welles (1958) avec Orson Welles, Charlton Heston, Janet Leigh… Une leçon de cinéma. Au 19ème siècle en Italie les compositeurs d'Opéra transcendaient des histoires souvent de peu d'intérêt pour en faire des chefs d'œuvres. Orson Welles à partir d'un scénario, certes intéressant, mais n'ayant rien d'exceptionnel réussit à en faire un monument de l'histoire du cinéma. Comme à l'Opéra où l'ouverture se doit d'être brillante, on a droit dès le démarrage à une séquence de folie qui nous scotche dans notre fauteuil. Les mouvements de caméra, les éclairages, les cadrages ne sont jamais gratuits mais au service de la progression dramatique du film. La direction d'acteur est remarquable, dominé évidement par Welles lui-même, mais Charlton Heston n'a peut-être jamais été aussi bon, quant à Janet Leigh… (et oui Welles aimait aussi les belles femmes et il la dirige superbement) Signalons aussi la présence de Marlene Dietrich et de Zsa Zsa Gabor en guest star. Quant à la fin, magnifiquement filmée utilisant tout l'espace et pataugeant dans l'eau boueuse, elle laisse une impression amère, happy end, certes, mais uniquement pour Heston et Leigh… Welles n'était pas naïf au point de nous faire croire que la corruption s'arrêterait avec le mot fin… PS : Et quand je pense qu'il y en a qui préfère Brice de Nice…
Comme un torrent
Un film de Vincente Minnelli (1958) avec Frank Sinatra, Dean Martin, Shirley McLaine, Arthur Kennedy. Une direction d'acteurs sans fautes, (on oublie souvent le rôle magistral de Martha Hyer), une réalisation efficace (l'avant dernière scène dans la fête foraine est assez fabuleuse) Là où ça va beaucoup moins bien, c'est au niveau du scénario, très faible et non maîtrisé, qu'est-ce qu'on a voulu nous montrer, que la vie de province aux Etats-Unis c'est pas la joie ? Tu parles d'un sujet (par ailleurs plutôt bien traité dans "Les plaisirs de l'enfer" de Mark Robson) . Si tout gravite autour du personnage de Sinatra, le reste va dans tous les sens sans jamais aboutir, et certaines situations manquent de crédibilité. Et puis il y a ce côté moral qui est traité de façon agaçante, Sinatra jouant les gros redresseurs de tort avec sa nièce qu'il ne connait à peine, c'est tout simplement ridicule, et quand il va chez son frère lui reprocher son adultère c'est n'importe quoi. Trop de questions restent sans réponses : (le changement d'attitude de la femme de Kennedy au début, l'évolution de la santé de Martin…). Le personnage de Shirley McLaine (très bien interprétée) avait-il besoin d'être à ce point caricatural (comme si une fille de mœurs légères se devait d'être forcément idiote ?). Les rapports entre Sinatra et Martha Hyer sont en revanche plutôt bien vus. On ne le dira jamais assez un scénario médiocre ou moyen ne peut aboutir à un bon film quel que soit la savoir faire des acteurs et du réalisateur.
L'homme de l'Ouest
Un film d'Anthony Mann (1958) avec Gary Cooper et Julie London. Ce western atypique n'a (presque) pas vieilli. Belle histoire d'un ancien bandit rangé (il a même au début peur de la locomotive) incarné par un Gary Cooper avare de moyens (comme d'habitude) qui rattrapé par son passé doit s'efforcer de s'en sortir. L'un des plus beau westerns de l'histoire du cinéma ! Et puis Jilie Lobndon quand même...
Les Mistons
Un court métrage de 15 minutes de François Truffaut (1958) avec Gérard Blain et Bernadette Lafont. C'est mignon, c'est bien fait, c'est pas con, les images sont très belles et la poitrine de Bernadette Lafont impressionnante.
A la bonne Tambouille
Un court métrage de 15 minutes de Raymond Dastra (1958) Un quart d'heure au restaurant, c'est assez lourd mais l'arrivé d'une sémillante jeune femme, puis d'un braqueur vont nous sortir de l'ennui d'autant que le maitre d'hôtel se prenant pour un discobole fera basculer le film dans le burlesque. Ah, oui il y a aussi un sourdingue !
Teenage Caveman
Un film de Roger Corman (1958) avec Robert Vaughn. On est pas loin du nanar. Pourtant la réalisation est correcte dans les limites des moyens dont disposait le réalisateur, si certains aspects du scénario prêtent à sourire, le film se permet le culot de poser quelques questions essentielles sur la foi : Qui a décrété la "loi" , Et pourquoi ne faut-il pas la transgresser ?, Où mène le fanatisme religieux ? : Rien que ça pour une série B c'est pas si mal. Évidemment Robert Vaughn a l'air un peu niais, il est quand même plus malin que tout le monde et invente l'arc et les flèches en regardant les branches basses des arbres se plier, mais n'a pas inventé le rasoir, il n'a pas de poils au menton. Le twist final est pas mal du tout. Une curiosité (et puis Darah Marshall est très jolie)
Le Cauchemar de Dracula
Un film de Terence Fisher (1958) avec Peter Cushing et Christopher Lee, Melissa Stribling, Michael Gough. Le scénario de Jimmy Sangster s'écarte légèrement du roman de Bram Stoker pour en codifier le genre. C'est une série B mais elle est brillante, avec une belle utilisation des couleurs, le rôle à la fois discret et très efficace de Christopher Lee, un Peter Cushing impeccable des personnages féminins fort accortes, et une musique bien dans le ton. On ne s'ennuie pas une seconde, mieux : on se régale !
Les aventuriers du Mekong
Un film de Jean Bastia (1958). On pouvait s'attendre au pire, mais finalement ce n'est pas si mal que ça, la photo est très jolie, Dominique Wilms est bien mignonne. Evidemment Jean Gaven n'a rien d'un jeune premier mais malgré l'absence de véritable surprise, c'est assez prenant et ça se laisse regarde volontiers si on est pas trop exigeant.
Le sicilien
Un film de Pierre Chevalier (1958) avec Fernand Raynaud, Pascale Roberts. Une relative bonne surprise parce que le scénario est habile, basé sur le thème classique sur l'inversion des rôles, le film change de direction à mi-percours pour plonger dans l'absurde (la longue scène de restaurant avec Presboist ou le final complétement déjanté). Fernand Raynaud fait du Fernand Raynaud mais c'est ce qu'il sait faire le mieux, en revanche on pouvait attendre mieux de Raymond Devos qui signe là son second long métrage, Jean-Roger Caussimon est en petite forme, quant à Pascale Roberts, elle est sublimement mise ne valeur et illumine le film. A noter aussi une excellente Judith Magre dans un bon mini rôle de femme de malfrat. Et beaucoup de sympathiques seconds rôles (Amato, Bozuffi, Descahmps). Rien de transcendant mais se regarde sans déplaisir.
La bonne tisane
Un film de Hervé Bromberger (1958) avec Bernard Blier, Estella Blain, Madeleine Robinson et Raymond Pellegrin. Ça aurait pu être très bien parce que ça commence très fort avec des répliques particulièrement cinglantes, et puis il y a l'interprétation, Robinson est étonnante dans ce rôle, Blier fabuleux comme toujours et si Estella Blain joue moyen, son charme est envoûtant, d'autant qu'elle est remarquablement photographiée. Le souci c'est que le film manque cruellement de punch et est desservi par un scénario chaotique et rempli de ficelles assez dure à avaler dont le pompon est la relation entre Blain et Pellegrin. Ce regarde néanmoins sans déplaisir avec une très jolie dernière scène d'action.
Un drôle de dimanche
Un film de Mac Allegret (1958) avec Bourvil, Danielle Darrieux, Arletty, Jean-Paul Belmondo, Roger Hanin. La direction d'acteurs est plutôt bonne, disons que les acteurs font très bien ce qu'on leur demande de faire et que si on trouve que ce qu'on leur demande est absurde et bien ce n'est pas de leur faute. Non si le film n'est pas bon c'est le que le scénario ne l'est pas et que la réalisation ne peut le sauver. Si le film était resté dans le ton de la comédie, tout ce qui est absurde n'aurait strictement aucune importance, sauf qu'ici on veut se la jouer dramatique et que ça ne fonctionne pas, les ingrédients étant du niveau d'un mauvais roman de la collection Arlequin avec tout le pénible blabla sur l'amour éternel. A noter pour les curieux les mini apparitions de Jean Lefebvre et de de Jean Carmet. Inintéressant mais peut se regarder pour les acteurs.
L'auberge du sixième bonheur
Un film de Mark Robson (1958). Un interminable mélodrame hollywoodien formaté pour émouvoir les chaumières. Scènes absurdes, mievreries et prêchi-prêcha (Bergman campe un personnage complétement improbable qui prêche la bonne parole en mangeant de la soupe ou qui calme toute seule une révolte de prisonniers ) s'enchaînent pendant 90 minutes avant de passer à la seconde partie, une longue marche sans grande surprise à travers la Chine. La réalisation est correcte mais manque de dynamisme, Bergman surjoue (elle adore pleurnicher), Robert Donat fait le mariole mais n'amuse personne, et Curd Jurgens est aussi expressif qu'une porte vitrée. Bref c'est pas terrible et le côté "religieux" aggrave encore les choses.
En cas de malheur
Un film de Claude Autant-Lara (1958) avec Jean Gabin, Brigitte Bardot, Edwige Feuillère. Excellent et d'une grande richesse thématique. Bardot incarne une jeune femme qui se fiche complétement des codes sociaux en matière de sexe et qui a un cœur "gros comme ça". Elle joue un personnage à la fois nunuche, complexe et sincère. Gabin est excellent dans le rôle d'amant accro mais lucide. Edwige Feuillère est sobre mais bien, et on remarquera le rôle un peu déjanté de Madeleine Barbulée, interprétant Bordenave la secrétaire de Gabin. Certaines scènes sont mémorables, celle ou Brigitte se ballade les fesses à l'air évidemment, mais aussi ce simple plan ou Janine, la bonne de Brigitte retire ses chaussures annonçant ainsi le déclanchement d'une partie à trois qu'on nous laisse deviner.
Le désordre et la nuit
Un film de Gilles Grangier (1958) avec Jean Gabin, Daniele Darrieux, Nadja Tiller. Encore une belle réussite de Grangier, toujours à l'aise quand il décrit des ambiances qu'il connait et sachant les rendre vraies grâce à un soucis du détail et un attachement aux personnages secondaires. Si l'intrigue policière paraît faible, c'est que le sujet su film est ailleurs et notamment dans l'interaction entre les personnages principalement entre un Gabin incarnant un flic au comportement atypique et la très piquante Nadja Tiller, mais aussi entre Darrieux et son mari. Tout cela est assez fort si on veut bien se donner la peine de ne pas réduire le film à un simple polar.
Le gorille vous salue bien
Un film de Bernard Borderie (1958) avec Lino Ventura, Charles Vanel, Pierre Dux. Jean-Pierre Mocky… Comme dans beaucoup de petits films d'espionnage, le scénario devient vite peu compréhensible, ce qui aurait pu passer si au moins l'intrigue avait été passionnante, ce n'est hélas jamais le cas, il n'y a aucune tension, aucun suspense, Ventura se prend pour Hulk, soulève des canapés, des voitures, assomme deux types à la fois avec ses coudes, bref, c'est un gorille, heureusement qu'il n'a pas continué dans cette voie…. Mais bon, ça se regarde.
Fusée pour la lune
Un film de Richard E. Cunha (1958). Cunha invente un nouveau genre, le péplum lunaire, ça commence avec une intrigue à la n'importe quoi et nous voici sur la lune, où l'on prend n'importe quel décor rocheux pour la figurer (et tant pis s'il reste un peu de broussaille) On a droit à des hommes de pierres à côté desquels Hulk est un modèle de distinction et d'élégance, puis on arrive chez ces dames de la lune et là le film à défaut de devenir subtil devient assez croquignolet à regarder car figurez-vous que le directeur de casting a engagé pour cette partie rien que des finalistes de concours de beauté américaines et européennes.. De la série B nimportnawak mais nettement assurée.
Hidéous sun demon
Un film de Robert Clarke (1958). Evidemment la reptilisation du héros est un poil ridicule, mais on aurait tort de ne voir que ça, Clarke met en scène un homme, bien loin des personnages monolithiques dont nous abreuvent ce genre de production, non c'est un homme qui souffre, qui tente de profiter de la vie malgré sa maladie (les scènes avec la très belle Nan Peterson sont vraiment très réussies). Le film sait créer de la tension comme dans la scène avec la petite Suzy, quant à la fin, elle est attendue, mais elle a de l'allure !
Maxime
Un film d'Henri Verneuil (1958) avec Michelle Morgan, Charles Boyer, Felix Marten, Arletty. Curieux comme l'opinion sur un film peut évoluer au fur et à mesure de son déroulé. Au début ça semble pas trop mal, à la moitié du film c'est ni bien ni mal, c'est donc moyen et la dernière demi-heure carrément mauvaise et ennuyeuse emporte le film sous la moyenne. Il faut dire que si la mise en image est assez jolie et la musique de Van Parys agréable, le scénario n'a rien de palpitant. Les dialogues et les attitudes souffrent d'un style ampoulé, Boyer et Morgan ne sont pas trop convaincants, Marten et Arletty font ce qu'ils peuvent, le rôle le mieux joué restant sans doute, celui, pourtant mineur interprété par la jolie Micheline Luccioni. A oublier.
Bonjour tristesse
Un film d'Otto Preminger (1958) avec Jean Seberg, David Niven, Deborah Kerr, Mylene Demongeot. Vu par hasard (mais aussi parce que c'était Preminger) et n'en attendant pas grand-chose, j'en suis sorti ébloui. Voyons d'abord la forme, ajustée au cordeau, les couleurs sont magnifiques, aucun plan n'est inutile, aucun plan ne dure plus que ce qu'il faut, et puis cette façon de filmer, la scène du bal est une véritable leçon de cinéma, on en sort étourdie. Un peu d'humour (les domestiques interchangeables) vient nous préciser qu'on n'est pas dans une tragédie (où l'on subit les événements) mais dans la vraie vie ou chacun tente de trouver sa place… à sa façon. Les acteurs sont magistralement dirigés, Seberg bien sûr qui crève l'écran, Niven en plein dans son rôle et Demongeot étonnante de talent. Le rôle de Kerr est sans doute le plus difficile (et si on veut chipoter on peut toujours dire qu'il aurait pu être plus approfondi) mais elle s'en sort formidablement. Quant au fond, ben non ce n'est pas une histoire de pauvre petite fille riche ou de mauvaise éducation, ça vole bien plus haut que ça puisqu'il s'agit d'une variation du complexe d'Œdipe (Jung parle dans ce cas de complexe d'Electre). On remarquera que ni Sagan, ni Preminger ne juge quoi que ce soit… Si l'inconscient a sa part de responsabilité dans le jeu de Seberg, le remord, lui sera bien conscient… sa conscience se chargeant de la tourmenter à jamais en l'enfermant dans "un mur invisible de souvenirs"… Ou quand l'existentialisme rencontre Freud. Chef d'œuvre
Le tueur au visage d'ange
Un film de Gordon Douglas (1958). Western atypique (en fait film noir transposé dans l'Ouest) bâti comme un thriller avec son lot de rebondissements et de violence, il nous offre l'une des tronches de méchant les plus réussies du genre (Robert Evans). C'est très bien joué, angoissant à souhait et aussi parfaitement réalisé et photographié avec une utilisation parfois géniale de la lumière et des mouvements de caméra. Une belle réussite.
Le trésor du pendu
Un film de John Sturges (1958) avec Richard Widmark et Robert Taylor. Ben non, ce n'est pas un grand western, tout cela est trop linéaire et sans réelles surprises, c'est lisse, c'est prévisible et en plus c'est mou. La fin n'a aucun sens, Taylor qui a Widmark à sa merci ne trouvant rien d'autre à faire que de lui donner sa chance… tout ça pour mettre en scène le duel final qui n'a d'ailleurs rien de terrible. Les deux acteurs se débrouillent pas trop mal mais sont en deçà de ce qu'ils peuvent faire. Sinon il y a de belles images, on se console comme on peut
L'aventurier du Texas
Un film de Budd Boetticher (1958) avec Randolph Scott. Un western de série B peu inspiré, et peu passionnant à l'action chaotique et parfois peu logique (bravo aux héros qui ne savent même pas ligoter les méchants). Randolph Scott n'y est pas très bon, A remarquer le rôle amusant de Barry Kelley, à la fois patron de l'hôtel et idiot du village, quant aux femmes elles ont dû raté le bus pour participer au tournage et on les attend encore…
Rafles sur la ville
Un film de Pierre Chenal (1958) avec Charles Vanel, Michel Piccoli, Mouloudji. Il est de bon ton de faire la fine bouche sur la seconde carrière de Pierre Chenal, auteur de petits bijoux avant-guerre quand il adaptait Pirandello ou Dostoïevski. Ici c'est Auguste Le Breton, qui n'est pas au même niveau mais est loin d'être manchot. Sur une trame classique, le film nous trace un bon portrait d'un flic complexe et manipulateur incarné par Piccoli, Vanel est impérial et la distribution féminine est savoureuse dans cet affrontement entre voyous et policiers où l'on s'aperçoit que ce sont ces dames qui souvent mènent la barque et parfois de façon fatale. On regrettera quelques seconds rôles qui peinent à être à la hauteur (le commissaire principal notamment, mais aussi le jeune inspecteur) C'est aussi un film d'ambiance et un soin particulier a été donné aux décors. Le commissariat est une vraie ruche (on a droit en prime à quelques mini sketches savoureux), et les rues de Pigalle sont superbement illustrées. Un bon polar que l'on déguste, sans ennui, sans mièvrerie, sans concession, parfaitement réalisé, très noir, un peu trop court, peut-être. On en redemande
En légitime défense
Un film d'André Berthomieu (1958) avec Bernard Blier, Pierre Mondy, Philippe Nicaud, Maria Mauban, Robert Dalban, Jean Lefebvre : Berthomieu a raté pas mal de films, mais celui-ci est réussi, il le doit d'une part aux dialogues de Frédéric Dard, justes et percutants (la scène de tribunal est très réussie) et à sa galerie d'excellents acteurs, Blier est parfait, Mondy étonnant en petite frappe, Lefebvre bien dans son rôle et la douce et belle Maria Mauban nous enchante. En revanche Philippe Nicaud paraît bien fade. A signaler le petit rôle de Rosy Varte qui se présente au juge comme Marguerite Clitopoulos ! L'histoire est simple mais intéressante, on passe un très bon moment, une très bonne série B
Sacrée jeunesse
Un film d'André Berthomieu (1958) avec Micheline Dax. Une comédie bourgeoise en quasi huis clos, c'est tiré d'une pièce de théâtre et Berthomieu ne fait pas grand-chose pour rendre l'objet cinématographique, on a même droit aux portes qui s'ouvrent et qui se ferment et aux entrée/sorties intempestives, même que ça n'arrête pas. On déplorera aussi, quelques séquences teen-age assez bêtes et la présence d'un curé bien dans les clous. Eh bien malgré ça, on passe un bon moment, essentiellement grâce aux acteurs : André Luguet y est très bon, Micheline Dax en fait un peu trop mais c'est un plaisir de la voir. Noël Roquevert, Jacques Morel et Gisele Grandpré font bien le boulot et Misha Auer est toujours aussi allumé, mais j'ai moins aimé Gaby Morlaix. Tout cela se déguste pendant 80 minutes avant que la morale bourgeoise se rapplique avec ses gros sabots. A voir.
La ronde du crime
Un film de Don Siegel (1958) avec Eli Wallach. Disons le d'emblé si on regarde le film en tant qu'enquête policière, c'est très mauvais, puisque le film laisse tomber les inspecteurs au bout de 20 minutes, pour ne les retrouver par miracle qu'en fin de film sans qu'on sache comment ils en sont arrivés là ! Et puis c'est quoi ce cirque, le mode opératoire de la "livraison" ouvrant le film n'a rien à voir avec ce qu'on va voir après, à ce point qu'on se demande si les deux affaires sont liés : En revanche si on regarde le film sous l'aspect film noir, alors là on est servi avec un portrait de tueur psychopathe imprévisible incarné de façon fabuleuse par Eli Wallach. Son compère n'est pas triste non plus dans le genre frapadingue, maniacodépressif et misogyne convaincu.. La réalisation est très nerveuse et très mobile, certaines scènes sont anthologiques notamment : la confrontation entre Wallach et le boss et sa conclusion dramatique. Bref on passe un bon moment malgré l'aspect polar traité par-dessus la jambe
La fureur des hommes
Un film d'Henry Hathaway (1958). Je n'ai pas du voir le même film que ceux qui le portent aux nues. Si Hathaway montre, si l'on en doutait, qu'il sait filmer à merveille certaines scènes d'actions, comme ce début flamboyant, ou l'attaque des indiens, c'est au niveau du scénario que ça ne va pas du tout, le récit étant truffé d'une collection incroyable de comportements abracadabrants qui défient toute logique. Ajoutons certains personnages ratés, comme Diane Varsi, insupportable et Chill Wiils très mauvais et des scènes intimistes trop longues et parfumées à la guimauve, et nous avons là un bien médiocre western.
Cow-boy
Un film de Delmer Daves (1958) avec Glenn Ford et Jack Lemmon. Comment avec toutes cette poussière les cow-boys se débrouillent-ils pour être toujours aussi propres ? Il n'y a ni enjeu ni méchant et ça commence de façon très poussive, la partie centrale est la plus intéressante mais l'évolution psychologique des deux personnages apparait complètement artificielle. et Glenn Ford à l'air de se demander ce qu'il fait là . En fait, ça ne passionne pas et les dialogues sont pauvres. Reste que c'est remarquablement filmé, que l'image est splendide et que le film bénéficie de deux scènes fortes, le crotale et le jeu du taureau, mais globalement ça reste un produit très moyen. PS : le film contient en filigrane une sorte de critique du mariage, chose assez rare pour être soulignée.
La Journée des violents
Un film de Harry Keller (1958) avec Fred MacMurray. Une excellente série B, sans temps morts bénéficiant d'un scénario assez simple mais efficace. MacMurray nous fait un sans-faute, le méchant est très réussi (et très méchant) en la personne de Robert Middleton, la tension est permanente, On pourra néanmoins regretter le rôle un peu simplet joué par Marie Windsor ainsi qu'un shérif un peu frêle, même si cette particularité colle avec le scénario, quant à Lee Van Cleef, il est bien là, mais son petit rôle ne le met pas en valeur. Sinon c'est vraiment très bon !
Sierra Baron
Un western de James B. Clark. (1958) Un western sans vedette réalisé à la paresseuse même s'il y a quelques belles chevauchées. L'histoire est primaire à souhait et dégouline de bons sentiments, le gentil est trop gentil et nous expose une incroyable panoplies de costumes mexicains de toutes les couleurs et impeccablement repassés et anti-poussière, les facilités de scénario abondent. Il a une nana qui se ballade toute seule dans le désert sans qu'on comprenne bien pourquoi, Bref c'est pas terrible, même si Rita Gam est bien jolie.
War of the satellites
Un film de Roger Corman (1958) avec Dick Miller et Susan Cabot. Si on fait fi des absurdités scientifiques, cette série Z de 66 minutes reste tout à fait regardable. Les effets spéciaux, on devrait dire les maquettes, ne sont pas si moches que ça, la photographie est excellente, la musique aussi, quant aux acteurs, ils font le boulot, on a quand même Dick Miller et Susan Cabot ! Alors évidemment l'intrigue est un peu neuneu et dénuée de suspense, mais elle se suit. On peut aussi voir le film avec un filtre rétro commen quand on feuillette un vieux fanzine de la collection Artima
Les Travaux d'Hercule
Un film de Pietro Francisci (1958) avec Steve Reeves, Sylva Koscina; Gianna Maria Canale, On va sauver la photographie de Mario Bava, les jolies frimousses de Sylva Koscina et de Gianna Maria Canale et part ça, c'est à peu près tout, aucun enjeu, aucun suspense, une histoire qui mélange un tas de choses avec un profusion de personnages, Steve Reeves qui n'a que sa gonflette à nous offrir, c'est naïf, primaire et sans aucune subtilité, limite ridicule. Pas grand-chose à se raccrocher, même pas la danse des amazones où ces dames sont toutes affublées… de culottes "Petit Bateau" !
Les mangeurs de cerveaux
Un film de Bruno VeSota (1958). De qui se moque-t-on ? Manifestement il s'agit d'un film charcuté au montage puisqu'il ne reste que 61 minutes du métrage initial Le souci c'est non seulement c'est peu intéressant mais que ça devient incompréhensible. La continuité narrative n'existe pas, je veux bien qu'on fasse des ellipses, mais là ce sont des trous noirs ! On entre pas dans le cône, mais on y entre quand même, le cône est indestructible mais on le détruit quand même, D’où sort le vieux barbu ? Si vous avez les réponses, dites-le-moi, parce que le film ne les donne pas. Au fait l'affiche est très belle !
La vie à deux
Un film de Clément Duhour (1958) avec Pierre Brasseur, Louis de Funès, Jacques Jouanneau, Jean Tissier, Jean Richard, Jean Marais, Lilli Palmer, Gérard Philipe, Jacques Morel, Danielle Darrieux, Robert Lamoureux, Pierre Mondy, Sophie Desmarets, Fernandel, Edwige Feuillère. L'ombre de Sacha Guitry plane sur ce film qui est un hommage particulièrement réussi à son œuvre. C'est un film à sketches et on pourra toujours dire que chacun vient faire son numéro, mais nous avons là une direction d'acteurs parfaite y compris là où ce n'était pas évident, Ainsi Fernandel ne cabotine-il pas, De Funes fait juste ce qu'il faut et Jean Richard étonne dans ce registre. Il faudrait citer tout le monde, Gérard Philipe tout en sobriété, Robert Lamoureux impayable et les femmes : Danielle Darrieux impériale, Lilli Palmer éblouissante. Le film est intelligent, humain et d'une amoralité plaisante. Un régal de bons mots et de d'élégance. Un chef d'œuvre !
La momie aztèque contre le robot
Un film mexicain de Rafael Portillo (1958) Un poil moins mauvais que l'opus précédent, ça reste néanmoins très mauvais, Près de la moitié du film est constitué de flashback provenant des épisodes précédents ! Le catcheur superhéros s'est calmé mais voilà qu'on a un robot en fer blanc, c'est le dernier opus de la série, on a donc échappé à "La momie Aztèque contre Dracula !"
Cette nuit-là
Un film de Maurice Cazeneuve (1958) avec Mylène Demongeot, Maurice Ronet, Jean Servais. Des acteurs excellents et une Mylène rayonnante de beauté, une photo plutôt réussi, mais ça ne suffit pas, car comme disait Clouzot, pour faire un film il faut d'abord une bonne histoire et celle-ci n'est pas bonne, gâchée par un imbroglio policier complètement tordu. Et puis le dialoguiste oublie régulièrement qu'on ne parle pas toujours le français de la même façon qu'on l'écrit. Et comme si ça ne suffisait pas la dernière scène est un ratage dans les grande largeurs.
La dame en noir
Un film de Arne Mattsson (1958) .Devant la confusion du scénario qui ne démarre vraiment qu'au bout d'une heure, je me suis d'abord dit que celui-ci avait peut-être été maltraité par la réalisation. Le final aurait tendance à démontrer le contraire, c'est bien le scénario qui ne tient pas la route, et de plus la réalisation n'est pas d'un grand secours. Pourtant le noir et blanc est joli et certaines prises de vue sont loin d'être nulles, il y a une bonne interprétation féminine, quelques personnages insolites, mais n'empêche que tout ça n'a rien bien passionnant.
Le temps des œufs durs
Un film de Norbert Carbonnaux (1958) avec Darry Cowl, Fernand Gravey, Carette, Béatrice Altabira… Ce film qui avait impressionné Jean-Luc Godard est une excellente surprise. On est tout d'abord déçu de ne pas entendre Darry Cawl faire son numéro habituel avant de s'apercevoir que le film fonctionne tout à fait autrement. Cawl interprète ici un personnage lunaire (parfois assez proche d'Harpo Marx) et poétique. Le scénario qui au passage constitue une charge contre les parvenus et les faux génies s'envole parfois dans des scènes d'un surréalisme étonnant (les clochards qui chantent "Petit Papa Noël", la scène de pose, le noyé à la piscine, le contrôle des faux billets au commissariat) voire dans le burlesque (l'improbable prison) et dans des plans étonnants (le caniveau, on l'on jette les coquilles d'œufs, les tableaux, et les bouquets de violettes). Un petite perle à redécouvrir d'urgence !
Le Mannequin en rouge (Mannekäng i rött)
Un film suédois de Arne Mattsson (1958) Quelle élégance dans la réalisation ! Une caméra qui voltige sans esbrouffe, des décors de folie, des costumes fabuleux (normal vue le milieu où se passe l'intrigue) une distribution féminine superbe (la courte participation de Gio Pétré est extraordinaire, mais Annalisa Ericson et Anita Bjork se débrouillent admirablement, une narration nerveuse sans temps morts et pleine de charme ! Oui, mais cela n'empêche pas le scénario d'être incompréhensible et de se conclure de façon grotesque. On ne dira jamais assez, il n'est pas de bon film sans bon scénario.
She Gods of Shark Reef
Un film de Roger Corman (1958) Rien ne va dans cette production qui ne dure (heureusement) que 62 minutes. Histoire sans aucun intérêt, requin d'archives, kékés de la plage en guise de figurants masculin, (je n'ose employer le mot acteur) reine de l'ile ressemblant à une Madame Michu, bref c'est un désastre que même le sourire de Lisa Montell ne peut sauver..
Le bal des maudits
Un film de Edward Dmytryk (1958) avec Marlon Brando, Montgomery Clift, Dean Martin, Hope Lange, May Britt, Maximilian Schell, Dora Doll, Lee Van Cleef. Succès public et critique à sa sortie, il convient sans doute de relativiser aujourd'hui les choses. Non, même en trois heures on ne saurait résumer ainsi la tragédie humaine que fut la seconde guerre mondiale et de plus avec un double point de vue. C'est d'ailleurs à ce sujet qu'il y a problème : Le point de vue allemand bénéficie de la prestation époustouflante de Marlon Brando dont le personnage est écrit avec beaucoup d'intelligence sans aucun manichéisme. On peut même dire que Brando assoit le film ! C'est à lui que l'on pense quand on se remémore le film, uniquement à lui. L'aspect américain en comparaison parait être traité un peu n'importe comment. Certes on peut en louer l'antimilitarisme sauf qu'ici c'est hors sujet comme le sont les stupides combats de boxe de l'ami Clift et sa vie sentimentale en mode speed. Quant à Dean Martin, on l'a connu meilleur. Au titre des curiosités on remarquera la présence de Dora Doll et de Lee Van Cleef.
Jambes d'or
Un film de Turi Vasile (1958) avec Toto. Arrivé à la moitié du film je me suis demandé ce qu’il y avait d’intéressant ou d’amusant dans cette chose que je n’ose même pas appeler un film. L’histoire n’a aucun intérêt, c’est très mal raconté, Toto fait son numéro mais échoue lamentablement et en plus il faut se farcir toute une bande de prétendus acteurs qui confondent jeu d’acteur et cours de récré… et le pire il se mettent parfois à chanter… Au secours !
L'attaque des crabes géants
Un film de Roger Corman (1957). Un survival SF de série Z complètement fauché. Les hommes sont toujours rasés de près et impeccablement coiffés malgré la panique ambiante et les effets spéciaux sont risibles. Malgré l'absence de véritable tension ce petit film de 60 minutes recèle deux ou trois bonnes choses, une idée de base qui en vaut bien d'autres, des belles séances sous-marines et les tenus sexy de Paméla Duncan. C'est toujours ça !
Viking Women and the Sea Serpent
Un film de Roger Corman (1957) Honnête film d'aventures assez fauché et avec pas mal de poncifs, le point fort étant les demoiselles vikings qui sont absolument charmantes et sexys, le point faible étant la présence d'un exécrable aryen sautillant.
Les girls
Une comédie musicale de George Cukor (1957) avec Gene Kelly. Le scénario est complexe à ce point qu'on a du mal à s'y retrouver, jusqu'au moment où on se rend compte qu'il, est justement impossible de s'y retrouver puisque tout ce qui nous est raconté est basé sur le mensonge (y compris pour que la "morale" soit sauve). Les trois actrices sont merveilleuses, Kay Kendall surclassant néanmoins le lot grâce son extravagance et son charme. Gene Kelly très à l'aise. Les numéros musicaux auraient gagnés à être plus nombreux mais ceux qui nous sont offerts sont excellents, même si en la matière nous sommes loin des sommets du genre. Quant à la musique c'est du Cole Porter qui lui aussi a fait mieux, mais Cole Porter c'est toujours bon.
Mademoiselle Strip-Tease
Un film de Pierre Foucaud (1957). On se demande ce qu'on doit retenir de ce film qui n'est qu'un prétexte pour nous montrer des numéros de strip-tease., le souci c'est que le scénario est d'une rare imbécillité, la réalisation plate, le montage approximatif et les acteurs masculins (dont Philippe Nicaud) exécrables. Reste le charme de ces demoiselles, Dora Doll, la sculpturale Vera Valmont et Agnès Laurent qui joue la nunuche de service mais qui nous gratifie d'un strip-tease onirique pas mal du tout. Les autres strip-teases n'ont rien d'exceptionnels mais ne sont pas désagréables (notamment l'oriental avec Monique Vita). Quelques bonus : la tante complètement déjantée (interprétée par Simone Paris qui fut la maîtresse de Sacha Guitry), Dufliho en peintre fumiste, Moustache en pleine forme et une scène de salle de garde plutôt olé-olé. Ça peut aussi se regarder comme un "document d'époque" ou comme une publicité pour les automobiles Iseta (baptisées "pot de yaourt"). Juste dans la moyenne (mais de justesse)
La belle de Moscou
Un film de Rouben Mamoulian (1957) avec Fred Astaire et Cyd Charisse. Quelle idée d'aller faire un remake du chef d'œuvre d'Ernst Lubitsch avec un Fred Astaire, on ne peut plus ringard ! Là ou chez Lubitch tout était en finesse, on tombe ici souvent dans la lourdeur. Cole Porter, musicien génial est ici en petite forme et la chorégraphie est moyenne. Reste Cyd Charise, éblouissante de grâce et de beauté, Janis Paige complètement déjantée et Peter Lorre assez rigolo.
Ariane
Un film de Billy Wilder (1957) avec Gary Cooper, Audrey Hepburn et Maurice Chevalier. Le danger du scénario était que ça tourne à l'eau de rose façon roman de la collection Arlequin . Wilder n'évite pas le piège et tombe les deux pieds dedans (le final est de ce point de vue insupportable). Le second boulet du film est le rôle Maurice Chevalier (le rôle est mauvais, l'acteur exécrable). Il reste quoi ? Le minois d'Audrey Hepbrun pour les amateurs, la classe de Gary Cooper et puis c'est quand même une histoire d'amour entre un homme et une femme ayant 30 ans d'écart, c'est politiquement incorrect et ça fait râler les grincheux… A noter que le titre américain se traduit par "L'amour l'après-midi", pour une fois qu'ils étaient plus explicite que nous… Ce film est une déception et la preuve que même les plus grands peuvent se planter !
Frankenstein s'est échappé
Un film de Terence Fisher (1957) avec Peter Cushing et Christopher Lee et Hazel Court. Dans ce film , contrairement au film de James Whale, on n'éprouve aucune empathie pour la créature de Frankenstein, le scénario préférant s'attarder sur le personnage du Baron, illuminé cynique remarquablement interprété par Peter Cushning. En fait seules les femmes sont sympathique dans ce film… (Superbe Hazel Court). Nous avons là une série B de prestige très bien réalisé et au rythme soutenu
Les trois font la paire
Un film de Sacha Guitry (1957) avec Michel Simon, Sophie Desmarest (dans le rôle de Titine, une prostituée assez déjantée). Ça n'a rien d'un chef d'œuvre mais c'est correctement réalisé, ça retient l'attention et c'est quelque fois amusant. Les acteurs sont bien. Bref, à voir par curiosité... et puis Guitry ce n'est jamais mauvais !
Les sentiers de la gloire
Un film de Stanley Kubrick (1957) avec Kirk Douglas. Axiome 1 : Ce n'est pas parce qu'un film a été interdit pendant des années que c'est forcément un chef d'œuvre. Axiome 2 : Ce n'est pas parce que le propos d'un film est intéressant et fort qu'il devient un chef d'œuvre. Axiome 3 : Ce n'est pas parce que c'est du Kubrick que c'est obligatoirement un chef d'œuvre. Et cela étant posée on peut enfin poser l'axiome 4 : Ce n'est pas parce qu'un film n'est pas un chef d'œuvre qu'il est forcément mauvais. Mais voyons les choses objectivement : le film a des défauts, ils sont de quatre sortes : Les erreurs de contexte (on ne rend pas la justice en France comme aux Etats-Unis, les auteurs auraient pu se renseigner). L'absence de rigueur dans la psychologie des personnages (ainsi le général Mireau, qui se présente comme un humaniste devient un quasi criminel de guerre sur la simple promesse d'une promotion). Le côté excessivement théâtral des dialogues et des situations (qui vire même à l'absurde quand Douglas cite Samuel Johnson), et appelons les choses par leur nom : le ratage de certaines scènes, le cheminement du condamné à mort accompagné du prêtre vers le poteau d'exécution, ce n'est pas bon, quant à scène finale, ce n'est plus la guerre de 14-18, c'est bienvenue chez bisousnours. Voilà des propos fort sévères, mais le film se laisse néanmoins regarder, la progression dramatique tient à peu près la route, la scène de revue dans les tranchées est splendide, Kirk Douglas joue bien et le propos sous-jacent reste fort. On va dire que c'est une bonne série B, mais pas plus.
La polka des menottes
Un film de Raoul André (1957) Quel dommage que la direction d'acteurs soit si inégale, car comme toujours en pareil cas s'en sortent ceux qui n'ont pas vraiment besoin d'être dirigés (Claude Rich, Jean Lefebvre, Sacha Pitoeff, l'étonnante Suzet Maïs…) alors que les autres vont du fade (Pascale Audret) au mauvais (Versini). Sinon le scénario signé Raymond Caillava est très inventif et séduit par son côté complétement foutraque. On remarquera la musique délirante de Gérard Calvi, le générique amusant; les trop courtes apparitions surréalistes de Pierre Dac et Francis Blanche et le final de folie.
Le Triporteur
Un film de Jack Pinoteau (1957) avec Darry Cowl. Sympathique, c'est le mot qui vient d'abord à l'esprit. On est dans une sorte de burlesque, teinté de surréalisme et d'une certaine poésie. Evidemment le personnage de Darry Cowl est la pièce essentielle du film, les seconds rôles n'étant pas terribles (y compris Brialy) et même si Béatrice Altariba est charmante. La suite de saynètes que nous propose le film est très inégale mais on retiendra celle de la ferme et celle du bal.
Règlement de compte à OK Corral
Un film de John Sturges (1957) avec Kirk Douglas et Burt Lancaster. Si le film a pour atout deux énormes acteurs bien dans leurs rôles, le scénario déçoit réalisant l'exploit d'être à la fois complexe et simpliste. L'entrée en matière qui nous raconte l'amitié naissante entre Doc Hollyday et Wyatt Earp s'étire en longueur (plus de la moitié du film !). La personnalité des "méchants" n'intéresse pas le réalisateur (sauf pour Ringo, où on tombe dans la caricature, et le "grand gamin" où on tombe dans le ridicule). Les personnages féminins sont traités avec une telle misogynie que ça en devient gênant (pourtant Rhonda Fleming est bien mignonne), quant à la fusillade de fin, celle qui justifie le titre et l'histoire, elle est décevante, et même agaçante de par sa volonté de respecter tous les codes du genre. Finalement tout cela est assez moyen et la seule surprise du film c'est que Kirk Douglas ne meure pas à la fin
3 h 10 pour Yuma
Un film de Delmer Daves (1957) avec Glenn Ford. Un western psychologique remarquablement photographié et mis en scène et brillamment interprété par un Glenn Ford impérial en méchant et par Van Heflin dont la prestation est également remarquable. Comme Zinnemann en 1952 dans le train sifflera 3 fois, Daves montre un Ouest sans héros, des personnages bien plus complexes que ce qu'on voit d'habitude (du moins en ce qui concerne les principaux protagonistes) Quelques images remarquables comme la serveuse du saloon (Felicia Farr) regardant de ses yeux amoureux le bandit charmeur. On pourra regretter la scène avec les gosses assez énervante et sans doute plus grave un dénouement bâclé alors qu'il avait tout pour être sublime. Malgré ses quelques défauts, ça reste un grand western.
L'homme qui rétrécit
Un film de Jack Arnold (1957). C'est d'abord un fabuleux film d'aventure, complètement à contre-courant de ce qui se faisait à l'époque, puisque et c'est annoncé dès le départ, le pitch n'est pas "comment va-t-il s'en sortir ?" mais "voilà ce qui m'est arrivé !"). Dans la partie centrale Carey est passif, complètement dépendant de sa femme qui va jusqu'à l'installer dans une maison de poupée, il est diminué non seulement physiquement mais blessé dans sa condition d'homme un peu macho, ce qui le rend agressif, voire odieux. Dans la troisième partie plus basée sur l'action, il s'agit s'une lutte pour la survie mais sans espoir, sans happy-end possible. Les auteurs ont alors cru bons de terminer en philosophant lourdement façon bondieuseries, une maladresse fatale empêchant le film d'accéder au chef d'œuvre. Mais ne boudons pas notre plaisir, le spectacle est saisissant, le séjour dans la cave et vraiment très bien réalisé, quant à l'attaque du gros matou, elle fait partie de ces scènes qui resteront à jamais gravées dans la mémoire des cinéphiles.
Le château de l'araignée
Un film d'Akira Kurosawa avec Toshiro Mifune (1957) Macbeth transposé au Japon, pourquoi pas ? Réalisation impeccable, des plans magnifiques (ces longs travellings accompagnant les scènes de chevauchées). Le jeu quelque peu hystérique de Toshiro Mifune est compensé par celui extrêmement calme d'Isuzu Yamada. Il y a quelques longueurs qui auraient pu être évités (la scène des deux cavaliers dans le brouillard, ou la fin où Mifuné est visé par une centaine de flèches qui se plantent presque toutes à côté), sinon c'est très bon !
Embrasse-la pour moi
Un film de Stanley Donen (1957). Avec Cary Grant. Une suite d'insupportables et inintéressants et ennuyeux bavardages. Les acteurs sont agaçants et Cary Grant cabotine. Même Jane Mansfield n'arrive pas à réveiller notre intérêt. Poubelle.
Le rouge est mis
Un film de Gilles Grangier (1957) avec Jean Gabin.. On va dire que c'est un bon petit polar, sans beaucoup de suspense, mais où on ne s'ennuie pas une seconde. On regrettera quelques passages obscurs, voire faibles. Côté interprètes, La toute jeune Annie Girardot passe fort bien, ce qui n'est pas le cas de Lino Ventura (on a du mal à imaginer en le voyant qu'il deviendra le grand acteur que l'on sait !) confiné dans un improbable rôle d'agité écervelé. Quant à Gabin, on dira tout ce qu'on voudra, mais il n'a aucun mal à ressortir du lot, c'est un vrai plaisir de le voir jouer !
Les plaisir de l'enfer
Un film de Mark Robson (1957) avec Lana Turner. Un long "mélodrame américain où tout s'arrange à la fin" qui "passe" plutôt bien. L'intention était louable de nous montrer les travers et les secrets des habitants d'une petite ville de province. Le film n'y va d'ailleurs pas avec le dos de la cuillère et les allusions sexuelles (étonnantes pour l'époque) y vont bon train et sont souvent intelligente. Malgré tout le film pèche par quelques bizarreries, ainsi si le monde des adultes n'est pas très net, celui des jeunes serait "plus sain" (?) et surtout pour servir de contrepoint à tous les hypocrites de la ville on nous pond deux personnages qui eux sont garantie sans tache (le nouveau prof et le toubib, ben voyons !). Pas de longueurs, mais quelques scènes inutiles, une bonne réalisation et une bonne direction d'acteurs, une musique peu discrète (Waxman). Beaucoup de bonnes choses, sympathique par moment, naïf en d'autres, ce bon film ne provoque pourtant pas l'enthousiasme.
Le Pont de la Rivière Kwai
Un film de David Lean (1957) avec Alec Guiness, William Holden. Cette superproduction de 1957 mérite assurément sa réputation. Pas tellement à cause de la prouesse technique du pont (il a réellement été construit et explosé avec un train dessus (mais Buster Keaton en avait fait de même en 1926), ni à cause de sa zizique (recyclage d'un air militaire de 1926 qui est sifflé dans le film et non chanté à cause des paroles obscènes ajouté en 1939), mais pour sa réalisation sans faille, ni temps mort et pour l'interprétation halluciné d'Alec Guiness. Le film est d'ailleurs très fort à ce sujet, puisque on est pris d'empathie pour ce personnage malgré son attitude déroutante avant de comprendre (pratiquement à la fin du film) que ce colonel admiré et respecté de ses hommes est aussi cinglé que son homologue japonais. Fallait le faire ! Et du coup que la vérité historique sur la condition des prisonniers anglais dans les camps japonais soit édulcorée, n'a que peu d'importance parce que justement la question n'est pas là ! William Holden, contrepoint positif de Guiness est très bon. Petit détail : La scène de spectacle avec les prisonniers travestis est pompée sur celle de la "Grande Illusion" mais en moins bien (parce que sans connotation érotique). Un très grand film !
Témoin à charge
Un film de Billy Wilder (1957) avec Marlène Dietrich, Charles Laughton, Tyron Power. C'est un film de procès, genre qui peut devenir gavant, mais Wilder s'en sort bien grâce à un Charles Laughton démontrant une nouvelle fois son immense talent, à une Marlène Dietrich bluffante et aussi à la présence amusante d'Elsa Lanchester en infirmière fofolle. C'est bien mené malgré les lourdeurs inhérentes au genre et l'intrigue reste passionnante jusqu'à la fin du procès. Il faut bien parler des deux twists finaux. Le premier était sans doute attendu mais sa mise en place est maladroite, quant au second, c'est carrément une catastrophe. (Wilder n'y est pour rien puisqu'il reprend le dénouement de la pièce d'A. Christie, différente de la nouvelle d'origine) Mais bon ça ne gâche pas non plus cet excellent film même si Wilder a fait beaucoup mieux.
Jesse James, le brigand bien-aimé
Un film de Nicholas Ray (1957) avec Robert Wagner. La mayonnaise ne prend jamais, la faute à beaucoup de choses : d'abord des acteurs qui sans être mauvais n'ont aucun charisme, ensuite une construction qui abuse des flash-back et casse le rythme tonitruant du début, ensuite il a trop de détails qui gênent, le gars qui sort pratiquement indemne d'une caverne dynamité, ces types qui après des heures et des heures de chevauchée sont toujours en costume impeccable et la lavallière autour du cou et puis l'épisode du tableau de Rubens, censé parait-il illustrer le puritanisme de Jessie James, mais qui arrivant comme un cheveu sur la soupe devient incompréhensible. Ce n'est pas mauvais, mais ce n'est pas terrible non plus !
Dites 33
Un film de Camillo Mastrocinque (1957) avec Toto, Vittorio de Sica, Abbe Lane. Voici une comédie italienne qui ne ressemble pas à une comédie italienne. Il ne s'agit que d'un vaudeville familial à la morale conventionnelle. De plus l'acteur German Cobos est mauvais comme ce ne devrait pas être permis. Pourtant Mastrocinque sait filmer (il n'y a qu'à voir comment il filme les artistes chantant "Questa piccolissima serenata") Il s'amuse plusieurs fois à rendre son film délirant et y parvient au moins trois fois, d'abord avec le long sketch avec Dary Cowl dans lequel ce dernier nous fait une démonstration de ce qu'il est capable de faire. Ensuite avec le final où après avoir bâclé la conclusion morale qui ne l'intéressait pas, il filme une improbable poursuite où tout le monde coure après Toto. Et puis surtout il y a la présence magique d'Abbe Lane magnifiquement mise en valeur. Finalement c'est pas mal, sauf que ce n'est pas une comédie italienne.
Le feu aux poudres
Un film d'Henri Decoin (1957) avec Raymond Pellegrin, Charles Vanel, Peter Van Eyck, Françoise Fabian. Un très honnête polar de série B. Le réalisateur ne fait rien pour nous dissimuler le véritable rôle joué par Pellegrin, on suppose que c'est volontaire. Tout cela est assez prévisible, mais l'apparition de Charles Vanel constitue un passage savoureux tandis que la présence de Françoise Fabian ajoute un peu de charme et de mystère. A noter Lino Ventura dans un petit rôle de, rien d'exceptionnel, mais une "gueule". Quant au dernier plan avec les moutons, je n'ai pas compris. Pas grandiose, ce film, mais tout à fait regardable.
Paris clandestin
Un film de Walter Kapps (1957) Film d'exploitation sorti directement dans le circuit sexy. C'est un mauvais polar bourré d'invraisemblances et de facilité de scénario, mais ça se regarde, les numéros de cabarets ne sont pas si mal même si ça fait déjà vu, l'ambiance des bistrots de Pigalle est bien reconstituée, ce n'est pas si mal joué. La moyenne parce qu'il y a Claudine Dupuis.
Une manche et la belle
Un film d'Henri Verneuil (1957) avec Mylène Demongeot, Henri Vidal, Isa Miranda. C'est assez bien joué, Mylène Demongeot est charmante, la photo est excellente. Sur le papier l'intrigue policière est bonne du moins jusqu'à ce qui précède la conclusion, mais c'est la mise en scène qui est déficiente allant jusqu'à transformer un alibi génial en une mascarade ridicule (exception faite de la belle scène fantomatique d'Isa Miranda sur la route) . La résolution de l'affaire à la Maigret (Bon sang, mais c'est bien sûr) nous arrive comme un cheveu sur la soupe et la conclusion est aussi téléphoné que décevante. A classer dans les films pas très bons mais qui se regardent. Sur un thème très proche, le "cercle vicieux" de Max Pecas (1960) est autrement mieux ficelé.
Assassins et voleurs
Un film de Sacha Guitry (1957) avec Jean Poiret, Michel Serrault, Magali Noël, Darry Cowl. Guitry n'est jamais mauvais, mais on sent la fatigue. L'histoire est complétement farfelue et entrecoupée d'entractes dont le rapport avec le scénario est très artificiel. Les acteurs sont très bons malgré qu'on leur fasse débiter des dialogues trop écrits. Finalement Guitry s'amuse et en profite pour distiller pour notre plus grand plaisir, ses pensées sur les femmes, le mariage, la fidélité, la justice, les convenances (sur ces deux derniers points le numéro de Darry Cowl est assez fort). Très léger mais néanmoins réjouissant. (et je ne dévoilerais pas le twist final)
A pied, à cheval et en voiture
Un film de Maurice Delbez (1957). Avec Noël-Noël. On touche le fond dans tous les compartiments du film, réalisation et direction d'acteurs inexistantes (seul Noël-Noël et Denise Grey s'en sortent), scénario grotesque, gags lourdingues et navrants, niaiseries insupportables… bref tout pour plaire, même Darry Cowl rate son numéro, c'est dire si c'est nul ! A titre de curiosité on y voit quelques débutants (Belmondo JP Cassel et Sophie Daumier, tous très mauvais) .Lamentable !
Tous peuvent me tuer
Un film d'Henri Decoin (1957) avec Peter Van Eyck, Pierre Mondy, Dario Moreno, François Perrier, Anouk Aimée. Une distribution de luxe pour une intrigue policière un peu tordue mais qui se regarde avec passion. Il y a en fait deux parties, la première assez courte est un film de casse, la seconde un survival à énigme. Bien que le fond soit dramatique, Decoin ne se prend pas au sérieux et ne rate pas les personnages joués par Perrier, Moreno et Blanche (il y a même une sorte de référence à l'arroseur arrosé). C'est bien filmé et bien dirigé (on remarquera deux débutants, un Brialy hésitant et un déjà très bon Marielle). La fin n'est vraiment pas terrible mais elle ne plombe pas le film non plus.
La rivière des 3 jonques
Un film d'André Pergament (1957) avec Dominique Wilms, Howard Vernon. Voici une excellente série B qui se regarde sans aucun ennui. Le trio vedette joue convenablement et Dominique Wilms est ravissante, Lise Bourdin nous fait une excellente méchante et le rôle d'Howard Vernon est plutôt bien vu, en revanche les seconds rôles sont un peu légers. Le scénario se tient bien est parvient même à être relativement palpitant malgré quelques déficits d'explications, La réalisation et la photographie sont très correctes, bref, une bonne surprise
Quand la femme s'en mêle
Un film d'Yves Allegret (1957) avec Edwige Feuillère, Bernard Blier, Jean Servais : Pascale Roberts, Sophie Daumier, Jean Lefebvre, Yves Deniaud, Bruno Cremer, Alain Delon, Pierre Mondy. Une bonne comédie policière sans prétention dominée par les très bonnes prestations de Jean Servais et de Bernard Blier Quelques très bonnes scènes (le salon de thé). mais d'autres franchement ridicules comme le flirt en voiture entre Delon et Daumier. On peut regretter que la fin du film soit ratée et surtout qu'elle quitte le terrain de la comédie pour prendre un ton moralisateur complétement hors de propos
Vacances explosives
Un film de Christian Stengel (1957) avec Arletty, Raymond Bussière, Marthe Mercadier. Jean Tissier… Une comédie policière farfelue qui se regarde sans déplaisir mais qui n'a rien d'extraordinaire. Arletty n'a plus la grande forme et Philippe Bouvard dans son seul rôle de composition est déjà mauvais. Mais bon, c'est mené à un train d'enfer, les dialogues ne sont pas trop mal, c'est souriant, les filles sont belles et on a même un doigt de surréalisme… que demande le peuple ?
Douze hommes en colère
Un film de Sidney Lumet (1957) avec Harry Fonda. Un fabuleux huis clos très bien réalisé et avec une direction d'acteurs impeccable. La sensation d'étouffement dans la pièce est parfaitement rendue. Deux tous petits reproches : La scène où la majorité des jurés se lève pour tourner le dos à un type qui parle n'est pas très bonne, et le retournement du dernier juré est un peu facile. Un très grand film !
Les délinquants
Un film de Juan Fortuny (1957) avec Raymond Bussière et Ginette Leclerc. Une mise en scène paresseuse, une direction d'acteurs exécrable avec de mauvais dialogues, seule Ginette Leclerc essaie de se distinguer mais Bussière est mauvais. Quant à l'histoire, c'est une espèce de brouillon insipide écrit trop vite.
Jusqu'au dernier
Un film de Pierre Billon (1957) avec Raymond Pellegrin, Paul Meurisse, Jeanne Moreau, Mouloudji, Jacques Duufliho. Le scénario n'a rien de très original mais il s'agit d'un excellent polar, bien joué, bien ficelé avec ce qu'il faut de rebondissements et de suspense. Bonne interprétation, mise en scène très correcte, bonne musique de Gorges Von Parys et bons dialogues avec une toute petite pointe d'humour de Michel Audiard (qui à l'époque restait discret)
Sait-on jamais…
Un film de Roger Vadim (1957) avec Robert Hossein et Françoise Arnoul. Un ratage complet : On n'y comprend rien, il y a plein de types qui se ressemblent, c'est mou. Ni la présence de la très belle Françoise Arnoul, ni la très belle envolée de pigeons sur la Place Saint-Marc ne saurait sauver ce film du naufrage.
Rendez-vous avec la peur
Un film de Jacques tourneur (1957) avec Dana Andrews. Une bonne série B, bien réalisée et bénéficiant d'un très joli noir et blanc. L'histoire n'est pas mal mais il y a quand même quelque chose qui énerve, c'est que le film a l'air de faire passer tous les cartésiens pour des crétins. Au lieu de nous faire un film fantastique, on nous explique qu'il faut croire à l'irrationnel. Tourneur n'y est pour rien à qui on a imposé ce dragon grotesque, alors il se venge en nous amusant dans l'avion, en entourant le gros méchant de petits enfants rigolards et surtout en nous offrant cette incroyable scène de spiritisme sans doute la plus désopilante du genre de l'histoire du cinéma. Sinon on déplorera quelques facilités de scénario (pourquoi Andrews repart-il par la forêt ?) quelques scènes ratées (le combat avec le léopard) mais on va dire qu'il y a une bonne ambiance et que ça se regarde sans déplaisir,
Le chômeur de Clochermerle
Un film de Jean Boyer (1957) avec Fernandel et Ginette Leclerc. Il faut se rendre à l'évidence, Jean Boyer est un honnête réalisateur qui connait son métier, mais dans ce film on sent la patte omniprésente de Fernandel, ce qui fait que le résultat est un immense gâchis dans lequel il serait vain de chercher la cohérence. Car enfin on a au début deux séances fabuleuses entre Ginette Leclerc et Fernandel, tous deux réprouvés par la société l'une parce que prostituée l'autre parce que chômeur patenté, et qui s'en consolent en buvant puis en allant faire les fous sur un manège en une séquence merveilleuse. Puis arrive le curé, et là ça ne va plus du tout, alors que le film fait preuve d'un anticléricalisme de bon aloi, le curé lui est sentencieux, sans défaut et va remettre le Fernandel dans le droit chemin. Autant dire que ça devient aussi ridicule qu'incohérent, Une séquence qui aurait pu être géniale est celle où le bedeau veut payer Ginette Leclerc avec la recette des troncs de l'église ! 313 francs plus des boutons de culottes, même pas le prix d'un kilo de haricots, Ginette rie de bon cœur et quand le bedeau s'enfuit au grand dam de Fernandel, ce dernier ne trouve rien de mieux que de gifler la fille en la traitant de garce ! Qu'on nous explique et du coup la scène est foutue en l'air ! Mais le pire c'est sans doute la rédemption du sonneur de cloches, une séquence d'une bêtise abyssale qui précède les conclusions poussives en cascades, toutes dédiés à l'ordre bourgeois enfin retrouvé. Dans le privé et dans la profession Fernandel était tout différent de son personnage public, il était autoritaire, suffisant et calotin, il a imposé son personnage à Boyer qui pas fou l'a laissé faire en préférant mettre en valeur Ginette Leclerc et de quelle belle façon, elle qui nous gratifie de son sourire, de sa gouaille et même de sa poitrine dénudée. De ce film on ne retiendra que ça : la première partie et Ginette Leclerc, c'est toujours ça !
Porte des lilas
Un film de René Clair (1957) avec Pierre Brasseur, Georges Brassens, Henri Vidal, Danny Carrel. Le gros problème de ce film c'est Georges Brassens, immense poète, mais piètre comédien. Le reste des critiques portant sur l'invraisemblance des situations n'est pas recevable, on voit dans la vraie vie, des comportements encore plus incroyables. C'est d'abord un film d'ambiance, avec une atmosphère parfaitement récréée et une photographie particulièrement réussie. Pierre Brassseur est époustouflant (non il ne cabotine pas) et Danny Carrel illumine le film de sa beauté et de son talent. Bussière est bon (il ne l'est pas dans tous ses films) et Vidal fait ce qu'on lui demande. Certaines scènes sont mémorables, la plus surprenante c'est celle où Bussière lit le journal à voix haute, un procédé éculé, mais que René Clair transcende en faisant mimer tout ça par des gosses dans la rue.
Le cas du docteur Laurent
Un film de Jean Paul le Chanois (1957) avec Jean Gabin et Nicole Courcel. Vérifie le postulat selon lequel il n'existe pas de bon film de propagande, même et y compris quand la cause est bonne. La tentation de trop en dire, de trop en faire, fait sombrer le film dans le ridicule (le voyage en car tourne au burlesque, le retournement de Sylvia Montfort est une erreur de scénario et on pourrait en ajouter…) Sur la forme on comprend dès les premières scènes qu'il y aura un problème, car à part quelques jolies photos de ruelles obscures, on reste dans le classique, mais c'est au niveau de la direction d'acteur qu'il y a un gros problème, Gabin domine le film de la tête des épaules à ce point qu'on ne voit que des défauts dans le jeu des autres rôles. Et si Nicole Courcel ne s'en tire pas trop mal (soyons indulgent), Sylvia Montfort est complétement à côté de la plaque.
Kronos
Un film de Kurt Neumann (1957). Un film étonnant, une série B mais avec des moyens conséquents (figurants, effets spéciaux). C'est très hard science du genre "que ferait-on si…), le romantisme (probablement imposé par la production) se limitant à la présence de la jolie Barbara Lawrence. La mise en scène est plus que correcte et la direction d'acteurs convenable; la tension est bien maîtrisée l'histoire est assez linéaire mais plutôt intéressante et le robot géant est assez croquignolet. De la bonne SF rétro !
Not of this earth
Un film de Roger Corman (1957). Avec un budget étriqué, Corman fait ce qu'il peut et il ne fait pas si mal que ça. Le scénario est farfelu (mais bon, c'est de la SF), mais c'est plutôt bien joué et l'actrice principale, Beverly Garland est tout à fait craquante. Après une bonne mise en place, la tension a du mal a prendre et l'affaire se règle sans doute un peu trop rapidement. Mais ce n'est pas désagréable à voir, pas du tout même.
Quarante tueurs
Un western de Samuel Fuller (1957) avec Barbara Stanwyck. Considéré par de nombreux cinéastes (de Godard à Scorsese) comme techniquement parfait, le film pèche néanmoins dans néanmoins dans deux domaines fondamentaux : le scénario qui se déroule tellement vite que ça en devient confus, parfois on ne sait plus qui est qui, qui est avec qui, qui est venu pourquoi, c'est tout de même gênant. Et puis il y a cette fin où Stanwyck grièvement blessée, courre comme un lapin jusqu'à rattraper la carriole du héros ! L'autre domaine c'est la direction d'acteurs, Barry Sullivan qui interprète le héros est aussi charismatique d'une bouteille de Badoit, Barbara Stanwyck s'en sort pas trop mal, mais elle a 50 ans et la comparaison avec ce qu'elle était avant reste inévitable. Alors évidemment côté technique on a que du bon, une photographie d'artiste, des plans de folie, quelques scènes chocs dont une introduction d'anthologie, une reconstitution d'une ville de l'ouest au cordeau et une musiquette d'enfer. Alors comment noter ça, brio technique contre narration mal maîtrisée ? On dira donc que c'est moyen.
Une gosse sensass
Un film de Robert Bibal (1957) avec Raymond Bussière, Annette Poivre et Geneviève Kervine. Ça se regarde mais c'est mauvais, c'est réalisé à la paresseuse (les routes nationales qui défilent en transparence ça va bien 5 minutes !), Le scénario est débile, les gags ne fonctionnent jamais, Tout cela est d'une lourdeur à peine croyable (la scène de beuverie au début est à la limite du supportable) Annette Poivre qui sait être si drôle quand elle veut est ridicule avec ses gloussements et son rouge à lèvres qui dépasse. L'apparition de Charles Aznavour est lamentable. Bref du ratage dans les grandes largeurs. Dommage Geneviève Kervine était bien mignonne.
La tour prend garde
Un film de Georges Lampin (1957) avec Jean Marais. Certes le film est un véritable catalogue d'invraisemblances en tous genres, de facilités de scénario et d'erreurs historiques, on peut aussi déplorer la multitude des personnages qui entraîne une certaine confusion. Mais malgré toutes ces casseroles, le film se regarde avec plaisir, il n'y a aucun temps mort, pas de blabla inutiles ; ça bouge et ça sautille, Marais fait bien le boulot et parmi les petits rôles on remarquera l'étonnante prestation de Jean Paredes en hypocrite bourgeois. Le film nous montre aussi le peu de cas que le régime faisait des prostituées raflées par la police en les exilant au Mississipi (sauf que ce n'était pas sous Louis XV, mais sous Louis XIV et sous la régence du Duc d'Orléans). Musique assez pompier de Maurice Thiriet et Georges Van Parys mais plutôt agréable, jolies couleurs, on passe un bon moment.
Le shérif de fer
Un film de Sidney Salkow (1957) avec Sterling Hayden. C'est vraiment très mauvais, et d'abord ce n'est pas un western, l'Ouest ne servant ici que de cadre à une énigme policière médiocre. Cette dernière est incompréhensible, surtout rétrospectivement, les motivations des protagonistes étant aussi obscures qu'incohérentes. Sterling Hayden campe ici sans trop y croire un shérif dont les capacités d'enquêteurs sont risibles et dont le comportement n'a aucun sens. En plus le film se permet des apartés puritains dont on se demande ce qu'ils viennent faire là-dedans. Un gros navet, quoi !
Décision à Sundown
Un film de Bud Boetticher (1957) avec Randolph Scott. Dommage que ce scénario accumule inconsistances et incohérences. (à quoi sert la séquence du début avec la diligence ?, le toubib, toujours là au bon moment, le meurtre de l'ami de Scott stratégiquement inepte) Mais comme si ça ne suffisait pas, on a l'impression que Scott se met lui-même dans une situation impossible (on aurait aimé plus subtil) quant à la "révélation" sur le thème de "ta femme était une salope, c'est pas la peine de la venger", on appréciera là aussi la subtilité ! Malgré tout ça se regarde parce qu'il y a aussi de bonnes idées, deux rôles féminins assez fort et joliment interprétés, un patron de saloon philosophe et une fin inattendue et qui a de la gueule. Ça passe donc la moyenne… de justesse.
OSS 117 n'est pas mort
Un film de Jean Sacha (1957) avec Magali Noël. On sent qu'avec plus de moyens, ce réalisateur aurait pu nous faire quelque chose de pas mal, mais ici il faut déjà faire avec un scénario quasi incompréhensible, peu intéressant et collectionnant tous les poncifs du film d'espionnage de série B.. Pas terrible, mais regardable (et toujours mieux que ce qu'a fait Hunnebelle) et puis ces dames sont bien jolies notamment Magali Noël.
Les lavandières du Portugal
Un film de Pierre Gaspard-Huit (1957) avec Jean Claude Pascal et Darry Cawl. S'il y a des films qui agacent, les lavandières n'agacent pas, elles indifférent. Au bout d'e 30 minutes, le film piétine au pas d'une intrigue d'une pauvreté inouïe, on baille et on s'endort, cherchant dans ce minable fatras quelque chose qui puisse nous sortir de notre torpeur, ce ne sera point Jean-Claude Pascal, très mauvais ni Darry Cowl qui se plante complétement dans son numéro, ni les rôles féminins inipides.. Aucun intérêt
La ville de la vengeance
Un film d'Allan Dwan (1957) avec Ann Baxter. Une bien pauvre série B, l'histoire et le comportement des personnages sont tellement absurdes qu'on n'y croit pas une seconde, les décors sont ridicules, les scènes intimistes sont gavantes et le personnage joué par Scott Brady ne dégage ni charisme ni émotion. La présence d'Ann Baxter aurait pu éclairer le film (à défaut de le sauver) mais le scénario peine à lui permettre de s'exprimer. Bref on se demande ce qu'on est en train de regarder. Ajoutons une bizarrerie inexpliquée, le pasteur dont on tient à nous répéter par deux fois qu'il n'est pas ordonné fait preuve de rigorisme moral, et il ne veut pas que sa fille devienne "danseuse" ! Alors pourquoi affiche-t-il chez lui un portrait d'elle en danseuse, cuisses à l'air ? Qu'on nous explique ?
Quantez, leur dernier repaire
Un film de Henry Keller (1957) avec Dorothy Malone et Fred MacMurrray. Dommage que ce western intéressant à plus d'un titre possède quelques défauts assez pénibles. Toute la partie centrale du film est tournée en studio, ce qui n'est pas gênant pour les scènes d'intérieur mais l'est beaucoup plus pour les extérieurs nuit, la personnalité de Gato n'est pas très fouillée, c'est le moins qu'on puisse dire, et puis il a ce discours rédempteur mettant quasiment sur le même plan un tueur et une femme facile qui devient un peu gavant. Quant à la fin on la sent un peu trop venir. Mais c'est critiques mises à part, c'est très bon, MacMurray est impérial, John Larch, le vilain méchant est excellent en personnage odieux et puis il y a la belle Dorothy Malone magnifiquement mise en valeur et qui nous joue ici autre chose que les nunuches de service. Le scénario est très théâtral puisque basé principalement sur les rapports entre les cinq personnages dont les personnalités (à l'exception de Gato) sont bien brossées), mais il fallait bien aussi une bagarre et c'est dans la boue que ça va se passer et c'est plutôt réussi. Des défauts, certes, mais un film qui vaut le coup d'être vu !
Le monde pétrifié
Un film de Jerry Warren (1957) avec John Carradine. Pour faire aussi mauvais, il faut se lever de bonne heure, des grottes sous-marines au plancher impeccablement balayé, deux hommes et deux femmes qui cheminent dans des grottes sans se salir, sans de décoiffer et sans que les barbes poussent. Un vieux libidineux apporte une note insolite, mais son personnage n'est même pas exploité comme il faut. Beaucoup de remplissage en mode blabla, pendant lesquels nous apprenons entre autres que la blondinette n'aime ni les crevettes ni les langoustes, encore une que je ne sortirai pas au restaurant.
Le cerveau de la planète Arous
Un film de Nathan Juran (1957). Moqué et méprisé, cette petite série B, si on fait abstraction sa relative puérilité, peut pourtant être considéré comme une petite pépite du cinéma de science-fiction. On a critiqué la faiblesse des effets spéciaux mais là n'était pas le souci du réalisateur, le film vaut surtout pour ces multiples trouvailles, ainsi l'extraterrestre dans le corps de Steve qui devient libidineux et nous offre une étreinte passionnée telle qu'on n'a pas dû en voir beaucoup dans le cinéma SF de cette époque, ainsi le gentil extraterrestre qui prend possession du cerveau du chien George, ou la trouvaille concernant le talon d'Achille des aliens. La réunion des officiers dans laquelle Steve fait une démonstration de puissance est aussi très bien vue. Seule la fin est faiblarde voire bâclée, mais sinon on se régale d'autant que Joyce Meadows est absolument charmante.
La fille du docteur Jekyll
Un film de Edgar G. Ulmer (1957) Ce film n'a pas grand-chose pour lui, sinon quelques scènes oniriques et la présence de la jolie Gloria Talbott. Sinon il faut se farcir 30 minutes de blablas avant que le film ne commence (pour un film de 80 minutes, il faut le faire). Le mythe du Dr Jekyll est à peine évoqué et il est confondu avec celui du Loup-Garou qu'il convient de tuer comme un vampire ! On nous parle de lever de Lune ! Que celui qui a déjà observé un lever de lune en Angleterre lève la main ! Si on ajoute à cela la prestation exécrable de John Agar, on est servi !
Invasion of the Saucer Men
Un film de Edward L. Cahn (1957). On se demande dans quel registre on est dans ce petit film de 69 minutes. Satirique ? Oui parce que l'armée n'est pas épargnée, ceux qui veulent tirer sur tout ce qui bouge non plus, mais les héros du film sont aussi bêtes, rien ne montre dans le film que les aliens avaient des intentions belliqueuses, après qu'ils veulent venger leur copain écrasé accidentellement, c'est compréhensible. Comique ? A part la vache qui lape de la bière et qui fonce sur les E.T, pas grand-chose. Horreur ? On voit si peu les aliens qu'on a pas le temps d'avoir peur. Science-fiction ? L'argument est minimaliste. Bref tout ce mélange n'a rien de terrible mais peut se regarder d'un œil distrait en matant Gloria Castillo qui après avoir fait du cinéma fit carrière dans le prêt à porter.
Printemps à Paris
Un film de Jean-Claude Roy (1957) avec Philippe Nicaud, Micheline Dax, Jean Tissier. Un film creux réalisé avec des bout de ficelles, scénario bidon et stupide, vues de Paris pour touristes, scènes de cabaret convenus, gags et dialogues à la ramasse et même un clip de Charles Trenet qu'on a connu mieux inspiré. Que sauver ? Pas grand-chose ! Jean-Claude Roy sera bien plus à l'aise quand il fera dans l'érotisme !
Le 27ème jour
Un film de Sf de William Asher (1957). Ça commençait assez bien avec un scénario un peu tordu mais au potentiel intéressant. Pendant près d'une heure c'est assez intéressant malgré un manichéisme assez lourd et pas mal de maladresses que l'étrange beauté de Valerie French nous aide à supporter. Puis apparait le deus ex machina, condensé de stupidité, de naïveté et de n'importe quoi où l'on prend carrément le spectateur pour un imbécile.
La momie aztèque
Un film mexicain de Rafael Portillo (1957) Beaucoup de bavardages et une fin bâclée puisque tout se conclut en cinq minutes et n'importe comment. Pourtant le film a des atouts, déjà une photo magnifique mettant en valeur les décors naturels de pyramides aztèques, et puis il y a la tendre et douce Rosita Arenas, la direction d'acteur est très correcte à l'exception de l'ado qui ne sert à rien. Et puis quand même cette longue et incroyable scène de mise à mort avec chorégraphie et vocalise vaut à elle seule le coup d'œil alors soyons indulgent
La malédiction de la momie aztèque
Un film mexicain de Rafael Portillo (1957) Tout le potentiel du premier opus s'écroule comme un château de carte, le scénario est d'un ridicule absolu, on introduit une espèce de superman masqué catcheur, on réutilise une partie des plans du premier opus, on se fout du monde.
Le lac de cygnes
Un film de A. Toubenchkiak (1957) La réalisation même si elle ne démérite pas est loin d'être à la hauteur du ballet qu'elle met en scène. On va dire qu'en fait ça manque de folie, sinon la chorégraphie est impeccable avec un corps de ballet au top niveau, Makhmud Esambayev campe un sorcier effrayant et génial, D. Markovsky, un Siegfried d'une rare beauté et Elena Evteïeva une douce er talentueuse Odile-Odette. Et puis bien sûr il y a la musique de Tchaïkovski, un plaisir toujours renouvelé pour nos petites oreilles.
Le Grand Chantage
Un film de Alexander Mackendrick (1957) avec Tony Curtis et Burt Lancaster. Y'a des films qui mettent des lustres à démarrer, ici c'est le contraire, le film démarre sur les chapeaux de roues sans que l'on ne comprenne de quoi il s'agit. L'intrigue est menée au pas de course mais ne suscite pas grand intérêt d'autant qu'elle est plombée par une logorrhée verbale souvent théâtrale (ah ces gens qui sortent toujours la bonne réplique ou la bonne vanne juste au moment où il faut) et sombre parfois dans une certaine confusion. Coté Interprétation, rien à dire Curtis et Lancaster sont bons, la photo en noir et blanc également, mais ça reste globalement décevant.
Ce joli monde
Un film de Carlo Rim (1957) avec Darry Cowl, Micheline Dax, Yves Deniaud, Jean-Roger Caussimon. Ça aurait pu donner quelque chose si le film avait été un tant soit peu mieux dirigé, ici on à l'impression que la moitié des acteurs sont en roue libre à l'instar de Noël Roquevert qui livre là une prestation catastrophique avec sa bande petits niards. On sauvera néanmoins Darry Cowl qui est très bon et Micheline Dax toujours aussi sémillante, alors évidemment la scène de flirt entre les deux vaut à elle tout seul le déplacement. On saura gré à l'équipe du film de ne pas nous avoir imposé une fin morale qu'on avait peur de voir arriver.
Le Fort de la dernière chance
Un film de George Marshall (1957) avec Audie Murphy. De bonnes intentions et une idée originale (un fort défendu par des femmes), mais à l'arrivée nous avons un film primaire, caricatural et naïf, ça se regarde néanmoins même si le final est abracadabrant et quelques scènes incongrues, comme celle où trois mexicains interrogent virilement un type pour lui demander ce qu'il a comme argent dans les poches , mais qui pas un seul instant ne pensent à le fouiller !
She devil
Un film de Kurt Neumann (1957) avec Mari Blanchard. Une série B tout à fait honorable avec la jolie Mari Blanchard. Il s'agit ni plus ni moins d'une énième variation sur le thème de Frankenstein, la créature qui échappe à son créateur avec hélas le sous-texte pénible qui va avec : "On ne doit pas contrecarrer le destin qu'a voulu Dieu". Marie Blanchard domine évidement la distribution et nous campe une femme fatale qui le fait bien. (bien qu'en fait ce ne soit pas vraiment une femme classique, ce serait plutôt une mutante) La réalisation est très soignée pour une série B, les effets spéciaux sont de Karl Struss à qui nous devons la transformation de Fredric Marsh dans le Dr Jekyll de 1931.
Le Septième Sceau
Un film d'Ingmar Bergman (1957) avec Max von Sydow, Bibi Andersson. Des questions en images, sur des sujets qu'on a le droit de trouver bateaux : l'amour, la mort, Dieu, le diable, le destin, la comédie… Des images donc mais quelles images ! Certaines scènes sont hallucinantes comme la procession des pestiférés. Ça a de la gueule, on ne va pas dire le contraire. De là à nous raconter qu'il s'agit là d'un des plus grands films de tous les temps, il faut peut-être raison garder ! C'est un film étrange, d'un pessimisme flamboyant, jamais ennuyeux, toujours surprenant et magnifiquement photographié. La distribution est éclectique, car si Max von Sydow paraît en petite forme, c'est Gunnar Björnstrand qui domine la distribution masculine (quelle classe !), mais Nils Poppe ne démérite pas. Chez ces dames, le sourire de Bibi Anderson nous charme, mais le rôle muet de Gunnel Lindblom est assez fabuleux, j'ai rarement vu d'aussi beaux yeux en noir et blanc.il y a aussi Inga Gill charmante, prétexte pour Bergman de distiller un doigt de misogynie (bizarre que personne n'en parle !). On regrettera les dialogues trop écrits, même s'il s'agit d'un choix assumé.
Pas de grisbi pour Ricardo
Un film de Henri Lepage (1957) avec Dora Doll, Jean Tissier, Armand Bernard, Non ce n'est pas nul, mais ce n'est vraiment pas terrible, en fait c'est un film raté. Pourtant il y avait quelques bons ingrédients, Sur le papier le scénario avait du potentiel et s'avérait amusant, mais la réalisation ne suit pas. Côté acteurs, c'est un peu n'importe quoi, Bernard n'a pas assez d'espace pour s'exprimer, Tissier n'est pas dans ses meilleurs jours et les seconds rôles souffrent de l'absence de direction d'acteurs. En fait seule Dora Doll s'en sort. Sinon les dialogues sont médiocres et le chanteur est exécrable, davantage par ses postures que par ses chansons, Il y a pourtant une scène que je sauverais, c'est celle ou Anne Béranger fait du "rentre-dedans" au chanteur avec effet de décolleté et de tombés de bretelles.
Le prince et la danseuse
Un film de Laurence Olivier (1957) avec Marilyn Monroe et Laurence Olivier. Un film qui se déguste comme un petite friandise ! Le scénario est assez faible mais fonctionne du moins au début car quand les auteurs veulent le complexifier, ça ne le fait plus du tout (l'histoire avec le fiston est ridicule). On a droit aussi à une longue scène illustrant le couronnement de Georges V, on se demande ce que ça vient foutre dans un film comique mais reconnaissons que ça a de la gueule. Sinon il faut bien avouer que la mise en scène est on ne peut plus correcte et que Marilyn Monroe et Laurence Olivier assurent à fond, ce dernier nous fait une composition remarquable en aristocrate pète-sec mais séducteur, quant à Marilyn, elle crève l'écran, elle est belle, elle est drôle, elle joue bien et elle remue bien son popotin. Un mot sur la musique, elle est de Richard Addinsell, compositeur génial mais sous-estimé (et auteur de l'excellent concerto de Varsovie.)
La vie criminelle d'Archibald de la Cruz
Un film de Luis Buñuel (1957). Curieux film constituant une sorte de thriller psychanalytique et dont la richesse se révèle vraiment après sa vision complète. Une sorte de fable sur le destin, sur le petit quelque chose qui peut ou ne peut pas faire basculer une vie. Très intéressant, mais on regrettera juste la satyre militaro religieuse non pas sur son fond mais sur sa forme (plaqué là comme un cheveu sur la soupe en forme de blabla convenu entre notable)
Le Temps de la colère
Un film de Richard Fleischer (1956) avec Robert Wagner. Un grand film de guerre souffrant malheureusement de légers problèmes d'ellipses (la "prise de conscience" de Robert Wagner est tout de même bien rapide) Très sec, sans blabla patriotique, avec un "héros" qui attrape la tremblote, la notion de "courage" remise à sa vraie place, la transformation des hommes provoquée par la guerre. Malgré le peu de réalisme des scènes de violence (on ne voit qu'une seule fois du sang), ce film humaniste reste d'une efficacité redoutable.
La mort en ce jardin
Cinq millions comptant
Un film d'André Berthomieu (1956) Il s'agit en fait d'un adaptation d'une opérette de Raymond Vincy (l'auteur des paroles du petit Papa Noël) et de Francis Lopez (qui a produit le film). Si la réalisation est plate , le scénario est astucieux mais fonctionne de façon bancale en raison d'une distribution aussi disparate que mal maîtrisée. Si Darry Cowl est excellent, et Ded Rysel correct, il faut bien admettre que Jane Sourza est exécrable de cabotinage et que le jeune premier Jean Bretonnière n'est pas à la hauteur (ces deux là en arrivent à gâcher le film). Coté starlettes Geneviève Kervine est fort mignonne à défaut de savoir jouer, Nadine Tallier est assez nunuche, quand à Syvia Lopez (la femme de Francis Lopez morte très jeune) , elle est fabuleuse. Ça n'a rien d'un grand film mais ça occupe les yeux et il y a quelques bons moments.
Planète interdite
Un film de Fred McLeod Wilcox (1956) avec Leslie Nielsen et Anne Francis. Curieux de re(voir) ce film 55 ans après sa sortie. Curieusement, c'est sociologiquement que le film a vieilli : un équipage exclusivement masculin et exclusivement blanc serait impossible aujourd'hui et le choc de la rencontre entre Alta (interprétée par la craquante Anne Francis) et les terriens est vraiment primaire. Reste l'aspect science-fiction qui lui n'est quasiment pas daté, ce film où on ne s'ennuie jamais mérite à juste titre d'être considéré comme un classique du cinéma de science-fiction.
Fernand Cow-boy
Un film de Guy Lefranc (1956) avec Fernand Raynaud. Une (relative) bonne surprise. C'est du grand n'importe quoi, mais c'est correctement réalisé (Lefranc est le réalisateur de Knock !) et ça retient l'attention. Les scènes de saloon avec les bagarres sont particulièrement réussies et il faut voir Nadine Tallier (la future baronne de Rothschild) nous chanter "Annie, Annie, c'est moi la reine de la prairie". Dora Doll et Noël Roquevert dans des genres bien différents ne sont pas mal non plus. Encore un film injustement oublié.
Le roi et quatre reines
Un film de Raoul Walsh (1956) avec Clark Gable et Eleanor Parker. Ce western a un gros défaut, c'est sa nonchalance, sinon ce n'est pas mal du tout, gentiment amoral (ça change), roublard (parce que les choses ne se passent pas exactement comme on croit le deviner) de belles filles, quelques jolies scènes dont une de danse (dont on se demande d'où vient la musique, mais peu importe) et tant pis si Clark Gable cabotine à mort et joue les séducteurs irrésistibles malgré ses 55 ans.
Le faux coupable
Un film d'Alfred Hitchcock (1956) avec Henry Fonda et Vera Miles. Une histoire somme toute assez banale d'erreur judiciaire, transcendée par un Henry Fonda à qui on demande de jouer le rôle d'un "Monsieur tout le monde" complètement paumé, puis anéanti par le système policier et judiciaire, puis par le décrochage de son épouse (Vera Miles).il s'agit sans doute là d'un des meilleurs rôles de Fonda. Si la réalisation est soignée c'est au niveau du ton et du déroulé que vient la déception. Le ton est très noir, désespéré quasiment lugubre et mélodramatique. C'est le choix du réalisateur, mais ce n'est pas ce que je recherche chez Hitchcock. Quant au déroulé, si la première partie est prenante, à partir du paiement de la caution, ça devient plat et frustrant, on attend le rebondissement, la surprise, le petit quelque chose, non on s'enfonce dans le mélo. Et la fin est bâclée. Quant à la collection de bondieuseries qui égrènent le film : non merci.
Les possédées
Un film de Charles Brabant (1956) avec Madeleine Robinson, Raf Vallone, Magali Noël, Danny Carrel. C'est long, bavard, excessivement théâtral et sans rythme, Madeleine Robinson est fade, Raf Valllone fait le guignol mais n'amuse personne, l'histoire piétine et se termine en nœud de boudin. A voir éventuellement pour le numéro de sensualité assez époustouflant que nous font Magali Noël et Danny Carrel, mais c'est bien le seul intérêt du film.
La traversée de Paris
Un film de Claude Autant-Lara (1956) avec Jean Gabin, Bourvil, Louis de Funès. Une traversé de Paris au sens propre puisqu'il s'agit d'aller du Jardin des Plantes jusqu'au Marais avec une valise contenant un cochon découpé, et tout cela dans le Paris de l'occupation allemande. il règne une ambiance oppressante, inquiétante. Gabin est très bon, Bourvil étonnant. le film est volontairement dérangeant y compris dans cette scène (trop ?) outrancière du café ou Gabin se livre à sa célèbre tirade "Salauds de pauvres !" et dans sa conclusion désabusée
Le roi et moi
Un film de Walter Lang (1956) avec Deborah Kerr et Yul Brynner. Aurait pu s'appeler "Bienvenue à la sucrerie", tellement la guimauve est omniprésente, la réalisation est sans inspiration, les morceaux musicaux sont fades et ennuyeux (le comble pour une comédie musicale) à l'exception du tube "Shall We Dance ?". Yul Brynner cabotine, Deborah Kerr et sa robe ridicule fait ce qu'elle peut (pourquoi ne la voit-on jamais en plan rapproché ?) Le gars qui joue le premier ministre est ridicule. Sinon les couleurs sont splendides, les décors et les costumes aussi, mais ça ne suffit pas à faire un film. Le film contient néanmoins une perle rare, une sorte de pièce dans le film, représentation scénique de la case de l'Oncle Tom jouée à la façon du théâtre thaïlandais, qui est réellement fabuleuse.
L'homme qui en savait trop (version 56)
Un film d'Alfred Hitchcock (1956) avec James Stewart, Doris Day et Daniel Gelin. Chef d'oeuvre ! Tout est parfaitement maîtrisé, rien n'est gratuit, rien n'est laissé au hasard. Les acteurs sont superbement maîtrisé, Stewart est parfait, Doris Day étonnante. Ça démarre tout de suite et les actions s'enchaînent sans discontinuer avec leur cortège de surprise, de retournement de situations et bien sûr de suspense. On notera le rôle majeur de la musique avec l'orchestre de Bernard Herrmann s'interprétant lui même, et la chanson "Que sera sera" (qui devint un tube). Une petite curiosité : On pouvait à l'époque se moquer des femmes voilées en se demandant comme le fait Hitchcock au début du film si "elles s'alimentent en intraveineuses" sans risquer une fatwa ! O tempora o mores !
Coup de fouet en retour
Un film de John Sturges (1956) avec Richard Widmark et Donna Reed. C'est quoi d'abord ce titre " Coup de fouet en retour" qui ne peut qu'être pris qu'au figuré ? Richard Widmark joue très bien, Donna Reed est mignonne, les paysages sont jolis, et pour le reste c'est très confus, assez manichéiste, voire caricatural. En gros Widmark recherche l'inconnu responsable de la mort de cinq hommes dont son père. A la fin il apprendra que le méchant inconnu est justement son père (qui n'est donc pas mort). Et, oui, 24 ans avant L'empire contre-attaque on avait déjà droit au "Je suis ton père !" ce qui pour certains suffit à transformer un modeste western en drame cornélien. Ben non ! (et puis d'abord, je n'aime pas Corneille !)
Courte tête
Un film de Norbert Carbonnaux (1956) avec Fernand Gravey, Louis de Funès, Jean Richard, Micheline Dax, Darry Cowl. Du beau monde, un bon scénariste, des dialogues d'Audiard, un réalisateur qui a prouvé qu'il savait travailler, et pourtant ici c'est complétement raté, l'humour tombe à plat, certaines scènes sont ridicules, ça n'avance pas, c'est répétitif, c'est mal monté et le final n'a aucun panache. Reste deux trois bonnes idées de mise en scène mais tellement noyées dans le reste que ça ne sauve rien du tout.
L'invasion des profanateurs de sépultures
Baiser mortel
Bus Stop
Un film de Joshua Logan avec Marilyn Monroe (1956). C'est très mauvais (et sans Marilyn, c'eut été carrément nul) : un bellâtre particulièrement insupportable, profite d'une virée en ville où est organisé un rodéo pour se faire déniaiser. Il tombe amoureux de Marilyn et la traite à peu près comme il traite les vaches du rodéo. Marilyn pour sa part se laisse manipuler comme une chique molle et ne reproche au bellâtre que de ne pas la respecter. Après que le bellâtre se soit fait corriger, nous aurons droit à un "happy end" consternant de stupidité, où il viendra s'excuser pour sa conduite auprès de Marilyn qui du coup se laissera séduire par une future vie à ses côtés ! Il paraît que c'est une comédie romantique ? Affligeant !
Voici le temps des assassins
Un film de Julien Duvivier (1956) avec Jean Gabin, Danièle Delorme, Gérard Blain. On est très proche du chef d'œuvre : L'ambiance des Halles, celle du restaurant sont rendues magistralement. Gabin est impérial, Delorme bluffante et superbe, les vielles sont toutes plus méchantes les unes que les autres C'est très noir mais sans manichéisme, la mère de Gabin est loin d'être épargnée dans l'affaire (une cinglée sadique qui tue ses poulets à coup de fouet !). La progression dramatique est parfaite, mi mélodrame, mi thriller avec quelques pointes d'humour. Ajoutons-y une réalisation aux petits oignons, des cadrages et une photographie sans reproches. Il y a juste un problème : la fin : certes ça devait se terminer un peu comme ça, mais cette surenchère dans le rocambolesque n'était vraiment pas de mise.
Attaque
Un film de Robert Aldrich (1956) avec Jack Palance et Lee Marvin. Assez théâtral, parfois jusqu'à l'outrance (cf la pleurnicherie du capitaine) le film est néanmoins excellent. Montrant comment une poignée d'hommes peuvent être sacrifiée par arrivisme et, incompétence (la lâcheté n'étant qu'une conséquence de ce qui précède). Palance est excellent et devient même exceptionnel dans la dernière partie. Un grand film antimilitariste. (le thème sera plus ou moins repris par Peckinpah dans Croix de fer en 1977)
Ce soir, les souris dansent
Un film de Juan Fortuny (1956) avec Mick Micheyl, Howard Vernon, Dannt Carrel. Une intrigue policière pas vraiment passionnante avec Mick Micheyl qui ne sait pas jouer et habillée comme un sac de patates ainsi qu'Howard Vernon qu'on a connu mieux en forme. La réalisation est approximative. Seule Danny Carrel et la musique (pas si mal) de Mick Micheyl apportent un soupçon de charme à ce film très mineur.
Mitsou
Un film de Jacqueline Aubry (1956) avec Danielle Delorme. Le roman de Colette avait une fin ouverte, ce qui en faisait une leçon de vie. Jacqueline Aubry a préféré une fin conventionnelle ce qui en fait un récit à l'eau de rose bien gnangnan. Si on y ajoute une mise en scène sans imagination, des scènes ratées et un kitch à peine croyable dans les scènes de music-hall, il ne reste rien. Sauf peut-être la beauté de Danielle Delorme et la gouaille d'Odette Laure. Un film oublié, on comprend pourquoi !
Rencontre à Paris
Un film de Georges Lampin (1956) avec Robert Lamoureux. Une espèce de conte de fée moderne (dont on soulignera l'originalité du titre !) d'une naïveté agaçante mais que la présence de Robert Lamoureux et le sourire de Betsy Blair rendent regardable pourvu que l'on ne soit pas trop exigeant.
Le bigame
Un film de Luciano Emmer (1956) avec Marcello Mastroianni et Vittorio de Sica. Une histoire abracadabrante menée à 100 à l'heure et dont la distribution est dominée par un Vittorio de Sica qui nous fait un numéro de cabotinage assez époustouflant. L'histoire est amusante et plutôt bien menée puisqu'on ne sait pas qui ment. Quelques faiblesses dans l'évolution des événements et une fin un peu bâclée ne gâche pas notre plaisir, c'est une bonne comédie italienne dont on retiendra quelques empoignades assez croquignolesques .
Carousel
Un film de Henry King (1956). Remettons déjà la choses à leur place, Richard Rodgers est un compositeur de comédie musicale très inégal où l'excellent côtoie souvent le sirupeux, Quand aux livrets d'Hammerstein, ils ont souvent un côté milieux qui agace. Il faut un grand réalisateur pour transcender tout ça, c'est ce qu'a fait Robert Wise pour "la mélodie du bonheur". Ici force est de constater qu'Henri King n'est pas à la hauteur : D'ailleurs ça commence très mal avec une longue séquence en plan fixe à l'imagination absente, et puis les chants non chorégraphiés sont filmés platement et rendus avec ennui. Et ne parlons pas de cette fin trop sucrée (une spécialité d'Hammerstein) et absurde qui arrive comme un cheveu sur la soupe. Oui mais : la grande chorégraphie centrale est fabuleuse (June is bustin' out all over), les chorals également, la Carousel-Waltz est magique. Shirley Jones et Barbara Ruick qui tiennent les premiers rôles féminins sont absolument charmantes, Gordon McRea ne se débrouille pas si mal que ça et l'histoire est racontée de façon plaisante. Ça vaut donc bien la moyenne, mais Henry King n'y est pas pour grand-chose.
La lumière d'en face
Un film de Georges Lacombe (1956) avec Raymond Pellegrin et Brigitte Bardot. Balayons d'emblée une légende : non, la fin n'est pas ratée, ce qui est ridicule ce n'est que l'invraisemblable postface imposée par la production de façon tellement grossière qu'elle parait extérieure au film. Sinon nous tenons là un quasi chef d'œuvre, une réalisation au cordeau, une interprétation remarquable de Raymond Pellegrin, une Brigitte Bardot qui compense un talent incertain par un érotisme discret et une photogénie troublante. Un drame de la jalousie, de la fatalité, avec son lot de bêtises humaines. Passionnant et bluffant.
La châtelaine du Liban
Un film de Richard Pottier (1956) avec Jean-Claude Pascal. Ce joli technicolor est tellement mal raconté et confus qu'on n'y comprend pas grand-chose, d'autant que Juliette Greco et Gianna Maria Canale se confondent, tellement elles se ressemblent. Le jeu d'acteur de Jean-Claude Pascal est amusant sinon ça n'a pas grand intérêt.
Alexandre le Grand
Un film de Robert Rossen (1956) avec Richard Burton, Fredric Marsh, Peter Cushing, Claire Bloom, Danielle Darrieux. Comme il est quand même un peu fort de café de tenter de s'identifier à un tyran sanguinaire, le film manque de souffle et c'est là son gros problème pour ce qui se veut un péplum épique. Quelques ellipses ternissent un peu la lisibilité du scénario mais dans l'ensemble le film se tient à peu près et vaut surtout pour ses décors, ses costumes et son interprétation avec Marsh comme on ne l'avait jamais vu, Cushing qui jouera pour la Hammer l'année suivante, Burton impeccable, sans oublier Danielle Darrieux, sobre mais sublime.
Crépuscule sanglant
Un western de Jack Arnold (1956). Plusieurs choses gênent : Déjà l'énorme erreur de scénario dans la cabane qui brûle (où Calhoun aurait dû finir grillé !), Ensuite les rôles féminins complètement survolées (Caroline est insipide, quand à la belle Maria on ne sait d'où elle sort et quel sera son sort). Sinon on peut dire que globalement il s'agit d'un bon film, classique, assez manichéiste, mais bon, avec de très bonnes scènes, un méchant très réussi, un duel final parfaitement maîtrisé mais une fin ouverte puisque rien n'est réglé. La réalisation est correcte, la direction d'acteurs est bonne, un western à découvrir.
Anastasia
Un film d'Anatole Litvak (1956) avec Ingrid Bergman et Yul Brynner. Le sujet était en or, le résultat est en carton. Déjà Litvak n'a pas su sortir l'histoire de son carcan théâtral et on a parfois l'impression d'étouffer. Bergman joue plutôt bien (mais de là à mériter un oscar, faut pas pousser non plus). Yul Brynner se prend pour un cosaque, et la douairière est à la limite du supportable. Heureusement quelques seconds rôles donnent un peu de piquant à cette salade, notamment "le banquier" et la suivante de la douairière. Il y a quelques bonnes scènes comme l'apprentissage d'Anastasia et sa réaction devant ceux qui cherchent à la confondre, d'autres pénibles comme les deux dialogues entre Bergman et la douairière qui finissent par faire sombrer le film dans la guimauve.
Moby Dick
Un film de John Huston (1956) avec Gregory Peck. Le moins qu'on puisse dire c'est que le manque de rythme se ressent dès le début et s'il n'y avait que ça… il faut se taper un prêche gavant d'Orson Welles, des personnages caricaturaux et passablement pénibles, des dialogues ampoulés… ça fait beaucoup pour un prétendu chef d'œuvre ! Le film a cependant des qualités évidentes, la prestation habitée de Grégory Peck (quand il ne pérore pas), la scène de la tempête, et évidement tout le final, on notera aussi une excellente photographie avec des cadrages audacieux. Mais globalement ça reste décevant !
La proie des hommes
Un film de John Sherwood (1956) avec Yvonne de Carlo. Western complètement atypique puisqu'il prend comme cadre l'anarchie qui régnait en Oregon avant son intégration dans l'Union. Ici le caïd local a édicté une loi faisant de toute femme célibataire la propriété de celui qui la revendiquera. C'est plutôt bien réalisé dans un superbe technicolor avec des scènes chocs très réussies (la contre plongée avant le viol, la scène dans les chutes d'eau, la capture de Montgomery et ce qui s'en suivit, la rivalité sanguinaire entre le père et le fils Penny. la mort encornée de Tarp). Dans cette histoire les femmes ont le beau rôle et Yvonne de Carlo, gâtée par son habilleuse, crève l'écran de sa beauté. Retenons aussi la beauté sauvage de Mara Corday (ancienne playmate et stripteaseuse). Critiques mineures : on aurait préféré un héros masculin plus charismatique, imaginez McMurray, Ryan ou Mitchum à la place de Calhoun, et puis 75 minutes, c'est court !
La dernière caravane
Un film de Delmer Daves (1956) avec Richard Widmark et Felicia Farr. Dominé par un Richard Widmark en pleine forme et éclairé par la beauté de Félicia Farr, ce film est très bon, empreint d'humanisme avec un scénario intelligent et des personnages intéressants (quoiqu'un peu schématiques). La fin, hélas, ne tient pas debout : on se demande pourquoi la cavalerie ramène Widmark pour être jugé alors qu'il vient de les sauver, et puis on comprend pourquoi, c'est pour nous imposer ce médiocre préchi-précha choral au tribunal ! Une fin plus subtile eut été la bienvenue.
L'ultime razzia
Un film de Stanley Kubrick (1956) avec Sterling Hayden. C'est plutôt un bon film, bien réalisé avec de bons acteurs, bien monté et bien photographié, il est aussi assez bavard mais loin d'être ennuyeux. On ne saurait cependant passer sous silence certains défauts : Le rôle joué par Mary Windsor est véritablement caricatural, un peu de finesse aurait été bienvenu et puis surtout pourquoi va-t-elle écouter aux portes alors qu'elle s'est déjà confiée à son amant ? Le meurtre du cheval n'est pas clair non plus, il sert à quoi ? Et puis on aurait pu nous épargner cette scène ridicule où Sterling Hayden ferme sa valise remplie de billets alors qu'il y en reste plein à côté ! Mais bon ça reste un assez bon polar !
A 23 pas du mystère
Un film d'henry Hathaway (1956) avec Val Johnson et Vera Miles. Un Hathaway raté, avec une réalisation molle, un abus de champ/contre champ bavards, de portes qui s'ouvrent et qui se ferment, et de transparences malheureuses. Le casting est faible avec un Val Johnson mal à l'aise et pour lequel ne se crée aucune empathie et une Vera Miles transparente (pour ne pas dire inutile). Mais c'est surtout au niveau du scénario que ça ne va pas du tout, l'enquête policière étant à la fois faible, peu intéressante et embrouillée tandis que sa résolution devient risible en raison de l'excès d'abus de facilités de scénario. A sauver éventuellement la scène dans la maison en ruines et le coup de froid de Cecil Parker
Les dernières heures d'un bandit
Un film de Charles Haas (1956) avec Jock Mahoney. Sur le thème de l'opposition entre fermiers et gros éleveurs, ce film nous offre une énième variation bien molle et saupoudré d'un fond cornélien assez neuneu. Peu d'action, peu de scènes fortes à part une séquence bien sadique et un final qui nous fait prendre des vessies pour des lanternes (mais qui a néanmoins de la gueule). Coté acteurs Jock Mahomey ne convinc pas, mais alors pas du tout, Martha Hyer est transparente, le méchant (celui de la fin, puisqu'il en a deux) est amusant. Pas terrible.
Les assassins du Dimanche
Un film de Alex Joffé (1956) avec Jean-Marc Thibault, Paul Frankeur (1956). L'horreur absolu ! Et pourtant ça commençait très bien, puisque malgré pas mal de longueurs et de plans inutiles se met en place une situation qui risque de tourner au drame. Rien à dire sur la direction d'acteurs qui est bien mené, il est d'ailleurs rare de voir Jean-Marc Thibault dans un rôle non comique. Et puis voilà qu'à la 55ème minute intervient Monsieur le curé et là le film bascule dans une mièvrerie inimaginable. Déjà on a un curé, véritable saint en soutane, qui a toujours le mot juste et qui contrairement à l'ensemble des gens du village incarne la perfection absolu à tel point qu'on se croirait dans un film pour patronage. Tout le reste du film ne sera qu'un laborieux pensum dégoulinant de bon sentiments et confinant au ridicule tellement c'est appuyé. Quant au prétendu suspense, c'est aussi grâce au curé qu'on comprend qu'il n'existe pas et qu'il est intitule de continuer à s'imposer cette idiotie, car il nous a prévenu "Une prière sert toujours à quelque chose !" Amen !
Papa, maman, ma femme et moi
Un film de Jean-Paul Le Chanois (1956) avec Robert Lamoureux, Nicole Courcel, Fernand Ledoux, Louis de Funès. Une mauvaise suite de "Papa, maman, la bonne et moi" avec des gags bien lourds qui tombent pratiquement tous à plat et un enchainement de scènes sans queue ni tête. Il y a pourtant au milieu du film un début de vaudeville très prometteur avec la participation de la très belle Elina Labourdette, mais ça se termine en eau de boudin. Et le film prend une orientation très "défense de la famille bourgeoise" bien gnangnan. Lamoureux est fidèle à lui-même et c'est sans doute uniquement parce qu'il est là qu'on regarde cette ânerie indéfendable, jusqu'à son terme débile.
Notre Dame de Paris
Un film de Jean Delannoy (1956) avec Anthony Quinn, Gina Lollobrigida, Robert Hirsch, Alain Cuny, Jean Tissier, Philippe Clay. Film à grand spectacle, ce dernier est assuré et on ne voit pas passer les deux heures de sa projection, c'est déjà énorme ! La mise en scène est inégale, souvent brillante dans les scènes d'ensemble, elle est parfois pataude, (pour l'anecdote quand les premiers assaillants reçoivent une poutre sur la tronche, on voit les mecs en-dessous en trains d'essayer de la soulever !) voire théâtrale (l'attitude de Frolo). Il y a aussi quelques facilité de scénario, ils étaient déjà dans Victor Hugo mais ce n'est pas une raison. Si l'Eastmancolor ne gêne pas plus que ça, certaines répliques manquent cruellement de naturel. Les acteurs maintenant, on se demande parfois qui dirigeait les acteurs, chacun jouant comme à son habitude, cela n'empêche pas Anthony Quinn de nous faire une prestation exceptionnelle, Robert Hirsch d'être très bon, et Jean Tissier de camper un Louis XI avec une décontraction surprenante, en revanche Clay en fait de trop, et Cuny est franchement mauvais et fait carrément tâche dans le film. Quant à Gina Lollobrigida, elle n'a rien d'une actrice de composition, mais qu'est-ce qu'elle est belle ! Les spécialistes auront reconnu la grande Damia en chanteuse de rue et plus difficilement Boris Vian en évêque.
Le cavalier du crépuscule
Un film de Robert D. Webb (1956) avec Elvis Presley et Debra Paget. Le début de ce western était prometteur, mais très vite le film s'oriente vers un mélo à la limite du supportable. Elvis Presley est mauvais en plus d'être musicalement anachronique, Richard Egan à l'air de faire de la pub pour une marque de dentifrice, quant à la belle Debra Paget elle est sous exploitée dans un rôle bien mal écrit. Le scénario n'a aucun sens, du moins dans la façon dont il est réalisé.
Popeye : Attaque d'insectes
Un Dessin animé de Dave Tendlar (1956) Popeye, égal à lui même. Un dessin animé sans doute trop court (6 minutes) pour être génial, mais cette invasion de termites reste plaisante et le gag final, fallait le trouver !
24 heures de terreur
Un western de Harmon Jones (1956). J'ai rarement vu un film dans lequel les comportements des personnages étaient aussi incohérents. Le réalisateur semble changer de discours en plein parcours, il y a une dénonciation de l'hypocrisie locale plutôt bien vue, avec l'étonnante quoique difficile à avaler scène de l'institutrice, gâchée ensuite puisque le pistolero la pousse stupidement au suicide. On a droit à un curé qui en deux temps trois mouvements, devient non violent alors que juste avant il était la main du dieu vengeur, et qui nous fait un prêchi prêcha insupportable Les déficits d'explications sont partout, pourquoi un type tire depuis une fenêtre ? Les rapports entre le pistolero et le sheriff sont incompréhensibles. Mais le pire c'est la très belle Mara Corday et ses faux airs d'Ava Gardner qui ne sait pas ce qu'elle veut et surtout qui dit n'importe quoi, prostituée repentie, elle déclare que les "gens ici ont été bons avec moi". Sauf qu'on nous explique que les gens d'ici justement sont tous hypocrites, faudrait savoir. Bref c'est raté de chez raté.
Baratin
Un film de Jean Stelli (1956) avec Roger Nicolas. Après un début un peu poussif où le spectateur a toujours une longueur d'avance sur le film, l'histoire s'emballe et devient agréable à suivre. Oh, bien sûr il s'agit d'un petit divertissement sans prétention, mais il fonctionne, avec une réalisation plutôt correcte. Roger Nicolas se débrouille, on a droit à Jean Tissier qui nous fait son numéro mais c'est surtout du côté du casting féminin qu'on est ravi avec une Ginette Baudin complètement allumée. Il fallait finir le film ce qui avec un scénario si tordu relevait de la gageure, le réalisateur à choisi de terminer dans un burlesque réunissant toute la distribution, ceci pour notre plus grand plaisir..
Coup dur chez les mous
Un film de Jean Loubignac (1956), avec Raymond Souplex. Jeannette Batti, Henri Génès,. Un tout petit peu amusant au début avec un scénario qui aurait pu donner quelque chose, une Jeanette Batti toujours agréable a voir jouer, d'autant que ses décolletés sont pas mal. Hélas à mi-parcours le scénariste ne sait plus quoi faire de son histoire et tout cela tombe dans un grand n'importe quoi même pas drôle. Sinon Souplex et Genes font ce qu'ils peuvent, tandis que Jane Sourza, Armand Bernard, Jean Tissier, et Carette viennent cachetonner.
Les indiscrètes
Un film de Raoul André (1956) avec Nicole Berger, Dany Carrel, Jean Lefebvre. Raoul André n'est pas un mauvais réalisateur mais que faire quand on a un scénario aussi mal écrit ? Pourtant le pitch de départ offrait des possibilités, au lieu de ça on se croirait à "Bienvenue chez les bisounours" Le réal à bien tenté de saupoudrer ce film stupide avec quelques gags pour relever le niveau, hélas ils tombent tous à plat. Même Dany Carrel ne sauve pas le film..
Et Dieu créa la femme
Un film de Roger Vadim (1956) avec Brigitte Bardot, Jean-Louis Trintignant, Curd Jurgens. Le chef opérateur nous a fait de très belles images mais c'est sans doute l'un des rares points positifs du film. Sinon nous avons une intrique en carton qui se conclue de façon absurde, des dialogues impossibles et une direction d'acteur inexistante. Voir Bardot dialoguer est quand même un grand moment propre à provoquer le fou rire. Une actrice même mauvaise peut se diriger, Autant-Lara ou Christian Jaque y sont bien parvenu, Vadim n'a pas su, de même qu'il n'a pas su chorégraphier les bagarres. Alors que sauver ? Peut-être, la danse de la fin dans la cave du club, sinon on oubliera cette plaisanterie.
La corde est prête
Un western de Charles Haas (1956) avec John Agar, Mamie Van Doren, Richard Boone. Ça commençait très bien, mais très vite on s'y perd, tellement les relations entre les protagonistes deviennent complexes, quand aux relations entre les éleveurs, les fermiers, le tueur et le commanditaire c'est également très confus. Tout n'est pourtant pas à jeter, il y a quelques bonnes séquences comme la tentative d'évasion ou le combat entre les deux femmes (même si on ne comprend pas bien pourquoi elle se battent)
Les Week-ends de Néron
Un film de Steno (1956). Alberto Sordi, Vittorio De Sica, Gloria Swanson, Brigitte Bardot ! Avec une telle distribution on était en droit de s'attendre à quelque chose. Eh bien, non, les acteurs aussi bon qu'ils soient n'ont jamais sauvé un film, d'autant qu'ici Sordi n'en peut plus de cabotiner et que Bardot est transparente. De Sica et Swanson eux sont bons. Le scénario ne raconte pas grand-chose et s'avère inintéressant. Ça cause beaucoup trop, l'humour qu'il soit noir ou pas tombe à plat, la réalisation est paresseuse, en fait il n'y a pas grand-chose qui fonctionne. A oublier !
Sept ans de réflexion
Un film de Billy Wilder (1955) avec Marilyn Monroe. Le moins qu'on puisse dire c'est qu'on reste sur notre faim avec cette fin qui arrive alors qu'on ne l'attend pas. Sinon Wilder montre une fois de plus son sens méticuleux de la mise en scène et de la direction d'acteur. Ça se savoure. Certes nous sommes en 1955 et la censure veillait, il faudra attendre 1964 et "Embrasse-moi idiot" pour que le non-dit du film devienne explicite à savoir qu'un adultère passager s'il est bien géré ne devrait pas mettre en danger la vie d'un couple. Marilyn crève l'écran, son personnage n'a rien d'une nunuche, même si elle ne semble pas avoir inventé l'eau chaude, mais elle incarne surtout une personne qui se fiche un peu des conventions sociales. Quant au concert n°2 de Rachmaninov, vous ne pourrez plus jamais l'écouter sans repenser au film .
Blanches colombes et vilains messieurs
Un film de Joseph L. Mankiewicz (1955) avec Frank Sinatra, Marlon Brando, Jean Simmons. L'affiche était prometteuse, mais voilà encore une preuve de plus que même les meilleurs peuvent se planter. Quelques bien rares morceaux chorégraphiques viennent de temps à autre nous sortir de la torpeur que provoque ce film interminable, bavard, ennuyeux, inintéressant, et osons le dire cucul la praline.
Gas-oil
Un film de Gilles Grangier (1955) avec Jean Gabin, Jeanne Moreau, Ginette Leclerc. Une trame policière bien faible et peu évidente, une action qui se traîne désespérément. On n'est pas loin de l'ennui, mais heureusement Gabin est là et la fin qui inspirera Corneau 22 ans plus tard (dans la Menace avec Montand) a quand même de la gueule. Mais globalement, c'est très moyen.
Les diaboliques
Un film de Henri-Georges Clouzot (1955) avec Vera Clouzot, Simone Signoret, Paul Meurisse. Ce film porte bien son nom et constitue l'un des sommets du cinéma français, l'intrigue est géniale et le suspense fonctionne parfaitement (même quand on connaît la clé). Les acteurs sont au top et c'est un vrai plaisir de les voir jouer. La galerie de seconds rôles est parfaitement efficace. Et puis il y a cette prise de vue géniale avec des plans d'une beauté à couper le souffle, comme l'errance finale de Vera Clouzot dans ces couloirs interminables, simplement vêtu d'une nuisette dont la transparence ajoute l'érotisme à l'angoisse. Pas de musique (sauf au début et à la fin).
La nuit du chasseur
Un film de Charles Laughton (1955) avec Robert Mitchum. D'une férocité et d'un cynisme inouï, ce film cible la bigoterie, la manipulation que les hommes d'églises peuvent exercer sur leur entourage, et la bêtise de la "foule". C'est très bien joué (y compris par le surprenant petit garçon), le suspense est entier, la réalisation soignée et la photographie privilégie les prises de vue poétiques. Bref c'est très bon et surtout c'est un OVNI dans l'histoire du cinéma puisque ce film ne ressemble à aucun autre ! Seule la sucrerie finale empêche de le ranger au titre des chefs d'œuvres.
L'homme au bras d'or
Un film d'Otto Preminger (1955) avec Frank Sinatra, Kim Novak, Eleonor Parker. Non seulement le thème est fort, mais la réalisation est impeccable, sans temps morts, sans digressions et ponctuée de scènes chocs, l'interprétation est remarquable malgré sa prévisibilité avec un Sinatra impérial, une Kim Novak superbe (quand on pense qu'elle trimbale encore aujourd'hui une réputation de mauvaise comédienne complétement injustifiée) et Eléonore Parker qui n'est pas mal non plus. Nonobstant le final que l'on peut considérer comme bâclé (à moins que ce soit un caprice des producteurs), on tenait là un chef d'œuvre.
En quatrième vitesse
Un film de Robert Aldrich (1955). Ça commence très bien et puis plus ça avance plus ça pédale dans la semoule. Non seulement le scénario est tellement déroutant qu'il en devient incompréhensible, et inintéressant, mais l'acteur principal ne provoque aucune empathie, certains personnages secondaires sont débiles (à tel point qu'on se demande parfois si on n'est pas en pleine parodie) et le final est grotesque. Oui, mais diront les formalistes, la beauté du style, les cadrages et blablabla…. Certes, on ne va pas dire le contraire la réalisation est innovante, mais depuis quand la forme serait-elle une fin en soi ? Depuis quand la beauté formelle serait capable de masquer l'indigence du propos ? De ce pétard mouillé on ne retiendra que l'introduction, une scène de filature amusante (à défaut d'être angoissante) et la beauté sulfureuse de Maxine Cooper dans le rôle de Velda
Mais qui a tué Harry ?
Un film d'Alfred Hitchcock (1955) avec Shirley McLaine. L'une des rares incursions du réalisateur dans le comique policier. L'histoire est amusante, lorgne un peu vers le burlesque, beaucoup vers l'humour noir et l'absurde, mais s'avère quelque peu poussive et bavarde. La distribution sans démériter reste moyenne malgré une Shirley McLaine, adorable et sémillante (son premier rôle au cinéma) et une Mildred Natwick surprenante. Que ce soit mineur ou non importe peu, l'essentiel est que ça se regarde sans déplaisir. Et à choisir je préfère regarder Harry plutôt que "le faux coupable". On notera la beauté de la photo des paysages d'automne et la belle musique de Bernard Hermann.. Dans la même veine mais en mieux Hitchcock réalisera en 1976 un excellent "Complot de Famille," son ultime film.
Les pépées font la loi
Un film de Raoul André (1955) Avec Louis de Funès dans le rôle secondaire de "Jojo la bonne affaire" et la jolie Dominique Wilms (la môme vert de gris). Un scénario de folie qui n'a strictement aucune importance, puisque tout est prétexte à voir évoluer trois jeunes filles et leur mère s'organiser pour récupérer leur sœur qui s'est fait enlever. On apprend que la maman est une ancienne tenancière de maison close et qu'elle a gardé de bonnes relations avec ses collègues, à tel point qu'elle les rameutera pour investir la propriété des gangsters où éclatera une bagarre générale qui est le clou du film. Ça ne marquera pas l'histoire du cinéma, mais ça se regarde avec amusement.
Razzia sur la chnouf
Un film d'Henri Decoin (1955) Avec Jean Gabin. Ce film a un problème : plus le twist final est deviné tôt plus le film perd de son intérêt, or ce twist est décelable d'entrée et ne fait que se confirmer par la suite. Sinon, il n'y a pas de véritable histoire, on y mélange tous les réseaux et toutes les drogues contre toute vraisemblance au cours d'u cheminement aussi picaresque qu'incompréhensible de Jean Gabin. Cette volonté de tout montrer en un incroyable fourre-tout nous fait demander si le film n'était pas sponsorisé par la brigade des stups (en fait la brigade mondaine à l'époque). Vu comme cela et faute de scénario solide (il est bourré d'invraisemblances), le film peut être vu pour ses aspects "documentaires"'. Gabin domine largement une distribution où les petits rôles n'ont absolument pas l'occasion de s'exprimer (Magalie Noël, Lino Ventura, Dialo) à l'exception notable de Llila Kedrova. Bref, c'est bien moyen tout ça.
Les Nuits de Montmartre
Un film de Pierre Franchi (1955) avec Jean-Marc Thibault et Geneviève Kervine. L'intrigue policière est proprement ridicule et par moment incompréhensible, la réalisation est minimaliste, certains dialogues complètement inadaptés. Bref c'est pas terrible et on n'a pour se raccrocher que le minois de Geneviève Kervine et certains numéros musicaux.
Sourire d'une nuit d'été
Un film d'Ingmar Bergman (1955). Un marivaudage superbement filmé et interprété par des actrices de rêves (notamment Harriet Andersson et Eva Dahlbeck). C'est malheureusement excessivement bavard.
Les hussards
Un film d'Alex Joffé (1955) avec Bernard Blier, Bourvil, Georges Wilson… C'est quoi cette plaisanterie ? Déjà bravo au scénariste qui a oublié que dans un village il y avait aussi des gosses et des vieillards. Ils sont où ? Et ce type qui se rend pour ensuite s'échapper ? Et cette fin où n'y comprend plus rien ? Dommage on aurait pu faire quelque chose avec cette ambiance d'époque et les états d'âmes de ces deux paumés, mais c'est long, c'est mou, ça n'avance pas, ce n'est pas intéressant. Bref c'est raté.
Le Juge Thorne fait sa loi
Un western de Jacques Tourneur (1955). Avec Joel McCrea. Du grand n'importe quoi. De bonnes intentions ne suffisent pas à faire un bon film. Et celui-ci accumule les casseroles, métrage trop court (65 mn), couleurs hideuses, McCrea mièvre, et surtout un scénario indigent et brouillon truffé d'incohérences à la pelle. A oublier.
Mam'zelle Cri-Cri
Un film d'Ernst Marischka (1955) avec Romy Schneider. Moi qui pensait tomber sur une bonne opérette viennoise, j'ai vite déchanté (c'est le cas de le dire) car difficile de faire plus nul que cette niaiserie dans laquelle les personnages sont exécrables, (y compris Romy Schneider niaise et inintéressante) le scénario d'une stupidité affligeante et la musique digne d'un cirque de sous-préfecture. Bref ça ne vaut pas un clou.
Dommage que tu sois une canaille
Un film d'Alessandro Blasetti (1955) avec Sophia Loren, Marcello Mastroianni, Vittorio de Sica. Malgré quelques longueurs (notamment la scène du commissariat, interminable) le film est assez délicieux, cynique à souhait et remarquablement bien interprété par son trio vedette. La silhouette de Sophia Loren est impressionnante.
La main au collet
Un film d'Alfred Hitchcock (1955) avec Cary Grant, Grace Kelly, Danielle Aubert, Charles Vanel : Une déception. Sans doute la faute en incombe-t-elle à ce scénario à la fois abracadabrantesque, inconsistant et totalement dénué de suspense à ce point que quand le coupable est découvert, ça aurait pu être n'importe qui, on s'en fiche complètement (et d'ailleurs on devine qui c'est pendant la scène du cimetière) Ajoutons à cela une overdose de surimpressions dans les scènes automobiles et pas mal de blablas. Côté acteurs, Cary Grant parait peu motivé, et Grace Kelly nous la joue "porte manteau" Quoi que quand même, son baiser surprise à la porte de sa chambre constitue l'un des rares grand moments du film, avec éventuellement la scène du marché aux fleurs ! Quant à Danielle Aubert, son rôle mal écrit est décevant. Alors oui, malgré mon admiration pour le grand Alfred, je suis de ceux qui pensent que "la main au collet" fait partie de ses œuvres mineures. Les cinéphiles pourront néanmoins se consoler avec cette étonnante rencontre entre Cary Grant et Charles Vanel
La madone des sleepings
Un film d'Henri Diamant-Berger (1955) avec Gisèle Pascal, Eric Von Stroheim, Jacques Jouanneau… Ce film nous raconte une histoire quasi incompréhensible dans laquelle des gens se croisent, s'espionnent, se trahissent, se courent après et se tirent dessus. Giselle Pascal avec son accent de titi parisien est aussi crédible en "Grande Dame" que Sheila en soprano colorature. Se regarde d'un œil distrait sans doute en raison de quelques seconds rôles pas trop tartes mais il faut se rendre à l'évidence, Diamant-Berger n'est pas un bon cinéaste.
Gueule d'ange
Un film de Marcel Blistene (1955) avec Maurice Ronet, Viviane Romance. Ce bon film aurait pu s'approcher du chef d'œuvre si la fin n'était pas encombrée de scènes bâclées voire pire ("Caniche" en redresseur de torts est ridicule, la chanson dans le bistrot est pitoyable, et la bagarre dans la nuit à coup de poing complétement ratée) Sinon, cette histoire de looser qui rate tout ce qu'il entreprend est plutôt bien vu et bien interprété par un Maurice Ronet en pleine forme, Et puis ce dames matures sont charmantes, Dora Doll nous fait un numéro hilarant, Vivianne Romance et Simone Paris ont une vraie classe. On passera sur quelques invraisemblances, comme Viviane Romance prenant une gravure sur les quais et l'embarquant sans que personne ne lui demande de la payer…
Les Fruits de l'été
Un film de Raymond Bernard (1955) avec Edwige Feuillère. Inintéressante et insupportable "comédie familiale" bien gnangnan qui se figure à l'aide d'un scénario débile qu'un film est là pour nous faire de la morale.
Dossier secret (Mr Arkadin)
Un film d'Orson Welles (1955). Orson Welles était un génie ! Si le scénario est intéressant mais pas exceptionnel, c'est dans la façon de le traiter que le réalisateur nous donne le tournis. Au départ on ne comprend pas tout, c'est parfaitement normal, puisque c'est une enquête et le puzzle ne se met en place que tardivement et tient parfaitement la route. On reste fasciné par la beauté des plans et des cadrages, par ces scènes de pénitents ou celle du bal masqué sur le thème de Goya. La distribution est étrange : Orson Welles droit dans ses bottes et Robert Arden, le personnage principal joue les faire valoir, (on comprendra pourquoi à la fin) et c'est avec les personnages secondaires que Welles s'est amusé (Michael Redgrave en antiquaire déjanté, Katína Paxinou en maquerelle retraitée, Mischa Auer en dresseur de puces) . Et puis il y a les femmes, Suzanne Flon, Patricia Medina et surtout la resplendissante Paola Mori (qui deviendra la 3ème Mme Welles.) A noter une excellente musique signé Paul Misraki (l'auteur de Tout va très bien madame la marquise). Un très grand film !
13 à table
Un film d'André Hunebelle (1955) avec Micheline Presle, Fernand Gravey, Germaine. Montero, Annie Girardot. On a très peur au début : Pur théâtre filmé, contexte grand bourgeois très pénible, première scène ratée. Et puis miracle, voilà que ça se met à fonctionner et même à délirer. L'interprétation est sans faute même si Presle se croit au théâtre (mais on pardonne tellement elle est charmante) Gravey est très bon mais c'est sans doute la prestation de Montéro qui est la plus extraordinaire. Ajoutons à cela les facéties burlesques de Mischa Auer et un majordome un peu niais, le tableau sera complet. On passe donc un bon moment même si on aurait préféré une autre fin que le morceau de sucre qu'on nous impose
Le crâneur
Un film de Dimitri Kirsanoff (1955) avec Raymond Pellegrin, Paul Frankeur et Marina Vlady. Un modeste polar plutôt bien réalisé qui vaut surtout pour l'ambiance qui y est créée, l'énigme policière n'étant pas extraordinaire. C'est pas trop mal joué même si on a connu Pellegrin en meilleure forme et si Vlady est très fade., en revanche Frankeur n'est pas mal du tout…
Interdit de séjour
Un film de Maurice de Canonge (1955) avec Paul Frankeur. Que peut-on reprocher à cette brillantissime et trépidante série B ? Peut-être la fadeur des scènes de prison, mais à part ça, je ne vois pas bien. Le film commence en fanfare et nous maintient en haleine jusqu'au final, la mise en scène est plus que correcte. Les acteurs sont très bons et très bien dirigés et Joelle Bernard est excellente à tout point de vue. Un excellent thriller palpitant et intelligent, mais aussi une réflexion sur l'inexorabilité du destin.
Hanussen, l'astrologue d'Hitler
Un film de O. W. Fischer (1955) avec Klaus Kinski. Le sujet est intéressant, dommage que la réalisation ne soit pas à la hauteur, trop de blablas, trop d'ellipses, trop de confusion, trop de déficits d'explication. Remarquons quand même Klaus Kinski en salopard (déjà) et la très mignonne Liselotte Pulver inconnue de ce côté-ci du Rhin. Moyen tout ça !
Le seigneur de l'aventure
Un film de Henry Koster (1955) avec Bette Davis, Joan Collins. Tout est mauvais, le scénario absurde, les dialogues improbables, les situations invraisemblables, ça bavasse, c'est inintéressant et pas très bien joué (Même Bette Davis n'est pas à son aise, c'est dire !). Le rôle que l'on fait jouer à Richard Todd est aussi exécrable que débile. Rien à sauver.
L'impossible Monsieur Pipelet
Un film d'André Hunebelle (1955) avec Michel Simon. Dès le début on sait que ça ne fera pas, les scènes sont trop longues et trop bavardes, les gags ne fonctionnent jamais, la mièvrerie est omniprésente, les dialogues sont mauvais et les situations grotesques. Michel Simon cachetonne sans essayer de sauver ce film insupportable
L'homme qui n'a pas d'étoile
Un film de King Vidor (1955) avec Kirk Douglas. Il faut plus d'une demi-heure avant que le film commence, avant on a droit aux gesticulations de Kirk Douglas qui surjoue comme c'est pas permis et prend sous sa coupe un jeune tête à claques dont on se demande s'il n'est pas un peu demeuré. La relation ensuite entre Douglas et la jolie Jeanne Crain aurait pu être intéressante mais c'est tellement parsemé d'invraisemblances que ça ne le fait pas. Après Kirk retourne sa veste, non pas par conviction mais pour embêter le méchant qui a été vilain avec lui, puis la reretourne et s'en va… et c'est la fin. Le film se regarde si on arrive à supporter la première demi-heure mais sa réputation est totalement surestimée. Sur un thème très proche, on préférera la "Chevauché de bannis" d'André de Toth", réalisé en 1959.
French cancan
Un film de Jean Renoir (1955) avec Jean Gabin, Françoise Arnoul, Maria Felix. Ce très grand film aurait sans doute été un chef d'œuvre s'il ne comportait quelques erreurs de castings : ainsi "Paulo" est mauvais (il aurait fallu un Reggiani pour ce rôle), Esposito fadasse et Clay peu supportable. Et puis le film s'approche souvent dangereusement du mélodrame ou de la guimauve, mais n'y entre jamais.(on a eu très peur quand même). On peut aussi se questionner sur cette tournée des cabarets avec le prince, elle ne sert à rien du tout, fait remplissage, mais elle a de la gueule. Sinon, Renoir quand il veut : quel artiste ! Il se sert du champ de la caméra comme d'un boite où on entre, on sort on explore le fonds, les mouvements de foules sont gérés à la perfection. Le dernier quart d'heure nous fera oublier les rares défauts du film d'abord avec ce cancan éblouissant et puis avec la "morale" du film, véritable leçon de vie qui nous explique qu'il est illusoire de chercher l'amour éternel…ce qu'Arnoul finira par comprendre, le sourire aux lèvres. Renoir revenait d'Hollywood, là-bas le film n'aurait jamais fini aussi intelligemment !
Il bidone
Un film de Federico Fellini (1955) Un film complètement déséquilibré qui commence par une escroquerie habilement mise en scène malgré son scénario invraisemblable (à quel moment enterrent-ils le trésor, sans se faire voir et sans laisser de traces ?), puis une autre dans les bidonvilles, cela suivi par une excellente scène de réveillon. Tout cela est fort bien réalisé mais ensuite tout se gâte avec des bavardages interminables et une fin lourdement mélodramatique. Dans ce genre de registre Fellini n'arrive pas à la cheville des Risi, Monicelli, Scola et autres, n'ayant pas compris qu'une satire grinçante est autrement plus efficace que le mélo.
La main gauche du seigneur
Un film d'Edward Dmytrick (1955) avec Humphrey Bogart, Gene Tierney, Agnes Morehead. Globalement c'est très mauvais et si on regarde jusqu'au bout c'est uniquement parce que Bogart crève l'écran. Il faut attendre la fin du film pour comprendre ce que le film a essayé de nous dire, le final est le triomphe du jésuitisme, genre qu'importe les détails du moment que les gens restent dans leur croyance. On ne sait d'ailleurs s'il y a un côté critique dans cette conclusion, mais à vrai dire on s'en fiche, le film n'étant pas de ceux qui restent dans le souvenir tellement les maladresses en tout genre abondent, entre une morale religieuse bien pesante et bien gnian-gnian, la tenue de Gene Tierney qui se croit sur la 5ème avenue, l'absurde partie de dés, et la conversion (appelons les choses par leur nom) de Bogart
La maison des otages
Un film de William Wyler (1955) avec Humphrey Bogart et Fredric March. La scène du repas de famille au début donne le ton, avec le gosse tête à claques qui quitte la table en débitant des âneries et en serrant la main de son père alors que le repas n'est pas fini. On est chez qui là ? L'arrivé de Bogart (qui joue bien) va remonter le niveau pendant un court moment avant que le film ne se mette à tourner en rond et à perdre le peu d'intérêt qu'il avait, tous les personnages sont stéréotypés à l'extrême, mention spéciale au bellâtre amoureux de la fille de la maison. Arrivée à la moitié du film les invraisemblances et les facilités de scénario nous tombent dessus comme s'il en pleuvait à ce point que ça en devient ridicule, on distribue des bons de sortie, le gosse est de plus détestable. Il n'y a aucune tension, même là où il devrait en avoir, aucun rythme, tout est téléphoné, prévisible, et même ennuyeux, à la fin on a hâte que ça finisse…
Les inconnus dans la ville
Un film de Richard Fleischer (1955) avec Lee Marvin, Victor Mature. Quelle déception ! Une heure pour nous présenter les protagonistes, avec au passage un Victor Mature très mauvais et un sale gosse tête à claques. Le hold-up n'est pas mal mais ça devient vite n'importe quoi avec Mature qui joue les redresseurs de tort devant trois gangsters aguerris, tout ça parce que son mioche lui a reproché de ne pas avoir ramené une médaille de la guerre ! Et à la fin c'est la victoire de l'Amérique puritaine, l'amish qui renonce à la non-violence, la femme légère qui est tuée (punie par le ciel ?), le banquier obsédé sexuel qui se rachète une conduite, et Mature qui fait le fier à bras avec sa blessure devant son mouflet et ses copains. Quelle horreur ! On pourra toujours gloser sur la réalisation, la gestion de l'espace et tout ce qu'on voudra, quand le scénario atteint ce niveau de stupidité tous les travellings et tous les plans séquences du monde ne saurait le sauver.
Tornade sur la ville
Un film de Jack Arnold (1955). La réalisation est appliquée et inventive, la photographie géniale, mais le scénario est d'une médiocrité absolue enchaînant les absurdités, le pompon étant cette bagarre virile entre Lex Baxter et le chef des berger, et comme si ça ne suffisait pas on y a ajouté une sous-intrigue amoureuse d'une bêtise effroyable. Coté interprétation, Lex Baxter n'est vraiment pas à la hauteur, reste Mara Corday toujours aussi belle, mais assez mal employée ici. Impossible de donner la moyenne à un tel film.
Le signe de Venus
Un film de Dino Risi (1955) avec Sophia Loren, Alberto Sordi, Vittorio de Sica, Raf Vallone. Une comédie à l'italienne douce amère, la vraie vedette n'est pas Sophia Loren mais Franca Valeri certes moins sexy, mais qui joue à la perfection. Côté masculin, Vittorio de Sica domine tout le monde de par sa classe. Une belle galerie de personnages, on sent déjà en filigrane le futur grand Risi
Des pas dans le brouillard
Un film d'Arthur Lubin (1955) avec Jean Simmons et Stewart Granger. Une excellente surprise. Arthur Lubin n'a pas eu de chances, on ne lui a confié que la réalisation de scénarios de troisième zone. Pourtant quand le sujet l'intéressait, il savait s'appliquer comme dans son remarquable "fantôme de l'Opéra". Ici il nous livre une merveilleuse histoire policière dans un cadre victorien magnifiquement reconstitué et doté d'un magnifique technicolor, il faut voir le détail avec lesquels ont été décoré les pièces, la réalisation est parfaite avec des séquences étonnantes, (le retour du cimetière en un long plan séquence, ou encore la scène du brouillard) et que dire de l'interprétation, Granger en contre-emploi s'en sort magnifiquement, mais c'est bien Jean Simmons qui crève l'écran de sa beauté et de son talent. Le scénario est, génial du début jusqu'à la fin. On est passé non loin du chef d'œuvre, mais il y a quelques faiblesses (le procès, et surtout le rôle du beau frère un peu trop vite expédié). Ça vole quand même très haut !
L'homme au fusil
Un film de Richard Wilson (1955) avec Robert Mitchum. Ce film possède deux atouts non négligeables, la présence nonchalante (ce n'est rien de le dire) de Robert Mitchum, et un casting féminin attrayant (Jan Sterling en jolie trentenaire, Karen Sharpe en femme ambigüe et Barbara Lawrence en blonde espiègle et explosive). Mais sinon, c'est très plat, l'intrigue n'est pas très intéressante, la mise en scène est paresseuse et sans rythme, le scenario est chaotique, parfois peu clair, les personnages masculins n'ont aucune profondeur (celui qui joue Jeff est atrocement mauvais), les invraisemblances et les clichés abondent (les gentils ne sont toujours blessés que très légèrement, c'est bien connu). Bref de ce film, on peut s'en passer.
Frou-frou
Un film d'Augusto Genina (1955) avec Dany Robin, Gino Cervi, Louis de Funes. Attention c'est un film à message et le message est très fort, je vous le donne en mille : "l'argent ne fait pas le bonheur" Donc c'est la vie d'une courtisane vénale ballotée entre l'amour et l'argent. Enoncé comme ça, ça aurait pu donner n'importe quoi. Or les qualités du film sont ailleurs que dans ce résumé, déjà dans la réalisation parfois très brillante à l'instar de la fabuleuse scène du bal des 4 Z'arts. L'aventure avec le peintre est également bien vue, sous l'histoire d'amour se cache une critique sévère du marché de l'art moderne (l'intervention de l'inénarrable Daniel Emilfork est fabuleuse) !. Et il y a plein de petits détails comme ça. L'interprétation est dominée par Gino Cervi, très bon en aristo russe, Dany Robin passe très bien, mais Philippe Lemaire gigote de trop. Allez, c'est pas mal mais cela aurait été beaucoup mieux si le film était resté dans le registre de la comédie et nous avait épargné les pleurnicheries grotesques
Le général du diable
Un film de Helmut Kautner (1955) avec Curd Jurgens. Un film allemand tourné juste 10 ans après leur défaite. Le film est axé sur le personnage joué avec brio par Curd Jurgens, un personnage complexe qui croit que son statut de héros de l'aviation va lui permettre de s'accommoder du nazisme sans y adhérer. L'intention est louable et le résultat est intéressant mais l'aurait été davantage si le réalisateur n'avait pas tant chargé son personnage, on pourrait en dire autant des rares non-nazis du film. Mais malgré ces réserves, ça reste un très bon film.
Cinq fusils à l'Ouest
Un western de Roger Corman (1955) avec Dorothy Malone. Une série B ou Z doit être jugée à l'aune de sa catégorie. Alors c'est vrai nous avons là un film fauché, la distribution (dont fait partie le scénariste) est constituée d'une bande d'inconnus (c'est le premier film de Dorothy Malone). Or à moins d'être aveugle on se rend bien compte que Corman a fait du mieux qu'il a pu avec ce qu'il avait, Les personnages sont bien esquissées, la tension est bien décrite et la dernière partie parvient à créer un petit suspense efficace. Certes les bagarres à mains nus sont un peu bébêtes, l'un des types à un costume tout propre après des kilomètres de cavalcades, la conclusion est plate, c'est un petit western … mais n'empêche que ça se regarde sans déplaisir…
Le cri de victoire
Un film de Raoul Wash (1955). Un faux film de guerre puisque sur les 140 minutes que dure le film on a presque deux heures de blablas, avec une galerie de portraits et de situations plus clichés les uns que les autres et où dégoulinent les pires "bons sentiments" et la mièvrerie, tout cela devient vite gavant d'autant qu'on ne se raccroche à rien et surement pas aux tronches des militaires car supporter James Whitmore et Aldo Ray relève de l'exploit. On sauvera (éventuellement) les personnages jouées par Anne Francis et surtout Dorothy Malone qui tentent de camper des personnages un peu moins stéréotypés que ces messieurs, mais l'ensemble en plus d'être interminable est extrêmement décevant surtout de la part de cet excellent réalisateur
Les deux font la paire
Un film d'André Berthomieu (1955) avec Jean Richard, Jean-Marc Thibault, Maurice Biraud. Ce remake de 'la mort en fuite" de 1936 n'a pas à rougir de la comparaison avec son modèle. Certes Jean Richard n'est pas Michel Simon mais il s'en sort remarquablement bien, Jean-Marc Thibault pour sa part ne peut faire oublier Jules Berry mais ça passe. Dans les seconds rôles le film est supérieur à celui de 36 grâce à la présence de Maurice Biraud en avocat et de Pauline Carton en concierge. On peut trouver la musique d'Henri Betti moins pétillante que celle de Lattes dans le film original.
Le baiser du tueur
Un film de Stanley Kubrick (1955) C'est très court : 65 minutes. Les formalistes vont encore nous dire que le scénario et la direction d'acteurs ne sont pas le plus important, on va les laisser dire mais il faut bien reconnaître que l'intrigue est d'une banalité à peine croyable et que l'actrice principale joue sans conviction, il y a pas mal de remplissage, notamment cette inutile scène de la grande sœur en voix off avec une ballerine, ce combat de boxe très confus ou cette poursuite sur les toits trop longue. Quelques bonnes idées, les deux clowns sur le trottoir, dont on ne comprendra l'utilité qu'ensuite et surtout cette hallucinante bagarre dans le dépôt de mannequins qui à elle seule sauve le film de la catastrophe.
The Phantom from 10.000 Leagues
Un film de Dan Milner (1955). Une tentative assez poussive de mix entre film d'espionnage, savant fou et monstre maritime. En fait aucune de ces facettes n'est correctement exploitée, Le monstre est risible, le savant manque de cohérence, quand au côté espionnage il est loin d'être clair. Alors on fait du remplissage avec beaucoup de blablas, une idylle ultra rapide, une espionne sexy, une secrétaire mature et trop curieuse et un tueur simplet. Cela dit même si ça ne passionne pas, cette série B se suit malgré pas mal d'incohérences et des acteurs ni charismatiques ni bien dirigés.
Le Rendez-vous de Hong-Kong
Un film de Edward Dmytryk (1955) avec Clark Gable et Susan Hayward. Voici un film bien plat. Passons sur l'invraisemblance du scénario, ce film prétendument d'aventures n'offre aucun suspense, aucun rebondissement, aucune scène forte, les séquences de l'évasion et de la bataille navale étant aussi ridicules que bâclés. En revanche nous avons droit à quelques scènes ridicules comme Gable en papa, ou pire cette grotesque et interminable bagarre à coup de poings. ! Susan Hayward mal dirigée joue plutôt mal, Gable lui n'a pas besoin d'être dirigé. On remarquera que la Susan vient chercher son mari en Chine en apportant avec elle une quinzaine de robes différentes et toutes sortant de chez des grands couturiers… Quelques belles images pour se consoler de ce désastre.
L'armure noire
Un film d'Henry Levin (1955) avec Eroll Flynn. Obsédé de la vérité historique passez votre chemin, car en plus ici les français sont méchants et les anglais gentils. Quant aux amis d'Eroll Flynn, inutile de réclamer des sourires en gros plan, il était tellement imbibé par l'alcool que son visage était devenu bouffi. Et pourtant le film est bon, pas extraordinaire, mais bon, genre série B de luxe. Pas de temps morts, pas de blabla, beaucoup d'action même si c'est toujours un degré en dessous de ce qui se fait de mieux. Eroll Flynn fait ce qu'il peut… de loin. Côté dames, j'ai trouvé Joanne Dru transparente, en revanche Yvonne Furnaux en soubrette montante nous offre une séquence fabuleuse et teinté d'un érotisme subtil. Un film qui vaut mieux que sa mauvaise réputation. Et qui reste très agréable à regarder
Le Couteau sous la gorge
Un film de Jacques Séverac (1955) avec Jean Servais, Madeleine Robinson, Yves Deniaud. Une série B policière sympathique malgré quelques zones d'ombres dans le scénario (le rôle de l'aveugle ?) et qui se regarde sans ennui. Si Jean Servais est ici très monolithique, Yves Deniaud est vrai régal à regarder jouer, le casting féminin malgré Madeleine Robinson reste assez fade
La fiancée du monstre
Un film d'Ed Wood (1955) On a beau essayer d'être indulgent, mais "quand c'est mauvais, c'est pas bon !" L'histoire est abracadabrante et bavarde, les plans sont paresseux, Le jeune premier est ridicule, le poulpe lamentable et la conclusion pitoyable. Alors que sauver ? Loretta King que Lugosi a revêtu d'une robe du soir avant de l'attacher sur une table d'expérience (WTF) Lugosi himself, qu'on a connu bien mieux mais qui prend un malin plaisir à fouetter Tor Johnson. Ce doit être tout..
Port du désir
Un film de Edmond Greville (1955) avec Jean Gabin. Une série B avec Gabin ? Ben oui c'est possible. Et le moins qu'on puisse dire c'est qu'il est en petite forme. Il y a des bonnes choses, l'ambiance de la boite à matelots, le strip-tease d'Edith Georges avec ses cache tétons d'époque, les vues sous-marines, l'astuce pour récupérer la clé. Mais aussi des mauvaises comme cette bagarre débile entre Vidal et un méchant, mais c'est surtout le scénario qui pèche, sur le papier il en vaut bien d'autres, mais là il n'est guère maîtrisé, laissant trop d'interrogations en suspens et péchant par trop de facilité de scénario. L'interprétation est moyenne, Vidal fait du Vidal, Caussimon est toujours bon, quant à la vedette féminine Andrée Debar, on ne peut pas dire qu'elle nous fasse une prestation éblouissante. Un petit polar sans génie mais regardable.
Pain, amour, ainsi soit-il
Un film de Dino Risi (1955) avec Vittorio De Sica, Sophia Loren, Lea Padovani. Beaucoup de bonnes choses dans cette comédie légère bénéficiant de la présence de deux immenses acteurs, Vittorio De Sica en vieux beau, séducteur et surtout Sophia Loren truculente, qui éclaire le film de sa beauté et de son talent et qui en prime nous danse un mambo d'anthologie. Nous avons une satyre discrète mais bien présente de la religion qui se mêle de tout à tout moment représenté par Mario Carotenuto qui donne l'air de s'amuser de ce rôle antipathique. On appréciera les passages avec Yoka Berretty, heureux temps d'une époque où les suédoises était délurées. Au passif le jeune Antonio Cifariello, insupportable kéké et surtout la "bonne action" finale de De Sica, qu'on dirait plaquée là pour faire "morale". Heureusement Risi est assez malin pour ne pas terminer là-dessus et nous offrir une conclusion un peu attendu mais tellement chouette.
Les Survivants de l'infini
Un film de Joseph M. Newman (1955). Ce film fit grand bruit à l'époque. Il faut dire qu'il a des atouts, un beau technicolor, un scénario intelligent et bien construit, de beaux décors (surtout dans la deuxième partie) Mais c'est grâce à l'apparition du mutant que le film fut un succès, mutant qui arrive comme un cheveu sur la soupe et qui n'apporte pas grand-chose à l'histoire. Le film possède aussi ses défauts, beaucoup de blabla et une overdose de termes abscons, et puis côté distribution, c'est assez moyen. Quant au fait que le film soir devenu kitch, ça ne gêne pas, ça ajoute même au charme ! Les amateurs de détails people seront ravis d'apprendre que Faith Domergue, qui ne brille pas trop dans ce film, fut la maîtresse d'Howard Hugues.
Par-dessus les moulins
Un film de Mario Camerini (1955) avec Vittorio De Sica, Sophia Loren, Marcello Mastroianni, Yvonne Sanson. Un vaudeville en costume d'époque au royaume de Naples à l'époque sous domination espagnole. Le vaudeville est un genre et ici il fonctionne plutôt bien notamment grâce aux acteurs qui ont l'air de s'amuser comme des fous, la prestation de Vittorio de Sica en gouverneur est inénarrable, quant à Sophia Loren, son sourire enjôleur et ses décolletés impossibles elle est craquante, Mastroianni est un peu en retrait. Bonne mise en scène avec mouvements de foule suavement orchestrés. On peut se gausser de la morale finale mais après tout est-ce si important ? 1 h 40 de bon cinéma, on ne va bouder notre plaisir
.Désirs humains
Un film de Fritz Lang (1954) avec Glenn Ford et Gloria Grahame. Le thème sous-jacent selon lequel une femme volage devrait en même temps être manipulatrice et méchante est un peu agaçant (mais bon ,c'est du Zola). Lang s'est considérablement éloigné du roman (et aussi de Renoir) en transformant considérablement le personnage joué par Glenn Ford, il devient un homme normal dont le destin peut basculer à chaque moment, ce qui rend le film plus fort. Les plans de chemins de fer sont somptueux, l'action est mené tambour battant, on est scotché, aucun temps mort, l'interprétation est magistrale, Gloria Grahame est fabuleuse, (on remarquera au passage l'obsession de Lang pour les poitrines provocantes.)
La pensionnaire
Un film d'Alberto Latuada (1954) avec Martine Carol et Raf Vallone. Le film est excellent même s'il souffre d'une certaine prévisibilité des événements qui s'y déroulent. La réalisation est faite de scènes courtes finissant par créer en mosaïque un portrait composite d'une société oisive et hypocrite. Quant à Martine Carol jouant le rôle d'une prostituée en vacances accompagnée de sa fille, elle est magnifiquement photographiée et éclatante de beauté. Lorsqu'on comprend le rôle du maire (bien interprété par Raf Vallone) dans cette affaire, jeune idéaliste aux idées généreuses on comprend que le film ne peut se terminer que de deux façons et alors qu'on ne sait laquelle sera retenue par le réalisateur, ce dernier par un véritable coup de maître, nous bluffe en nous en offrant une troisième, magistrale et désabusée. Très bien écrit, pas mélo pour un sou, pas moraliste non plus !. Du grand art.!
Le crime était presque parfait
Un film d'Alfred Hitchcock (1954). Avec Grace Kelly et Ray Milland. Le film souffre des absurdités de son scénario : une reconstitution de crime avec une condamnée… le jour de son exécution ! Le coup de l'enquête annexe sur les dépenses en espèces de Milland est tiré par les cheveux. Il y a aussi la direction d'acteurs qui est bancale (chose rare chez Hitchcock) car si Mlland est parfait, Kelly impeccable et William (l'inspecteur) savoureux, Robert Cummings est pour sa part mauvais (voir limite exécrable). Nous avons donc là un film avec des défauts, de plus même si l'exercice ne fait pas peur à Hitchcock, l'adaptation d'une pièce de théâtre reste une contrainte. Il faut aussi savoir que le film a été tourné en 3 D, défi pour le réalisateur, mais comme nous voyons le film à plat… Sinon, c'est bien mené tambour battant, réalisé à la perfection avec son lot de surprises et la première partie nous accroche vraiment, cela jusqu'au crime, après force est de constater que le rythme n'est plus le même et que le dénouement est prévisible (même si son explication est astucieuse.)
Vera Cruz
Un film de Robert Aldrich (1954) avec Gary Cooper et Burt Lancaster. Un western assez flamboyant à la mise ne scène impeccable et au scénario atypique. Dans ce film tout le monde (à l'exception des Juarezistes) est vénal, mais il nous explique aussi qu'on peut parfois être vénal sans être un infâme salopard. L'action est si bien menée qu'on en oublie les invraisemblances (la surréaliste réception des cow-boys crasseux au palais impérial). Le sourire "Dentifrice Colgate" de Burt Lancaster et ses allusions à Gégène font partie du panthéon des références cinéphiliques de western. A noter la présence de la grande actrice espagnole de cabaret Sarita Montiel.
La bête s'éveille
Un film de Joseph Losey (1954) avec Dirk Bogarde et Alexis Smith. Curieux film agréable à regarder mais qui nous laisse sur notre faim. Côté réalisation et distribution rien à dire, les trois acteurs principaux sont très bons (mention spéciale à la très jolie Alexis Smith, bien troublante), en revanche l'acteur qui tient le rôle (secondaire) de l'inspecteur de police à l'air de sortir d'une série Z. Sur le scénario la "transformation" de Bogarde paraît bâclée. Et puis le "message" du film est véritablement ambigu, on a l'impression que Losey nous explique que sur le chemin de la rédemption des criminels, il est dommage que les femmes viennent tout gâcher ! Je ne pense pas que Losey ait voulu nous dire ça, mais c'est l'impression que le film donne ! Moyen.
Je dois tuer
Un film de Lewis Allen (1954) avec Frank Sinatra et Sterling Hayden. Du prêt à penser bien réac et bien lourdingue. Dès le début on a droit à une défense sans nuance du port d'armes et à un patriotisme exacerbé. Le casting est une catastrophe, Sterling Hayden parvient à être mauvais tellement on lui fait jouer un personnage stéréotypé, le grand père est stupide, quant au gosse, il s'agit là d'une des pires tête à claques de l'histoire du cinéma (à ce point que quand Sinatra lui flanquera une beigne, on ressentira ce geste comme une bouffé d'air frais). Le scénariste semble ignare en histoire des Etats-Unis puisqu'il nous affirme plusieurs fois qu'aucun attentat contre un président américain n'a réussi, ce qui est faux, à l'époque du film trois présidents ayant déjà été assassinés. Le scénario est simpliste sans aucun suspense mais avec des erreurs grossières (c'est quoi ces professionnels qui enferment dans une pièce pleine de tiroirs des otages sans aucune surveillance ?) et les dialogues sont débiles. Alors que sauver ? La table électrifiée qui est une bonne trouvaille, mais surtout la présence stupéfiante de Frank Sinatra en tueur psychopathe qui empêche le film de sombrer dans la nullité absolue. Difficile malgré tout de donner la moyenne.
Johnny Guitar
Un film de Nicholas Ray (1954) avec Sterling Hayden, Mercedes McCambridge et Joan Crawford. Ce western complètement atypique est sans doute d'un des meilleurs de tous les temps. Si l'histoire est intéressante et peut se lire à la façon d'un western classique il serait vraiment dommage d'en rester là car le propos de l'auteur va très loin. Non il ne s'agit pas d'un western féministe, mais d'un western qui nous parle d'une rivalité entre femmes, d'un côté Vienna (Joan Crawford) ancienne fille de saloon (autrement dit prostituée) est une femme libre (mais passionnée) qui s'assume complètement, de l'autre Emma (Mercedes McCambridge), archétype de la vieille fille puritaine et frustrée. (On a rarement vue une telle teigne au cinéma). Est abordé aussi la problématique de la meute, toujours imbécile, lâche, hypocrite et violente et ici tout habillée de noir puisque ces messieurs reviennent tous d'un enterrement. Le noir d'Emma contraste aussi avec les tenues très colorées de Vienna : d'un côté la mort, de l'autre côté, la vie ! Les personnages masculins sont soit complexes (à l'instar de Johnny Guitar lui-même), soit bornés. Ajoutons la beauté de la mise en scène, la qualité de la direction d'acteur, quelques répliques bien pensées, une tension dramatique intelligente, une bonne musique (Victor Young) et nous tenons là un chef d'œuvre.
La comtesse aux pieds nus
Un film de Joseph L. Mankiewicz (1954) avec Ava Gardner et Humphrey Bogart. L'objectivité oblige à dire qu'on n'est pas dans le chef d'œuvre. La faute à des dialogues interminables et moyennement gérés (attention on va discuter un moment je m'assois, et je pose mon chapeau), le face à face entre les deux milliardaires étant carrément raté (une confrontation en période de stress ne peut se passer de la sorte). Ces réserves faites le film n'en reste pas moins excellent, en tordant le cou au mythe de Cendrillon avec un prince charmant complètement dérangé, Mankiewicz en profite pour se payer le portrait de quelques types qui se croient tout permis parce qu'ils ont de l'argent et c'est plutôt bien vu. La construction du film à le mérite d'éviter le mélo. Ce film n'est pas celui ou Ava resplendit le mieux mais certains plans n'en restent pas moins assez fabuleux.
Le fantôme de la rue Morgue
Un film de Roy del Ruth (1954). Le type même du film où le meilleur côtoie le moins bon ainsi si les interprétations de Claude Dauphin et de Kurt Malden sont excellentes que dire que celle de l'acteur tenant le rôle de Georges sinon qu'on a rarement vu aussi mauvais, les rôles féminins ne sont pas terribles non plus malgré le désir évident de les érotiser. Tout cela sent le manque de moyens, de temps, de talent aussi. A sauver la poursuite sur les (faux) toits de Paris, la scène de lancer de couteaux. Quant à la fin… quand on veut s'inspirer de King-Kong, on ne remplace pas l'Empire State Building par un pommier.
Touchez pas au grisbi
Un film de Jacques Becker (1954) avec Jean Gabin. Avec le temps le film est presque devenu un documentaire sur le grand banditisme de ces années-là, la première partie est à cet égard très curieuse où toute éclipse est gommée : on se met en pyjama, on se lave les dents, on mange du pâté étalé sur des biscottes et tout ça en prenant bien son temps, afin de contraster avec le déchaînement de violence de la dernière partie. La distribution est dominée de très loin par Jean Gabin, impérial (ce n'est pourtant pas son meilleur rôle, mais quel talent), Lino Ventura dont c'était le premier film est assez transparent. On notera la présence de Jeanne Moreau dans un petit rôle, parmi d'autres jolies femmes dont Dora Doll mais aussi l'époustouflante inconnue Marilyn Buferd jouant le rôle de Betty; la maîtresse entretenue par Gabin. Un film policier sans flic, un film sur l'amitié, un film sans fautes.
Papa, Maman, la bonne et moi
Un film de Jean-Paul Le Chanois (1954) avec Robert Lamoureux. On va dire que c'est un film sympa qui doit énormément à la présence de Robert Lamoureux qui porte le film. mais les acteurs secondaires sont bien à leurs places, (Fernand Ledoux, Gaby Morlaix, Nicole Courcel) Les trois quarts du film sont très bons, la fin tire un peu vers la lourdeur et le prêchi-prêcha de Lamoureux devant la classe de son père est de trop. La réalisation est intéressante avec des plans courts, un montage nerveux et un sens de l'ellipse intéressant. Il y a aussi un petit côté social bien vu.
L'Étrange désir de monsieur Bard
Un film de Géza von Radványi (1954) avec Michel Simon, Geneviève Page, Louis de Funès. La lourdeur du film se ressent dès le début malgré un Michel Simon qui s'implique à fond dans son rôle et une idée de départ dont on aurait pu faire quelque chose. Plus le film avance, plus ça devient gavant, simpliste, caricatural et inintéressant.
La Strada
Un film de Federico Fellini (1954) avec Guilietta Masina et Anthony Quinn. C'est très bien filmé et très bien photographié, doté d'une jolie musiquette (Nino Rota), ajoutons-y la prestation exceptionnelle de Guilietta Masina qui réussit à nous captiver et à nous émouvoir uniquement par l'expression de son visage (le souvenir d'Harpo Marx a dû passer par là). C'est déjà pas mal ! Regardons maintenant le scénario : ça commence par d'insupportables et interminables pleurnicheries, ensuite l'histoire se met en place et conserve assez longtemps son intérêt grâce au jeu de Masina, puis finit par se diluer jusqu'au final plus ou moins attendu mais finalement sans grande importance. Globalement c'est pas si mal, mais de là à parler d'une perle de l'histoire du cinéma…
La rivière sans retour
Un film d'Otto Preminger (1954) avec Marilyn Monroe et Robert Mitchum. C'est par moment cucul la praline, parfois lourd : Mitchum en macho accompli est à deux doigts de violer Marilyn, l'élimination du méchant est complètement téléphoné, la dernière scène avec les godasses abandonnées se voudrait symbolique, elle n'est que ridicule. Mais malgré ses défauts, le film est sympathique et attachant, la photo en technicolor est très belle, la musique aussi et Marilyn Monroe illumine le film de sa beauté et son talent
La joyeuse parade
Un film de Walter Lang (1954).avec Marilyn Monroe. Quel incroyable gâchis ! Le réalisateur avait à sa disposition la fabuleuse musique d'Irving Berlin, une chorégraphie de qualité et la présence de Marilyn Monroe. Mais Walter Lang ne sait que nous montrer son incompétence, l'histoire ne suscite a aucun moment l'intérêt et l'ennui n'est jamais loin au fur et à mesure que le film avance, les chorégraphies sont filmées à la paresseuse, les scènes intimistes sont souvent lourdes et ridicules, le pompon étant atteint avec les séquences impliquant le futur curé (qu'est-ce que ces exécrables bondieuseries viennent faire là-dedans ?) Côté distribution : Ethel Merman est une vraie purge, Donald O'Connor fait ce qu'il peut et Mitzi Gaynor est bien mignonne, Marilyn aussi évidemment ! (et contrairement à une légende tenace ce n'est pas son pire film, ceux qui disent ça n'ont pas vu Bus Stop !)
Sabrina
Un film de Billy Wilder (1954) avec Audrey Hepburn, Humphrey Bogart et William Holden. Quel artiste, ce Billy Wilder ! Ce qui aurait pu être une bluette digne des pires titres de la collection Arlequin devient ici une comédie romantique pétillante et savoureuse. Audrey Hepburn si souvent réduite à l'état de portemanteau est ici magnifiquement photographiée et pleine de malice. Bogart est surprenant dans un rôle complètement inhabituel, le personnage du père de Bogart et d'Holden est savoureux. Petite faiblesse au n niveau des personnages des gens de maison, mais ce n'est pas bien grave. Evidemment on n'y croit pas une seconde mais on se laisse prendre au jeu, c'est ça la magie du cinéma !
Ouragan sur le Caine
Un film d'Edward Dmytryk (1954) avec Humphrey Bogart, Fred McMurray… Le film commence par nous infliger la présence d'un play-boy difficilement supportable d'autant qu'on l'a impliqué dans une historiette amoureuse qui n'a strictement aucun intérêt (sinon celui d'avoir une actrice au générique). La partie centrale ne vaut que par le rôle à contre-emploi joué avec un grand professionnalisme par Humphrey Bogart et dont l'apogée sera le procès final (paradoxalement le meilleur moment du film). La scène finale outre son côté absurde est idéologiquement douteuse, on nous explique en gros qu'un bon avocat peut remporter n'importe quelle cause, et que ce n'est pas bien, mais comme ici l'avocat est militaire il veut que tout le monde sache qu'il a gagné une mauvaise cause… En gros l'armée a toujours raison et on ne discute pas les ordres ! Fermez le ban ! Ajoutons à tout cela que Max Steiner, pourtant bon d'ordinaire nous a pondu ici une musiquette insupportable.
L'étrange créature du Lac noir
Un film de Jack Arnold (1954) avec Julie Adams. Si le film fonctionne c'est d'abord parce qu'il est honnêtement réalisé mais aussi parce que l'alchimie entre Julie Adams (pourquoi n'a-t-elle pas fait une plus grande carrière ?) magnifiquement mise en valeur et le monstre amoureux, intelligemment mis en scène fonctionne à merveille. Les autres personnages, leurs querelles convenues et leur destin tracés n'étant là que pour faire de la figuration. Un film mythique du bon temps des films fantastique de l'Universal se situant dans la bonne moyenne des productions de la firme.
Fenêtre sur cour
Un film d'Alfred Hitchcock (1954) avec James Stewart et Grace Kelly. Deux préalables, le premier c'est qu'il faut éviter de suranalyser le film parce que très franchement, ceux qui se figurent qu'Hitchcock a voulu nous pondre une thèse… bon. Ensuite nous sommes tous plus ou moins voyeurs (à des degrés divers et au gré des circonstances) et Hitchcock se contente de le montrer. Alors sinon on est au cinéma, parce que toutes ces petites fenêtres évidemment grandes ouvertes sur des destins divers et variés… c'est forcément du cinéma, mais quel cinéma, il faut voir comment Hitchcock nous filme ça, l'énigme policière est simple mais réellement transcendée par la caméra (ou par les yeux de Stewart, mais c'est la même chose) pour la rendre intéressante. Le film n'est cependant pas sans défauts, l'intro est trop longue, le personnage de la masseuse est rébarbatif, et le côté "porte-manteau" de Grace Kelly peut agacer, et puis le dénouement est un peu faible. En revanche Stewart est en pleine forme et c'est un vrai plaisir de le voir jouer
Ah ! les belles bacchantes
Un film de Jean Loubignac (1954) Un truc de ouf ! Un policier (Louis de Funès) enquête pendant les répétitions d'une troupe de théâtre, afin de s'assurer que rien de ce qui est représenté ne soit contraire à la loi. Sur scène toutes ces dames se déshabillent à qui mieux mieux. Voici la distribution : Louis de Funès, Robert Dhéry, Colette Brosset, Raymond Bussières, Francis Blanche, Jacques Jouanneau, Jacques Legras, Michel Serrault, Gérard Calvi et les Bluebell Girls du Lido. C'est à peine du cinéma, mais qu'est ce qu'on se marre !
Brigadoon
Un film de Vincente Minnelli (1954). Non seulement c'est d'une mièvrerie à peine supportable, mais la musique de Loewe n'a rien d'extraordinaire (on a du mal à croire que ce même Loewe signera 10 ans plus tard la musique de My Fair Lady), la chorégraphie non plus et les rôles secondaires sont mauvais. A sauver à la rigueur quelques jolis décors, les vannes de Van Johnson et la scène vers la fin à New-York, autrement dit : pas grand-chose.
Mam'zelle Nitouche
Un film d'Yves Allegret (1954) avec Fernandel. Hervé qui composa la musique de cette opérette en 1883 est aujourd'hui hélas bien oublié et ce n'est pas ce film qui louche entre pantalonnade et guimauve qui permettra de le ressusciter. Dans ce film on y chante trop peu, les chorégraphies sont dignes d'un théâtre de sous-préfecture, le jeune premier est exécrable de niaiserie, et Fernandel surjoue comme d'habitude. Si certaines scènes sont amusantes, d'autres sont affligeantes et on atteint le somment de la lourdeur dans la trop longue scène de la caserne. Alors il reste quoi, le charme indéniable de Pier Angéli (elle sauve le film), les petits rôles de Michele Courdoue et de Katherine Kath, et quelques airs de l'opérette initiale. Ça ne fait pas le compte.
Ulysse
Un film de Mario Camerini (1954) avec Kirk Douglas, Sylvana Mangano, Anthony Quinn, Rosana Podesta. C'est assez ridicule, mais au second degré, il y a quand même des trouvailles inénarrables, on nous montre qu'il suffit de piétiner du raisin pour avoir instantanément un bon pinard alcoolisé, le cyclope ne sait pas ce qu'est le vin, mais possède un pressoir à pieds avec une fontaine et des outres, on peut aussi parler de l'épisode des sirènes où un marin qui n'entends rien parce que ses oreilles sont bouchés à la cire, s'exclame soudain qu'on entend plus les sirènes (!) Sans parler de son chien à la longévité exceptionnelle qui le reconnaît 20 ans après. Bref tout cela est lamentable, et Kirk Douglas n'arrive pas à s'imposer, Reste de cette plaisanterie dans laquelle rien n'est maîtrisé, l'étonnante présence de Sylvana Mangano qui joue sans beaucoup de conviction mais qui est bien jolie.
Les sept samouraïs
Un film d'Akira Kurosawa (1954) avec Toshiro Mifuné. Quoiqu'en disent les "puristes", la première partie du film est beaucoup trop longue, certes Kurosawa a plein de choses à nous dire, mais il oublie d'être concis. Quant à Toshiro Mifuné si quelqu'un veut bien m'expliquer qu'il ne passe pas tout son temps à cabotiner, je veux bien l'écouter. Evidemment dans le souvenir du cinéphile, ce qui reste c'est la seconde partie et ses combats incroyables, véritable symphonie de boue, de violence, de fureur qui nous scotche dans notre fauteuil… et là on peut tirer notre chapeau.
J'y suis, j'y reste
Un film de Maurice Labro (1954) avec Jane Sourza. La réalisation est peu inventive, c'est donc du théâtre filmé avec ses qualités : une bonne direction d'acteurs, dominée par la surprenante et géniale Marguerite Pierry, un bon casting de second rôle féminin (Jeanette Batti, Arlette Merry) et ses défauts : Sourza qui cabotine, le couple de restaurateur qui manie l'argot comme s'il en pleuvait : ça va bien cinq minutes, et surtout ce cardinal trop ringard, trop psychorigide (l'image du curé dont le seul travers est un doigt de gourmandise, c'est assez pénible, alors qu'un zeste d'anticléricalisme l'aurait rendu plus humain). Malgré tout ça se regarde, l'intrigue est amusante et les rebondissements sont bien amenés, à voir une fois.
Carmen Jones
Un film d'Otto Preminger (1954) avec Harry Belafonte et Dorothy Dandridge. Il y a trop de tristes sires qui se croit autorisés à dénaturer les œuvres lyriques en n'en conservant que la musique (et en plus c'est à la mode) que c'est avec appréhension que je me suis décidé à visionner ce "Carmen Jones". Bien m'en a pris. C'est tout simplement magnifique. L'esprit de l'opéra de Bizet (et donc de la nouvelle de Mérimée) est parfaitement respectée puisqu'on nous montre une femme qui se déclare libre de faire ce qu'elle veut de son corps. Dorothy Dandridge dans le rôle Carmen y est éblouissante, c'est parfaitement réalisé, bien filmé avec des couleurs somptueuses, on ne s'y ennuie jamais. Bref c'est un chef d'œuvre. Bien sûr on peut toujours chipoter et trouver par exemple que la scène des cartes ne sert à rien (comme dans l'opéra d'ailleurs) mais non, c'est un chef d'œuvre, alors on ne chipote pas.
Une femme qui s'affiche
Un film de George Cukor (1954) avec Judy Hollyday et Jack Lemmon. Ce film possède deux atouts majeurs : une excellente idée de départ et l'interprétation exceptionnelle et pleine d'humour de Judy Hollyday. Le souci c'est qu'avec l'apparition de Lemmon, on voit arriver le dénouement à trois kilomètres, mais il y a pire : pour que le happy end moraliste puisse fonctionner il faut tordre le scénario de façon absurde en transformant le personnage de brave nunuche joué jusqu'ici par Judy Hollyday par une femme qui réfléchit, qui fait des discours et qui découvre le sens de la vie. (alors qu'auparavant elle était incapable de lire correctement un prompteur... La fée clochette avait dû passer par là). Quant au personnage joué par Lemmon, son côté redresseur de tort l'empêche toute empathie. On peut se prendre à rêver de ce qu'aurait fait Billy Wilder d'un tel sujet. A voir pour Judy et pour cet étrange clin d’œil aux fétichistes du pied, puisqu'elle ne peut réfléchir qu'en ôtant ses pieds de ses chaussures
Tornade
Un film d'Allan Dwan (1954) avec Yvonne De Carlo. Une catastrophe. La distribution est intégralement catastrophique, Cornel Wilde, mauvais comme ce n'est pas permis roule des mécaniques au lieu de jouer, (on se console avec Yvonne de Carlo qui a défaut d'être convaincante est bien jolie). Les invraisemblances pullulent, comme la maison qui a brûlé mais qui reste habitable, mais ce n'est là qu'un détail car c'est le scénario qui est absurde, Wilde cherche à tuer les tueurs mais ne cherche pas à savoir qui est le commanditaire des crimes, de plus alors qu'il tient un tueur à sa merci, il le provoque en duel (pour quoi faire ?) Certains se sont extasiés sur les images finales dans la montagne enneigée bien sûr c'est joli mais sans les traces de pas de l'équipe de tournage cela aurait été encore mieux. Bref une mauvaise série B.
Les corsaires du bois de Boulogne
Un film de Norbert Carbonaux (1954) avec Raymond Bussière, Annette Poivre. Après un générique génial, le début du film est d'une idiotie assez affligeante, le niveau s'élève au commissariat avec une prestation surprenante de De Funes, puis on a droit à quelques mouvements de foules assez bien vus. En mer, c'est le naufrage, (c'est le cas de le dire), l'hommage au burlesque tombe à l'eau (c'est encore le cas de le dire) et la fin n'a aucune importance. Quant à l'humour on ne sait pas trop où il se niche ! Un ratage en beauté !
Sur les quais
Un film d'Elia Kazan (1954) avec Marlon Brando. Ah, ça c'est bien filmé, bien photographié, bien cadré, bien mis en scène, Brando est parfait, Eva-Marie Saint est mignonne (mais sans plus, elle sera bien meilleure chez Hitchcock). C'est le scénario qui ne va pas, non seulement c'est simpliste, pour ne pas dire simplet tellement le manichéisme y est outré, la présence de Karl Malden en curé intègre est horripilante et la fin du film est grotesque. Quant à la musique, c'est pourtant du Léonard Bernstein mais son emploi est outrancier. Pourrait se retitrer "Simplet chez les dockers"
Le démon des eaux troubles
Un film de Samuel Fuller (1954) avec Richard Widmark. Guerre froide, base secrète et sous-marin, ça pouvait craindre mais Fuller s'en sort honorablement, le film se regarde bien, les images sont belles, Widmarck est très bon, Belle Darvi "amusante", c'est parfois limite nunuche mais ça passe !
Les impures
Un film de Pierre Chevalier (1954) avec Micheline Presle et Raymond Pellegrin. Franchement je me demande ce qu'on peut reprocher à ce très honorable polar ? Quelques clichés, des situations prévisibles, des facilités se scénarios ? Qu'on me site un polar qui n'en possède pas ? Il y a du suspense, des surprises, de bons dialogues, une ambiance, Raymond Pellegrin est magistral, Micheline Presle radieuse, certains second rôles surprenants (Dora Doll, le pianiste, le barman) la mise en scène est plus que correcte et la musique de Van Parys efficace. Le personnage joué par Pellegrin, un type miné par ses contractions est intéressant mais sans doute pas assez développé, peut-être aurait-il fallu 20 minutes de plus…A découvrir !
20.000 lieues sous les mers
Un film de Richard Fleischer (1954) avec Kirk Douglas, James Mason, Peter Lorre. Le spectacle est assuré haut-là main dans cette superproduction mené tambour battant par le grand Fleischer avec en apothéose le combat final contre le poulpe géant. Les images sont extraordinaires et les décors de folie. Mason est impérial comme à son habitude, Lorre assure, quant à Douglas il ne peut pas s'empêcher de cabotiner. Sinon, ben c'est du Jules Verne, un univers d'hommes, pas de femmes (hormis deux jolies prostituées aux bras de Douglas au début du film) et aucune allusion sexuelle (sauf quand Douglas chante). Alors en la matière Némo=Haddock même combat ? Bizarre quand même, mais ça n'empêche pas le film d'être excellent.
La martienne diabolique (devil girl from Mars)
Un film de David MacDonald (1954) avec Hazel Court. Le problème de ce film c'est que le réalisateur a cru qu'on pouvait rester au premier degré, ce qui nous donne un scénario absurde dans lequel personne ne se comporte logiquement. C'est dommage car le film avait des atouts, un pitch pas plus idiot qu'un autre, une martienne très réussie interprétée par la très belle Patricia Laffan, un bon casting féminin (Hazel Court, Adrienne Corri). Malheureusement le reste, ce n'est vraiment pas ça avec un mauvais casting masculin (Hugh McDermott est exécrable) une histoire qui piétine et dont la fin sombre dans le n'importe quoi là où il aurait fallu une bonne dose d'autodérision. Se regarde pour la martienne, surtout pour la martienne, elle est trop belle
La rafle est pour ce soir
Un film de Maurice Dekobra (1954). En voilà un titre qui est racoleur ! L'affiche aussi d'ailleurs, complètement hors sujet. Ce film à sketches par définition inégal commence par "Le papa de Simon" d'après Maupassant, c'est pas trop mal, ça évite la mièvrerie, le sujet est fort mais daté, mais ça reste assez primaire. La bonne surprise vient du second sketch, d'après une histoire de Dekobra, " Le roi du sex-appeal" véritable petit bijou de dérision, d'humour, de folie douce et d'amoralité assumée, avec un Grégoire Asslan extraordinaire en clone de Groucho Marx, une Jacqueline Pierreux (la maman de JP Léaud) espiègle et surtout la présence d'Isabelle Eber, une joyeuse inconnue qui campe ici l'une des secrétaires de direction les plus sexy de l'histoire du cinéma (n'ayons pas peur des mots) avec voix lancinante, poses lascives et haut super moulant (à ce point que c'est elle qu'on voit sur l'affiche du film malgré son petit rôle). Un sketch comme celui-ci ça se déguste et ça rend heureux. Hélas la suite n'est pas au rendez-vous, "La morte" d'après Maupassant nous laisse comme un goût d'inachevé et "Bébert, le balafré" n'est vraiment pas terrible en plus d'être mal interprété par un Armand Mestral peu en forme. Quant au fil rouge complètement artificiel, on va dire qu'heureusement qu'il y a Jean Tissier.
Du plomb pour l'inspecteur
Un film de Richard Quine (1954) avec Fred MacMurray, Kim Novak, Dorothy Malone. Un très bon polar bien rythmé et passionnant (même si l'issue ne fait aucun doute). Le film fonctionne "à l'envers" puisque c'est à Fred MacMurray en pleine forme et à Kim Novak, éclatante de beauté que l'on s'identifie, alors que bizarrement Dorothy Malone qui peut être fabuleuse est ici bien fade. C'est bien réalisé et superbement photographié, on ne s'ennuie pas une seconde. A découvrir !
Les sept femmes de Barberousse
Un film de Stanley Donen (1954) Evidemment la chorégraphie centrale a de la gueule, c'est le moins que l'on puisse dire. Mais à part ça ? Déjà c'est la seule véritable chorégraphie du film, il y en a pas d'autres, les morceaux musicaux n'ont rien de folichon, les acteurs n'en sont pas puisque ce sont des danseurs, alors comme ils ne savent pas jouer, ils gigotent et ils surjouent, mention spéciale à Russ Tamblyn, insupportable tête à claques. Les deux acteurs principaux Howard Kell et Jane Powell ne sont pas à la hauteur et j'ai gardé pour la fin le scénario qui n'est qu'un tissu de guimauve et d'inepties.
Quatre étranges cavaliers
Un film d'Allan Dwann (1954) Quelques facilités de scénario, notamment les atermoiement du début et l'interprétation monolithique de John Payne (qui se rattrapera à la fin) empêche de hisser cette excellente série B au niveau d'un chef d'œuvre. On peut s'amuser à contextualiser puisque la référence au sénateur anticommuniste McCarthy est évidente, mais cela ne date pas pour autant le film dont le propos n'a pas vieilli d'un poil, la démonstration de la versatilité (et de l'imbécilité) de la foule est éclatante. Le rôle des femmes est également bien vu, dans une communauté dominée par les ligues de vertus (on voit au début du film un stand des "femmes pour la tempérance"), la fiancée du suspect affiche une femme forte et déterminée, mais les meilleures répliques seront celles formulées par Dolly (joué par Dolores Moran, la femme du producteur) qui interprète une jolie et pétulante prostituée qui n'a pas froid aux yeux, ancienne maitresse du suspect et qui trouvera le moyen de le sauver plusieurs fois… y compris à la fin en compagnie… de sa fiancée… En plein maccarthysme et en plein Code Hays, fallait le faire ! Chapeau. !
Leguignon guérisseur
Un film de Maurice Labro (1954) avec Yves Deniaud. Une sacrée surprise ! Sur un scénario assez simplet, Labro réussi à faire parfaitement fonctionner son film. Plutôt bien réalisé, la présence d'Yves Deniaud crève l'écran même si les dialogues sont quelque peu sur-écrits. Les second rôles assurent à l'exception notable de Michel Roux, exécrable jeune premier. A contrario on appréciera l'apparition de Maryse Martin qui nous fait une époustouflante logorrhée verbale, et celle de Colette Mars en courtisane et pousseuse de chansonnette. On ne s'ennuie pas une seconde. Derrière la comédie se faufile le message militant selon lequel médecine parallèle et médecine officielle devrait coexister… vaste débat. Une sympathique comédie à (re)découvrir d'urgence..
Ali Baba et les 40 voleurs
Un film de Jacques Becker (1954) avec Fernandel. Mais où est la direction d'acteurs ? Fernandel en fait trop, donne l'impression de faire ce qu'il veut et a tendance à énerver son monde, les acteurs secondaires n'ont aucune personnalité, quant à Samia Gamal, autant ses deux danses du ventre sont plastiquement splendides autant son talent d'actrice est proche de néant. Mais contrairement à Dagobert tourné l'année précédente avec ce même Fernandel, nous avons ici un grand réalisateur qui s'il semble avoir laissé les acteurs se débrouiller, à néanmoins assuré une mise en scène de qualité parvenant à faire oublier quelques passages ridicules, certains plans sont splendides avec une utilisation hardie de l'espace et le plus fort c'est qu'il arrive à nous intéresser un petit peu à cette histoire abracadabrante et que ça se regarde sans déplaisir. Qui aurait cru ?
Le maître du monde (Tobor the great)
Un film de Lee Sholem (1954). Puéril et absurde, mais ça se regarde. Evidemment il faut supporter le môme tête à claques, la collection de comportements aberrants, le faux suspense final sans parler de la faiblesse de la mise en scène, mais le robot Tobor a de la gueule, il a été conçu par un monsieur Robert Kinoshita qui deux ans plus tard concevait Robby, le robot vedette de Planète interdite ! Tobor est d'ailleurs l'unique intérêt de ce film mal foutu.
Un inspecteur vous demande
Un film de Guy Hamilton (1954) avec Alastair Sim. Les grincheux vont encore dire que c'est du théâtre filmé, ce qui est faux puisque dans la pièce on ne voit jamais Eva Smith alors qu'ici elle à le second rôle principal. Et puis on s'en fiche que ce soit du théâtre puisque c'est parfaitement bien filmé avec un sans faute au niveau de la direction d'acteur, je ne connaissais pas Alastair Sim, quel acteur ! Un vrai plaisir de la voir jouer. On croit d'abord qu'il s'agit d'un whodunit, mais en fait c'est bien plus fort que ça, puisqu'il s'agit d'une réflexion sur les conséquences de ses actes et de la façon de le gérer. La fin peut permettre à postériori une relecture fantastique, mais on n'est pas obligé. Un chef d'œuvre à (re)découvrir.
C'est... la vie parisienne
Un film d'Alfred Rode (1954) avec Philippe Lemaire, Claudine Dupuis, Raymond Bussières, Jean Tissier, Noël Roquevert : Le titre trompeur m'avait fait penser que j'allais tomber sur une adaptation ciné du chef d'œuvre de Jacques Offenbach. En fait ce n'est pas ça du tout, c'est une histoire d'amour dans une ambiance cabaret rétro, et malgré une réalisation parfois paresseuse, le charme opère vite. Il faut dire que les acteurs y sont pour beaucoup avec un Philippe Lemaire exceptionnellement bon dans ce registre, Raymond Bussière qui nous fait son numéro en compagnie de la surprenante Maryse Martin, et bien sûr Claudine Dupuis, rayonnante, qui nous fait une dance de folie redonnant ainsi du punch à la partie finale qui avait tendance à s'enliser. C'est très léger, les femmes sont jolies, on évite le mélo propre à ce genre d'histoire et la bande son est un régal pour qui apprécie ce genre de répertoire. Bref une belle découverte !
Les tueurs de l'espace
Un film de W. Lee Wilder (1954) avec Peter Graves. Des extraterrestres encapuchonnés avec des boutons de bottines à la place des yeux, des sales bestioles en surimpression, une réalisation aussi plate qu'une limande, une intrigue d'une médiocrité assommante, Peter Graves en service minimum. Rien à se raccrocher.
Gog
Un film de SF Herbert L. Strock (1954) Le début laissait présager quelque chose d'intéressant, mais il n'en est rien. Dès l'arrivée de Richard Egan en mode beau gosse rien ne va plus, du blabla scientifique et pseudo scientifique, un spécialiste que l'on va questionner en urgence, mais celui-ci après avoir dit qu'il était débordé saoule tout le monde de paroles à ce point qu'on le quitte en oubliant de lui poser la question, un casting féminin qui semble avoir été fait à l'armée du salut, un robot doté d'un super phallus, de la pub pour Coca-Cola et puis pour regarder dans la pièce d'à côté on a une vitre, mais pour y aller faut prendre un escalier ! Quand à l'intrigue, on s'en fout un peu, voyez-vous. !
Jail Bait
Un film de Ed Wood (1954). La faiblesse du budget n'excuse pas tout, surtout quand les énormités sont dans le scénario ou dans la direction d'acteurs. Ainsi nous avons droit à un cadavre qui replie ses jambes tout seul, à un "grand docteur" qui se balade avec une bande Velpeau déroulée et qui traine à moitié par terre, entre autres invraisemblances. Pour allonger un peu le métrage on a une scène de music-hall d'une nullité à peine croyable. Bref ça ne vaut pas un clou.
Café chantant
Un film de Camillo Mastrocinque (1954) avec Ugo Tognazzi. Mastrocinque est l'auteur de quelques excellentes comédies à l'italiennes, mais là il ne s'est pas foulé, d'ailleurs il l'a signé d'un pseudonyme (Mastro 5) En fait il s'est contenté de filmer à la paresseuse des scènes de music-hall reliées par un fil rouge assez lourdingue. On retiendra le sketch du docteur interprété par Ugo Tognazzi dont la première partie a hélas du mal à franchir la barrière de la langue, et on déplorera le sketch des chauffeurs d'autobus, une des pires idioties qu'il m'ai été donné de voir)
La sirène de Baton Rouge (Natchez)
Un western de Henry Levin (1954) avec Dale Robertson et Debra Paget. Henry Levin n'est pas un manchot et son "Voyage au centre de la Terre" reste un classique du genre. Rien à reprocher donc côté réalisation. Idem pour la photographie, les décors, les costumes et la reconstitution de de la Nouvelle-Orléans. Mais un film c'est aussi et d'abord un scénario et là ça ne va plus du tout, C'est primaire, et même parfois bébête (les trois noms sur la carte à jouer), manichéiste en diable. C'est zéro tension, zéro suspense, zéro surprises. En ce qui concerne l'interprétation, Robertson se prend pour Lancaster mais il en est loin quant à Debra Paget, elle est adorable mais son rôle n'est pas assez étoffée. A noter qu'on est à la limite du western, le duel au pistolet se fait à l'européenne et le film se termine cape et d'épée.
Meurtres sans empreintes
Un polar de Terence Fisher (1954) avec Paulette Goddard. C'est mou, inintéressant, confus, sans aucun rythme et sans tension. Bien sûr on peut imputer cet échec au matériau de base, (un roman signé George Sanders mais en fait écrit par Leigh Brackett). Mais cela n'excuse pas la banalité de la photographie (ne pas avoir su mettre en valeur Paulette Goddard est une vraie faute de gout). ni la faiblesse de la mise en scène (les scènes de bagarres sont navrantes). Il faudra attendre quelques année supplémentaires pour que Terence Fisher trouve sa voie avec "Frankenstein s'est échappé)
Le Comte de Monte-Cristo
Un film de Robert Vernay (1954) avec Jean Marais, Lia Amanda, Roger Pigaut, Jacques Castelot, Daniel Ivernel, Louis Seigner, Noël Roquevert, Daniel Cauchy, Jean-Pierre Mocky. Première réflexion, quand on veut se venger de quelqu'un pourquoi faire si compliqué ! Vous me direz Marais aurait employé des moyens plus expéditif ce n'aurait pas été le même film et puis tout cet imbroglio est de la plume d'Alexandre Dumas, mais une adaptation a le droit de se libérer des carcans du roman d'origine surtout quand on sait que celui-ci était publié en feuilleton qui impose une contrainte d'écriture. N'empêche qu'on se demande qui sont tous ses gens et qu'on est parfois largué même si à la fin on retombe sur nos pieds. Et puis il y de ces facilités de scénarios grosse comme des maisons… (mais on est au cinéma). On remarquera le soin dans ce film apporté au détails afin de faire reconstitution d'époque (les décors, les costumes) mais alors pourquoi diable a-t-on laissé le maquilleurs composer ces barbiches ridicules ? Coté distribution, rien à dire, tous les acteurs sont bien dirigés, Marais n'ayant aucun mal à dominer. En ce qui concerne la réalisation elle est plus que correcte, Vernay n'ayant rien d'un manchot (il n'est pour s'en persuader de voir "Ils sont dans les vignes", un délire réalisé en 1952)
On a volé un tram
Un film de Luis Buñuel (1954) Un régal ! Ce film considéré comme mineur est pourtant une œuvre buñuelienne à part entière. Le scénario est complétement foutraque, mélange tout pour nous parler de tout, des escroqueries religieuses, des émeutes alimentaires, de l'inflation, de la délation, de la cruauté des gosses. Buñuel s'acharne particulièrement sur le personnage du mouchard pour notre plus grand plaisir. Outre les séquences dans le tram on appréciera le petit théâtre avec la petite scène représentant Adam et Eve avec la très belle Lilia Prado dans le rôle.
Le feu dans la peau
Un film de Marcel Blistene (1954) avec Raymond Pellegrin et Gisèle Pascal. Un drame paysan ou plutôt une peinture sans concession d'une certaine paysannerie. Une direction d'acteurs impeccable dominée par un Raymond Pellegrin exceptionnel. Une mise en scène remarquable, un sens de la narration très efficace., une histoire prenante dont on se doute qu'elle va mal finir mais on ne sait pas trop comment, bref, un chef d'œuvre.
Le salaire de la peur
Un film d'Henri-Georges Clouzot (1953) avec Yves Montant, Charles Vanel, Vera Clouzot. Une ambiance si pesante qu'on croirait le film vraiment tourné en Amérique Centrale. Le pitch est simple mais bien amené, bien contextualisé la longue séquence d'introduction est à ce propos remarquable) , et bien rendu. Il n'y a aucun personnages positif dans ce film, (Vanel fait le dur mais c'est un couard, Montant est misogyne et même raciste). La photo et les cadrages sont excellents, la direction d'acteur nous montre un Yves Montant parfois quelque peu hésitant, mais un Charles Vanel véritablement bluffant. Quant au suspense, il est distillé à la perfection. Les personnages secondaires sont très bien brossés, notamment Vera Clouzot, sublime en serveuse de troquet et Dario Moreno, son patron. Un classique incontournable.
L'homme au masque de cire
Un film d'André de Toth (1953) avec Vincent Price et Phyllis Kirk. Remercions tout d'abord le gros malin responsable de la distribution du film en France qui en changeant le titre révèle l'un des éléments de l'intrigue ! La comparaison avec le film de Curtiz est inévitable et ne joue pas en faveur de ce remake. Si de Toth a conservé des pans entiers du film de 1933 (scènes, dialogues), la trame dramatique est différente, le personnage excentrique de la journaliste jouée par Glenda Farell est remplacé par Phillis Kirk figure sans fantaisie et coincée à qui on fait dire des répliques nunuches. Le sculpteur drogué a été remplacé par un sculpteur alcoolique (?). En fait le film souffre de l'absence d'un bon personnage "positif". Le film a été tourné pour la 3D, le réalisateur a donc cherché des scènes ou l'effet 3D serait spectaculaire, le problème c'est que c'est que ces scènes n'ont rien à voir avec l'action (un bonimenteur qui joue du jokari et une scène de french-cancan - pas si mal d'ailleurs). Malgré ces handicaps, le film se regarde sans déplaisir, Vincent Price est parfait, les décors sont somptueux, une bonne série B, mais loin de valoir son modèle.
Règlements de comptes
Un film de Fritz Lang (1953) avec Glenn Ford, Gloria Grahame, Lee Marvin. Comme souvent Lang nous fait immédiatement entrer dans le film (il y a un mort dès la première minute) et ensuite l'histoire nous prend aux tripes, avec ses rebondissements, ses implications politiques et une belle galerie de portraits (Lee Marvin en salopard est très bon). On regrettera seulement que le flic incarné par Glenn Ford soit sans aucun petit défaut et qu'il soit un champion absolu de corps à corps, ainsi que la fin un peu vite expédié, mais cela reste un très grand film noir.
Niagara
Un film d'Henry Hathaway (1953) avec Marilyn Monroe et Joseph Cotten. On va dire que c'est un film décoratif, il est plutôt agréable à regarder, un magnifique technicolor dont les chutes du Niagara sont la vedette. Marilyn qui roupille sans se démaquiller est une vraie tornade sexuelle à elle toute seule. Sinon l'histoire est d'une banalité confondante (si encore elle était transcendé, mais même pas) et si la première partie laisse supposer un suspense durable, la tension se dilue dans la seconde moitié et la fin est aussi prévisible que téléphonée. Coté acteur, Joseph Cotten est complètement sous-exploité, Jean Peters est "moyenne", quant à Casey Adams, il s'avère incapable de quitter son insupportable air de grand niais.
Les rats du désert
Un film de Robert Wise (1953) avec Richard Burton et James Mason. C'est bien réalisé, intéressant et même passionnant ce qui est déjà beaucoup. Les défauts sont néanmoins nombreux : L'excellent acteur qu'est James Mason n'est pas très crédible dans le rôle du Maréchal Rommel (qui d'ailleurs n'était pas encore Maréchal au moment des faits), on a droit à des clichés complètement inutiles (la photo de la femme du capitaine) mais ce qui handicape terriblement le film c'est le rôle tenu par le poivrot, agaçant et pénible. (et disons le carrément : grotesque)
La Lune était bleue
Un film d'Otto Preminger (1953) avec David Niven et la très jolie Maggie McNamara. Une comédie (à l'origine, il s'agit d'une pièce de Broadway mise en scène par Preminger lui-même) qui mit à l'époque en rogne les puritains américains (ils ne leur en faut pas beaucoup), c'est léger, intelligent, le personnage principal est une jeune fille très délurée, c'est bien joué et remarquablement filmé. Un très bonne réussite et un excellent moment de cinéma.
Stalag 17
Un film de Billy Wilder (1953) avec William Holden et Otto Preminger. Le problème est de comprendre ce que l'on regarde, car visionner ce film comme un drame le fera automatiquement taxer de caricatural, de manichéiste voire de bouffonnerie. Mais justement ce n'est pas un drame mais une comédie incluant, contexte oblige, des éléments dramatiques voire tragiques. Le pari était donc difficile et il est tenu en partie mais en partie seulement grâce au génie de la mise en scène de Billy Wilder. On pourra regretter qu'il pousse parfois le bouchon un peu loin, que certaines scènes s'éternisent, que les deux bouffons de service deviennent envahissants et aussi le jeu très fadasse du lieutenant. Mais ça reste néanmoins très bon avec un excellent William Holden et un surprenant Otto Preminger.
Légère et court vêtue
Un film de Jean Laviron (1953). Mal réalisé, excessivement théâtral, doté d'un scénario qui s'enlise assez vite dans la confusion et l'idiotie. On a même droit à des longueurs (dans un vaudeville, faut, le faire !). Si la très charmante Madeleine Lebeau, Jean Parédès et Louis de Funès font ce qu'ils peuvent pour essayer de sauver le film, les autres acteurs sont une véritable catastrophe.
Les Vacances de Monsieur Hulot
Un film de Jacques Tati (1953) Certes le film est en tous points supérieur au décevant "Jour de fête", les images sont belles, la bande son très travaillée, mais la plupart des gags sont lourds quand ils ne tombent pas carrément à plat.
Plus fort que le diable
Le météore de la nuit
Un film de Jack Arnold (1953) Oh que ça commence mal, avec en guise de vaisseau alien : une boule de sapin de Noël à la ficelle bien visible ! (voir la photo ici) Mais contre toute attente cette histoire (sur un scénario de Ray Bradbury) s'avère intéressante et intelligente. La thématique prend l'exacte contre-pied de celle de la "Guerre des Mondes" sortie la même année. Ici les aliens ne sont pas méchants mais (et ils ont bien raison) n'ont aucune confiance dans les terriens. On a donc un film dénonçant ceux qui ne supportent pas "l'autre" quel qu'il soit. C'est parfois un peu maladroit, c'est fauché, mais c'est sympathique et puis Barbara Rush et sa petite robe noire dans le désert, c'est quand même quelque chose !
Mogambo
Kiss me Kate (Embrasse-moi Chérie)
Une comédie musicale de George Sydney (1953) d'après la pièce des époux Spewack mise en musique par Cole Porter. George Sydney s'en tire bien en nous faisant autre chose que du théâtre filmé alors que le sujet est justement... le théâtre ! Le film possède évidement toutes les qualités de la pièce et en premier lieu la musique magique de Cole Porter. C'est plein d'humour, de charme et de fantaisie, la chorégraphie sait être inventive. L'interprétation est plus que correcte, dominée par la prestation éblouissante d'Ann Miller, non pas que Kathryn Grayson qui à le premier rôle démérite, mais Ann Miller est simplement meilleure. Certains morceaux sont anthologiques (les deux pieds nickelés chantant et dansant " Brush Up Your Shakespeare" "). Les faiblesses du film sont aussi celles de la pièce : le rôle de Lily/Kate qui malgré une certaine force manque cruellement de psychologie et puis cette fin introduite dans la confusion et qui arrive comme un cheveu sur la soupe. On a accusé à tort l'œuvre de machisme, c'est faux, le texte de référence est quand même Shakespeare, il y a bien la scène finale mais le trait y est tellement forcé qu'on ne peut le prendre au sérieux. Cela dit Cole Porter n'a rien non plus d'un moraliste, en est pour preuve cet air hallucinant "Always True To You (In My Fashion)" chanté par Ann Miller où il est fait l'apologie du libertinage et de la vénalité (dans un film de 1953, il fallait oser !). Malgré quelques légers défauts ce film mérite une juste place au Panthéon de la comédie musicale américaine. PS : le sous-titrage français est parfois insolite.
Les orgueilleux
Un film d'Yves Allégret (1953). Avec Gérard Philippe et Michelle Morgan. Une photo superbe (Michèle Morgan est remarquablement photographiée), une interprétation magistrale de Gérard Philippe (la scène de la danse est mémorable). Mais à côté de ça nous avons une histoire qui ne décolle jamais, entrecoupée d'ellipses qui rendent le récit confus (le rôle de Rodrigo, l'épisode du portefeuille…) Par contre là où il aurait fallu couper, le film ne le fait pas : on a ainsi droit par exemple à l'intégralité de la prière au confessionnal ce qui apporte quoi ? Notons encore certaines scènes absurdes (la séquence du miroir après la tentative de viol de Rodrigo sur Morgan) et puis la fin ridicule (quoiqu'il parait qu'elle a été imposée au réalisateur). Enfin la bande son est assourdissante (on a connu Paul Misraki mieux inspiré). De bonnes choses quand même mais ça reste à peine moyen.
La piste fatale
Un film de Roy W. Baker (1953) avec Robert Ryan et Rhonda Fleming. Un western moderne puisque l'action est censé se passer à l'époque du tournage. Le scénario est tout simple, un millionnaire a été laissé pour mort dans le désert par sa femme et l'amant de celle-ci. Reste à savoir comment il va s'en sortir. Tournée à l'origine pour la 3 D c'est le désert qui est en vedette et la photographie est magnifique, l'action est simple mais efficace et Robert Ryan et très bon. (on déplorera tout de même la bagarre à la fin, assez lourdingue) Quant à Rhonda Fleming, elle est craquante. Une bonne surprise (mais est-ce si étonnant quand on sait que le réalisateur sera aussi celui du mythique Docteur Jekyll et Sister Hyde ?)
L'appât
Un film d'Anthony Mann (1953) avec James Stewart, Robert Ryan, Janet Leigh. Se laisse voir sans déplaisir. L'action est simple voire simpliste, mais la tension est présente jusqu'à la fin du film, les acteurs sont bons (mais c'est curieusement Robert Ryan qui domine la distribution, quand à Janet Leigh, elle aurait gagné à être davantage mise en valeur). L'image est superbe, mais de là dire qu'il s'agirait d'un des meilleurs westerns jamais réalisé, il ne faut pas charrier quand même d'autant que la fin est grotesque et arrive comme un cheveux sur la soupe,
La môme vert de gris
Un film de Bernard Borderie (1953) avec Eddie Constantine, Howard Vernon et Dominique Wilms. Une série B à la réalisation paresseuse (et parfois approximative), une histoire embrouillée et peu intéressante, un suspense inexistant, des bagarres ridicules, un style se voulant semi-parodique qui a du mal à passer. Seuls points positifs, les présences de la superbe Dominique Wills et d'Howard Vernon en vilain méchant. Quand à Constantine, il est à la limite du supportable.… (l'affiche est très belle)
Le voyage de la peur
Un film d'Ida Lupino (1953). La preuve qu'une série B au scénario minimaliste n'impliquant que trois personnages peut être réussie. Le personnage du serial-killer est particulièrement bon et bien rendue et un climat d'angoisse finit par s'installer (ce qui était le but du film). Un film très noir (dans tous les sens du terme).
Abbott et Castello contre Dr Jekyll et Mr Hyde
Un film de Charles Lamont (1953) avec Abbot et Costello et Boris Karloff. C'est une parodie est c'est uniquement en tant que telle qu'il convient de noter le film. Certes il a des défauts, les clowneries de Costello ne sont pas toujours très inspirées, mais il faut bien reconnaître que le film démarre en fanfare avec la manifestation des suffragettes qui danse le cancan et se termine en bataille rangée, la longue course poursuite de la dernière partie renferme aussi son pesant de pépites (Blake Edwards s'en souviendra dans la Panthère Rose) et le plan final est un coup de génie. Karloff est très bon, je ne sais pas s'il cachetonne mais il fait très bien ce qu'on lui demande. Quant à Helen Westcott, elle est charmante dans son rôle ou elle parodie les demoiselles qui tombent amoureuse du premier venu et veut se marier dès le lendemain. Une agréable découverte et un film qui vaut bien mieux que le mépris avec lequel il est parfois cité.
La guerre des mondes
Un film de Byron Haskin (1953) Un film bancal. Le scénario signé Barre Lyndon (sic) est truffé d'invraisemblances, les deux acteurs principaux ont autant de charisme qu'une paire de bulots et ne provoque aucune empathie. Côté positif, de jolies images de destruction, et surtout ces scènes de paniques (seuls moment de réalisme) très bien faites et très bien vues, et puis il y a ce petit côté kitch des vaisseaux martiens qui est très joli. La fin est bâclée (vous me direz c'est celle du bouquin mais qu'importe, le cinéma peut toujours adapter). Mais surtout ce qui est insupportable c'est l'omniprésence de la religion, ce pasteur qui s'en va parler aux martiens, cette fin avec une overdose de prêtres, d'églises, de cloches et comme si ça ne suffisait pas le cantique sur la colline. Mais il y a encore pire quand un type explique "Les martiens peuvent conquérir la Terre en 6 jours", la vedette féminine dont on se demande ce qu'elle fabrique en ce lieu ne trouve rien de mieux que de répondre d'un air contrit : "Le temps qu'il a fallu pour la créer !", ce qui n'est rien d'autre que la thèse débile défendue par les créationnistes et les témoins de Jehovah ! Ces derniers aurait-ils financés le film ?
Les hommes préfèrent les blondes
Un film de Howard Hawks (1953) avec Marilyn Monroe et Jane Russel. Il faut supporter la première demi-heure, accumulation de nunucheries agrémentées de deux chorégraphies ridicules (celles ou Jane Russel est entouré d'un équipe olympique d'on ne sait pas trop quoi, mais qui est une véritable collection de tête sà claques.) On est tout près de laisser tomber ce salmigondis, quand soudain l'intérêt reprend le dessus, l'intrigue devient amusante. Et on a droit en forme d'apothéose à cette surréaliste scène de tribunal ou Jane Russel vient crever l'écran avec sa perruque blonde. Des chansons inoubliables, la présence de Marilyn qui surclasse haut la main sa partenaire (qui pourtant ne démérite pas). Quant à la morale puisqu'il y en a une, elle reste confuse mais contient une certaine défense de la vénalité (voilà qui est politiquement incorrect et donc bienvenue)
Cent francs par seconde
Un film de Jean Boyer (1953) Henri Génès et Jean-Jacques Vital . Souvent foutraque, ce qui est bien, mais parfois lourdingue, ce qui est moins bien. La réalisation est hypernerveuse, proche de l'hystérie. La distribution inégale est dominée par un Philippe Lemaire qui montre qu'il sait jouer, on appréciera le casting féminin : Jeannette Batti et Geneviève Kervine sont absolument charmantes. Ça ne vole pas très haut mais on ne voit pas le temps passer.
Le bon roi Dagobert
Un film de Pierre Chevalier (1953) avec Fernandel, Qu'est-ce que ça peut être mauvais ! Tous les gags tombent à plat, Fernandel est lourd, les acteurs secondaires jouent comme des patates, c'est réalisé n'importe comment, c'est idiot et ça se traîne. S'il fallait vraiment sauver quelque chose, ce serait la petite séquence avec Darry Cowl et aussi le sourire de Pascale Roberts.
Comment épouser un millionnaire
Un film de Jean Negulesco (1953) avec Marilyn Monroe, Lauren Bacall, Betty Grable. Ça commence très mal avec un pré-générique interminable (10 minutes) aussi pompeux qu'inutile (un orchestre qui nous joue du sirop). Le sujet aurait pu donner quelque chose, mais le scénariste ne s'est pas foulé et le réalisateur encore moins : résultat : c'est attendu et inintéressant. Côté casting, si Marilyn est excellente et si Betty Grable assume, le reste de la distribution est catastrophique, Lauren Bacall en tête, particulièrement mauvaise. (la dernière grande scène du film est une catastrophe) Quant au twist final qu'on voyait arriver gros comme une maison il est lamentable.
Les chevaliers de la table ronde
Un film de Richard Thorpe (1953) avec Mel Ferrer, Robert Taylor et Ava Gardner. Le gros problème c'est qu'on s'en tape de cette histoire que le réalisateur n'a rien fait pour rendre passionnante. On n'éprouve aucune empathie pour les personnages, Robert Taylor est monolithique, Ava Gardner sous exploitée, le méchant est grotesque, l'histoire est ringarde à souhait et comme si ça ne suffisait pas on nous impose une bondieuserie finale particulièrement pénible. Alors que sauver ? De belles images, des scènes de batailles et des duels qui ne sont pas si mal. Trente ans plus tard, John Boorman tentera de transcender tout ça en tournant Excalibur, c'est quand même autre chose !
La Blonde du Far-West (Calamity Jane)
Un film de David Butler (1953) avec Doris Day : Une excellente comédie musicale à laquelle on pourrait juste reprocher quelques guimauves, mais sinon Doris Day y est exceptionnelle. Elle partage la vedette avec Allyn Ann McLerie, (une inconnue que l'on reverra dans Le Fantôme de la rue Morgue de Roy Del Ruth, en 1954), une brune absolument sublime. Très bonne musique, beaucoup d'humour, tout cela ne se prend pas au sérieux (ce n'était pas le but de toutes façon) et une morale pas si idiote que ça : "On ne peut pas empêcher les gens de s'aimer !"
Rue de l'Estrapade
Un film de Jacques Becker (1953) avec Louis Jourdan et Daniel Gelin. La réalisation est remarquable, c'est plein d'humour, ça ne nous laisse aucun répit et c'est monté au millimètre (on pense parfois à Billy Wilder, c'est dire !) La direction d'acteurs est impeccable. Jourdan est très bon dans un rôle léger (d'ailleurs quand vers la fin, il devient grave, ça va beaucoup moins bien). Anne Vernon est pétillante, Micheline Dax époustouflante… Gelin lui est un peu tristounet. Sur le fond c'est une très bonne comédie de mœurs, sur le couple, la jalousie et tout le tintouin. A noter la présence d'un protagoniste bisexuel (Jean Servais), rarissime à l'époque. La fin est hélas convenue, on aurait aimé en voir un autre genre ni Jourdan, ni Gélin, mais pourquoi pas Servais ?
Minuit, quai de Bercy
Un film de Christian Stengel (1953) avec Madeleine Robinson, Francis Blanche, Eric Von Stroheim… Cela commençait très bien avec la présentation d'une galerie de personnages pittoresques. Malheureusement l'intrique policière est extrêmement mauvaise avec des fausses pistes toutes d'un ridicule achevé. Mention spéciale au personnage joué par Stroheim : Dans la vraie vie un hurluberlu dans le genre de celui joué par Von Stroheim ne rentrerait jamais dans un cabaret, et même s'il parvenait à entrer il ne parviendrait pas à prendre la parole si longuement et dans ce silence. Et le pire c'est que le réalisateur semble avoir une certaine empathie pour ce personnage grotesque. La scène où Irène fauche les billets du masseur qui aurait dû jouer sur l'ambiguïté est tellement mal montrée qu'on comprend tout de suite que la petite dame n'est pas claire dans cette affaire. Tout cela ne tient pas debout, et s'avère très décevant malgré les bonnes prestations de Madeleine Robinson et de Francis Blanche.
La vie d'un honnête homme
Un film de Sacha Guitry (1953) Avec Michel Simon, Marguerite Pierry. Quel dommage cette interminable et gavante scène entre les deux jumeaux au début, car sinon on tendait vers le chef d'œuvre. Après ça démarre et c'est vraiment très bien et ça devient passionnant. La double interprétation de Michel Simon est prodigieuse mais on aurait tort de passer sous silence celle, fabuleuse de Marguerite Pierry (elle est toujours fabuleuse). Il ne s'agit pas comme on peut le lire çà et là d'une critique de la bourgeoisie (On est pas dans Boudu et heureusement) mais plus simplement d'une critique de l'hypocrisie (assez gentillette d'ailleurs). Au passage Guitry s'autorise une digression intelligente sur la prostitution (fabuleuse Lana Marconi) et s'amuse à déshabiller Claude Gensac.
Au diable la vertu
Un film de Jean Laviron (1953).avec Henri Genès, Carette, Louis de Funès. Cinématographiquement parlant c'est très médiocre : ça a été tourné en 3 semaines et ça se voit : décors minimalistes, mise en scène paresseuse, direction d'acteurs inexistante, cabotinage de De Funès. Le casting féminin apporte un peu de fraîcheur. C'est dans le scénario farfelu que réside l'intérêt du film, car pendant une bonne heure nous assistons à un bon vaudeville assez bien huilé avant que tout cela (le scénariste ayant voulu en faire trop) ne se termine dans la confusion la plus totale. Un film bâclé !
La tournée des grands ducs
Un film de Norbert Carbonnaux (1953). Le scénario est débile et à peine compréhensible, mais tout le monde s'en fiche, puisque ce n'est qu'un prétexte à enchaîner des numéros de music-hall et de cabaret dont la plupart sont, soyons juste d'assez bonne tenue, avec quelques chorégraphies intéressantes comprenant bien évidemment son lot de jeunes femmes les seins à l'air (mais cela n'est pas pour déplaire). En ce qui concerne les scènes d'enchaînement, Duvalex est horripilant, Bussières fatigant, De Funes et Carmet transparents, Roméo Carles mauvais mais Denise Grey pas si mal. La note on l'aura compris ne doit rien ni aux acteurs ni au scénario.
Femmes de Paris
Un film de Jean Boyer (1953) avec Michel Simon, Henri Genès, Micheline Dax, Ray Ventura, Patachou, Robert Lamoureux. Le scénario ne vole pas bien haut mais est tout à fait sympathique, la réalisation n'a rien de géniale, mais Jean Boyer sait travailler et nous restitue un excellent travail. Michel Simon est bon sans toutefois forcer son talent, Micheline Dax nous fournit une prestation d'anthologie, les numéros musicaux valent le détour avec notamment cette incroyable numéro de femmes déguisées en chiens, mais le sommet du film est dans la très longue séquence de l'orchestre de Ray Venture qui donna d'ailleurs son titre au film et qui est un petit bijou de charme, d'inventivité et de fantaisie. Le ton est léger, on ne s'ennuie pas une seconde…une réussite.
Dortoir des grandes
Un film de Henri Decoin (1953) avec Jean Marais, Françoise Arnoul, Danny Carrel, Denise Grey, Jeanne Moreau. Les polars à énigmes sont de deux sortes, soit le spectateur peut trouver, soit cela est impossible, ici nous sommes dans le second cas de figure mais on l'ignore laissant se défiler les fausses pistes. En fait comme souvent la résolution est purement anecdotique, tout le charme du propos étant dans la façon dont l'enquête de déroule, ici c'est léger et décontracté et Decoin se permet de brocarder avec humour les bonnes manières bourgeoises que l'on est censé enseigner aux jeunes filles de bonnes familles. A noter De Funès dans le rôle d'un photographe cochon (on ne rigolait pas avec ça en 1953), Jeanne Moreau qui se fait payer pour aider la police, Danny Carrel qui bénéficie de cours particuliers très spéciaux de la part de sa prof de math et tout le dortoir qui participe à des jeux sadiques. Jean Marais est plutôt bon. On passe un bon moment même si on peut regretter la mise en scène abracadabrantesque conduisant à la révélation finale.
Le Père de Mademoiselle
Un film de Marcel L'Herbier (1953) avec Arletty. Tirée d'une pièce de théâtre, cette adaptation est particulièrement poussive et nunuche. La direction d'acteurs est défaillante, Arletty n'étant plus que l'ombre d'elle-même et agaçant son monde, quant à Suzy Carrier, non seulement elle joue mal mais elle n'a pas le physique du rôle. Les seconds rôles passent mieux à l'image de Denise Grey. Sinon, tout étant prévisible, presque rien ne fonctionne et on a hâte que finisse ce supplice.
La loterie du bonheur
Un film de Jean Gehret (1953) avec Raymond Bussière, Annette Poivre, Yves Deniau. Comme il n'y a aucune direction d'acteurs, Yves Deniaud et Annette Poivre montrent leurs tlents tandis que Bussière cabotine et pour le reste ça va du correct à l'exécrable. La réalisation est d'une platitude assez rare quant au sujet il s'agit d'une fable poujadiste sur la défense des petits commerçants d'une lourdeur à peine croyable.
Dementia
Un film de John Parker (1953). Un film sans paroles, incompréhensible avec des "acteurs" peu attachants, et quelques scènes chocs pour faire underground. On ne s'accroche à rien, on se demande où est l'intérêt, on s'ennuie à mourir et on a hâte que ça finisse.
Le port de la drogue
Un film de Samuel Fuller (1953) avec Richard Widmark. Que ceux qui crient au chef d'œuvre s'achètent des lunettes et ils verront (juste une seconde) Jean Peters sortir de sa baignoire… en maillot de bain noir ! On remarquera aussi que l'agent communiste est si fort qu'il sait déceler à l'œil nu un microfilm incomplet, on ne saura jamais d'ailleurs ce qu'est devenu la partie manquante, ni ce qu'est devenu le méchant après s'être échappé de sa souricière. Ça fait désordre tout ça ! Ensuite il y a l'anticommunisme, moi je veux bien, on en pas mal à en être revenu…. mais encore faut-il que ce soit subtil, car là c'est tellement primaire et rabâché (oui, rabâché) que c'en devient ridicule, le communisme figure le mal absolu sans que personne ne sache dire pourquoi ? L'intrigue est très faible, mais Fuller s'en fiche ce qui l'intéresse c'est de s'attarder sur les deux personnages principaux, seulement s'il est vrai que Peters crève l'écran (quelle belle femme !), Widmark n'est pas vraiment à l'aise dans le rôle. Le film possède néanmoins quelques bons atouts : une très belle photo, la fabuleuse scène d'entrée dans le métro, un bon rythme, quelques bonnes castagnes et surtout le visage de Jean Peters. Difficile de trancher entre ce qui est bon (voire très bon) et ce qui ne l'est pas, on dira donc que c'est moyen.
Pain, amour et fantaisie
Un film de Mario Monicelli (1953) avec Gina Lollobrigida et Vittorio de Sica. Une excellente mise en scène, Gina Lollobrigida mignonne comme un cœur, Vittorio de Sica impérial, bonne réalisation et bonne musique autant dire que le film a de sérieux atouts d'autant que la critique de la vie campagnarde et de la bigoterie est bien vue. Le soucis c'est que Monicelli a visé le film grand public, alors on a un curé trop catholique, une Lollo "délurée mais sans doute vierge". Certaines scènes sont absurdes (le billet déchiré) et les dernières vingt minutes du film sombrent carrément dans la guimauve. L'officie catholique du cinéma a dû être content, Monicelli a fait du catho amusant. Cela dit soyons juste le film reste très agréable à regarder.
Le Fantôme de l'espace
Un film de W. Lee Wilder (1953) Les extraterrestres qui viennent sur Terre atterrissent tous aux Etats-Unis, il y en a trois catégories : Les hostiles qui finissent par se recevoir une peignée au bout de 90 minutes, les messagers qui viennent nous sermonner (thèse un peu difficile, mais Robert Wise s'en était bien sorti) et enfin les paumés comme c'est le cas ici. De ce point de vue le film serait plutôt intelligent, un bon point donc ! Le souci c'est que c'est fauché et que ça se voit, la dernière scène est ainsi complétement ratée, certaines scènes sont à peine développées, ainsi la nana du début n'a pas l'air plus traumatisée que ça que son mari soit mort… et puis, il y a une profusion de personnages à ce point qu'on ne sait plus très bien qui est qui. Mais bon malgré sa mise en scène pataude, ça reste un petit film sympa et c'est en toujours bien mieux que "La chose d'un autre monde" de 1951 que certains continuent à monter au pinacle.
Suivez cet homme
Un film de Georges Lampin (1953) avec Bernard Blier. C'est en fait deux énigmes policières artificiellement mises bout à bout, la première inintéressante, moralisatrice, tirée par les cheveux, voire ridicule (le tensiomètre). La seconde qui commençait bien se révèle cafouilleuse, très décevante et confuse. Blier est bon, les autres acteurs se défendent, la mise en scène est correcte (la poursuite finale n'est pas si mal) mais que voulez-vous quand le scénario est médiocre…
Le gang des pianos à bretelles
Un film de Gilles de Turenne (1953) avec Ginette Leclerc, Jean Tissier. C'est un film musical construit autour de la personnalité d'Emile Prud'homme, or quelque soient ses qualités d'accordéoniste, sa capacité à jouer la comédie s'apparente au néant avec sourire niais et dégaine bovine, il est parfois affublé d'un gosse tête à claques ou d'un chanteur insipide. Autant dire que ça ne présume rien de bon d'autant que la direction d'acteurs est nulle, les dialogues médiocres et la réalisation mollassonne. Ginette Leclerc et Jean Tissier tous deux mal exploités ne sauvent même pas un petit peu ce film qui aurait dû rester aux oubliettes.
Quitte ou double
Un film de Robert Vernay (1953) avec Zappy Max. Que voulez-vous faire avec un scénario aussi primaire (pour ne pas dire bébête) ? Vernay a tenté d'un faire un film. A défaut de suivre une intrigue abracadabrante on peut regarder ça comme un documentaire, du temps où d'énormes chapiteaux allaient de ville en ville, et où on amusait le gogo avec des jeux arrangés (ce que le film ne dit pas) En plus c'est assez mal joué et la post synchronisation est catastrophique.
Jules César
Un film de Joseph L. Mankiewicz (1953) avec Marlon Brando, James Mason, John Gielguld, Deborah Kerr. Les bonnes adaptations de Shakespeare ne sont pas si nombreuses. On a le droit se lasser du texte de Shakespeare, avec son style emphatique et sa collection de métaphores, et du manque de naturel de certains dialogues. Pourtant force est de constater que la belle brochette d'acteurs arrive à faire passer la pilule tellement c'est joué avec conviction. La grosse faiblesse me semble être dans la scène de foule devant le sénat, "l'agité" s'exprimant au nom de la foule est agaçant, et si la foule est versatile, elle l'est de façon trop simpliste… (et puis en passant, il n'y a aucun garde devant le Sénat ?) Ceci mis à part, le film reste très bon grâce à une mise ne scène au cordeau et des acteurs fabuleux.
Le gentilhomme de la Louisiane
Un film de Rudolph Maté (1953) avec Tyrone Power et Piper Laurie. Ni la direction d'acteur, ni la mise en scène, ni la photo en sont en cause, tout cela est excellent, c'est le scénario ringard qui n'a aucun intérêt et qui en a de moins en moins au fur et à mesure que le film avance, puisque tout est téléphoné depuis le début, on a là un mélange de bibliothèque rose et de librairie de sacristie tellement éloigné de la réalité de la vie que ça finit par taper sur les nerfs. Gnangnan, sucré, moralisateur, sans nuance, la cata !
Mon frangin du Sénégal
Un film de Guy Lacourt (1953) avec Raymond Bussières, Annette Poivre, Noël Roquevert, Paulette Dubost. Le film fonctionne pendant une petite heure avant de devenir lourdingue, sans doute la faute à un Bussières qui n'a pas l'étoffe pour jouer un premier rôle. Roquevert mal dirigé en fait trop, en revanche Annette Poivre parvient à éclairer le film, elle est vraiment jolie dans ce film, et se livre à un véritable abattage, tout sourire et très sexy, un vrai plaisir de la voir même si elle ne sauve pas le film
La dernière chevauchée
Un film d'Alfred L. Werker (1953) Un superbe western de série B en noir et blanc doté d'une photographie magnifique. Ce film sur la rapacité des gros éleveurs de bétail est construit presque entièrement en flashback. Broderick Crawford y joue de façon magistrale un shérif alcoolique, détenteur d'un lourd secret et qui recherche à retrouve sa dignité. Les images d'extérieur et les chevauchées sont somptueuses. Quelques légères ombres aux tableau n'entachent pas la force du film mais on regrettera néanmoins le manque de subtilité du premier retournement de John Derek, l'ambiance bisounours assez mal écrite de la conclusion et aussi la fadeur, pour ne pas dire l'inutilité, de la vedette féminine, en revanche il y a quelques plans furtifs d'une jeune mexicaine… hum
Soyez les bienvenus
Un film de Pierre Louis (1953) avec Jean Nohain, Raymond Bussières, Annette Poivre. Vu par hasard en surfant sur Youtube, je m'attendais à une niaiserie ringarde. Aussi fus-je fort surpris de me laisser séduire par cette ambiance bon enfant et quelque peu potache. Tout le monde à l'air de bien s'amuser, le seul vrai ringard étant tout de même Armand Mestral, mais le regarder chanter "Le beau Pedro" au second degré est assez irrésistible. Bien sûr le film est sans prétention et il faut le juger dans sa catégorie, on est pas chez Bergman, mais disons que c'est une relative bonne surprise.
El
Un film de Luis Buñuel (1953) Evidemment le sujet n'est pas très attractif, pensez donc, un drame de la jalousie ! Oui mais Buñuel réussit à transformer tout ça en thriller conjugal et on se prend à se passionner pour cette histoire, c'est très bien interprété par Delia Garcès et Arturo de Cordova, la photo est magnifique et certaines scènes sont hallucinantes (le clocher, la scène de folie dans l'église) Et en prime et en filigrane, Buñuel nous fait partager son fétichisme du pied et son anticléricalisme . Un très bon film.
La vierge du Rhin
Un film de Gilles Grangier (1953) avec Jean Gabin. Si le film a quelques atouts dans son jeu, il a surtout une belle casserole constituée par un scénario qui ne tient pas la route. La première partie sur le mode "qui c'est celui-là ?" est maladroite et sans surprise, la seconde réveille l'intérêt où l'on découvre un triangle amoureux qui se déchire, puis le meurtre. On se dit que la dernière partie en forme de whodunit va être intéressante mais le scénariste nous la joue en twist ending de façon abracadabrante. Mauvaise histoire donc, alors mauvais film ? On va dire que c'est moyen, la réalisation est très correcte, Gabin joue avec un naturel qui fait plaisir à voir, ces dames sont très bonnes, mention spéciale à Andrée Clément la secrétaire, quelques scènes sont magnifiquement photographiées dont celle de l'escalade de la grue, stupide quand on y réfléchit mais qui en jette ! Quant à la musique c'est du Kosma qui nous sort le grand jeu. Bref c'est moyen tout ça !
Capitaine King
Un film de Henry King (1953) Avec Tyrone Power. Un film plat, lisse sans surprise. Au niveau de l'intrigue, ça pourrait être un western de série B ou un péplum que ce serait la même chose à ceci près qu'on a droit à des scènes ridicules comme celle du refus des fusils ou encore ce combat final sans aucun suspense puisqu'on sait très bien comment ça va se terminer. Un seule scène mérite le détour celle de l'exécution des soldats, malgré sa conclusion insensé. Aoutons-y une romance amoureuse digne des récits Harlequin. A l'actif du film un filigrane anti-raciste de bon aloi, malheureusement exploité de façon simpliste. En ce qui concerne la réalisation, King use et abuse du cinémascope s'efforçant d'occuper tout l'écran même quand ce n'est pas nécessaire, du coup nous avons très peu de plans rapprochés et les acteurs sont loin, ce qui n'est pas gênant car pour les rôles des composition on repassera.
I dimma dold (Nuit de Brume)
Un film suédois de Lars-Eric Kjellgren (1953) Pourquoi nous pondre un whodunits quand la résolution est aussi introuvable qu'incompréhensible. De plus rien ne passionne dans ce film qui malgré son format de 88 minutes ne parvient qu'à nous ennuyer au lieu de nous passionner. On sauvera la performance de la belle Eva Henning et une photographie parfois proche de l'expressionisme comme ces visages en très gros plan dans le tramway
Légion étrangère
Un film de Basilio Franchina (1953) avec Viviane Romance. Un mélodrame à grosses ficelles qui empile les clichés comme dans un millefeuille. Un tissu d’invraisemblances en tout genre, le pompon étant l’ado de 13 ans qui réussit une mission périlleuse là ou deux légionnaires aguerris ont échoués. Beaucoup de trous dans le scénario, le film allant même jusqu’à oublier ne nous montrer ce que devient Viviane Romance ! Mais heureusement qu’elle est là, celle-ci, son look glamour de femme fatale sauve un peu ce film de la ringardise totale et nous aide à le regarder jusqu’au bout.
Hurlements en faveur de Sade
Un prétendu film de Guy Debord (1952). Je n'aurais sans doute jamais rien écris au sujet de ce "machin" si la BNF n'avait pas eu l'idée saugrenue de le sortir de l'oubli (mars 2013). Ça se compose d'écrans totalement blancs, sur lesquels une voix off débite des aphorismes divers et des extraits du code civil, ainsi que d'écrans noirs sans aucun commentaires... et cette mauvaise plaisanterie dure 64 minutes. Inutile d'ajouter que c'est absolument irregardable. L'un des aphorismes entendu est de Debord lui-même "Il n'y a pas de film. Le cinéma est mort. Il ne peut plus y avoir de film..." Ben non, justement le cinéma n'est pas mort et 65 après les délires de Debord sur l "impossibilité du cinéma" résonnent comme ce qu'ils n'auraient jamais dû cesser d'être : une imposture !
L'Énigme du Chicago Express
Un film de Richard Fleischer (1952) Un petit bijou de film policier. L'intrigue parait de prime abord ultra simple, puis se complique juste ce qu'il faut pour nous tenir en haleine et ne plus nous lâcher pendant tout le temps du film. Ajoutons-y les fausses pistes obligatoires (mais insoupçonnables), une interprétation tout à fait correcte notamment de la part de ces dames (la brune Marie Windsor et la blonde Jacqueline White). une réalisation sans faute menée à un ... train d'enfer. Du must !
Le quatrième Homme
Un film de Phil Karlson (1952) Kansas City Confidential puisque c'est son titre original est un excellent film noir de série B, Lee Van Cleef (26 ans à l'époque) joue un inquiétant second rôle (l'une des trois sales gueules du film, il y a aussi Jack Elam) . La première partie est vraiment très réussie, nerveuse, concise et passionnante. Après l'action se dilue un petit peu et la fin est faiblarde mais globalement c'est plutôt bon et prenant. A remarquer que le réalisateur jette un regard très critique sur la police et ses méthodes.
Le plaisir
Un film de Max Ophuls (1952) Adapter Maupassant au cinéma n'est pas si simple. Christian-Jacque y était parvenu de bien belle manière avec l'excellent Boule de Suif en 1945 car il avait en mixant deux récits réussit à les dynamiser. Ici c'est tout autre chose, en restant très proche du texte avec l'utilisation de la voix off, Ophuls réussit plus un film d'ambiance qu'un film narratif. Alors bien sûr, il sait filmer et sa caméra donne le tournis, ça bouge, ça court (même quand ça ne se justifie pas), l'utilisation de la bande son est judicieuse, la direction d'acteurs parfois innovante, mais est-ce suffisant ? Ces histoires sont des esquisses et on a peine le temps de s'intéresser aux personnages (Un peu comme Gabin qui aurait bien voulu avec Darrieu…) Sans compter que certaines scènes qui peuvent avoir du sel quand on les lit n'apporte pas grand-chose une fois sur l'écran (le couple de vieux dans le train, ou pire l'insupportable et interminable scène dans l'église). Si la première et la troisième histoire ont une chute assez faible, Il faut malgré rendre grâce à la Maison Tellier pour son aspect subversif, voir des filles de joies, heureuses et souriantes, ça nous change du misérabilisme convenu sur le sujet.
Le train sifflera trois fois
Un film de Fred Zinnemann (1952) avec Gary Cooper, Grace Kelly, Katy Jurado. John Wayne et Howard Hawks détestaient ce film dit-on ! En fait ce western ne respecte aucun code puisqu'il faut attendre les dix dernières minutes pour voir de l'action. Avant cela Gary Cooper ne cesse de se mesurer aux lâchetés ambiantes (au pluriel car toutes ne sont pas égales). Il faut bien avouer que cette dénonciation de la "majorité silencieuse" est plutôt bien foutue, la caricature étant évité (de justesse malgré tout, la scène dans l'église étant faible). Peut-être pas un très bon western mais un excellent film.
Le démon s'éveille la nuit
Un film de Fritz Lang (1952) avec Barbara Stanwyck, Robert Ryan, Marilyn Monroe. Idéologiquement le scénario de ce mélodrame est limite : on nous explique en gros que la place de la femme est d'être au foyer, que les pulsions extérieures doivent être réprimées et que c'est le mari qui commande. Il a bien quelques tentatives de Marilyn pour expliquer qu'une femme doit pouvoir faire ce qu'elle veut, mais l'amour de son bellâtre la fait se taire. Autant dire qu'avec un autre que Fritz Lang, à la réalisation, ce genre de film n'intéresserait aujourd'hui plus personne. C'est tiré d'une mauvaise pièce de théâtre et ça se sent, les dialogues étant trop écrits et manquent souvent de naturel et les personnages sont caricaturaux. De plus pendant toute la première partie le film semble piétiner et l'ennui n'est guère loin. Lang se réveille heureusement dans la dernière partie dans laquelle les masques tombent. Ouf ! La direction d'acteur est impeccable, "avec une Barbara Stanwyck fabuleuse (mais peut-être un peu fatiguée),un Paul Douglas qui arrive à nous évoquer Raimu dans la Femme du Boulanger", une Marilyn amusante, et un Robert Ryan pas mal en chien fou. Soyons clair : ce n'est pas un grand Fritz Lang.
Chantons sous la pluie
Chérie je me sens rajeunir
Un film d'Howard Hawks (1952) avec Cary Grant, Ginger Rodgers, Marilyn Monroe. Malgré une direction d'acteurs excellente, la présence sulfureuse de Marilyn et deux ou trois moments qui nous décrochent un sourire, l'ensemble (qui met un temps infini à démarrer) est poussif, assez puéril, manque de punch et est encombré de scènes inutiles (la virée en voiture). Quant au happy-end, il n'a aucun intérêt.
Barbe noire, le pirate
Un film de Raoul Walsh (1952) avec Robert Newton. Les auteurs de "Pirates des Caraïbes" aurait dû s'inspirer de cet excellent film au lieu de croire que la qualité d'un film se mesure à sa quantité d'effets spéciaux. Ici l'histoire est toutes simple mais suffisante pour nous tenir en haleine pendant 90 minutes sans temps morts. De l'action, des rebondissements, des belles images, une réalisation plus que correcte, une musique signée Victor Young, un Robert Newton excellent dans le rôle-titre, (truculent et cruel) une Linda Darnelle resplendissante (en revanche Keith Andes est peu crédible), et des bons seconds rôles haut en couleur. Un excellent film de pirates.
Ivanhoé
Un film de Richard Thorpe (1952) avec Robert Taylor, George Sanders, Elisabeth Taylor et Joan Fontaine. Le gros défaut du film c'est Robert Taylor, monolithique et inexpressif comme ça ne devrait pas être permis, on notera aussi le rôle particulièrement ridicule du bouffon devenu écuyer. Mais les qualités l'emportent largement, la distribution féminine (Elisabeth Taylor et Joan Fontaine) est éclatante, George Sanders est très bon (il est toujours bon). Les scènes d'actions (le tournoi, la prise du château et le duel final) sont filmées de façons très intéressantes. C'est un bon film dont il impossible de repenser sans avoir en mémoire la vision du visage d'Elisabeth Taylor.
L'ange des maudits
Un film de Fritz Lang (1952) avec Marlene Dietrich, Arthur Kennedy, Mal Ferrer. C'est bien réalisé, bien photographié, la musique est bien et on remarquera avec quelle maestria Lang ouvre ses films, on est tout de suite dans le bain. L'histoire est bonne et originale et offre son lot de rebondissements. (la scène des "politiques" dans la prison est toutefois assez bouffonne) . Côté acteurs, Lang a eu l'intelligence de ne pas tricher sur l'âge de Marlène, elle avait 50 ans au moment du film et incarne très convenablement son rôle de femme mature, Mel Ferrer est très bon (et toujours d'une élégance rare), en revanche Arthur Kennedy est peu convaincant. Un western d'excellent niveau mais qui ne compte néanmoins pas parmi les chefs d'œuvre du genre.
L'affaire Cicéron
Un film de Joseph Mankiewicz (1952) avec James Mason et Danielle Darrieux. Il y a des films pour lesquels on chercherait en vain quoi leur reprocher. L'histoire est passionnante, fertile en rebondissements et ne manque pas suspense (ah, la scène de la femme de ménage avec son aspirateur !), la réalisation est impeccable, mais c'est surtout dans la direction d'acteurs que le film vole très haut. Mankiewicz a fait de Mason un personnage d'un cynisme absolu totalement fascinant (malgré le fait que ce soit un infâme salopard) d'autant que l'interprétation est magistrale. Danielle Darrieux est le pendant féminin de Mason, jouant de façon non exagérée de sa grâce et de sa beauté (par de simples mouvements de bouche, des regards…) une comtesse cynique, intrigante, dominatrice, et dont les apparitions magnifiquement photographiées illuminent le film. L'œuvre est très riche et ne se limite pas à son thème principal de l'espionnage, le jeu de pouvoir et de domination auquel se livrent Mason et Darrieux est à cet égard plutôt fabuleux. Chef d'œuvre !
Mademoiselle la Présidente
Un film de Pietro Germi (1952) avec Silvana Pampanini. Une comédie italienne, pas si italienne que ça puisque ça se passe à Paris. En fait c'est tiré d'une pièce de Maurice Hennequin. Ça pétille comme du Faydeau ce qui n'est déjà pas mal, mais ça va encore plus loin et c'est en italien, autrement dit on a aucun répit. L'hypocrisie des tenants de la morale bourgeoise est dénoncée avec une efficacité et une férocité qui fait plaisir à voir. De plus la fantaisie est partout y compris dans les personnages secondaires farfelus, surprenants, voire même poétiques. Quand a Silvana Pampanini qui se ballade pendant la moitié du film en corset, elle illumine le film se sa beauté et son talent. Un régal !
Ils sont dans les vignes
Un film de Robert Vernay (1952) avec Line Renaud. A l'évidence ce film a été sponsorisé par les producteurs de vin de Bourgogne. Il pousse d'ailleurs le bouchon (c'est le cas de le dire !) un peu loin puisque le film qui n'oublie pas de dénoncer l'hypocrisie des "moralistes" ne fait pas seulement l'éloge du vin, mais celui de l'ivresse. Le film commence très mal avec des lourdeurs, des raccourcis et de la mièvrerie. On s'attend au pire, puis tout d'un coup tout s'emballe et on se surprend à suivre avec un réel plaisir cette bande d'assoiffés occupée à saboter le meeting de la ligue antialcoolique. L'interprétation est très correcte avec une plutôt bonne Line Renaud, mais c'est assurément Suzanne Dehelly en musicienne foldingue qui fait la meilleure prestation. La réalisation est correcte avec des scènes de foules très bien maîtrisées. La musique est plaisante pourvu qu'on n'ait rien contre Louloou Gasté. A noter que le film contient un très court épisode "coquin" quand le commissaire se rend à Pigalle, ça n'ajoute rien à l'histoire, c'est à peine compréhensible (coupes au montage ?) mais ça occupe les yeux. Finalement ce film s'avère jouissif et constitue une bonne surprise !
L'affaire de Trinidad
Un film de Vincent Sherman (1952) avec Rita Hayworth et Glenn Ford. Un film pendant lequel on ne s'ennuie pas une seconde et dans lequel le charme et la beauté de Rita Hayworth nous subjugue. Pourtant le film a des défauts, Glenn Ford est mal à l'aise et joue les bourrins, la censure rend ridicule certaines scènes (le mec qui ne demande qu'à sauter Hayworth mais qui lui fait préparer une chambre à part), et puis la fin à la John Ford (la cavalerie arrive toujours à temps). On n'aura pas non plus la réponse à toutes les questions (Quel emploi voulait-on proposer à Glen Ford ? Quel est cette histoire de blason ?) Mais bon, ça se laisse regarder, c'est réalisé correctement, mais on ne peut s'empêcher d'imaginer ce qu'aurait fait un Hitchcock ou un Lang d'un tel sujet ! Mais bon, on ne va pas bouder notre plaisir !
Sergil chez les filles
Un film de Jacques Daroy (1952) avec Paul Meurisse, Dario Moreno. Sur la forme : une réalisation plate au service d'un scénario policier stupide. Sur le fonds une espèce de justification arrogante des méthodes policières illégales (perquisition sans mandat, violence sur témoins, liquidation des suspects). En résumé une abomination.
Les affameurs
Un film d'Anthony Mann (1952) avec James Stewart et Arthur Kennedy. Vraiment pas de quoi s'affoler car c'est un tout petit western. La réalisation et la photographie que tout le monde loue à juste titre, n'est pas en cause, mais le scénario est plan-plan, tous les poncifs du genre déifient les uns après les autres, on est assez proche de l'ennui et il faut attendre la dernière demi-heure pour que la tension s'installe (un tout petit peu parce qu'on sait très bien comment ça va se terminer). L'interprétation n'a rien d'exceptionnelle avec Stewart monolithique, Kennedy dont les tics nous font deviner qu'il ne va pas être bien clair, Hudson, niais et transparent et la belle Julie Adams dont le potentiel sera tellement mieux exploité dans "l'étrange créature du lac noir". L'homme de l'Ouest, c'est quand même autre chose !
Le fruit défendu
Un film d'Henri Verneuil (1952) avec Fernandel, Françoise Arnoul. Fernandel dans un rôle mélodramatique, on pouvait s'attendre au pire, mais finalement ce n'est pas mal du tout, même si ça aurait pu être bien mieux. Fernandel joue juste sans trop cabotiner (c'est presque un exploit) mais la véritable vedette du film est Françoise Arrnoul sans doute dans son meilleur rôle. On remarquera aussi la très bonne prestation de Claude Nollier dans un rôle ingrat. Sur le fond c'est assez bien vu en tant que critique de la bourgeoisie de province. Le déroulement dramatique est bien maîtrisé, le film a le mérite de ne pas sombrer dans le mélodrame et le rôle de Françoise Arnoul est intelligent. On peut néanmoins regretter quelques faiblesses comme le personnage de Boquet, très mal exploité, l'explication de fin entre la belle-mère et Armande qui s'envoient de vraies vannes mais sans être dans le ton et surtout cette conclusion à la Pagnol qui ne convaincra que les naïfs.
Casque d'or
Un film de Jacques Becker (1952) avec Simone Signoret, Clude Dauphin, Sege Reggiani, Raymond Bussière. C'est vraiment du cinéma parfaitement maîtrisé, pas un plan de trop, on va à l'essentiel sans broder, les décors et les éclairages sont magnifique, la direction d'acteurs un véritable sans faute (rendez-vous compte, Bussière qui ne cabotine pas !) avec Signoret qui crève l'écran de sa beauté et son talent. L'ambiance du récit est superbement rendu, sans une faute. Superbe musique signée Georges Van Parys. Chef d'œuvre
Le prisonnier de Zenda
Un film de Richard Thorpe (1952) avec Stewart Granger, Deborah Kerr, James Mason. Le style peut paraître démodé, mais qu'importe les modes, puisque c'est bon : la mise en scène avec l'un des plus beaux duels de l'histoire du cinéma (supérieur à celui de Scaramouche), les décors, les couleurs, l'intrigue (pourtant assez simpliste mais fonctionnant parfaitement). L'interprétation de Stewart Granger est ici excellente, on a en revanche le droit de trouver Deborah Kerr assez peu glamour. Un seul bémol, la fin qu'on aurait préféré moins ampoulée et plus décontracté. Quasi chef d'œuvre, mais quasi seulement donc.
Fanfan la tulipe
Un film de Christian-Jaque (1952) avec Gérard Philippe et Gina Lollobrigida. Remettons d'abord les pendules à l'heure, il est faux de dire que le film "n'a pas pris une ride". Quel scénariste aujourd'hui (hors série Z) pourrait mettre en scène un personnage aussi fanfaron ? Et cet aspect des choses agace, du moins au début, après on fait avec. Sinon nous avons là un bon film d'aventure, bien rythmé, volontairement léger et qui se laisse voir sans aucun déplaisir, bien au contraire (et c'est d'autant plus remarquable qu'il n'y a aucune tension, aucun suspense). Une scène est ratée, celle ou Gina gifle le roi, elle aurait dû d'abord succomber à ses avances, puis s'enfuir ensuite (la gifle n'était pas nécessaire), ce qui aurait rendu la fin du film un peu plus compréhensible et logique, parce que là on voit bien qu'il manque un morceau d'explication. Globalement Fanfan la tulipe reste un excellent film de cape et d'épées, la réalisation est brillante (comme toujours chez Christian-Jaque), Gérard Philippe aurait peut-être gagné à être davantage dirigé, mais il y a quelques seconds rôles savoureux (Herrand en Louis XV, ou Jean-Marc Tennberg en premier valet du roi). Quant à Gina Lollobrigida, cela n'a jamais été une actrice de composition mais on n'est pas près d'en oublier sa beauté, ses yeux… et son décolleté.
Le fils d'Ali Baba
Un film de Kurt Neumann (1952) avec Tony Curtis et Pipper Laurie. Une série B un peu fauchée, mais jouissant d'un joli technicolor et d'une très belle distribution féminine dans laquelle la très belle Pipper Laurie excelle. (on remarquera que Neumann se moque de la censure notamment en introduisant dans le récit deux joyeuses nymphomanes) Sinon tout cela est un peu naïf mais se regarde vraiment sans déplaisir d'autant que c'est Kurt Neumann qui est aux manettes, l'un des meilleurs réalisateurs de série B de science-fiction de ces années-là, un type qui sait travailler bien avec quatre bouts de ficelles. Regarder ce film, c'est regarder une BD à quatre sous et s'étonner qu'elle ne soit pas si mal.
Au cœur de la Casbah
Un film de Pierre Cardinal (1952) avec Viviane Romance, Peter Van Eyck. Comment peut-on produire quelque chose d'aussi mauvais ? L'intrigue n'a aucun intérêt, les acteurs jouent comme des patates (y compris Viviane Romance mauvaise de chez mauvaise), le jeune premier est aussi charismatique qu'un grille-pain, ça blablate, ça se traine lamentablement, les dialogues sont soporifiques et parfois incompréhensibles. Bref inutile de perdre notre temps.
Le masque arraché
Un film de David Miller (1952) avec Joan Crawford, Jack Palance, Gloria Graham. Un film presque parfait nonobstant la longue exposition qui aurait sans doute pu être raccourcie. On pourrait aussi chipoter en disant que Crawford en fait peut-être un peu trop, ou que le coup de théâtre qui va tout déclencher fait un peu facilité de scénario, mais est-ce si grave ? Car effectivement après ce coup de théâtre le suspense ne nous quitte plus avec y compris des scènes d'une inventivité diabolique (le petit chien mécanique)
Femmes hors-la-loi
Un western de Sam Newfiled (1952) A voir comme une curiosité à cause de son sujet (une ville dirigée par des femmes), et de son casting féminin assez agréable, sinon c'est médiocre : acteurs masculins aussi charismatiques que des merlans, action mollassonne, direction d'acteurs minimaliste, scénario primaire et réalisation sans éclat (faut voir la fusillade finale, on se croirait dans une cour de récré)
Les bannis de la sierra
Un film de Joseph M. Newman (1952) avec Ann Baxter. Un hui-clos angoissant qui fonctionne parfaitement. Le réalisateur a porté un soin particulier à la photographie, la longue scène d'entrée dans la rue boueuse est magistrale, le scénario est réfléchi y compris dans ses moindres détails, la scène du revolver caché en étant une belle illustration. Ann Baxter est très bien, Cameron Mitchell campe un méchant plutôt réaliste, quant à Dale Robertson, il a tendance à se prendre pour Burt Lancaster, mais ça passe plutôt bien. Une belle surprise.
A feu et à sang
Un film de Budd Boetticher (1952) avec Audie Murphy. La script girl devait être en vacances, au début du film Murphy saute d'un train, le plan suivant il est à cheval, le Marshall le retrouve tout de suite alors qu'il aurait pu être n'importe où, puis menotté il assomme deux inspecteurs et sort dans la rue, miracle il n'a plus de menottes. Ça fait un peu désordre tout ça. Le film offre néanmoins quelques bons moments d'action et il faut noter le rôle très intéressant tenue par la très jolie Yvette Duguay. Sinon Murphy qui parfois "passe" est ici pire qu'un chamallow, l'histoire a des côtés absurdes comme la séquence débile chez le bijoutier, mais le pire c'est la fin d'une stupidité abyssale , des fins "nimportnawak" il y en a mais ici c'est le pompon, Murphy risque la pendaison ou le bagne à perpette et veut nous faire croire qu'il sera libre dans une semaine. Très moyen.
Scaramouche
Un film de George Sidney (1952) avec Mal Ferrer, Stewart Granger, Eleanor Parker, Janet Leigh. Un régal, à deux doigts du chef d'œuvre, On déplorera juste cette scène, invraisemblable dans un tel contexte, où Granger laisse Ferrer récupérer son épée (ça fait partie des codes genre, mais bon…) et surtout le twist de paternité qui se voudrait cornélien mais qui ne rime à rien. Sinon que dire : Hitchcock disait "quand le méchant est réussi, le film est réussi", et dans ce rôle Mel Ferrer est parfait, Granger se débrouille très bien, Janet Leigh fait un peu poupée de porcelaine (une très belle poupée) Et Eleanor Parker joue le rôle d'une femme libre, forte, limite vénale (la scène du bracelet) pleine de vie et de légèreté. La mise en scène est fabuleuse avec en apothéose l'époustouflant duel final. Le ton du film se veut léger et est ponctué d'humour notamment dans les scènes de pantomimes dans lesquelles Eleanor Parker s'en donne à cœur joie Quant aux inexactitudes historiques, on s'en tape !
L'aventurier du Texas
Un film de Budd Boetticher (1952) avec Robert Ryan, Julia Adams. Le film démarre en mode nian-nian sans qu'il ne passe rien pendant un quart d'heure. En revanche quand l'action démarre, on a droit à une collection d'ellipses. On aurait par exemple aimé que soit développé la relation entre Ryan et Julia, et surtout que son ascension sociale soit mieux expliqué et illustré (le passage avec le général mexicain nous arrive comme un cheveu sur la soupe). Le film offre trop peu de surprises pour passionner mais se regarde en raison de la bonne prestation de Ryan et du charme fou de Julia Adams. Je n'ai pas parlé de Rock Hudson qui est ici complétement transparent. Bref, pas de quoi s'affoler pour ce western au goût d'inachevé.
Bas les masques
Un film de Richard Brooks (1952) avec Humphrey Bogart. Le démarrage est assez fabuleux aussi bien du point de vue scénaristique que du point de vue de la réalisation. Viens ensuite se greffer un épisode conjugal dont on se demande l'utilité (même si Kim Hunter est très mignonne) Puis ensuite c'est l'enlisement, avec une accumulation de situations improbables, Bogart qui accepte d'entrer dans la voiture d'un mec véreux, les journalistes qui se prennent pour des flics, une rencontre entre Bogart et la vielle héritière qui se transforme en apologie gnangnan du journalisme d'investigation, et le pompon, Bogart qui en dépit de toutes les règles se met à débiter un prêche en plein tribunal alors qu'il n'est pas directement concerné. Et à la fin, quand le gentil a vaincu le gros méchant, il ne manque plus que les violons N'en jetez plus ou l'art de gâcher ce qui aurait pu être un excellent film sur un sujet intéressant.
La fête à Henriette
Un film de Julien Duvivier (1952) avec Dany Robin, Michel Auclair, Louis Seigner, Henri Crémieux. C'est l'histoire d'un film en train de se construire, d'abord déroutant et long à démarrer cela devient vite attachant tellement certaines options sont farfelues. L'œuvre est filmée avec une maestria technique époustouflante, le sommet étant atteint dans cette poursuite qui nous entraine au cimetière de Montmartre, sur les toits de Paris puis dans un immense cinéma désert. On appréciera aussi la scène entre Auclair et la belle Hildegard Knef, tout en érotisme suggéré. Beaucoup d'acteurs chevronnés : Odette Laure et sa gouaille dans une scène avec Auclair, Carette en faux poulet, Saturnin Fabre dans une scène fleur bleue volontairement mièvre. Dany Robin ne démérite pas mais elle ne casse pas la baraque non plus. Quant à Louis Seigner et Henri Crémieux qui jouent les coscénaristes, ils sont fabuleux. On remarquera une scène étrange complètement hors sujet dans laquelle Micheline Francey, jouant la script girl s'en prend verbalement à la police, puis quand une maquilleuse lui confie que son mari est policier en venir carrément aux mains. Certains ne peuvent s'empêcher de gloser et nous pondent qu'il s'agit d'une réflexion sur les limites du cinéma. Gageons que Duvivier et Jeanson ont simplement eu envie de s'amuser et de nous amuser : paris gagné !
La Vallée des géants
Un film de Felix Feist (1952) avec Kirk Douglas. Que ce ne soit pas un "vrai" western" n'a aucune importance, le problème est ailleurs. Au niveau du scénario on remarquera quelques énormités comme l'arbre qu'on fait tomber juste sur la maison du "gentil", ou le faux suspense dans la scène du train. Au niveau de la réalisation c'est pire, nous seulement c'est faible, mais les magouilles de Kirk Douglas ne sont absolument pas lisibles. Enfin pour ce qui est des acteurs, Kirk Douglas fait son numéro, les acteurs secondaires sont d'une mollesse à peine croyable, la vedette féminine déçoit, reste éventuellement Miss Patrice Wymore qui nous fait une jolie danse dans le saloon ! C'est bien peu pour ce film aux accents lourdement bibliques et qui ne suscite aucune empathie
Ma cousine Rachel
Un film de Henry Koster (1952) avec Richard Burton et Olivia de Havilland. On ne peut éviter de penser à Rebecca, "Oui mais Koster n'est pas Hitchcock !" entonne le chœur du comptoir d'en face. Certes c'est exact mais Koster est loin d'être un manchot, il n'est que de voir dans ce film cette caméra très mouvante capable de nous immerger dans cette ambiance très particulière, Et puis il a la photographie fabuleuse usant de la lumière et des jeux d'ombres. Quant à la distribution, Burton débutant est étonnant, Olivia de Havilland est bien mais il manque un petit quelque chose. Quant au scénario, adapté de Daphnée du Maurier, il est intéressant mais on ne peut s'empêcher de penser que le twist final est bien mal préparé ! Globalement c'est un bon film !
Violences à Park Row
Un film de Samuel Fuller (1952) on ne juge pas un film sur ses intentions mais sur son résultat, Or ici si l'intention est louable, le résultat est loin d'être à la hauteur. Peu passionnant, bourré de clichés dans l'écriture des personnages, manichéiste jusqu'au ridicule, usant de grandiloquence déplacé et se terminant par une mièvrerie digne du manège enchanté. Par ailleurs comme assez souvent chez Fuller, la progression dramatique du récit est assez mal maîtrisé abusant de raccourcis malheureux t l'interprétation est globalement très moyenne et si Gene Evans s'en sort, Mary Welch composant un rôle mal écrit déçoit et mieux ne vaut pas parler des seconds rôles. Reste l'aspect technique, la photo, les cadrages, mais ce ne sera jamais cela qui fera un film
La femme au portrait
Un film de Mezig (1952) Muet et en noir et blanc, on pourrait se croire dans un film porno d'avant 1930 si ce n'est que le look de ces messieurs dames est bien celui des années 1950. Que dire d'autre de ce film clandestin sinon que ces dames sont charmantes, que le monsieur est ridicule et que pour l'originalité à part l'andalouse qui sort du tableau, on repassera, Ah ! J'oubliais ce n'est pas un remake du film de Fritz Lang. Rien de génial, mais c'est un document et ça occupe les yeux..
Magical Maestro
Un dessin animé de 7 minutes de Tex Avery (1952). Spike le bouledogue viré manu militari de chez un impresario, se découvre magicien et va en profiter pour saboter le spectacle d'un ténor local. Délirant à souhait et très inventif
Le gorille de Brooklyn
Un film de William Beaudine (1952) avec Bela Lugosi. Ce film n'a rien d'extraordinaire mais ne mérite pas sa mauvaise réputation. Il trimbale pourtant deux énormes casseroles : la présence de Sammy Petrillo qui se prend pour Jerry Lewis, mais qui est d'une nullité à peine croyable, d'autre part le film se moque lourdement des "grosses", ce qui n'a rien de bien malin. A contrario le film a parmi ses atouts la présence de Charita une femme d'une beauté et d'une sensualité rare, et puis Ramona, la petite guenon est bien sympathique. Lugosi pour sa part est un peu fatigué. Il faut voir évidemment tout ça au second degré, mais on le fait sans ennui. Un produit distrayant malgré ses défauts, c'est paradoxal, mais c'est comme ça !
Nous sommes tous des assassins
Un film d'André Cayatte (1952) avec Mouloudji, Paul Frankeur,, Raymond Pellegrin. Deux préalables : Un :c'est un film à message, et je prétends que les films à messages ne servent à rien, chacun restant sur ses positions après avoir vu le film. Deux : je suis néanmoins globalement d'accord avec le propos. Maintenant on peut parler du film dans lequel les points positifs l'emportent aisément, la mise en scène est très correcte, certaines scènes comme les derniers instants de Bauchet font froid dans le dos, les acteurs sont très bien dirigés à commencer par Mouloudji et Pellegrin. Il a aussi quelques bonnes répliques qui donne un peu d'air dans ce film ultra dramatisé. En revanche certains propos péremptoires tombent comme des cheveux dans la soupe, manquent de nuance et s'apparentent à des arguments de comptoirs, montrant les limites et les pièges du didactisme au cinéma : le prêche du docteur à la barre prête à sourire, mais le pire reste la scène des deux curés, maladroite et naïve. Quant à la fin si on peut appeler ça une fin, c'est très bisounours. Mais malgré ses défaut le film mérite d'être vu.
Viva Zapata !
Un film d'Elia Kazan (1952) avec Marlon Brando, Anthony Quinn, Jean Peters. Techniquement nous avons une réalisation parfaite, un noir et blanc sublime (il faut voir comment Jean Peters est photographiée) une mise en scène de folie, des scènes fabuleuses, des acteurs au top. Le film est célébré pour sa double réplique "What is your nane ?" qui théâtralement parlant est très forte puisque la seconde est supposée donner conscience à Zapata de la corruption intrinsèque du pouvoir. Or cette scène qui entre parenthèse n'a jamais existé, mais le problème n'est pas là, reste peu crédible, on veut nous faire passer Zapata pour un incorruptible alors qu'il n'est pas si net que ça, il fait tout de même exécuter l'un des ses lieutenants sous les conseils de Fernando, personnage particulièrement abject. Par ailleurs on regrettera certaines ellipses dans le narratif. Il faudra aussi m'expliquer à quoi rime cette interminable scène des proverbes ! Un film sans doute surestimé mais qui reste bon malgré des défauts évidents, sa thématique sans doute démontrée avec une certaine maladresse étant toujours d'actualité et sera toujours d'actualité.
Coiffeur pour dames
Un film de Jean Boyer (1952) avec Fernandel, Renée Devillers. Boyer n'est pas un mauvais réalisateur, mais pour que ses films soient réussis, il lui fallait un bon scénario. Or là, force est de constater qu'on est dans le n'importe quoi. Fernandel assez énervant avec ses prétendus bons mots figure ici un redresseur de tort bien hypocrite, situation qui aurait pu être intéressante si cela n'avait pas été traité en mode niaiserie avec à la clé une espèce de défense de la morale bourgeoise assez absurde. Dans le casting féminin on remarquera Arlette Poirier et Renée Devillers
Les amants de Tolède
Un film de Henri Decoin et Fernando Palacios (1952) avec Alida Valli, Pedro Armandariz, Françoise Arnoul. Non mais , qu'est ce qui lui a pris à Decoin d'aller adapter une nouvelle aussi tarte ? La réalisation n'est pas en cause, Decoin se débrouille, mais quand le scénario est médiocre et parsemé d'invraisemblance, le film a de grandes chances de l'être aussi d'autant que les acteurs sans être mauvais, ne brillent pas par leur performance. Consolons-nous avec la présence de Françoise Arnoul qui a l'extrême obligeance de nous dévoiler furtivement un sein, on se console comme on peut.
Le Relais de l'or maudit
Un film de Roy Huggins (1952) avec Randolph Scott, Donna Reed, Lee Marvin, Claude Jarman Jr. Un western de série B ! On a vu mieux, on a vu pire. Le scénario est classique, quoique cette problématique de la fin de guerre signifiant la fin du "droit" de tuer est toujours intéressante. Il y a de très belles scènes de poursuite et les combats à mains nues ont beau être improbables, ils restent spectaculaires. Le technicolor est somptueux et nous donne des scènes d'extérieur de toute beauté. Mais le film n'est pas exempt de défauts, les décisions prises sont parfois aberrantes (depuis quand se contente-t-on de la parole d'un prisonnier ?) et ne parlons pas de la romance express entre Scott et Reed (le syndrome de Stockholm ça existe mais pas à cette vitesse) Enfin le final bisounours et inutile exaspère. Parlons un peu des acteurs, Scott est (trop) monolithique, Donna Reed est bien jolie mais n'a pas grand espace pour s'exprimer, le meilleur reste Lee Marvin qui nous campe un beau spécimen d'indiscipliné, quand au pire, c'est incontestablement Claude Jarman Jr dont je ne dirais rien, n'ayant pas pour vocation de tirer sur les ambulances.
Untamed women
Un film de W. Merle Connell (1952) avec Doris Merrick. Une série Z de chez série Z. Oyez, oyez brave gens et vous verrez des femmes préhistoriques super sexy, parfaitement permanentées, toutes du même âge, les aisselles rasées et parlant anglais malgré 2000 ans d'isolement. Vous verrez des dinosaures, des bisons géants, des mammouths, des plantes carnivores et même un Glyptodon. Vous verrez des hommes de Neandertal kidnappeurs de femmes et un volcan très méchant. Une belle salade, n'est-ce pas ? et pourtant ça fonctionne (comme une série Z évidemment), il faut dire que la présence de ces demoiselles fait passer l'incongruité de l'intrigue. (superbe Doris Merrick)
Mariage royal
Un film de Stanley Donen (1951) avec Fred Astaire. Ringard ! C'est le mot qui vient immédiatement à l'esprit pour qualifier ce film. Le scénario est digne d'un mauvais roman-photo et au lieu de n'être là que comme prétexte, prend une place envahissante. Les chansonnettes sont assommantes de mièvrerie, Jane Powell est peut-être mignonne, mais à côté des partenaires habituelles d'Astaire, on est vraiment dans le second choix, on doit supporter la médiocrité de la fille de Churchill pistonnée dans le casting, quant aux numéros musicaux, si quelques-uns sont assez bons (le mauvais garçon, la rumba, le valse dans le bateau qui tangue) ils n'ont rien de mémorables (je ne cite pas la danse au plafond, exemple typique du faux exploit). A oublier !
Nous irons à Monte-Carlo
Un film de Jean Boyer (1951) avec Ray Ventura, Henri Génès et Audrey Hepburn. D'un film avec un bellâtre chanteur et un bébé piailleur, on pouvait s'attendre au pire. Et bien Non, c'est très bien, c'est mené tambour battant, on ne s'ennuie pas une seconde, on rigole et la musique de Ray Ventura (composé par Paul Misraki, qui n'est pourtant pas dans sa meilleure période) est magique. Une excellente surprise et un petit coup de cœur à Jeannette Batti (très bien dans le rôle de Marinette.)
Le dindon
Un film de Claude Barma (1951). Sorti de la naphtaline uniquement en raison de la présence de Louis de Funès dans un petit rôle assez mauvais. A l'origine "le dindon" est une pièce de Georges Feydeau et Feydeau n'est jamais mauvais même si certaines de ces pièces sont supérieures à d'autres. Alors qu'est ce qui ne va pas dans cette réalisation. Barma était un homme de télévision et ça se voit. Le théâtre filmé, le théâtre retransmis et le cinéma sont trois genres différents. Là on se sait plus où en est. La distribution est bonne avec du beau monde (Hirsch, Charon, Seigner), mais la réalisation néglige la gestion de l'espace (élément essentiel au théâtre), les personnages se ressemblent les uns les autres à ce point qu'on n'évite pas une certaine confusion (là aussi au théâtre c'est une faute). De plus l'image est surexposée. Feydeau méritait mieux,
Nid d'amour
Un film de Joseph Newman (1951). Un scénario très original ou s'entrecroise les problèmes d'un couple de logeurs aux prises avec une maison délabrée, et un intriguant locataire que l'on soupçonne être un coureur de dot. C'est amusant, intéressant, intelligent, bien interprété et même gentiment amoral (chose rare à cette époque). A noter en second rôle une courte apparition de Marilyn Monroe qui n'a pas grand-chose à faire mais sa présence fait toujours plaisir. Bon film.
Le jour où la terre s'arrêta
Un film de Robert Wise (1951). Est-ce vraiment un film de science-fiction ? Voyons voir : Un extraterrestre humanoïde (et vraiment humanoïde, ce n'est pas un alien ayant adopté une enveloppe humaine), un robot en slip et un vaisseau où on met plus de temps à ouvrir une porte que n'importe où ailleurs. Quant à l'arrêt de la circulation automobile outre le fait que soit farfelu, la conservation de l'énergie cinétique et l'impossibilité de freiner aurait dû provoquer des accidents en cascades bien plus graves que les quelques tôles froissées qu'on nous montre… Bref si c'est de la SF, c'est puéril et on va mettre un zéro pointé. Seulement ce n'est pas de la SF, c'est un conte philosophique et si on le regarde comme tel, les remarques ci-dessus n'ont plus lieu d'être. On a donc une fable pacifiste bien réalisée, bien interprété (même le gosse est supportable) qui montre bien ce qu'il voulait montrer : la connerie des militaires, des politiques mais aussi de beaucoup de gens… Là où le film se trompe, c'est qu'il considère que les savants seraient mieux qualifiés que quiconque pour diriger la Terre. Je crois que là aussi on n'en est revenu. Enfin relevons que si le message est pacifiste, il n'est pas humaniste, c'est "faites ce que vous voulez sur la Terre, mais venez pas nous emmerder dans l'espace…". Ce film a été surestimé mais il reste intéressant (et reste mille fois supérieur à son imbuvable remake de 2008)
Le choc des mondes
Un film de Rudolph Maté (1951). L'argument scientifique est débile, mais bon, c'est de la SF, il est possible de faire avec. Malgré une réalisation correcte et une bonne photographie, le film accumule les défauts : récit linéaire sans surprises ni tension, dialogues interminables, épisodes sentimentaux ridicules, références religieuses lourdingues, psychologie en rase-mottes des personnages, séquences bisousnours, personnages féminins sans consistances. Les rares propos intéressants concernant l'égoïsme ou le rôle de l'argent sont traités de façon trop superficielle. Quant à la fin elle peut concourir pour le plus beau final en carton pâtes de l'histoire de la SF. Alors que reste-t-il ? Quelques images cataclysmiques, c'est bien peu pour ce film plat et fade. PS : Le thème sera grosso mode repris par Emerich dans 2012 (sorti en 2009), l'argument scientifique est aussi farfelu mais on est quand même trois étages au-dessus.
La chose d'un autre monde
Un film de Christian Niby (1951). Une catastrophe ! Après une bonne introduction, le film s'enlise et devient n'importe quoi dès que ça voudrait devenir de la science-fiction. Il faut déjà se farcir une idéologie douteuse selon laquelle les scientifiques seraient tous des rêveurs inconscients, alors que les militaires eux savent prendre les bonnes décisions. On a collé sur l'intrique une petite romance d'un ridicule achevé, le rôle du journaliste (qui a emporté sa cravate dans le grand Nord) n'est là que pour le plan final débile. Si certains acteurs font ce qu'ils peuvent, d'autres exhibent leur médiocrité (à l'instar de l'exécrable Dewey Martin), certaines répliques sont ineptes, quand à la créature, les scénaristes ne se sont pas trop fatigués et nous ont concocté une sorte de monstre de Frankenstein. A sauver quelques rares idées (la pouponnière) et plans (la créature luttant contre les chiens dans le blizzard) Au final c'est raté et que Hawks ait participé à la réalisation ou non n'y change strictement rien. Les films de 1982 (Carpenter) et de 2011 sont d'un niveau nettement plus intéressant
La poison
Un film de Sacha Guitry (1951) avec Michel Simon. Un petit chef d'œuvre d'humour noir et de cynisme dans lequel tout le monde en prend pour son grade. La charge est intelligente et Michel Simon est tout simplement génial dans ce film, mais Germaine Reuver qui joue le rôle (fort ingrat) de Blandine est également assez fabuleuse. La scène du tribunal est grandiose et peut rivaliser haut la main avec celles de pas mal de films américains (pourtant grands amateurs de ce genre de choses). Les curieux auront noté la présence de De Funes parmi les petits rôles, mais ce détail ne mérité aucun commentaire particulier.
L'attaque de la malle poste
Un film d'Henry Hathaway (1951) avec Tyrone Power, Susan Hayward… Ce film renferme d'excellentes choses, et frappe notamment par son absence de manichéisme : à part Jack Elam (le méchant irrécupérable) les méchants ne le sont jamais complètement et les gentils ne sont que des héros que malgré eux. C'est bien cadré, l'hui-clos arrive à tenir la distance et les acteurs sont excellents. On retiendra quelques scènes cultes comme la môme qui s'en va tailler la route toute seule dans le désert entourant le relais. On regrettera tout de même quelques inepties comme ce morceau de papier qu'on empoche roulé en boule et qu'on ressort plié en quatre, ou peut-être pire, les deux bandits qui laisse le couteau à Suzan Hayward… parce qu'il est ébréché ! Et le suspense étant artificiel, la question "vont-ils survivre" ne se posant plus, elle est remplacé par "comment vont-ils s'en sortir ?" ce qui est tout de même moins intéressant. Quant à la bande son (Oh ! Susanna) ils ne se sont pas foulés ! Globalement l'attaque de la malle poste reste un bon western qu'on prend plaisir à voir et à revoir.
Un tramway nommé désir
Un film d'Elia Kazan (1951) avec Vivien Leigh et Marlon Brando. C'est du Tennessee William, c'est donc d'abord une tragédie sociale et au cinéma un film d'acteurs. L'interprétation est fabuleuse avec une Vivien Leigh merveilleusement mise en valeur et qui crève l'écran, Brando qui s'acquitte avec brio de son rôle de beauf et des seconds rôles brillants (Kim Hunter et Karl Malden). On pourrait reprocher quelques longueurs au début, mais sinon c'est parfait. Il est curieux que la lecture du film puisse varier suivant les individus, car non il ne s'agit pas d'une belle-sœur emmerdeuse, mais d'une nana brimée à cause de sa nymphomanie et qui se réfugie dans le mensonge par besoin de reconnaissance. Au lieu de l'aide qu'elle est venue chercher, Brando par son attitude la fera se précipiter dans la folie.
On murmure dans la ville
Un film de Joseph Mankiewicz (1951) avec Cary Grant. On a l'impression d'avoir affaire à un brouillon aussi bien au niveau du scénario que de la réalisation. Il a donc un mélange de bonnes et de moins bonnes choses. Si on peut pardonner l'incompréhensible scène d'entrée (en se disant qu'on comprendra après), il faut bien avouer que le personnage d'Ewell (d'ailleurs très mal joué par Hume Cronyn) aurait gagné à être creusé, du coup la scène de la commission d'enquête perd de sa puissance et de sa crédibilité. Le personnage du contrebassiste n'est pas non plus très intéressant. Sur le fond, il est vrai que l'attitude de Cary Grant tranche avec les clichés moraux de l'époque, mais d'un autre côté sa critique de la médecine manque singulièrement de clarté. Quelques bonnes scènes : Le train électrique, la confession de Shunderson et le final sur la musique de l'ouverture académique de Brahms et un bon Cary Grant, mais l'ensemble reste moyen.
African Queen
Un film de John Huston (1951). Après une scène d'entrée assez surprenante, on va à l'essentiel c’est-à-dire à la cohabitation de ce couple atypique formé par Humphrey Bogart, un aventurier paumé, et Katharine Hepburn., une vieille fille bigote. Le numéro d'acteurs qu'ils fournissent est tout simplement prodigieux. Bogart nous montre qu'il savait faire autre chose que de jouer les détectives blasés et le voir ici faire des grimaces aux hippopotames a quelques chose d'infiniment réjouissant. L'histoire est sympathique (malgré la fin : genre "attention, on est au cinéma"), il y a un peu d'humour, on ne s'ennuie pas une seule seconde, les paysages sont magnifiques, la musique étonnante. Dommage que le scénario sot idiot et qu'il y ait un sacré coup de mou au milieu !!
L'auberge rouge
Un film de Claude Autant-Lara (1951). Une très belle photo, des décors inquiétants, la chanson d'Yves Montant au générique… mais d'un autre côté le film souffre d'être organisé autour de Fernandel lequel ne peut s'empêcher d'en faire de trop. La direction d'acteurs est très théâtrale, il y a des longueurs pénibles (la scène du mariage) et les gags sont lourds et poussifs. En fait le scénario exploite mal l'idée de base et aurait pu faire davantage dans le cynisme. Curieusement Fernandel aurait reproché au film d'être anti clérical, alors qu'au contraire il ne l'est sans doute pas assez clairement.
Le Don d'Adèle
Un film d'Emile Couzinet (1951) avec Marguerite Pierry. Le réalisateur échoue à faire sortir le film d'une pièce de théâtre trop lisse et trop familiale. Ainsi l'introduction est bâclée (malgré un bon gag) et la scène de cabaret brouillonne et encombrée par la prestation inutile de Robert Lamoureux (qu'on a vu mieux en forme). L'histoire se regarde néanmoins avec un certain amusement, en raison de la bonne prestation des actrices. Voir jouer Marguerite Pierry est toujours un plaisir Mais bon, ça ne casse pas trois pattes à un canard.
Messaline
Un film de Carmine Gallone (1951) avec Maria Félix, JeanTissier, Georges Marshall. Dommage que la distribution soit si hétérogène, car si Maria Felix est très bien et très belle, si Jean Tissier est (comme d'habitude) excellent et si le comédien interprétant l'empereur Claude n'est pas mal du tout, le reste de la distribution est en deçà, y compris Marshall, très monolithique. Sinon le spectacle est assuré et certaines scènes comme les jeux du cirque ne manquent pas de panache. Hélas le film souffre aussi de la scène du "miracle" sans doute l'une des scènes les plus débiles de ce genre de cinéma, une véritable tache sur le film. On reste malgré tout bien au-dessus de la moyenne.
La rose rouge
Un film de Marcel Pagliero (1951) Ce n'est même pas un film, ce n'est même pas une mauvaise émission de télé variété, on ne sait pas trop ce que c'est, des gens s'agitent, il y a des gags idiots, il y a les Frères Jacques qui nous font des numéros navrants, Dora Doll qui ne sait pas jouer, et De Funes qu'on voit cinq minutes s'agiter de façon lamentable. On touche le fond et quand on sait que l'année d'avant Marcel Pagliero nous a offert un chef d'œuvre (Un homme marche dans la ville) on comprend encore moins !
Le traître
Un film d'Anatole Litvak (1951) avec Oskar Werner. Un très bon film de guerre avec un scénario très original et sans concessions. Si la vision de film est très "prenante", on pourra néanmoins regretter le jeu un peu mollasson d'Oskar Werner, quelques grosses facilités de scénario et une réalisation un peu plate.
La maison Bonnadieu
Un film de Carlo Rim (1951) avec Danielle Darrieux et Bernard Blier. Le propos est intéressant mais mal maîtrisé, Le film nous propose une philosophie de la vie très libertine expliquant en gros qu'on peut tromper son conjoint tout en continuant à l'aimer. Il est dommage que cette saine réflexion soit assortie d'un gros bémol qui nous explique en fait que "cocu oui, mais pas avec n'importe qui". Il est également dommage que la démonstration soit si malhabile qu'on a par instants l'impression que le film se veut le défenseur de la fidélité conjugale alors que son propos n'est pas là du tout. De plus certaines séquences sont maladroites (la grand-mère conseil, la fausse maîtresse de Blier) en revanche le mariage précipité et arrangé de Pascal constitue une charge contre cette institution (c'est bien pour l'argent que lui et Louisette l'acceptent !) Et puis c'est une comédie ou un drame ? Parfois on se demande ? On peut aimer cependant ce film pour ce qu'il aurait pu être, et puis il y a Danielle Darrieux, éblouissante, impériale, magnifique dans son rôle de bourgeoise à la cuisse légère. Elle sauve le film !
Chéri, divorçons
Un film de Richard Sale (1951) avec Claudette Colbert. Sorti des oubliettes parce que Marilyn Monroe figure au générique, ce mauvais film aurait mieux fait d'y rester Il s'agit d'une laborieuse comédie militant contre le divorce et avec de tels gros sabots qu'on sait dès le début comme ça va finir. Robert Wagner y est une vraie tête à claques, le scénario est d'une rare imbécillité, la mise en scène est sans imagination, la direction d'acteurs inexistante, Marilyn ne fait que deux ou trois apparitions sans intérêt. Seul Claudette Colbert s'en sort mais ce film bien-pensant et stupide n'ajoutera rien à sa gloire
Le cavalier de la mort
Un film d'André de Toth (1951) avec Randolph Scott. Un scénario manquant cruellement d'imagination en raison d'un sujet rabâché et d'une fin très faible (pour ne pas dire ratée) Le film a cependant des atouts, une excellente photo, de jolis chevauchées et mouvements de troupeaux en déroute. Quant à l'action on retiendra surtout cette bagarre interminable mais magnifiquement filmée commençant dans une cabane pas bien solide et se terminant sur des pentes enneigées. Quant à Randolph Scott, ce n'est que Randolph Scott
Destination Mars
Un film de Lesley Selander (1951) avec Cameron Mitchell. C'est en couleur, le début ressemble à "24 heures chez les martiens'" sauf que cette fois-ci, Mars est le véritable but de la mission. C'est Cameron Mitchell qui joue le dragueur de service et c'est bien lourd. Après un début plutôt regardable, voilà que nos 5 zozos arrivent sur Mars, le récit est émaillé de réflexions profondes : par exemple l'un des explorateurs s'exclame devant une construction en pierre : "Cela a probablement été construit par une civilisation intelligente..." Et voici que les martiens arrivent habillés par Go Sport et le film tourne au n'importe quoi avec un scénario digne d'un mauvais péplum : le gentil qui est méchant, l'autre gentil qui s'oppose au méchant, la fille de gentil qui en pince pour le beau terrien, et la méchante qui fait rien qu'à cafter. Si on ajoute l'indigence de la direction d'acteurs, des dialogues et de la réalisation on se vraiment demande quoi sauver ?
Othello
Un film d'Orson Welles (1951) Sur le papier ça pouvait donner n'importe quoi : un jaloux compulsif manipulé par un méchant et qui tombe dans le panneau de façon tragique. Oui mais c'est du Shakespeare et de haute cuvée et en plus c'est Orson Welles qui s'y colle. Un Welles qui habite littéralement le personnage, un Iago tellement bien joué qu'on le déteste de suite, une Desdemone de rêve, une scène d'entrée d'une beauté à couper le souffle, des plans de folies. Que peut-on vraiment reprocher à ce film ? Peut-être les déclamations trop shakespeariennes aurait-elles pu être modernisé… non, ça ne gêne même pas ! L'un des chefs d'œuvre de Welles.
L'inconnu du Nord-Express
Un film d'Alfred Hitchcok (1951) avec Robert Walker et Farley Granger. Hitchcock à son sommet ! Balayons tout de suite l'argument selon lequel l'argument serait stupide. Il suffit de lire quelques biographies de psychopathes pour réaliser que la réalité dépasse parfois la fiction, et puis nous sommes au cinéma que diable ! Ici ni blablas inutiles ni longue mise en place, on est tout de suite dans le mystère et on reste scotché dans notre fauteuil jusqu'à la fin. La prestation de Robert Walker est époustouflante (dommage qu'il n'ait pas survécu au film) son personnage ne se dévoile pas tout de suite, d'abord casse-pieds comme on en rencontre parfois, ensuite carrément gênant, puis manipulateur, puis complètement fou. Walker écrase la distribution la distribution de son talent, laissant Farley Granger en retrait, quant à Ruth Roman elle est transparente et surclassée par l'étonnante prestation de Laura Elliott en jeune femme délurée à lunettes. La réalisation est un véritable sans-faute dans tous les domaines (cadrages, photos) avec deux scènes démontrant un travail de maître (c'est le cas de le dire), celle de l'étranglement avec le reflet dans les lunettes et bien sûr celle du manège de chevaux de bois en folie, véritable travail d'orfèvre.
Show boat
Un film de George Sidney (1951) avec Ava Gardner. Le film n'est pas sans défauts : La fin en mode guimauve est celle de Broadway, mais Sidney la boursoufle là où il aurait fallu l'alléger. Joe E. Brown (le capitaine) fait tache dans la distribution en se livrant à un cabotinage pénible. Mais le gros souci reste le déficit chorégraphique, les numéros de danse sont quasiment tous assurés par le couple Marge et Gower Champion, ils sont brillants, excellents, fabuleux tout ce qu'on veut, le problème c'est que leur rôle dans l'histoire est complètement marginal. Pourtant Show-boat emporte l'adhésion, déjà grâce à la musique exceptionnelle de Jérôme Kern qui porte littéralement le film, à une histoire qui sait éviter le rose bonbon (sauf à la fin), aux costumes, au décors, à une Kathryn Grayson qui se débrouille étonnamment bien, et puis évidement à Ava Gardner, le seul vrai rôle de composition du film, rayonnante de charme et de beauté et magnifiquement photographiée. Si le film déçoit eu égard aux attentes et à sa réputation (Kiss me Kate du même George Sidney était plus réussi), il n'en reste pas moins malgré ses quelques défauts une excellente comédie musicale.
Le signe des renégats
Un film d'Hugo Fregonese (1951) avec Ricardo Montalban et Cyd Charisse. Une histoire inintéressante dans laquelle Ricardo Montalban cabotine comme ce ne devrait pas être permis, Un scénario auquel je défie quiconque d'y comprendre quelque chose. On sauvera juste la partie de flamenco dans laquelle Cyd Charisse se défoule pour notre plus grand plaisir.
Victor
Un film de Claude Heymann (1951) avec Jean Gabin. Le film commence à se plomber lors de la scène de l'explication à trois, extrêmement maladroite. Après ça va mieux mais ça recommence à la fin avec cette scène entre Gabin et Françoise complètement déconnectée de la vie réelle. La direction d'acteurs est excellente et sauve partiellement la vision de ce film sans tension et au scénario peu inspiré.
Sans laisser d'adresse
Un film de Jean-Paul Le Chanois (1951) avec Bernard Blier, Danielle Delorme. Il est difficile d'être indulgent avec un film qui souffre d'autant de défauts. Déjà pendant 50 minutes, on fait du surplace et on tire à la ligne avec n'importe quoi (comme la scène du car de touriste, non mais de qui se moque-ton ?) Le scénario est d'une banalité affligeante dans son résumé mais ne tient pas la route dans son développé, et accumule les fautes, je veux bien qu'on soit au cinéma, mais la nana qui vient enfin de trouver l'adresse de son homme et qui laisse son gosse dans le taxi… non ! Quant au dernier quart d'heure, c'est sans surprise, traité n'importe comment et la dernière scène est d'une niaiserie à peine croyable. Par ailleurs le film manifeste un ouvriérisme assez simplet : tous les chauffeurs sont syndiqués et au meeting le seul opposant est présenté comme un abruti. Que sauver ? Blier joue bien mais Delorme est bien en deçà de ce qu'elle peut faire ("Miquette et sa mère" de Clouzot, c'était quand même autre chose !) il y a par moment une certaine ambiance (mais juste par moment) quelques répliques (idem) et puis il y a Juliette Gréco amusante en guest-star. Mais ça ne fait pas le compte, ce n'est pas un bon film.
La grande nuit
Un film de Joseph Losey (1951) C'est un film noir, mais tellement noir qu'on est presque aux limites du mélodrame. Ce parcours initiatique d'un tout jeune homme fragile est globalement intéressant dont le côté théâtral et les facilités de scénario ne sont pas trop gênantes puisqu'il s'agit d'une fable, on reprochera néanmoins au film une distribution féminine très décevante, certaines longueurs incongrues, et une fin pas très claire (pourquoi embarque t'on le papa ?)
La vallée de la vengeance
Un western de Richard Thorpe (1951) avec Burt Lancaster. Le scénario est un véritable brouillon, certaines scènes sont à la limite du compressible, des sous-intrigues sont esquissées mais non abouties, les dialogues sont mauvais et tout ça est cousu de film blanc dans une réalisation paresseuse. Mais bon, il y a Lancaster.
David et Bethsabée
Un film d'Henry King (1951) avec Gregory Peck et Susan Hayward. Il est amusant de constater qu'au début, le film puisse bizarrement être considéré comme une charge contre le fanatisme religieux tellement le personnage incarné par Raymond Massey est débectant (et mal interprété de surcroit). Mais non, c'eut été trop beau, et la dernière partie du film n'est qu'un prêchi-prêcha religieux interminable et insupportable et comme si ça ne suffisait pas on a droit à un combat de David contre Goliath qui repousse les limites du ridicule. Pour le reste, le film est bien trop littéraire, Peck est plutôt bon sauf quand il soliloque et Hayward est bien jolie. Ah, il y a aussi une belle danseuse "orientale", elle s'appellait Gwen Verdon, on se console comme on peut car en vérité, je vous le dis, ce film biblique au premier degré n'est qu'une mauvaise plaisanterie.
Le Chant du coq (Cock-a-Doodle Dog)
Un dessin animé de 6 minutes de Tex Avery (1951). De la démence à l'état pur. A partir d'une idée toute simple, un coq empêche Spike le bouledogue de dormir, il faut voir comment Tex Avery traite ça. Six minutes de délire non-stop !
Topaze
Un film de Marcel Pagnol (1951) d'après sa pièce avec Fernandel et Jacques Morel. Evidemment ce n'est pas mal mais si ce n'est pas mal c'est d'une part à cause du scénario et d'autre part en raison des acteurs, si Marcel Vallée et Pierre Larquey reprennent avec bonheur leur rôle de 1932, l'intérprétation est dominée par Jacques Morel et la très élégante et talentueuse Hélène Perdrière. Et Fernandel me direz-vous ? Et bien, c'est le gros problème du film, pour qui a vu la magnifique version de 1932 avec Louis Jouvet, la comparaison est cruelle, on a là un Fernandel manifestement non dirigé, qui en fait trop, ne pouvant s'empêcher de se regarder surjouer. Le film souffre d'autres défauts : Pagnol filme sa pièce au lieu de faire du cinéma, aucun extérieur et une caméra paresseuse. Et puis c'est quoi ces dialogues à l'imparfait du subjonctif, "- Il se pourrait qu'elle se pâmasse " dit au premier degré Larquey à Jouvet (l'accord est d'ailleurs fautif). Ça se regarde, encore une fois en raison du scénario mais la version de 1932 est tellement meilleure !
Une fille à croquer
Un film de Raoul André (1951) avec Serge Reggiani, Francis Blanche, Louise Carletti, Gaby Morlay. Une adaptation farfelu du Petit Chaperon rouge, un scénario de Francis Blanche, Reggiani, Morlay… voilà qui était prometteur. Or ça ne va pas du tout, c'est poussif, lourd, l'humour tombe à l'eau, et ça s'encombre de séquences chantés assez pénible (les Quatre Barbus…) Reggiani et Morlay sont à la peine, Francis Blanche et Pierre Dac déçoivent. Alors reste le sourire et l'abattage de Louise Carletti, et le déguisement, hélas sous-exploité de Reggiani en Mère-Grand.
Rendez-moi ma femme
Un film de Harmon Jones (1951) avec Monty Woolley, Della Hodges, Jean Peters, Constance Bennett, Marilyn Monroe. On comprend vite qu'on est dans la fable, donc tous les arguments concernant l'invraisemblance des situations peuvent tomber… a condition de ne pas pousser le bouchon trop loin, or c'est exactement ce qui se passe, la dernière scène étant de ce point de vue infantilisante. De plus il a fallu que le scénariste ajoute une sous-intrigue d'une lourdeur qui fait peine à voir, et qui n'est qu'un prétexte pour condamner le divorce. Si la mise en scène est très statique et très bavarde, on sauvera l'interprétation de Monty Woolley qui crève l'écran ainsi que celles des quatre dames, bien différentes mais sympathiques. Anecdotique et pas indispensable.
Al Jennings of Oklahoma (la loi du colt)
Un film de Ray Nazarro (1951) avec Dan Duryea. Un biopic retraçant le début de la longue vie de Al Jennings (1863-1961), bandit du Far-West et personnage atypique pour lequel on a du mal a éprouver de l'empathie d'autant qu'il est interprété par Dan Duryea, spécialisé dans les rôles de méchants. Il ne se passe pas grand-chose, la réalisation n'a rien de grandiose à part quelques belles chevauchées en pellicule accélérée et une histoire d'amour à l'eau de rose. Mais bon ça occupe les yeux, et on apprend des choses.
Ce coquin d'Anatole
Un film d'Emile Couzinet (1951) avec Daniel Sorano, Frédéric Duvallès, Armand Bernard, Irène de Trebert , Jean Tissier, Claire Maurier, Milly Mathis. Il serait peut-être temps de réévaluer une belle partie de ce cinéma populaire de l'immédiat après-guerre. Ici pas de tête d'affiche mais d'excellents acteurs, il faut voir Milly Mathis en patronne bouchère, la chanteuse de swing Irène de Trebert dans une de ses rares apparitions au cinéma, Claire Maurier sexy à souhait, Duvales, Bernard et Tissier fidèles à eux-mêmes autant dire excellents. Et en prime, on a droit à Anny Flore sur scène, C'est léger, c'est vaudevillesque, assez amoral, ça ne se prend pas au sérieux et il y a un même un poil d'érotisme. Au passif on notera le mauvais jeu de Jacques Torrens qui dénote dans cette bonne distribution et une certaine confusion dans le scénario. Un bon petit moment de cinéma popu !
Le grand Alibi
Un film d'Alfred Hitchcock (1950). Ce film trimbale une mauvaise réputation qui est sans doute exagérée. Oui il y a un flash-back menteur, Et alors ? L'intrigue est parfois chaotique, mais reste intéressante, la réalisation est sans faille, la patte du maître étant omniprésente. Le problème vient peut-être de l'interprétation, d'un côté Jane Wyman nous offre une prestation époustouflante de talent (c'est un vrai plaisir de la voir jouer) Alastair Sim qui joue le rôle du père est également excellent (la scène du stand de tir est à tomber). Ces deux-là jouent dans un registre léger proche de la comédie. On ne peut en dire autant de Michael Wilding qui s'empêtre dans son rôle peu convaincant, ni de Marlène Dietrich, la grosse déception de ce film, réduite à jouer la Diva, alors qu'elle peut faire autre chose (voir ses films chez Sternberg), ni encore moins, pour Richard Todd, pas très bon. En revanche le petit rôle de Kay Walsh est bien vu. . Deux jouent une comédie pendant que les autres jouent un drame : absurdité ? Pas du tout, le thème du film est bien le théâtre, le vrai et celui de la vie ! Les réserves portent donc sur le casting, pas sur l'intrigue.
Quand la ville dort
Un film de John Huston (1950) avec Sterling Hayden, Jean Hagen, Louis Calhern. A partir d'un pitch qui sera maintes fois copié (un casse minutieusement préparé mais qui tourne mal en raison d'un impondérable) Huston nous dresse un galerie de personnages : que des voyous mais aucun manichéisme, que des personnages extrêmement complexes et même parfois attachants. Quel contraste avec le personnage antipathique, suffisant et doctrinaire du commissaire dont on se demande si les trois minutes de propagande finale en faveur de la police sont vraiment à prendre au premier degré. Le scénario est très habile et contient sa bonne dose de suspense. La réalisation, la photographie et la direction d'acteurs sont excellentes, la palme revenant à Sterling Hayden, mais Jean Hagen est très bien et la classe de Louis Calhern est remarquable, quant à Marilyn Monroe, elle assume fort bien son mini rôle. La musique (Miklos Rosja) est efficace, Un chef d'œuvre !!
Ma pomme
Un film de Marc-Gilbert Sauvajon (1950) avec Maurice Chevalier, Sophie Desmarest, Raymond Bussière. Malgré une mise en scène très conventionnelle et des scènes attendues, la première partie se regarde plutôt bien. Chevalier n'est pas si mal, même si son personnage d'irréprochable bon samaritain finit par agacer sérieusement sans parler de son côté "bourreau des cœurs"). Sophie Desmarest éclaire superbement le film, incarnant le seul personnage fort et crédible de l'histoire (ni jalouse ni fidèle, dira-t-elle). Mais voilà qu'à mi-film le scénariste sort de son chapeau un nouveau personnage (l'hôtesse de l'air) et le film se barre en sucette mielleuse de façon lamentable
La rue sans loi
Un film de Marcel Gibaud (1950) avec Annette Poivre, Louis de Funès, Nathalie Nattier. L'idée du film était de porter au cinéma l'univers du dessinateur Dubout (qui a écrit le scénario) Pari impossible ? Et pari raté ! Pourtant ça à beau être nul, on reste jusqu'au bout, preuve que quelque chose nous accroche quand même (l'extravagance d'Annette Poivre, les cuisses de la superbe Nathalie Nattier ?)
Cyrano de Bergerac
Un film de Michael Gordon (1950). A voir uniquement pour la prestation de José Ferrer qui lui valut un Oscar. Sinon ce film n'apportera rien à ceux qui connaissent la pièce et décevra ceux qui n'ont pas vu l'œuvre de Rostand qui se résume ici à une fanfaronnade poussive. PS : La musique de Dimitri Tiomkin est absolument hilarante.
Sunset Boulevard
Un film de Billy Wilder (1950) avec William Holden, Gloria Swanson et Eric Von Stroheim. Si le film mérite à plus d'un titre d'être considéré comme un chef d'œuvre, ce qui frappe tout d'abord est la prestation magistrale de Gloria Swanson (quand on pense que l'Oscar lui est passé sous le nez !), absolument parfaite dans son rôle de star déchue, cinglée et pathétique. William Hohden cynique, caustique, désabusé et coincé dans ses contradictions est également très bon. Quant à Von Stroheim on ne comprend qu'au milieu du film son véritable rôle, celui du marionnettiste de Swanson. On notera aussi l'étonnant rôle secondaire de Betty, on croit que Wilder va en faire un personnage positif alors qu'elle n'est qu'une chipie ambitieuse. Quelques scènes fabuleuses : l'apparition fantomatique de Buster Keaton, Swanson imitant Charlot, les musiciens qui jouent la nuit du réveillon devant une salle vide, la rencontre quasi documentaire entre Swanson et Cecil B. DeMille et puis surtout cette scène finale, magnifique, grandiose, folle, géniale ! A souligner aussi la perfection de la mise en scène et de la photographie, le sens du détail (je ne parle pas la musique, ne l'ayant pas entendu, mais sans doute est-ce le propre des bonnes BO ?) PS : On ne saura jamais si Holden couche avec Swanson et/ou avec Betty (mais Wilder n'y est pour rien, on était en plein dans code Hays que Wilder fera imploser en 1964 avec Embrasse moi idiot.)
Eve
Un film de Joseph Mankiewicz (1950) avec Bette Davis, Anne Baxter, Georges Sanders, Celeste Holm. Brillamment mis en scène et interprété de façon magistrale, (Celeste Holm est trop craquante) ce film qui reçut un triomphe au festival de Cannes en 1950 enfonce néanmoins des portes ouvertes (pour réussir, il faut intriguer, coucher… ah bon, certains l'ignoraient donc ?) et souffre de sa longueur (2 h 15) : certaines scènes sont interminables et il y a bien une demi-heure de trop !. Sans doute surestimé, Eve n'en reste pas moins un excellent film.
Et moi j'te dis qu'elle t'a fait d'l'œil
Un film de Maurice Gleize (1950) avec Madeleine Lebeau, Jean Paredes. L'archétype du théâtre de boulevard. Les portes s'ouvrent, se ferment, les gens rentrent et sortent, les quiproquos et les situations absurdes s'enchaînent. Côté négatif : c'est surjoué jusqu'à un point inimaginable à tel point que cela en devient parfois ridicule, la mise en scène est minimaliste et jamais l'expression "théâtre filmé" n'a été aussi bien illustrée, de plus et la plupart des traits d'humour tombent à plat. Côté positif : une certaine satyre de la morale bourgeoise (ça ne vole pas bien haut, mais bon), la présence de Madeleine Lebeau, la seule à jouer correctement et qui illumine le film de sa beauté (elle nous montre même ses fesses et ses seins quelques courts instants), Jean Parades parfois amusant et le personnage secondaire plutôt rigolo d'Anne Marie, la bonne. Très moyen tout ça !
Mark Dixon détective
Un film d'Otto Preminger (1950) avec Dana Andrew et Gene Tierney. C'est un film noir, un polar sans énigme puisque le sujet c'est le détective lui-même, l'intrigue intéressante (surtout dans sa première partie) passant au second plan. La réalisation est parfaite, les plans étant particulièrement soignés et parfois audacieux. Dans Andews livre une prestation étonnante, quant à Gene Tierney elle illumine le film. Petite critique : cette fin qui fait vraiment "alternative" par rapport à celle qui aurait dû être si la logique narrative l'avait emporté devant les exigences de la production.
Knock
Un film de Guy Lefranc (1950) avec Louis Jouvet. Bien sûr la performance de Louis Jouvet est énorme et on s'en régale. Mais qu'est-ce que c'est théâtral ! Et du théâtre phraseux où l'on débite des tirades sans fins. On saura gré au réalisateur d'avoir tenté d'en faire un objet cinématographique en y incluant de vrais plans de cinéma (comme la distribution des assiettes), mais le problème est au niveau du scénario, qui transcrit, là où il aurait pu adapter. Et c'est vraiment dommage car le propos est fort, véritable démonstration du pouvoir de manipulation de n'importe quelle propagande. Tel quel ce film raté reste regardable, parce qu'il y a Jouvet !
Born to be bad (la femme aux maléfices)
Un film de Nicholas Ray (1950) avec Joan Fontaine, Robert Ryan, Mel Ferrer, Joan Leslie. C'est un film d'acteurs, Robert Ryan, Mel Ferrer et Joan Leslie sont au top, mais c'est bien sûr Joan Fontaine qui illumine le film de sa beauté et de son talent dans un rôle peu évident. Le souci c'est qu'on peut avoir les meilleurs acteurs du monde et un réalisateur doué, quand le scénario est médiocre, ça ne le fait pas, le thème pouvait offrir des choses intéressantes puisqu'il s'agit de vénalité mais le traitement ne fait que sombrer dans la caricature, ainsi le motif de la rupture entre Joan Leslie et Curtis est pour le moins tiré par les cheveux et on peut s'étonner aussi de la rapidité qu'à Robert Ryan à cerner Joan Fontaine. Et puis c'est quoi cette "petite fille pauvre de province" qui débarque avec une robe de cérémonie ? Quant à la séquence où cette dernière s'échappe pour rencontrer son amant en faisant croire qu'elle va voir sa tata… comme ficelle de scénario on n'a vraiment pas trouvé plus fin ? Bref ce n'est pas terrible, même si on peut apprécier quelques pointes d'humour comme la séquence de "l'amateur" de peinture devant une toile abstraite. A voir pour Joan Fontaine qui dans le film s'appelle Chritabel, c'est charmant
Mort à L'arrivée
Un film de Rudolph Maté (1950). Un thriller original et particulièrement bien photographié. L'introduction est géniale, certaines scènes de poursuite dans les rues encombrées de passants sont remarquables. Les "méchants" sont peu décrits ce qui est un peu dommage car cela participe à une inextricable confusion dans la seconde partie où on a énormément de mal à suivre. (Maté s'est simplement attardé sur le comportement d'un homme de main dont le rôle est assez saisissant). Cela reste un bon thriller très noir et agréable à regarder même si on se dit qu'on est passé à côté de ce qui aurait pu être un excellent film.
Borderline
Un film de William A. Seiter (1950) avec Claire Trevor et Fred McMurray. L'intrigue policière est simpliste mais amusante. Le ton général du film lorgne du côté de la comédie policière plutôt que du côté du film noir, sauf dans sa conclusion (d'ailleurs décevante.) Si Fred McMurray reste droit dans ses bottes, Claire Trévor qui lui sert de contrepoint arrive avec ses expressions à donner de la fantaisie et de la fraîcheur à ce film qui n'a rien d'un chef d'œuvre mais qui est décidemment bien sympathique.
Rome express
Un film de Christian Stengel (1950). Une histoire à dormir debout dans un wagon lit. La multiplicité des personnages rend l'histoire peu aisée à suivre et a vrai dire on s'en fiche un peu parce à part quelques sourires féminins, on ne sait à quoi se raccrocher, jusqu’à la fin d'une niaiserie à peine croyable. Quant à l'interprétation, ça jacte et ça gesticule dans tous les sens et même Jean Tissier parvient à être mauvais.
Lady Paname
Un film d'Henri Jeanson (1950) avec Suzy Delair, Louis Jouvet, Raymond Souplex. Une amusante évocation du milieu du Music Hall dans les années 1920 dans le Faubourg Saint Martin. Dommage que ça parte un peu dans tous les sens notamment avec une intrigue policière mineure peu claire et non nécessaire, sinon c'est truculent, enjoué et intelligent. De plus le film se fiche complètement des codes moraux que Jeanson se fait un malin plaisir de ridiculiser. (L'idée du ménage à trois avec Louis Jouvet est traitée de façon géniale). Raymond Souplex montre qu'il pouvait faire autre chose que du Bourel. Quant à Suzy Delair la voir jouer est un tout simplement un émerveillement.
Comment l'esprit vient aux femmes
Un film de Georges Cukor (1950) avec William Holden et Judy Holiday. C'est une fable, et comme toute fable elle fait dans le moralisme en n'évitant pas l'extrême naïveté du propos (et ici il faut le voir pour le croire). Ce film serait sans doute tombé dans l'oubli s'il il n'y avait pas eu Judy Holliday qui dans le rôle d'une improbable nunuche de charme, le transcende en nous livrant un numéro d'actrice époustouflant, prodigieux, extraordinaire en écrasant de son talent et de sa présence tout le reste de la distribution (La prestation de William Broderick vaut quand même son pesant de cacahuètes, alors que celle de William Holden est bien fade.)
Le passe muraille
Un film de Jean Boyer (1950) avec Bourvil et Joan Greenwood. Ou comment vider de sa substance l'une des nouvelles les plus originales de la littéraire française. Ici Dutilleul devient redresseur de tort, vole l'argent mais le rend et ses amours restent platoniques. On y a ajouté des personnages secondaires peu intéressants (pauvre Raymond Souplex) et la fin, qui n'est pas celle de la nouvelle, est mauvaise. Alors que reste-t-il de cette trahison ? Paradoxalement un film qui se regarde sans déplaisir dans lequel Bourvil est tout simplement exceptionnel et puis il y a le charme de Joan Greenwood.
La porte s'ouvre
Un film de Joseph Mankiewicz (1950) avec Linda Darnell, Sidney Poitier, Richard Widmark. Mankiewicz se lance dans un thriller antiraciste et c'est une réussite (presque) totale, loin des discours manichéistes, il arrive à dire énormément de choses en peu de temps avec un minimum de mots, la démonstration étant essentiellement cinématographique. Si Poitier est un peu "léger", Widmark en crapule raciste est bluffant, (de même qu'Harry Bellaver en très inquiétant sourd muet). Quand à Linda Darnell elle éblouit ce film de par sa présence.
Stromboli
Un film de Robert Rosseliini (1950) avec Ingrid Bergman. Des longueurs à faire bailler des statues avec en plein milieu un quasi documentaire sur la pêche au gros dont on n'a que faire, une scène de cruauté gratuite (le lapin), une psychologie des personnages restée à l'état d'esquisse (avec le cliché du brave et irréprochable curé), des incohérences (la maison qui est intacte alors qu'elle a reçu des projections volcaniques) et pour parachever le tout une fin aussi stupide que malhonnête.
Rashomon
Un film d'Akira Kurosawa (1950) avec Toshiro Mifuné. Un chef d'œuvre se doit d'être exempt de toutes critiques. Ce n'est pas le cas de cet excellent film dans lequel Toshiro Mifuné surjoue en sautillant comme un cabri et en riant comme une chèvre. La fin du film n'est pas non plus très convaincante . Quant au thème, on n'a pas attendu Kurosawa pour dénoncer la fragilité du témoignage humain, mais il et vrai que l'illustration ici en est remarquable. La caméra parait vivante tellement elle suit l'action des personnages, l'utilisation de la musique est fabuleuse et puis cette façon de nous montrer un combat dans le quatrième récit où l'on tombe, on a peur, on se bat comme des chiffonniers. Quelles images !
La Marie du port
Un film de Marcel Carné (1950) avec Jean Gabin et Nicole Courcel. Commençons par casser la légende selon laquelle le film ne trouva pas son public, en fait il cumula à sa sortie 2,6 millions d'entrée. L'autre légende est la non-participation de Prévert, il n'apparait pas au générique pour des questions fiscales mais il était bien là. C'est très beau et filmé avec doigté et élégance, Gabin dans un rôle de vieux beau à 48 ans est parfait, mais la révélation du film est bien Nicole Courcel distillant les répliques assassines et tissant les fils de sa toile. La distribution féminine est d'ailleurs éclatante, Blanchette Brunoy est étonnante, et nous avons la surprise de voir brièvement Odette Laure en femme facile et Louise Fouquet (Madame Mouloudji) en prostituée. Le scénario est très fort (c'est du Simenon), on croit avoir affaire à une banale affaire de cœur alors que ce n'est pas vraiment ça. Il est aussi à remarquer la façon très décontractée avec laquelle Carné traite les relations hommes-femmes (quand on compare avec les films américains empêtrés dans le code Hays, il n'y a pas photo !). Le film est très cynique, surtout la fin qu'il convient de ne pas regarder distraitement. Une leçon de vie sans doute. "Je vais faire une bêtise autant que je la fasse avec toi", dira un moment Gabin à Marie, délivrant la clé du film. Chef d'œuvre !
Le furet
Un film de Raymond Leboursier (1950) avec Pierre Larquey. L'énigme policière est astucieuse mais sa résolution très confuse et bâclée en devient décevante. La direction d'acteurs est inexistante et va du plutôt bon (Pierre Larquay) au très mauvais (faut voir les inspecteurs de police) en passant par le cabotinage en roue libre (Jean Tissier). La mise en scène n'a rien d'exceptionnelle, souvent statique, les dialogues sont souvent mauvais, bref c'est pas terrible (sauf le dernier plan gratuit mais savoureux avec Jacqueline Delubac)
Un homme marche dans la ville
Un film de Marcello Pagliero (1950) avec Ginette Leclerc. Fabuleux ! La preuve s'il en fallait qu'on peut réaliser un film d'une noirceur absolue sans virer au mélodrame lacrymal. La vile du Havre encore meurtrie en 1949 est magnifiquement photographiée et les prise de vues nocturnes sont excellentes. La direction d'acteurs est sans faute avec une Ginette Leclerc surprenante, un Yves Deniaud génial et plus vrai que nature en patron de bistrot, un Grégoire Aslan étonnant de justesse, mais tout le monde est bon même Doral Doll, c'est dire et le réalisateur ne se prive pas de saupoudrer son œuvre d'un zeste d'humour. Quant au fond on est très proche du réalisme italien, les prolos sont montrés tels qu'ils sont, ni idéalisées, ni caricaturés ce qui n'a guère plus à certains au moment de la sortie de ce film qu'il serait grand temps de redécouvrir et de réhabiliter car il s'agit là d'un chef d'œuvre.
Quai de Grenelle
Un film de Emil-Edwin Reinert (1950). Avec Henri Vidal, Maria Mauban, Jean Tissier. Françoise Arnoul. J'ai beau cherché, je ne vois pas ce qu'on pourrait reprocher à ce film noir. Eventuellement du côté du scénario qui nous décrit un personnage peu rationnel ? Et alors ça existe, et puis il eut été rationnel on passait à côté du sujet. L'intrigue se tient très bien, les ingrédients sont riches et variés, l'interprétation est nickel, Henri Vidal est tout à fait dans le ton, Maria Mauban est fabuleuse, quant au personnage joué par Jean Tissier, c'est quasiment de l'anthologie. Les petits rôles sont excellents (Micheline Francey est adorable). La photo est bonne, les scènes ne sont ni trop longues, ni trop courtes. Tout va bien, c'est un excellent polar développant un thème que n'aurait pas renié Woody Allen.
San Antonio
Un western de David Butler (1950) avec Errol Flynn. Très confus et poussif, ce très mauvais western ne se réveille qu'à la fin. Ça se veut léger, ce n'est que lourdingue. On a connu Erroll Flynn en meilleure forme, quant à Alexis Smith ses toilettes sont très belles.
Cheri
Un film de Pierre Billon (1950) avec Jean Dessailly et Marcelle Chantal. Comme dans tous les films sans direction d'acteurs ceux qui savent jouer se débrouillent plutôt bien, pour les autres : ben ça dépend et Jean Dessailly est plus ridicule qu'autre chose. Quant à l'histoire disons-le tout net, le réalisateur n'a pas su nous la rendre intéressante. Dommage c'était du Colette et c'était sulfureux mais il faut croire que ça ne passe pas au cinéma
Les mines du roi Salomon
Un film de Compton Bennett et Andrew Marton (1950) avec Deborah Kerr et Stewart Granger. Vraiment rien de génial dans le scénario dans lequel défile à la queue leu leu tous les poncifs du genre dans un récit d'une linéarité exaspérante. (De plus celui qui a compris les vraies motivations de Deborah Kerr gagne un Bounty !). Cependant, ça se regarde sans déplaisir, les images sont belles, le duo de vedettes fonctionne bien, et puis il y a une très bonne scène de troupeaux en paniques (malgré les surimpressions trop visibles)
24 heures chez les martiens
Un film de Kurt Neumann (1950). Bien sûr, il y a un côté simplet, il faut voir la dégaine de Llyods Bridges avec sa banane indécoiffable en dragueur impénitent. Mais le film a le mérite de rester adulte, d'éviter une fin sucrée et de proposer un message intelligent même s'il est complétement inutile. L'idée du passage en bistre rouge pour l'épisode martien est bien trouvée. La fusée n'est pas mal du tout et en ce qui concerne l'intérieur on comprend parfaitement où Hergé est allé chercher son inspiration… (Objectif Lune sera publié dans la foulée.) C'est un petit film, mais malgré ses défauts on ne peut que le trouver sympathique
Les Anciens de Saint-Loup
Un film de Georges Lampin (1950) avec Bernard Blier, Serge Reggiani, François Perrier, Pierre Larquey. Le film dure 82 minutes et il faut attendre la 50ème pour que film démarre. Auparavant on a droit à une succession de gamineries assez lamentables. Il faut ensuite 10 minutes pour trouver le cadavre puis l'énigme policière est bâclée. C'est dire si c'est passionnant. Au niveau de l'interprétation Blier est bon, Larquey fait du Larquey mais a tendance à pontifier, Perrier est transparent et Reggiani ridicule en curé. Quant à la fin, elle est grotesque.
Pas de week-end pour notre amour
Un film de Pierre Montazel (1950) avec Luis Mariano. Non Montazel n'est pas un vague tâcheron, il a été directeur de la photographie pour Becker, Guitry, Decoin… et ça se voit. Sur le papier le script ne vaut rien, mais vraiment rien du tout, et pourtant le réalisateur trouve le moyen de le dynamiser et de le rendre agréable et souriant, cela grâce aux acteurs, d'abord Maria Mauban et son charme fou, puis Jules Berry qui s'amuse comme un petit fou, sans oublier Denise Grey et les petits rôles de De Funes et de Carmet. Sinon l'histoire on s'en fiche un peu et Mariano reste supportable.
L'homme du Nevada
Un film de Gordon Douglas (1950) avec Randolph Scott. Beaucoup de choses ne vont pas, des facilités de scénarios comme s'il en pleuvait, des déficits d'explications (on a trouvé quoi accroché au cou de Scott ?) Quelques incohérences (Scott qui n'a même pas une égratignure après son passage à tabac, pire il a un insigne sur lui indiquant qu'il est Marshall et personne ne le trouve ?) Quant à la pseudo révélation, on la sent venir depuis le début. Ajoutons à cela que le scénario est à la fois trop linéaire et parfois confus (à ce point que deux des protagonistes peuvent se confondent). Au positif, de très jolies cavalcades très bien filmées, la présence de Dorothy Malone et un combat final qui a de la gueule.
La cible humaine
Un western d'Henry King (1950) avec Gregory Peck. La première heure comprend son lot d'idées intéressantes malheureusement noyées dans beaucoup de bavardage, il faut dire aussi que Grégory Peck est très monolithique et se fait voler la vedette pas un étonnant Millard Mitchell. La dernière partie tourne carrément au naufrage, Helen Westcott n'arrivant pas à donner correctement la réplique à Peck, et comme si ça ne suffisait pas on nous impose une mièvrerie avec un petit niard tête à claques. Quant à la mort de Peck qui aurait pu être grandiose, elle vire au mauvais théâtre.
La femme sans loi
Un film de Louis King (1950) avec Shelley Winters et Joel McCrea. Petit western au scénario primaire, avec un McCrea énervant et psychorigide abusant de paraboles absconses dans ses propos. Winters fait ce qu'elle peut, mais ça reste limité. Quant au méchant, comme erreur de casting on ne fait pas mieux. Les couleurs sont jolies, mais il y a quelques décors peints qui font un peu tache. Le film comporte quand même une amusante scène de bagarre entre Shelley Winters et Marie Windsor au terme de laquelle aucune ne sera débraillée, ce doit être ça le miracle du cinéma !
Le convoi maudit
Un film de Row Rowland (1950) avec Joel McCrea et Arlene Dahl. Un film de convoi classique avec pas mal de scènes obligées, mais très bien filmées (mention spéciale au passage de la rivière). Le film vaut aussi pour la présence sulfureuse d'Arlene Dahl qui au lieu de rester confinée dans son chariot choisit de s'amuser avec les hommes à moitié ivres (une belle scène). Le film choisit de filmer la peur (l'épisode de l'ado), ce qui n'est pas évident dans les western. On se serait volontiers passé de la présence de monsieur le curé qui ne sert à rien, mais ne soyons pas vache, c'est un bon western.
Miquette et sa mère
Un film d'Henri-Georges Clouzot (1950) avec Louis Jouvet, Saturnin Fabre Daniele Delorme, Bourvil Mireille Perrey. Sans doute est-ce dans l'œuvre de Clouzot une œuvre mineure, mais qu'on arrête de dire que c'est du théâtre filmé ! Au contraire le film fait preuve d'une mise en scène inventive avec une caméra qui parfois donne le tournis. Et puis cette manie qu'ont certains de changer de trottoir en se pinçant le nez dès qu'on leur parle de vaudeville devient insupportable. Il y a comme pour tous les genres des bons et des mauvais vaudevilles, si la lecture au premier degré de celui-est sans doute volontairement primaire, il faut voir le reste, une mise en abîme souvent cocasse du monde du théâtre émaillé de répliques souvent bien senties. Côté acteurs, on est largement servi, Daniele Delorme crève l'écran, Bourvil est amusant du moins au début, Saturnin Fabre est étonnant et parvient même à faire la pige à Louis Jouvet lequel ne démérite pas pour autant. Beaucoup de bonnes choses donc, mais un peu fouillis quand même.
La valse de Paris
Un film de Marcel Achard (1950) avec Yvonne Printemps et Pierre Fresnay. Entendre Yvonne Printemps éclatante de beauté entonner aussi brillamment des airs de Jacques Offenbach est un véritable bonheur. Pierre Frenay jouant le rôle d'Offenbach est étonnant et à l'air de s'amuser comme un petit fou. Et puis cette espèce de défense et illustration du libertinage n'est pas pour nous déplaire et du coup on pardonnera aisément deux ou trois lourdeurs.
La rose noire
Un film d'Henry Hathaway (1950) avec Tyrone Power, Orson Welles. Rien à sauver, le scénario est d'une ineptie à peine croyable, ça cause de trop et la direction d'acteur est déficiente, si Power essaie de s'en sortir et si Welles nous fait son petit numéro, Jack Hawkins est particulièrement bourrin, quant à Cécile Aubry c'est une vraie catastrophe à ce point qu'on voudrait la faire sortir de l'écran pour la baffer et nous éviter de l'entendre piailler. Et s'il n'y avait que ça, non, idéologiquement ce film est pourri, Power étant finalement ému jusqu'aux larmes d'avoir comme ami un criminel de guerre sadique !
Les femmes sont folles
Un film de Gilles Grangier (1950) avec Raymond Rouleau, Gaby Sylvia, Yves Deniaud. De bons acteurs, une réalisation nerveuse, quelques bons mots, mais la situation vaudevillesque a beaucoup de mal à fonctionner et tombe la plupart du temps dans la lourdeur, d'autant que le film s'achève sans que nous ayons la réponse à la question initiale. Quant à Gaby Sylvia : quelle classe, tout de même !
Ventriloquist Cat
Un dessin animé de 7 minutes de Tex Avery (1950) Le chat veut faire tourner en bourrique, Spike le bouledogue, grâce à un petit gadget qui déplace sa voix. Plaisant à regarder mais Avery a tellement fait mieux.
Femmes sauvages (Prehistoric women)
Un film de Gregg C. Tallas (1950) avec Laurette Luez. De quoi ravir les amateurs de nanars. De charmantes jeunes amazones préhistoriques sortant tout juste du salon de coiffure vont à la chasse aux hommes, en capture trois et en blessent un autre, celui-ci décide de se venger et prend la route, découvrant au passage comment maitriser re feu et comment faire de la viande rôtie… Il y a des passages nocturnes, tellement nocturnes qu'on ne voit que dalle. C'est mauvais mais comment résister aux charmes de Laurette Luez et de ses copines !
Fiancée à louer
Un film suédois de Gustaf Molander (1950) Gustaf Molander
n'a rien d'un manchot et est notamment l'auteur du très bon "La femme sans
visage" en 1947. Mais un bon réalisateur ne peut pas grand-chose quand le
scénario est inepte. Le pitch de base est idiot mais puisqu'il s'agit d'une
comédie, on peut l'accepter. Le soucis c'est tout ça part dans tous les sens
avec une foultitude de personnages. œuvrant dans des sketches sans rapport avec
l'intrigue principale (dont le dénouement est plus que prévisible) Les sketches
internes sont mauvais, le pompon étant cette interminable partie de carte, aussi
gavante qu'incompréhensible, la scène du lecteur qui avait un beau potentiel
tombe à l'eau. Celle du marchandage chez l'antiquaire est d'un lourdeur
abyssale... Finalement rien ne va.