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Critiques en vrac

Page mise à jour le 14/09/2024

 

1895-1949 - 1950-1967 - 1968-1977 - 1978-1989 - 1990-2002 - 2003-2010 - 2011-2024 - Séries
 

La chambre de l'évêque

Un film de Dino Risi (1977) ave Ugo Tognazi, Patrick Dewaere, Ornella Mutti, Katia Tchenko. Une comédie de mœurs très cynique qui commence de façon très débridée et qui se termine façon polar avec quelques maladresses. Les images du lac majeur sont magnifiques, Tognazi et tellement fabuleux en obsédé sexuel mytho,qu'il laisse peu d'espace à Dewaere pour pouvoir s'exprimer. Ornella Mutti est décevante, le côté érotique est assuré par Katia Tchenko et Karina Verlier complètement déchaînées.

Capricorn one

Un film de Peter Hyams (1977). Hyams est un cinéaste assez oublié, il est pourtant l'auteur de l'excellent Outland et de l'injustement méprisé "2010". Capricorn one est son premier film important et il y a deux façons de le regarder et de le juger. La première c'est de prendre tout au premier degré dans le genre "on nous cache tout on nous dit rien", dans ce cas le jugement est sans appel, c'est un tissus d'inepties invraisemblables. Déjà globalement comment un tel projet pourrait-il rester secret eu égard au nombre élevé de participants que cela implique ? (en sociologie on estime empiriquement qu'au-delà de sept protagonistes le secret s'écroulera). Ensuite sur les détails, la scène où Gould retrouve l'appartement de son ami transformé et réaménagé n'a aucun sens (il suffit de réfléchir à la quantité de travail que cela implique, et puis bon cette personne a des voisins… de la famille…) Alors qu'il était si simple de truquer sa voiture avant la visite et non pas après ! Et comme si ça ne suffisait pas, il ressort vivant d'une chute en automobile dans le fleuve. (On ne voit ça qu'au cinéma, mais justement nous y reviendront). Ensuite si le film avait voulu faire dans le réalisme il se serait un peu attardé sur la vie des trois astronautes dans leur isolement (en un an il aurait du s'en passer des choses…). Et puis surtout, il y a la dernière partie complètement jamesbondesque (ce n'est pas une critique, mais ne mélangeons pas les genres) et son happy end neuneu. La seconde façon est de voir le film comme une critique des théories conspirationnistes, et c'est le sens qu'a voulu donner le réalisateur à son œuvre : après un début se voulant réaliste, on a droit à la fameuse scène de, l'appartement transformé, c'est la clé du film, celle qui doit faire réagir, ou bien on se dira "le réalisateur est cinglé" ou bien ou se dira "c'est du cinéma, le cinéma peut tout oser" car justement ce n'est que du cinéma dans la vie réelle un tel scénario ne tiendrait pas une semaine. Vu de cette dernière façon une démonstration par l'absurde de la vacuité des thèses conspirationnistes, c'est assurément très fort, malgré quelques scènes un peu pataudes. Le fait que d'aucuns n'aient visiblement pas vu le même film (on a été jusqu'à dire qu'il s'agissait d'une critique de la NASA) ne constitue nullement une faiblesse du film

New York-New York

Un film de Martin Scorsese (1977) avec Lisa Minnelli et Robert De Niro. Une comédie musicale avec Lisa Minnelli, on ne peut s'empêcher de comparer à "Cabaret" et il n'y a pas photo, on est carrément à l'étage du dessous. Pourtant ce film se laisse regarder avec beaucoup de plaisir, la mise en scène est brillante et inventive, les acteurs impeccables, le charme atypique de Lisa Minnelli étant parfaitement utilisé quant à De Niro, il fait (déjà) du De Niro, mais ça passe très bien. Certaines scènes sont mémorables (la drague du début, les interminables séquences d'embrassades, la demande en mariage, la répétition houleuse, l'engueulade dans la voiture, l'éblouissante chorégraphie finale et le tout dernier plan où Scorsese refuse la fin sucrée et attendue). L'ambiance jazzy est parfaitement bien rendue. Au nombre des défauts on regrettera le choix volontaire d'un scénario minimaliste, certes on a vu pire en matière de scénar de comédie musicale (Mariage royal, le Roi et moi), mais on a surtout vu beaucoup mieux (West-Side Story, Cabaret, la Mélodie du bonheur). On peut aussi s'étonner du découpage du film qui renvoie toutes les chorégraphies à la fin, les mélodies chantées par Minnelli avant ce final n'ayant rien de terrible. Mais ne boudons pas notre plaisir, on passe un excellent moment !

Croix de fer  

Un film de Sam Peckinpah (1977) avec James Coburn, Maximilien Shell, James Mason… Probablement l'un des meilleurs films de guerre (avec "Au-delà de la gloire" de Fuller et "A l'Ouest rien de nouveau" de Milestone). On en prend plein la gueule et certaines scènes restent longtemps fixées dans la mémoire. (la revue à l'hôpital militaire, la cabane des femmes) Le film nous montre une galerie de personnages dont la plupart sont complètement démotivés mais qui se battent quand même parce que un moment donné rien ne peut arrêter la machine sinon la supériorité de l'adversaire. La violence est omniprésente… mais paradoxalement l'humanisme aussi.  James Coburn est parfait. La fin est plaisante mais sans doute un peu caricaturale.

La fièvre du samedi soir

Un film de John Badham (1977) avec John Travolta. Ce film qui a lancé la disco bénéficie d'une bonne réalisation, de quelques plans fabuleux du pont de Brooklyn et surtout de la musique des Bee-Gees. Côté interprétation Travolta se défend (même s'il agace) il en est de même des deux jeunes femmes. La chorégraphie est faible (les meilleurs morceaux étant ceux ou Travolta n'est pas impliqué). Quant au scénario, ça ne va pas du tout, une bluette à l'eau de rose aussi prévisible qu'improbable entre un loubard beauf et une arriviste bien susceptible... Les Bee-Gees méritaient mieux

Les duellistes  

Un film de Ridley Scott (1977) avec Harvey Keitel. On dira tout ce qu'on voudra mais il fallait quand même un sacré talent pour nous intéresser pendant 95 minutes à l'histoire de ces deux abrutis. C'est beau, bien fait et on ne voit pas le temps passer, c'est aussi très creux… mais qu'importe !

Vous n'aurez pas l'Alsace et la Lorraine

Un film de Coluche (1977) avec Coluche, Gérard Lanvin, Anémone… Le succès ou l'échec des films comiques obéit parfois à des lois qui nous échappent. Ainsi l'échec de ce film apparaît incompréhensible. Certes, c'est loin d'être parfait et certains gags tombent à plat, mais cette histoire tout en décalage nous fais passer un bon moment, le clou du film étant constitué par le gag récurrent de Gérard Lanvin chantant (en play-back) la chanson du chevalier blanc à la manière de Luis Mariano. (la composition est de Serge Gainsbourg, qui ne s'est pas trop foulé) Anémone et son décolleté impossible est très bien et Coluche est fidèle à lui-même (quoique plus mesuré que son personnage public). A noter toute une série d'acteurs des cafés théâtres de l'époque au milieu de laquelle se distingue un étonnant Michel Blanc avec barbichette et costume à fraise. Un film plein de fraîcheur et de bonne humeur à redécouvrir.

Adèle n'a pas encore dîné

Un film de Oldrich Lipsky (1977) Du burlesque et de la dérision à profusion, un scénario d'une inventivité incroyable, hélas les acteurs masculins ne sont guère attachants, quant aux dames elles sont charmantes mais on les voit pas assez. Adèle est géniale mais doit beaucoup à Corman (la petite boutique des horreurs) Cela aurait pu être excellent, ce n'est pas tout à fait le cas, mais on passe un bon moment

Hamburger Film Sandwich  

Un film de John Landis (1977). Le film étant à sketches, il est forcément inégal et si Le Front Unifié pour les Décédés ou le procès tombent plutôt à plat, d'autres sketches sont franchement désopilant : Lycéennes catholiques en chaleur (rien que le titre !), le touchorama, le couple qui regarde le J.T, l'oxyde de zinc, la blackette et le rabbin… Et puis il y a la longue séance de king fu, complètement barrée. On notera la présence en guest-star de Donald Sutherland ainsi que l'une des actrices fétiches de Russ Mayer (Ushi Digard).

Le grand frisson

Un film de Mel Brooks (1977) avec Mel Brook et Madeline Kahn. Un peu long à démarrer mais après c'est bien. Il faut pour en apprécier le sel avoir tous les chefs d'œuvres d'Hitchcock en tête (la Maison du Dr Edwards, puisque le cadre est le même, une hallucinante scène de douche calquée sur Psychose, Vertigo avec la peur du vide et évidemment les oiseaux où les corbeaux sont remplacés par des pigeons). Un peu potache, mais de bons moments (et puis Madeline Kahn, quand même…)

Star babe

Un film d'Ann Perry réalisé en 1977 et tombé bien injustement dans l'oubli, puisqu'il s'agit du premier porno SF. Le film est fauché, les décors et les costumes aussi, mais les filles sont belles et il se dégage de la vision de ce nanar une impression de kitch tout à fait réjouissante, ajoutez à cela de superbes images d'une précision calculée au centimètre carré de peau près, vous obtiendrez un chef d'œuvre du genre qui en plus ne manque ni d'humour ni d'innovations. Génial je vous dis ! Plus de détails ici

Cet obscur objet du désir

Un film de Luis Buñuel  (1977). Dernier film du maître, plein de bonnes choses mais souffrant d'hermétisme. On ne sait pas trop ce qu'a voulu nous raconter Buñuel en adaptant à sa façon (et plutôt librement) le roman de Pierre Louÿs, "La femme et le Pantin" (L'histoire d'une homme amoureux pigeonné par une femme et s'accommodant de cette situation)  et on ne le saura sans doute jamais car que de questions non résolues : qu'est ce sac de patates qui apparaît plusieurs fois, pourquoi incorporer tous ces attentats, pourquoi cette scène d'attaque sur la route, pourquoi cette fin absurde (la broderie et l'explosion) ? Et pourquoi cette souris en plastique ? Quant à cette idée de faire jouer le rôle de Conchita par deux femmes différentes, ce que certains qualifient de génial, (Buñuel ne s'est jamais vraiment expliqué sur ce point) disons qu'elle n'est pas gênante, on s'y habitue très vite, mais elle a un inconvénient celui d'empêcher d'entrer dans la psychologie du personnage. Le film n'est pas non plus une critique de la bourgeoisie (ça devient lassant d'entendre répéter ça). Fernando Rey (qui joue très bien) n'est pas un mauvais bougre, il a simplement le tort de croire que l'argent achète tout (rien de nouveau sous le soleil) La critique de la religion (personnage de la mère bigote) manque de finesse. Ça fait beaucoup de points négatifs ! Reste : l'interprétation des Conchitas (avec une Angelina Molina qui crève l'écran et qui est bien supérieure à Carole Bouquet), un doigt d'humour, un zeste d'érotisme, quelques scènes insolites, des personnages secondaires impayables (Pierral, Milena Vukotic...) l'inoubliable séquence de la pièce cachée dans le cabaret, le rôle de parfait abruti du valet Martin, et la mise en scène de Buñuel qui fait qu'on ne s'ennuie jamais même si on ne sait pas où on nous emmène.  Ça reste bon mais on est loin des grands Buñuel !

Comme la lune

Un film de Joël Seria (1977) avec Jean-Pierre Marielle, Sophie Daumier et Dominique Lavanant. L'histoire d'un beauf "de base" comme on en a tous connu. ("T'es pas méchant mais qu'est-ce que tu peux être con !", lui dira Daumier). Ça aurait pu donner n'importe quoi, mais c'est réalisé de main de maître, un peu à la façon des comédies italiennes de l'époque et avec des acteurs au top. Marielle est presque parfait (presque parce que les dialogues sont parfois trop "écrits") Sophie Daumier absolument extraordinaire et craquante en nymphomane (un vrai régal, un enchantement) et Dominique Lavanant étonnante dans un rôle qui ne cesse de monter en puissance. Un film qui fait sourire, mais qui fait réfléchir aussi (que celui qui un moment dans sa vie n'a jamais été con comme la lune un jour lève la main !). Il a quelques scènes très fortes (la tentative de rencontre entre la maîtresse et l'épouse autour de la table des parents). Dommage qu'il ait quelques scènes trop lourdes (celle du mec au bistrot qui feuillette play-boy ou celle ou Marielle qui écoute un match de foot à la radio), sinon nous aurions eu là un chef d'œuvre.

Rencontres du troisième type

Un film de Steven Spielberg (1977). Le film pèche dans au moins trois domaines : Le rythme : tout cela est trop lent, trop long à se mettre en place et distille l'ennui. Le casting : Richard Dreyfuss est à la limite du supportable, Truffaut parait largué, quant à Melinda Dillon (Oscar du meilleur second rôle féminin pour ce film !) elle est aussi sexy qu'une machine à coudre (et ne parlons pas des mômes !). Le scénario : Peu captivant, il reprend le grand n'importe quoi de la mythologie soucoupiste selon laquelle les E.T. préfèrent le contact avec n'importe qui plutôt qu'avec ceux qui auraient la compétence de le faire... (mais ces derniers arrivent à la rescousse.) et à la fin on se demande quand a été négocié l'envoi de cette délégation d'hommes en rouge (dont Dreyfuss). Quand aux E.T. en slip... prenons le parti d'en rire. Alors que reste-t-il ? Pas grand chose : quelques belles images, quelques scènes où on retrouve la Spielberg touch. Et à la question, "finalement qu'est ce que tu en penses ?" je ne sais que répondre "Bof !"

Un pont trop loin  

Un film de Richard Attenborough (1977) avec Dirk Bogarde, James Caan, Michael Caine, Sean Connery, Elliott Gould, Gene Hackman, Ryan O'Neal, Robert Redford, Maximilian Schell, Liv Ullman.  Avec une distribution aussi nombreuse et aussi "haut de gamme", le film ne pouvait être que bancal, et c'est ce qui se produit, au lieu de se concentrer sur une partie des belligérants, le réalisateur le producteur en fait) veut être partout en même temps, résultat c'est très long et parfois à la limite de la confusion, et le film se regarde comme un très beau livre d'images mais sans aucun souffle, on est très loin de Fuller ou de Peckinpah. A noter aussi quelques scènes absurdes dont on ne voit pas bien l'utilité (comme quand James Caan braque le toubib et ce qui s'en suit). La distribution est correcte à l'exception de Ryan O'Neal, certains sont quand même à la limite du cabotinage (Michael Caine) quant à Liv Ullman, la valeur ajoutée par sa présence est purement commerciale. Sinon ça reste un très bon film de guerre avec des images parfois impressionnantes et un parti pris de nous montrer l'absurdité de certaines décisions de la hiérarchie militaire.

La menace  

Un film d'Alain Corneau (1977) avec Yves Montand, Marie Dubois et Carole Laure. Le premier tiers est plutôt bon, le second se noie dans un gloubi-boulga à la limite du compréhensible, peu convaincant et peu cohérent, quant à l'épisode canadien qui constitue le troisième tiers on a l'impression d'assister à un autre film, cette partie est d'ailleurs excellemment filmé mais n'apporte rien au film. Une déception dont il convient de rechercher les causes dans un scénario qui ne tient pas la route. Les acteurs principaux sont plutôt bons, mais pas les autres et que Jean-François Balmer ait été nommé aux Césars pour son rôle de l'inspecteur Waldeck doit être rangé au titre des gags.

L'espion qui m'aimait

Un film de Lewis Gilbert (1977) avec Rober Moore, Curt Jurgens, Barbara Bach, Caroline Munro. Un excellent James Bond. Le scénario est simpliste mais très efficace. Si la poursuite en voiture amphibie constitue un point un peu faible, le reste est excellent et notamment toute la partie finale sur le pétrolier qui est passionnante. Curt Jurgens campe un méchant assez moyen (il est quand même loin derrière Michel Lonsdale ou Christopher Lee). Barbara Bach est ses décolletés plongeant s'en sort très bien, les trop courtes apparitions de Caroline Munro sont tout à fait sympathiques et l'humour n'est pas absent (on n'est pas près d'oublier Roger Moore, accrochant un panneau "Hors service" sur un cadavre tout frais)

Orca

Un film de Michael Anderson (1977) avec Richard Harris et Charlotte Rampling. On va dire que c'est un film fantastique puisqu'on attribue à l'orque des comportement humanoïdes (admettons !). Si Richard Harris se débouille plutôt bien, Charlotte Rampling non contente de se réveiller en pleine nuit avec un maquillage impeccable, est complètement transparente dans ce film. L'histoire est trop linaire et sans réelles surprise, les attaques de l'orque sont tellement soft qu'on ne voit rien. (je sais le réalisateur n'a pas voulu faire gore, mais quand même). Le début se regarde assez bien puis quand vient ce dialogue débile dans l'église on se dit que ça va commencer à craindre. Effectivement, voilà que surgit un indien, porteur bien évidemment de sagesse ancestrale et dont on se demande pourquoi il s'embarque dans une expédition suicidaire. C'est rempli d'invraisemblances (Harris qui nage dans l'eau glacé sans problèmes d'hypothermie). Le comportement des personnages est énigmatique. A sauver éventuellement quelques belles images diverses et variées. (Les curieux auront reconnu Bo Derek dans un petit rôle bien sage)

Annie Hall

Un film de Woody Allen (1977) avec Diane Keaton. J'aurais dû voir ce film plus tôt, il date de 1977 et depuis Allen a dû pondre 40 autres films dont pas mal de pépites. Il est difficile donc de le contextualiser d'autant que le film n'a rien d'intemporel. Alors oui c'est bien fait, c'est intelligent, c'est remarquablement dirigé, la musique est magnifique, mais on a l'impression de tourner en rond, de faire du surplace et même de s'ennuyer un peu. Petite déception.

Les nouveaux monstres  

Un film de Dino Risi, Mario Monicelli, et Ettore Scola (1977) avec Vittorio Gassman, Ugo Tognazzi, Alberto Sordi, Ornella Mutti. Sur les 12 sketches, deux m'ont semblés ratés, deux moyens, mais pour les huit autres tout est bon voire très bon. C'est très italien et derrière le comique la charge contre l'indifférence, l'hypocrisie, la bêtise, la manipulation, la méchanceté est féroce. Les trois acteurs italiens cabotinent à tout va, mais ça passe plutôt bien (sauf dans le mauvais sketch de l'auberge), quant à Ornella Mutti qui trouve le moyen de mourir deux fois, elle est adorable.

La sentinelle des maudits

Un film de Michael Winner (1977) On le compare à Rosemary Baby (1968) c'est moins bien, on le compare à l'Exorciste (1974) à c'est beaucoup mieux. Le film n'est pas sans défaut, il y règne une certaine confusion qui ne se dissipe pas totalement à la fin, de plus le rôle principal masculin est bien fade. Mais sinon c'est asses bluffant avec des images superbes et parfois surprenantes où se mêle horreur et un certain érotisme. L'actrice principale Cristina Raines est très belle.  A découvrir.

Une journée particulière

Un film d'Ettore Scola (1977) avec Sophia Loren et Marcello Mastroianni. Quel talent, un autre en aurait fait des tonnes, ici tout ce passe par petites touches, et d'ailleurs Scola ne juge rien ni personne, il montre, et ça suffit bien. Si Mastroianni est parfait (on a l'habitude) Sofia Loren creve l'écran de par sa beauté (elle est magnifiquement photographiée) et le talent qu'elle montre en incartant ce personae difficile et complexe. Ceux qui ont vu l'excellent "Carrière d'une femme de chambre" de Dino Risi tourné l'année d'avant méditeront sur cette phrase en voix off " A la chute de Mussolini, 40 millions d’Italiens se sont rendus compte qu’ils avaient toujours été antifascistes

Adios California

Un film de Michele Lupo (1977) L'un des derniers western-spaghettis. Et une bonne surprise. Le scénario, très noir, très violent et très atypique tient parfaitement la route, l'interprétation est correcte et les images sont souvent saisissante. On a droit à quelques plan insolites (la mare aux grenouilles). Bien sûr, ça reste une série B avec ses sempiternelles bagarres où l'on reçoit 25 coups mortels mais d'où on ne ressort qu'avec des égratignures et puis la fin n'était peut-être pas celle qu'on attendait, mais c'est un bon film.

Treize femmes pour Casanova

Un film de Franz Antel (1977) avec Tony Curtis, Jean Lefebvre, Andréa Ferréol. Curtis et Lefebvre dans le même film ! Si, si c'est possible, et si Lefebvre fait du Lefebvre, Curtis s'en tire pas si mal. Prenons le film pour ce qu'il est, il s'agit de l'une des ces innombrables comédies érotiques qui foisonnèrent à l'époque avec plus ou moins de bonheur (même que Pasolini s'y est mis et que les snobs ont crié au chef d'œuvre) La recette est toujours la même, une histoire un peu grivoise prétexte à nous monter les charmes de ces dames, alors côté comique autant le dire tout de suite, c'est lourdingue et ça tombe à plat, les anachronismes ne fonctionnant même pas, le scénario est attrayant au début à défaut d'être drôle mais au bout d'un moment ça tourne en rond, reste l'aspect érotique et il faut bien avouer qu'il y a de quoi s'en mettre plein les mirettes, même si certains premiers rôles jouent les fausses pudeurs, mais quand même Sylvia Koscina, c'est quelque chose, la scène des trois novices c'est aussi quelque chose, et le dé-poker c'est pas mal non plus (et il y en a d'autres). On donnera donc la moyenne, de justesse. PS : les physionomistes auront reconnu Gerard Jugniot en petite forme servant de souffre-douleur à Jean Lefebvre.

Drôle de séducteur

Un film de Gene Wilder (1977) avec Gene Wilder et Carol Kane. Ce bon petit film mérite bien mieux que l'indifférence des historiens du cinéma. Le duo Gene Wilder en gaffeur compulsif et Carol Kane en fausse ingénue fonctionne parfaitement. Il y a quelques lourdeurs, mais quel film comique n'en comporte pas ? Evidemment Gene Wilder est meilleur comédien que réalisateur et certains cadrages sont un peu bizarres, mais ça ne l'empêche pas d'avoir des idées et de développer quelques bons gags. Les grincheux vont sans doute déclarer qu'il n'est pas politiquement correct de se moquer de l'homosexualité de Rudolf Valentino (qui en fait était bisexuel) Et alors ? Ne faut-il pas savoir rire de tout du moment qu'on ne discrimine pas !

Génération Proteus

Un film de Donald Cammell (1977) avec Julie Christie. Le matériau original est un roman de Dean Kontz, auteur à succès malheureusement un peu oublié aujourd'hui. L'homme et la machine, thème éternel mais ici le propos est intelligent même s'il peut paraître parfois outré, et l'histoire fonctionne bien. On pourra trouver la réalisation un peu kitch, mais cela participe aussi au charme du film. Julie Christie qui a l'extrême obligeance de nous montrer furtivement sa nudité éclaire le film de son charme et son talent. Un bon film de science-fiction injustement oublié.

L'homme qui aimait les femmes

Un film de François Truffaut (1977) avec Charles Denner, Brigitte Fossey, Nathalie Baye. Dommage que ce bijou soit altéré par quelques petites vilaines longueurs, sinon c'est une merveille, et aussi une leçon de vie car, oui on peut aimer les femmes, plein de femmes en les respectant, n'en déplaise à certaines féministes. Les femmes dans ce film sont particulièrement en forme et en beauté : Brigitte Fossey et son sourire craquant, Nelly Borgeaud, complètement déjantée ou encore Sabine Glaser en coquine de charme… Quant à Denner il est exceptionnel, même s'il sera encore meilleur dans "Robert et Robert" de Lelouch. Un film empreint de respect, de tact, de poésie, de tendresse et d'amour des femmes, avec juste ce qu'il faut d'humour. Quant à ceux qui se livrent à des analyses psychanalytiques à deux balles sur le personnage incarné par Denner, ils me font rire.

Perversités suédoises

Un film de Jean-Claude Roy (1977).avec Barbara Moose. La porno gagne toujours à être décontractée et rigolard, voire paillard et c'est exactement ce qui se passe dans ce film très frais et sans prise de tête. Evidement c'est du Roy et on est pas au niveau de Tranbaree ou de Ricaud mais ce n'et pas mal du tout, les actrices s'en donnent à cœur joie et la prestation de Barbara Moose fait plaisir à voir. Quant à Joelle Le Quement, quelle belle femme !.

Les Survivants de la fin du monde

Un film de Jack Smight (1977) Ce film catastrophe est … une catastrophe. Nous avons là une espèce de road-movie post atomique, avec des sales bêtes, une femme en détresse à Las Végas (Dominique Sanda), un môme tête à claques, des vilains méchants…  Les personnages sont creux sans aucune personnalité, et ne suscitent à aucun moment l'empathie. D'autant que Jan-Michel Vincent joue comme un pied. Par ailleurs si on ne juge pas un film a l'aune de ses effets spéciaux il faut bien avouer qu'en ce domaine ça craint pas mal à l'instar de cette colonie de cafards grouillants. La seule bonne idée du film est le Landmaster, un véhicule amphibie à 12 roues qui a une certaine gueule. Sinon la fin très bisounours achève de plonger le film du côté des nanars.

Suspiria

Un film de Dario Argento (1977) avec Jessica Harper. Ce qui frappe de prime abord c'est le délire visuel, il est rare de voir un film aussi coloré et autant décoré. Et puis il y a la musique de Goblin parfaitement utilisée, à ce point que le côté primaire et chaotique du scénario ne saute pas immédiatement aux yeux, d'autant qu'on a surtout affaire ici a un film d'ambiance. La réalisation est brillante maitrisant les scènes chocs à la perfection. Jessica Harper assure son rôle de premier rôle féminin avec beaucoup de talent, tout en regard et en expression du visage. Bon casting avec beaucoup de jolies filles, mais ça fait drôle de voir Joan Bennett et Alida Valli en punaises de choc (respectivement 67 et 56 ans au moment du tournage). Un excellent film fantastico-horrifique, un classique du genre malgré deux ou trois défauts. Et ce n'était vraiment pas la peine de nous servir un remake pourri et suffisant 40 ans plus tard !

Drive in massacre

Un film de Stu Segall (1977). Une série Z plutôt bizarre, le premier meurtre est très réussi, ensuite il y a pas mal de bavardage mais la tension arrive à monter en milieu de film avec une galerie de personnages plus allumés les uns que les autres, une très belle troisième victime (Janus Blythe) qui nous offre une séquence érotique flash, un policier travesti, une longue fausse piste et un final inattendu. Finalement dans genre Z, c'est pas si mal !

Rage

Un film de David Cronenberg (1977) avec Marilyn Chambers. Après la claque "Frissons", on redescend d'un étage malgré une réalisation supérieure, comme dans l'opus précédent on se contamine à toutes berzingue sauf que le sous-texte sexuel n'est plus là. On a donc un film d'horreur gore assez basique. On ne s'identifie à aucun des personnages et je n'ai pas trouvé que Marilyn Chambers faisait une prestation extraordinaire malgré qu'elle soit peu avare de ses charmes. On retiendra malgré tout quelques scènes anthologiques comme la panique dans le métro ou la balle perdu qui atteint… le père Noël. Un petit Cronenberg

Ma copine de la fac (La compagna di banco)

Un film de Mariano Laurenti (1977) avec Lilli Carati et Nikki Gentile. Les comédies italiennes à coloration érotique nous ont donné le meilleur et le pire. Maraino Laurenti en maîtrise parfaitement la recette : un scénario qui n'est qu'un prétexte, quelques bouffons obligés et de l'humour potache, mais attention son potache reste du potache mais sans jamais tomber dans le ridicule. Et puis surtout le film est pimenté par une armada de jolies filles, Lilli Carati évidemment , mais que celui qui n'a jamais craqué devant Nikki Gentile me jette son premier œil noir ! Un film qui n'a d'autre ambition que de nous divertir mais il vaut bien mieux que tous les "American Pie" du monde !

Nico l'arnaqueur (Squadra antitruffa)

Un film de Bruno Corbucci (1977) avec Tomas Milian.et David Hemmings :Les aventures du Maréchal Nico Giraldi sont assez inégales. Celle-ci se situe dans la bonne moyenne. Cela dit c'est une série B et on ne doit pas s'attendre à des miracles. Tomas Milian jure comme un charretier, il est même un poil homophobe. On a quelques belles poursuites automobiles et des arnaques à San Francisco. David Hemmings en inspecteur de la Llyod tente de prendre le contrepoint de Milian sans vraiment convaincre. Peu de présence féminine, hélas.

Calibre magnum pour l'inspecteur (Napoli si ribella)

Un film de Michele Massimo Tarantini (1977) avec Luc Merenda, D'un côté le cahier des charges de cette série B policière est scrupuleusement respecté, tous les ingrédients étant là (poursuite en voitures, bagarres, gunfight, traitres en série, belle de nuit, prise d'otage et même un zeste d'érotisme, tout cela eumène par un Luc Meranda, qui nous la joue beau gosse en mode monolithique, et flanqué d'un adjoint un peu bouffon mais efficace. D'un autre côté on chercherait en vain l'originalité, c'est donc un produit moyen sans surprise et tout à fait dispensable mais qui peut se regarder.

Tentacules

Un film de Ovidio G. Assonitis (1977) avec John Huston, Henry Fonda, Shelley Winters. On peut diviser le film en deux parties. La première est tout à fait regardable si toutefois on se place dans la peau d'un voyeur de jeu de massacre (et à ce propos chapeau pour la première scène) De plus les scènes sous-marines sont très jolies. Ça se gâte sévère en seconde partie, la scène de la course nautique est complètement ratée, le montage incohérent et le final est illisible et comme si ça ne suffisait pas le réalisateur a oublié qu'il avait sous la main trois vedettes américaines et ne nous dit pas ce qu'ils deviennent (Fonda faisait juste un passage, mais Huston et Winters quand même ?)

Mort d'un pourri

Un film de Georges Lautner (1977) avec Alain Delon, Ornella Muti, Stéphane Audran, Mireille Darc, Maurice Ronet, Michel Aumont, Jean Bouise, Daniel Ceccaldi, Julien Guiomar, Klaus Kinski, Henri Virlogeux. Un très bon polar avec une intrigue est simple mais pour la résoudre on nous dépeint les mailles de la corruption omniprésente de façon aussi cynique qu'efficace. La direction d'acteurs est un véritable sans faute quant aux dialogues on peut remercier Audiard d'avoir fait dans une certaine retenue, mais deux ou trois piques valent leurs pesant de cacahuètes. Lautner est très à l'aise à la réalisation et la scène de la mort de Stéphane Audran est une véritable perle cinématographique. Je ferais deux légères critiques, la première sur les cascades mortelles d'où Delon ressort un peu trop facilement, sans même une égratignure. La seconde est sur le personnage de Delon, il n'a aucun travers, il est pur et sans taches, un peu comme Elliott Ness. Un peu de nuance eut été bienvenue ! Un très bon film qui e regarde sans aucun ennui.

La fille au sexe brillant (Shining Sex)

Un film de Jesús Franco (1977) avec Lina Romay, Evelyne Scott, Monica Swinn.. Vu en anglais sur le site du petit rongeur, il faut bien avouer qu'on n'y comprend pas grand-chose. Le scénario aussi farfelu que minimaliste est un prétexte pour nous montrer l'étrange beauté de la regrettée Lina Romay, magnifiquement photographiée soit seule dans une magnifique dance introductive, soit en compagnie d'Evelyne Scott ou de Monica Swinn. Les connaisseur de l'Occitanie reconnaitront l'architecture futuriste de la Grande Motte et le Château des Guilhem de Clermont-l'Hérault. De belles images sans vulgarité pour les petits coquins qui s'assument

Prouesses Porno (Bourgeoises en chaleur)

Un film de Claude Bernard Auber signé Burd Tranbaree (1977) avec Karine Gambier, Erika Cool, Veronique Maugarski, Dolores Manta.... Le scénario tout simple se veut l'illustration des prouesses d'un gigolo employé dans une maison de plaisir. C'est décontracté, exempt de vulgarité inutile, parfois amusant et très érotique parce que servi par une pléiade de très jolies femmes (dont Karine Gambier). Les mateurs du genre ne seront pas déçus !

Nous irons tous au paradis

Un film d'Yves Robert (1977) avec Jean Rochefort, Claude Brasseur, Guy Bedos, Victor Lanoux, Danièle Delorme, Daniel Gelin, Marthe Villalonga, Gaby Sylvia. On prend les même et on recommence. Il manque Anny Duperey et c'est dommage. Je n'avais que modérément apprécie "Un éléphant.."ici on est en-dessous. D'abord parce que l'intrigue de départ est vraiment très mal exploitée, et puis certaines scènes sont ratés, comme cette interminable scène avec le faux amant de Delorme, ou cet longue embrouille sur le cours de tennis. Il faut ensuite se farcir les hurlements hystériques de Marthe Villalonga et autres digressions. Quant à la scène de la mort de la mort de la mère de Bedos, qu'on m'en explique l'intérêt ? Il y a aussi un problème avec les dialogues, la plupart du temps ils paraissent spontanés mais pas toujours à l'instar de Rochefort qui demande à Delorme "A qui téléphonait-tu ?"Ben non dans le langage courant seuls quelques pinces à sucre s'exprime ainsi, "tu téléphonais à qui ?" c'est peut-être moins correct mais c'est quand même plus naturel. Deux ou trois bonnes scènes quand même notamment Bedos et sa patiente avec un clin d'œil à Objectif Lune ! Et on appréciera le cynisme  final. Les acteurs sont bons du moins les premiers rôles mais tout cela reste pour moi assez moyen.

La carrière d'une femme de chambre  

Un film de Dino Risi (1976) dont le titre italien est Telefononi bianci. Le film nous permet de suivre les tribulations d'une jeune paysanne (Agostina Belli, sublime !) de Vénétie dans les dernières années de l'Italie fasciste. On y croise des personnages pathétiques (Vittorio Gassman ou dans un autre genre : Roberto, le "fiancé" malchanceux et cocu de l'héroïne), bizarres (le client du bordel qui s'habille en bébé et qui se fait donner le biberon), infects (UgoTognazzi, le colporteur). C'est à la fois féroce et léger, comique et sans concession comme savait si bien le faire le cinéma italien de cette époque. Au début du film la mère de l'héroïne dira à sa fille qu'il vaut mieux être putain qu'esclave, ce n'est peut-être pas le message du film, mais ça à le mérite d'être dit ! 

A nous les petites anglaises

Un film de Michel Lang (1976). Je m'attendais à du "pas terrible", mais en fait on touche le fond, des acteurs mauvais comme ça ne devrait pas être permis (la palme de l'exécrable revenant à celui qui joue le rôle de Pierrot), des dialogues peu maîtrisés, des gags lourdingues (l'abruti avec son drapeau français), de l'humour déplacé (faire rire des blagues que l'on fait à celles qui n'ont pas la chance d'être des canons de beauté, c'est vraiment très intelligent !), des personnages de jeunes fils à papa auxquels on ne s'attache pas, une histoire sans intérêt et même des longueurs. Lamentable !

Le locataire

Un film de Roman Polanski (1976) avec Roman Polanski, Isabelle Adjani....: Rarement la folie n'aura été si brillement illustrée au cinéma. Il faut dire que le scénario est inspiré d'une œuvre de Roland Topor (1938-1997), esprit aussi génial que dérangé ! L'histoire vous prend aux tripes du début jusqu'à la fin, Polanski joue le rôle principal de Trelkovsky et le campe à merveille. Au début homme timide et craintif, le genre à s'excuser à tous bouts de champ, il devient paranoïaque et schizophrène, la force du film étant que l'identification fonctionne si bien qu'on ne sait jamais si ce que l'on voit à l'écran est la réalité ou les projections paranos du personnage. Sa fuite en avant vers la schizophrénie est hallucinante, ça commence par un simple chocolat au café, ensuite ce sont les cigarettes, puis cette bascule vers le travestissement qui laisse pantois tellement c'est réussi !) Et si Polanski crève l'écran de son talent, il s'est ici entouré d'une pléthore d'excellent comédiens dans des rôles les plus inquiétants les uns que les autres : Bernard Fresson en beauf de base, Melvyn Douglas en vieux con, Shelley Winters en teigne, Claude Pieplu bouffi de suffisance, seule Isabelle Adjani particulièrement mise en valeur semble détonner par une apparente normalité. Et puis cerise sur la gâteau on a droit en prime aux comédiens du Café de la gare et à ceux du Splendid. Un voyage insolite et inquiétant au fond de l'angoisse et de la folie, mais quel bonheur de regarder ça !

Assaut

Un film de John Carpenter (1976). Bien sûr que c'est une série B, mais c'est aussi une excellente surprise, c'est très bon, le film démarre au quart de tour et le suspense ne nous lâche à aucun moment. Les acteurs sont très bien même si on peut regretter le côté "m'as-tu vu" du rôle de Wilson, mais la trop rare Laurie Zimmer crève l'écran. (On remarquera également les débuts de Nancy Loomis (Nancy Kyes) qu'on reverra dans Halloween et dans Fog), Il y a aussi quelques scènes choc (on n'est pas près d'oublier l'épisode de la glace à la vanille). la musique est efficace (comme toujours chez Carpenter). A noter que si le film se veut réaliste (donc sans élément fantastique), l'auteur a filmé les assaillants exactement comme s'il s'agissait d'une bande de zombis !

Les belles dames du temps jadis

Un film de Werner Hedman (1976). de 1974 à 1978 Hedman réalisa cinq films de la série dite du zodiaque, tous dans un genre mélangeant le burlesque à l'érotico-pornographiques. Les belles dames du temps jadis (de son vrai titre I Løvens tegn - le signe du lion) est sans doute les plus soigné du point de vue esthétique, puisqu'il s'agit d'un film en costume. L'intrigue (une histoire farfelue de manuscrit) n'est que prétexte à nous montrer les ébats de jeunes et jolies jeunes filles magnifiquement photographiés, prouvant par là à qui ne le saurait pas encore que non seulement on peut faire du porno sans vulgarité mais qu'en plus on peut le rendre beau ! On retiendra notamment la scène démente du quadrille d'amour, celle du paravent danois et une autre où l'on vous explique ce qu'est une culotte d'amour japonaise. Sans doute l'un des meilleurs films du genre, qui connut son petit succès à l'époque et qui est aujourd'hui injustement tombé dans l'oubli. Quelques images ici

C'était un rendez-vous

Un court métrage de 8, 30 minutes de Claude Lelouch (1976) Une expérience cinématographique de ouf, puisqu'il s'agit d'un plan séquence réalisé à bord d'une voiture sur 10 km dans les rue de Paris au petit matin. C'est assez fascinant surtout quand on connait bien Paris. Une curiosité dira-t-on.

King Kong

Un film de John Guillermin (1976). Quasi remake du chef d'œuvre de 1933. Quasi car le film est modernisé, l'introduction est modifié, les motivations des explorateurs aussi, certaines séquences ont été ajouté (notamment l'excellente scène de la cuve sur le bateau), d'autres n'ont pas été reprises (les animaux préhistoriques). Et si Jessica Lange ne fait pas oublier Fay Wray, force est de constater que son personnage porte le film (et l'érotise considérablement). La mauvaise idée, car il y en a une et elle est de taille, c'est le personnage de Jack, sorte de monsieur "je sais tout" fier à bras qui a toujours raison et chantre d'une philosophie fumeuse selon laquelle la religion serait un rempart contre l’alcoolisme (même quand la religion en question impose des sacrifices humains !), et comme si ça ne suffisait pas son rôle est joué par Jeff Bridges, mauvais comme il n'est pas permis. Sans cela le film eut été excellent, il reste néanmoins très bon, certes inférieur à celui de 1933 mais de loin supérieur aux lourdeurs de la version de Peter Jackson.

Le pont de Cassandra

Un film de George Pan Cosmatos (1976) avec Burt Lancaster, Richard Harris, Sophia Loren, Ava Gardner, Ingrid Thulin. Le scénario est original et la tension qui monte crescendo est indéniable. La distribution internationale donne un résultat assez moyen, avec Sophia Loren, mauvaise, potiche et pas du tout crédible et Ava Gardner peu motivée et en service minimum. Lancaster et Thulin font le boulot mais leur rôle est limité, seul Richard Harris se débrouille. Tout cela est complètement farfelu mais c'est du cinéma et malgré les imperfections et quelques nunucheries on passe un bon petit moment. La catastrophe finale est saisissante. On regrettera la fin en forme de demi happy-end ainsi que la dernière réplique incompréhensible

Luxure

Un film de Max Pecas (1976) avec Karine Gambier. Ce film est un véritable hommage à la beauté de Karine Gambier, resplendissante (et le mot n'est pas usurpée) dans ce film. Le scénario est astucieux et plutôt intelligent, le propos ne se prend pas trop au sérieux, la prise de vue est au top. Bien sûr la musique n'est pas terrible et le casting masculin un peu léger. On ne peut pas tout avoir… n'empêche que nous avons là un très bon film érotique. Le propos sous-jacent est intéressant, insistant sur le fait qu'il faille profiter des premières années de l'amour puisque rien n'est sûr de durer, mais aussi sur le droit à liberté sexuelle et sur celui de dire "non".

L'âge de cristal

Un film de Michael Anderson (1976) : Un film d'anticipation qui aurait pu être très bien si le réalisateur avait su diriger les acteurs (Michael York et la très belle Jenny Agutter jouent comme des patates, seul Peter Ustinov s'en tire très bien, mais lui il n'a pas besoin d'être dirigé, c'est un acteur !) et si les invraisemblances en tous genres ne jalonnaient pas le scénario. Un remake "intelligent" serait le bienvenu

Carrie 

Un film de Brian De Palma (1976) avec Sissy Spacek : Le scénario est de Stephen King (et le Stephen King de la grande période en plus), ça aide ! Mais la réalisation est à la hauteur avec une mise en scène nerveuse et terriblement efficace où alterne la méchanceté viscérale des lycéennes, la folie furieuse de la mère de Carrie, et Carrie, elle même éblouissante dans ce rôle ! Le plus horrible là dedans (et sans doute est-ce le "message" du film), c'est la nature humaine, qui peut se révéler foncièrement mauvaise dés le lycée, et sans avoir besoin d'artifices paranormaux. Chef d'oeuvre !

Obsession 

Un film de Brian De Palma (1976) avec Geneviève Bujold. Si on veut apprécier ce film il ne faut surtout rien en lire avant de le voir, sinon ce n'est même pas la peine. Et c'est vrai qu'on se demande dans quoi on s'embarque, une comédie romantique ? Un thriller psychologique ? Eh bien, non pas du tout, il s'agit d'un remarquable scénario hitchcockien maîtrisé de bout en bout et dominé par l'interprétation magistrale de Geneviève Bujold. Cliff Robertson ayant paradoxalement mais volontairement un rôle en retrait. La réalisation est minutieuse à ce point que si pendant la vision du film on relève des détails qui nous paraissent absurdes, leurs évidences éclatent au fur et à mesure que la vérité se fait jour. La fin est fabuleuse avec juste ce qu'il faut de sulfureux. Un très grand De Palma mais qui fera encore mieux dans Pulsions et dans Body Double. On notera au passage la superbe musique de Bernard Herrmann

La sentinelle des maudits

Un film de Michael Winner (1976) On le compare à Rosemary Baby (1968) c'est moins bien, on le compare à l'Exorciste (1974) à c'est beaucoup mieux. Le film n'est pas sans défaut, il y règne une certaine confusion qui ne se dissipe pas totalement à la fin, de plus le rôle principal masculin est bien fade. Mais sinon c'est asses bluffant avec des images superbes et parfois surprenantes où se mêle horreur et un certain érotisme. L'actrice principale Cristina Raines est très belle.  A découvrir.

Martin

Un film de George A. Romero (1976). En voilà une idée qu'elle est bonne de casser le mythe du vampire pour se le réapproprier sous la forme d'une psychose. On se prend d'ailleurs d'empathie pour ce jeune garçon et c'est là toute la malice de Romero de faire en sorte que les chasseurs de vampires à crucifix et autres exorcistes en prennent pour leur grade. Un doigt d'érotisme, une bonne scène centrale (celles des amants surpris), de bonnes idées (la radio, les inserts en noir et blanc) et un final choc. Le rythme eut été plus soutenu on tenait là un chef d'œuvre. (PS : Le curé amateur de bon pinard, est interprété par Romero lui-même)

 

Attention les yeux

Un film de Gérard Pires (1976). Un film complètement foutraque dans lequel une bande de copains s'amusent comme des fou à tourner un film où il est question d'une équipe qui tourne un film. Comme mise en abyme c'est pas mal ! Le casting féminin est impressionnant : aux côtés d'Anémone et de Catherine Lachens toujours aussi déjantées, pas mal des jolies filles à moitié nues et décontractées, parmi lesquels Grace Jones (mais oui !). Côté masculin c'est moins évident avec un bon Claude Brasseur qui à l'époque ne se prenait pas au sérieux, Guy Marchand, peu inspiré, Robert Castel, pénible ou encore  Daniel Auteuil à 26 ans , ainsi que pas mal de tous petits rôles comme Michel Blanc, 24 ans et chevelu.  Et le reste, et bien on va dire qu'on regarde ça avec le sourire et sans prise de tête et c'est déjà pas si mal, et on a envie d'être indulgent avec ce genre de film.

L'acrobate

Un film de Jean-Daniel Pollet (1976) avec Claude Melki et Laurence Bru. En voilà un film qu'il est étrange et qui nous conte les tribulations d'un garçon de bain ayant du mal à s'exprimer auprès des filles et qui va trouver une raison de vivre en prenant des cours de tango. Le tango devient alors l'un des personnages du film remarquablement filmé en des chorégraphies parfaites (quoi que limite ennuyeuses). La prestation de Melki est extraordinaire même si certains gags tombent à plat (la boule de bowling). A noter l'excellente prestation de Laurence Bru en jeune et jolie prostituée espiègle dont Melki souhaiterait devenir l'unique client (une définition du mariage qu'avait déjà proposé Victor Hugo). Un film tendre et sympa.

Josey Wales, hors la loi  

Un film de Clint Eastwood (1976) Une vengeance picaresque au cours de laquelle Eastwood revisite tous les poncifs du genre. Ce pourrait être gavant, c'est juste un peu longuet, ça n'a rien de transcendant et ça reste dans la tradition des "westerns classiques" mais le spectacle est au rendez-vous et il est loin d'être mauvais. Mieux que "l'homme des hautes plaines", mais bien inférieur au chef d'œuvre que sera "Impitoyable"

La dernière folie de Mel Brooks (Silent Movie)

Un film de Mel Brooks (1976) L'un des meilleurs Mel Brooks, loufoque à souhait le film est une collection de gags et de situations burlesques dont certaines valent leur pesant des cacahuètes : Marty Feldman complètement allumé, Burt Reynolds sous la douche, Paul Newman et sa voiturette, la scène des armures avec Liza Minnelli, le mime Marceau et surtout Ann Bancroft, époustouflante. Notons aussi dans la dernière partie le rôle de la peu connue Bernadette Peters, sexy à souhait. De l'excellent cinéma et en plus c'est décontractant.

Bordella

Un film de Pupi Avati (1976). Inutile de chercher un message, il n'y en a pas. Le réalisateur s'est simplement amusé à décrire les débuts balbutiant d'un bordel pour femmes, le tout encadré d'un anti-américanisme de bon aloi. Certains gags ne sont vraiment pas très fins (c'est le moins que l'on puisse dire), mais il a aussi de très bonnes choses : le détournement des images de Nixon et de Kissinger, la danse des gigolos sur canapé, le duel burlesque, ou la police qui découvre un otage torturé et qui s'en fiche complètement. Un bon moment même si on est loin de la "Mazurka du Baron".

La fessée ou les mémoires de Monsieur Léon maître-fesseur  

Un film de Claude Bernard-Aubert (signé Burd Tranbaree) 1976. Une amusante curiosité puisque le thème traité est celui de la fessée érotique. De vraies fessées donc, des jolies fesses bien rouges. L'aphorisme selon lequel un film X qui se regarde sans que l'on utilise l'avance rapide est un bon film (dans sa catégorie) se vérifie ici, : scénario amusant, situations cocasses, de belles actrices, la plupart non doublées et qui en plus savaient jouer la comédie, on retrouve avec plaisir les très belles Ellen Earl, Emmanuelle Pareze, Liliane Lemieuvre, Danielle Altenburger, Marie-Christine Chireix ainsi que Catherine Ringer dans son premier rôle érotico-porno. La musique d'Alain Goraguer est amusante. C'est léger, décontracté, et assez savoureux. Les scènes X sont bien dosées, ne durent que le temps qu'il faut et participent au rythme du film. PS : Attention : il existe deux versions de ce film dont une intégrale, mais celle de BAC Films est amputée des scènes explicites, ce qui donne un résultat étrange, (imaginez un film de karaté sans combat !) . La note ne vaut donc que pour la version complète.

Meurtres sous contrôles

Un film de Larry Cohen (1976) On aurait sans doute pu faire quelque chose avec le pitch de départ, mais ici, le scénario est débile, l'enquête incompréhensive, la réalisation et le jeu d'acteur du niveau des "Feux de l'amour" Reste à sauver une séquence nocturne semi-fantastique et l'avant dernière scène un peu "pop". Sinon, ben sinon, rien

Complot de famille

Le dernier film d'Alfred Hitchcock (1976). Pourquoi lit-on un peu partout qu'il s'agirait d'un film mineur ? Serait-ce parce que le ton est léger ? Et alors ? Dans le même genre il est même supérieur à "Qui a tué Harry". Que le scénario serait faible ? Faux, il tient très bien la route et l'intrigue est passionnante. On pourra éventuellement reprocher la facilité de scénario dans la scène de l'église, mais vu le ton du film ça n'a en fait pas grande importance. La réalisation est parfaitement maîtrisée à l'instar de la séquence automobile, filmé sans esbroufe, ni surenchère, juste ce qu'il faut ! La direction d'acteurs est remarquable : Barbara Harris en fausse voyante nymphomane nous fait un numéro d'anthologie, Karen Black est une kidnappeuse hitchcockienne en diable (surtout quand elle porte sa perruque blonde), Bruce Dern en looser pugnace, et William Devane en salopard (qui a piqué les moustaches et le sourire de Clark Gable). Soyons objectif : le film n'a rien de mineur mais ne constitue pas non plus une œuvre majeure dans la production d'Hitchcock mais ça reste à un très haut niveau et le regarder est un délice de fin gourmet. Quant au clin d'œil final, quelle idée géniale !

La flic chez les poulets  

Un film de Michele Massimo Tarantini (1976) avec Edwige Fenech. Ce nanar a tout de même cette particularité c'est qu'il se bonifie en avançant, ainsi la dernière demi-heure est très regardable et la fin est presque réussie (merci la perruche !) L'ensemble reste néanmoins très mauvais, de plus c'est une tromperie car cette comédie érotique n'est érotique que pendant quelques rares secondes. Certes Edwige Fenech est une superbe femme, mais ça ne sauve pas le film

La prof du bahut

Un film de Michele Massimo Tarentini (1976) avec Lili Carati et Alvaro Vitali. La réussite de ce genre de film dépend beaucoup de la personnalité (sans jeu de mot) de l'actrice principale. Or force est de constater que si Lili Carati est très belle, elle n'a pas le piquant de Gloria Guida ou d'Edwige Fenech. De plus le sujet se prêtant aux gags potaches, on doit en subir à la pelle de bien lamentables et ça devient vite lassant. Idem pour les répliques piquées dans l'équivalent italien de l'almanach Vermot. Le bellâtre de service est aussi assez pénible.. A sauver une très belle séquence onirique avec Ria de Simone (la femme mature) qui joue avec des aliments sur son corps dénudé, une autre vaudevillesque avec Serena Benatto (la soubrette) et la séance aquatique finale de toute beauté. Le film se termine avec une "morale" assez gonflée : Lili se marie non pas avec son amoureux mais avec un riche imbécile, Tarentini nous précisant à l'aide d'images explicites que puisque tous les hommes sont cocus et toutes les femmes infidèles, autant s'accommoder de ce genre de situation.

Mega Vixens (Up)

Un film de Russ Meyer (1976) avec Raven De La Croix et Kitten Natividad. Un film inclassable, un scénario de folie (Qui a tué le sosie d'Adolf Hitler ?), des personnages plus barrés les uns que les autres, des actrices d'une beauté à couper le souffle (et forcément toute nymphomanes !), Kitten Natividad jouant le rôle du chœur antique, quelques scènes dignes d'un film gore, de la dérision comme s'il en pleuvait. Un régal !

Affreux, sales et méchants

Un film d'Ettore Scola (1976) : il n'y avait que le cinéma italien pour oser faire ça ! Paradoxalement le film est à la fois jouissif et féroce. Il ne s'agit bien évidemment pas d'une critique du sous-prolétariat en tant que tel, mais tout simplement d'une critique du genre humain ! A signaler le personnage de la prostituée, certes vénale mais dont le comportement "positif" tranche avec celui de la plupart des protagonistes. Un film pessimiste mais qui choisit le registre de la dérision pour notre plus grand bonheur. L'interprétation de Nino Manfredi est remarquable. On regrettera juste quelques longueurs, sinon c'est excellent.

La situation est grave… mais pas désespérée  

Un film de Jacques Besnard (1976) avec Maria Pacôme, Michel Serrault, Daniel Prévost, Jean Lefebvre. C'est davantage du théâtre filmé que du cinéma, l'important ici étant le scénario vaudevillesque qui fonctionne plutôt bien et le jeu des acteurs : Maria Pacôme est époustouflante de fantaisie et de drôlerie, Michel Serrault est en grande forme, Jean Lefebvre est bien, Daniel Prévost est un ton au-dessous et cabotine pas mal. Le traitement est très théâtral avec des entrées et sorties incessantes, des placards et des dessous de lits, mais ce sont les codes du genre (le western a bien les siens). On ne s'ennuie pas une seconde et à la limite on en redemande !

Calmos  

Un film de Bertrand Blier (1976) avec Jean Rochefort, Jean-Pierre Marielle, Brigitte Fossey, Bernard Blier. Un ovni cinématographique ! On ne sait si on est dans le conte philosophique ou dans la politique fiction, un peu des deux sans doute. C'est en tout cas une énorme provocation qui ne respecte rien et ça fait un bien énorme, n'en déplaise aux coincés. Marielle et Rochefort sont excellents, Papa Blier toujours aussi bon, mais Pieplu a du mal à tenir la comparaison. Côté dames on est gâté, d'autant que tout le monde se mêt à poil, à commencer par la délicieuse Brigitte Fossey complétement déchaînée, mais on remarquera aussi Claudine Bécarre dans la merveilleuse scène d'ouverture, Dominique Lavanant (pas trop à son avantage il faut bien le dire), Valérie Mairesse…. Dommage qu'il y ait des longueurs (surtout dans la seconde partie)

Marie Poupée

Un film de Joel Seria (1976) avec Jeanne Goupil, André Dussolier, Bernard Fresson, Andréa Féréol. On n'est pas passé loin du chef d'œuvre, il eut fallu pour cela que la première partie soit un peu moins longue et que la conclusion soit moins abrupte. Sinon le film est entièrement construit autour du personnage de Jeanne Goupil qui joue brillamment un rôle difficile en payant de sa personne avec grâce et talent. Fresson est très bon comme d'habitude et Dussolier s'en tire fort bien. Un film délicieux. Une friandise !

L'aile ou la cuisse

Un film de Claude Zidi (1976) avec Louis de Funès et Coluche. Probablement l'un des plus mauvais de Funès. L'histoire tourne en rond et nous offre davantage d'ennui que de surprise, mais il serait vain de mettre l'échec du film uniquement sur le dos du scénario, la réalisation est bâclée à l'instar la séquence des valises, particulièrement poussive et ridicule. L'humour ne fonctionne jamais et on se demande où est l'intérêt. Côté acteur, Coluche n'est que l'ombre de lui-même et semble se demander ce qu'il fait dans ce naufrage.

Le juge et l'assassin

Un film de Bertrand Tavernier (1976) avec Philippe Noiret, Michel Galabru, Isabelle Huppert. Un grand film qui 40 ans après sa sortie est toujours d'actualité même si le contexte a changé. L'interprétation est magistrale, on avait l'habitude de voir Noiret brillant, mais voir Galabru jouer comme ça, quel choc ! Isabelle Hupert est discrète mais belle et Brialy toujours aussi classe. Bonne mise en scène, mais c'est parfois un peu longuet, certains points restent obscurs (le suicide de Brialy, la relation Huppert-Noiret) et puis on aurait aimé moins de manichéisme surtout quand il devient lourdeur. Pas parfait mais très bon et indispensable

L'argent de poche

Un film de François Truffaut (1976). J'ai un a priori avec les films avec des gamins, la mièvrerie étant si souvent au rendez-vous. Et bien là j'ai été scotché par ce film fabuleux, sans justement aucune mièvrerie, les enfants sont bien dirigés (ce qui n'exclut pas certaines fautes, mais on peut faire avec) pas de scénario, juste un double fil rouge, l'école et le personnage de Julien Leclou. Certaines scènes sont fabuleuses : le bébé qui tombe, la petite fille qui a faim, la drague au cinéma, la paire de jumelles. Patrick qui est amoureux de la mère de son copain… et on pourrait en citer plein d'autre. Et puis il y a ces actualités au cinéma, petit court métrage inclus dans le film dans lequel Truffaut s'amuse comme un petit fou. Le drame de Julien est évoqué avec tact sans aucune démagogie. Seul tout petit reproche, la péroraison de l'instituteur à la fin m'a paru bien lourde non pas sur le fond, mais sur la forme.

Le bon et les méchants  

Un film de Claude Lelouch (1976) avec Jacques Dutronc, Bernard Villeret, Marlène Jobert, Brigitte Fossey, Bruno Cremer. Pas de très grands premiers rôles mais la direction d'acteurs est un véritable sans faute. Le sujet d'abord léger devient grave avec l'épisode de l'occupation, mais Lelouch s'en tire avec une élégance raffinée, encore une fois grâce au travail remarquable des acteurs. (Villeret est extraordinaire) la fin est particulièrement caustique, mais d'un réalisme qui fait froid dans le dos. Du très bon Lelouch

Le Casanova de Fellini

Un film de Federico Fellini (1976) avec Donald Sutherland. Premier constat : Donald Sutherland est bon (ce qui n'est pas toujours le cas). Deuxième constat : c'est trop long, bavard, sentencieux, boursouflé et ennuyeux, c'est souvent laid, et l'érotisme est quasiment absent ce qui est un comble avec un tel sujet, Fellini a truffé son film de scènes baroques qui ne réussissent qu'à être ridicules comme l'opéra avec Daniel Emilfork ou la scène chez les Wurtenberg. Faut-il parler aussi de ces morceaux d'histoires dont on ne saura jamais la fin ou des bâches en plastiques en guise d'océan ? Troisième constat : C'est un film à message, alors je vais vous dire : que Fellini ait un compte à régler avec le personnage de Casanova, je m'en tape, mais à un point que vous ne pouvez même pas imaginer !

Spermula

Un film de Charles Matton (1976) avec Dayle Haddon, Udo Kier, Georges Géret, Ginette Leclerc, Pieral. Coup de cœur pour ce très beau film, mais d'abord un peu de contexte. Charles Matton est une espèce de touche à tout célèbre aujourd'hui comme plasticien. Se démarquant de l'art abstrait qui dominait la période, il fut copieusement méprisé par l'intelligentsia. Vous pensez bien que lorsqu'en 1976, il sorti un film érotique affublé d'un titre "malheureux", la critique l'éreinta et le public le bouda. Ce film mérite aujourd'hui d'être réévalué à sa juste place. Si le film n'est pas exempt d'une certaine confusion au début, il est néanmoins esthétiquement remarquable et est un véritable hommage à la beauté féminie, le tout dans des décors très inventifs. L'érotisme très subtil et parfois très osé sans une once de vulgarité est un véritable enchantement pour les sens. Le message, mais y a-t-il vraiment un message serait de nous dire que la liberté sexuelle n'est pas incompatible avec le grand amour et que les hommes feraient mieux de s'occuper d'amour plutôt que de vaines cupidités ! Peace and Love ! Pourquoi pas ?

Shocking

Un film de Claude Mulot (1976) avec Karine Gambier, Emmanuelle Pareze, Marie-Christine Chireix. C'est qu'ils en avaient de l'imagination les scénaristes de films coquins à cette époque, Ici sept personnages vivent leur dernière nuit avant la fin du monde, et on règle ses comptes avant de finir en partie fine. Le film est truffé de bande d'actualités sorties d'on ne sait où, voulant renforcer le côté dramatique du sujet, tandis qu'une voix off débite des infos sur un ton très "aéroport de Paris", La réalisation est léchée comme souvent chez Mulot qui s'est efforcée de mettre en valeur la magnifique plastique de Karine Gambier. Mais Emmanuelle Pareze complètement déchaînée n'est pas en reste. Nous avons là un classique du genre, un film comme on n'en fait plus et qu'il est urgent de redécouvrir.

Dracula père et fils

Un film d'Edouard Molinaro (1976) avec Christopher Lee, Bernard Menez. On a envie d'être indulgent avec ce film parce qu'il y a Christopher Lee avec sa classe dans un rôle quelque peu décalé, et puis il y a le joli minois de Marie-Hélène Breillat. Pourtant, force est de constater que ce n'est pas bon, malgré une amorce dans une ambiance très "Hammer", le film ne décolle jamais, ça se traîne et les gags d'une lourdeur pachydermique ne fonctionnent jamais. Sans doute est-ce la faute du scénario issu d'un roman de Claude Koltz, auteur surestimé à la mode à l'époque et aujourd'hui retombé dans l'oubli.

Une fille... pour le diable

Un film de Peter Sykes (1976) avec Richard Widmark, Christopher Lee, Nastassja Kinski : Rosemary's baby a ouvert la voie a toutes une flopée de petits films sur le thème de l'enfant du diable sans qu'aucun ne lui arrive à la cheville. Dans le cas présent nous avons droit à une petite histoire très classique et sans trop de surprise avec un début confus et une fin bâclée mais qui se regarde sans déplaisir. Il faut dire qu'il y a Richerd Widmark et contrairement à ce qu'on a pu lire ça et là, il fait preuve d'un très grand professionnalisme, faisant largement la pige à Christopher Lee, réduit à faire de la figuration, les rôles secondaires ne sont pas terribles, quant à Nastassja Kinski, elle est fabuleuse. Le film a grand tort de se prendre au sérieux mais il y a tout de même un peu d'humour quand Widmark se retrouve chez les salutistes.

L'Ultimatum des trois mercenaires

Un film de Robert Aldrich (1976) avec Burt Lancaster, Richard Wildmark, Charles Durling, Melvyn Douglas. Les intentions d'Aldrich dans ce film sont louables et courageuses, mais le résultat est loin d'être à la hauteur. Le scénario contient une erreur fondamentale, tout chantage démesuré ne peut être que l'œuvre d'un fou, or dans le film Lancaster est montré comme quelqu'un de déterminé mais sain d'esprit. Ça ne tient donc pas debout et c'est assez embêtant pour le ressort dramatique du film. L'évolution de l'attitude du président est également improbable, on début j'menfoutiste et niais, il devient un président moral… et puis quoi encore ? Sinon sur le film lui-même : les scènes d'actions sont rares et sans surprises (on sait très bien par exemple que son machin vert ne va pas éclater) mais on va nous dire que ce n'est pas un film d'action. Admettons et occupons-nous des scènes de parlottes qui deviennent vite aussi ennuyeuses qu'interminables. La fin du film relève un peu le niveau.. Les acteurs : on a connu Lancaster en meilleure forme, Charles Durling fait le boulot, Melvyn Douglas est transparent et Widmark s'amuse comme un petit fou. Et tout cela est finalement bien décevant.

Insatiable Joséphine

Un film pornographique allemand de Hans Billian (1976) avec Patricia Rhomberg. Considéré par certains comme le meilleur porno de tous les temps, je ne suis pas loin de partager cet avis. Déjà le scénario est intéressant parce que sulfureux tout comme l'était le roman dont il est tiré, et puis Patricia Rhomberg y est rayonnante, non seulement elle est ravissante et bien faite, mais elle joue son rôle avec une décontraction sidérante et même avec une sorte de grâce. Le dosage du film est parfait, pas de scènes de sexe trop longues, pas non plus d'étalons surdimensionnés, les autres actrices féminines sont charmantes elles aussi, notamment la sémillante Birgit Zamulo. On ne s'ennuie pas une seconde pendant les 90 minutes du film et une fois terminé on reste sous le charme de Patricia Rhomberg.

Echanges de partenaires

Un film X de Claude Mulot (1976) avec Karine Gambier. Une déception de la part de Claude Mulot qui a fait tellement mieux ! Le scénario est peu intéressant, les situations sont  convenues, l'humour est absent et Karine Gambier sous employée.

Vicieuse Amandine

Un film de Bob W. Sanders (1976) avec Ellen Earl. Trois vedettes dans ce film très frais, les Alpilles qui servent de cadre naturel au récit, Gabriel Pontello en idiot du village mais surtout Ellen Earl dont le film rend hommage à sa beauté, son savoir-faire et sa décontraction. Vraiment sympa ce petit film qui nous offre aussi une scène amusante avec Françoise Avril.

Le grand escogriffe

Un film de Claude Pinoteau (1976) avec Yves Montand, Claude Brasseur, Agostina Belli, Aldo Maccione. Que le scénario soit débile passe encore, mais qu'il faille attendre une heure pour que ça se mette en route, ça ne va plus du tout, les seules scènes intéressantes sont celles de la substitution des landaus. Sinon nous avons des gags foireux (la référence à Potemkine, qu'est-ce que c'est drôle !) : Montand mauvais comme tout qui surjoue honteusement en récitant très mal des tirades impossibles, une post synchronisation défaillante, Adolfo Celi qu'on a oublié de doubler mais qu'on ne comprend pas, et le pire : une séquence où Brasseur mal maquillé exhibe un rouge à lèvres rouge cerise. Si ce n'est pas de la production bâclée qu'est-ce que c'est ? Seule consolation la présence d'Agostina Belli belle comme une déesse sortant d'un tableau de Botticelli

Exposé

Un film de James Kenelm Clarke (1976) avec Udo Kier. Heureusement qu'il y a les très belles Linda Hindstatt et Fiona Richmond, peu avares de leurs charmes, parce qu'entre l'intrigue en carton et le mauvais jeu d'Udo Kier, il n'y avait vraiment pas de quoi s'affoler !

La comtesse Ixe

Un film de Jean Rollin (1976) avec Alban Ceray, Karine Gambier. Il ne s'est pas foulé, Rollin sur ce coup-là, un scénario minimaliste où une nana usurpe l'identité d'une autre pour participer à une soirée mondaine, la faire tourner en partouze et en profiter pour piquer les bijoux. Les trois quart du film sont donc occupés par la partouze en question, sans imagination particulière. Au bout d'une heure Karine Gambier se pointe constituant un petit rayon de soleil dans ce film peu inspiré.

Mes nuits avec... Alice, Pénélope, Arnold, Maud et Richard

Un film de Claude Mulot (1976). On ne trouve pas dans le casting féminin les pointures habituelles mais ces demoiselles sont néanmoins charmantes. Le film démarre très fort avec une scène entre Dawn Cumming et… Idi Amin Dada ! Mais l'originalité du film est ailleurs puisqu'il s'agit de montrer le triple suicide par épectase de trois jeunes filles, on retiendra Nadja Mons victime volontaire d'un gangbang et la mise en feu d'Helga Trixie. Original et déjanté comme souvent chez Mulot.

1900

Un film de 5 heures de Bernardo Bertolucci (1976) avec Robert De Niro, Gérard Depardieu, Donald Sutherland, Dominique Sanda, Stefania Casini, Stefania Sandrelli, Burt Lancaster, Sterling Hayden. Ce long film souffre de deux défaut majeurs, d'abord sa longueur, on sent la volonté du réalisateur de vouloir absolument faire long, même quand cela ne se justifie pas, d’où certaines séquences étirées parfois jusqu'à l'absurde notamment dans la toute dernière partie, comme si la répétition valait mieux que la concision. La seconde est d'ordre historique et idéologique, Bertolucci a le droit de penser ce qu'il veut, mais, même si on peut le déplorer, le fascisme fut aussi un mouvement de masse en Italie, et très implanté dans les classes populaires, par ailleurs sa vision angélique de la lutte des classes peut faire sourire, (on se croirait chez Dovjenko) mais le sourire devient jaune quand ça tourne au léninisme radical (un propriétaire est un adversaire par définition, la justice est expéditive). Malgré ces casseroles de taille, le film est attachant car, à l'exception de la dernière demi-heure, le film nous montre autre chose, des tas d'autres choses, au début c'est un film sur l'enfance et c'est réalisé en finesse sans aucune mièvrerie, il y a des scènes très fortes, et à ce propos Sutherland assume parfaitement le rôle ingrat qui lui est attribué, de même que sa maîtresse, (comme disait Hitchcock quand le méchant est réussi, le film l'est aussi), la terreur, la lâcheté et l'idiotie fasciste sont montrés sans fard dans au moins quatre scènes chocs, et puis comment passer sous silence cette scène fabuleuse où Stefania Casini dans le rôle d'une gentille pute prodigue une branlette simultanée à DeNiro et Depardieu, façon pour le réal de dire, je montre ce que je veux, quand je veux. Et puis il y a Dominique Sanda qui a rarement été aussi belle et aussi impliquée par un rôle. Et puis Lancaster, Hayden, ils sont tous impeccables. La mise en scène est soignée et parfois inventive, même baroque, la musique de Moriconne est bien placée et se garde d'être envahissante. Et puis cette histoire d'amitié entre Dapardieu et DeNiro sur l'air de " je t'aime, moi non plus est passionnante".  Quand ou vous dit qu'il y a plein de bonnes choses, alors oublions la dernière demi-heure, oublions le filigrane marxiste et laissons-nous conquérir par cette épopée hors norme.

Les grands moyens

Un film de Hubert Cornfield (1976) avec Roger Carel, Hélène Dieudoné; Catherine Rouvel. Le film vaut surtout par son scénario empreint d'un humour très noir. Sinon c'est très inégal, au niveau des acteurs, Roger Carel est toujours bon, Hélène Dieudonée nous campe une grand-mère étonnante, mais Catherine Rouvel est juste de passage, quant aux autres, on ne peut pas dire que c'est fabuleux, idem pour la réalisation. Malgré cela, on ne s'ennuie pas (comme quoi le scénario…) , mais on ne peux s'empêcher de penser que ça aurait pu être bien mieux. Un remake avec une bonne distribution serait le bienvenu.

Le Corps de mon ennemi

Un film d' Henri Verneuil (1976) avec Jean-Paul Belmondo; Bernard Blier, Marie-France Pisier, Daniel Ivernel, Claude Brosset. Voilà un bon petit polar. Le cadre est chabrolien, le traitement l'est beaucoup moins, puisque c'est bien l'intrigue policière qui est au cœur du film, malgré un sous-texte social parfois féroce. Le scénario n'évite pas les incongruités, ainsi si la scène du meeting est cinématographique forte, elle a le tort de n'être que cinématographique, on pourrait aussi parler de cette idylle de fin de film genre "plus farfelu tu meurs", mais ça ne pénalise pas le film. L'intrigue policière est bien ficelée même si on reste dans les schémas classiques de ce genre d'enquête. Il faut bien sûr parler de l'interprétation, Belmondo nous fait un sans-faute même s'il est prisonnier des répliques d'Audiard trop écrites, Blier est fidèle à son image c’est-à-dire exceptionnel et Marie-France Pisier éclatante de beauté et de talent. Sinon on est pas près d'oublier le duo Daniel Ivernel/Claude Brosset en travestis sado-maso. Et comme il paraît que tout polar se doit de nous offrir un strip-tease, avouons que celui de Frida de Düsseldorf n'est pas mal du tout

Sister of death

Un film de Joe Mazzuca (1976) De la série B, mais de la bonne. Pour preuve, la tension et l'angoisse ne nous quittent pas d'un poil pendant toute la durée du film et on ne s'ennuie pas une seconde. Second atout, les filles sont très jolies notamment la belle rousse Claudia Jennings. La direction d'acteurs sans être exceptionnelle est correcte. Evidement l'embrouillamini final est un peut de trop, quant au dernier plan il est tout à fait inattendu

Les Douze Travaux d'Astérix

Un dessin animé de René Goscinny et Albert Uderzo (1976) "C'est un dessin animé, tout est permis dira Astérix à la fin du film et effectivement les auteurs s'en sont donnés à cœur joie. C'est quasiment un film à sketches et bien évidemment le meilleur côtoie le mois bon, mais comment faire la fine bouche quand ce meilleur à pour nom : l'Ile des plaisirs, la maison qui rend fou ou le vénérable des sommets ! La dernière séquence est un moment de pure folie. Le personnage de Caius Pupus aec la voix de Roger Carel qui semble s'amuser comme un petit fou est impayable. Une belle réussite.

Un flic très spécial (Squadra antifurto)

Un film de Bruno Corbucci (1976) avec Tomas Milian. Les aventures de l'inspecteur Nico Giraldi sont en rodage et ne trouveront leur rythme de croisière que quelques années plus tard avec par exemple le démentiel Crime à Milan en 1980. Ici on est dans le décousu et le nimportnawak, on met une demi-heure à comprendre ce qui se passe, Tomas Milian n'est pas encore dans le rôle, les gags sont foireux et les cascades nous laissent de marbre, quant à ces dames on ne les voient pas beaucoup. Pourtant le film reste regardable si on est pas trop exigeant et en plus il se fend d'un (tout) petit côté social assez rare dans ce genre de production.

La secrétaire privée de mon père

Un film de Mariano Laurenti (1976) avec Maria Rosaria Omaggio et Anita Strindberg. Une petite comédie sexy à l'italienne sans prétention doté d'un scénario vaudevillesque assez bien huilé et joyeusement amoral, même si on se serait bien passé de l'amourette avec le jeune blanc bec. Si le film nous offre une longue séquence dénudée avec la charmante Maria Rosaria Omaggio, celle-ci ne peut toutefois rivaliser avec celle d'Anita Strindberg, époustouflant canon de beauté.

Monsieur Klein

Un film de Joseph Losey (1976) avec Alain Delon, Michel Lonsdale, Francine Bergé, Juliet Berto, Jeanne Moreau, Suzanne Flon, Gérard Jugnot. Un film ambitieux dont il convient de retenir au moins trois choses, l'excellente prestation d'Alain Delon, la reconstitution d'époque réalisée avec un soucis des détails qui force le respect (et tant pis pour les cuistres de Wikipédia qui ne savent pas faire la différence entre reconstitution d'époque et reconstitution historique ), et puis il y a le dernier quart d'heure, glaçant, l'horreur étant concise dans quelques images terrifiantes. Cela dit le film a aussi ses défauts : Si la plupart des acteurs font le boulot on notera la très mauvaise prestation de Moreau et son dialogue raté avec Delon. Les dialogues ne sont d'ailleurs pas le point fort du film, souvent trop écrits, trop théâtraux. Le film est lent, sans véritable rythme, les plans sont étirés, on se demande parfois l'utilité de certaines scènes… et surtout cette quête manque de clarté narrative, encombrée d'ellipses et de facilités de scénario (le pompon étant atteint avec la scène du train pour Marseille). On peut aussi s'interroger sur la bizarrerie de la musique,.

Le Jouet

Un film de Francis Veber (1976) avec Pierre Richard, Michel Bouquet, Jacques François, Daniel Ceccaldi, Charles Gérard, Michel Aumont, Gérard Jugnot. C'est une fable, mais elle est bien lourde,  d'autant que la conclusion est peu claire, bien que la véritable "morale " est dite par Bouquet lorsqu'il reproche à Jacques François son attitude servile. Eh oui, ce qui fait la force des puissants c'est leur entourage de béni-oui-oui. Quelques rares gags fonctionnent mais la plupart tombent à l'eau quand ils ne sont pas franchement navrants (on nous ressort même la tarte à la crème et le compotier au-dessus de la porte). Mais il y a quelques situations glaçantes comme la provocation de la femme de Bouquet. L'interprétation est correcte, Richard n'en fait pas de trop, Bouquet et François sont au top, mais le gosse reste une vraie tête à claques et son évolution vers la mièvrerie passe mal.

Cherchez la femme

Un film de John Trent (1976). Une comédie policière complétement déjantée. On peut être agacé au début par la lourdeur des gags et par la confusion permanente (et volontaire) du scénario, mais on est récompensé dans la dernière partie dans laquelle le film tourne au burlesque dans le cadre d'un "palais magique".

Maîtresse

Un film de Barbet Schroeder avec Bulle Ogier et Gérard Depardieu (1976) Ce film illustre de façon magistrale le milieu du sadomasochisme professionnel ! Il y a des moments très forts (certains sont même assez insoutenables) et des scènes très pertinentes : On cite souvent cette scène où après une séance plutôt sévère entre maîtres et soumis, tout le monde se retrouve à table pour prendre une collation. Depardieu qui n'a pas compris que le jeu était terminé demande sur un ton autoritaire au chatelain qui a tenu le rôle du soumis de lui passer un toast. Ce qui provoque un éclat de rire général. Et oui dans cette histoire le SM est un jeu, il peut être très dur mais reste un jeu. Voilà qui nous change de la version aussi morgue que farfelue du SM donnée par Histoire d'O (le bouquin autant que l'horrible film sorti en cette même année 1975). On pourra regretter la présence d’un souteneur d'autant que celui-ci présenté comme richissime et influent n'a en théorie que faire de l'argent des passes, mais sans doute était-il nécessaire au développement narratif.  La fin est ouverte, évitant les clichés moralisateurs inhérents aux films traitant de la prostitution.

La Secte des morts-vivants (The Devil's Men)

Un film de Kostas Karagiannis (1976) avec Donald Pleasence, Peter Cushing, Jane Lyle. D’accord ce n’est pas terrible, s’en est même loin, mais ce n’est pas non plus le super navet décrié par d’aucuns. Au négatif nous avons une histoire décousue, avec de gros problème de continuité narrative, peu de rythme, sans véritable enjeu, sans tension, et emprunte de confusion au niveau du casting (toutes ces blondes sont charmantes mais on les confond) Et le final est particulièrement foiré. D’un autre côté il faut bien admettre que Donald Pleasence et Peter Cushing agissent en grands professionnels et font ce qu’ils peuvent pour donner vie à leur personnages. Et puis les filles sont belles (je sais je l’ai déjà dit)

The Missouri Breaks

Un film d'Arthur Penn (1976) avec Marlon Brando, Jack Nicholson, Kathleen Lloyd . L'affiche était prometteuse, la première scène fabuleuse dans sa cruauté inattendue également, pourtant globalement c'est la déception qui domine. Quand on voit arriver Brando on se demande ce qu'on est en train de regarder ? Un cabotin sur son cheval qui une fois descendu se met à pérorer comme un comme sur les planches d'un théâtre. Et s'il n’y avait que ça, le film souffre d'un énorme problème de suivi narratif sans maîtrise du temps. Ajoutons que les personnages sont vraiment insuffisamment écrits. Pourtant tout n'est pas à jeter, Nicholson est bon même si on l'a connu meilleur  Kathleen Lloyd illumine le film de son joli minois (quel dommage qu'elle n'est, jamais fait carrière au cinémas, de plus son personnage est intéressant (quoiqu'à la limite de l'anachronisme ?). La photo est très belle. Mais ça reste bien moyen tout ça !

Un éléphant, ça trompe énormément

Un film d'Yves Robert (1976) avec Jean Rochefort, Claude Brasseur, Guy Bedos, Victor Lanoux, Danièle Delorme, Anny Duperey, Marthe Villalonga, Christophe Bourseiller, Martine Sarcey. C'est un film d'acteurs et c'est sans doute comme cela qu'il faut l'apprécier (et en fait Rochefort domine tout le monde. Les acteurs jouent bien, à l'exception de Christophe Bourseiller, mauvais comme cochon. Pourtant ce film est bancal notamment au niveau du montage. Plusieurs fois nous avons des scènes intéressantes dont on aimerait qu'elles soient développées... et ça coupe pour nous montrer autre chose rendant certaines situations incompréhensibles. Sans doute pour ne pas laisser la seule vedette à Rochefort on a incorporé des scènes hors sujet (Brasseur en aveugle, une scène qui se voudrait burlesque mais qui ne l'est pas tant que ça, idem pour le numéro de Marthe Villalonga. Par contre, j'ai trouvé le final assez réussi. Quant aux cris d'orfraie de quelques féministes, ça devient exaspérant, si on les écoutaient bientôt on aurait plus le droit de draguer...

Adieu ma Jolie

Un film de Dick Richard (1975) avec Robert Mitchum et Charlotte Rampling d'après un roman de Raymond Chandler. Il y a deux façons de regarder ce film, ou bien on s'intéresse à l'ambiance en considérant l'intrigue comme secondaire et à ce moment-là, c'est tout simplement fabuleux. Avec un Robert Mitchum aussi impérial que décalé et des personnages secondaires bluffant (seul léger bémol, Rampling en femme fatale). L'autre façon c'est de se dire "Je regarde un polar" et force est de constater qu'on est vite largué dans les arcanes de l'intrigue (un film n'est pas un bouquin, on n'a pas le temps de prendre du recul) et que le dénouement avec le flic ripoux touché subitement par l'esprit de l'honnêteté est gros à avaler. Mais bon, soyons indulgent, le film se regarde sans aucun ennui et Mitchum emporte tellement le film qu'on ne perd en rien son temps à l'avoir vu.

L'histoire d'Adèle H.

Un film de François Truffaut (1975) avec Isabelle Adjani. Une petite merveille ! Faire un film qui nous tient en haleine et qui nous enchante avec un seul personnage (les autres ne servant que de faire-valoir) était une gageure ! Et c'est remarquablement réussi, on ne s'ennuie pas une seconde, l'interprétation par Isabelle Adjani de cette fille de Victor Hugo, qui vit une passion non partagée, puis qui dégringole aux enfers de la folie est magistrale (et je pèse mes mots). Le montage est très habile et nous permet de souffler avec des scènes surprenantes (le faux magicien, la prostituée qu'elle paye pour l'offrir à celui qu'elle aime, le filature par le lieutenant dans les rues de la Barbade). Chapeau !

Les dents de la mer

Un film de Steven Spielberg (1975) et son premier grand succès avec Roy Schneider, Richard Dreyfuss et Robert Shaw. Une réalisation maîtrisée de bout en bout, une direction d'acteurs remarquable, des scènes chocs, une musique géniale. Le film est particulièrement bien structuré mais la seconde partie, celle où le trio traque le requin est absolument fabuleuse de suspense et d'intelligence. Seul petit bémol, la réapparition à la fin de Richard Dreyfuss (concession aux producteurs qui souhaitaient un happy-end en duo ?). Du très grand cinéma !

La mazurka du baron

Un film de Pupi Avati (1975) avec Ugo Tognazzi. Excellente surprise que cette comédie italienne tout à fait réussie, féroce, anticléricale, pleine d'humour et de dérision, parfois sexy, lorgnant parfois vers une certaine vulgarité (mais clairement assumée). Ugo Tognazzi est excellent comme à son habitude. Certaines scènes sont savoureuses : celle où la sainte ayant été violée, les commères comptent pour savoir par combien d'hommes, Tognazi faisant s'enfuir un car de pèlerins à coups de mitraillette, Eugenia, la nymphomane (Patrizia di Clara) répétant la scène de séduction, ou la même s'enfuyant de la demeure du baron, complètement nue sur la moto conduite par le curé, les deux affriolantes prostituées peu avares de leur charmes (la rousse Delia Boccardo et la noire Lucienne Camille). Bref on se régale !

Mes chers amis

Un film de Mario Monicelli (1975) avec Ugo Tognazzi, Philippe Noiret, Bernard Blier. Du bon et du moins bon, le début est lourd avec l'agent de la circulation, puis l'interminable et médiocre scène de l'hôpital. Certaines des blagues sont stupides, aller gifler des gens aux fenêtres des trains, on verrait des gosses faire ça on crierait au scandale, mais là ce sont des acteurs d'un film italien, on crie au miracle, faudrait qu'on m'explique. Et foutre la trouille à un village entier en faisant croire qu'une autoroute va passer par là, qu'est-ce que c'est tordant. L'humour bête et méchant je veux bien, mais n'est pas Hara-Kiri qui veut ! Heureusement le film prend une autre dimension avec l'arrivé de Bernard Blier qui donne une toute autre profondeur au film, mais l'ensemble reste bien moyen.

Les galettes de Pont-Aven

Un film de Joël Seria (1975) avec Jean-Pierre Marielle. On peut évidemment (et après tout pourquoi pas ?) se limiter à la vision au premier degré et prendre le film pour ce qu'il est aussi, une saine gaudriole dans laquelle les femmes ne sont pas farouches et où les bonnes répliques fusent. Et puis il y a cette scène surréaliste où Dominique Lavanant tapine en bigouden et demande à Jean-Pierre Marielle de "laver son Jésus" le tout avec un impossible accent breton. Mais le film n'est pas que ça, c'est aussi l'histoire d'un homme qui enfoncé dans les conventions sociales n'a que deux échappatoires, la peinture et le cul. Quand les deux se conjuguent simplement tout va bien, mais quand l'amour s'en mêle, c'est le drame et il ne peut compter que sur lui-même. Séria dépeint une société où personne n'est parfait (qui pourrait avoir cette prétention ?), et Marielle ne l'est pas non plus, mais au moins n'est-il pas hypocrite. Alors le sexe comme livre de vie ? Pourquoi pas, mais sans illusions. Chef d'œuvre.

Histoire d'O

Un film de Just Jaeckin (1975) avec Corinne Clery. Je n'ai absolument rien, bien au contraire contre les films érotiques, de plus Corinne Clery est véritablement une très belle femme, (Christiane Minazzoli aussi) pourtant la vision de ce film est un véritable supplice. Les acteurs sont mauvais comme ça ne devrait pas être permis jouant faux, sans naturel, sans conviction, sans fantaisie, sans humour, sans décontraction (il faut voir Udo Kier, on a envie de le baffer tellement son jeu est agaçant). la musique est un sirop assommant, la réalisation est molle, les prétentions esthétiques ridicules et tout cela distille un ennui incommensurable. Maintenant parlons du fond, le sadomasochisme peut être un jeu érotique comme un autre, sauf que quand le jeu est terminé on passe à autre chose… ici c'est différent c'est de l'esclavage permanent, vous me direz ils ont bien le droit, ils sont consentants… certes, mais quand un jeu n'a plus de pause, plus de porte de sortie, est-ce encore un jeu ? Vous me direz c'est le roman qui est comme ça… sauf que c'est un mauvais roman qui a contribué à donner pendant des années une image morgue du sadomasochisme et le film en a remis une couche. Je préfère regarder "mon curé chez les thaïlandaises", au moins on se marre.

Barry Lyndon

Un film de Stanley Kubrick (1975) : Affirmons le d'emblée, c'est un très bon film aux qualités esthétiques indiscutables. Le duel final est un morceau d'anthologie et l'utilisation de la musique est géniale. A la première vision (je dis bien à la première vision) les longueurs restent supportables, mais sont omniprésentes à ce point qu'on se demande parfois si le film n'est pas un hommage à la lenteur. Ryan O'Neal n'est pas un bon acteur. De plus certaines scènes sont grotesques et inutiles (l'interminable scène de chevet auprès du gosse mourant, alors qu'il aurait été bien plus efficace pour la fluidité du film de le faire mourir sur le coup)

La bonne fortune

Un film de Mike Nichols (1975) avec Jack Nicholson et Warren Beaty. C'est bien sûr un film d'acteurs, et Nicholson ne peut s'empêcher d'en faire de trop (même s'il le fait bien), ce qui fait que le démarrage est un peu poussif. Le film prend une dimension transgressive (comme souvent chez Nichols) quand Nicholson couche avec Stockart Channing (remarquable dans son rôle) puis quand les deux hommes décident de l'éliminer, le film bascule alors dans un cynisme et dans une folie furieuse assez jouissive. A découvrir !

The Rocky Horror Picture Show

Un film de Jim Sharman (1975) avec Tim Curry et Susan Sarandon. Une comédie musicale délirante et irrespectueuse sur une variation du thème de Frankenstein. Comme le dit le récitant, la vie n'est peut-être qu'une illusion ? Alors pourquoi ne pas laisser parler nos passions, en sachant que le sexe y est omniprésent. La seule ligne jaune à ne pas franchir étant d'abuser de la liberté et de la vie des autres... On est en pleine philosophie épicurienne... On remarquera que si les actrices féminines (dont Susan Sarandon ) dominent la distribution, la meilleure prestation reste celle de Tim Curry, absolument bluffant (pour ne pas dire plus) en transsexuel.  Un film magique !

Les trois jours du Condor

Un film de Sydney Pollack (1975) avec Robert Redford, Faye Dunaway et Max Von Sydow. Le propos était de nous expliquer que la CIA n'était pas si nette que ça, mais il est noyé sous la confusion. Un excellent départ, et puis Redford rencontre Dunaway, ce qui non seulement casse le rythme, mais on nous fait fonctionner le syndrome de Stockholm en mode turbo et les invraisemblances s'accumulent (Dunaway se baladant tranquillou dans les couloirs de la CIA et bluffante un gros méchant qui se fait enlever comme un bleu !). Ensuite, ben, on y comprend plus grand-chose : qui est avec qui ? qui est contre qui et qui fait quoi ? Mais à ce moment-là on s'en fout un peu… Une bonne réalisation et une bonne direction d'acteurs mais sinon c'est très décevant.

Guerre et Amour

Un film américain de Woody Allen (1975) : Avec Woody Allen et Diane Keaton. Le réalisateur nous fait une adaptation loufoque de guerre et paix (de Tolstoï). Un film qui ne ressemble à aucun autre et qui se permet le luxe de mélanger des séances comiques très réussies avec des réflexions métaphysiques, sur le sens de la vie, l'existence de Dieu, la mort. Diane Keaton y est sublime !

The ultimate warrior

Un film de Robert Clouse (1975) avec Yul Brynner et Max Von Sydow. Ce film de SF apocalyptique est censé se dérouler en … 2012 (on l'a échappé belle !) Si on ne voit que l'action cela aurait pu être un western. Mais il n'y a pas que ça, en quelques scènes, en quelques plans on nous montre la population mondiale décimée, les survivants qui manquent de tout (et qui se battent entre-eux pour survivre). La très longue scène finale est très bonne, très angoissante aussi bien dans son action que dans ses décors. On pourra regretter quelques poncifs lourds et inutiles (le traître notamment), mais ce film reste une excellente série B.

Que la fête commence !

Un film de Bertrand Tavernier (1975) Avec Philippe Noiret, Jean Rochefort, Jean-Pierre Marielle, Marina Vlady. Cette truculente chronique historique se déguste comme un bon cru ! Le film tente de percer la personnalité très complexe du régent Philippe d'Orléans dont le personnage incarné brillamment par Noiret est le centre du film. Ce dernier contrairement à ce qu'on raconte çà et là apparaît plutôt sympathique (même si ça se gâte à la fin). En comparaison l'abbé Dubois (Rochefort) est odieux et Pontcallec (Marielle) a tout de l'agité. A Noter Marina Vlady sublime en mère maquerelle ainsi que des scènes de bordel (les "petit soupers") filmées de façon intelligente et sans moralisme obligé. Un grand film dont on regrettera juste la séquence finale, ratée.

Vol au-dessus d'un nid de coucou

Un film de Milos Forman (1975) avec Jack Nicholson et Louise Fletcher. Le film dut son succès critique et public à la conjonction d'un sujet original avec une direction d'acteur exceptionnelle. Avec le recul le film n'a pas vieilli et demeure excellent, cependant il est permis aujourd'hui de se poser des questions sur certains éléments obscurs du scénario : qui sont ces filles qui semblent fascinées par Nicholson au point d'accepter toutes ses fantaisies ? Qu'est-ce donc que cette tentative d'évasion burlesque où l'on fait entrer des filles puis où on s'endort au lieu de s'en aller ? Bref si cette scène est réussie en tant que telle, elle semble incohérente du point de vue du scénario. Vous me direz ça n'a rien de fondamental, mais pour un chef d'œuvre prétendu immarcescible ça fait tâche. Un autre élément est à souligner qui lui n'entache pas l'excellence du film, il s'agit du rôle joué par Louise Fletcher. Tout le monde n'a cessé de répéter que c'était une des pires méchantes de l'histoire du cinéma. Hors c'est faux, elle essaie de faire correctement son travail, elle n'abuse pas de son autorité mais tient à la maintenir (quoi de plus normal ?) et essaie d'être didactique dans ses répliques. Il est normal qu'elle finisse par péter les plombs devant le bazar provoqué par la conduite de Nicholson qui lui est loin d'être un saint, malgré ses "bons côtés" Dès lors si son attitude provoque un drame c'est plus par bêtise que par méchanceté. Cela dit l'interprétation de Fletcher est magistrale, celle de Nicholson également.

Les aventuriers du Lucky Lady

Un film de Stanley Donen (1975) avec Liza Minelli, Burt Reynolds et Gene Hackman. La mise en place est petit peu longue, mais quand c'est démarré, ça n'arrête plus, non seulement les trois acteurs nous font vivre leurs aventures à un thème trépident, mais Liza Minelli en rousse flamboyante est fabuleuse de naturel et de décontraction et cerise sur le gâteau, le scénario envoie bouler tous les codes moreaux en se faisant le défenseur du ménage à trois.

Supervixens

Un film de Russ Meyer (1975) avec Shari Eubank. Délirant, kitch, énorme ! Des nymphomanes dotées de poitrines opulentes à couper le souffle (naturelles et non pas siliconées  comme on peut le lire ça et là), des crises de jalousie, un flic sadique et impuissant, un anti-héros paumé mais courtisé par toutes ces dames et pour finir un déchaînement de violence. Voilà qui aurait pu donner n'importe quoi, mais il faut voir la façon dont c'est fait. Comme disait quelqu'un Russ Meyer a deux atouts, sa science du montage et son amour des gros nénés. Coté distribution on notera la belle performance de Shari Eubank dans le double rôle de Super Angel et de super Vixen,  Colleen Brennan (créditée comme Sharon Kelly) dans celui de SuperCherry, (la femme du couple qui prend les beaux jeunes hommes en stop), Deborah McGuire en Super Eula (blackette et fausse muette) et Uschi Digard en autrichienne à nattes. (SuperLorna). Un régal !

Un après-midi de chien

Un film de Sidney Lumet (1975) avec Al Pacino. Voilà un film de casse traité de façon vraiment original avec un Al Pacino survitaminé, c'est passionnant, c'est intriguant, c'est spécial, c'est très bien fait. Il est simplement dommage que le film soit plombé par un interminable échange téléphonique dans le dernière demi-heure sinon on tenait là un chef d'œuvre.

Justine et Juliette

Un film de Mac Ahlberg (1975) avec Marie Forsa, Bie Warburg et Harry Reems. Ah ! Le charme désuet des films érotico-porno des années 1970. Ça ne se prenait pas au sérieux, et il y avait un scénario. Ici le film semble avoir été conçu comme un sorte d'hommage à la beauté et au charme de Marie Forsa, et c'est vrai quelle illumine le film de son sourire. C'est assez bien dosé, le pitch est amusant, il y a de l'humour, de la dérision, et certaines scènes de sexe n'ont rien de tristes. (Harry Reems est toujours aussi déjanté). Bref si on apprécie le genre, on ne peut que passer un bon moment.

Les Frissons de l'angoisse (Profondo rosso)

Un film de Dario Argento avec David Hemmings (1975) Ce film est un mélange de bonnes choses et d'autres moins bonnes. L'intrigue tient la route malgré quelques ramifications tordues, l'interprétation de David Hemmings est juste moyenne, celle de Daria Nicolodi apporte un peu de fraîcheur et d'humour. Les scènes gores sont bien gore. La musique est bonne, les mouvements de caméra sont bluffants mais le plus souvent gratuits et interminables, enfin le film donne l'impression globale d'être tiré à la ligne, 90 minutes au lieu de ces deux heures aurait donné un autre rythme retenant davantage notre attention.

Chobizenesse

Un film de Jean Yanne (1975) avec Jean Yanne, Robert Hirsh, Catherine Rouvel. Ce film complètement barré, volontairement outrancier et profondément misanthrope Jean Yanne s'en prend à tout le monde.: le show-bizz bien sûr, les marchands d'armes et leurs soutiens au gouvernement, les compromissions de toute natures, l'hypocrisie, mais la culture "officielle" et subventionnée en prend aussi pour son grade, les prétendues génies qui se prennent pour des divas également, une scène effrayante est celle ou Robert Hirsh (excellent) se met en parler en allemand et paraphrase Hitler soi-disant pour défendre la musique. Le seul qui soit un peu sympathique c'est Jean Yanne qui est pourtant loin d'être un saint dans cette affaire. Un film d'un absolu pessimisme renforcé par la dernière scène qui est une parabole (un peu maladroite) où les puissances de l'argent assassinent l'art. N'empêche que le film est beau, riche, complexe, intelligent et bien fait, que les chorégraphies sont particulièrement inventives, et qu'on prend énormement de plaisir à ce jeu de massacre.

L'odyssée du Hindenbourg  

Un film de Robert Wise (1975) avec Georges Scott et Ann Bancroft. S'il faut saluer la réalisation sans faute ainsi que l'énorme et passionnant travail de reconstitution (l'intérieur du zeppelin, les vues aériennes, et surtout la catastrophe finale), il n'en reste pas moins que le scénario est assez peu intéressant, se transformant en jeu de piste souvent poussif et n'évitant pas un certain ridicule. Se laisse regarder.

Les femmes de Stepford  

Un film de Bryan Forbes (1975) avec Katharine Ross. Mal adapté d'une nouvelle assez médiocre du pourtant excellent romancier Ira Levin, le film accentue les défauts du livre par une réalisation molle et sans surprise. L'aspect "fantastique" est très peu pris en compte ce qui fait que le film se regarde comme une fable féministe lourde, pour ne pas dire absurde. Le scénario comprend des éléments inexpliqués (Pourquoi faire une copie de la chambre conjugale ? Pourquoi a-t-on enlevé le chien ?). Katharine Ross fait ce qu'elle peut pour faire vivre son personnage mais ça ne vole pas très haut (on remarquera la séquence ridicule où jouant son propre double, elle est affublée d'une prothèse mammaire ridicule sous sa nuisette transparente) et Paula Prentiss, très énervante en fait de trop.

L'homme qui voulut être roi

Un film de John Huston (1975) avec Sean Connery et Michael Caine. Un peu long à démarrer mais quand c'est parti, ça ne s'arrête plus. C'est grandiose, magistralement filmé et interprété (exception faite du rôle tenu par Saeed Jaffrey (Billy) qui n'est pas très bon). Le film est certes une dénonciation du pouvoir, capable d'aliéner un homme encore davantage que l'argent. Mais il n'est pas que ça, religion et superstitions en prennent aussi pour leur grade dans ce film qui se garde bien de sombrer dans le manichéisme. La cruauté et l'obscurantisme des autochtones parait inébranlable, et restera plus forte que les tentatives plus ou moins ridicules des anglais pour les faire marcher au pas. Une vision peu politiquement correcte, c'est sans doute pour cela qu'elle reste réjouissante.

La chevauchée terrible

Un western spaghetti d'Antonio Margheriti (1975) avec Lee van Cleef, Catherine Spaak. Un western complètement atypique mais intéressant à regarder, C'est du Margheriti, donc bien photographié , bien filmé et bien dirigé. Le scénario commence par un mystère qui ne sera jamais résolu (d’où vient ce fric ?) On passera sur les invraisemblances, elles sont inhérentes au genre (l'argent qui s'envole et qui est toujours là, je n'ai pas compris). Il fallait tout le talent du réalisateur pour arriver à nous faire supporter l'invincible indien en caoutchouc. On peut cependant reprocher aux personnages de ne pas susciter d'empathie, et à celui de Catherine Spaak de n'avoir pas été plus approfondi. On passe néanmoins un excellent moment (avec musique de Jerry Goldsmith quand même !)

Le faux cul

Un film de Roger Hanin (1975) avec Bernard Blier. On est assez loin des "Barbouzes", mais cette petite parodie des films d'espionnage qui n'a d'autres ambitions que de nous divertir vaut tout de même bien mieux que le mépris avec lequel certains le considèrent. Il est vrai que l'interprétation masculine n'est pas au top, Bernard Blier n'a aucun mal à la dominer, mais le petit rôle de Robert Hossein n'est pas si mal. Il y a quelques bonnes scènes comme la Walkyrie nue, les apparitions de Sabine Glazer, la longue scène sur la route avec le corbillard… Bref pas un grand film mais ça se regarde volontiers.

On a retrouvé la 7ème compagnie

Un film de Robert Lamoureux (1975) avec Jean Lefebvre. Le premier opus n'était pas terrible mais néanmoins sympathique, celui-ci c'est un peu pareil sauf qu'en plus il devient lassant. Les gags sont lourds, très lourds, trop lourds.

Lèvres de sang  

Un film de Jean Rollin (1975). J'ai toujours eu un faible pour Jean Rollin, ce sont des choses qui ne s'explique pas. Cela dit essayons d'être objectif. Les dialogues sont ringards (Si les films de Jean Rollin marchent mieux à l'étranger qu'en France, c'est tout simplement parce que la médiocrité des dialogues s'expose moins) Les acteurs sont à la ramasse, Jean-Loup Philippe en tête, mais Nathalie Perrey n'est pas mieux et ne parlons pas des sœurs Castels. On remarquera la présence de quelques actrices X : Claudine Beccarie, très classe, mais qu’on aurait aimé voir plus longtemps, Martine Grimaud (bof), Sylvia Bourdon (bof) et Béatrice Harnois (chic). Le comble du ratage étant atteint avec la scène du métro. Et puis ça se traine pas mal. Peu d'érotisme dans ce film (malgré les tenues vaporeuses) ce qui est un comble pour du Rollin, (excepté la conclusion et l'amusante scène de pose avec Béatrice Harnois), Alors que sauver ? Une certaine ambiance, Rollin est un amoureux des vieilles pierres et cette admiration transparait à l'écran d'autant que la photographie est réellement magnifique mettant en valeur des décors naturels judicieusement choisis. Et puis il y a cette dernière scène d'une beauté à couper le souffle… L'affiche de Caza est également magnifique.

The Happy Hooker

Un film de Nicholas Sgarro (1975) avec Lynn Redgrave. Sur un sujet identique, Terry Jones réalisera en 1987 "Personal Service", un film pétillant et délicatement irrespectueux. Celui-ci, inspiré des mémoires de Xaviera Hollander est malheureusement assez plat, il y a notamment au début des scènes top longues. Sur le fond, le film ne va pas assez au fond des choses. D'accord Xaviera exerce son métier avec plaisir et sans honte, c'est surtout ce qu'il faut retenir face au politiquement correct, mais la réflexion est absente. Pire ces scènes dans le commissariat où le réalisateur semble opposer les prostituées de rues aux prostituées de luxe ne riment absolument à rien. Et puis visuellement les audaces du film ne vont pas très loin. Une déception.

Profession reporter

Un film de Michelangelo Antonioni (1975) avec Jack Nicholson et Maria Schneider. Il a des baudruches qu'il faut dégonfler, Antonioni ne sait tout simplement pas raconter une histoire, Au début dans le désert les plans se suivent sans aucune logique, certaines erreurs sont risibles : le type qui ouvre une cassette pleine de documents, il prend les trois premiers, et se fout complètement du reste (d'ordinaire on voit ça dans les séries Z), les déficits d'explications sont innombrables comme de savoir comment Maria Schneider a pu se faire inscrire à l'hôtel comme étant l'épouse de Robertson. Et puis qu'est-ce que c'est lent, inintéressant, encombré de plans et de séquences inutiles, et mention spéciale à ce long travelling de fin qui ne sert à rien. Reste quoi : les acteurs sont bien, Nicholson fidèle à lui-même, Maria Schneider d'un naturel saisissant sans oublier la très belle et trop rare Jenny Runacre magnifiquement photographiée, mais cela ne sautait sauver le film de l'ennui et de la vacuité.

Soldat Duroc, ça va être ta fête

Un film de Michel Gérard, sorti en 1975. Avec Pierre Tornade et Roger Carel. Ça commence très mal, non seulement le rôle du dénommé Duroc est d'une stupidité sans nom mais l'acteur qui le joue est en roue libre avec un résultat affligeant. Heureusement Pierre Tornade relève un peu le niveau. Notons un toujours excellent Michel Galabru et un étonnant Philippe Castelli. Nathalie Courval incarne une jeune femme qui a eu un bébé avec un soldat allemand mais qui tombe amoureuse d'un américain (un doigt de réalisme politiquement incorrect dans cette improbable bidasserie) Sinon tout cela est confus, pas toujours très logique, avec une fin consternante, mais reste regardable. ! C'est plus un film gâché qu'un film raté

Le Triangle du Diable

Un téléfilm de Sutton Roley (1975) avec Kim Novak. Les années 70 ont produit quelques téléfilms de très haute qualité (Duel de Spielberg en 1971, Meurtre au 43ème étage de Carpenter en 1978) Le triangle du diable appartient à cette veine. Le film réussit à être très angoissant en évitant les écueils inhérents à ce genre de film, il est également roublard et nous offre quelques belles surprises. La direction d'acteurs est très correcte et Kim Novak (qui n'a pas grand-chose à faire) est magnifiquement photographiée. A découvrir d'urgence.

Sept morts sur ordonnance

Un film de Jacques Rouffio (1975) avec Michel Piccoli, Charles Vanel, Gérard Depardieu, Jane Birkin, Marina Vlady. Un fait divers atroce, un regard lucide sur les querelles de notables, des acteurs formidables qui se donnent à fond. Alors qu'est ce qui ne va pas ? La déstructuration du récit est mal maîtrisée, certaines scènes sont trop courtes, d'autres trop longues et d'autres inutiles, le personnage joué par Depardieu est peu crédible (c'est le moins que l'on puisse dire) et surtout on a du mal à se sentir concernés par ces personnages dont les réactions sont parfois déconcertantes

Rollerball

Un film de Norman Jewisson (1975) avec James Caan. Ce qui restera dans la mémoire ce sont les matches spectaculaires dont la mise en scène tient du tour de force même si elles manquent de réalisme parce que des gars qui prennent de tels gadins et qui se relèvent pour courir comme des lapins… bon). Mais sinon, tout est mauvais, déjà le choix du héros, James Caan, aussi charismatique d'un bœuf charolais, aussi brute que les autres sur le terrain et qui veut continuer à faire du sport malgré l'avis des organisateurs (tu parles d'un thème à la noix !). Vous me direz il y a le fond politique (tu parles d'une nouveauté, le poète romain Juvénal abordait déjà le problème au 1er siècle (Panen et circenses). Et puis ça va convaincre qui ? Les scènes intimistes sont soit soporifiques, soit ridicules (le tir aux sapins). Et puis ce scénario ne tient pas debout, quand on veut se débarrasser de quelqu'un dans une équipe de sport, il y a bien plus simple que de l'attendre annoncer son retrait… Le reste de la distribution est lamentable : la palme à John Beck, vraie tête à claques, les femmes sont jolies mais réduite aux potiches. Le film contient une scène d'anthologie affligeante où l'informaticien en chef, sorte de professeur Nimbus s'énerve contre son ordinateur à eau en lui foutant des coups de lattes dans les parois. Un film bourrin.

Le chat et la souris

Un film de Claude Lelouch (1975) avec Serge Reggiani et Michèle Morgan. Lelouch est un virtuose. La direction d'acteurs est exceptionnelle (et je pèse mes mots), il est rare de voir Morgan jouer de façon aussi naturelle, la réalisation et la photographie sont au cordeau, même si je considère que les scènes avec caméra embarquée sont un peu longuettes. On remarquera le clin d'œil au cinéma érotique avec la scène de tournage et la présence d'Anne Libert, grande spécialiste du genre. L'humour n'est pas absent loin de là et la scène du clou provoquant le fou rire de Morgan est anthologique. Quant à l'intrigue policière, même si elle ne révolutionnera pas le genre, elle est cohérente, passionnante et offre son lot de rebondissements. Vraiment du très bon cinéma.

La baby-sitter

Un film de René Clément (1975) avec Maria Schneider et Sydne Rome. Curieux film qui semble influencé par la nouvelle vague (un comble pour Clément) à moins que ce soit par le Galio, et qui doit faire avec un casting improbable dans lequel les seconds rôles ne sont pas vraiment au top à l'exception de. Nadja Teller (Robert Vaughn est mauvais). Les deux actrices principales sont bien dans leurs rôles mais très différentes, cool et naturelle pour Schneider, extravertie pour Rome. L'intrigue est tordue, par moment incompréhensible mais on parvient à se raccrocher, n'empêche qu'il y a beaucoup d'ellipses, beaucoup trop alors qu'on aurait pu gagner du minutage sur certains plans lents. Le film reste néanmoins intéressant et parvient à créer une vraie tension, certaines scènes sont presque anthologiques (le petit chien au panier, Sydne faisant boire le gosse de force, Maria cachée dans un bidon, Henderson qui vient récupérer son argent au bout d'une route en cul de sac…)

Adieu Poulet

Un film de Pierre Granier-Deferre (1975) avec Lino Ventura, Patrick Dewaere, Julien Guiomar, François Brion, Victor Lanoux. Une situation de départ intéressante (la toile de fond étant la corruption de la police par les politiques) qui tourne vite à l'absurde. Un montage incohérent nous fait apparaître des tas de personnages dont on ne sait d'où ils sortent ni qui ils ont n'aident pas à la fluidité du récit. Le personnage joué par Dewaere est inconsistant. Certaines idées scénaristiques sont pratiquement abandonnées en route et mal exploités (le livre de compte). Les stratagèmes de Ventura pour faire avancer l'enquête sont difficilement compréhensibles, quant à l'épisode de la fausse corruption, il est particulièrement incohérent. Bref tout ça n'est pas très intéressant et bourré de clichés. L'humour est débile (les Hare-Krishna ou le patient qui tombe de son brancard). Restent éventuellement le jeu de Ventura, la classe de Françoise Brion et la fin qui a quand même de la gueule.

Le canard à l'orange

Un film de Luciano Salcé (1975) avec Monica Vitti, Ugo Tognazzi, Barbara Bouchet. Un scénario que n'aurait sans doute pas renié Georges Feydeau. Mais voilà en France on n'aime plus les vaudevilles ! Et pourtant c'est excellent, déjà de par l'interprétation, avec une Monica Vitti déjantée qui prouve qu'elle peut faire autre chose que du Antonioni, un Tognazzi toujours au top, et une étonnante Barbara Bouchet en pin-up simplette et qui nous dévoile une plastique à tomber ! Le scénario est habile proposant une image du couple finalement bien plus moderne que ce que l'on pourrait croire, c’est-à-dire ne faisant pas de l'infidélité conjugale un casus belli obligé. Une comédie raffraichissante.

The Boob Tube

Un film érotique de Christopher Odin (1975) avec Colleen Brennan. De l'érotique soft en plein période porno américain. Le scénario est volontairement n'importe quoi dans cette histoire ou tout le monde trompe tout le monde, le jeu des acteurs est complètement décalé et la moitié des scènes érotiques sont illisibles, Mais il y a la présence de la fabuleuse Colleen Brennan qui a elle seule vaut le déplacement, certaines scènes sont amusantes comme la secrétaire maso, d'autres ratées. On va dire que c'est moyen.

C'est dur pour tout le monde

Un film de Christian Gion (1975) avec Francis Perrin, Bernard Blier. Pourquoi certaines comédies marchent et d'autre pas? Tout le monde a oublié ce film qui sans être génial est loin de démériter. Par un effet boomerang, Bernard Blier en super forme pique la vedette à Francis Perrin, en tenant un rôle cynique et suffisant qui lui va comme un gant, c'est un vrai plaisir de le voir jouer. Le film a une qualité essentielle, il est superbement découpé ce qui fait qu'on ne s'ennuie jamais, En revanche on ne rit pas souvent mais on sourit volontiers aux bons mots et aux situations. On regrettera une fin un peu rapide, mais c'est un film plein de bonne humeur.

La honte la jungle

Un dessin animé de Picha (1975) Défenseurs du politiquement correct et coincés de la culotte, allez vous planquer, où ce film va vous tuer ! Ici on ne sacralise pas le sexe, on ne le diabolise pas non plus, on le banalise, prenant le contrepied de ceux pour qui le sexe serait une chose à part, qu'on ne montre pas et dont on ne parle pas dans les réunions de familles. Alors ici c'est presque l'overdose, il y a des bites dans tous les coins et mêmes qu'elles attaquent, c'est souvent très drôle et très inventif. Quant à ceux qui crient au racisme qu'il se renseigne sur ce qu'est le second degré. La bande son est géniale, avec des compositions originales mais aussi du Johan Strauss (accompagnant la très belle scène des lianes) et du Khatchatourian. il est juste dommage qu'il y ait quelques longueurs, la scène avec la belge étant de ce fait raté, sinon à déguster seul, en couple, en groupe, comme vous voulez..

Exhibition

Un film de Jean-François Davy (1975) avec Claude Beccarie, Béatrice Harnois, Ellen Earl… Le petit monde du porno vu par Claudine Beccarie. Non seulement c'est très intéressant, mais la Claudine fait preuve dans ce film d'une décontraction, d'une gentillesse et aussi d'un charme, - n'ayons pas peur des mots - qui font plaisir à voir. Maintenant c'est vrai qu'elle n'hésite pas à user de propos péremptoires ou à se contredire, mais personne n'avait jamais dit que son point de vue était universel. Pour elle le sexe doit être une fête et elle a bien raison, et le porno n'a rien d'une corvée si le tournage se passe dans une bonne ambiance, on en a la preuve à l'écran, je ne vois pas comment Davy aurait pu tricher sur ce point. Bien sûr on peut regretter que Davy ait poussé le bouchon un peu loin sur les questions personnelles, mais bon… Des décennies après sa sortie, ce film reste un pied de nez au prêt à penser en vigueur en matière de travail du sexe et c'est bien là l'essentiel !

La femme du dimanche

Un film de Luigi Comencini (1975) avec Marcello Mastroianni, Jacqueline Bisset, Jean-Louis Trintignant. Si, comme l'a dit un critique le film était "une subtile étude sociale des rapports de classe à Turin", le film serait raté car à côté de son sujet. Mais ce n'est pas de cela dont il s'agit. Autour d'une trame policière un peu farfelu, le real en profite pour nous livrer une galerie de portraits assez cocasses de la haute société locale, sans toutefois mettre tout le monde dans le même panier à crabes, certes ils ont tous leur travers, mais qui n'en a pas ? La distribution est impeccable mais dominé par les talents de Mastroianni et de Trintignant, et la beauté sulfureuse de Jacqueline Bisset. Beaucoup d'humour, de dérision et de cynisme et on ne voit pas le temps passer !

Shampoo

Un film de Hal Ashby (1975) avec Warren Beatty, Julie Christie, Carrie Fisher. Aucune intrigue, aucun enjeu, aucun humour, le néant, le vide, on ne raccroche à rien. On sauvera éventuellement quelques minois féminins bien coiffés puisque c'est parait-il le sujet de ce film qui ne distille que de l'ennui. Pour l'anecdote et le plaisir des starwars's fan, ce film est le premier où l'on voit jouer Carrie Fischer.

Frissons

Un film de David Cronenberg (1975). Drôle d'impression au début… comme une impression de mauvais téléfilm avec des acteurs en plans américains, une profusion de personnages et des décors minimalistes. Et puis petit à petit la mayonnaise prend avec son lot de personnages bizarres, des scènes d'horreur et de jolies filles, on appréciera notamment la prestation soft mais classieuse de Barbara Steele dans sa baignoire. Cronenberg n'a peur de rien il montre tout ce qui peut être montré, sans tabou ni vergogne et on se régale. Certains se sont crus obligés de chercher un message, pour certains c'est une condamnation du sexe, pour d'autres c'est sa glorification, en fait ils ont tout faux, Cronenberg nous montre simplement que le sexe est partout (c'est d'ailleurs explicite dans un des dialogues clé du film) et le dire n'a rien d'un message, c'est juste une constatation.

La Traque

Un film de Serge Leroy (1975) avec Mimsy Farmer, Jean-Pierre Marielle, Jean-Luc Bideau, Michael Lonsdale, Michel Constantin, Philippe Léotard, Paul Crauchet. Sans cette direction c'acteurs au cordeau, sans ces dialogues qui sonnent si vrai qu'on se retrouve en immersion dans cette bande où se côtoient notables et beaufs de base, le film n'aurait pas été ce qu'il est. Et puis cette interprétation époustouflante, Marielle, Lonsdale pourtant si différent mais il faudrait tous les citer. Le film très fort montre jusqu'où l'engrenage de la bêtise de la veulerie peut aller. Un film très sombre, très pessimiste mais sans aucun message, cela aurait été inutile, Leroy ce contente de montrer, et ce qu'il montre, ça fait peur !

Les œufs de la brouille

Un film suédois de Hans Alfredson (1975) avec Max von Sydow. Curieux destin que celui de la société suédoise, longtemps engoncée dans un rigorisme calviniste, elle réussit à s'en libérée dans les années 1960-1970 à ce point qu'elle en devint un modèle de décontraction sexuelle. Et puis il y a eu le retour de bâton, les ultraféministes ont remplacé les curés et puritanisme et ordre moral reviennent en courant. Ce film méconnu appartient donc à la bonne période. Le film ne peut être qualifié d'érotique mais on se baigne tout nu et de face dans les étangs, et plus surprenant nous assistons à une scène d'inceste, mère-fils ! Le film se décompose en trois parties, la première décrit sur le ton de la comédie l'environnement industriel des protagonistes, c'est d'ailleurs un vrai plaisir de voir Max von Sydow faire le pitre, la seconde est carrément fantastique, puisque décrivant le très long séjour de Gosta dans l'eau du marais, la troisième partie plus ou moins sociale (on n'est pas vraiment sûr) est hélas moins intéressante.. Un belle curiosité quoiqu'il en soit.

L'incorrigible

Un film de Philippe de Broca (1975) avec Jean-Paul Belmondo, Geneviève Bujold, Julien Guiomar. C'est vraiment très moyen au début avec un Belmondo, qui en fait trop, des textes trop écrits, et une musique qui conviendrait mieux à un cape et d'épée. Et puis miracle tout s'emballe pendant la longue et plutôt bonne scène du vol du triptyque. Ajoutons-y une conclusion assez amorale et la présence rafraichissante de Geneviève Bujold et ça nous donne un film qui n'est pas si mal que ça (mais on ne va pas crier au miracle non plus)

Mort suspecte d'une mineure

Un film de Sergio Martino  (1975) avec Mel Ferrer. Une bonne surprise que cette excellente série B policière, bien construite et au scénario solide. Le défaut majeur réside sans doute dans le choix de l'acteur principal assez bourrin et pour lequel il est difficile d'avoir de l'empathie et puis même si le film est intéressant il a tendance à s'essouffler vers la fin. A coté de ça, le film est émaillé de propos intelligents et d'un regard cynique. Ajoutons que certaines scènes sont vraiment spectaculaires, il fallait une course poursuite automobile, Martino choisit de nous la faire burlesque, quant à la scène du grand huit est tout simplement fabuleuse. Une bonne musique, un peu de slasher, un bon petit moment de cinéma !

Monty Python : Sacré Graal !

Un film de Terry Gilliam et Terry Jones (1975).Je suis en principe bon public en matière d'humour, et j'apprécie d'ordinaire l'humour anglais mais ce film m'a néanmoins laissé de marbre . Non pas que ce soit mauvais, c'est même très inventif, mais inventif ne signifie pas toujours génial, c'est même souvent très lourd. Une première vision, il y a plusieurs années ne m'avait pas convaincu, j'ai voulu retenter l'expérience récemment, je n'ai pas changé d'avis et avait hâte que ça finisse

Downtown

Un film de Jesús Franco (1975) avec Lina Romay. Une vague histoire de détective privé et de femme jalouse sert des prétexte à de nombreuses scènes érotiques. Mais contrairement a d'autres productions similaires du réalisateurs, l'inspiration ne devait pas être là. Franco ayant fait tellement mieux, même Lina Romay n'est pas convenablement mise en valeur, c'est dire .

Du sang pour Dracula

 Un film de Paul Morrissey (1975) avec Udo Kier. Variation érotique et crépusculaires du mythe de Dracula dans le registre tragi-comique. Tout cela est très bien réalisé, Udo Kier en vampire est parfait, Joe Dallesandro étonnant en macho communiste, les filles sont superbes (mention spéciale à la somptueuse Stefania Casini dans le rôle de Rubania) et très coquines. On retrouve avec plaisir l'actrice buñuelienne Milena Vukotic, mais aussi Vittorio de Sica et Roman Polanski (en joueur de cartes un peu énervé) Le pitch est amusant (voir Dracula en fauteuil roulant et malade comme une bête, c'est quand même quelque chose). Plus abouti que "Chair pour Frankenstein" avec beaucoup moins de gore

Le sauvage

Un film de Jean-Paul Rappeneau (1975) avec Catherine Deneuve et Yves Montand. Une histoire complètement farfelue très inspirée par le rythme de certaines comédies américaines, Deneuve est resplendissante, Montand passe très bien, les images sont superbes, il y a de l'action et des poursuites, des méchants vraiment très méchants, ça crie, ça gesticule, ça se bagarre, et c'est plein d'humour et non exempt d'une certaine tendresse, du très bon cinéma sans prise de tête. Que pourrait-on bien reprocher à cet excellent film ?

La comtesse perverse

Un film de Jess Franco (1975) avec Alice Arno, Lina Romay, Tania Busselier, Howard Vernon. Jess Franco n'a toujours eu que des petits budgets, mais il savait s'en accommoder. Les plans sont longs mais souvent très beaux grâce à l'utilisation de décors naturels (les falaises) ou d'endroits bizarres (la maison biscornue et ses escaliers rouges). On ne parle pas beaucoup, le seul "véritable" acteur étant Howard Vernon., mais c'est d'abord aux femmes que Franco s'intéresse et si la très belle Alice Arno est magnifiquement photographiée, que dire de Lina Romay qui illumine le film. Certes, le film est inégal, la scène du repas est faible, les séquences maritimes trop longues, mais les scènes érotiques sont bonnes et bien filmées et puis surtout il y a toute cette longue dernière partie ou Alice Arno poursuit Lina Romay (toutes deux complètement nues) dans les broussailles de l'île qui est tout simplement splendide. Une excellente série B érotique.

Les onze milles verges

Un film d'Eric Lipmann (1975). Eric Lipman n'a réalisé qu'un seul film et c'est bien dommage car celui-ci constitue tout simplement un chef d'œuvre du cinéma érotique. A partir de l'œuvre de Guillaume Apollinaire, il fallait trouver le bon ton, éviter le morgue (comme Histoire dO), le n'importe quoi (les derniers Pecas) ou le glacial (Jean Rollin). Ici c'est léger, c'est frais, ça virevolte, et ça nous charme. Le casting ne s'encombre pas de grosses pointures (Brialy ne fait que passer) mais quel plaisir de retrouver ces belles actrices comme Marion Game, Martine Azencot, Nathalie Ziegler, Florence Cayrol et plein d'autres, le casting est d'ailleurs parfait et cette cohorte de jeunes filles toutes plus gracieuses les unes que les autres et qui jouent dans ce film avec un plaisir évident ne cesse de nous émerveiller. Certaines séquences sont fabuleuses, les passages érotiques naturellement, particulièrement bien filmées mais aussi d'autres comme ce surprenant repas en champ contre champ, et puis il y a la musique particulièrement bien choisie. L'œuvre d'Apollinaire était sans doute impossible à retranscrire au cinéma mais l'esprit du poète et bel et bien là pour notre plus grand plaisir. Un chef d'œuvre qui nous fait passer un moment délicieux !

Le sexe qui parle

Un film de Claude Mulot (1975) Si on vous dit que le pitch est idiot, répondez que l'idée n'est pas nouvelle et a été piqué à Diderot qui en 1748 dans les "Bijoux indiscrets" imaginait déjà des sexes qui parlent. Le film à sa sortie connut une certaine notoriété puisque des personnalités aussi différentes qu'Edgar Faure ou Eugène Ionesco sont allés le voir et l'ont apprécié. Notons aussi que le film est très bien construit, pornographique, certes, mais également très érotique (on sent que ce intéresse le réalisateur ce sont les formes et les seins de ces dames et là il fait dire qu'on est gâté (Pénélope Lamour, Béatrice Harnois, Ellen Earl). Alors au final, un film avec un sujet complètement barré, amusant et offrant son lot de belles images coquines, on aurait bien tort d'aller le bouder. Attention : il existe deux versions de ce film dont une intégrale, mais celle de BAC Films est amputée des scènes hard, ce qui donne un résultat étrange, (imaginez un film de karaté sans combat !) La note ne vaut donc que pour la version complète.

Section spéciale

Un film de Costa-Gavras (1975) avec Michael Lonsdale, Louis Seigner, Pierre Dux, Jacques François, Claude Piéplu, Michel Galabru, Bruno Cremer, Yves Robert, Romain Bouteille. On a vraiment l'impression d'assister à un documentaire mou ! Que je me fasse bien comprendre, cet aspect documentaire est intéressant dans la mesure où on apprend des choses. Mais est-ce que cela suffit ? La première chose qui choque est l'artificialité des dialogues dont le plus mauvais exemple est la réunion de jeunes communistes au début, qui au lieu de parler comme tous le monde pratiquent un langage littéraire. Cette mauvaise impression sera atténuée par la suite dans la mesure où ce sont des grands acteurs qui vont prend le relais (mais cela ne les empêchera pas de de ponctuer leur propos de références littéraires de façon incongru. Et puis certains se planteront (Galabru) A propos des acteurs ils sont trois à dominer la partie, Lonsdale, fidèle à lui-même, Seigner (impérial) et Pieplu qui constitue la surprise du film (je l'ai rarement vue aussi bon) La seconde partie du film (le procès) est beaucoup trop longue et sans suspense (normal vu le sujet) ni émotion (c'est plus gênant). Tout cela manque de souffle et c'est bien dommage, quand on tient un sujet pareil la moindre des choses c'est de le faire vivre !

A Guy and a Gal

Un film suédois de Lasse Hallström (1975) avec Mariann Rudberg. Certains auteurs ont une bonne iodée de départ ! Alors ils en font un film ! Sauf que ça ne suffit pas car si l'idée de départ n'est pas exploité correctement on a comme dans ce film, des bavardages sans intérêts, des gags qui ne fonctionne pas et un sentiment d'ennui qui nous gagne dans une histoire qui jamais ne nous passionne. Que retenir alors, la musique d'ABBA, ça fait toujours plaisir et le sourire de Mariann Rudberg  ! Mais le comble dans tout ça c'est que pour un film suédois des années 1970 on ne voit jamais l'ombre d'un téton !

Apportez-moi la tête d'Alfredo Garcia 

Un film de Sam Peckinpah (1974). Violent, macabre mais jouissif malgré deux ou trois longueurs. Comme toujours chez Peckinpah les principes religieux en prennent pour leur drague (on condamne l'adultère, on pleure au baptême, mais on se rend responsable d'un massacre). Cette prise de conscience brutale d'un petit voyou entraîné dans une affaire qui le dépasse est traitée de main de maître et sans concession. Quant à Isela Vega, elle est sublime. On remarquera la scène du viol plus explicite encore que dans les chiens de paille, car ce n'est évidemment pas le viol que Peckinpah banalise, mais le sexe.

mais davantage d'érotisme, ce film est une vraie réussite.

Il faut vivre dangereusement 

Un film de Claude Makovski (1974) avec Claude Brasseur, Annie Girardot, Mylène Demongeot, Sydne Rome. Typique des années 1970 ce film affiche une décontraction sexuelle assez réjouissante, et puis quand Mylène Demongeot et Sydne Rome montrent leurs atouts, on ne va pas bouder notre plaisir. Le souci c'est qu'à part ce qui précède le film n'a rien à nous offrir, la faute à un scénario inintéressant et incompréhensible et à une réalisation brouillonne et sans rythme.

Touche pas à la femme blanche !

Un film de Marco Ferreri (1974) produit par Jean Yanne avec Catherine Deneuve, Marcello Mastroianni, Michel Piccoli, Philippe Noiret, Ugo Tognazzi, Alain Cuny, Serge Reggiani, Dary Cowl (quelle distribution !) Il faut un petit moment pour entrer dans le film qui au début ne semble être qu'une pochade. Puis on s'y installe et on se prend à s'intéresser aux personnages de cet étrange western tourné dans le premier chantier du forum des Halles de Paris en 1973... Et ça fonctionne... Les acteurs sont très bons, même s'ils ne sont pas tous au même niveau : Philippe Noiret sort du lot, Serge Reggiani en indien fou rasé et presque à poil est étonnant, tout comme Darry Cawl. Alain Cuny est toujours aussi impassible et Michel Piccoli cabotine (trop). Quant à Catherine Deneuve, sa beauté crève l'écran. Un très belle fable philosophique, peut-être un peu trop manichéiste, mais néanmoins savoureuse. (l'affiche en noir et blanc destiné à la presse a été dessinée par Jean Giraud)

A cause d'un assassinat

Un film d'Alan J. Pakula (1974) avec Warren Beatty. Curieux film techniquement époustouflant, la dernière séquence est à ce propos fabuleuse de prouesse et d'inventivité. Le point faible est le scénario, non pas qu'il soit mauvais, mais la trame roman noir (l'indice qui en emmène un autre qui emmène un autre …) est peu originale et souffre d'ellipses assez coquettes et de déficit d'explications étonnantes (Pakula se fiche de la façon dont Beatty a échappé à l'explosion du bateau, c'est son droit, mais nous on aurait aimé savoir !). Pas parfait mais intéressant.

Chinatown

Un film de Roman Polanski (1974) avec Jack Nicholson et Faye Dunaway. Du grand, du très grand Polanski, un scénario, une mise en scène et une direction d'acteur (les deux acteurs principaux y sont exceptionnels) maîtrisé de bout en bout. L'intrigue est intelligente, remarquablement menée et nous scotche du début jusqu'à la fin. Assurément l'un des chefs d'œuvre du film noir ! (A remarquer la présence de John Huston en guest star, et celle de Polanski lui-même en petite frappe au couteau)

Bon baisers à lundi

Un film de Michel Audiard (1974) avec Bernard Blier, Jean Carmet, Maria Pacôme. Carmet flanqué de deux acolytes peu convaincants incarne un personnage lunaire dont la nonchalance s'imprime sur la totalité du film, un choix assumé mais qui finit par desservir le propos et c'est dommage car l'histoire délirante (mais pas forcément très bien articulée) est tout même illustrée par un immense Bernard Blier et une Maria Pacôme déchaînée (elle nous montre même ses seins). On remarquera le numéro de guest star de Michel Bouquet (dans la fabuleuse scène du café bar) ainsi que l'excellente Evelyne Buyle dans le rôle de la grande Zaza.

Le parrain 2

Un film de Francis Ford Coppola (1974) avec Al Pacino, Robert de Niro, Diane Keaton, Robert Duvall... Portées par la musique de Nino Rotta, deux histoires s'entremêlent, la principale est la suite directe du premier opus, qui voit l'ascension de Michael Corleone magistralement interprété par Al Pacino, l'autre relate la jeunesse, puis la propre ascension de son père, Vito Corleone interprétée talentueusement par Robert De Niro. A signaler aussi la très belle interprétation de Diane Keaton, beaucoup plus présente que dans le premier volet. On retiendra aussi la prestation truculent de Michael V. Gazzo acteur qui aurait mérité meilleure carrière. Si on est un poil en deçà du premier, (parce qu'il manque Brando, parce que le soucis de ne pas calquer les scènes du premier n'est pas évident, mais aussi parce que le cadre a déjà été posé), cette partie 2 n'en reste pas moins un chef d’œuvre de réalisation et de montage dont on retiendra plusieurs scènes chocs : Déjà l'entrée avec le meurtre pendant l'enterrement et ce qui s'en suit, montrant par-là la cruauté et l'imbécilité de la mafia, sans doute en guise de réponse à ceux qui accusait Copolla de complaisance à son égard, les scènes de violences sont toutes différentes mais produisent chacune leur effet : le mitraillage de la chambre conjugale de Michael Corleone, l'exécution de la "main noire" par Vito pendant une procession, celle de Don Ciccio par Michael venu venger ses proches des années plus tard en Sicile, ou encore celle de Roth, où on attendait du lourd et du compliqué, et qui se solde par un simple coup de révolver ! Evidement le film ne se résume pas à cela, c'est d'abord et surtout le drame d'un homme qui à force de faire le vide autour de lui se retrouve seul, et dans ce cas-là tout le fric du monde n'y peut rien. Du grand art !

Contre une poignée de diamants

Un film de Don Siegel (1974) avec Michael Caine, Donald Pleasance, Delphine Seyrig. Le réalisateur a beau être bon, que voulez-vous qu'il fasse avec un scénario absurde (mais qui se prend au sérieux) accumulant les ellipses (la mort de Delphine), les déficits d'explications (le camion qui explose au début), les invraisemblances (Caine, moribond qui courre comme un lapin), et les facilités narratives ? En fait plus on avance dans le film plus ça devient mauvais et cela jusqu'au final insipide. Que reste-t-il ? Même pas Michael Caine en service minimum, juste un bon Donald Pleasance et une affriolante Delphine Seyrig, mais ça fait loin de faire le compte.

Flesh Gordon  

Flesh_Gordon.jpgUn film de Michael Benveniste, Howard Ziehm (1974) Le film inaugure un nouveau genre : le pastiche érotico-humoristique des films de science-fiction. Contrairement à ce qui est souvent affirmé il ne peut s'agir du pastiche du film de Mike Hodges (avec musique de Queen), ce dernier datant de 1980, mais d'un pastiche des Flash Gordon antérieurs (1936, 1938 et 1940). C'est complètement déjanté, joué n'importe comment, mais avec des effets spéciaux qui se défendent, c'est léger, rigolo, irrespectueux, farfelus, bref si on accepte le film pour ce qu'il est on passe un bon moment. Une mention spéciale pour Candy Sample, porn-star mature à la poitrine impressionnante dans le rôle de la chef borgne Chief Nellie. Notons que ce qui s'est fait de mieux à l'époque dans ce genre reste Star Babe réalisé par Ann Perry en 1977 qui lui est carrément porno.

Mon dieu, comment suis-je tombé si bas ?

Un film de Luigi Comencini (1974) avec Laura Antonelli. Un pamphlet au vitriol contre la morale religieuse et l'hypocrisie bourgeoise. Laura Antonelli est fabuleuse de beauté et de talent conjugués. Certaines scènes méritent de figurer dans les encyclopédies du cinéma notamment celle où le mécanicien déshabille la comtesse. L'ensemble sait garder la juste mesure des meilleures comédies italiennes : ça grince, ça grince énormément,  mais on garde le sourire et on reste sous le charme. Chef d'œuvre !

Règlements de femmes à OQ Corral

Un film de Jean-Marie Pallardy (1974) avec Alice Arno, Willeke van Amelrooy, Jean-Marie Pallardy,  Gilda Arancio... Tournée dans la foulée de l'arrière train sifflera trois fois, avec les mêmes décors et la même équipe, ce film est un produit hybride absolument inclassable, la rupture de ton avec le film précédent est totale, fini la saine gaudriole et place au western dramatique. Seulement voilà ou bien c'est un western et malgré la bonne musique et les beaux décors, il n'a pas grand intérêt, ou bien c'est un film érotique et là encore on reste sur notre faim puisque s'il y a bien quelque rares nudités de ci de là, n'est vraiment érotique qu'une magnifique scène d'amour à cheval avec Alice Arno digne celle-ci de figurer dans les anthologies du genre. de là à dire que ça sauve le film il y a un pas difficile à franchir !

Célestine, bonne à tout faire

Un film de Jess Franco (1974) avec Lina Romay, Howard Vernon et Pamela Stanford. Certes le film possède quelques défauts, comme ces références à des scènes qui n'ont pas été retenues au montage, mais il est attachant. Le film est d'abord et surtout un hommage à la beauté de Lina Romay qui joue de son corps avec un naturel époustouflant. Mais c'est aussi une fable sur l'amour, sur la liberté sexuelle, sur l'amour pluriel (un moment Lina Romay dit à Richard Bigotini qui vient de la demander en mariage "moi aussi je t'aime, mais j'aimerais peut-être aussi quelqu'un d'autre dans une demi-heure !"). Le ton est celui de la saine gaudriole et on s'y amuse même si Jess Franco n'hésite pas à forcer la dose (il y a une scène où il devient difficile de compter le nombre d'amants dissimulés derrière les rideaux). On notera aussi la prestation étonnante d'Howard Vernon en "pervers pépère", ainsi que la beauté des autres actrices notamment la jolie blonde Pamela Stanford.

Le château de Frankenstein (le château de l'horreur)

Un film signé Robert Oliver (1974). On ignore qui se cache derrière ce pseudo de Robert Oliver (Dick Randall, Oscar Brazzi ?), mais qu'importe car voici une série B plus qu'honnête nous offrant une version assez déjanté du mythe de Frankenstein, (on a même droit a deux hommes préhistoriques). Déjantée mais qui fonctionne plutôt bien, l'histoire n'est pas mal, la linéarité a été évité grâce a des sous-intrigues, il y a des belles filles, un doigt d'érotisme, Rossano Brazzi campe un excellent comte Frankenstein, les second rôles constituent une belle galerie de personnages inquiétants et on ne s'ennuie pas une seconde. Un petit bijou de cinéma bis, une friandise de cinéphile.

Les démoniaques

Un film de Jean Rollin (1974) avec Joëlle Cœur. Rollin on adore ou on déteste, mais on ne peut lui reprocher ni d'avoir un style, ni de nous offrir des images d'une beauté à couper le souffle, avec ces ruines magnifiées, ce cimetière de bateau, une ambiance sulfureuse (la taverne qui fait aussi office de bordel avec sa surprenante tenancière). Quant au scénario, c'est du fantastique, les procès en incohérence ne sont donc pas recevables. Et puis il y a cet érotisme omniprésent, avec ici une Joëlle Cœur qui a défaut de savoir jouer la comédie nous dévoile son corps splendide avec malice. Evidemment comme chez beaucoup de bons auteurs de série B fauchés, le film pèche, d'une par la pauvreté du script (ce qui fait qu'on l'étire) et surtout la direction d'acteurs, défaillante au possible.

L'homme au pistolet d'or

Un film de Guy Hamilton (1974) avec Roger Moore, Christopher Lee, Britt Ekland… Un bon James Bond qui vaut surtout pour le personnage incarné par Christopher Lee, un méchant "de luxe". La très belle Britt Ekland qui joue le rôle de Mary Goodnight est excellente (même si, en réfléchissant bien son rôle n'est pas très crédible, mais bon c'est un James Bond…). Roger Moore s'en sort très bien et le film ne se prend pas trop au sérieux et cultive à souhait le second degré. On notera que la scène de prégénérique est tellement bonne que le duel final qui se déroule dans le même cadre en paraît fade.

Spécial première

Un film de Billy Wilder (1974) avec Jack Lemmon, Walter Matthau, Suzanne Sarandon. Billy Wilder rajoute un nouveau chef d'œuvre à sa production. Ce film bénéficiant d'une réalisation millimétrée et d'une direction d'acteur sans faute se permet tout. Rarement la critique de la presse à sensation et de ses journalistes n'a été aussi loin, et Wilder nous les montres dans ce qu'ils ont de plus abject. D'ailleurs tout le monde est abject dans ce film qui n'épargne ni le maire, ni le shérif. Et si Walther Matthau et surtout Jack Lemmon sont un peu mieux que les autres, à bien y regarder, ils ne le sont pas tant que ça, Lemmon reléguant sa promise au second plan pour pondre un papier à sensation… Les seuls qui s'en sortent avec les honneurs sont Sarrandon qui se contente de subir, le condamné qui est quand même un peu largué et surtout la prostituée, seul personnage vraiment positif dans ce film qui jettera à la face des journalistes, "Ce n'est pas parce que je suis une pute, que j'accepte de faire n'importe quoi pour de l'argent." Merci Billy Wilder, ça c'est du cinéma ! Et il y en a qui trouve que c'est un Wilder mineur, je rêve !

Dark Star  

Un film de John Carpenter (1974) avec Dan O'Bannon. C'est très "potache et bouts de ficelles", mais c'est bourré d'idées amusantes (la mascotte en baudruche, les bombes parlantes). J'aime bien aussi l'ambiance foutraque du dortoir, le côté pastiche de 2001 (surtout dans l'intro). Dommage qu'il y ait des passages assez ennuyeux.

Les leçons de Carola 

Un film de Werner Hedman (1974 - I Tyrens tegn, Spécialités danoises, In sign of Taurus) Ah, qu'il était bon ce temps du porno décontracté et déjanté. A partir d'une histoire abracadabrante d'un vieux comte (Von Lidibinsen) qui meurt d'épectase en léguant sa fortune au premier enfant illégitime qui naîtra du signe du taureau, Hedman nous conduit dans un monde de folie où l'inventivité n'a pas de limite ! On retiendra la danse de l'enfer, la séquence chez le barbier, le french cancan, les cabines de plages (collectives mais non mixtes) transformés en glory hole et on en passe, ça s'essouffle un peu dans la seconde partie mais on passe un bon moment, preuve que la porno peut s'allier à la qualité, à la fantaisie et à l'érotisme.

La foire aux sexes

Un film de Eberhard et Phyllis Kronhausen (1974, titre original : Sex-cirkusse, connu également sous le titre "The hottest show in town"). Quand un couple de sexologues réalise un film X au Danemark ça donne ça ! Le scénario est inexistant mais sert de prétexte à nous montrer des numéros de cirque "classés X", le résultat est assez inégal mais il faut bien avouer que certaines séquences sont assez inventives, voire même fort esthétiques. Injustement oublié, il s'était taillé un beau succès lors de sa sortie parisienne en salles (202 000 spectateurs). Une curiosité à découvrir !

On l'appelait Milady

 Un film de Richard Lester (1974) avec Michael York, Oliver Reed, Richard Chamberlain, Frank Finlay, Faye Dunaway, Raquel Welch, Charlton Heston, Jean-Pierre Cassel, Geraldine Chaplin, Christopher Lee. C'est donc la seconde partie des trois mousquetaires et c'est encore inférieur à la précédente. Le roman d'Alexandre Dumas est à son meilleur dans la première partie avec l'affaire des férets, la seconde partie souffre de nombreux défauts que Lester ne fait qu'illustrer de façon primaire (l'assombrissement du rôle de Milady, le flash-back pénible d'Athos, le siège de la Rochelle, événement tragique transformée ici en bouffonnerie, le simulacre de procès condamnant Milady, et l'incompréhensible promotion de d'Artagnan). Les défauts du premier y sont accentués, on s'ennuie ferme pendant les scènes de combat. A sauver le visage de Milady incarnée par Faye Dunaway, l'une des plus belles "méchantes" du cinéma.

Les mille et une nuits  

Un film de Pier Paolo Pasolini (1974) Le début est très bien, excellent même avec une narration aussi décontractée qu'érotique, des femmes très mignonnes et très coquines et des jeunes hommes bien pourvus. Malheureusement Pasolini a voulu faire trop long et la longue dernière partie du film sombre dans la répétition, dans le désintérêt et dans l'ennui. Dommage.

Le crime de l'Orient-Express

Un film de Sidney Lumet (1974) avec une belle brochette d'acteur internationaux. Le film est ambitieux et la réalisation soignée, le rythme est un peu lent mais pas au point de provoquer l'ennui. Albert Finley qui tient le rôle d'Hercule Poirot est peu convainquant, et comme le scénario (tiré du roman d'Agatha Christie) privilégie les interrogatoires au détriment de l'action, on a droit à de la parlote (et comme il y a 12 suspects, ça en fait de la parlote) avec à chaque fois des découvertes d'indices ou des révélations qui nous embrouillent. La conclusion finale est abracadabrante et politiquement douteuse (du genre les crapules n'ont pas besoin de procès, les "braves gens" peuvent très bien faire leur justice eux-mêmes). Film moyen.

Les valseuses

Un film de Bertrand Blier (1974) avec Gérard Depardieu, Patrick Dewaere, Miou-Miou. Bertrand Blier jette un regard tendre sur la marginalité, il ne juge rien et le duo Depardieu-Dewaere oscille entre la muflerie, le respect et la tendresse. S'ils sont parfaits tous les deux, c'est Miou-Miou qui transcende le film avec un naturel époustouflant. On remarquera la sublime scène de prostitution occasionnelle avec Brigitte Fossey, ainsi que dans un registre tout à fait différent celles avec Jeanne Moreau et Isabelle Huppert. On peut sans doute reprocher au film quelques obscurités (le suicide de Moreau, le rôle de son "fils"...) Mais globalement c'est un quasi chef d'œuvre de part sa liberté de ton et aussi parce qu'il est bien moins superficiel qu'on pourrait le penser.

Zardoz

Un film de John Boorman (1974) avec Sean Connery et Charlotte Rampling. Quel était belle Charlotte Rampling en cette année là ! Le film est ambitieux, et le concept intéressant. Classé science-fiction, il lorgne en fait vers le merveilleux (ou la fable), la référence au magicien d'Oz n'étant pas un hasard, Ça commence pas trop mal en nous plongeant dans un univers tout a fait surprenant. Passé le plaisir de la découverte on s'emmmerde ferme et on ne comprend pas grand-chose à ces histoires de vortex, de conscience collective, de renégats et du grand Zardoz qui ressuscite et qui tire les ficelles. On remarquera au passage l'indigence des scènes de massacres et on déplorera des longueurs qui n'apportent strictement rien. On appréciera, en revanche ces charmants tétons furtifs qui nous empêchent de nous endormir. Une curiosité, mais un résultat plutôt décevant.

Le fantôme de la liberté  

Un film de Luis Buñuel (1974) avec Jean-Claude Brialy, Michel Piccoli, Michel Lonsdale, Claude Pieplu, Jean Rochefort, Monica Vitti... On peut bien sûr le regarder au premier degré et se régaler des situations farfelues qui s'enchaînent. Mais le film pisse bien plus loin que ça car chez Bunuel, le surréalisme des situations n'est jamais gratuit. Commençons par évacuer ce que le film n'est pas : une critique de la bourgeoisie (elle serait où ? Dans le licenciement abusif de la bonne ? Un peu léger quand même !) Une critique de la religion ? Juste en passant alors, mais de façon très subtile (des culs bénis sans gênes qui gobent toutes les décisions du Vatican, qui se laissent aller à jouer, boire et fumer, mais qui n'acceptent pas d'être collectivement confronté au sexe !).
En fait, le film est une réflexion sur au moins trois thèmes : Les convenances qu'on peut interpréter (les cartes postales), relativiser (pourquoi ne pas aller au cimetière la nuit ?) inverser (les chiottes) sans que cela ne change en profondeur l'ordre établi, sauf que les limites de la méthode existent bel et bien (le condamné à mort). Le pouvoir, brillamment illustré par cette séquence (un peu lourde) où des gendarmes frappés d'infantilisme retrouvent tout leur sérieux pour tancer un automobiliste roulant trop vite. L'aveuglement de ceux qui refusent de regarder une réalité qui est pourtant sous leurs yeux (la petite fille disparue).
lors pourquoi ce titre qui paraphrase Marx ? Et pourquoi ce cri de l'un des fusillés dans le prologue qui hurle "A bas la liberté !" ? Et bien parce que Bunuel nous dit que nous ne sommes pas libres mais prisonniers des convenances, (les chiottes) du rôle que la société nous fait jouer (les gendarmes), de nos préjugés (les cartes postales), de notre destin (scène du docteur) et même de notre perception des choses (la petite fille). Les seuls essayant de se libérer étant Michel Lonsdale et sa maîtresse, fabuleux couple S.M. et exhibitionniste rejeté par tous les autres, mais offrant un fabuleux pied de nez à la morale bourgeoise (et non pas à la bourgeoisie, ce n'est pas la même chose).
Coté mise en scène c'est très riche avec des plans étonnants : les portes qui s'ouvrent (métaphore sur le sens du film et ses clés) et qui se ferment à l'hôtel ou encore cette sublime partie de piano jouée nue par Adriana Asti. Un certain nombre de choses ne sont hélas pas perceptibles à la première vision et c'est dommage. On regrettera éventuellement les victimes du tueur qui s'écroulent comme dans une cour de récrée (mais peut-être est-ce volontaire ? allez savoir avec ce réalisateur !) quelques liaisons inter-scènes pas trop foulantes et la fin assez obscure. Malgré quelques imperfections nous tenons là un très grand film... Et un grand Bunuel (même s'il ne vaut ni Viridiana, ni Belle de Jour)... Et une belle affiche aussi !

Glissements progressifs du plaisir  

Un film d'Alain Robbe-Grillet (1974) avec Anicée Alvina, Olga Georges-Picot, Nathalie Ziegler, Michel Lonsdale, Jean-Louis Trintignant. Ce film est une ode à Anicée Alvina, construit pour elle et autour d'elle et c'est tout simplement magnifique, les images sont à la fois troublantes et splendides distillant un érotisme subtil. La narration est déroutante mais c'est volontaire, on sait très bien que ces cellules aux murs blancs immaculés gardées par des religieuses n'existent pas, pas plus que les inquiétants sous-sols. Alors, ce qu'on voit ce sont (peut-être) les fantasmes de ses clients (puisque Olga et Anicée jouent le rôle de prostituées occasionnelles) mélangés aux siens (fantasmes lesbiens, fantasmes de domination, fantasmes de sang et de mort). Certes, il faut entrer dans ce genre de film, mais ces demoiselles nous aident bien, il suffit de se laisser entraîner. Le film se veut également un pied de nez aux institutions établies (police, justice, religion, ordre moral). A noter deux curiosités, d'abord la présence furtive (quelques secondes) de Catherine Robbe-Grillet et d'Isabelle Huppert, et puis cette magnifique démonstration d'anamorphoses sur les murs blancs par Anicée Alvina. La scène est d'une beauté à couper le souffle, et si le résultat fascine c'est parce que nous avons vu sa réalisation. Sans cela, le désintérêt remplace la fascination, et c'est sans doute ce que n'a jamais compris Yves Klein.

Les Chinois à Paris  

Un film de Jean Yanne (1974) avec Jean Yanne, Michel Serrault, Nicole Calfan, Georges Wilson, Macha Merill, Bernard Blier, Paul Preboist… Il faudra bien un jour rendre sa vraie place à Jean Yanne dans le cinéma des années 1970. D'abord parce que c'est bien fait, (Yanne a bénéficié pour ce film de moyens colossaux) mais surtout en raison du propos. Cette parabole sur la France occupée dans laquelle les chinois ont remplacés les allemands est absolument sans concession. On y voit des opportunistes en tout genre qui rentrent dans la collaboration comme des mouches dans un pot de miel, des flics serviles avec l'occupant, la délation organisée, des résistants de la dernière heure qui viennent juste de retourner leur veste… quand à Régis (Jean Yanne) il s'en fout, pourvu que les affaires marchent… On retiendra dans ce film très riche deux pépites : l'étrange et déprimante "fête de la joie" au Trocadéro et la version "arrangée" de Car Meng (interprété par le corps de ballet de l'Opéra de Paris !). Quelques défauts empêchent cependant le film d'accéder au statut de chef d'œuvre comme le général chinois assez peu convaincant

The Beast must die

Un film de Paul Annett (1974) avec Peter Cushing. Ce nanar est tellement mauvais qu'on ne peut même pas en rire au second degré. En fait tout est raté, le scénario débile dont il devait manquer des pages, le montage rempli de scènes inutiles (la poursuite en voiture du début), la direction d'acteurs inexistante, (seul Cushing s'en sort) l'acteur principal (Calvin Lockhart) fournissant une prestation exécrable (faut le voir pour le croire), les effets spéciaux réduits à de pauvres fumigènes. Il n'y a aucune tension, on ne se raccroche à rien sauf à essayer de jouer au cluedo, mais ça ne marche pas, le déroulé de l'intrigue rendant la résolution introuvable (et d'ailleurs on finit par s'en fiche). Rien à sauver, un ratage complet,

Le shérif est en prison

Un film de Mel Brooks (1974) Très inventif, assez inégal, parfois lourd, mais les meilleurs moments la balance du bon côté : Les gags iconoclastes portant sur des sujets tabous comme les petites vieilles ou les handicapés moteurs. l'intervention magique de Madeline Kahn et surtout ce final, grandiose, surréaliste où le film ne cesse de se mettre en abîme et qui à lui seul mérite le détour...

Phantom of the Paradise

Un film de Brian De Palma (1974). C'est brillant, filmé de main de maître, complétement déjanté avec de véritables scènes de folie furieuse (surtout dans la première partie). Il est toutefois dommage que le film finisse par souffrir de quelques longueurs qui gâchent un peu le plaisir. Quant à la musique, elle est affaire de goût, c'est du Paul William, je devrais dire ce n'est que du Paul William…

Frankenstein Junior

Un film de Mel Brook (1974) avec Gene Wilder, Marty Feldman, Teri Garr, Madeline Kahn. Cette parodie des premiers Frankenstein parlants est un chef d'œuvre de loufoquerie et de dérision. Les acteurs sont déchaînés et si Wilder et Feldamn sont exceptionnels, on n'a sans doute pas assez souligné combien la présence de la sémillante Teri Garr éclairait le film. Un régal ! Excellent !

Le retour du grand blond

Un film d'Yves Robert (1974) avec Pierre Richard, Mireille Darc, Jean Rochefort, Jean Carmet. Une suite qui ne sert à rien avec un Pierre Richard grotesque, un Jean Carmet agaçant, un Jean Rochefort monolithique, un Michel Duchaussoy transparent et une Mireille Darc dont il faut attendre la fin du film pour la voir mise en valeur (pas mal cette robe décolletée dans le dos jusqu'à la raie des fesses). C'est poussif, jamais drôle et rarement souriant.

Le protecteur

Un film de Roger Hanin (1974) avec Bruno Cremer et Georges Géret. C'est très mauvais : Sur le fond on mélange tout car prostitution et proxénétisme sont deux choses différentes (et ne sont pas forcément liés). Sur la forme, ce n'est pas terrible : le scénario est abracadabrant et plein de trous, les situations sont grotesques, les dialogues impossibles et Géret incrédible, pire le film semble défendre l'usage de la torture et le meurtre de sang-froid d'une personne qui se rend. Hanin foire en beauté son entrée dans le monde des réalisateurs. Il se rattrapera 13 ans plus tard avec l'excellent "Rumba".

Le chaud lapin

Un film de Pascal Thomas (1974). Avec Bernard Menez, Daniel Ceccaldi. Impression mitigée puisque d'une part le film ne tient pas ses promesses du début, (on pense voir du grivois alors que le propos est ailleurs). Ensuite parce c'est très fouillis, l'une des règles de la narration est de ne jamais présenter trop de personnages à la fois, Thomas tombe en plein dans ce travers à ce point qu'on a du mal à savoir qui est qui, qui est avec qui… Pourtant tout cela reste sympathique, voir des époux se tromper sans que cela ne provoque des mélodrames est toujours intéressant, de ce point de vue le film s'inscrit bien dans son époque, bien lointaine maintenant, hélas ! A voir par curiosité et aussi pour le charme discret de Brigitte Gruel.

Parfum de femme

Un film de Dino Risi (1974) avec Vittorio Gasmann et Agostina Belli. Avec un tel sujet on pouvait réaliser une bluette ou un mélodrame. Risi nous le fait "comédie italienne" et avec quel brio ! Bien sûr, Gassman y est fabuleux dans l'un de ses meilleurs rôles, mais il n'y a pas que ça, il y a tous ces petits détails qui rendent le récit savoureux, la direction d'acteurs sans faute et puis Agostina Belli et son charme fou. Le fond est intéressant : l'amour fou, les limites de l'orgueil. Chef d'œuvre !

Stavisky

Un film de Alain Resnais (1974) avec Jean-Paul Belmondo, Anne Duperey, Charles Boyer. Globalement le scénario est confus pour ne pas dire bordélique : trop de monde, trop de situations, on passe d'une magouille financière à l'autre sans y comprendre grand-chose et en plus le récit n'est pas linéaire, abusant de flash-forward. Le parallèle avec l'exil de Trotsky fait très cheveu sur la soupe. Ça nous fait déjà pas mal de casseroles, voyons maintenant l'interprétation, Belmondo s'en sort bien, Charles Boyer est impérial, les seconds rôles sont assez corrects sauf Annie Duperey étonnamment mauvaise dans son rôle, en ce qui concerne les petits rôles c'est la catastrophe, on se demande où certains ont appris à jouer. Les dialogues sont inégaux mais l'emphase n'est jamais évitée. La prise de vue est brillante, mais parait parfois maniérée et on se demande l'utilité de certains plans, de plus certaines scènes sont ridicules (les fleuristes en pyjama). Tout cela manque cruellement de rythme et d'enjeu ce qui fait que l'ennui n'est jamais loin. Vu l'ambition du sujet on peut réellement parler de film raté.

Impossible... pas français

Un film de Robert Lamoureux (1974) avec Jean Lefebvre, Pierre Mondy, Jean Tornade, Robert Lamoureux, Claire Maurier. C'est un lieu commun de lire à propos de certains films que leur seule intention est de nous faire rire ! En effet, pourquoi pas ? Sauf que là on ne rit vraiment pas souvent, la majorité des gags tombant à plat. A noter quand même le chauffeur black qui pleure en écoutant "les roses blanches" ou les élucubrations de Robert Lamoureux. Tout cela occupe les yeux mais ça fait un peu pétard mouillé. Robert Lamoureux fut un bon auteur de théâtre et un acteur attachant, réaliser des films ne fut pas sa meilleure idée !

La femme aux bottes rouges

Un film de Juan Luis Buñuel (1974) avec Catherine Deneuve et Fernando Rey. Souvent le surréalisme a bon dos, comme s'il pouvait permettre toutes les justifications. Globalement cette histoire est aussi inintéressante qu'incompréhensible et si les capillotracteurs du samedi soir ont envie d'y rechercher tous les sens cachés, grand bien leur fasse. On regarde jusqu'au bout uniquement pour deux raisons : quelques rares gags surréalistes (notamment le coucher tzigane) mais surtout la présence magique de Catherine Deneuve, toute en beauté avec ses cheveux partout et son sourire enjôleur. Mais bien évidement ça ne suffit pas

L'horloger de Saint-Paul

Un film de Bertrand Tavernier (1974) Tavernier, Noiret, Rochefort, que voilà en bonne affiche et pourtant après un début intriguant et alléchant c'est la déception qui domine, c'est lent, ça blablate, ça n'avance pas, ça manque de rythme, quant à l'intrigue policière dont on ne saura pas grand chose, on apprend que finalement ce n'est pas le sujet du film, le sujet est donc ailleurs mais les talents conjugués de Bertrand Tavernier et de Philippe Noiret n'ont pas réussi à m'y intéresser.

Quand à Rochefort il est décevant dans ce rôle

Gatsby le magnifique

Un film de Jack Clayton (1974) avec Robert Redford et Mia Farrow. Que de longueurs, que de plans inutiles, l'argenterie, les petits oiseaux… 2 heures 20 pour un fait divers qui peine à passionner et dont les personnages ne provoquant à aucun moment l'empathie. Les rares moments de tension s'avèrent décevant dans ce film qui semble oublier ce qu'est le rythme. Alors évidemment il y a l'interprétation très correcte sans être exceptionnelle, certains aspects de la réalisation notamment les scènes de fêtes, la musique endiablée, les costumes, tout cela est positif mais ne donne pas pour autant une épaisseur à ce film dont la conclusion nous indifférent totalement.

Le flic se rebiffe

Un film de Burt Lancaster (1974) avec Burt Lancaster, Susan Clark. Si le film nous offre quelques côtés positifs comme le jeu de Burt Lancaster ou la présence sulfureuse de la très belle Susan Clark, il n'en reste pas moins vrai que l'intrigue policière est tellement tordue qu'elle en devient rapidement incompréhensible et ce n'est pas le double twist final qui nous arrive comme un cheveu sur la soupe qui va nous aider à y voir clair. C'est peut-être dommage mais quand on n'y comprend rien, c'est que le film n'est pas bon.

The Thirsty Dead

Un film de Terry Becker (1974) Un mix avec des jeunes femmes enlevées, une civilisation secrété bien planquée, des rituels magiques et un peu d'horreur. Le cocktail aurait pu être gagnant, il n'est que passable parce que le scénario étant très peu étoffé, on tire à la ligne, il faut bien 15 minutes de film pour accompagner les quatre jeunes femmes dans le territoire secret ! Ce qui sauve la vision ce sont les jeunes femmes en question absolument charmantes à défaut d’être crédibles, on s'amusera en admirant les efforts que fait l'héroïne pour empêcher sa robe de glisser pendant sa fuite dans la jungle. Cette série B se regarde d'un œil amusé, mais ne vous attendez pas à des miracles..

It's alive

Un film de Larry Buchanan (1974). Une mare souterraine remplie d'un liquide rouge qui bouillonne et de là-dedans soudain surgit un monstre en carton-pâte,  l'un des plus ridicule de l'histoire du cinéma (il ay en a eu d'autre mais celui-là il est dans le top 5 ! Une scène anthologique au second degré qui ne sauvera pas ce mauvais film dans lequel pas grand-chose ne fonctionne. Bien que tout de même le minois de Shirley Bone, c'est quelque chose.

Frankenstein et le monstre de l'enfer

Un film de Terence Fisher (1974) avec Peter Cushing. Dernier Frankenstein de la Hammer (il y en eu 7) et dernier film de Fisher. On aurait pu croire que la série s'épuisait, en fait non, l'imagination du scénariste John Elder reste fertile, On retrouve d'ailleurs certaines de ses obsessions (les filles muettes, ici la belle Madeline Smith) Sinon, il était tout à fait logique que le savant fou qu'est le Dr Frankenstein finisse dans un asile de fou, On sent comme un certain décalage dans cette dernière œuvre, le "monstre" est affreux, le bel assistant de Frankenstein (Shane Briant) est très ambigu, et c'est sans doute la première fois que je vois Cushing rigoler comme un bossu (et apprécier des rognons). Quant à la conclusion, le moins que l'on puisse dire c'est qu'elle surprend.

Supernichons contre mafia

Un film de Doris Wishman (1974) avec Chesty Morgan. Disserter comme le font certains sur la poitrine de 185 cm de Miss Morgan n'est qu'affaire de gout, Fellini, lui l'appréciât puisqu'il la fit tourner dans son Casanova.  Parlons donc du fim ! J'aime bien les nanards, mais celui-ci va être difficile à défendre. Déjà on ne comprend rien à l'intrigue (je sais bien que ce n'est pas ce qui intéressait les spectateurs dans ce film, mais il y a un minimum quand même !) Les ellipses abondent et rendent la narration incompréhensible, les scènes de meurtre sont bâclées, les acteurs sont à la ramasse. Bref, c'est pas trop la joie !

Vincent, François, Paul... et les autres  

Un film de Claude Sautet (1974) avec Yves Montand, Michel Piccoli, Serge Reggiani, Gérard Depardieu, Stéphane Audran, Marie Dubois. Faux film choral puisqu'il est surtout question de Montand et que le rôle de Reggiani est peu développé. C'est un beau film, intéressant jusqu'au bout et qui se regarde sans ennui. Il n'est pourtant pas exempt de défauts au niveau du scénario à l'instar de Montand qui trouve de l'argent par miracle, de cette voix off qui arrive comme un cheveu sur la soupe ou de la naïveté de la conclusion. Mais sinon, nous avons là un modèle d'interprétation, Montand dont certains disent encore qu'il n'est pas un acteur nous fait un véritable sans faute (il cabotine quand même un tout petit peu par moment) et les autres ne déméritent pas, trouvant toujours le ton juste, la bonne expression. La mise en scène ne fait pas dans l'esbrouffe mais (Sautet adore ça) sait restituer l'ambiance de ces lieux de vie que sont les bistrots et les restaurants. Et puis ce match de boxe avec Depardieu, quand même ! Du bon Sautet !

Blue Blood

Un film de Andrew Sinclair (1974) avec Oliver Reed, Fiona Lewis, Anna Gaël, Meg Wynn Owen. Le style adopté peut rebuter, mélange de recherche de mise en scène, de dialogues répétitifs et de scènes hallucinantes. Très vaguement inspiré par "The servant", le chef d'œuvre de Losey, le fil ne joue cependant pas dans la même cour, abusant parfois d'ellipses malencontreuses. Oliver Reed joue à merveille son rôle de majordome cynique, quant à ces dames, elles illuminent ce film en l'empêchant de nous montrer que sa noirceur. Une curiosité.

Un linceul n’a pas de poches  

Un film de Jean-Pierre Mocky (1974) avec Jean-Pierre Mocky, , Jean-Pierre Marielle Jean Carmet, Michel Constantin, Michel Serrault, Sylvia Kristel, Michel Galabru, Francis Blanche, Daniel Gélin Michael Lonsdale Jess Hahn Quelle idée a eu Mocky de jouer lui-même dans le film alors qu'il ne sait pas faire ! Et c'est vraiment dommage même si dans la durée on fait avec. Sinon nous avons là une impressionne brochette d'acteurs qui font tous bien le taf. Le film repose sur une demi bonne idée S'il est réjouissant de voir les "puissants" tous impliqués dans magouilles et compagnie quelque soit leurs bords, l'image du journaliste "chevalier blanc" reste un peu naïve (même si ici elle est sincère). Le film se regarde sans ennui, les acteurs sont bons, les filles sont belles. Et tant pis pour les facilités de scénario, nous sommes au cinéma, que diable !

Contes immoraux

Un film érotique à sketches de Walerian Borowczyk  (1974) avec Fabrice Luchini, Lise Danvers, Charlotte Alexandra, Paloma Picasso, Pascale Christophe, Florence Bellamy
Segment : La marée : Certains considèrent ce segment comme le meilleur des quatre. Je ne vois pas bien pourquoi d'autant que Luchini n'est pas très bon et que Lise Danvers est juste passable, Mais là où ça pèche vraiment c'est dans les dialogues, c'est trop écrit, trop littéraire. Je veux bien qu'on emploi ce style en littérature à condition toutefois que l'intention soit poétique, mais au cinéma ça ne fonctionne pas, tout simplement parce que personne ne parle de cette façon ! Reste la beauté des images et la perversité de la situation. 7/10
Segment : Thérèse philosophe. Adaptation libre d'un roman publié sous le manteau en 1748 (et que je vous recommande chaudement) est un amusant exercice de style d'érotisme (presque) soft. 7/10
Segment : Erzsébet Báthory. Alors là, on atteint le sommet de l'œuvre, la caméra donne le tournis distillant un érotisme quasiment paillard, puis cerise sur le gâteau, l'apparition de Paloma Picasso nous subjugue de par sa troublante beauté, sans oublier Pascale Christophe et son rôle ambigüe. Une merveille visuelle 10/10
Segment : Lucrezia Borgia : Trois atouts, l'anticléricalisme revendiqué, la charge contre Savonarole et bien sûr le rôle de Lucrèce Borgia incarnée par la troublante Florence Bellamy. 8/10
Retenons aussi l'utilisation géniale de la musique (surtout dans les derniers segment) une réalisation inspirée, une photographie léchée et cela nous donnera probablement le meilleur des films érotiques de ces années-là (supplantant haut la main les Emmantelles et autre histoire d'O

L'empreinte de Dracula

Un film de Carlos Aured (1973) avec Paul Nashy. Quel est l'andouille qui a affublé le film d'un tel titre français puisqu'à aucun moment il n'est question ni de Dracula ni de vampirisme mais de loup-garou ? Une production dont la manière semble inspirée des studios Hammer (ce qui est un compliment). L'histoire n'a pas une très grande originalité mais se suit bien. Paul Naschy est assez mou, mais quelques jeunes filles peu avares de leurs charmes égayent le film de leur présence (Inés Morales dans le rôle d'Ilona, Fabiola Falcón dans celui de la blonde Kinga et Maritza Olivares dans celui de sa jeune sœur, Maria). Une bonne petite série B.

 La nuit américaine

Un film de François Truffaut (1973) avec François Truffaut, Jean-Pierre Léaud, Jacqueline Bisset, Bernard Menez… Etonnant ! On se demande dans quoi on s'embarque et puis le charme de la "Truffaut-touch" opère assez vite et on en vient  à s'intéresser à tous ces personnages qui se croisent et se décroisent dans cet univers des plateaux de tournage que Truffaut nous fait découvrir par petites touches. Beaucoup d'humour, un zeste de sexe, plein de petits détails intéressants, charmants, intelligents, surprenants (Ah, cette scène avec les chats !) Et une superbe musique signés Georges Delerue. Juste deux petits reproches : Le rôle de Truffaut, très fade (mais c'est sans doute volontaire) et le côté un peu cheveu sur la soupe des hommages aux confrères.

Le piège

 Un film de John Huston (1973) avec Paul Newman, James Mason, Dominique Sanda. Ce film relativement mineur dans la carrière de John Huston est néanmoins un excellent film d'espionnage au rythme trépidant et excellemment interprété par Newman, dont on pourra juste regretter cette longue et inutile scène de poursuite automobile. Loin du stéréotype de 'l'espion propre", Huston dépeint un espion certes super entraîné, désinvolte, mais sans respect pour la vie humaine (il propose un moment à sa collègue de supprimer quelqu'un en l'étouffant avec un oreiller) et finalement désabusé, quant à sa collègue, elle ne vaut guère mieux abattant froidement dans le dos deux hommes désarmés. Passionnant et inquiétant.

 La Grande bouffe

Un film de Marco Ferreri (1973) avec Mastroianni, Piccoli, Noiret, Tognazzi, Ferréol. Il fit scandale à l'époque, Considérant que dans la vie, il n'y a que la bouffe et le sexe qui compte, quatre amis décident de finir leur vie de cette façon. Des critiques autoproclamés et des découpeurs de pellicule en quatre nous ont pondus des analyses farfelues sur le sens caché du film qui serait donc un pamphlet contre la société de consommation ! Ben, non, ce n'est pas un film à message, ce n'est (et cela n'a rien de réducteur) qu'un excellent exercice de style. La mort d'Ugo Tognazzi entre les doigts (c'est le cas de le dire) d'Andréa Féréol, est une scène d'anthologie.

Les trois mousquetaires

 Un film de Richard Lester (1973) avec Michael York, Oliver Reed, Richard Chamberlain, Frank Finlay, Faye Dunaway, Raquel Welch, Charlton Heston, Jean-Pierre Cassel, Geraldine Chaplin, Christopher Lee , Georges Wilson. La distribution a beau être éclatante, tout cela n'est pas terrible, les auteurs supposant qu'il n'y aurait aucune tension ont mis le paquet sur les décors (pas si mal), l'humour (lourdingue) et la distribution, or à part Cassel et Reed, tout ce beau monde est transparent, pire York est agaçant au possible, quant à Charlton Heston en Richelieu que voilà sans doute l'une des plus belles erreurs de casting de l'histoire du cinéma. Certaines scènes sont grotesques (comme la bagarre entre Raquel Welch et Faye Dunaway) On peut éventuellement se consoler avec les décolletés de ces dames… PS : On remarquera que pour aller de Paris à Londres il faut franchir des contrées  montagneuses !

L'emmmerdeur

Un film d'Edouard Molinaro (1973) d'après une pièce de Francis Veber avec Lino Ventura et Jacques Brel. Dès les premières cinq minutes on est scotché et on le reste. Lino Ventura est excellent, Brel se débrouille très bien, les gags fonctionnent à fond, si on voulait pinailler on pourrait quand même dire que les seconds rôles ne sont pas top ! On n'est pas passé loin du chef d'œuvre !

Mondwest  

Un film de Michael Crichton (1973) avec Yul Brynner. On n'en a écrit des conneries sur ce film. Non ce n'est pas un mélange des genres (le film n'est ni un western ni un semi-western, il se déroule dans des décors et dans une ambiance western, ce n'est pas la même chose). Ce n'est pas non plus un film moraliste (comme le prétend le plumitif de service de wikipédia) qui fustigerait ceux qui auraient trouvé grâce à leur argent l'occasion d'assumer "leur penchants les plus vils" : homicide, et fornication avec les prostituées (on admirera le rapprochement). Or c'est faux, ce sont bien des robots sur lequel on tire en toute connaissance de cause et que l'on répare ensuite. Quant aux affreux clients de prostituées, outre le fait qu'on a pas besoin de s'embarquer pour Mondwest pour faire ce genre de choses, il suffit de regarder la scène de bordel pour constater qu'au contraire la relation qu'entretien Blade avec la fille qu'il a choisi est empreinte d'un profond respect. Le concept de ce film est intéressant, divertissant, et plus intelligent qu'on pourrait le penser. Le film n'est pas manichéiste, parmi les clients de Mondwest il y a de tout, et si morale il y a, c'est qu'à force de jouer avec le feu on se brûle… (air connu). Mais pourquoi vouloir à tout prix chercher des messages ? Une excellente série B en tous cas.

Chair pour Frankenstein  

Un film de Paul Morrissey (1973) avec Udo Kier. Une variation gore du mythe de Frankenstein, teinté d'érotisme. Tout cela est bien dosé, plutôt réussi. L'interprétation est inégale allant du très bon (Udo Kier dans le rôle du baron et Monique Van Vooren, fabuleuse dans celui de la baronne) jusqu'au mauvais (la créature masculine). On regrettera certains déficits d'explications (que vient faire la bonne dans le labo interdit ? Quelle est cette étrange machine organique qui respire ?) Mais globalement le film fascine par son atmosphère grand guignol. On appréciera aussi la fin théoriquement ouverte mais qui ne l'est pas tant que ça.

La chair du diable

Un film de Freddie Francis (1973). Que voilà un petit bijou ! Le scénario est très original et remarquablement traité. La réalisation est parfaite et toute en subtilité, les passages "féminins" étant particulièrement réussis. L'interprétation de Peter Cushing est fabuleuse (on sent qu'il est vraiment entré dans le rôle) et celle de Lorna Heilbron est également savoureuse. En revanche Chrstopher Lee semble peu concerné.  Quant à la conclusion du film, elle est absolument géniale. On a frôlé le chef d'œuvre.

Sœurs de sang (Sisters)

Un film de Brian de Palma (1973) avec Margot Kidder. Après un début surprenant (de la télé réalité sexy avant la lettre), on a droit une montée du suspense digne d'Hitchcock (ah, cette scène où le gars achète un gros gâteau !) et une prestation véritablement exceptionnelle de Margot Kidder. La seconde partie voit l'entrée en scène de la très belle Jennifer Salt dans le rôle d'une journaliste curieuse et têtue, quant à la troisième c'est déjà tout De Palma, renversement de situation, angoisse, onirisme jusqu'au final. Une mise en scène et une direction d'acteurs impeccable (il faut noter l'excellent William Fnley) une musique obsédante (Bernard Herrmann) une histoire originale. Que du bonheur !

Vivre et laisser mourir

Un film de Guy Hamilton (1973). Ce premier James Bond avec Roger Moore est une déception, les rebondissements du scénario (par ailleurs débile) sont incompréhensibles et l'absence de véritable rythme finit par provoquer l'ennui, l'interminable séquence de poursuite dans les eaux du bayou est beaucoup trop longue, et les "méchants" ne sont pas à la hauteur. Une seule scène sort du lot, celle où 007 s'échappe de la mare aux crocodiles. Et puis il y a Jane Saymour qui est charmante, mais tout ça ne fait pas le compte, c'est un mauvais James Bond.

La Maison des Damnés

Un film de John Hough (1973). Un bon film de maison hanté (le scénario est quand même signé par Richard Matheson d'après l'un de ses excellents romans). C'est très british et parsemé d'un peu d'érotisme en filigrane. Ça se passe en huis clos, les rapports entre les personnages sont intéressants, mais le film est parfois un peu lent. Les actrices féminines sont très belles (Gayle Hunnicutt et Pamela Franklin), c'est pas mal joué, mais le twist final qui ne manque pas de saveur à cause de l'image surprise est néanmoins pas mal tiré par les cheveux !

Pat Garret en Billy the Kid

Un film de Sam Peckinpah (1973) avec James Coburn. Certaines longueurs virent au ridicule, le rôle de Bob Dylan ne sert à rien (idem pour sa musique lorsqu'on n'est pas anglophile). La relation étrange entre le Kid et Garrett reste… étrange comme s'il manquait quelque chose à ce film qui contient pourtant de biens bonnes choses. Ça se regarde, il y a de belles images, une décontraction salutaire, c'est bien joué, assez bien foutu, mais ce n'est pas du grand Peckinpah.

Coffy

Un film de Jack Hill (1973) avec Pam Grier. Des séries B comme celle-là, aussi bien foutue on en redemande. Si le pitch est simpliste (une histoire de vengeance comme dans un western), il faut voir comment c'est dosé, tout y est : sens du suspense, poursuite, scènes chocs (l'exécution sadique du chef dealer) et jolies filles peu farouches (ne boudons pas notre plaisir, cette bagarre entre femme où ces dames finissent toutes dépoitraillées est très bien foutue). Je n'ai pas encore parlé de Pam Grier : c'est bien simple : elle illumine le film de sa grâce et de sa beauté, 24 ans plus tard Tarentino se souviendra d'elle pour Jackie Brown.

Mean Street

Un film de Martin Scorsese (1973) avec Harvey Keitel et Robert De Niro. Un brouillon de film qui se traîne misérablement, qui est esthétiquement moche et dont le scénario n'accroche pas. On ne retiendra qu'une très brève apparition de la jolie Jeannie Bell et quelques plans dénudés d'Amy Robinson ainsi que la bande son (le générique avec Be My Baby interprétée par The Ronettes)

L'arnaque

Un film de George Roy Hill (1973) avec Robert Redford et Paul Newman. Ça se passe en Amérique dans les années 30 et l'ambiance est bien rendue. Le réalisateur joue avec le spectateur : Qui est qui ? Qui est avec qui ? Qui est contre qui ? Fausse pistes et rebondissements rendent le film palpitant (et roublard aussi)  On passe un excellent moment, la musique (Scott Joplin) est judicieusement utilisée. Une seule petite critique, l'absence de rôles féminins consistants. La partie de poker de poker dans le train entre Paul Newman et Robert Shaw est un morceau d'anthologie. Très bon film !

Le mataf 

Un film de Serge Leroy (1973) avec Michel Constantin, Georges Geret, Annie Cordy. Dans l'ensemble un bon petit polar avec ses rebondissements et son suspense, bien filmé, plutôt bien interprété exception faite de Cathy Rosier, charmante mais qui ne sait pas jouer. Dommage qu'il y ait quelques facilités de scénario : (Comment les hommes de l'avocat ont fait pour retrouver Cathy ?)

Soleil vert

Un film de Richard Fleischer (1973) avec Charlton Heston et Edward G. Robinson. Bien sûr ça fait drôle de voir en 2012 un film de 1973 censé se passer en 2022 sans ordinateur et sans téléphone portable. Mais qu'importe. la science fiction ne parle jamais du futur mais du présent, et c'est probablement la première fois que sont abordés dans un film a gros budget les problèmes de surpopulation et d'épuisement des ressources naturelles. Mais parlons du film, si l'aspect policier est intéressant mais quelque eu prévisible, il faut aussi regarder ce film comme un film d'ambiance et là on est gâté, les scènes d'anthologies abondent : Robinson mourrant au son de Beethoven et de Grieg, le foutoir de l'appartement de Robinson et Heston, les gens entassés dans les escaliers pour dormir, l'église transformé en hospice, les gens ramassés a la pelleteuse par les brigades anti-émeutes... et dans un autre registre les femmes qui font partie du mobilier dans les appartements de luxe. Quel film est capable de nous offrit une telle collection d'images ? Chef d'oeuvre.

Les aventures de Rabbi Jacob

Un film de Gerard Oury (1973) avec Louis de Funès. Si la première partie avec l'interminable scène dans l'usine de chewing-gum est lourdingue, la seconde partie avec l'arrivé de Rabbi Jacob rue des rosiers est très réussie (De Funès exécutant une danse folklorique juive est très bon), quand au final c'est un joyeux bordel assez réjouissant. Le film a été réalisé autour de la personnalité de De Funès dont les grimaces ne sont pas toujours drôles, et les seconds rôles ont du mal à s'exprimer (Mention spéciale à Pieplu, franchement mauvais et signalons Miou-miou dans le tout petit rôle de la mariée.) Au delà du rire le film se veut humaniste, on ne saurait lui reprocher.

Ah ! Si mon moine voulait…

Un film de Claude Pierson (1973). Ce film est composé de six sketches très inégaux. Le premier, (le cocu malgré lui), aurait pu être une farce intéressante s'il avait été bien réalisé et bien joué, ce qui est loin d'être le cas (Preboist et Carrel y sont lamentables). Le deuxième (les cordeliers) nous permet de contempler (trop brièvement) la plastique d'Alice Arno dans le rôle de la bouchère, mais c'est le seul intérêt du sketch dont le montage rend la fin incompréhensible. Le troisième (le macchabée) est une charge anticléricale assez lourde. Le quatrième (Amadour) surprend par sa rupture de ton puisqu'on n'est plus dans la grosse grivoiserie mais dans le libertinage galant, une belle éclaircie avec l'actrice canadienne Louise Turcot, rayonnante de beauté. Passons sur le cinquième (l'apothicaire) une farce scatologique dans laquelle même Darry Cowl n'arrive pas à être bon. Contre toute attente le sixième (Lisette) est excellent avec Michel Galabru surprenant et surtout la présence de l'actrice canadienne Monique Tarbès en épouse touchante de naïveté, le propos est très immoral, mais c'est ce qui fait son charme. Globalement tout ça manque de rythme et s'encombre de bavardages lourds et inutiles, mais nous avons deux bons sketches sur six, après tout c'est toujours ça !

L'homme des hautes plaines

Un film de et avec Clint Eastwood (1973). Déjà on hésite sur ce qu'on regarde, western spaghetti ou western parodique, puis western symbolique voire fantastique ? On n'en sait trop rien. On a droit au cliché de la femme violée mais super contente de l'être (ça peut se traiter mais n'est pas Peckinpah qui veut et là ce n'est pas bon). Passons aussi sur les invraisemblances en tous genres dont la pire est quand même l'épisode la baignoire (comment a-t-il osé imaginer et réaliser ça, et comment a-t-il pu le conserver au montage ? D'aucuns nous expliquent que c'est un fantôme et que les balles ne l'atteignent pas, mais dans ce cas pourquoi se cachet-il sous l'eau ?). Finalement on a l'impression d'un brouillon, de quelque chose d'inachevé, de lointain. Ça se regarde mais on a très envie de dire : "Non mais allo quoi ?"

Le château des messes noires  

Un film de Joseph W. Sarno (1973). Dans cette série B érotico fantastique, le meilleur côtoie le moins bon. Le scénario est une variation féminine plutôt intéressante sur le thème du château de Dracula (c'est d'ailleurs surtout un film de femmes.) Le casting est dominé par le charme très particulier de la ravissante Marie Forsa, en revanche la gouvernante est horripilante, et certaines figurantes feraient mieux d'aller se rhabiller (c'est le cas de le dire). La direction d'acteur est approximative (le rôle principal masculin est pitoyable), les dialogues sont naïfs et certaines danses érotiques proches du ridicule. Mais c'est du côté de la mise en scène qu'il faut chercher l'originalité du réalisateur, superbes éclairages, beaux plans rapprochés, jeux d'hypnoses et d'éloignements, érotisme soft mais souvent efficace multipliant les symboles phalliques. Le tout finissant par créer une ambiance à la fois intéressante et troublante, ceci jusqu'au plan final, d'une immoralité inattendue.

Mais où est donc passée la 7ème compagnie ?

Un film de Robert Lamoureux (1973) avec Jean Lefebvre, Pierre Mondy Aldo Malcione. Etrange film puisqu'on ne peut s'empêcher de le trouver à la fois sympathique et vraiment pas terrible. La réalisation et la direction d'acteurs sont médiocres, les gags sont lourds et fonctionnent plutôt mal, le personnage de l'aviateur ne ressemble à rien. Reste quelques bonnes idées, quelques répliques et le rôle assez rigolo de Robert Lamoureux, mais ça ne fait pas le compte.

Moi, y'en a vouloir des sous

Un film de Jean Yanne (1973) avec lui-même, Bernard Blier, Michel Serrault et Nicole Kalfan. Un vrai jeu de chamboule tout dans lequel Yanne n'épargne personne dans une critique sociale dans l'ensemble bien vue quoiqu'assez brouillonne. On remarquera que Jean Yanne semble particulièrement à l'aise dans les scènes de foules et on retiendra quelques morceaux de bravoure comme le ballet des C.R.S. ou le chemin de croix surréaliste de l'église ainsi qu'une bande sonore délirante mais parfaitement intégrée au film. On retrouve là toute la philosophie de Yanne : l'homme est avant tout un opportuniste et tout le reste n'est que littérature. Peut-on vraiment lui donner tort ? Sympathique et à peine démodé.

Papillon

Un film de Franklin J. Schaffner (1973) avec Steve McQueen et Dustin Hoffman. Dommage qu'il y ait quelques incongruités (les cheveux et la barbe restent bien courts après tout ce temps en cachot), quelques facilités de scénario (le tatoué) et un maquillage grotesque (le lépreux). Sinon c'est très bon aussi bien sur la forme que sur le fond. (on appréciera au passage la charge anticatholique) Si Hoffman est excellent (comme à son habitude) McQueen trouve ici son meilleur rôle. Un film qui nous scotche dans notre fauteuil.

Un officier de police sans importance

Un film de Jean Larriaga (1973).avec Robert Hossein, Charles Denner, Raymond Pellegrin, Nicole Courcel, Georges Géret, Dany. Du beau monde, du très beau monde mais malheureusement les deux rôles principaux sont interprétés par des acteurs qui jouent comme des pieds et qui ne semble jamais dirigés (et en plus l'un des deux bafouille). Ajoutons des invraisemblances assez gênantes (comme on fait pour reconnaître un flic dont on n'a pas la photo ? on pourrait aussi parler de ces types accros à la drogue et qui deviennent clean pendant le seconde partie du film) Dommage parce que le scénario avait un réel potentiel

Mon nom est personne

Un western italien de Tonino Valerii (1973) avec Harry Fonda et Terence Hill. Ce qui manque à ce film c'est une structure digne de ce nom, ici c'est si décousu qu'on a l'impression de scènes mises bout à bout sans véritable enchaînement logique. Prise séparément toutes ces scènes ne sont pas trop mal (même si c'est parfois un peu lourdingue) mais ce n'est pas en les ajoutant ses unes aux autres qu'on arrive à faire un film. Terence Hill cabotine et Fonda fait du Fonda mais il le fait bien. Pas de femmes sinon dans les figurantes. Le galop de la horde sauvage, superbement accompagné par une musique stupéfiante de Moriconne où il s'autoparodie en y ajoutant du Wagner (la chevauchée de Walkyries). On se serait passé de quelques longueurs et de quelques réflexions pseudo philosophiques à la fin, mais bon ça se regarde.

Nous voulons les colonels  

Un film de Mario Monicelli (1973) avec Ugo Tognazzi et la participation de Claude Dauphin et François Perrier. Une satyre féroce de la société italienne où militaires, politiciens, grands bourgeois et hommes d'églises en prennent pour leur grade. Tognazzi dans le rôle d'un aventurier facho est fabuleux. A remarquer le rôle très sexy de la très belle Carla Tato en nymphomane. Un très bon film même si ça tourne parfois un peu en rond. La conclusion fait froid dans le dos

L'affaire Dominici

Un film de Claude Bernard-Aubert (1973) avec Jean Gabin. Une reconstitution de l'enquête policière et du procès de Gaston Dominici qui fait froid dans le dos. Gabin est fabuleux dans ce rôle (ce n'est le cas de tous ces films tardifs, loin de là !). Tout le monde en prend pour son grade, la police, la justice, les médias… C'était comme ça en 1952… et ça n'a pas tellement changé… Un très bon film, bien réalisé, bien rythmé, bien joué.

La bonne année

Un film de Claude Lelouch (1973) avec Lino Ventura, Françoise Fabian. Une excellente histoire de braquage télescopée par une histoire de coup de foudre. La première est un sans-faute, la seconde souffre de quelques bavardages, et comprend une scène a demi-raté (le repas). Le dernier plan du film en guise fin ouverte a beau être le plan préféré de Stanley Kubrick, il est raté. Cela dit si on prend en compte les excellentes prestations de Ventura et de Fabian (qu'est-ce qu'elle est belle !), des bons seconds rôles, une photographie magnifique, des plan séquences de folies, et ce casse fabuleux, la balance penche forcement du bon côté.

Quand c'est parti, c'est parti (J'ai mon voyage !)

Un film de Denis Héroux (1973). Avec Jean Lefebvre. C'est pas fameux, fameux, c'est même souvent assez poussif et certains gags font flop. Pourtant il y a une certaine inventivité (les indiens, le chemin de fer) et certaines scènes sont assez réussies (la réception finale). Jean Lefebvre fait du Jean Lefebvre, Blanche et Demongeot sont sous exploités, mais la vraie vedette du film est la québécoise Dominique Michel, cette femme a un charme et un talent fou et tient pratiquement le film à elle toute seule.

La valise

Un film de Goerges Lautner (1973) avec Mireille Darc, Michel Constantin, Jean-Pierre Marielle. Certes ce n'est pas un grand film mais il reste sympathique d'une part par son message de paix et de fraternité (même si plus de 40 ans après on est toujours au même point), par son côté Peace and Love et son affirmation qu'il est parfaitement possible d'aimer plusieurs personnes à la fois. Et puis il y a l'interprétation, avec une Mirelle Darc magnifiquement photographiée et rayonnante de beauté, un Marielle qui fait du Marielle mais qui le fait si bien et Constantin assez étonnant. Rien de génial, mais on passe un bon moment.

The Wicker man

Un film de Robin Hardy (1973) avec Christopher Lee, Britt Ekland, Ingrid Pitt… Un film anglais complètement inclassable et très roublard où l'on voit un policier bigot enquêter sur la disparition d'une jeune fille sur une île écossaise peuplé d'adeptes d'une religion celtique. C'est bien joué, Christopher Lee est très bon et Britt Ekland nous gratifie d'une danse érotique absolument fabuleuse. La musique est géniale, l'ambiance érotico-paillarde est tout à fait réjouissante et le final est superbe ! C'est très habilement fait d'autant que le propos du film est de nous expliquer que toutes les croyances religieuses se valent dans leur absurdités… Quoiqu'en y regardant de plus près le réalisateur dirige nettement notre empathie vers les païens plutôt que vers ce pauvre poulet.

Steelyard Blues

Un film d'Alan Myerson (1973) avec Donald Sutherland et Jane Fonda. La dernière demi-heure est vraiment intéressante, sinon avant c'est un peu n'importe quoi et n'importe quand, ça bavarde et ça tourne en rond, mais heureusement Donald Sutherland (qui a produit le film) et Jane Fonda sont là. Dire qu'il s'agit d'un bon film serait masquer la vérité, mais de part son ton, son propos et la décontraction de ses personnages, ça reste un film bien sympathique.

Les noces rouges

Un film de Claude Chabrol (1973) avec Michel Piccoli, Stéphane Audran, Claude Pieplu. Le scénario est d'une banalité affligeante sauf qu'il est terminé de façon complètement saugrenue (non seulement la lettre de la fille ne tient pas debout, mais qu'elle suffise à la police pour relancer l'affaire dépasse l'entendement). La direction des acteurs est inexistante, Piccoli et Audran n'ont pas besoin d'être dirigés et se débouillent mais il faut voir l'ado ânonner son (mauvais) texte, même qu'on en a pitié pour elle ! Pieplu, lui, il cabotine… comme d'habitude. La mise en scène sonne souvent faux, où Chabrol a-t-il vu que tous les bourgeois dînaient chez eux sans retirer la veste et la cravate ? Alors que sauver de ce tout petit film ? Sans doute les scènes de passion entre Audran et Piccoli, ils ont du bien s'amuser sur le plateau… mais ça ne nous fait pas un bon film, tout ça !

Massacre à la tronçonneuse

Un film de Tobe Hooper (1973) Il est indéniable que ce film doit être considéré comme un classique et un précurseur dans son genre, il est vrai aussi qu'il a été censuré un peu partout à sortie (8 ans d'interdiction en France). Mais ce n'est pas pour ça que le film est bon… et il ne l'est pas : acteurs mal dirigés, photographie hideuse, maquillages exaspérants, bande son abominable, scènes ridicules et une dernière demi-heure pendant laquelle la demoiselle nous casse les oreilles. On devrait être effrayé, horrifié, en fait on s'en fiche et on finit par s'ennuyer.

Bananes mécaniques

Un film de Jean-François Davy (1973) avec Anne Libert, Marie-Georges Pascal. Foutraque et décontractée sont les premiers mots qui viennent à l'esprit pour parler de cette comédie érotique, une vraie comédie puisque certains passages sont d'une drôlerie irrésistible. Les dialogues malgré leur improvisation évidente font parfois mouche. Les filles sont jolies et d'un naturel qui fait plaisir à voir. Le scénario est un peu n'importe quoi, mais il reste une ode sympathique à l'amour libre et à l'insouciance, en filigrane on a aussi droit à une critique amusante du théâtre expérimental. Un film à redécouvrir. PS : 1 million d'entrée en France et une belle carrière internationale, je sais ça ne prouve rien, mais quand même !

Don Angelo est mort

Un film de Richard Fleischer (1973) avec Anthony Quinn. Excellente série B, une bonne distribution dominée par Quinn avec d'excellents seconds rôles, même si on peut admettre que Frederic Forrest fait un peu erreur de casting. L'histoire est simple mais efficace et bien amenée, on sait à quoi on s'attend et on n'est pas déçu. Evidement quand on compare avec "Le parrain" sorti l'année précédente, on est deux étages en-dessous, mais Don Angélo dans sa catégorie reste un excellent film divertissant et bien fait.

Messiah of Evil

Un film de Willard Huyck (1973) avec Marianna Hill. Oublions la pub pour Mobil du début, fallait bien trouer de l'argent ! Cette série B bien fauchée surnage du lot des films d'horreurs de série en raison de ses scènes chocs (celle du cinéma est hallucinante, celle ou Marianna Hill crache un tas de bestioles n'est pas mal non plus), mais aussi en raison de son casting féminin, ces demoiselles sont plus belles les unes que les autres et sont joliment photographiées, Marianna Hills en tête, et puis il y a ces décors de folie, on se croirait dans un musée du pop-art. Vous me direz ça ne fait pas un film ! Non mais ça l'enjolive ! En fait le scénario est simpliste mais se tient bien, l'atmosphère anxiogène étant parfaitement rendue d'un bout à l'autre. Une belle surprise !

Les Amazones

Un film de Terence Young (1973) avec Alena Johnston et Sabine Sun. Un film inclassable, sans doute le seul péplum topless que j'ai pu visionner. Que dire ? Si l'aspect péplum n'est pas propre à révolutionner le genre, l'érotisme du film est parfaitement maitrisé, d'abord latent, il finit par éclater dans cette scène d'anthologie dans la seconde partie du film entres les magnifiques Alena Johnston et Sabine Sun (la compagne du réalisateur), qui constitue le sommet du film. La fin du film est quelque peu bâclée, mais comment vouliez-vous finir une telle histoire ? Certes, ce n'est pas un très grand film mais il est bien agréable à regarder.

L'héritier

Un film de Philippe Labro (1973) avec Jean-Paul Belmondo, Charles Denner, Jean-Rochefort. L'intention était louable : décrire l'héritier sympa d'un empire industriel, propulsé du jour au lendemain dans un monde de loups où tous les coups sont permis. Le soucis c'est que les bonnes intentions ne suffisent pas. Nous avons affaire ici à un film mal fabriqué. Trop monté à ce point que parfois certaines scènes n'aboutissent sur rien ou sont à la limite du compréhensible. La psychologie des personnages est rudimentaire. Les scènes d'actions tournent au grand n'importe quoi, (les mecs qui tirent sur les encadrements de photos et qu'on déloge à la grenade !). Les rares tentatrices d'humour tombent à plat (Bebel qui se baigne en pantalon, qu'est-ce qu'on rigole !) Les dialogues sont souvent artificiels (voir le premier échange entre JPB et le curé) et on ne saura jamais le secret de la pierre Maya. A sauver le sourire de ces dames qui sont charmantes (Carla Gravina et Maureen Kerwin)

Le magnifique

Un film de Philippe de Broca (1973). Jamais sans doute, les films d'action-espionnage n'ont été mieux parodié. Tout y passe entre les invraisemblances assumées dont la plus belle, celle du gars bouffé par un requin dans une cabine téléphonique restera dans les annales, les trucages too much (les poches d'hémoglobines qui n'en finissent pas d'éclater), la cervelle dans l'assiette, on en passe et on en redemande. Les allers et retours entre la fiction et la réalité sont plutôt bien vus, se permettant au passage une critique des analyses pédantes de la littérature populaire. La structure du film tient la route et si le meilleur reste au début, le scénario sait rebondir plusieurs fois pour ne pas rendre le récit redondant. Belmondo est excellent, n'hésitant pas à s'autoparodier avec humour. Jacqueline Bisset est sans doute un peu frêle, je veux dire que c'est une belle femme mais qu'elle manque de chien. Pas si grave, mais son rôle aurait pu être mieux écrit, je veux bien que le personnage soit inconsistant, mais là c'est limite de la bipolarité. La fin m'a paru faible et bâclée, mais bon, il fallait bien finir. C'est aussi parfois dans les détails et dans les seconds rôles qu'on apprécie un film, certains réalisateurs s'en foutent, pas de Broca, et on appréciera les apparitions de Lefevre (quand même le voir criblé de balles, comme humour noir, ça le fait, non ?)  ou Monique Tarbes qui nous campe une femme de ménage inénarrable) Bref un excellent divertissement, original et spectaculaire dont on ne saurait se priver !

Le concierge

Un film de Jean Girault (1973) avec Bernard Le Coq, Maureen Kerwin, Michel Galabru, Maria Mauban, Jean Carmet, Daniel Ceccaldi, Daniel Prévost, Alice Sapritch, Katia Tchenko, Jacques Balutin, Claudine Coster, Maurice Biraud Roger Hanin. Sur une idée et avec une musique de Darry Cowl, voici un film qui ne tien pas ses promesses. Certes il y a de bonnes choses et le début se déroule dans une ambiance décontractée voire bon enfant, et ceci même si les pérégrinations de Le Coq sont mal explicitées, mais les acteurs sont bons, les filles sont ravissantes à l'instar de Maureen Kerwin ou de Katia Tchenko (qui ne se déshabillera pas, dommage), et la critique d'une certaine musique contemporaine est assez bien vue. Un bonne première partie donc, avant que l'affaire tourne en rond que les flibustes de Le Coq deviennent aussi envahissante qu'incompréhensible et que l'ennui nous rattrape. Film moyen, donc.

Deux Hommes dans la ville

Un film de José Giovanni (1973) avec Alain Delon, Jean Gabin, Michel Bouquet, Mimsy Farmer, Victor Lanoux. Grand film humaniste, bien que sans doute un poil manichéiste et proche de la fable (mais pourquoi pas ?) La mise en scène est peu imaginative mais ne démérite absolument pas, et pus il y a un travail remarquable sur la dernière scène glaçante comme la mort (c'est le cas de le dire). La direction d'acteur est remarquable. Gabin a beau être vieillissant il est excellent (ce n'est pas toujours le cas de tous ses derniers films) Delon prouve a qui en douterait encore qu'il fut un grand professionnel, et puis, même si son rôle est facile j'aime bien Mimsy Farmer. Mais le clou de la distribution reste Michel Bouquet dont le rôle est tellement détestable qu'on a envie d'entrer dans l'écran pour le baffer. Un grand film !

Ludwig – Le crépuscule des dieux  

Un film de Luchino Visconti (1972) avec Helmut Berger, Romy Schneider, Trevor Howard, Silvana Mangano. Soyons objectifs, si le film est un monument, il possède aussi des imperfections, il est tout de même permis de s'interroger sur sa longueur, sur cette volonté de ne rien gommer ou raccourcir. Certains dialogues sont trop écrits. trop théâtraux et manquent de concision (notamment entre le roi et le colonel ou celle avec l'acteur de théâtre) On a même droit à de l'hors sujet (le petit Noël chez les Wagner). Mais bon, l'ennui ne nous envahit jamais et le positif l'emporte tellement, et Visconti decrit parfaitement le parcours de ce roi qui n'a rien compris à son rôle, mégalomane, illuminé, naïf, homosexuel refoulé puis affirmé, sa longue descente aux enfers est magistralement narrée grâce à un Helmut Berger habité par le rôle et une mise en scène démente et inspiré. Les dernières scènes du film sont à ce propos hallucinantes. Et puis il y a les costumes, les décors de folie, le château de Neuschwanstein, ses fausses grottes et ses cygnes illuminés… vous me direz ça ne fait pas un film, non mais ça ne gâche rien et ça l'enjolive ! Pour des raisons bassement mercantiles on a placé Romy Schneider en tête d'affiche malgré la modestie de son rôle, mais elle est loin de démériter, on remarquera aussi Trevor Howard incarnant un Wagner plus vrai que nature et pas trop net et Silvana Mangano rayonnant de grâce et de beauté. Quant à Helmut Berger, c'est bien simple : il EST le roi de Bavière.

Tout le monde, il est beau tout le monde il est gentil

Un film de Jean Yanne (1972) avec Bernard Blier, Michel Serrault, Marina Vlady. Une énorme déconade en forme de satyre du monde la Radio. C'est plutôt réussi, les effets comiques fonctionnent plutôt bien et comportent des morceaux de bravoures comme celui ou Ginette Garçin chante avec l'accent espagnol. La très longue partie de radio vérité n'est pas toujours à la hauteur, mais comporte des moments très fort (le docteur qui avoue n'avoir pas vu un patient depuis 15 ans, la rubrique nécrologique complètement détournée). A noter que certains clins d'œil sont inscrits dans l'époque et sont aujourd'hui devenus illisibles (comme Vlady lisant "la cause du peuple", journal des gauchistes pro-chinois de l'époque, ou la mention "approuvé par le maire de Tours" sur une affiche, allusion à Jean Royer, sorte de père la pudeur hystérique.) C'est plutôt bien filmé (beaucoup de plan séquences) et on passe un excellent moment (même si ça s'essouffle un peu vers la fin)

Le grand blond avec une chaussure noire

Un film d'Yves Robert (1972) avec Pierre Richard, Mirelle Darc… Un comble : le film est poussif (et c'est rien de le dire) mais quand vient l'amorce d'un bon gag, il n'est jamais exploité à fond ! Pierre Richard ne convainc pas, Blier, Rocherfort et Carmet ont l'air de s'emmerder et ne parlons pas des seconds rôles… (quoique Colette Castel s'en sort bien). L'intrigue vire en eau de boudin et seule Mireille Darc nous apporte quelques moments troublants. A sauver éventuellement la scène de l'orchestre conduite par le réalisateur.

Une belle fille comme moi

Un film de François Truffaut (1972) avec Bernadette Laffont, Philippe Léotard, Guy Marchand, Claude Brasseur, Charles Denner, André Dussolier. Une excellente comédie teintée d'humour noir et illuminée par la présence magique de Bernadette Laffont dans le rôle d'une manipulatrice gouailleuse. C'est complètement déjanté, immoral à souhait, le film ne manque pas d'épingler au passage les sociologues, leurs façon de tout expliquer et leurs langages abscons, mais ne cherchons pas trop de message, ce film n'a pas d'autres prétentions que de nous faire passer un excellent moment. Certaines scènes sont inoubliables comme le suicide de Denner ou Marchand qui fait l'amour en se passant des disques de bruitages de Formule 1, ou encore le final, chef d'oeuvre d'humour noir avec la chanson "J'atendrai", chanté par Rina Ketty. On notera aussi la présence d'Ouvrard en gardien de prison. Ce film est un petit bijou.

Sueur froide dans la nuit

Un film de Jimmy Sangster (1972) avec Judy Geeson, Joan Collins, Ralph Bates et Peter Cushning. Un film très roublard puisqu'au bout d'à peine une demi-heure on croit avoir tout compris, mais justement ce n'était pas ça… et finalement c'est ça quand même mais en bien plus compliqué… Bref un bon petit thriller orienté "angoisse" bien fauché, mais de bonne tenue en ce qui concerne la réalisation, la photo, la musique et la direction d'acteurs dominée par une Judy Geeson belle et talentueuse. Et puis il y a la "Hammer touch"..

Le Parrain

Un film de Francis Ford Coppola (1972) avec Marlon Brando, Al Pacino, Robert Duvall; Diane Keaton James Cain, Sterling Hayden... On ne voit pas passer les presque trois heures que durent ce film d'une réalisation parfaite dans tous les domaines. C'est peut-être un film de gangsters, mais c'est surtout une immersion totale dans une famille de mafieux. Le personnage de Vito Corleone est judicieusement décrit, un type psychorigide, mégalomane et autoritaire et considérant la défense de la famille comme une vertu cardinale. Un tel portrait aurait pu donner un personnage de caricature, mais c'est loin d'être le cas et le film se garde de tout manichéisme, je n'irais pas jusqu'à dire que le film le rend sympathique, mais on ne peut pas le haïr, tout simplement parce que ce n'est pas l'intention du film et Il fallait pour réussir ce tour de force un acteur lui-même un peu mégalo, et force est de constater que l'interprétation de Brando qui entre parfaitement dans le moule du personnage est extraordinaire, Quant à Pacino, (son premier vrai rôle) il va monter en puissance pendant tout le film à la fois en tant qu'acteur et en tant que personnage. Robert Duvall, dans le rôle d'une éminence grise froide comme un glaçon fait froid dans le dos, On notera le rôle (presque en guest star) bref mais intéressant de Sterling Hayden. Certaines scènes resterons inoubliables notamment cette longue ouverture, où la fête est alternée par les audiences du parrain, d'une richesse thématique et cinématographique qui donne le tournis, et puis bien sûr la tête de cheval, l'assassinat de Sonny au péage, l'exécution du flic véreux et du Turc, la scène du baptême en montage parallèle avec l'exécution des chef des familles rivales. Et puis il a la musique, du Rota en super forme !  Si l'on devait chipoter on pourrait critiquer quelques petites longueurs et une certaine imprécision dans certains éléments de l'intrigue. Mais qu'importe, et si je trouve exagéré de dire que le Parrain est "l'un des plus grands films du cinéma mondial" il n'en reste pas moins un chef d'œuvre

Le Charme discret de la bourgeoisie

Un film de Luis Buñuel  (1972) Quelle moquette a donc fumé Buñuel pour nous infliger un tel ratage ? Buñuel se trompe de cible en critiquant la bourgeoisie, ce n'est pas la bourgeoisie qui est exaspérante, c'est le genre humain dans son ensemble, mais on lui aurait volontiers pardonné ce parti pris si cela avait été fait avec efficacité, or ce n'est pas le cas. C'est bavard, lourd (voire lourdingue et le recours au rêve comme procédé de narration est pénible), ça ne va nulle part et on a aucune empathie pour les protagonistes (même si c'est fait exprès), et certaines scènes sont carrément aussi inutiles qu'ennuyeuses (les rêves des militaires). Un film qui n'apporte rien. A sauver la scène de galipettes entre Audran et Cassel et juste un doigt d'humour surréaliste (ce qui ne fait pas grand-chose)

Frenzy

Un film d'Alfred Hitchcock (1972). Ça démarre au quart de tour et ça n'arrête plus, la mise en scène est parfaitement maîtrisée, le rythme soutenu, le jeu des acteurs remarquable et l'ambiance londonienne superbement bien rendue. Très vite le whodunit est abandonné, le propos d'Hitchcock n'étant pas là, le suspense étant porté par le fait de savoir comment John Finch va tenter de s'en sortir. On remarquera qu'Hitchcock a abandonné ses blondes glamours platinées au profit de personnages féminins d'aspect faussement fragiles : les étonnantes Barbara Leigh-Hunt et Anna Massey. Il y a aussi comme toujours pas mal de personnages pittoresques comme la secrétaire de l'agence. On remarquera que si Hitchcock nous montre assez longuement le meurtre de Brenda, il ellipse complètement celui de Babs (cela n'aurait rien ajouté au film) Quant à la longue séquence à la fois macabre et comique dans le camions de sac de patates c'est une véritable scène d'anthologie. Le mot de la fin de l'inspecteur est un petit bijou d'humour noir "Vous ne portez pas votre cravate, Monsieur Rusk ) Enfin Hitchcock semble prendre sa revanche sur les censeurs en saupoudrant son film de quelques brèves scènes de nudité. On regrettera juste les vannes un peu lourdingue sur la cuisine française, d'ailleurs est-ce la cuisine française qui est critiqué, le mépris des anglais pour notre cuisine, ou l'incapacité des cuisinières anglaises  ?

L'exorciste

Un film de William Friedkin (1972) avec Max Von Sidow. Ce film est considéré par beaucoup comme l'un des somment du film d'horreur. On n'est pas obligé d'être d'accord. Ce film cumule trois défauts essentiels : D'abord il est d'une lenteur désespérante (un format de 90 minutes aurait parfaitement convenu), ensuite il est laid : (attention c'est un film d'horreur, on ne lui demande pas non plus d'être en sucre, mais ici la laideur est partout, les décors et la quasi-totalité des protagonistes), enfin il y a là-dedans une overdose de curé à la limite du supportable. Et que dire la scène de l'exorcisme dont on ne voit pas la fin et où il faut se farcir les deux curés hystériques ? (Von Sidow y est très mauvais). Certes tout n'est pas à jeter, et il faut bien avouer que la montée progressive de la possession chez Linda Blair, avec les effets spéciaux qui l'accompagne et les insanités qu'elle profère est assez jouissive.

Avanti !

Un film de Billy Wilder (1972) avec Jack Lennon et Juliet Mills. L'intro, un rien poussive pouvait faire craindre le pire, mais au final, c'est du grand Billy Wilder avec un Jack Lemmon en pleine forme et une Juliett Mills tout à fait étonnante et adorable. Sous le masque d'une charmante comédie, Wilder règle son compte avec l'Américan way of Life et son puritanisme hypocrite et parvient à brosser un convainquant ode à l'adultère. Les dialogues sont savoureux. Evidement on pourra trouver les italiens un peu trop caricaturaux, mais bon c'est une comédie, il faut savoir rire de tout.

Le guet-apens

Un film de Sam Peckinpah (1972) avec Steve McQueen et Ali McGraw. Le film est parfois peu explicite dans son déroulé narratif. (pourquoi tout le monde se retrouve à El Paso ?) On regrettera aussi un élément de scénario peu subtil : ("Doc" qui est un excellent tireur se permet de rater plusieurs fois Rudy sans s'assurer de sa mort !). Vraiment dommage car sinon, après une démarrage en douceur, quand c'est parti ça ne s'arrête plus et ce film reste un modèle de braquage foireux avec un suspense constant, des scènes de violence particulièrement réussies et quelques scènes bien dérangeantes. Tout cela nous cloue dans notre fauteuil jusqu'à la fin, McQueen est très bon quoique peu expressif, en revanche Ali McGraw sans être mauvaise a beaucoup de mal à convaincre. Le méchant est particulièrement réussi et Sally Struthers nous fait une démonstration complètement barré du syndrome de Stockholm. Outre le gunfight final on appréciera cette scène complètement surréaliste dans le camion poubelle, ou celle du voleur de consignes. Certes, Peckinpah a fait mieux et même bien mieux, mais c'est néanmoins très bon

 What ?

Un film de Roman Polanski avec Sidney Rome et Marcello Mastroianni (1972). Une sorte d'Alice aux pays des merveilles à la sauce seventies. C'est complètement déjanté, mais tout à fait agréable à visionner. Le farfelu et l'érotisme se mêlent pour notre plus grand plaisir. Et il faut véritablement être coincé de la braguette pour ne pas apprécier le charme et la plastique de Sidney Rome. Polanski a filmé de façon très originale deux scènes de flagellation dont une avec furring-sex, ainsi qu'une amusante (mais fatale) scène de voyeurisme. Mais c'est aussi un film qui nous parle de l'art, la bande son est magnifique et chaque pièce de l'étrange demeure contient des tableaux de maître des tous style et de toutes époque (Van Gogh, Géricault, Modigliani mais aussi Gervex et son tableau le plus intéressant, Rola, qui n'est vraiment pas là par hasard. Un film émoustillant !

Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur le sexe sans jamais oser le demander

Un film à sketches de Woody Allen (1972) Du délire à l'état brut. Tous les sketches ne se valent pas, par exemple si le "Travesti" n'est pas très bon, le "Jeu télévisé" est en revanche d'un humour décapant très efficace. C'est moyen, mais Woody Allen a fait tellement mieux ensuite !

L'argent de la vieille

Un film de Luigi Comencini (1972). Décidément, la comédie italienne regorge de pépites. Emporté par un quatuor fabuleux (Silvana Mangano, absolument fabuleuse et qui domine la distribution, Bette Davis parfaite, Alberto Sordi, Joseph Cotten en gigolo désabusé), l'histoire fait mouche, pourtant le scénario est simple (voire simpliste), pourtant nombre de scènes sont téléphonés, et pourtant ça fonctionne (ça fonctionne même très bien !). Féroce (c'est même d'une férocité assez inouïe !) drôle et émouvant, ce grand film est tout cela !

Aguirre, la colère de dieu

Un film de Werner Herzog (1972) avec Klauss Kinski. Comme le film est très lent on a le temps de se poser des questions. L'une des premières qui vient à l'esprit c'est pourquoi d'un côté pousser si loin le réalisme avec ce tournage en pleine jungle au milieu d'un fleuve déchaîné, et d'un autre côté laisser passer des incongruités manifestes : Les nanas qui ne salissent jamais leur jolies fringues et qui ont toujours les cheveux propres et bien coiffés, ces soldats qui au bout d'un mois dans la jungle ont de la barbe mais pas partout, le canon d'un modèle spécial qui lance des boulets explosifs. Et alors que le film n'a rien de comique, Herzog qui est un joyeux boute en train s'amuse comme un petit fou avec la tête décapitée qui continue de parler ou le gars transpercé par un flèche et qui meurt en faisant un bon mot. Tout ça fait un peu tâche. Ce film sur la folie sur fond de colonialisme est souvent lourd dans son propos, (cf les propos péremptoires du moine ou la ridicule scène de conversion) accumulant les ellipses, les longueurs, les scènes gratuites et les outrances (le dîner du roi). Mais sinon c'est vrai qu'il y a des belles images, quant à Kinski il campe un illuminé plutôt crédible mais il n'y a pas non plus de quoi crier au miracle. Bref, on est loin du chef d'œuvre, très loin ! Peut se regarder en grignotant des chips.

Le corrupteur

Un film de Michael Winner (1972) avec Marlon Brando et Stephanie Beacham. On ne comprend qu'à la fin que le film est une préquelle du Tour d'écrou d'Henri James, mais ça n'a pas une importance fondamentale. Un récit bourré de réflexions intéressantes sur la vie, la mort, le puritanisme, l'hypocrisie, le sadisme, le masochisme, la méchanceté, l'éducation, l'influence… beaucoup de choses en fait, rarement le thème de l'enfance aura été abordé de façon aussi cynique. c'est bien joué, Brando est complètement barré, Stéphanie Beacham sublime quant à la gouvernante on a envie de la baffer, si le film avait été mauvais on aurait pas cette envie !

Tombe les filles et Tais-toi

Un film de Herbert Ross (1972) avec Woody Allen et Diane Keaton. Woody Allen est l'auteur du scénario mais n'a pas réalisé le film et ça se sent à la lourdeur de certaines scènes (notamment les scènes de maladresses quasiment toutes mal filmées). Le film vaut surtout pour son scénario intelligent, ses bonnes répliques, le rôle envoûtant de Diane Keaton et cet hommage à Humphrey Bogart (l'ange gardien de Woody Allen) et au film "Casablanca".

Délivrance

Un film de John Boorman avec John Voight et Burt Reynolds (1972). Ou comment une simple expédition en canoë tourne au cauchemar. C'est remarquablement bien fait avec des paysage et prise de vues extraordinaire. Le scénario est très habile et montre de suite son coté inquiétant avec le gosse autiste qui joue du banjo. C'est à la fois un film d'aventure à suspense et une étude sur les l'évolution de l'attitude des personnages face à l'adversité : Reynolds, le fier à bras qui tue au lieu de mettre en fuite n'est plus qu'une loque une fois blessé, Voight s'en sort bien, fait quelques arrangements avec sa conscience mais finit par craquer, le guitariste pète les boulons, mais l'attitude la plus surprenante est celle du joufflu, humilié et violé, il semble avoir complètement gommé cet épisode de sa mémoire, y compris dans cette étrange scène de table où il est question dans la conversation d'un concombre gigantesque. Tout cela justifiant l'adage selon lequel en cas de péril aucune personne ne réagit comme on aurait pu le prévoir. Un grand film, très fort, qui reste ancré dans la mémoire, une légende du cinéma.

Les 1001 nuits érotiques

Un film d'Antonio Margheriti (1972) avec Barbara Bouchet et Femi Benussi. Certes c'est de la série B, mais c'est du Margheriti et il a eu des moyens. Le film étant à sketches, les histoires sont forcément inégales mais restent de bonnes tenues, la seconde (celle d'Aladin) étant la meilleure avec une très jolie réalisation, un beau tapis volant et un étonnant pied de nez final. Les couleurs sont jolies, le scope couleur est très bien utilisé, il a des décors, du costume, des effets spéciaux et les poitrines de ces demoiselles sont bien agréables. L'humour n'est pas toujours très léger mais on a connu pire. Tout au plus pourrions-nous reprocher au film une certaine lenteur. Sur le fond, le sexe y est considéré en priorité comme festif et décontracté et c'est très bien comme ça !

L'aventure c'est l'aventure

Un film de Claude Lelouch (1972) avec Lino Ventura, Jacques Brel, Charles Denner, Aldo Maccione. C'est d'abord un film d'acteurs dominé par Ventura et Denner. Le scénario est foutraque au possible mais terriblement attachant. Il est symptomatique de constater combien un certain nombre de propos tenus dans ce film reste d'actualité plus de 40 ans après sa sortie. C'est plein d'humour, c'est intelligent, c'est sympathique, un peu plus de rigueur en aurait fait un chef d'œuvre. A noter l'étonnante prestation de Nicole Courcel en porte parole des prostituées.

Prime Cut (Carnage) 

Un film de Michael Ritchie (1972) avec Lee Marvin, Gene Hackman, Sissy Spacek. Etonnant que ce film arrive à fonctionner malgré son scénario minimaliste (un tueur doit récupérer du fric chez un trafiquant). Sans doute à cause de son côté dérangeant (qui persiste encore aujourd'hui) de l'insolite des situations, de quelques bonnes scènes choc, mais aussi de la prestation de Lee Marvin et du charme de Sissy Spacek.Spécial. Surprenant !

Le dernier tango à Paris

Un film de Bernardo Bertollucci (1972) avec Maria Schneider, Marlon Brando et Jean-Pierre Léaud. Un film qui doit plus au scandale qu'il provoqua et aux légendes farfelues qui suivirent qu'à sa valeur intrinsèque. C'est très long , très bavard, peu interessant et encombré de séquences dont on se demande l'utilité... on sent l'influence de Godard, mais pas du meilleur Godard.  Brando n'a rien d'exceptionnel, Léaud est mauvais. En revanche Maria Schneider, son petit sourire malicieux, sa décontraction et sa malice sauve (en partie) ce film qui ne justifie en rien sa réputation.

Deep Throat  

Un film de Gerard Damiano (1972) avec Linda Lovelace, Carol Connors, Harry Reems. Loin d'être le film ringard décrit par certains, l'intérêt de ce film ne se limite pas à son aspect historique mais possède d'importantes qualités intrinsèques : un scénario original et délirant, une photographie excellente, un montage nerveux et efficace, une superbe bande son, de l'humour. Linda Lovelace est absolument charmante (mais pourquoi ne voit-on pas ses nénés ?) et Carole Connors très émoustillante. Que demande le peuple ?

Le retour de l'abominable Dr Phibes

Un film de Robert Fuest (1972) avec Vincent Price. Alors évidemment, l'idée géniale du premier opus n'est plus là, et on peut se demander pourquoi Phibes s'acharne à tuer de façon aussi tordu tous ceux qui le gênent. Et bien parce que c'est du cinéma, tout simplement ! L'ambiance est toujours aussi magique et inventive (ah, le pavillon en cuivre pour communiquer avec la très troublante Vulnavia !), la musique est fabuleuse, et puis il y a cette fin, grandiose. Forcement en deçà du premier, mais ça reste très bon.

Le cirque des vampires  

Un film de Robert Young (1972) avec Adrienne Corri.  Une très bonne, une excellente surprise. Sans doute l'un des derniers très bons films produit par la Hammer film. Le scénario est très original, son traitement également, la galerie de personnages est bien campée, on a droit à un peu d'érotisme avec notamment "Serena" illustre inconnue qui vient faire son numéro de femme panthère en guest star (elle disparaît ensuite de l'histoire). L'interprétation sans vedette est très correcte avec notamment  Adrienne Corri resplendissante en femme mature et Lalla Ward en jeune fille acrobate au regard inquiétant. On notera que le scénario est très noir, démontrant que l'attitude des chasseurs de vampires peut être pire que ce qu'ils pourchassent (voir la scène où l'on massacre des animaux du cirque). Ce n'est pas parfait mais quel plaisir de visionner un tel bijou !

Cabaret

Un film de Bob Fosse (1972) avec Liza Minelli, Michael York, Marisa Berenson. Il y a plein de choses dans ce film, mais ce qui frappe tout d'abord c'est la présence magnétique et survoltée de Liza Minelli qui porte réellement le film sur ses épaules. Le film est aussi un plaidoyer pour la liberté sexuelle et pour celle  de faire ce qu'on veut de son propre corps, dans cette optique la vision de la montée du nazisme sert de contrepoint, d'empêcheur de vivre sa vie comme on l'entend. Le film contient d'ailleurs l'une des scènes les plus terrifiantes de l'histoire du cinéma, celle où le jeune nazi fanatisé se met à chanter dans un restaurant de campagne. Mais Cabaret c'est bien sûr une comédie musicale et les numéros emmenés par Joel Grey en meneur de revue même s'ils n'atteignent pas les sommets du genre valent largement le détour. Enfin ce film ne dédaigne pas l'humour et de ce point de vue le dialogue entre Minelli et Berenson est un petit bijou de drôlerie.

Elle cause plus, elle flingue

Un film de Michel Audiard (1972) avec Annie Girardot, Dary Cowl, Bernard Blier. N'est pas Jean Yanne qui veut et Audiard se plante en beauté dans ce qui aurait voulu être une satire sociale. Si le côté anti-flic est d'une férocité inouïe, l'aspect anticlérical est raté tellement la fable est absurde et le propos forcé (Galabru est ridicule)  Nous avons : une bonne première partie avec un Darry Cowl déchaîné, Annie Girardot qui assume complètement, Blier toujours bon même quand on lui fait dire n'importe quoi et quelques rares bonnes scènes (notamment celle où Blier et Girardot chantent en duo le couplet d'Eurydice). Mais tout cela ne saurait sauver ce film globalement décevant.

3 milliards sans ascenseur    

Un film de Roger Pigault (1972) avec Serge Reggiani, Michel Bouquet, Dany Carel, Bernard Fresson, Marcel Bozuffi, Françoise Rosay. Il y a des films qui ne sont pas des chefs d'œuvres mais qui nous touchent, tellement ils inspirent la sympathie. On pouvait s'attendre au pire avec cette bagarre grotesque en ouverture, mais très rapidement le film prend une tournure sympathique, on s'attache à cette bande de bras cassés, à Reggiani habité par son rôle, à Dany Carrel mignonne comme un cœur, à Bouquet avec sa mère abusive, ses chats et qui lit du Konrad, à tous les autres (Bozuffi, Rosay, sans oublier Nike Arrighi, l'espiègle stripteaseuse) seul Fresson reste un peu en retrait. C'est plein d'idées, plein de surprises, plein de nostalgie aussi sur ces vieux quartiers que les promoteurs de tours font disparaître. Une délicieuse friandise.

Trop jolies pour être honnêtes

Un film de Richard Balducci (1972) avec Bernadette Lafont, Elisabeth Wienner, Jane Birkin, Serge Gainsbourg. Le scénario contient quelques bonnes idées mais d'autres consternantes. Le film qui se voudrait gentiment amoral est hélas nullissime dans tous ses compartiments : réalisation bâclée, jeux des acteurs approximatif (Gainsbourg fait pitié), photo moche, humour raté et pire avec quatre belles actrices au générique, ce n'est même pas sexy.

Joe Kidd

Un film de John Sturges (1972) avec Clint Easwood. Malgré de bonnes intentions, le film reste moyen. Trop d'invraisemblances (la reddition de Chama), trop d'ellipses ou de déficit d'explication (pourquoi Duval fait il enfermer Eastwwod). Reste quelques scènes mémorables comme la cruche qui fait pendule et surtout le train fou qui rentre dans le saloon et puis le scénariste se garde de tomber dans le manichéisme, à ce sujet le personnage de Chama est plutôt bien vu. Se regarde. 

Le viager

Un film de Pierre Tchernia (1972) avec Michel Serrault, Jean-Pierre Darras, Rosy Varte, Michel Galabru, Odette Laure. Après un générique de folie, nous avons droit à une comédie souriante et prévisible qui se regarde avec plaisir mais qui n'a rien d'exceptionnelle non plus. La réalisation est très faible, le scénario est assez inventif mais s'épuise sévère vers la fin (l'épisode avec le fils Galipeau est mauvais, lui régler son compte en voix off eut été bien suffisant). Côté acteurs c'est très bancal, Serrault surjoue mais ça passe, Galabru est très moyen, Darras est inégal, ces dames s'en sortent bien. Dans les petits rôles on notera le numéro de Jean Carmet en avocat (le début de sa plaidoirie est le sommet du film, c'est dire si le reste est terne), mais C. Brasseur et Y. Robert sont bien fades. On notera une critique assez bien venue de certains comportements sous l'occupation, dommage qu'elle soit si lourde.

Les flics ne dorment pas la nuit

Un film de Richard Fleischer (1972) avec George C. Scott. Fleischer est un cinéaste surdoué, son problème c'est qu'on ne l'a jamais considéré comme un auteur, il est donc obligé de faire avec des scénarios qui sont parfois très bons, parfois moins bons et parfois bizarres, comme ici : on nous clame que c'est un film montrant la vie des patrouilles policières de nuit avec réalisme, j'invite ceux qui n'ont que ce mot de réalisme à la bouche à revoir la scène où une junkie traine un policier coincé à l'extérieur de sa portière et qui s'en sort avec juste avec des égratignures ou dans un autre genre celle du divorce express.. Le personnage jouée par George C. Scott est imprévisible, un jour il fait une arrestation au faciès, le lendemain il prend le parti des clandestins contre les marchand de sommeil, je veux bien croire qu'il y ait des personnages complexes mais à ce point faut pas pousser non plus… par ailleurs le film n'ayant ni enjeu, ni véritable fil conducteur on s'y ennuie pas mal.

Les contes de Canterbury

Un film de Pier Paolo Pasolini (1972). Nettement le moins bon de cette médiocre trilogie. Les sketches se trainent lamentablement et quand arrive la chute on se dit "tout ça pour ça". Evidemment on a soigné les costumes et les décors, comme si cela pouvait cacher l'indigence du scénario et l'amateurisme des acteurs. Il y a de déci delà quelques jolis nus féminin dont une danse collective à poil (on se console comme on peut) qui nous réveille quelques instants de la torpeur dans laquelle nous plonge ce film désespérant de vacuité.

Silent Running

Un film de Douglas Trumbull (1972). Comment les adulateurs de ce film sans femmes et sans rythme ont-ils fait pour ne pas s'endormir face à l'ennui que distille ce film ? Ne parlons pas des explosions qui font boum-boum dans l'espace, du discours d'enterrement du mec en rouge ou du spécialiste en botanique qui a oublié qu'il fallait du soleil pour faire pousser les plantes. Quant au concepteur des robots, il ne lui est jamais venu à l'idée qu'il auraient été bien plus fonctionnels avec des roulettes plutôt qu'avec des mini-pattes ? Et puis c'est un film à message, ça ne sert à rien les films à messages, ça convainc les convaincus et ça ne convainc pas les autres. On sauvera si l'on veut la voile voix de Joan Baez.

La Légende de Jesse James

Un film de Philip Kaufman (1972). Le film se concentre sur la personnalité de Cole Younger interprété plutôt efficacement par Cliff Robertson. Globalement le film est intéressant, mais est entaché par une narration chaotique, par l'interprétation peu convaincante de Robert Duval dans le rôle de Jesse James et par des séquences dont on se demande ce qu'elle vienne ajouter à l'histoire comme cette interminable partie de baseball

Savages

Un film de James Ivory (1972). Film inclassable que l'on qualifiera de surréaliste ce qui en l'occurrence ne veut pas dire grand-chose, bien que ce soit quand même du côté de Buñuel qu'il faudrait en chercher un soupçon de parenté, l'anticléricalisme et l'antimilitarisme en moins. C'est un film à message, et si le message n'est pas clair, c'est exprès c'est pour que les spectateurs se grattent le cerveau après avoir vu le film. Personnellement ça ne m'a donné nulle envie de me gratter la cerveau ! La vision brute du film est surprenante surtout au début, ensuite ça devient carrément lourd. La photographie et la distribution féminine sont très jolies, ça aide à vaincre l'ennui qui nous gagne au fur et a mesure qu'avance ce film bizarroïde et foutraque.

Docteur Popaul

Un film de Claude Chabrol (1972) avec Jean-Paul Belmondo, Mia Farrow, Laura Antonelli, Daniel Ivernel. Chabrol avait à sa disposition un scénario truculent et joyeusement amoral et un trio d'acteurs remarquables. Et il trouve le moyen de gâcher tout cela, déjà en foirant la postsynchronisation de Mia Farrow, ensuite en parsemant la première moitié de son film d'un humour (noir ou non) qui peine à fonctionner, quant à la seconde partie le moins que l'on puisse dire, c'est qu'elle est poussive usant et abusant du huis-clos de la chambre d'hôpital et s'enlisant dans le bavardage. On retiendra malgré tout le dernier twist, joli pied de nez aux moralistes de tous poils et les jolies apparitions dénudées de Laura Antonelli.

Les quatre malfrats

Un film de Peter Yates (1972) avec Robert Redford, George Segal. Très inégal, si le premier casse est intéressant, l'intrusion dans la prison l'est beaucoup moins, mais l'épisode du commissariat, assez amusant rattrape le coup. Il y a cependant pas mal de remplissage, comme ce long vol en hélicoptère ainsi que des scènes dont on se demande l'utilité, comme le voleur de montres. Ça n'a rien d'extraordinaire mais ça occupe les yeux

Dany la ravageuse

Un film de Willy Rozier (1972) avec Sandra Julien. L'attraction du film c'est Sandra Julien, elle a un jeu amusant et une plastique irréprochable, je n'irais pas jusqu'à dire qu'elle sauve le film mais elle nous aide à le supporter. Sinon que dire : il y a en fait trois parties, une première composée de rencontres diverses dont une qui restera dans les annales puisqu'elle comporte une scène de flagellation d'une sauvagerie inouïe … mais qui ne laisse aucune trace…. La seconde est un épisode policier assez médiocre comportant une scène de viol à décoiffer les féministes, quant à la troisième, n'en parlons pas tellement on touche le fond. Globalement la mise en scène est paresseuse, et comme il n'y a pas matière à tenir 90 minutes, que fait Rozier , il nous filme la route ! Si, si !.

Au service de Satan (Enter the devil)

Un film de Frank Q. Dobbs (1972) Un série B fauchée qui avait un potentiel énorme. Hélas le réalisateur fait avec ce qu'il a sous la main, alors ça fait souvent très amateur et le rythme n'est pas toujours là. Pourtant il y a de bonnes choses, ne serait-ce que cette musiques chorale obsédante accompagnant les rites sataniques, une petite scène gore avec des barbelés, des méchants serpents et un twist final tout à fait surprenant à défaut d’être évident. Et puis Irene Kelly est bien mignonne.  On va dire que ça occupe les yeux.

Derrière la porte verte

Un film de Artie et Jim Mitchell (1972) avec Marilyn Chambers. Un peu d'expérimental aide parfois à la promotion d'une œuvre, et les frères Mitchell l'ont bien compris puisque le film a été présenté à Cannes. Du coup certains ont crié au miracle. Je n'aime pas trop ce film, son côté marginal m'a laissé froid, de plus j'ai du mal a supporter cette idée de faire porter des tenues spéciales pour organiser des parties fines (Kubrick qui a du voir le film fera la même fantaisie dans Eyes Wide Shut). Enfin et cela est tout à fait personnel, je ne kiffe pas Marilyn Chambers, non pas qu'elle ne soit pas une jolie femme, mais elle me laisse de marbre.

Le loup de la nuit

Un téléfilm de Daniel Petrie (1972) avec Barbara Rush. Une très honnête production en série B, peu de monde, beaucoup de blablas, maquillage économique. Mais les acteurs font bien le boulot en particulier David Janssen qui campe le shérif, et puis Barbara Rush (le météore de la nuit) est charmante. Le réalisateur a fait le choix de traiter cette histoire de loup-garou en mode thriller, pourquoi pas puisque ça fonctionne !

Armez-vous de courage

Un film de Mario Amendola (1972). Ça se regarde, mais le film est bizarrement construit, en fait plusieurs saynètes s'articulent les unes aux autres, le problème c'est que c'est très lourd, excessivement bavard, que ça se traine, on peut même dire que ça piétine. L'acteur principal Franco Franchi en fait trois fois de trop. Quant aux gags si certains nous font esquisser un sourire d'autres sont franchement mauvais comme celui où Franco simule une transformation en chien. Les toutes dernières minutes relèvent un tout petit peu le niveau.

Anche se volessi lavorare, che faccio ?

Un film de Flavio Mogherini (1972) avec Ninetto Davoli, Luciano Salce, Adriana Asti. Malgré quelque bons acteurs, quelques belle prises de vue et une jolie musiquette signée Enio Moricone, le film est un échec. La narration est complétement décousue surtout dans sa première partie, il n'y a aucun enjeu, on a du mal à comprendre d’où sortent ces quatre hurluberlus, quant aux second rôles, n'en parlent pas. Tout se passe comme si toute une partie de l'histoire était restée dans la tête du scénariste. Résultat on s'ennuie ferme. Et puis c'est st quoi cette fin ?

Jeremiah Johnson

Un western de Sydney Pollack (1972) avec Robert Redford. On a souvent tendance à confondre le souvenir du film avec le ressenti lors de sa vision. Quelques semaines après avoir vu le film on va se souvenir de l'incontestable beauté des images, de l'excellence de la réalisation… et de Robert Redford. Et on va oublier que pendant la vision du film l'ennui nous guettait. Un film pendant lequel on regarde sa montre est rarement un bon film, aux longueurs et au manque d'enjeu s'ajoute un montage elliptique parfois étrange, il faut aussi déplorer quelques scènes peu réalistes comme l'attaque des loups qui donne l'impression de regarder "Super Robert dans la montagne" Quant au fond puisqu'il parait qu'il y en a un, je n'ai pas trop cherché…

César et Rosalie

Un film de Claude Sautet (1972) avec Yves Montand, Romy Schneider, Sami Frey. Si "Ls choses de la vie" fonctionnait c'était en raison de l'artifice de son montage mais certainement pas dans la banalité de son triangle amoureux. Ici, il est encore question de triangle amoureux, mais quel progrès entre ces deux films. La banalité fait place à la complexité, la direction d'acteurs est totale, les personnages secondaires n'étant plus laissés pour compte de plus Schneider a un vrai rôle. Pour le fond, n'en déplaise aux déconnectés de la vie, le fait de pouvoir aimer deux personnes en même temps ça existe, les ménages à trois aussi ! Et leur traitement dans les arts et la littérature n'est pas nouveau, il y a eu Jules et Jim bien sûr, mais Mozart a également traité le thème dans son opéra "Cosi fan tutte". La variation écrite par Sautet se polarise autour du personnage de Montant, partagé entre jalousie violente et acceptation de la situation. A ce propos sa prestation d'acteur est époustouflante (quel est l'imbécile qui a dit qu'il n'était pas un acteur ?) Romy Schneider nous fait l'exploit d'être à la fois sobre et lumineuse. Quant au reste, c'est du Sautet avec ce soucis constant de nous présenter des gens dans les détails de leurs quotidiens. Alors que du bon ? Une grosse réserve quand même, le personnage de Samy Frey  insuffisamment écrit et qui manque singulièrement de consistance.

Un flic

Un film de Jean-Pierre Melville (1972) avec Alain Delon, Catherine Deneuve,  Paul Crauchet,. Il y a des fautes de scénario qui sont impardonnables, la plus flagrante est celle où l'un des quatre gangsters étant arrêté, c'est un dur qui refuse de donner le nom de ses complices. Delon lui répond qu'il est prêt à parier qu'il les donnera. Plan suivant, Delon se rend chez un des complices, on ne saura jamais comment l'autre a parlé ! Faut peut-être pas confondre ellipses et trou de gruyère !. En revanche dans la scène de l'hélico, on nous montre un type en train de se changer pendant 10 minutes ! Un film trop lent, confus, peu intéressant, mal dialogué, avec un Delon très moyen. Sinon Catherine Deneuve est magnifiquement photographiée (mais on ne la voit que 5 minutes dans un non-rôle) le travesti également, (qui d'ailleurs est joué par une femme : Valérie Wilson)

Un homme est mort

Un film de Jacques Deray (1972) avec Jean-Louis Trintignant Ann-Margret, Roy Scheider, Angie Dickinson. Je ne sais pas moi, mais si on me pique mes papiers à l'étranger, je me rends au consulat de France pour qu'ils arrangent l'affaire… Vous me direz dans ce cas, il n'y aurait pas eu de film, mais bon, passons. Le film est à la fois lent, presque soporifique, et compliqué à souhait. Un homme est traqué dans une ville sans que la tension soit palpable (faut le faire), on a droit à un tueur professionnel qui vise à côté (il a besoin de lunettes) et quand les balles arrivent il suffit de s'écarter un peu (une balle voyage quand même à 250 m/secondes dans le meilleur des cas faut-il le rappeler) Côté interprétation Trintignant est très mou, mais le pire c'est Roy Scheider, complétement inexpressif.. Pas terrible tout ça d'autant qu'il faut se farcir la musique horripilante de Michel Legrand. Alors que sauver ? Le décolleté plongeant d'Ann-Margrett, quelques serveuses montantes dénudés et Georgia Engel dans le rôle de la simplette de service…

Les Léopards de Churchill

Un film de Maurizio Pradeaux (1972) avec Richard Harrison, Klaus Kinski, Pilar Velázquez. C'est de la série B, et dans le genre il ne faut pas trop se plaindre, malgré une direction d'acteur insuffisante (Klaus Kinski n'est pas assez méchant, que le cœur de l'intrigue ne soit pas assez exploité (les jumeaux) et que ce soir souvent très sombre. A retenir la scène des otages, et le charme de Pilar Velázquez

Deux anglaises et le continent  

Un film de François Truffaut avec Jean-Pierre Léaud (1971). Une narration par petites touches, des jeux de séductions croisés et compliqués qui viennent troubler les conventions avec en définitive une morale qui nous dit que l'on peut aimer deux être en même temps (c'était déjà le propos de Jules et Jim), Qu'on peut être libertin et respecter l'autre… mais que cela n'est pas forcément d'une facilité évidente. Ce film est comme une leçon de vie, magnifiquement interprété par Léaud (que seul Truffaut a su diriger) mais aussi par les deux anglaises exceptionnelles. Ajoutons à tout cela, l'ambiance, les décors, la lumière, la mise en scène, la musique… Sans doute faut-il reprocher à ce film quelques longueurs, sinon c'est assez fabuleux.

Dollars  

Un film de Richard Brooks (1971) avec Warren Beatty et Goldie Hawn. Une histoire de casse très originale et filmée de main de maître. La distribution est une joyeuse galerie de portraits dominée bien évidemment par un Warren Beatty impérial et surtout par une époustouflante Goldie Hawn dans le rôle d'une prostituée aussi délurée que décontractée. Le suspense est magnifiquement orchestré aussi bien dans la scène centrale que dans la longue poursuite finale. Brooks a donné à Warren Beatty un rôle à la Robin de bois, certes naïf mais attachant (n'oublions pas que c'est une comédie), Tout juste peut-on reprocher au film quelques confusions et déficit d'explications.

L'abominable Dr Phibes

Un film de Robert Fuest (1971) avec Vincent Price et Joseph Cotten. Tout est bon dans ce film qui commence avec une scène d'ouverture grandiose. : L'idée géniale (les 10 plaies d'Egypte) sera piquée ensuite par des tâcherons laborieux, les décors kitchs et sublimes influenceront probablement de Palma pour "Phantom of the paradise". Ajoutons une mystérieuse officiante, un Vincent Price qui réussit à être génial malgré son masque figé, Joseph Cotten toujours très élégant, les inspecteurs de Scotland Yard, gaffeurs, incompétents ou fouineurs, de l'humour très décalé, des meurtres sadiques à gogo d'une inventivité incroyable, un suspense final un peu artificiel mais bien mené. Un petit bijou, un chef d'œuvre du genre.

Docteur Jekyll and Sister Hyde

Un film de Roy Ward Baker (1971) avec Ralph Bates et Martine Beswick. C'est l'un des derniers très bons films de la Hammer et c'est un petit chef d'oeuvre. Le scénariste Brian Clemens a eu l'idée géniale d'assortir un conflit transgenre au dédoublement de personnalité du Docteur Jekyll. Il a eu également eu l'idée de fusionner le mythe avec celui de Jack l'éventreur, le tout dans l'atmosphère brumeuse des nuits de White Chapell. Tout cela fonctionne merveilleusement bien avec des acteurs qui se prêtent très bien au jeu, (Martine Beswick est superbe) une mise en scène soignée, une musique efficace et un doigt (juste un doigt) d'érotisme. Un petit bijou à redécouvrir d'urgence.

La Momie sanglante

Un film de Seth Holt  (1971).  Un pitch de départ qui en vaut bien d'autre, c'est un film de momies, donc au départ faut pas trop chercher la logique, sauf que là le scénario est décousu et peu compréhensible. La direction d'acteurs n'est pas bonne mais il y a (heureusement !) Valerie Leon avec ses décolletés vertigineux !. Les qualités du film sont plutôt à rechercher du côté du montage, de le photographie et des éclairages où la "Hammer touch" est bien là, sinon l'ennuie gagne et on peine à s'intéresser à cette histoire à dormir debout.

Comtesse Dracula

Un film de Peter Sasdy (1971) avec Ingrid Pitt. Dracula n'a rien avoir là-dedans puisque l'histoire racontée est une variation fantastique sur le la vie de Comtesse Bathory, mais il ne n'agit là que d'un détail. Le scénario est original, il y a un zeste d'érotisme et cette production de chez Hammer film tient très bien la route en étant construit autour d'une Ingrid Pitt absolument rayonnante. Vraiment pas mal !

Le survivant (The Omega man)

Un film de Boris Sagal (1971) avec Charlton Heston (qui a produit le film) et Rosalind Cash d'après une roman de Richard Matheson. C'est très bon mais cela aurait été encore meilleur si le réalisateur avait eu un peu plus de talent. Il s'agit donc d'un film post-apocalyptique dans lequel le Docteur Neville (Charlton Heston) doit affronter des mutants nocturnes et belliqueux, cette organisation des mutants en secte illuminée n'est sans doute pas une bonne idée de scénario et devient vite une source d'incohérence. Malgré cela le film se laisse visionner sans déplaisir. Quand à Rosalind Cash, elle a l'extrême obligeance de nous montrer ses nénés, Merci Rosalind !

Max et les ferrailleurs

Un film de Claude Sautet (1971) avec Michel Piccoli, Romy Schneider, Georges Wilson, François Perrier, Bernard Fresson... Une belle brochette d'acteurs, une interprétation impeccable dominée par Michel Piccoli, et Romy Schneider éblouissante  et très convaincante en pute indépendante. Le scénario est très original et aussi inquiétant que le personnage joué par Piccoli. En revanche François Perrier semble sortir d'une série télé et Georges Wilson se demander ce qu'il fabrique ici. Un bon film mais parfois un peu mou.

Les chiens de paille

Un film de Sam Peckinpah (1971) avec Dustin Hoffman. Quelle claque ! Le film montre la nature humaine dans ce qu'elle de plus bas. On va écouter le pasteur mais on viole et on lynche. Et que faire quand on se dit "non violent" : ou on se fait avoir ou alors on devient violent à son tour en mettant son intelligence au service de la violence. (au passage Peckinpah semble assimiler la non-violence à de la lâcheté pure et simple, on va dire que c'est un point de vue…) La scène du viol est embarrassante et a fait beaucoup causé, Peckinpah étant même obligé d'affirmer le contraire de ce qui se passe à l'écran. En fait le fantasme du viol existe bel et bien (n'en déplaise aux féministes) Et c'est bien ce qui se passe avec le premier personnage, Amy commence par se défendre (sinon ce n'est pas du viol) puis devient consentante. Ce qu'elle n'admettra pas c'est quand elle découvre qu'il y a en a un deuxième qui attende son tour avec la complicité passive du premier. Du coup c'est toute la scène qui devient traumatisante (voir les flash-back). On remarquera d'ailleurs que Hoffman ne sera jamais mis au courant. On notera aussi l'anticléricalisme du film, avec ce pasteur qui ne sert à rien, puisqu'on va le voir par obédience en ignorant son discours (la scène où on le voit exécuter des tours minables est assez réjouissante). Sinon, je n'ai pas vu de lenteur dans ce film, mais une intéressante présentation des protagonistes et puis quand ça éclate, ça n'arrête plus et on reste scotché sur notre fauteuil jusqu'à la fin. Dustin Hoffman est impérial, mais le rôle de la craquante actrice anglaise Susan Georges (à la carrière trop discrète) est lui aussi tout à fait remarquable. Chef d'œuvre !

La baie sanglante

Un film de Mario Bava (1971) avec Brigitte Skay. On peut le voir comme un précurseur du slascher en se foutant pas mal du scénario, et là on est assez bien servi (Vendredi 13 ne fera que copier). On peut le voir comme un polar sanglant et essayer de raccommoder le scénario et là, je vous conseille l'aspirine… On peut aussi le voir comme un film bancal où le meilleur côtoie le pire, le meilleur étant la magnifique scène d'introduction, l'étonnante scène finale et dans un genre différent les péripéties aquatiques et naturistes de la très pulpeuse Brigitte Skay, le pire étant sans doute la prestation calamiteuse de Claudine Auger.

La furie des vampires

Un film de Leon Klimovsky (1971).avec Paul Naschy. Il y a deux choses à sauver, la photographie très soignée et la présence de la très belle Gaby Fuchs. Sinon, c'est incohérent, inintéressant, poussif, incroyablement mal joué, sans humour, et parfois carrément ridicule. La quintessence du nanar.

Klute

Un film de Alan J. Pakula (1971) avec Jane Fonda et Donald Sutherland. Beaucoup d'excellentes choses dans ce polar bien foutu et véritablement transcendé par la présence magnétique de Jane Fonda, absolument parfaite dans ce rôle de prostituée assumée. Dommage que le rythme soit si lent et que Donald Sutherland se soit trompé de rôle (on ne lui demandait pas de jouer le rôle de Droopy !).La dernière séquence est intéressante, quand le téléphone sonne, elle répond, dialogue gentiment, signale simplement qu'elle s'en va... mais ne renie rien.

Le mystère Andromède

Un film de Robert Wise (1971). De la science fiction pure et dure, de la hard-science même, autrement cela ne s'adresse pas à ceux qui confondent SF et aventures dans l'espace. Le pitch est intéressant, (basé sur un roman du toujours très inventif Michael Crichton) la mise en scène et le montage très efficace, les acteurs sont bons. Alors qu'est ce qui cloche ? C'est inutilement long (les interminables séances de décontamination étaient-elles indispensables ?) L'aspect "manipulation" du scénario n'est pas suffisamment ni clairement exploité. La dernière partie où le film se transforme en film d'action n'échappe pas à l'un des clichés les plus rabattus du genre : l'autodestruction stoppé dans les dernières secondes. On regrettera aussi ce happy-end aux airs de "cheveu sur la soupe". Malgré ses défauts, le film reste intéressant et le message toujours d'actualité (cf la séquence géniale du bout de papier qui coince le téléscripteur.)

Duel

Un film de Steven Spielberg (1971) Ce téléfilm considéré comme le "premier" Spielberg est la preuve flagrante que l'on peut réaliser un quasi chef d'œuvre avec des moyens limités. Le scénario est tout simple, écrit par Richard Matheson (tout de même !) et la réalisation en est parfaite, avec un seul acteur pour tenir le film (Dennis Weaver, excellent). Le suspense est omniprésent et la pression ne se relâche jamais. On est à la frontière du fantastique et c'est aussi en tant que tel qu'il faut apprécier ce coup de maître. (il est donc inutile de déplorer le déficit d'explication rationnelle puisqu'il n'y en a pas). Un petit bijou de cinéma !

THX 1138

Un film de George Lucas (1971). Un concept intéressant (qui sera repris dans "l'Age de cristal" de Michael Anderson 1976 et dans The Island de Michal Bay (2005). Mais la réalisation est confuse, ça se traine pas mal et le scénario manque de rigueur : La notion d'incitation à la consommation n'a aucun sens dans une société de ce type (d'ailleurs ils jettent les trucs bizarres qu'ils achètent et on en saura pas plus). Le film n'a pas compris les limites de la société orwellienne, surveiller tout le monde, c'est rendre tout le monde potentiellement coupable, mais juste potentiellement sinon tout le monde se retrouve en cabane ! Mais le pompon c'est sans doute cette prison dont il suffit de s'éloigner pour en sortir… Quant à Donald Pleasance dont on comprend mal le rôle, le scénario le perd en route… Reste quelques belles images (Maggie McOmmie est bien belle dans son presque unique rôle au cinéma) et la fin est émouvante. Intéressant néanmoins malgré ses défauts, mais ne crions pas au chef d'œuvre, on en est bien loin !

The Big Doll house

Un film de Jack Hill (1971). Une bonne surprise car cette série B sur le thème des "prisons pour femmes" aux Philippines tient parfaitement la route. Evidemment on a droit à tous les codes du genre, mais le réalisateur s'en tire fort bien, avec une scène de torture avec un vilain serpent, ou une autre ou deux femmes nous font un joli wrestling dans la boue. Les rôles sont archi typés, mais on ne reste pas indifférent au film où naît une certaine tension et où les rebondissements sont bien amenés. On y a jouté une petite dose d'humour avec les deux pieds nickelés qui s'occuper du "ravitaillement", et un zeste d'érotisme… et tant pis si ces femmes conservent leur permanente après des années de prison… Quant à la fin, on aurait bien tort de la prendre au premier degré.
Quentin Tarentino tombera amoureux du film et il ira rechercher l'une des actrices principales (Pam Grier) pour tenir le rôle principal de Jacky Brown en 1997 en multipliant les clins d’œils et en lui faisant interpréter la chanson du film.

Fantasia chez les ploucs  

Un film de Gérard Pirès (1971) avec Lino Ventura, Jean Yanne et Mireille Darc. Du burlesque à la française ! Le film, parfois proche du cartoon dans son esprit est servi par de bons acteurs : Jean Yanne, toujours excellent, Lino Ventura, assez peu à son aise, Mireille Darc dans le registre légère, court vêtue et fofole qu'elle affectionne ! Le film souffre cependant de la lourdeur des rôles secondaires mal utilisés (Dufhilo, le shérif) et qui finissent par déséquilibrer l'ensemble. Ça aurait pu être beaucoup mieux, mais on passe un bon moment.

John McCabe

Un film de Robert Altman (1971) avec Julie Chrsitie et Waren Beatty. Un western crépusculaire avec des images d'une beauté époustouflante. Ce film porté par deux acteurs extraordinaires est encore aujourd'hui mal compris. Non Warren Beatty n'est pas un lâche (d'abord c'est quoi la lâcheté ?), il va ainsi à la rencontre d'un type qu'il prend pour un tueur, il s'en va ensuite tenter de négocier avec le vrai tueur. Le film se veut simplement réaliste (et oui, on peut mourir d'un simple coup de poing dans la tronche) Non le film ne se livre pas à une condamnation "morale" de la prostitution, d'ailleurs le rôle de Julie Christie est très explicite à ce sujet, le modèle de bordel qu'elle propose, c'est avec "des filles classes et du linge propre". Et effectivement ce que l'on voit se passe dans une ambiance bon enfant, quasi familiale. Il y a à ce sujet une réplique surprenante où Julie Christie explique à une jeune veuve qu'elle vient d'engager que la prostitution a plus d'avantages que le mariage. En fait les seuls méchants sont les trusts qui commencent à se former, avec la description des conditions de travail inhumaines et leurs tueurs patentés, pour qui la vie humaine (entendez celles des autres) n'a aucune valeur. A côté d'eux le couple de maquereaux parait tout à fait sympathique. Mention spéciale pour la dernière scène filmée en pleine tempête de neige, l'un des plus belles scènes du cinéma ! Chef d'œuvre ...  à tout point de vue... malgré son pessimisme.

Macbeth

Un film de Roman Polanski (1971). Ce film (curieusement produit par Hugh Hefner, le patron du magazine Play-Boy) a une énorme qualité, il nous montre la sauvagerie du 11ème siècle sans aucune concession. On notera aussi l'excellente prestation de la très jolie Francesca Annis en Lady Macbeth, une très étrange scène de sabbat et le duel final, véritable bataille de chiffonnier qui nous change des duels formatés standards. Ce film souffre hélas d'un gros handicap, le texte de Shakespeare, non modernisé, non adapté à la narration cinématographique ne passe pas, les dialogues ampoulés, et les tirades en voix off interminables finissent par tirer en longueur cette histoire et nous en éloigner. (à ce propos ne regardez surtout pas la version française, elle est insupportable) Au final, un film moyen mais qui ne démérite pas.

La fille de Jack l'Eventreur

Un film de Peter Sasdy (1971) C'est produit par Hammer film, mais Peter Sasdy n'est ni Terence Fisher, ni Freddie Francis, ni Roy W. Baker… De beaux décors, une bonne ambiance mais une mise en scène mollassonne. Les meurtres et les mini scènes gores qui vont avec défilent sans trop nous déranger, l'intrigue poursuivant son petit bonhomme de chemin jusqu'à la fin, prévisible mais plutôt bien ficelée. L'idée de la fiancée aveugle (très jolie au demeurant) est une bonne trouvaille, mais l'ensemble du film reste moyen.

Il était une fois la révolution.

Un film de Sergio Leone (1971) avec James Coburn et Rod Steiger. L'extrême décontraction des deux acteurs principaux (Rod Steiger n'a jamais été aussi bon) est plutôt jouissive mais finit par parasiter les aspects dramatiques que le réalisateur a voulu donner à son film, notamment ses exécutions en séries, trop appuyées (quel est l'andouille qui a été raconter qu'elles se référaient à Goya ?). Mise à part cette critique de taille, le film est bon, très bien filmé et interprété, avec un sens du rythme et de l'image remarquable, et puis il y a la musique… Quant au message, il n'y en pas, ce serait plutôt de désenchantement qu'il faudrait parler, le plan où Coburn jette au sol un ouvrage de Bakounine en est le symbole le plus fort

Les sévices de Dracula (Twins of Evil)

 Un film de John Hough (1971) avec Peter Cushing. Assez bien réalisé dans le pur style Hammer et illuminé par la présence magique et pulpeuse des sœurs jumelles Madeleine et Mary Collinson, le film est hélas handicapé par un scénario primaire (et c'est rien de le dire)  et qui trouve le moyen de nous affirmer que les inquisiteurs étaient de braves hommes, ils étaient simplement mal informés ! A ne regarder donc qu'au deuxième degré.

Les diamants sont éternels

Un film de Guy Hamilton (1971).  Passionnant (ce qui n'est pas le cas de tous les James Bond). Sean Connery est très bon et Jill St John qu'un rien habille est charmante. On regrettera quelques conneries comme la voiture qui roule sur deux roues (mais pas toujours les mêmes) . Et on s'interrogera sur les intentions cachées du scénariste avec cet étrange couple de tueurs gays plutôt bien campé mais caricatural. Homophobie beauf ? Probablement, mais d'un autre côté, Bond revêt dans une scène une superbe cravate rose ! Bizarre, bizarre !

La folie des grandeurs

Un film de Gérard Oury (1971) avec Louis de Funès, Yves Montand. Le film est plaisant mais très inégal. Le début est assez mauvais puis l'histoire devient intéressante avec la mise en place du vaudeville. Certains gags sont lourds voire débiles (le cirage des bottes), l'acteur jouant le roi d'Espagne est très mauvais. De Funès et Montant ne s'en sortent pas trop mal et on notera la prestation loufoque et inattendue d'Alice Sapritch et la troublante beauté de Karine Schubert. On notera la surprenante musique moriconesque signée... Michel Polnareff. L'ensemble reste divertissant mais ne mérite pas sa réputation.

Laisse aller, c'est une valse

Un film de Georges Lautner (1971) sur un scénario et des dialogues de Bertrand Blier avec Jean Yanne, Mireille Darc, Bernard Blier et Michel Constantin. Une excellente surprise ! Il s'agit d'une comédie policière complètement déjantée et qui fonctionne parfaitement bien. Il y a des moments de franche rigolade (le petit rôle joué par Rufus est irrésistible). Bien joué, surprenant et divertissant !

Malpertuis

Un film d'Harry Kümel (1971) avec Mathieu Carrère, Susan Hampshire, Michel Bouquet, Orson Welles, Jean-Pierre Cassel, Sylvie Vartan. Quelle distribution ! Mais quelle déception ! Mathieu Carrère est énervant au possible, Orson Welles cabotine couché dans un grand lit. Michel Bouquet joue au clown de service et s'en sort assez bien, La très jolie Susan Hampshire est très décorative dans un triple rôle. L'histoire ? Quelle histoire ? C'est d'après Jean Ray, un auteur souvent embrouillée et peu captivant. Le réalisateur se lance dans artifices de mise en scène complètement gratuits mais tout cela se traîne lamentablement, ne passionne jamais, nous ennuie parfois et en plus on n'y comprend pas grand-chose.

La Chouette et le Pussycat

Un film de Herbert Ross (1971) avec Barbra Stresand. Il y a des films tel celui-ci, dont la réalisation n'a rien d'exceptionnel et dont le scénario est téléphoné, mais qui néanmoins force la sympathie. C'est un film d'acteurs (c'est d'ailleurs tiré d'une pièce de théâtre) George Segal s'en tire fort bien, mais Barbra Stresand fait mieux que ça, elle crève l'écran de sa beauté et de son talent. C'est ne nous le cachons pas le grand atout du film. Le second atout c'est de nous parler de prostitution sans faire dans le misérabilisme. Stresand campe un personnage intéressant, manquant d'instruction mais intelligente qui cache d'abord sa profession puis finit par la revendiquer avec un naturel saisissant. C'est léger, c'est frais avec pas mal d'humour. Remarquons un trou dans le montage (le personnage d'Eléonore qui surgit comme un cheveu sur la soupe). La fin est un peu sucrée mais elle est sans doute plus ouverte qu'on ne le pense. Un bon petit film.

French connection  

Un film de William Friedkin (1971) avec Gene Hackman, Fernando Rey et Roy Scheider. Le parti pris du film est original puisqu'il ne s'agit pratiquement que d'une longue filature ! Mais quelle filature ! Ça n'arrête pas ! Peu de dialogue, peu de femmes… Gene Hackman y est extraordinaire à ce point qu'il fait de l'ombre à Roy Schneider. Fernando Rey a l'air de sortir d'un film de Buñuel mais il passe plutôt bien. Si les passages marseillais sont assez moyens, la poursuite sous le métro aérien est anthologique. On regrettera juste quelques facilités de scénario : On ne courre jamais aussi longtemps à cette vitesse et on ne rattrape pas quelqu'un qui a 100 mètres d'avance. Il y a aussi le coup de la bagnole où la drogue est évidemment cachée au dernier endroit possible et qu'on arrive à reconstituer à l'exacte en un temps record malgré les dégradations. Malgré ses quelques défauts, ça reste un grand film

Le tueur à l'orchidée  

Un film d'Umberto Lenzi (1971). Joliment photographié, parsemé de quelques rares seins dénudés et orné de la présence de la très photogénique Uschi Glas, ce film est néanmoins une déception. L'intrigue policière est incompréhensible encombrée de fausses pistes dans lesquels on se perd, le suspense est artificiel, l'intrigue est faible pour ne pas dire farfelue, la fin arrive comme un cheveu sur la soupe… mais heureusement le bellâtre de service est plus malin que tout le monde…

Un violon sur le toit  

Un film de Norman Jewisson (1971). On peut réaliser une comédie musicale sur un fond dramatique en transcendant le sujet. (West side story, la mélodie du bonheur, Cabaret). Le souci c'est que Jewison n'est ni Robert Wise ni Bob Fosse et que les bonnes intentions (ici la critique de l'intolérance) ne suffisent pas. Le scénario est primaire dans sa première partie avant de sombrer au final dans un insupportable mélo lacrymal. Le casting et la direction d'acteurs sont médiocres, seul Topol (qui nous fera plus tard un savoureux Dr Zarkov dans Flash Gordon) sort son épingle du jeu. Evidemment il y a la chorégraphie (c'est du Jérôme Robbins, quand même !). mais elle ne sauve pas ce film de la fadeur.

Morgane et ses nymphes

Un film de Bruno Gantillon (1971). Un film erotico-fantastique aux images très soignées. Le casting féminin est superbe, toutes ces demoiselles sont plus belles les unes que les autres. Le scénario est assez astucieux et bien décalée, on a beau vivre chez les fées, ça n'empêche pas les jalousies et les intrigues. Les ébats saphiques sont filmés avec art. Le rythme est lent mais on s'y fait. Evidemment la direction d'acteurs est parfois approximative (mais on a vu pire). On remarquera la subtilité de l'avant dernier twist pour lequel l'explication est fournie par le twist final (inconscient quand tu nous tiens…). Un beau conte de fées pour adultes !

Le drapeau noir flotte sur la marmite  

Un film de Michel Audiard (1971) avec Jean Gabin. Ça commence très mal avec un Pieplu insupportable, un gamin tête à claques et un Gabin qui pérore des phrases trop écrites (eh oui, quand Audiard en fait trop…) Ça met un temps fou à démarrer jusqu'à ce que Ginette Leclerc vienne apporter un peu de plomb (et de charme) dans cette gaminerie. A partir de là le film prend une autre dimension mais ne s'envole pas très haut pour autant. On retiendra éventuellement le naufrage de bateau accompagné de la musique de "Tanhauser" (celle du "Vaisseau fantôme" ne devait pas être disponible…) Vraiment pas terrible.

Comptes à rebours  

Un film de Roger Pigaut (1971) avec Serge Reggiani, Jeanne Moreau, Simone Signoret, Michel Bouquet, Marcel Bozuffi, Charles Vanel, André Pousse, Jean Dessailly. Je me demande ce qu'on peut reprocher à ce bon polar. La mise en scène est très correcte parfois même inventive (la scène de la miroiterie), la direction d'acteur est sans faute. Il y a bien quelques problèmes au montage et quelques raccourcis dans la narration qui n'altèrent en rien le film basé sur un scénario solide à défaut d'être génial. Au fait, saura-t-on un jour qui est cette jeune femme qui se ballade toute nue au début du film ?

Jo

Un film de Jean Girault (1971) avec Luis de Funès, Claude Gensac, Bernard Blier… Girault est capable du meilleur comme du pire, en fait tout dépend du scénario -. Ici on serait plutôt dans le meilleur. Alors d'accord, c'est du théâtre, c'est même du vaudeville ! Et alors ? La seconde partie tourne au burlesque et au délire ! Tant mieux. De Funès est bon, il a tendance à en faire de trop mais moins que dans certains autres films. Blier est excellent, Claude Gensac aussi On aura une pensée particulière pour Christiane Muller qui joue la bonne, mais dans l'ensemble il n'y a aucun faux pas dans la distribution. La réalisation n'a rien de géniale mais s'avère nerveuse et très correcte.

Tueur malgré lui

Un film de Burt Kennedy (1971). Lamentable tentative de western comique où le seul intérêt est de voir jouer Joan Blondel (la belle blonde des années 30) qui ne fait pas ses 65 ans et aussi Jack Elam en contre-emploi. Sinon le comique ne fonctionne jamais et Suzanne Pleshette énerve son monde.

Les pétroleuses

Un film de Christian-Jaque (1971) avec Brigitte Bardot et Claudia Cardinale. La seule chose qui nous fait regarder le film jusqu'au bout c'est la présence de Claudia Cardinale, qui a l'air de s'amuser comme une petite folle et qui rayonne de beauté et de malice (je ne vous dis pas ses décolletés !). On ne peut pas en dire autant de Bardot dont la beauté est déjà fanée, visiblement peu concernée et qui joue comme une patate. Sinon, ça n'a rien de drôle, et il faut bien admettre que Christian-Jaque malgré ses efforts et son talent n'a rien pu faire de ce scénario aussi débile qu'inintéressant.

Terreur aveugle

Un film de Richard Fleisher (1971) avec Mia Farrow. Térence Young nous avait déjà fait le coup en 1967 avec Audrey Hepburn dans le rôle de "Super Miro". Ici c'est Mia Farrow qui s'y colle. Elle fait du cheval (mais elle tombe), elle trace la route toute seule, rencontre des gens (mais finit dans la boue). Dans la réalité une personne non voyante, ne ferait pas 100 mètres avant de se casser quelque chose, elle, non ! Passons ! Parlons alors ce cette histoire de gourmette, comme facilité de scénario débile, elle est forte celle-là. Les motivations du tueur, son identité, on ne saura jamais. Quant à la distribution si Mia Farrow fait un véritable abatage plutôt étonnant, le reste est bien mou. Le suspense, il n'y en a pas, la tension, non plus, l'intérêt il est mince, les frissons sont absents, la musique inappropriée, bref, ça ne va pas du tout, décevant surtout de la part de Fleischer dont les idées de réalisations ne sont absolument pas en cause, mais quand le scénario n'est pas bon…

L'audience

Un film de Marco Ferreri (1971) avec Claudia Cardinale, Ugo Tognazzi, Vittorio Gassman, Michel Piccoli. 110 minutes pour une idée de départ dont les variations finissent par tourner en rond, et c'est bien dommage car le propos est plaisant. L'acteur jouant le rôle principal n'a rien de charismatique et on ne ressent pas d'empathie particulière ni pour lui ni pour son problème, Tognazzi est bon (il est toujours bon) Gassman cabotine, Piccoli fait du Piccoli et Alain Cuny est aussi tête à claques que d'habitude. Quant à Claudia Cardinale elle éclaire le film de sa beauté. A noter une étrange scène (mais très brouillonne) dans un monastère dans un esprit très buñuelien.

Le décaméron

Un film de Pier Paolo Paroslini (1971) Une déception ! Ça commence en fanfare avec très un bon sketch avec Ninetto Davolli et la très belle Gabriella Frankel; la suite avec les nonnes est archi classique, fait toujours plaisir à voir, mais on pouvait penser que Pasolini avaient d'autres ambitions… (qu'aurait-ton dit du même sketch tourné par Max Pécas ?) on pourrait en dire autant du sketch du la cruche, de la bonne paillardise , certes, mais bon…A mi film l'intérêt retombe comme un soufflé soit parce que les sketches sont inintéressant et peu clairs (le moribond) soit parce que c'est mal raconté (les trois frères), soit parce que c'est laid (la mule) soit parce que tout simplement le propos est bouffi de suffisance (le peintre). Un mot sur les maquillages abominables, fausses dents approximatives, traces de maillot de bains sur les corps dénudés, ça fait un peu fouillis, non ?

Smic Smac Smoc

Un film de Claude Lelouch (1971) avec Catherine Allegret. Un film de copains, vite fait sur le gaz, sans aucune prétention et avec pas mal d'improvisation, il y a quelques lourdeurs, mais les côtés agréables et gentillets dominent à l'instar de la scène de la laverie tout de même assez fabuleuse. Et puis cette jolie musiquette de Francis Lai est bien sympatoche. Un film qui nous met de bonne humeur.

Les charognards

Un western de Don Medford (1971) avec Oliver Reed, Candice Bergen, Gene Hackman. C'eut été Sam Peckinpah qui aurait signé ce film on aurait hurlé au chef d'œuvre, mais voilà Don Medford n'est qu'un obscur réalisateur de télé. Pourtant le film est très bon, Reed est excellent, Hackman est bon, Bergen légèrement en retrait. Le scénario est très linéaire, enlèvement, syndrome de Stockholm porté à son paroxysme, et mari redresseur de tort avec un fusil high tech. Certaines scènes sont anthologiques (le pot de péches au sirop) Et tout cela baigne dans un climat de violence, ça viole, ça flingue et ça ne tue pas proprement. Et pourtant les sentiments existent et c'est la force du film, car croyez-le ou pas, ce film, c'est une belle histoire d'amour, bien loin des nunucheries hollywoodiennes habituelles.

L'homme de la loi

Un film de Michael Winner (1971) avec Burt Lancaster et Robert Ryan.  Curieux western puisqu'à le héros psycho rigide incarné par Burt Lancaster n'attire la sympathie un pendant un court moment (lors de sa rencontre par Laura), ensuite le naturel reprendra le dessus… en pire. Le portrait est terrible. En comparaison Robert Ryan, shérif de paille, finit par gagner en sympathie. C'est pas mal, mais ça fait froid dans le dos et ça ne provoque pas l'enthousiasme malgré des qualités certaines.

Doc Holliday

Un film de Frank Perry (1971) avec Faye Dunaway. Pour raconter la même histoire John Ford s'était dispersé et John Sturges s'était égaré en en faisant un film d'acteurs bavard. Ici tout change on est dans le réalisme, le personnage les plus complexe est bien sûr Doc Holliday, joué par un Stacy Keach habité par le rôle, un être qui souffre  et qui sait sa fin proche, et qui entend profiter de ses derniers moments, légende incarnée, sûr de sa force et pas mal misogyne, ce qui ne l'empêche pas de devenir amoureux, parce que le film c'est aussi une histoire d'amour fou, Faye Dunaway en prostituée et fière de l'être, n'a sans doute jamais été aussi belle et joue son rôle à merveille. Wyatt Earp, c'est plus complexe, personnage cynique et manipulateur, son interprétation par Harris Yullin peut paraître comme le point faible du film, on a du mal imaginer un shérif si redouté dans la peau de cet acteur, pourtant il ressemble bien plus à l'original que ne l'étaient Henry Fonda ou Burt Lancaster. Si le film privilégie le côté psychologique le gunfight final a de la gueule, et qu'on ne me dise pas que c'est trop bref, en vrai, elle n'a pas duré des heures, la fusillade. Un bon film qui ne juge rien mais qui nous montre autre chose que du politiquement correct, parfois ça fait un de ces biens !

L'étrangleur de Rillington Place

Un film de Richard Fleischer (1971) avec Richard Attenborough, John Hurt. Richard Fleischer est un artiste de la caméra, ses deux soucis sont souvent le choix du scénario et le casting. Mais ici on a droit à un sans-faute, ce film étant sans doute l'un des plus angoissants qui soient, l'ambiance est sordide, des appartements exigus et peu engageants, une sombre cage d'escalier et pourtant la caméra y virevolte ! La direction d'acteur est exceptionnelle avec Attenborough en psychopathe cultivé et manipulateur, John Hurt en primaire faiblard et manipulé et la talentueuse Judy Geeson, qui nous fait une si belle victime. L'histoire est racontée sans aucune concession (c'est un film anglais, pas américain) mais sans voyeurisme (ce n'est pas une version gore !). L'un des chef d'œuvre de Richard Fleischer

Kisss

Un film de Jean Levitte (1971) Trouvé sur Youtube où l'on trouve décidemment n'importe quoi. Rien ne fonctionne, ni l'énigme policière, ni l'érotisme, ni l'humour, on a droit à des scènes qui se veulent psychédéliques mais qui sont ratées et en prime un bellâtre qui nous pousse une chansonnette lamentable. Bref, il n'y a rien à voir, du moins pas grand-chose.

Le baron rouge

Un film de Roger Corman (1971) avec John-Phillip Law. Les combats aériens sont de toute beauté et particulièrement bien filmés. Corman n'abuse pas de scènes intimistes et si côté allemand, on peu parler de sans fautes avec la très belle scène du bal, ou les discussions annonçant l'imminence du nazisme, du côté allié, il règne une certaine confusion comme si certains plans avaient été coupés au montage. Quoiqu'il en soit le spectacle est assuré et on ne s'ennuie pas une seconde. Quant à nous dire que la vérité historique 'est pas respectée, franchement, est-ce si important ?

Juste avant la nuit

Un film de Claude Chabrol (1971) avec Stéphane Audran, Michel Bouquet, François Perrier. J'en un peu marre que chaque film de Chabrol soit systématiquement analysé comme une critique de la bourgeoisie. Le thème est celui de la culpabilité, de son poids et de son partage, le film aurait pu se dérouler dans n'importe quel milieu. Remarquons à ce propos que Dostoïevski l'a traité ans "Crime et Châtiment" et que ce dernier ne se livrait pas à une critique sociale. Le film maintenant : il est lent, certaines scènes sont très sombres et les dialogues deviennent vite gavants. Coté interprétation Audran est fabuleuse, Bouquet déçoit, mais le rôle était difficile, Perrier est transparent. Quant à Henri Attal et Dominique Zardi, n'ayons pas peur des mots, ils sont ridicules.

Moi, la femme

Un film de Dino Risi (1971) avec Monica Vitti. Un one woman show de la superbe Monica Vitti qui dans 12 sketches montrent l'étendue de son immense talent. Comme tout film à sketch, il y a du très bon et du moins bon. On y trouve des exercices de style de haut vol en humour décalé (une journée de travail, la mère de famille, la bonne sœur, l'hôtesse de l'air, la scène du restaurant) et aussi une satire sociale féroce (Palmira). En revanche Zoé est trop banal, Alberta au récit brillant déçoit par sa conclusion, Eliana est purement anecdotique. Mais il convient de souligner trois sketches très réussis qui défient le politiquement correct et ne manquerons pas de faire hurler les féministes d'aujourd'hui, Teresa qui se dégonfle au dernier moment de quitter son mari violent, Erika qui se prostitue sans problème après sa démonstration en moto, et Fulvia illustrant le fantasme féminin du viol. Un film oublié à découvrir d'urgence !

La maison qui tue  

Un film de Peter Duffell (1971) avec Peter Cushing, Christopher Lee, Ingrid Pitt. Un film à sketchs dont l'intérêt et le plaisir vont crescendo, le premier segment vaut surtout pour son double twist final, le second est un peu mou et assez faible mais sauvé par la présence de Peter Cushing qui nous la joue dandy, le troisième nous vaut une belle prestation de Christopher Lee avec la complicité de la charmante Nyree Dawn Porter, c'est classique mais efficace. Avec le quatrième nous atteignons le délire avec une prestation époustouflante de Jon Pertwee et la présence magique de la très belle Ingrid Pitt. La direction d'acteur est impeccable et on se régale. Note par segment : 4, 3, 4,5, 5 ce qui fait 4 de moyenne

Un colt pour trois salopards

Un film de Burt Kennedy (1971) avec Raquel Welsh, Ernest Borgnine, Jack Elam, Christopher Lee. Ce n'est pas parce que Tarentino adore le film qu'il faut se pâmer dessus, ce western qui n'est pas spaghetti mais qui y ressemble recèle son lot d'originalité. Alors que le fond est dramatique, le scénariste se plait à nous dépeindre les trois tueurs comme de parfaits tarés. Raquel est très bien dans le rôle incarnant une femme prête à tout pour se venger, on se demande d'ailleurs pourquoi Robert Culp n'en profite pas, ce doit être un grand romantique ! La scène de la baignoire est d'un érotisme discret mais réel. Borgnine et Elam sont fidèles à eux-mêmes en salopards de service, Quant à Christopher Lee égaré ici, il ne convainc pas. On passe quand même un bon moment.

Dracula contre Frankenstein

Un film de Al Adamson.(1971) Le degré zéro de la nanardise, "Plan 9 from outer space" étant battu. Des scènes empilées n'importe comment les unes sur les autres, des maquillages hideux, des acteurs à la ramasse (quelle tristesse de voir Lon Chaney Jr en fin de vie et RussTamblyn courir le cachet), et comme si ça ne suffisait pas l'éclairage est déficient rendant la dernière scène complètement illisible, mais on ne rate pas grand-chose. La seule consolation est la présence du joli minois et des décolletés plongeants de Régina Carrol, épouse et égérie du réalisateur.

Blood and lace

Un film de Philip. S. Gilbert (1971) avec Gloria Grahame. Une ambiance anxiogène dans ce mix entre slasher et film d'orphelinat. On ne peut pas dire que le réalisateur ai fait dans la dentelle, Nous avons une galerie de personnages plus inquiétant les uns que les autres, avec une Gloria Grahame en sadique, son assistant louche, un détective étrange, un inconnu défiguré, des orphelins déboussolées. Et heureusement une héroïne qui apporte un peu de fraicheur dans tout ça. Je ne dévoilerai pas la fin qui peut être considérée soit comme débile, soit comme "à tomber par terre", peut-être un peu des deux. Un film à voir, assurément.

Vipère au poing

Un téléfilm de Pierre Cardinal (1971) avec Alice Sapritch. Non mais c'est quoi ça ?. Le pitch est biographique, il n'est donc pas intrinsèquement critiquable, ce qu'il l'est c'est son adaptation et là on reste pantois, certaines scènes sont beaucoup trop étirées inutilement, les dialogues sont trop littéraires et l'interprétation des gamins, surtout celle de Dominique de Keuchel (les autres sont transparents) est catastrophique. Alice Sapritch s'amuse à jouer les méchantes mais son propos manque souvent de naturel, Seul sans doute Marcel Cuvelier s'efforce de jouer convenablement. On ne se raccroche à rien. Quel plaisir peut-on éprouver à la vison de ce téléfilm  ? Moi j'avais hâte que ça finisse.

Er più: storia d'amore e di coltello (les gouapes)

Un film de Sergio Corbucci (1971) avec Adriano Celentano, Claudia Mori, Ninetto Davoli. Curieux film dans lequel nous suivons un jeune caïd dans un milieu où les codes d’honneur sont sacrés, ça +a un peu de mal à démarrer, l’intrigue étant réduite au minimum et ayant tendance à la redondance, l’action s’anime en seconde partie avec quelques scènes mémorables (la bataille de pierres, une partie des protagonistes poursuivis par une meute de chien de chasse à courre, le concours de boisson… ) Le final est interessant. Côté acteur Adriano Celentano se débrouille plutôt bien et Claudia Mori est très belle, mais s’en contente.

Mira

Un film flamand de Fons Rademakers (1971) avec Willeke Van Ammelrooy. Un petit bijou de cinéma ou se chevauchent deux thèmes, d'une part une description sans concession d'une certaine mentalité paysanne franchement pas belle à voir ou se révèle lâcheté, bêtise, suffisance, esprit de meute, haine viscérale allant jusqu'à l'irréparable. En contrepoint nous avons le portrait d'une catin et fière de l'être incarnée par la magnifique (et ce n'est rien de le dire ) Willeke Van Ammelrooy, femme libre jusqu'aux bout des ongles et se moquant éperdument du quand dira-t-on.. Les couleurs de ce fim sont magnifique. Le réalisateur a réussi un véritable tour de force en sachant filmer à la fois la haine crasse, et la beauté de l'amour. Centaines séquences sont magnifiques l'instar de cette très longue traque à cheval ou du final innaugural. Chef d'œuvre ? Oui on peut aller jusque-là !

L'Albatros

Un film de Jean-Pierre Mocky (1971) avec Jean-Pierre Mocky, Marion Game. Un polar super vitaminé qui nous cloue dans notre fauteuil pendant 90 minutes. C'est très bien rythmé, fertile en rebondissement avec un arrière fond politique "à la Mocky" Jean-Pierre Mocky interprète le rôle principal de façon efficace (ce n'est pas toujours le cas dans ses films) et Marion Game, craquante apporte une dose de fraicheur et de malice. Alors évidement c'est parfois un peu foutraque, on est en pleine série B, mais qu'importe. Le syndrome de Stockholm se déclenche un peu vite, mais qu'importe. Il y a une sorte de rage chez Mocky qui fait mouche et rend son personnage attachant. Quant à l'avant dernière scène toute en ombre chinoise, elle est sublime… mais après il fallait finir et on a le droit de trouver la conclusion trop vite expédiée.  A noter pour l'anecdote que le film aborde en filigrane le fantasme du viol. Un film sortirait aujourd'hui avec les mêmes propos sur ce fantasme, les légions féministes nous feraient une manif.

Le chat

Un film de Pierre Granier-Deferre (1971) avec Jean Gabin, Simone Signoret, Annie Cordy. C'est d'abord et avant tout un fabuleux film d'acteurs remarquablement interprété. La mise en scène est correcte et sait parfois être inventive comme dans ce plan fabuleux du ballet des chats, L'histoire se regarde avec intérêt mais force est de constater que c'est déprimant !

Les Lèvres rouges

Un film de Harry Kümel, (1971) avec Delphine Seyrig, Danielle Ouimet, Andrea Rau : Le parti pris était d'esthétiser la légende de la comtesse Bathory. Pourquoi pas ? Alors ça donne quoi ? La photo est jolie, le film est complétement centré sur le rôle jouée par Delphine Seyrig elle phagocyte le film et si son personnage a de quoi fasciner au début, il finit par nous lasser. Les deux autres comédiennes sont très bien photographiées, la splendide Danielle Ouimet et la troublante Andrea Rau (malgré sa coiffure impossible) On ne peut pas en dire autant du casting masculin, entre le jeune premier inconsistant, le portier de l'hôtel complétement à l'ouest, le flic débile, on n'est guère gâté. Autre chose, le fim ouvre un arc narratif où il est question du père de John Karlen… et l'arc est complètement abandonné en cours de route (la script girl avait dû perdre une feuille)  Un produit moyen et décevant. La même année sortait Comtesse Dracula de Peter Sasdy, une production Hammer bien supérieure à ces Lèvres rouges.

Vampyros Lesbos

Un film Jess Franco (1971) avec Soledad Miranda et Ewa Strömberg. Il faut vraiment être construit en contreplaqué pour rester insensibles aux charmes envoûtants de Soledad Miranda et d'Ewa Strömberg. Les images sont splendides, pas seulement celles de ces demoiselles évoluant dans une atmosphère érotique soft, non toutes les images sont belles avec un travail sur les couleurs qui étonne. Le scénario me direz-vous ? Il est tout simple, sans véritable surprise servant de fil conducteur aux fantasmes de l'héroïne. La musique est envoûtante, on regrettera simplement la distribution masculine (mais on comprend bien que ce n'était pas le soucis premier de diriger ces messieurs. C'est davantage un film qui se contemple qu'un film qui passionne, mais l'essentiel est qu'on soit ravi !

La Veuve Couderc

Une film de Pierre Granier-Deferre (1971) avec Simone Signoret, Alain Delon, Ottavia Piccolo, Jean Tissier, Monique Chaumette, Boby Lapointe. Le très inégal Granier-Deferre s'est ici surpassée dans cette adaptation d'un roman de Simenon. C'est un film lent au scénario assez simple, mais on ne s'y ennuie jamais. Et cela pour au moins trois raisons, une reconstitution d'époque dont le soin apporté aux détails force le respect, une photographie fabuleuse mettant en valeur la beauté de la campagne bourguignonne, et surtout un jeu d'acteurs extraordinaire dominé en tous points par une Simone Signoret habitée par son rôle. Delon quand à lui fait du Delon, mais il le fait bien (ce n'est pas vraiment le genre à cabotiner) Et dans les seconds rôles on retrouve Jean Tissier, cet immense acteur et la surprenante Ottavia Piccolo. Le récit est celui d'un triangle amoureux dans un climat de haine comme souvent dans ce microcosme que sont nos campagnes, mais qui en plus est ici le reflet de haines bien plus graves avec un antisémitisme abject. La narration est subtile trouvant le moyen de nous présenter en entrée de film, le contexte politique et le contexte familial S'il fallait reprocher quelque chose au film ce serait juste la traque finale assez peu réaliste, mais qu'importe nous tenons là un grand film réalisé avec infiniment de conscience professionnelle.

Le genou de Claire

Un film d'Eric Rohmer (1970) On pensait retrouver la qualité de "Ma Nuit chez Maud" du même réalisateur. Déception, c'est sans intérêt, mal joué, chiant, réac, et très con ! A obtenu le prix Louis Delluc en 1970 (mort de rire)

Un nommé Cable Hogue

Un film de Sam Peckinpah (1970) avec Jason Robards et Stella Stevens. Un Peckinpah brillant et apaisé en forme de conte philosophique avec la fin du Far-West en toile de fonds. Si l'obsession de la lâcheté (une constante chez ce réalisateur) encadre le film, le personnage de Jason Robards (qui semble véritablement habité par son rôle) incarne une marginalité quasi-voltairienne (où tout est permis pourvu que l'on empiète pas sur la liberté des autres) dont l'aspect subversif est terriblement réjouissant. A ce propos, on aurait grand tort de reléguer au second plan le rôle de la prostituée locale interprétée de façon, oh combien fabuleuse, par la sémillante Stella Stevens, elle est l'alter ego de Robards et incarne une personne libérée, qui gère son activité (et son plan de carrière) en toute simplicité et sans arrière-pensées moralisatrices. Le ton du film est inhabituel, on est jamais loin de la comédie, mais ce n'en est pas une, l'érotisme y occupe un bonne place, mais ne noie pas le film, quand à la violence, elle n'est là que quand il le faut (rare chez Peckinpah), bref un dosage absolument parfait dans lequel l'auteur a pris soin d'y incorporer une charge anticléricale aussi féroce qu'efficace. Et puis les paysages, la mise en scène... Un chef d'œuvre.

Ya, ya, mon général

Un film de et avec Jerry Lewis (1970) : Titre original : "Wich way to the front !". En France , c'est sorti sous le titre "Ya, ya mon général !". C'est un naufrage à peine croyable, une catastrophe cinématographique, un désastre cinéphilique. C'est lourd ennuyeux, pas drôle, absolument nul, lamentable et navrant. La revue "Les cahiers du cinéma" de l'époque encensa le film démontrant par là s'il le fallait encore la stupidité de la "politique des auteurs" (Quand un auteur fait un bon film, aucun des ses autres film ne saurait être mauvais...). Il me reste en mémoire ce spectacle affligeant de quelques spectateurs snobs qui refusant l'indigence du spectacle, ne trouvèrent pas mieux que de se forcer à rire. Consternant !

Dillinger est mort

Un film de Marco Ferreri (1970) avec Michel Piccoli et Annie Girardot. D'un ennui incommensurable, sans véritable scénario la vision de ce film à la réputation surfaite est un supplice. Le réalisateur a abandonné toutes ellipses et ceci jusqu'à l'absurde : il manque un machin dans les pâtes, Piccoli se lève, ouvre un placard, cherche un bocal, l'ouvre, en hume le contenu, le replace, en prend un autre et ça recommence et ça dure des heures et nous on est là en train de se demander à quoi se raccrocher. Et tout ça pour nous montrer quoi ? "l'absurdité de la vie dans la société de consommation " Ben voyons !

La lettre du Kremlin

Un film de John Huston (1970) avec Patrick O'Neal, Bibi Anderson, Georges Sanders, Richard Boone, Orson Welles, Max von Sidow. Tout simplement génial et d'une efficacité redoutable (voire perverse). Huston ne nous fait pas un film d'espionnage mais un film sur le milieu de l'espionnage, ce qui n'est pas la même chose. L'intrigue n'a que peu d'importance, d'ailleurs elle est incompréhensible, ce qui importe ce sont les individus qui nous apparaissent comme des pantins déshumanisés. Ça fait froid dans le dos, et Huston a eu l'intelligence de parsemer son film de quelques incongruités voulant montrer par-là que décidemment c'est d'un monde à part qu'il nous parle (on n'est pas près d'oublier Sanders en train de tricoter, ou la fille qui ouvre un coffre avec ses orteils). Et puis il y a cette fin qui n'en finit pas de se retourner… et alors qu'on croit que le rideau va se terminer sur un happy-end, on reçoit la dernière image comme une véritable baffe. Il n'y a pas de happy-end dans le monde de l'espionnage. Chef d'œuvre !

Little Big Man

Un film d'Arthur Penn (1970) avec Dustin Hoffman et Faye Dunaway. Ce très grand film humaniste n'est pas loin du chef d'œuvre mais est malgré tout, un poil surestimé (juste un poil). Certes l'idée de faire un faux biopic est géniale, l'idée de mélanger les tons aussi (on va du burlesque au dramatique), mais il faut néanmoins faire avec pas mal de longueurs et de bavardages dont l'utilité n'apparait pas comme évidente. Sinon Dustin Hoffman est au top et Faye Dunaway complétement barrée y est étonnante.

Domicile conjugal

Un film de François Truffaut (1970) avec Jean-Pierre Léaud et Claude Jade. Il s'agit donc de la suite directe de "Baisers Volés" et de la narration des débuts en ménage du couple Léaud-Jade. Comme toujours chez Truffaut, les personnages secondaires sont très bien campés (Jacques Jouanneau est excellent). On retiendra de ce film (supérieur au précèdent parce que mieux structuré) l'entretien d'embauche, la serveuse nymphomane, les scènes avec la japonaise, la scène de ménage, la fin très caustique, ainsi qu'une courte et très belle scène de bordel où Truffaut montre tous le respect qu'il avait pour les prostituées. Chef d'oeuvre !

La Vie privée de Sherlock Holmes

Un film de Billy Wilder (1970) . Un scénario original, tout en finesse, une réalisation presque sans fautes (quelques longueurs vers la fin tout de même), L'interprétation de Sherlock Holmes et de Watson est éblouissante, on aussi notera la sublime prestation de Geneviève Page et la présence de Christopher Lee. Il est étonnant qu'un américain d'origine allemande ait réalisé un film d'une élégance aussi british, ça se déguste !

Le reptile

Un film de Joseph L. Mankiewicz (1970) avec Kirk Douglas et Henry Fonda. Un chef d'œuvre de cynisme et de roublardise en même temps qu'une charge sans concession (mais sans illusions) contre certains donneurs de leçons coupables de n'afficher leurs vertus supposées que lorsqu'ils ont un public.

Une prostituée au service du public

Un film d'Italo Zingarelli (1970) Le titre complet est "Une prostituée au service du public en régle avec la loi". Le rôle principal est joué par Giovanna Ralli qui avec ses faux airs de Claudia Cardinale est absolument splendide. Le film est mauvais, mais possède des côtés intéressants, le scénario est quasi inexistant et n'est que prétexte à nous montrer de façon faussement documentaire des images de la prostitution à Rome en 1970. Le film n'a rien d'érotique (quelques nus vers la fin quand même). Assez pessimiste , assez caricatural, et n'évitant pas toujours les clichés, sans toutefois tomber dans le misérabilisme.

Brewster McCloud

Un film de Robert Altman (1970) Un film très inégal : Au positif quelques scènes complètement barrées (l'ouverture, le professeur d'ornithologie), et une distribution féminine éblouissante avec Sally Kellerman et Shelley Duvall, au négatif, quelques gags assez lourds, une interminable et inintéressante poursuite en voiture, la tête à claque du gars qui interprète Brewster McCloud et la conclusion romantico-gnangnan.

On l'appelle Trinita

Un film d' Enzo Barboni (1970) signé E.B. Clucher avec Terence Hill, Bud Spencer et Farley Granger (et oui, le Farley Granger de  L'Inconnu du Nord-Express). Un western comique qui se laisse regarder sans déplaisir (sauf l'interminable et débile scène de baston finale), c'est souvent lourd, mais certaines répliques valent quand même le coup et le jeu d'acteur de Terence Hill est assez amusant.

The Vampire Lovers

Un film de Roy Ward Baker (1970) Produit par la Hammer Films. Adaptation d'un roman irlandais de Sheridan le Fanu (paru en 1871 et donc antérieur au Dracula de Bram Stocker qui date de 1897) C'est un film fantastique mais ce n'est ni film d'angoisse ni un film d'épouvante, ce serait plutôt un film d'ambiance gothique où s'installe autour de l'excellente et très jolie Ingrid Pitt, un étrange climat poétique et envoûtant.  Ingrid Pitt en vampirette joue donc le rôle de la méchante mais c'est aussi elle qui domine la distribution, (et c'est bien là tout le paradoxe de ce genre de film), son attitude saphique ne fait que reprendre ce qui n'était que suggéré dans le livre, donnant au film une nécessaire teinte d'érotisme. Un excellent film de vampire.

Tora ! Tora ! Tora !

Un film de Richard Fleischer (1970). Coréalisé pour la partie japonaise par Kinji Fukasaku et Toshio Masuda. Une très intéressante reconstitution de l'attaque de Pearl Harbour par les japonais le 7 décembre 1941. Le film alterne les séquences côté japonais et côté américain. Les quelques libertés prises avec la réalité n'ont rien de fondamentales et l'aspect documentaire que prend le film le rend particulièrement intéressant (Il est ainsi ahurissant de voir les dysfonctionnements dans la chaîne de communication américaine). Les acteurs sont tout à fait crédibles à l'exception du japonais jouant le rôle de commandant Genda, insupportable cabotin. (Genda devint par la suite un personnage très peu recommandable dans la vie publique japonaise)

Sierra Torride

Un western de Don Siegel (1970) avec Clint Eastwood et Shirley McLaine. Le retritrage français est ridicule (le titre original est "Two mules for Sister Sara"). Les paysages sont magnifiques, la musique d'Ennio Moriconne très efficace, et il y a surtout un duo d'acteur qui fonctionne à merveille, (même si Clint Eastwood nous fait du Clint Eastwood) avec une Shirley MacLaine pétulante à souhait. A noter une assez longue scène étonnante (limite SM) au cours de laquelle Eastwood se fait retirer une flèche par Shirley McLaine. On ne voit pas le temps passer et seule l'attaque du fort est quelque peu poussive. Au final, un très bon divertissement

Husbands

Un prétendu "film" de John Cassavetes (1970). "Passionner, voire subjuguer les spectateurs pendant plus de 2 heures avec une intrigue pour le moins réduite, son rythme lent et son économie d’action tient du miracle." écrivait quelqu'un. En ce qui me concerne, le miracle n'a pas eu lieu, je n'ai absolument pas été subjugué et j'ai lâché l'affaire au bout de 40 minutes estimant avoir plus intéressant à faire.

Le voyou

Un film de Claude Lelouch (1970) avec Jean-Louis Trintignant, Charles Denner, Danielle Delorme… Une bonne surprise parce que ça commençait très mal avec un générique en comédie musicale très moyen, puis une amorce fade et traînante. Puis soudain le film se met en route, et ça n'arrête plus et c'est passionnant. Si le jeu de Trintignant reste sobre tout en étant excellent, la performance de Charles Denner reste un véritable tour de force. Le scénario tient la route et est fertile en rebondissements (malgré quelques invraisemblances mineures). Un bon film

La Vallée des plaisirs

Un film de Russ Meyer (1970). Avec Dolly Read, Cynthia Myers, Edy Williams, Erica Gavin… Seul sans doute Russ Meyer pouvait nous pondre une chose pareille : Mélange de cynisme, d'intrigue financière, de rock music, de party, de sexe, de charme et de grosses poitrines, c'est aussi une réflexion pour le moins déjanté sur la célébrité, le pouvoir, l'argent… C'est très bien fait, la musique est excellente, les filles superbes, le propos intéressant, bref on se régale avec ce qui est sans doute le chef d'œuvre de Russ Meyer.

Le mystère des douze chaises

Un film de Mel Brooks (1970). Ce film souffre de deux défauts, l'insupportable cabotinage de Ron Moody, et la confusion du scénario (En fait on n'arrive pas à s'y retrouver avec l'emplacement des chaises ni avec leur nombre). Quelques bonnes idées ça et là, mais ça fait pas le compte !

Les Tueurs de la lune de miel (The Honeymoon Killers)  

Un film américain de Leonard Kastle (1970) Ça pour être un film noir c'est, un film noir, même s'il n'en respecte pas les codes. On est loin de Bonnie and Clyde et ici impossible de s'identifier à l'un ou l'autre de ces salopards. Le risque dans cette situation est que le spectateur s'éloigne du film… Or là, pas du tout on est fasciné par ce cynisme et ce détachement face aux notions de bien et de mal. Ce film est affreux, mais il est bon (il y en pas beaucoup des comme ça, mais il y en a !)

M.A.S.H.

Un film de Robert Altman (1970) avec Donald Sutherland. Le cocktail était forcément gagnant : innovent et antimilitariste pour les "intellos" et humour potache pour le grand public, il y en avait donc pour tout le monde. Mais il faut dépasser cette façon de voir, si l'histoire n'a ni queue ni tête, force est de constater qu'on passe un bon moment, qu'on ne voit pas le temps passer, que c'est très bien filmé, que Donald Sutherland est excellent, que certains gags sont savoureux (d'autres ne fonctionnent pas, mais ce le lot de tous les films à gags) et surtout que cette démonstration antimilitariste par l'absurde est parfaitement efficace. On retiendra bien sûr le bloc opératoire sanguinolent, le haut-parleur surréaliste, la scène de la cène (empruntée à Viridiana, de Buñuel) et les mésaventures de "Lèvres en feu" (Sally Kellerman). Il y a aussi un petit côté anti-religieux qui est assez réjouissant. En revanche la partie de football américain, certes bien filmée est sans doute trop longue.

Othon

Un film de Jean-Marie Straub et Danièle Huillet (1970). Les gens ont probablement mieux à faire que d'aller voir une pièce de Pierre Corneille en 16 mm en prise de son direct avec des acteurs parlant le français avec des accents impossibles. Comment alors attirer les spectateurs ? D'abord en choisissant un titre à rallonge (Othon ou Les Yeux ne veulent pas en tout temps se fermer, ou Peut-être qu'un jour Rome se permettra de choisir à son tour). En suite en faisant évoluer les personnages sur les collines de Rome avec les arrières plans remplis de bagnoles et se fichant pas mal que temps en temps un avion passe par là couvrant les voix des acteurs. Qu'est ce que ce parti pris est-il censé ajouter au film ? (Vous me direz, Ferreri fera la même chose en 1974 avec "Touche pas à la Femme Blanche", mais la démarche n'est absolument pas la même)  ! Alors on en a parlé un peu à l'époque et Marguerite Duras s'est même fendu d'un article dans les "Cahiers du Cinéma" intitulé "Ne soyez pas con, allez voir Othon !".  40 ans après, il semble bien que ce film soit tombé dans l'oubli.

Le conformiste

Un film de Bernardo Bertolucci (1970) avec Jean-Louis Trintignant, Stefania Sandrelli, Dominique Sanda. Une belle réussite. Le scénario est très fort et nous montre un petit professeur fasciste par conformisme et acceptant une mission dont le dénouement va lui échapper et qui révélera sa lâcheté. Les décors italiens dans le style mussolinien sont assez prodigieux. La caméra donne le vertige, accumulant des travellings insensés et des plans séquences vertigineux. L'interprétation est excellente avec un Trintignant au top, Quant à Sandrelli et Sanda elles nous enchantent et les rares moments de nudité sont très joliment filmés. Certaines scènes resteront en mémoire, le fonctionnaire avec ses noix sur son bureau, le père dans son asile, la scène du bal à Nogent (une merveille), le final ou Trintignant pète un câble. Seul l'assassinat du professeur est un peu lourde, mais ça n'empêche pas le film d'être un réel chef d'œuvre de l'histoire du cinéma italien et du cinéma tout court.

Une messe pour Dracula

Un film de Peter Sasdy (1970). avec Christopher Lee. Une bonne série B, bien interprétée, correctement mise en scène et avec un scénario qui tient la route (malgré quelques lourdeurs). Et puis il y a le décolleté de la pulpeuse Linda Hayden. Quelques ombres au tableau : Christopher Lee qui accomplît un service minimum, un montage parfois déroutant et la fin sans réelle surprise.

Le boucher

Un film de Claude Chabrol (1970) avec Stéphane Audran et Jean Yanne. Curieux film qui oscille lentement entre le thriller et l'étude de mœurs. Très bon film mais qui a des défauts : erreurs de script (on ne fait pas pique-niquer une bande de gosses auprès d'un précipice, de plus ils n'ont qu'un seul accompagnateur !) faiblesses (la scène de la découverte du cadavre est partiellement ratée et maladroite et la panique des enfants n'a rien de crédible), lourdeurs (la référence à Balzac). Et puis il y a quelque chose d'assez étonnant dans la direction d'acteurs : Audran et Yanne sont tout simplement fabuleux dans les scènes intimistes qu'ils interprètent avec un naturel délicieux, mais dès qu'il s'agit de faire de la composition dramatique, ils sont moins bons (surtout Yanne). Parlons aussi de la musique, ce genre de plaisanterie était assez tendance dans les années 70, aujourd'hui on en est revenu. Et malgré tout cela le film est bon, très bon même, parce que c'est de ce quotidien si bien interprété par Audran et Yanne et si bien distillé par Chabrol que naît l'horreur, une horreur qui n'aurait pas été si intense sans ce quotidien (une horreur partagée, puisqu'en ne dénonçant pas l'assassin, Audran lui se rend indirectement complice d'un troisième crime, Stéphane Audran, véritable apparition fascinante de sensualité, on peut comprendre que le personnage joué par Jean Yanne en devienne zinzin !

Tristana

Un film de Luis Buñuel (1970) avec Catherine Deneuve et Fernando Rey. Quand le scénario est tenu, le réalisateur peut toujours l'étoffer et s'il ne le fait pas, il fait trainer les scènes et parsème son film d'apartés qui seront ou non judicieux. Et c'est de second choix qui est celui de Buñuel pour ce film qui au lieu de s'attarde sur l'évolution de ses protagonistes joue la carte de l'ellipse comme pour mieux nous en éloigner. Autrement dit ce n'est pas convaincant. Quant à la fausse audace vers la fin elle n'est bonne que sur le papier, mais raté sur la pellicule (il s'est passé quoi ? Pourtant à l'époque Deneuve n'était point prude ?)

Waterloo

Un film de Serge Bondartchuk (1970) avec Christopher Plummer. Soyons objectif, la reconstitution de la bataille, qui nous occupe les trois quarts du film est réellement bluffante, à ce point qu'on devient réellement spectateur non pas d'un film mais de la bataille elle-même, les moyens engagés sont considérables et ça se voit. On en sort à la fois abruti par les coups de canons, dégoûté de cette boucherie et admiratif devant la réalisation. Parlons des acteurs, Rod Steiger qui nous campe Napoléon passe mais sans plus, Christopher Plummer surjoue un petit peu trop mais l'acteur qui crève l'écran est assurément Dan O'Herlihy, incarnant le maréchal Ney avec une conviction et une énergie surprenante. Quant à Orson Welles, il cachetonne en Louis XVIII, mais il le fait bien. C'est dans les scènes intimistes que le film montre ses faiblesses, (la scène du cochon) et il y a aussi quelques erreurs historiques (L'affrontement entre Ney et Napoléon sur la route de Grenoble n'a jamais existé). Malgré ses quelques défauts, le spectacle vaut largement le déplacement.

L'étalon

Un film de Jean-Pierre Mocky (1970) avec Bourvil, François Blanche, Michel Lonsdale. Sur le plan cinématographique c'est très moyen, au niveau des acteurs, Blanche, Lonsdale et Legras assurent à peu près bien, mais la prestation de Bourvil est catastrophique et les autres acteurs ne savent pas jouer. Le scénario n'a pas besoin d'être pris au sérieux puisque c'est une farce ou une fable (on ne sait pas trop) en revanche il y a un fond, et contrairement aux apparences il n'a rien de libertin, bien au contraire puisqu'on arrête pas de nous expliquer que tout ce cirque se fait au nom de la fidélité conjugale érigée en principe moral inébranlable. Mais il y a pire un moment Bourvil interroge un postulant étalon et lui demande : "Vie sexuelle normale ? Pas d'homosexualité ni de tentative de viol ?" vous avez bien entendu pour Mocky ^l'homosexualité c'est anormal et c'est du même niveau qu'une tentative de viol. Débectant !

Enquête sur un citoyen au-dessus de tout soupçon

Un film d'Elio Petri (1970) avec Gian Maria Volonte. Un film didactique se doit d'avancer dans sa démonstration, sinon il fait du surplace, et c'est effectivement ce qui se passe. Alors on meuble avec des flashbacks répétitifs qui se trainent, des démonstrations bien lourdes (alors qu'on a déjà tout compris). Et plus ça avance plus ça s'enfonce dans le grotesque à l'instar de la dernière scène d'une absurdité sans borne. Un film sans finesse, manichéiste et filmé à l'esbroufe. Quant à Gian Maria Volonte, suivant son appréciation on dira soit qu'il en fait des tonnes, soit qu'il n'est pas bon, mais son personnage est lourd. Un film daté et surestimé

Elle boit pas, elle fume pas, elle drague pas, mais… elle cause

Un film de Michel Audiard (1970) avec Annie Girardot, Mireille Darc, Bernard Blier, Sim, Jean-Pierre Darras. Audiard n'a jamais été un grand réalisateur et s'est même souvent planté dans cet exercice. Mais ici il signe un coup de maître. Tout est bon depuis le développement des personnages, les dialogues cultes, les situations loufoques jusqu'à la dernière partie où l'humour noir le dispute à l'absurde pour notre plus grand plaisir. Blier est une fois de plus impérial, Sim étonnant (le numéro de la libellule est à tomber par terre). Les femmes sont au top avec une Mireille Darc rayonnante de beauté et de malice, mais aussi Catherine Samie dans le rôle de la copine et Micheline Luccioni dans celui de la pute occasionnelle. Girardot à défaut d'être géniale assure le boulot avec conviction et malice. Il y a un doigt d'érotisme, beaucoup d'irrévérence. Bref on se régale et le seul reproche que l'on peut faire à ce film c'est de ne durer que 75 minutes !

Roy Colt & Winchester Jack

Un film de Mario Bava (1970). Un western complètement déjanté dans lequel on se relève de longues bagarres à coups de poing sans bleu ni sang, des révolvers à six coups qui tirent comme des mitraillettes, des morts qui se décuplent et qui dégringolent dans l'indifférence générale, mais comme ça ne se prend pas au sérieux ça en devient jouissif, et puis cerise sur la gâteau il y a Marilu Tolo en prostituée squaw et coureuse de dot….Whaouh

L'Ardoise

Un film de Claude Bernard-Aubert (1970) avec Michel Constantin, Jess Hann, Adamo. Un très honnête polar qui aurait été encore meilleur si l'histoire ne devenait pas si embrouillée dans sa seconde partie. De plus le rythme est souvent cassé car on y chemine beaucoup trop (dans les couloirs, dans les escaliers, en voiture…) Ajoutons qu'Adamo est carrément mauvais, que Jess Hann  en fait trop et ferait mieux d'articuler un peu plus. Constantin est excellent comme d'habitude et l'embrouillamini final n'est pas si mal malgré sa complexité (et son peu de crédibilité ?). On appréciera aussi quelques touches d'humour comme le gag avec Jacques Legras ou la "marchande d'amour" de la ferme

L'ile de l'épouvante 

Un film de Mario Bava (1970) avec Ira Furstenberg et Edwige Fenech. Un giallo esthétisant et roublard dont on retiendra la première scène particulièrement bluffante, celle des perles du colliers dévalant l'escalier jusqu'à la baignoire (grandiose). De jolies femmes, de l'érotisme très (trop) soft, mais peu de rythme. La photo est belle (très colorée). Cela se regarde avec un certain plaisir (à défaut d'un plaisir certain)

Brancaleone s'en va-t-aux croisades

Un film de Mario Monicelli (1970) avec Vittorio Gasman et Stefania Sandrelli. Un gros délire à l'état pur, mais du délire intelligent. Le moyen âge présenté l'est sans aucune complaisance, loin des clichés à la mode et tout le monde en prend pour son grade y compris et surtout la religion, certaines sont d'autant plus saisissantes qu'elles apparaissent dans un film à vocation comique (l'arbre aux pendus, le jugement de la sorcière, les gens enterrés à l'envers, la lépreuse, le sacrifice de la sorcière). On aussi notera l'apparition sympathique de la jolie serbe Beba Loncar

Barquero

Un film de Gordon Douglas (1970) avec Lee Van Cleef et Warren Oates. Soyons clair, le film tire une partie de sa force de son scénario atypique et intelligent. On aurait pu le traiter de maintes et maintes façons mais Douglas choisit de le traiter en mélangeant les influences du western italien et de Sam Peckinpah. Et ça marche ! Le film commence par une réplique très forte et inattendue, où Van Cleef remets à sa place un gosse impertinent. La séquence du massacre de la ville est particulièrement réussie, alliant action violence, sadisme et cynisme et couronné par la scène où un charriot de tueurs pénètre à toute berzingue dans la grange. Le personnage de Jack Remy joué magistralement par Warren Oates et particulièrement bien fouillée, autoritaire, sans scrupule, violent, mais aussi à moitié fou et drogué, et à ce propos, la scène du délire est magistrale. Chose rare au western, le film accorde une place importante à la sexualité, car c'est bien pour du sexe que Trevis accepte de sauver le mari de Anna Hall. Le rôle des femmes est également intéressant, Anna se donne, ce n'est pas un viol et si elle rembarre Trevis après l'acte c'est simplement pour lui ôter toute illusion future. Quant à l'autre femme, la plantureuse Marie Gomez, jamais dupe elle accepte la situation avec beaucoup d'intelligence. Ce petit côté amoral ne peut que réjouir. Le film se permet aussi un doigt d'anticléricalisme de bon aloi. Evidemment l'issue du combat final sacrifie aux codes du genre puisque contre toute attente, le méchant reste le seul rescapé, il fallait bien un duel final, mais le film a l'intelligence de faire bref à ce propos. La réalisation est plus que correcte avec une bonne utilisation de l'espace et en ce qui concerne l'interprétation : si Van Cleef fait du Van Cleef, le rôle de composition de Oates est hallucinant, Les seconds rôles sont bien brossés avec une mention spéciale à Forrest Tucker qui saupoudre le film d'une touche d'humour… et puis il y a Marie Gomez… Ce film est une véritable pépite, un sans-faute, un régal.

La Califfa

Un film d'Alberto Bevilacqua (1970) avec Romy Schneider et Ugo Tognazzi. Du grand n'importe quoi : un scénario incohérent à la limite du compréhensible, un message confus, des dialogues creux, des scènes ridicules, des acteurs secondaires abominables, une réalisation très maladroite, mais une très belle musique d'Ennio Morricone qu'on aurait mieux vu dans un western. Mauvais film donc, où l'on pourra sauver Ugo Tognazzi toujours bon et Romy Schneider plutôt bien photographiée et qui à l'extrême obligeance de nous montrer ses nénés, on se console comme on peut.

Macunaïma

Un film de Joaquin Pedro de Andrade (1970). Enorme déception par rapport à l'attente. C'est donc ça l'énorme classique du cinéma nuovo brésilien ? Autant dire que le chef d'œuvre annoncé a accouché d'une souris. Non pas que ce soit nul, il y a quelques bon passages, mais aussi pas mal de choses dérisoires voire grotesques. Quant à ceux qui y voit un message politique, philosophique ou je ne sais quoi, faut arrêter le délire. Vraiment pas de quoi s'affoler !

Les canons de Cordoba

Un film de Paul Wendkos (1970) avec Raf Valonne. Un film qui fait beaucoup de bruit, mais à part ça, on se demande qui est avec qui, qui est contre qui et à vrai dire on finit par s'en fiche complètement tellement les enjeux nous passent au-dessus de la tête, Un pseudo western mal joué, mal dialogué et sans intérêt filmé par un chef opérateur atteint de troubles de l'horizontalité.

Deux hommes en fuite

Un film de Joseph Losey (1970) avec Malcom McDowell et Robert Shaw. Des paysages magnifiques, une photo extraordinaire mais pour le scénario on est dans le flou volontaire, on ignore où et quand ça se passe, ni le pourquoi de toutes cette soldatesque, aucun tenant, un aboutissant peu explicite. C'est donc un film abstrait, et comme toute œuvre abstraite, il déconcerte. Vue comme un film d'action il est intéressant, et comprend sa dose de suspense, les deux hommes ne paraissent complices que par nécessité, et les épreuves qu'ils vont subir dans leur fuite vont les transformer, on a donc droit à thriller psychologique. Bizarre, irréel, mais bien foutu même si la musique est agaçante

Macho Callahan

Un western de Bernard L. Kowalski (1970) avec Jean Seberg. C'est quand même une bonne surprise. Le début nous décrit une vraie porcherie, la boue, la saleté, les rats… puis cet incroyable mouvement de foule d'une terrible violence. Alors évidemment avec un tel début en fanfare, le rythme ne pouvait que baisser, et on se retrouve dans une chasse à l'homme classique mais intéressante avec hélas un bon coup de mou avant la fin. Ce n'est sans doute pas un très grand western, mais il vaut bien mieux que l'oubli dans lequel il est tombé. Ah, j'oubliais, il y a Jean Seberg et elle illumine le film l

Le clan de MacMasters

Un western de Alf Kjellin (1970) avec Jack Palance, David et John Carradine. Un film sur le racisme qui commence de façon très primaire comme un film de patronage avant de nous présenter un viol, puis une amusante scène de nudité avec Nancy Kwan. Sans doute une façon pour le réalisateur d'orienter le film vers le public adulte (il fut interdit aux mineurs dans plusieurs pays). Tout cela est pavé de bonnes intentions sans parvenir à se hisser au-delà d'un certain schématisme, une seule scène reste forte, celle où une mère craque après que son gosse ai réclamé le doit de regarder le lynchage ! Ajoutons que la direction d'acteur est médiocre, que Palance y est mauvais et que ça se termine en eau de boudin.

Peau d'âne

Un film de Jacques Demy (1970) avec Catherine Deneuve, Jean Marais, Delphine Seyrig; Jacques Perrin. Je ne goute pas trop Jacques Demy, mais j'avais vu "Peau d'âne" dans ma jeunesse et en avait gardé un bon souvenir et me suis dis qu'essayer de le revoir ne me tuerais pas. Alors qu'en est-il ? Le début est un véritable enchantement, l'inventivité est partout, dans les costumes, les décors de folies et ses statuettes dénudées, il y a la beauté de Catherine Deneuve et aussi ce rôle sublime, léger, émoustillant, et plein de fantaisie, les qualificatifs me manquent, de Delphine Seyrig qui en plus ose nous dire qui si l'inceste ne se fait pas c'est pour "des question de culture et de législature" La seule ombre au tableau est pour moi la musique de Michel Legrand. Le film redescend d'un niveau ensuite, la magie agit moins, Jacques Perrin ne m'ayant pas convaincu… Et puis tombe cette incroyable erreur de scénario : Le prince sait pertinemment à qui appartient la bague, alors pourquoi cette séance d'essayage ? Vous me direz c'est dans le conte de Perrault ! Et alors ? Une adaptation c'est fait pour adapter, non ? Il aurait pourtant été facile de trouver une facilité de scénario genre : une subite amnésie du Prince. Heureusement Demy saupoudre tout ça avec fantaisie jouant sur plusieurs palettes de l'humour, allant des bafouillages de Pierre Repp jusqu'à des private jokes assez pointus comme par exemple nommer l'une des marquises venu pour l'essayage : Marie de Rabutin-Chantal qui était le nom de jeune fille de Madame de Sévigné. Bref on ne s'ennuie pas, c'est très joli à regarder, mais de la à nous présenter ça comme une œuvre pilier du 7ème art, faut pas déconner non plus.

Borsalino

Un film de Jacques Deray (1970) avec Alain Delon, Jean-Paul Belmondo, Catherine Rouvel, Michel Bouquet, Corinne Marchand, Nicole Calfan, Julien Guiomar, Daniel Ivernel. Vilipendé à sa sortie par une certaine critique lui reprochant de n'être que "commercial", cela ne l'empêcha pas de faire un tabac. Je n'étais pas pressé de le regarder, le choix du public est parfois trompeur et le personnage de Delon m'agace. Mais j'ai trouvé le DVD alors j'ai voulu voir… et quelle surprise ! C'est vraiment très bon, on se n'ennuie pas une seule seconde, c'est honnêtement filmé, bien photographié, très élégant (il faut voir Nicole Courcel avec son parapluie assorti à sa robe à pois) Certaines séquences sont anthologiques comme cette irruption au marché aux poissons. On n'oublie pas de nous rappeler qu'on est au cinéma avec une dose de second degré, comme ces morts par balles qui tombent comme à la pantomime. Parlons de la distribution, Deray n'est parait-il pas un grand directeur d'acteurs, mais le grand professionnel qu'est Belmondo s'en sort admirablement, (en 1970 il est dans sa bonne période et non encore dans les outrances des années 75-85). Delon est peut-être un ton en dessous mais il est bon. Beaucoup d'excellents seconds rôles connus (Guiomar, Ivernel, Bouquet) ou moins connu. De fort jolies femmes (Rouvel, Marchand, Calfan), Alors bien sûr il y a quelques imperfections comme ces gros plans insistants sur les visages du couple vedette ou la toute dernière scène un peu raté, Mais bon, nous avons de l'action en continue, sans longueurs, sans blabla, une reconstitution de Marseille au cordeau et une musique de Claude Bolling qui trottine dans notre tête longtemps après le film ! Que demande le peuple ! Au fait, on voit un moment une jolie prostituée assise sur une chaise et qui se caresse nonchalamment la cuisse : c'est Mireille Darc !

Buveurs de sang

Un film d'horreur de David E. Durston (1970). De la provoc pure et simple. J'entend dire que le trait est tellement forcé que cela ne peut se regarder qu'au second degré. Aujourd'hui peut-être ? Mais au moment de sa sortie ? Vous croyez vraiment que le public américain qui a regardé ça dans un drive-in en buvant des bières se préoccupait de savoir à quel degré prendre le film ? Car non seulement c'est laid et joué avec les pieds, mais c'est réac en diable notamment quand on nous montre que le mouvement hippie ne serait composé que de pervers à la Manson. Et puis le gosse, quelle purge ! Eloignez vous braves gens, il n'y a rien à voir !

Les Choses de la vie

Un film de Claude Sautet (1970) avec Michel Piccoli, Romy Schneider, Lea Massari,.  Moi qui attend d'un film qu'il me narre une bonne histoire, j'ai été sidéré par la banalité ce qui nous est présenté ici. Une vague affaire de cul comme il en a des millions. Alors évidemment l'idée originale (je n'ai pas dit géniale) c'est de nous présenter ça en flashback pendant un accident de voiture (Dans le tome 3 de la Rubrique à brac, Gotlib en avait fait un pastiche avec un gars qui glisse sur sa savonnette, c'était bien plus rigolo). Le soucis c'est qu'ici, ça n'a rien de passionnant et qu'on est à la limite de l'ennui (la fin est interminable) . Certes,  tout n'est pas à jeter loin de là, Piccoli nous livre une prestation prestigieuse, Schneider n'assure que sa présence, mais quelle présence, et puis j'aime bien Léa Massari ! (En revanche les seconds rôles sont assez médiocres à l'image de Gérard Lartigau, qui nous joue le fils de Piccoli, ou pire celle du chef de chantier).  Et puis techniquement l'accident à de la gueule… Mais la banalité de ce qui nous est raconté ne passant pas, la réputation de ce film me semble bien surfaite.   

Une hache pour la lune de miel

Un film de Mario Bava (1970) avec Steve Forsyth et Laura Betti. Mario Bava a toujours été un excellent chef opérateur et un bon réalisateur, et il vrai que dans ce film la photo est particulièrement soignée et les mouvements de caméra effaces. Seulement il y a le reste, déjà la   direction d'acteurs est déficiente, seule Laura Betti joue correctement alors que l'acteur principal . Steve Forsyth est catastrophique, ensuite il y a le scénario, tellement mauvais qu'à aucun moment le film ne provoque de tension, d'autant que le film se déroule de façon très pépère et que quand vient le révélation finale, on s'en fiche complètement. Ajoutons-y une bande son sans doute inspiré par les pires dérives de l'électro-acoustique et qui fait mal aux dents. Dispensable comme disent les "branchés".

Le Mur de l'Atlantique

Un film de Marcel Camus (1970) avec Bourvil, Sophie Desmarets Jean Poiret, Sara Franchetti, Jacques Balutin, Georges Staquet. Comme une impression d'amateurisme ou plutôt de je-m'en-foutisme. Les acteurs sont mal (ou pas) dirigés, l'histoire est brouillonne, par moment incompréhensible, la réalisation sans âme, les dialogues peu inspirés et quelques scènes sont carrément stupides (quand Bourvil fait le coup de poing) Retenons néanmoins que Bourvil tente parfois de surnager dans ce ratage, et puis il y a le sourire de Sophie Desmarest.

Une trainée de poudre les pistoleros arrivent

Un western spaghetti de Giuliano Carnimeo (1970). Avec Gianni Garko. Quand, à la 70ème minutes l'un des protagonistes demande "Vous y comprenez quelque chose ? " J'ai cru qu'il s'adressait à moi !. D'ordinaire le schéma narratif des westerns qu'ils soient américains ou italiens n'a rien de bien compliqué, là c'est tellement embrouillé qu'il faudrait prendre des notes pour y voir clair. Une telle confusion rend le film complétement inintéressant, on s'ennuie devant tant d'agitation stérile et on a hâte que ça finisse.

Django arrive, préparez vos cercueils

Un western spaghetti de Giuliano Carnimeo (1970) Il est très fort Sartana (Django c'est pour la VF), non seulement il tire plus vite et plus juste que tout le monde, mais il es ta capable de dénicher des tueurs qui le tiennent en joue même quand ils sont bien planqués… et ce genre de situation dure tout le long du film, inutile de dire qu'à force ça devient gavant.. L'histoire est assez complexe mais le réalisateur n'a pas su nous y intéresser, Le film est sans âme, on ne se raccroche à rien même pas à la présence d'Erika Blanc qui ne fait que la figuration express. Les auteurs ont voulu y incorporer quelques éléments surréalistes, (le petit robot, l'orgue qui tue) qui font plus pitié qu'autre chose !

Un homme nommé cheval

Un film de Elliot Silverstein (1970) avec Richard Harris, Corinna Tsopei, Judith Anderson. Des images somptueuses, une mise en scène de folie, un récit magnifique qui se garde de tout manichéisme, de tout angélisme, c'est très rythmé, sans temps mort et on ne voit pas les deux heures passer de ce magnifique spectacle. Et puis il y a l'interprétation de Richard Harris, qu'on dirait habité par son rôle. Il faut aussi parler de Judith Anderson dans un rôle à moitié barré. Quant à Corinna Tsopei (miss Grèce et miss Univers en 1964 et dont ce sera le seul rôle marquant), quelle belle femme ! Alors bien sûr on peut chipoter, car c'est vrai que le film contient quelques défauts (ce pantalon gris sorti de nulle part, le fait que Harris ne semble vraiment pas doué pour les langues, ou encore quelques tirades trop écrites…) Mais on ne demande jamais à un chef d'œuvre d'être parfait on se contente de lui demander de nous émerveiller !

Erotissimo

 Un film de Gérard Pirès (1969) avec Jean Yanne, Francis Blanche, Annie Girardot. Il est curieux qu'aujourd'hui le style de ce film déroute alors qu'à sa sortie il fit un tabac. Film par petites touches de deux histoires parallèles qui finiront par se rejoindre dans une scène finale joyeusement bordélique. Les acteurs sont très bons, les invités font bien leurs boulot (Gainsbourg, Rufus, Martin, Balutin, Fabrice, Topaloff, Prevost, Nicole Croisille...).  Il y a beaucoup de bonnes idées (le film dans le film qui se réfère à Ma sœur, mon amour), et tout cela est assez sympathique même s'il se dégage une certaine impression de fouillis et d'inachevé. Peut aussi se regarder comme un excellent documentaire sur la fin de des années 1960.

La fiancée du pirate

Fiancee_du_pirate.jpgUn film de Nelly Kaplan (1969) avec Bernadette Laffont, Michel Constantin, Georges Géret, Julien Guiomar, Jean Parédès, Claire Maurier, Jacques Marin.  L'originalité de ce film dont l'affiche fit scandale à l'époque (refusée par le Figaro) est de faire incarner le personnage positif de l'histoire par une marginale, une prostituée occasionnelle qui s'assume complètement et qui fait absolument ce qu'elle veut en se moquant éperdument de l'hypocrisie ambiante, puis en en jouant et en la dénonçant !  Le personnage d'André joué par Michel Constantin est particulièrement bien vu, démontrant qu'il est parfaitement possible d'être à la fois client de prostituée et de respecter ces dernières. Plus de 45 ans après ce film politiquement incorrect "fonctionne" toujours merveilleusement bien.

Le diable par la queue

Un film de Philippe de Broca (1969) avec Yves Montant, Jean Rochefort, Jean-Pierre Marielle, Claude Pieplu, Maria Shell, Madeleine Barrault… Une comédie légère, insouciante, décontractée et tout à fait sympathique. On ne s'ennuie pas une seconde, la brochette d'acteur fonctionne très bien et la distribution féminine est si émoustillante que voir jouer ces dames est un plaisir divin ! Toute cette histoire n'est pas très morale mais c'est justement ce qui fait son charme. Avec un peu plus de travail sur le scénario et sur la réalisation on aurait tenu là un chef d'œuvre.

La sirène du Mississipi

Un film de François Truffaut (1969) avec Jean-Paul Belmondo et Catherine Deneuve.  La partie thriller comporte de fort moments anxiogènes, mais ce qui intéresse principalement Truffaut, c'est l'histoire d'amour fou, sur l'air de je t'aime moi non plus, assez bien menée malgré quelques bavardages. Belmondo est excellent, et si Deneuve éclaire le film de sa beauté, son jeu semble parfois un peu hésitant (mais c'est peut-être le rôle qui veut ça). Certaines questions resteront sans réponse (pourquoi Belmondo ne veut-il pas aller à Paris ?). On peut aussi regretter la fin qui n'en est pas une puisqu'elle ne règle rien (peut-être un hommage à Hitchcock, la fin de Soupçons ? ce n'est d'ailleurs pas la seule référence à ce film). Une légère impression d'inachevé, mais un film agréable à regarder.. Et puis j'aime bien le strip-tease de Deneuve au bord de la route.

Butch Cassidy et le Kid

Un film de Georges Roy Hill (1969) avec Paul Newman, Robert Redford et Katharine Ross. Western atypique au scénario minimaliste, le film malgré quelques longueurs passionne par les rapports entre les personnages. Très bien interprété, bonne musique, beaux décors et de l'humour. Un bon film.

L'enfant sauvage  

Un film de François Truffaut (1969) avec lui-même. Sur un thème difficile, Truffaut nous fait ici une démonstration de cinéma, rien de trop, que des petites touches. Ce film est l'œuvre d'un auteur hypersensible qui a l'intelligence de ne jamais tomber dans la sensiblerie, de choisir le plan qu'il faut et le faire durer le temps qu'il faut, du grand art. C'est beau, c'est intelligent, ça fait réfléchir et on en redemande. Merci Monsieur Truffaut.

Une passion

Un film d'Ingmar Bergman (1969) avec Max Von Sidow, Liv Ulmann et Bibi Anderson. Le cinéma de Bergman, c'est d'abord un incroyable savoir-faire du cadrage et de la photographie. Et puis Bergman est un amoureux fou des femmes, ses actrices sont splendides, magnifiquement photographiées et jouent à merveille. Sinon l'histoire ne sert que de prétexte à des réflexions philosophiques ou à des angoisses métaphysiques et existentielles qui deviennent vite gonflantes. L’histoire si tant est qu'il y en ait une est à peine scénarisée et est principalement retranscrite par les états d'âmes des protagonistes, on a droit dans ce cadre à l'une des pires ellipses de l'histoire du cinéma (la façon dont nous apprenons la liaison entre Von Sidow et Ulmann). Bibi Anderson est abandonnée en plein milieu du film et on nous laisse sur notre faim laissant les mystères sans réponses. On trouvera néanmoins sur Internet et ailleurs des gens capables de nous écrire d'interminables pensums sur les richesses supposées et cachées de ce film que nous, pauvres crétins sans décodeur n'aurions jamais été foutu de dénicher. Mais le constat est là, inexorable : on est impatient que le film finisse et on n'a nul envie de le revoir.

Hello, Dolly

Un film de Gene Kelly (1969) avec Barbra Straisand et Walter Mathau. Il fallait vraiment les génies conjugués de Gene Kelly et de Barbra Streisand pour réaliser ce petit bijou de comédie musicale à partir d'un brouillon de scénario assez creux. Car quel feu d'artifice ! La chorégraphie est géniale et d'une inventivité jamais démentie, la très longue séquence du restaurant est un véritable morceau d'anthologie, et si certains personnages secondaires sont assez falots (les deux "boys"), la truculence de Walter Matthau est un régal. Quant à Barbra Streisand elle crève l'écran, de son charme, de sa classe, de sa beauté et de son talent.

La résidence

Un film de Narciso Ibanez Serrador (1969) avec Lilly Palmer. Curieux film très sombre (au propre et au figuré). On peut le regarder comme un film d'ambiance et de ce point de vue c'est réussi, l'atmosphère étouffante de ce pensionnat dirigé d'une main de fer par Lilli Palmer (très bien dans ce rôle) est parfaitement rendue à travers quelques scènes chocs (la flagellation, la scène d'humiliation, mais aussi au quotidien). Le lesbianisme larvé est également évoqué notamment à travers une étonnante séance de douche collective. Mais le film se veut d'angoisse et ne fonctionne que très moyennement de ce point de vue notamment à cause d'incroyables erreurs de scénario : la fille qui s'évade une nuit et qui ne trouve rien de mieux que de perdre son temps à faire ses adieux au fils de la maison (qui ne dort pas) ou cet autre qui avait les clés pour s'évader mais qui avant de le faire affronte la directrice… qui les lui retire. Quant à la fin c'est du grand guignol.

Le retour de Frankenstein

Un film de Terence Fisher (1969) avec Peter Cushing et Veronica Carlson. Fisher n'y est pas allé de main morte en nous décrivant un Baron Frankenstein (incarné par un Peter Cushing en pleine forme), manipulateur, autoritaire, cruel, sans aucun scrupule à ce point qu'il crève absolument l'écran. Le scénario est bien construit, les personnages secondaires sont bien campé (le chef de la police est absolument génial). Certaines scènes sont remarquables (le tuyau du jardin qui pète) Et puis il y a Veronica Carlson dont la beauté nous enchante. Un chef d'œuvre de la Hammer, donc !

L'étau

Un film d'Alfred Hitchcock (1969). Le film a été descendu en flamme pour de multiples raisons, la première étant qu'il était en ces temps-là mal venu de critiquer Cuba, longtemps considéré comme un joli pied de nez à l'impérialisme américain. Il serait peut-être temps de dépasser ça, même si le manichéisme du film peut agacer. Frederick Stafford constitue clairement une erreur de casting et a autant de charisme qu'un vendeur de double vitrage. Et puis il y a cette fin, sans panache, bâclé… On aurait aussi aimé quelque chose de moins linéaire, des choses qui nous surprennent. Mais à part ça, nous avons là un film d'espionnage qui tient parfaitement la route avec quelques scènes fabuleuses et un suspense efficace. Karen Dior est superbe, et si Michel Piccoli est quasi transparent, Philippe Noiret nous fait une numéro de composition tout à fait étonnant. D'accord, c'est un petit Hitchcock mais il vaut bien mieux que sa mauvaise réputation.

La nuit du lendemain

Un film d'Hubert Cornfield et Richard Boone (1969) avec Richard Boone et Marlon Brando. Etrange film policier puisque filmé du point de vue des malfaiteurs à ce point que la victime indiffère et que le policier omniprésent agace. C'est bien ficelé, évidemment l'histoire du coup minutieusement bien huilé mais qui finit par basculer est archi rabattu, sauf que là il s'agit d'un enlèvement et que la tension entre les protagonistes joue un rôle essentiel. C'est assez passionnant, plutôt bien joué et Rita Moreno en hôtesse de l'air camée est vraiment très jolie. On regrettera le twist final, artificiel et gratuit.

La bataille d'Angleterre

Un film de Guy Hamilton (1969). Le parti pris du film c'est de se passer de fil conducteur et de ne mettre en avant que les pilotes. Résultat étrange car si les combats aériens sont plutôt bien rendus, les scènes intimistes frisent le ridicule (il faut voir la tronche de Susannah York !) Et puis c'est quoi cette fin, les anglais ont gagné la bataille d'Angleterre et on ne s'en rend pas compte en regardant le film (étonnant non ?) Dans le même genre Howard Hugues réalisait en 1930 un petit bijou (les ailes de l'enfer) bien supérieur à celui-ci. PS : Guy Hamilton est un bon faiseur, avec un bon scénario il arrive à faire quelque chose et a ainsi réussit 2 James Bond sur les 4 qu'il a réalisé.

Un château en enfer

Un film de Sidney Pollack avec Burt Lancaster (1969) Curieux film de guerre auquel on ne comprend pas grand-chose avec une première partie gavante et bavarde. Quand l'action commence c'est mieux, mais c'est toujours aussi confus, certains plan sont incompréhensibles, certaines scènes confinent à l'absurde (le chœur des objecteurs de conscience). On notera l'insolite référence à Pagnol (là où il y a une boulangerie, il y a une femme de boulanger) et la présence d'Élisabeth Tessier en jolie prostituée. La scène où les filles du bordel lance des cocktails Molotov est plaisante mais globalement ce n'est pas terrible du tout.

L'arrangement

Un film d'Elia Kazan (1969) avec Kirk Douglas, Faye Dunaway, Deborah Kerr. Malgré quelques atouts évidents comme l'interprétation de très haute qualité des trois acteurs principaux, la beauté de Faye Dunaway, son portrait de femme libérée et quelques rares belles images, l'ensemble est pesant, lourd, long, bavard, sans grand intérêt et limite ennuyeux. La chronologie ponctuée de flash-back est chaotique et le très long passage avec le père devient vite gavant et aurait gagné en concision.

Les pistoleros de l'Ave Maria (le dernier des salauds)

Un film de Ferdinando Baldi (1969) Eh oui, en fouillant dans le western spaghettis, on trouve quelques bonnes pépites ! Une énième histoire de vengeance comme dans tant de western, mais c'est bien traité, bien joué, bien photographie et la musique est belle, bref le cahier des charges est parfaitement rempli. Une bonne surprise !

Une poignée de plombs

Un film de Robert Totten et Don Siegel. (1969) avec Richard Widmark. Oh que ça commençait bien, avec un Widmark impérial, une Lena Horne somptueuse, une ambiance noire et anxiogène à souhait. Et puis tout dégénère à partir de l'arrivé du marshal du comté avec des rapports incompréhensibles entre les deux hommes. Ensuite l'attitude Widmark est soit inconséquente soit mal expliquée, mais en gros : je me marie sur le pouce, je fais faire une prière à l'église et je me suicide, vous trouvez ça logique, vous ?

Sabata

Un film de Gianfranco Parolini (1969) avec Lee Van Cleef. Du budget, une réalisation correcte, de beaux décors, des jolis costumes et même une belle musiquette. Mais ça ne fait pas en raison d'un scénario sans enjeu ni surprise et très répétitif, chaque scène étant comme une variation de la précédente. Ajoutons à cela quelques seconds rôles peu satisfaisants et limite énervants (Banjo, l'indien sauteur), des ellipses rendant le récit peu fluide, des gadgets plus lassant qu'autre chose, un final débile et une magnifique actrice féminine sous exploitée comme ce ne devrait pas être permis.

La Horde sauvage

Un film de Sam Peckinpah (1969) avec William Holden, Ernest Borgnine, Robert Ryan. Un grand western, sans héros et dans lequel les pires crapules sont partout, mais aussi où les crapules ne le sont pas toujours tant que ça (Holden, impérial, mais aussi Borgnine, de façon beaucoup plus inattendue). Le film se fait un malin plaisir de défier les codes du genre, les gosses et les femmes tuent et se font tuer, les chevaux tombent (et meurent ?) aussi. A retenir la longue et stupéfiante scène d'ouverture avec le défilé de la ligue pour l'abstinence, l'attaque du train, et bien sûr la scène finale, improbable boucherie parfaitement maîtrisée, On n'est pas près non plus d'oublier ces étonnantes scènes de beuverie, les deux tueurs à gages timbrés, ni les tronches des gradés mexicains.. Dommage que l'on s'interroge parfois sur certains aspects du scénario, sinon ce film aurait été un chef d'œuvre.

Faites donc plaisir aux amis 

Un film de Francis Rigaud (1969) avec Roger Pierre, Jean-Marc Thibault, Francis Blanche. Ce film est un échec dans tous ses compartiments. Le scénario n'est pas en cause : il faut partir du principe que tout vaudeville possède son potentiel, sauf que là il n'est jamais exploité correctement. Coté distribution Roger Pierre et Jean-Marc Thibault sont mauvais, et Francis Blanche reste coincé dans un rôle qui ne lui convient pas. Pire les deux rôles féminins se confondent tellement qu'on ne sait plus très bien à qui on a à faire (pour un vaudeville, c'est gênant), C'est réalisé par-dessus la jambe, l'humour tombe complétement à plat et le film se termine en eau de boudin. Les petits curieux auront remarqué le petit rôle très pudiquement déshabillé d'Elizabeth Tessier qui avant de prévoir la fin du monde avait un charme certain.

La voie lactée

Un film de Luis Buñuel (1969) avec Laurent Terzieff. Non ce n'est pas un film sur l'hérésie, (même si la documentation sur le sujet est impressionnante) mais bien un film anticlérical très subtil puisqu'en confrontant le dogme catholique officiel et celui des hérétiques on en arrive à conclure que c'est charabia contre charabia. La scène du duel est à ce propos assez savoureuse, Il est dommage que le film n'ait cependant pas davantage de rigueur : ainsi la scène avec Priscilien et ses disciples est trop longue, la scène de la restitution du chapelet n'est pas claire… Terzieff et Frankeur sont très bons, si les petits rôles masculins sont inégaux, côté féminin, Edith Scob en Vierge Marie et Delphine Seyrig en prostituée vienne éclairer ce film déroutant, dont le message ne sert à rien (un film n'a jamais  converti personne), mais qui fera passer un bon moment à ceux qui sont déjà convaincus.

La fête des mères  

Un court métrage de 17 minutes de Gérard Pirès (1969) avec Daniel Prevost. Une famille Groseille avant l'heure, beauf, pleutre, vulgaire et une charmante jeune nympho en guise de contrepoint. On passe de l'hyperréalisme et de la férocité au délire. Un joyeux petit moment de cinoche à découvrir.

Ma nuit chez Maud

Un film d'Eric Rohmer (1969) avec Françoise Fabian, Jean-Louis Trintignant, Marie-Christine Barrault. Ça commence très mal puisqu'il faut se farcir cinq minutes de messe, tout ça pour nous montrer que Trintignant est catho et que Marie-Christine aussi… mais Rohmer n'a pas le sens de l'ellipse. On a ensuite droit à une discussion de cantine débitée sur un ton qui ferait passer certaines pubs pour du cinéma vérité. Mais le pompon ce sont les longues discussions mathématico-pascalienne auxquelles on ne comprend rien et dont on se contrefout. A ce sujet on a droit à une scène digne d'une série Z : un mec est devant une bibliothèque de 500 ouvrages, en trois secondes il trouve les pensées de Pascal, (c'est bien connu tout le monde à les pensées de Pascal à la maison), et la seconde suivante la page qu'il voulait commenter. Trop fort le mec ! Après la nuit chez Maud qui donne son nom au film on devine ce qui va se passer, ça aurait pu être expédié en cinq minutes, non, ça papote, ça se traîne, je vous dis Rohmer n'a pas le sens de l'ellipse. Et puis surtout, cette œuvre n'a pas grand-chose de cinématographique, c'est une pièce de théâtre, une pièce d'acteurs ! Et il est vrai que vu comme ça la scène centrale entre l'excellent Trintignant et la très belle et talentueuse Françoise Fabian est plutôt réussie, c'est d'ailleurs uniquement celle qui reste dans nos mémoires, elle le mérite et relève un peu le niveau d'un film qui en avait cruellement besoin.

Hibernatus

Un film d'Edouard Molinaro (1969) avec Louis de Funès, Michel Lonsdale, Claude Gensac. Une idée de départ au potentiel énorme, à l'arrivée rien ne fonctionne.  Récapitulons De Funès en fait trop et se plante constamment, Claude Gensac qui joue en lèvres pincées est ridicule en bourgeoise hystérique, Olivier De Funes, fils à papa dans le film et dans la vie est lamentable. Les gags ne fonctionnent jamais, le scénario est chargé, lourd, confus et en plus ça se termine en nœud de boudin. Les seuls à sortir du lot dans des genres très différent sont Lonsdale (du moins au début) et Paul Préboist.

Le cerveau

Un film de Gerard Oury (1969) avec Jean-Paul Belmondo, Bourvil, David Niven , Elie Walach. Ça commence vraiment très mal avec deux scènes ratées : l'interminable évasion de la prison et les mouvements de tête de David Niven. La scène de la piscine est très poussive mais est sauvée par l'apparition aussi délirante que sexy de Sylvia Monti en bikini. Ensuite tout dépend ce qu'on en attend, si vous vous espérez un film on se tord de rire vous serez déçu, si vous prenez le film pour ce qu'il est un film d'aventures loufoque et souriant alors ça fonctionne quand tout ça se met en branle, et c'est vrai que vu de cette façon on ne s'ennuie pas. La mise en scène est soignée et la seconde équipe fait un excellent travail. L'interprétation est correcte mais force est de constater que Walach et Niven surclassent Belmondo et Bourvil.

La piscine

Un film de Jacques Deray (1969) avec Alain Delon, Romy Schneider, Maurice Ronet, Jane Birkin. On peut bâtir un film autour de ses seules têtes d'affiche encore faut-il qu'il y ait un scénario digne de ce nom. Ici le scénario est minimaliste et le reste est du remplissage. Les plans sont tous trois fois trop longs, on siffle des jus d'oranges n'en veux-tu, en voilà, et ça n'avance pas, on a des scènes inutiles, d'autres carrément grotesques (la scène des boules de mies de pain), des répliques complètement surréalistes comme quand Ronet dit à Delon "Choisit plutôt tes désirs que l'ordre du monde." (vachement naturel, la réplique, non ?). Schneider est très belle (c'est le moins que l'on puisse dire) mais pourquoi l'avoir continuellement coiffée et maquillée même quand cela ne s'imposait pas. Et puis Deray sait-il vraiment filmer ? il est intéressant de se passer plusieurs fois la scène de l'épicerie, vous constaterez que Schneider à une curieuse façon de faire ses courses, je prends tous les paquets et les boites qui sont juste devant moi, je les mets derrière, et je recommence, c'est quoi, ça ? Un seul plan nous surprend vraiment, c'est quand Delon flagelle Schneider avec une branchette, sinon bof.

L'auvergnat et l'autobus

Un film de Guy Lefranc (1969) avec Fernand Reynaud. Une bonne surprise parce que si au début Guy Lefranc (l'excellent réalisateur de Knock) laisse le champ libre à Reynaud dans des comiques de situations pas toujours très fins, le film vire assez rapidement au burlesque le plus inattendu avec une succession de scènes loufoques. Les seconds rôles s'en donnent à cœur joie en commençant pas Julien Guiomar en notaire véreux et la très belle Christianne Minazolli, jeune femme vénale qui rêve de construite un bordel de luxe de l'autre côté de la frontière. La double fin est inattendue mais elle bien venue et nous change de romances moralistes. Un film oublié qui mérite empilement d'être redécouvert.

La haine des desperados

Un film de Henry Levin (1969) avec Jack Palance. Ce film traine un boulet, c'est l'interprétation calamiteuse de Vince Edwards, une erreur de casting qui plombe ce film qui ne le méritait pas. En revanche, Jack Palance figure un méchant complétement halluciné, un rôle remarquablement joué. Le film est ultra violent, proche du sadisme, plein de bruit et de fureur avec des scènes de chevauchés parfois hallucinantes. La fin est fabuleuse, plus d'ailleurs par son côté visuel que par son orientation tragique. Ah, si on avait eu James Coburn à la place de Vince Edwards !

Les cent fusils

Un film de Tom Gries (1969) avec Raquel Welch, Burt Reynolds, Jim Brown. Invraisemblances ? Bien sûr mais vous en connaissez des westerns vraisemblables vous ? Avec leurs bagarres interminables où on ressort sans hématomes, et leurs balustrades en carton ? Scénario primaire ? Ben oui dans les western il y a les gentils et les méchants, et d'ailleurs dans le film c'est bien compliqué que ça, Brown n'est pas si clean que ça (15 ans de cavalerie contre les indiens), Reynolds non plus (d'ailleurs ses ennuis commencent quand il refuse de payer Soledad Miranda) et si le film prend le parti des indiens, la scène de beuverie nous rappelle qu'ils ont aussi leur faiblesses. L'important est ici que le spectacle soit assuré et il l'est avec ses scènes de combats spectaculaires et très bien réalisées. Le film se paye le luxe d'alterner des scènes tragiques (les exécutions sommaires) avec d'autres virant au burlesque comme la douche de Raquel. On appréciera la courte mais féroce charge anticléricale. La fin est amère, puisque rien n'est vraiment réglé. La musique est excellente, les acteurs s'en sortent bien même si Brown n'en est pas un, quant à la scène ou Raquel Welch prend une douche devant les soldats du train, elle reste inoubliable, les plans sont courts, mais comme dirait Tavernier, l'arrêt sur image ce n'est pas fait pour les chiens. Le film n'est pas parfait en raison d'un montage parfois chaotique mais il est excellent et on ne s'ennuie pas une seconde..

Le spécialiste

Un film de Sergio Corbucci (1969) avec Johnny Hallyday et Françoise Fabian. Une catastrophe ! Où est passé l'auteur de "Django ou du "Grand Silence" ? Le film est tourné en dilettante comme à croire que ce film de commande n'intéressait pas Corbucci. Alors on a droit à un Johnny Hallyday mauvais comme ce ne devrait pas être permis, pour ne pas dire ridicule, à l'insertion de personnages anachroniques, à des audaces qui font flop. à des incohérences narratives, ou des scènes tellement idiotes qu'on se demande si c'est fait exprès (Hallyday est invincible parce qu'il a un gilet pare-balle ! Depuis quand les gilets pare-balles protègent ils la tête et les jambes ?) A sauver de ce naufrage : la très belle et très amusante scène de bain de Françoise Fabian nue pour laquelle Corbucci s'est manifestement fait plaisir !

L'homme le plus dangereux du monde

Un film de Jack Lee Thompson (1969) avec Gregory Peck. Bavard et inintéressant même si Gregory Peck marque le film de son talent et d'une certaine décontraction. Le scénario est assez saugrenu (mais c'est vrai que le genre s'y prête). On remarquera une scène longue particulièrement ridicule où Grégory Peck et Mao Zedong s'échangent des propos philosophico-politiques en jouant au ping-pong. Pas mal de clichés, aucun vrai suspense, rien n'est maîtrisé, mais jolie musiquette de Monsieur Goldsmith et le film a au moins l'intérêt d'évoquer cette page ubuesque et sanglante de l'histoire chinoise appelée "révolution cultuelle" (1 million de morts dit-on, mais ça le film ne le dit pas)

Sais-tu ce que Staline faisait aux femmes ?

Un film de Maurizio Livernani avec Helmut Berger (1969) Il y a des films qui posent des questions, et ce film en pose une, essentielle : Qu'est ce que je suis en train de regarder ? Un vague fil conducteur, mais pas de véritable scénario, des scènes qui s'enchainent au petit bonheur la chance, des situations grotesques qui n'amusent personne, des comédiens en roue libres, des dialogues lamentables, et même la musique d'Ennio Morricone qui est mauvaise. Et en plus le film ne nous dit même pas ce que Staline faisait aux femmes ! Une honte !

More

Un film de Barbet Shroeder (1969) avec Mimsy Farmer. Quelques ellipses malencontreuses dans l'île au début, le mystère du tout petit paquet qui contient 200 doses, la faiblesse de l'aspect thriller ! Des détails mais qui empêchent le film d'accéder au rang de chef d'œuvre. Sinon c'est parfait, la force du film c'est qu'il ne nous fait aucune morale, qu'il ne martèle aucun message, il montre c'est tout. Mimsy Farmer dans un rôle difficile illumine le film de sa présence, la photographie est magnifique, la réalisation impeccable, on ne s'ennuie pas une seconde, Un grand film !

Activités vinicoles dans le Vouvray

Un court métrage de Charles Matton (1969) de 14 minutes. Avec Richard Bohringer. Ça commence très joliment avec une très belle vue de la poitrine puis du postérieur de la pulpeuse Angela McDonald, ensuite ben il ne se passe pas grand-chose et nous sommes un peu frustré en quittant ce court métrage dont les images sont belles quand elles ne sont pas trop sombres, et la musique amusante. Ah, il ya aussi un joli petit chat blanc !

La Loi de la violence

Un western de Gianni Crea (1969). Il n'y a qu'une seule idée originale, c'est que Giorgio Cerioni qu'on prend pour le héros du film au début n'est en fait qu'un infâme salopard, sinon c'est mal réalisé, mal joué, on a l'impression que Cerioni ne cesse de prendre la pause avec un cintre dans le dos, c'est bourré d'absurdités (attention pour la nana qui tombe le dos sur un râteau et qui se retrouve avec un simple bandage au front), certaines scènes semblent avoir été charcutées au montage ce qui fait que par moment on est largué. Bref, un mauvais western malgré la présence de la pulpeuse Igli Villani puisque la scène du bain qui aurait pu être très sensuelle est elle aussi ratée. !

In the year 2889

Un téléfilm de Larry Buchanan.(1969) Pour faire aussi mauvais que celui-là, il va falloir se lever de bonne heure, entre une histoire qui avance à 2 à l'heure, des personnages réduits à l'état de caricatures, des effets spéciaux débiles et des incongruités à peine croyable, on est servi, parce que voyez-vous il reste 7 personnes sur terre après l'holocauste nucléaire mais on parle encore de mariage et plutôt que de feuilleter un manuel de survie afin de trouver des solutions aux problèmes, on feuillète la Bible. C'est idiot, réac, mal fait et sans intérêt.

Un homme qui me plaît

Un film de Claude Lelouch (1969) avec Jean-Paul Belmondo, Annie Girardot, Farrah Fawcett, Maria Pia Conte. Il faut quand même être sacrément fort pour nous scotcher devant notre écran pendant deux heures avec une histoire aussi minimaliste et convenue. Ce qui retient essentiellement l'attention c'est d'abord le jeu des acteurs excellemment dirigés qui s'expriment avec un naturel absolument saisissant. Annie Girardot, une actrice avec laquelle j'ai toujours eu des réticences est ici très bonne, mais Belmondo également prouvant s'il le fallait encore qu'il savait faire autre chose que ses pitreries et cascades de sa période "superflic". Prenant l'aspect d'un road-movie, le film sait retenir notre attention avec l'intégration de scènes désopilantes comme le serveur du restau fasciné par les billets français, ou surréaliste comme la poursuite des indiens imaginaires. La musique est également très efficace. On regrettera que le rôle de Farah Fawcett en escort-girl soit si court (elle est tout de même plus attirante que Girardot non ?), on ne peut pas tout avoir. Un mot sur la fin, que je n'ai pas trop apprécié, j'aurais préféré une fin ouverte où le film se serait terminé juste avant l'atterrissage de l'avion. Du très bon cinéma et du grand Lelouch.

Zeta One

Un film de Michael Cort (1969) avec Yutte Stensgaard, Anna Gaël, Dawn Addams, Briigitte Skay. Un Ovni (c'est le cas de le dire) dans le petit monde cinématographique de la série Z. De quoi s'agit-il ? D'un film mélangeant science-fiction et nudie, On est en 1969, c'est l'ère du psychédélique et de la promotion de la couleur orange. Le film est complètement décousu puisqu'il commence par un long blabla, pour enchainer par un strip poker pas mal du tout avant d'entrer enfin dans le vif du sujet, une sorte de guerre de l'ombre entre les service secrets (impayable Charles Hawtrey) et les femmes Angvians. Tout cela est farfelu, mais on ne va bouder notre plaisir quand les deux vedettes féminines sont Yutte Stensgaard (Lust for a Vampire) et Anna Gaël qui nous ravissent de leurs charmes. On notera quelques scènes cocasses comme la traque d'Anna Gael secourue par des redoutables guerrières brunes affublées de caches-tétons. Un nanar sympathique à (re) découvrir

This, that and the Other ! (A promise of bed)

Un film de Derek Ford (1969) avec Vanda Hudson, Vanessa Howard, Cleo Goldstein. Un film à sketches, très bizarre et assez inégal, le premier nous montre une Vanda Hudson complètement déchainée dansant à moitié nue au son d'une musique de folie, puis s'exhibant dans sa baignoire tout cela pour tenter de séduire le fils d'un producteur afin d'obtenir un rôle. Voilà du politiquement incorrect qui s'assume complétement. Le second est inférieur avec une bonne idée, celui de prendre le suicide comme thème de la fête. Enfin le 3ème est carrément onirique avec notamment une exhibition aquatique et un magnifique strip-tease de Cleo Goldstein. Du cinéma d'exploitation mais du bon !

Le Clan des Siciliens

Un film de Henri Verneuil (1969) avec Jean Gabin, Alain Delon, Lino Ventura, Irina Demick, Danielle Volle. On est passé très près du chef d'œuvre, Le scénario n'invente pas grand-chose mais il est solide et ce qu'il montre est montré avec brio. Il y a de bons moments de tension, du rythme, des trouvailles (c'est d'après Auguste Le Breton quand même) de la bonne musique (Morricone)  L'histoire refuse le mythe du voyou sympathique, les gangsters que l'on nous montre sont dépeint sous leur vrai jour, des salauds. L'interprétation est au cordeau, les trois vedettes ne volant pas leur cachet, on peut en revanche déplorer la faiblesse de certains seconds rôles (je pense aux fils de Gabin), Une seule scène loupée, celle où est dévoilé l'adultère d'Irina Demick et puis sans doute aurions-nous préféré une conclusion moins douce (je parle de la toute dernière scène). Mais ce ne sont là que détails, C'est un excellent polar !

Au service secret de Sa Majesté

Un film de Peter Hunt (1969) avec George Lazenby, Diana Rigg, Telly Savalas. Un James Bond étonnant à plus d'un titre. Ça commençait assez mal avec trois-quarts d'heures pendant lesquels il ne se passe pas grand-chose. Et puis ça démarre et ça n'arrête plus. Pas de gadgets (à part le machin pour forcer le code d'un coffre-fort avec photocopieuse incorporée) et quand il en bricole un pour ouvrir une porte, on lui explique qu'un simple lime à ongles aurait suffi. En revanche nous avons des paysages alpins magnifiques, des scènes spectaculaires (l'avalanche… quand même !) un méchant comme on les aime (Telly Savalas) une James bond girl de première classe (Diana Rigg) Et un final qui nous tombe dessus sans prévenir. Quant à George Lazenby, ce n'est pas Sean Connery, ce n'est pas Roger Moore non plus, mais il n'a pas à rougir de sa prestation. Et puis c'est un vrai James Bond, il aime les belles filles, il couche avec, il boit du Martini et il apprécie même la revue Play-Boy… c'était le bon temps.

Sweet Charity

Un film de Bob Fosse (1968) avec Shirley MacLaine, Riccardo Montalban. Cette comédie musicale brillantissime, soufre sans doute d'un seul défaut, c'est que Shirley MacLaine en fait de trop, attention, l'actrice est excellente notamment dans les scènes de composition mais quand elle se met à sautiller comme un cabri, c'est moins bien. Sinon quel délice, la chorégraphie est un véritable bijou d'inventivité et de savoir-faire. Les deux rôles masculins sont au top d'abord avec un Riccardo Montalban mimant Vittorio Gassman avec un talent fou.et le quasi inconnu John Mac Martin dans une scène d'ascenseur anthologique. Les amateurs de films coquins auront aussi reconnu la brève apparition de Barbara Bouchet, l'une des égéries du cinéma érotique italien. Enfin soulignons l'intelligence de la conclusion, ni happy end hypocritement rédempteur, ni mélodrame inutile mais un joli message d'espoir

La nuit des morts vivants

Un film de Georges A. Romero (1968). Si les films de zombies existaient avant Romero, il fut le premier à codifier le genre de cette façon ! On imagine le choc que provoqua le film à sa sortie. Aujourd'hui il n'a rien perdu de sa force d'impact. Judith O'Dea qui perd les pédales, la petite fille matricide, les tensions entre les assiégés, et le final d'une violence inattendu et désabusé. Romero fera deux suites excellentes : Zombie (Dawn of the Dead) en 1978 et Le Jour des morts-vivants en 1985. Parmi les autres suites et variations à signaler l'excellentissime "Le Retour des morts-vivants" de Dan O'Bannon en 1985.

Barbarella 

Un film de Roger Vadim (1968) avec Jane Fonda. Délicieusement kitch et gentiment loufoque. Bourré d'idées géniales mais malheureusement pas toujours très bien exploités à cause d'une mise en scène un peu paresseuse. Le générique est très bon on l'on voit Jane Fonda (rayonnante de beauté dans ce film) nous faire un strip-tease intégral en apesanteur en se débarrant de son scaphandre. Les acteurs masculins sont moyens : John Philipp Law et Ugo Tognazi ne se foulent pas trop, David Hemming est amusant, Marcel Marceau (le mime, mais là il parle) est rigolo et le savant fou Durand Durand n'est pas très bon. Anita Pallenberg (qui fut la maîtresse de trois Rolling stones) dans le rôle de la méchante est délicieuse, quant au scénario, il n'a aucune importance, Barbarella c'est un livre d'images, et celui-ci en contient assez pour pouvoir nous charmer.

Vixen  

Un film de Russ Meyer (1968) avec Erica Gavin. C'est très moyen, le scénario est linéaire et peu passionnant, et surtout on se demande ce que Meyer a voulu faire passer comme message ? Qu'on pouvait être libéré sexuellement et être con ? Tu parles d'un scoop ? Quant à cette scène surréaliste dans l'avion ou l'on digresse sur les vertus comparés de la démocratie américaine et du communisme cubain, on a du mal à comprendre. Bref Russ Meyer fera beaucoup mieux avec Supervixens.(1975) et Megavixens (1976). Reste la plastique d'Erica Gavin qui vaut quand même le coup d'œil !

La planète des singes 

Un film de Franklin J. Schaffner (1968). le réalisateur a réussi là un coup de maître : Charlton Heston est très bon, les images sont splendides, le dépaysement est totale, l'intrigue est captivante et intelligente (à ce point qu'une énorme invraisemblance arrive a passer inaperçu, en effet comment des singes censés vivre sur une autre planète pourraient-ils s'exprimer dans la même langue que le héros ?) jusqu'au plan final absolument sublime. Chef d'œuvre donc... et pourtant Tim Burton fera mieux en 2001 !

Le vampire à soif  

Un film de Vernon Sewell (1968) avec Peter Cushing. Ça lorgne du côte de la Hammer film mais ne lui arrive pas à la cheville avec une Intrigue plate et sans suspense, une réalisation paresseuse, une musique grotesque, des effets spéciaux hideux, une direction d'acteurs déficiente  (seul Cushing s'en sort), et un casting masculin catastrophique (en revanche les filles sont mignonnes mais il en faudrait beaucoup plus pour sauver ce très mauvais film),

La mariée était en noir  

Un film de François Truffaut (1968) avec Jeanne Moreau, Claude Rich, Jean-Claude Brialy, Michel Bouquet, Michel Lonsdale, Charles Denner. Du grand art ! Parce qu'à moins d'avoir lu la notice on ne sait pas de suite ce que qui motive Moreau dans ses actes criminels, Et quand on le sait le film se suit autrement, ce n'est plus :"Pourquoi ?" Mais "comment elle va faire ?" Et il est intéressant de noter que le mode opératoire va aller crescendo, Si Rich et Bouquet finissent presque banalement, ça se corse avec Lonsdale,(en pleine forme) avec un scénario d'une inventivité diabolique. Mais on a encore rien vu, car avec la quatrième victime et l'apparition de Brialy, le suspense prend encore une nouvelle dimension. De plus la prestation de Denner est hallucinante, (à ce point que c'est cette séquence qui donnera à Truffaut l'idée de réaliser avec lui "L'homme qui aimait les femmes". Alors évidement certains diront que ce film est un plaidoyer pour l'auto-vengeance et la peine de mort… faut bien dire quelque chose, alors que le propos de Truffaut n'est pas là, il montre, il ne juge rien, et que tout cela soit invraisemblable n'a que peu d'importance, on est au cinéma et pas dans n'importe quel cinéma, celui de François Truffaut ! Notons que le réalisateur s'est payé la collaboration de Bernard Herrmann pour la musique et qu'elle colle parfaitement à l'action. Chef d'œuvre !

The Party  

Un film de Blake Edwards (1968)  avec Peter Sellers, Steven Franken et Claudine Longet. Si le film démarre assez lourdement (volontairement), il n'en reste pas moins l'un des plus grands films comiques de toute l'histoire du cinéma. Peters Sellers dans le rôle d'un indien invité par erreur à une partie et jouant les Gaston Lagaffe accumule les gags de manière très efficace. Steven Franken dans le rôle d'un serveur alcoolique est désopilant. L'essentiel des situations comique est burlesque, mais pas seulement et à ce propos la scène du perroquet (birdie num num) est tordante Le rythme est bien soutenu puisque l'action va crescendo avec l'arrivée de nouveaux protagonistes dont le sommet sera atteint par le nettoyage d'un éléphant dans la piscine. A noter la présence de la très mignonne Claudine Longet qui à cette époque n'avait pas encore tué son amant (par erreur). 90 minutes de bonne humeur et de franche rigolade !

Il était une fois dans l'Ouest  

Un film de Sergio leone (1968) avec Claudia Cardinale, Henry Fonda, Charles Bronson et Jason Robards. Certes le film est sans doute très légèrement inférieur au précédent (Le bon, la brute et le truand), Il y a quelques bizarreries dans le script (par exemple, la blessure de Bronson au début qui disparaît... ) et quelques ellipses pas très claires (les conditions de la rencontre entre Fonda et Cardinale) et puis le choix de Bronson pour le rôle de l'homme à l'harmonia peut agacer (ce n'est pas un grand acteur). Mais ce ne sont là que des détails au regard de tout le reste : Une mise en scène ingénieuse, des plans de folie (la fusillade dans le train) Ce qui est formidable cher Léone c'est qu'aucun usage de la grammaire cinématographique n'est gratuit, Les mouvements de grues, les panos, ou les plans- séquences c'est pour illustrer l'action, la souligner par pour faire de l'esbrouffe. Une direction d'acteurs époustouflante : Fonda , le gentil Fonda qui se moule dans la peau d'une ordure aussi facilement qu'il enfilerait une chaussette, des dialogues percutants et souvent intelligents (entre Robards, cet immense acteur et Claudia Cardinale, qui illumine le film de sa beauté, fabuleuse dans son rôle d'ancienne prostituée qui ne renie pas son passé) dégageant de par sa seul présence ou par son regard un érotisme troublant. Et puis ces petit rôles, Jack Elan, le plus méchant des seconds couteaux perturbé par une mouche (comment Léone a-t-il filmé ça ?) le vieux guichetier apeuré, et Monsieur Tchou-tchou qui ne tiens plus sur ses jambes… une musique géniale (Ennio Morricone). Un monument du western et du cinéma tout court.

Pendez-les haut et court

 Un film de Ted Post (1968) avec Clint Eastwood. Le thème est très intéressant puisqu'il s'agit d'un parallèle entre le lynchage sauvage et la justice d'état expéditive. Il est développé pendant tout le film mais retombe hélas comme un soufflé à la fin quand Eastwood se laisse contre toute attente convaincre par les explications vaseuses du juge, on aussi droit à une intrigue sentimentale, c'est très mignon, mais ça m'apporte pas grand-chose au film d'autant que la petite dame abandonne en fin de film la mission qu'elle s'était assignée. Par ailleurs le film n'est pas exempt de certaines confusions notamment en raison du trop-plein de personnages secondaires. Ce film donne une étrange sensation d'inachevé, mais malgré tous ses défauts le film reste attachant offrant de bonnes scènes, de beaux paysages et puis il y la séquence de l'exécution publique, fabuleuse scène d'anthologie qui vaut le détour à elle toute seule.

Chitty Chitty Bang Bang

Une comédie musicale de Ken Hughes (1968). Deux heures et demi de délire total. Ça commence (et ça finit aussi d'ailleurs) de façon très sucré, mais le film trouve vite son rythme, les acteurs sont bons (y compris les enfants, ce qui est assez rare dans ce genre de production). La chorégraphie est très bonne, et le meilleur du film est l'histoire dans l'histoire qui raconte une folle aventure dans la baronnie de Vulgaria. Un très bon et très agréable divertissement sans prise de tête.

Rosemary's Baby

Un film de Roman Polanski (1968) Comme toujours chez Polanski, ça démarra au quart de tour et l'angoisse ne nous lâche plus. L'histoire est originale et aurait pu donner n'importe quoi, mais là c'est du grand cinéma, la réalisation est nerveuse, le montage efficace, les plans dont aucun n'est inutiles sont impeccables, les acteurs sont excellents avec une mention spéciale à Mia Farrow, extraordinaire dans le rôle titre.

L'étrangleur de Boston

Un film de Richard Fleischer (1968) : Le film est ambitieux, la première partie très nerveuse nous montre l'affaire du point de vue de la police en plein désarroi. La seconde partie s'intéresse au tueur et à sa psychologie. Si Tony Curtis fournit une interprétation extraordinaire, on s'emmerde quand même pas mal. Quant à Henry Fonda il est aussi crédible qu'une bouteille de Badoit dans un pub irlandais. Des bonnes choses mais un film en deçà de ses ambitions.

L'amour à cheval

Un film italien de Pasquale Festa-Campanile (1968) injustement méconnu réunissant Catherine Spaak et Jean-Louis Trintignant. Mini (Catherine Spaak), jeune veuve ne connaissant rien au sexe décide de rattraper son retard, on a alors droit à un véritable catalogue de fantaisies sexuelles, exhibition, voyeurisme, sadomasochisme, flagellation, fessée, fantasme du docteur, fantasme de la prostituée, fantasme du viol, formicophilie, et l'equus eroticus (qui deviendra "son truc") le tout dans une ambiance plutôt décontractée et non outrancière qui lui fera "mener la barque" jusqu'au bout. Ça se déguste et c'est délicieux. Catherine Spaak est véritablement craquante dans ce rôle. Et Jean-Louis Trintignant étonnant. Une excellente comédie italienne à redécouvrir d'urgence dont le titre original italien "La Matriarca" était à ce sujet beaucoup plus adapté au propos.

Dracula et les femmes

Un film de Freddie Francis (1968) avec Christopher Lee et Veronica Carlson. Un scénario intéressant et une réalisation de très bonne qualité pour cette série B avec une belle ambiance pour les plans extérieurs (les toits, les sous-bois, les paysages rocheux…). Le film se concentre sur les personnages secondaires notamment la très jolie Veronica Carson et distille un érotisme diffus. Malheureusement le film a été charcuté au montage (C'est quoi le crime du début ?) et se termine par un plan absurde (le jeune athée qui se signe !), mais cela reste un très bon produit des studios Hammer.

The anniversary

Un film de Roy W. Baker (1968) sur un scénario de Jimmy Sangster, avec Bette Davis. Un film complètement oublié qui bien que produit par la Hammer, n'aborde aucun thème fantastique mais adapte un pièce de théâtre en une comédie noire où mère abusive profite de son anniversaire du mariage pour terroriser psychologiquement toute sa famille. Assez délicieux, même si tous les acteurs ne sont pas à niveau.

L'éperon Brulant" (Hot Spur)

Un  film de Lee Frost (1968 - signé R.L. Frost) qui en est également le scénariste et le directeur de la photographie. Il s'auto-intitule le tout premier sex western mais vaut bien mieux que ce qualificatif réducteur. on s'attache en effet à la vengeance implacable de ce jeune mexicain évoluant dans un environnement raciste et dont la sœur a été violée devant ses yeux. Bien sûr ces demoiselles nous montrent leurs charmes mais sans que cela ne provoque de rupture dans la progression dramatique du film. On remarquera une hallucinante scène d'anthologie dans laquelle une fille de saloon pose une selle sur le dos d'un homme en train de besogner une collègue, monte dessus et nous fait un numéro comme au rodéo. Une excellente découverte.

La Charge de la brigade légère

Un film de Tony Richardson,(1968) avec Vanessa Redgrave et David Hemming. Un film paradoxal, puisqu'il est à la fois brouillon et brillant. Brouillon parce que la première partie nous fait découvrir une curieuse idylle à trois (le réalisateur a dû voir Jules et Jim) qui ne débouche sur rien du tout. De plus l'erreur tactique qui aboutira à la boucherie guerrière est loin d'être claire (à moins d'avoir fait l'école de guerre). Brillant par sa direction d'acteurs parfaite, par sa réalisation méticuleuse, sa pointe d'humour british, sa musique et bien sûr par ses scènes de combats. Quant à son antimilitarisme, il est plaisant mais reconnaissons que le réalisateur n'y va pas avec le dos de la cuillère !

Baisers volés  

Un film de François Truffaut (1968) avec Jean-Pierre Léaud, Claude Jade. Le film s'organise uniquement autour des tribulations de Léaud, sorte de Gaston Lagaffe écorché. C'est souvent drôle, parfois tendre. On retiendra le détective privé déjanté, le petit rôle de Michel Lonsdale, la magnifique séquence avec Delphine Seyrig, l'attitude de grand timide de Léaud avec les prostituées. Si quelques rares scènes sont assez mauvaises (le miroir, le prestidigitateur), ce film reste néanmoins un excellent Truffaut avec une réalisation impeccable et une direction d'acteurs parfaite (Truffaut semble avoir été le seul réalisateur à savoir diriger convenablement Léaud)

Avec Djanjo, la mort est là  

Un film d'Antonio Margheriti (1968). Le scénario n'a rien d'original, mais en même temps c'est un western, les clichés et les poncifs abondent (Ah, ces types qui reçoivent plus de vingt coups de poings en pleine tronche et qui en sortent frais comme des gardons), mais il y a des très bonnes scènes (le tricheur aux cartes, le duel à la bière) et un final superbe qui louche vers le gothique. L'interprétation est assez quelconque et on aurait aimé un Django moins monolithique. La présence de la belle actrice slovène Spela Rozin donne au film une pincée de fraîcheur dans ce monde de brutes. C'est loin d'être parfait mais ça se regarde sans déplaisir, c'est déjà ça.

Cérémonie secrète

Un film de Joseph Losey (1968) avec Elizabeth Taylor, Mia Farrow et Robert Mitchum. Dès le début on sait que le film va faire dans la longueur. Le pitch intéressant aurait sans soute convenu à un court métrage, Losey a choisi d'étirer le propos sur 105 minutes. Donc malgré le contenu sulfureux, ça ne parvient pas à passionner. Côté interprétation il faut bien admettre que Taylor est magistrale. Farrow se croit dans une pantomime et Mitchum fait du Mitchum, Réalisation très chic, musique agaçante. Ensemble plutôt décevant.

Le bourgeois gentilhomme

Un téléfilm de Pierre Badel (1968) avec Michel Serrault, Rosi Varte, Daniel Cecaldi, Michel Creton, Henri Virlojeux… Le spectacle de Molière et Lully étant un chef d'œuvre, la question qui se pose est de savoir si le réalisateur a réussi à en faire un objet cinématographique. En fait la réponse est "oui". Non pas que le résultat soit génial mais le savoir-faire est bien là ! La dynamique de la pièce fonctionne à fond (avec juste une baisse de régime dans la scène impliquant Cléante et son valet) servie par une distribution étincelante dans laquelle Michel Serrault se moule dans le personnage de Monsieur Jourdain sans aucun cabotinage. Notons également une excellente Rosy Varte et un Henri Virlojeux bluffant. Les chorégraphies sont également superbes. Une adaptation à redécouvrir d'urgence.

Le Pacha

Un film de George Lautner (1968) avec Jean Gabin, Danny Carrel, André Pousse. Producteur du film par l'intermédiaire de la Gafer, Gabin devient réac et milite pour une police employant les mêmes méthodes que les voyous : on ne s'encombre pas de procédure, on se fait justice soit même ! Cet aspect qui n'est pas énoncé de suite fait tâche. Voyons le reste maintenant : le scénario est à la fois simpliste, absurde, inintéressant et confus, à l'instar de cette histoire de flics déguisés en postiers qui se font assommer. Gabin fait du Gabin mais du Gabin fatigué et il est dommage que Danny Carrel ne soit pas mieux mise en valeur, les autres personnages semblent être des figures de cires tellement ils sont figés, En ce qui concerne la mise en scène, on a connu Lautner nettement plus inspiré. La musique est un peu trop obsédante, quant à la chanson Gainsbourg : au secours ! Ah j'oubliais : on a beaucoup critiqué la scène du cabaret et son strip-tease, ben moi je l'ai trouvé jolie.

La petite vertu

Un film de Serge Korber (1968) avec Dany Carrel, Jacques Perrin, Robert Hossein, Pierre Brasseur. Un petit bijou d'après James Hadley Chase frisant la perfection. L'histoire est originale, le montage nerveux, l'interprétation impeccable et puis il y a Dany Carrel fabuleuse de beauté, de charme, de talent et de naturel. Le fond est intéressant, se gardant de tout misérabilisme, de tout moralisme, bien au contraire le personnage interprété par Dany Carel banalise sa condition de prostituée avec une décontraction assez cocasse (Tu sais : passer une heure avec Hubert ou passer une heure chez le coiffeur…) La seule chose qui lui coûte c'est de mentir à celui qu'elle aime… Très fort et passionnant.

All the Sins of Sodom

Un film de Joseph Sarno (1968) Si le scénario est minimaliste, la direction d'acteur et le travail sur la photographie noir et blanche sont assez fabuleux, les actrices sont mignonnes et l'érotisme fonctionne parfaitement.

Béru et ses dames

Un film de Guy Lefranc (1968) avec Jean Richard, Paul Préboist, Roger Carrel, Anna Gaël, Michel Creton, Marcel Bozzuffi. Disons de suite, les lecteurs assidus des aventures de San Antonio n'y trouveront pas leur compte, car il ne reste pas grand-chose de la joyeuse gauloiserie de Bérurier et quasiment rien du tout de la verve argotique des romans. Mais on peut aussi juger le film sans avoir lu les bouquins. : commençons par déplorer les deux grosses casseroles du film : un commissaire San Antonio pas bon du tout et une intrigue incompréhensible. De bonnes choses cependant : Jean Richard en Bérurier est bon (il faut le voir en travesti), l'apparition de Creton en maquereau est amusante et le casting féminin est superbe de l'étonnante Marthe Mercacier en maquerelle jusqu'à la si mignonne et si rare Anne Gaël (quand sera donc réédité Zeta One ?) en kleptomane convulsive en passant par Maria Mauban et ses yeux de biche. Les cascades ont pris un bon coup de vieux mais ça passe. On va dire que ce n'est ni un bon ni un mauvais film. Ça se laisse regarder, c'est moyen, quoi !

Pas de pitié pour les salopards

Un film de Giorgio Stegani (1968) avec Lee Van Cleef. Bud Spencer sans sa barbe jouant un directeur de mine et Lee Van Cleef en shérif d'occasion, voilà au moins deux raisons de regarder ce western italien atypique qui tient parfaitement la route et qui est plutôt bien réalisé. On a quelques clichés bien sûr mais c'est le propre de tous les westerns qu'il soit ou non spaghettis, quant à la sale tronche de Gordon Mitchell, je pense que c'est fait exprès. Un bon divertissement.

La Louve solitaire 

Un film d'Edouard Logereau (1968), Le navet dans toute sa splendeur, scénario inepte, réalisation molle et lente, aucun rythme, aucun suspense, direction d'acteurs inexistante, Duchaussoy a l'air de s'endormir et on a envie de lui flanquer des baffes pour le réveiller, Guiomar est en service minimum, Pitoeff  est ridicule quant à Daniel Gaubert, elle est peut être bien faite, mais elle ne sait pas jouer et trimbale une tronche de nunuche pendant tout le film, on remarquera aussi qu'elle conserve son soutien-gorge sous sa chemise de nuit pour dormir, et que pour passer inaperçu elle s'habille en catwoman… tout en circulant dans une voiture rouge tomate. Même pas drôle au second degré.

Le grand silence

Un film de Sergio Corbucci (1968) avec Jean-Louis Trintignant et Klaus Kinsky. On comprend pourquoi Tarentino a été influencé par Corbucci. Ce film est sans concession, d'une violence inouïe avec un côté volontairement désespérant pour ceux qui croient encore en la bonté humaine. Malgré l'ambiance, le film est beau, Trintignant y est magnifique, la joli Vonetta McGee est très bien, quand à Klauss Kinsky jouant l'un des plus infâmes salauds de l'histoire du cinéma, souvenons de ce que disait Hitchcock : "Quand le méchant est réussi, le film est réussi."

Le petit baigneur

Un film de Robert Dhery (1968) avec Louis de Funes, Robert Dhery, Colette Brosset, Jacques Legras, Michel Galabru. Il faut en accepter la construction burlesque pour apprécier le charme de ce film. Certains gags sont faciles mais d'autres sont excellents comme le sermon de Jacques Legras. Cela aurait pu être encore mieux si De Funes n'en faisait pas de trop, par exemple sa crise de nerfs après le renvoi d'André devient vite lassante. A noter les deux apparitions de Pierre Dac qui trouve le moyen de nous faire rigoler en ne prononçant que quels mots.

The Magus (Jeux pervers)

Un film de Guy Green (1968) avec Anthony Quinn, Michael Caine, Anna Karina, Candice Bergen. On se croirait dans les pires Robbe-Grillet (les premiers). On n'y comprend rien, on ne s'accroche à rien, c'est lent, inintéressant, indigeste, ennuyeux, mal filmé et ça veut péter plus haut que son derrière. Certaines scènes atteignent le sommet du ridicule comme ce repas qui se termine avant d'être commencé. Manifestement Anthony Quinn ne sait pas comment jouer, alors il joue mal (c'est rare chez lui), Michael Caine et Candice Bergen se demandent ce qu'ils font là, quant à Anna Karina, elle a l'extrême obligeance de nous montrer ses nénés ce qui mérite une demi-étoile (par gentillesse).

Le dernier jour de la colère

Un western de Tonino Valerii (1968) avec Lee Van Cleef. Assez peu original et souvent prévisible, le film se laisse cependant regarder sans déplaisir en raison d'une réalisation plutôt soignée, d'une excellente photographie, d'une jolie BO et de l'interprétation sans bavure de Lee Van Cleef.

Benjamin ou les mémoires d'un puceau

Un film de Michel Deville (1968) avec Michel Piccoli, Catherine Deneuve, Michelle Morgan… On se demande ce qu'a voulu montrer le réalisateur, une apologie plus ou moins critique du libertinage ? Imiter l'esprit des contes libertins de l'époque ? Mais peu importe, puisqu'il se plante en beauté. Après un début amusant l'histoire s'enlise rapidement et perd le rare intérêt qu'on pouvait lui trouver. Côté acteur à part Piccoli, impérial et Deneuve bien jolie, le reste est une catastrophe, Clémenti se prend pour un acteur, Morgan est carrément mauvaise, en revanche le trio de soubrette (Catherine Rouvel, Anna Gaël et Francine Bergé) sont amusantes, les deux premières assurant l'infime part d'érotisme du film en nous montrant leur tétons l'espace d'une seconde. Il y a des belles images, mais pas mal de scènes ridicules : la première scène avec Odile Versois, la scène de l'incendie devant lequel on danse au lieu de l'éteindre (ce doit être une allégorie cachée). Les dialogues sont exagérément ampoulés, même lorsque les circonstances ne l'imposent pas (parce que c'est bien connu au 18ème siècle tout le monde parlait à l'imparfait du subjonctif !) et frisent souvent le ridicule. On finit par trouver le temps long devant tant de vacuité.

Coplan sauve sa peau

Un film d'Yves Boisset (1968) avec Bernard Blier, Jean Servais, Jean Topart, Klaus Kinsky. Certes, c'est une série B et il faut la regarder comme telle, mais quelle accumulation de casseroles ! Les dialogues sont exécrables, les acteurs sont mauvais, l'acteur principal en tête, quant aux grands acteurs, étant donné qu'on leur fait faire et dire n'importe quoi ils déçoivent, (à l'exception de Blier), les situations sont souvent absurdes, le pompon étant atteint dans la dernière partie prétendue hommage aux "Chasses du comte Zaroff" ou Coplan malgré ses blessures défait ses adversaires les uns après les autres y compris le champion de lutte locale, un chien et un faucon (ce n'est plus Coplan, c'est Hercule ). Au positif, contrairement à beaucoup de films d'espionnage le scénario est lisible, du moins dans se grandes lignes, les filles sont belles, Blier est bon et puis il y a cette scène étrange ou Kinsky joue a déshabiller des poupées Barbie. Assez mauvais dans l'ensemble.

Salut Berthe

Un film de Guy Lefranc (1968) avec Fernand Raynaud, Darry Cowl, Rosy Varte, Roger Carrel… une comédie assez lourdingue à la réalisation plate, dans laquelle Cowl mais surtout Reynaud semblent mal à l'aise. Rosy Varte est un peu au-dessus du lot mais franchement il n'y pas grand-chose à sauver de ce pauvre scénario, à part, une critique amusante de l'art moderne, une réplique tordante (le machin grand comme ça !) et le ménage à trois à la fin, mais ça ne fait pas un film tout ça

Le viol du vampire

Un film de Jean Rollin (1968). Le bilan est terrible : scénario et montage quasi incompréhensible, jeu exécrable des "acteurs", mauvais dialogues, confusion entres les personnages, aucun humour, des faux raccords débiles, genre une fille à poil qui se re retrouve habillée au plan suivant. Alors poubelle ? Quand même pas, on peut tout de même sauver : une bande son surprenante, une photographe parfois très inspirée, un érotisme diffus, mais surtout une ambiance foutraque, quasi surréaliste et dotée d'aucune prétention (on est pas dans Marienbad) qui fait qu'on ne peut pas détester ce film. Mais soyons juste, c'est pas terrible et ceux qui font de l'exégèse sur ce film sur d'interminables pages me font doucement rigoler

Black Joe (Black Jack ou A genoux, Django)

Un film de Gainfranco Baldanello. (1968) Seule la toute dernière scène apporte une note originale, sinon c'est 90 minutes de poncifs, l'acteur principal n'a rien de terrible. C'est regardable, on a vu pire, mais ce western ne nous apporte rien du tout.

Le prophète

Un film de Dino Risi (1968) ace Vittorio Gassmann, Ann-Margret. Malgré l'abattage de Gassmann, le film est une déception, le thème de l'ascète qui se fait bouffer par la société de consommation n'est pas facile à traiter en raison de sa prévisibilité et ici Risi tourne en rond, devient poussif, le film dévient même par moment cartonnesque sans convaincre, à l'instar de la séquence hippie, complétement ratée. Sur ce même thème Luis Buñuel avait réalisé en 1965 "Simon du désert", un moyen métrage de 45 minutes, autrement plus intéressant

Les russes ne boiront pas de coca cola

Un film de Luigi Comencini (1968) avec Nino Manfredi et Françoise Prevost. Il faut laisser au film le temps de monter comme une mayonnaise pour l'apprécier pleinement, puisque plus ça avance plus ça devient dingue et cela jusqu'aux scènes finales où l'inventivité se loge partout. Mais c'est vrai qu'avant ça fait un peu de surplace

Le rapace

Un film de José Giovanni (1968) avec Lino Ventura. Un cadre imaginaire, puisqu'il n'y a eu aucun coup d'état au Mexique en 1938, dans lequel évolue un Lino Ventura, bourru et désabusé sur le devenir des révolutions (Giovanni a dû regarder Zapata). Il tient le film à lui tout seul. ne se privant pas d'envoyer quelques bonnes vannes à l'idéaliste de service et fonctionnant avec ses propres codes. Le film se divise en deux parties, d'abord un quasi huis clos assez étouffant, et ensuite une espèce de western moderne. On déplorera quelques confusions, notamment sur la nature des conjurés, quelques ellipses malheureuses, et l'erreur de casting constitué par Xavier Marc dans le rôle Chico. Le film reste agréable grâce à son scénario et à Ventura, la réalisation étant moyenne

Les biches 

Un film de Claude Chabrol (1968) avec Stéphane Audran et Jean-Louis Trintignant. Peu rythmé le film est sauvé par la présence sulfureuse des deux actrices, Stéphane Audran étant magnifiquement photographié et Jacqueline Sassard ne démérite pas, loin de là ! Mais on pourra regretter que la relation lesbienne sur laquelle le film a bâti sa réputation ne soit pas plus évidente (ou alors c'est du lesbianisme platonique). C'est très beau et la présence assez lourde du couple de zozos parvient à donner un côté décalé au film. Quant à la morale, au message, ou au fin mot de l'histoire, appelons ça comme vous voulez, j'avoue ma grande perplexité.

Le Dernier train du Katanga

Un film de Jack Cardiff (1968) avec Rod Taylor, Jim Brown, Yvette Mimieux. Ovni cinématographique, ce film d'aventures se distingue par une violence sans concession et un détournement des codes (le toubib est alcoolique mais ne se rachètera pas, le missionnaire est niais, l'intrigue sentimentale part en eau de boudin, et à la fin on ne sait même pas où sont passées les diamants). Nous avons là un film d'aventures bien rythmé qui nous scotche et nous surprend sans cesse. Il est dommage que le scénariste ait voulu intercaler des dialogues qui se voudraient philosophiques, mais qui fonctionnent tellement peu qu'on a envie de les zapper. L'autre faiblesse du film c'est Yvette Mimieux, attention on est bien content qu'elle soit là, elle est super mignonne mais on sent que le rôle a été imposé par la prod et qu'elle ne sert à rien. Enfin la fin imposée, parait-il, par Rod Taylor lui-même, censée donner une conclusion morale au film est ratée. Quoiqu'il en soit on passe un bon moment !

Alexandre le bienheureux  

Un film d'Yves Robert (1968) avec Philippe Noiret, Françoise Brion, Marlène Jobert. C'est une fable et il convient de la voir ainsi sinon ça ne le fait pas. Le souci c'est que toute fable a sa morale, et celle-ci est un peu facile car si tout le monde se mettait à ne rien foutre comment fonctionnerait la société ? Cela dit, il est toujours intéressant de regarder une personne défendre ses idées du moment qu'elles ne nous agressent pas.et ne provoquent pas l'antipathie. Et c'est exactement ce qui se passe ici, Yves Robert étant un "gentil". Parlons du film : l'histoire est simplette mais souriante et se regarde sans ennui. Certains y ont vu de la misogynie. Dès qu'on montre des comportements féminins non politiquement correct, on serait misogyne ? Faut peut-être arrêter ! Sinon on a connu Noiret mieux inspiré bien qu'il ne se débrouille pas si mal, les seconds rôles font le boulot (Carmet, Richard), mais on aurait aimé que le rôle de Françoise Brion soit plus écrit, reste Marlène Jobert dont la beauté et la sensualité nous scotche devant notre écran (il y a une scène où elle fait des effets de cuisses, oh là là !), et puis il y a le petit chien bien rigolo. Un gentil film dirons-nous !

L'affaire Thomas Crown

Un film de Norman Jewison (1968) avec Steve McQueen et Faye Dunaway. De bonnes choses et des moins bonnes, c'est d'abord un film d'acteurs et si McQueen ne se fatigue pas de trop, Faye Dunaway parvient à illuminer le film mais seulement dans certaines scènes, dont la fabuleuse partie d'échecs. L'aspect thriller est très inégal, car si le casse est excellent, l'enquête de Dunaway apparait peu crédible et entachée de séquences peu claires. Cela reste néanmoins un assez bon film qu'il convient toutefois de ne pas surestimer, mais qui vaut bien mieux que son remake avec Brosnan. Quant à la bande son, elle est excellente, n'en déplaise aux esprits chagrins

Chacun pour soi

Un western de Giorgio Capitani (1968) avec Van Heflin, Klaus Kinski. Le thème se rapproche un peu beaucoup du "Trésor de la Sierra Madre" et si Van Heflin n'est pas Humphrey Bogart il livre néanmoins une prestation sans faute comme d'ailleurs l'ensemble de la distribution à l'exception de Georges Hilton, trop minet pour le rôle. Paysages magnifiques, belle musique, bonne ambiance puisque l'épreuve de la soif puis les dissensions entre les personnages sont très bien décrits. Un western injustement méconnu qui est pourtant au-dessus du panier de ce genre de production

Les producteurs

Un film de Mel Brooks (1968). Du bon et du moins bon, on voit bien que le scénario a été écrit par un homme de théâtre, ainsi la scène du début entre Wilder et Zero paraît interminable malgré l'abatage et le talent des acteurs, et ne brille pas par sa mise en scène. Le film se rattrape ensuite avec une galerie de personnages pittoresques quoi que caricaturaux (à l'exception de la sémillante Lee Meredith), Le sommet du film étant constitué par la pièce "A spring for Hitler", un petit bijou de kitch revendiqué.

Bandolero

Un western d'Andrew McLaglen (1968) avec James Stewart, Dean Martin, Raquel Welsh. Je n'aime pas ce film ! Il y a une très bonne première partie malgré la prévisibilité des événements (quoi que la scène de la délivrance des pendus soit très faible). Tout se gâte ensuite quand Raquel Welsh et son maquillage impeccable est atteinte du syndrome de Stockholm, que les personnages secondaires se révèlent sans profondeur, que Stewart fasse dans la morale gnangnan, que les mexicains nous font une brillante démonstration de leur incompétence en matière d'attaque organisée et que tout cela se termine par du moralement correct.
PS : si vous voulez voir un bon western avec Raquel Welsh, voyez donc les 100 fusils sorti l'année suivante et qui tout de même d'un autre niveau !

Histoires extraordinaires

Un film à sketches de Roger Vadim, Louis Malle, Federico Fellini. (1968) Tous les contes d'Edgar Poe ne sont pas bons, loin de là et dans ce film la production n'a pas choisi les meilleurs. Si Metzengerstein n'a rien d'extraordinaire la faute n'en incombe pas à Vadim mais à Poe, mais le réalisateur a réussi une très belle mise en image illuminée par Jane Fonda. Pour William Wilson réalisé par Louis Malle, je ne vois pas où il aurait de quoi s'extasier, sauf si vous voulez vous contenter d'une fastidieuse et prévisible partie de cartes jouée par une Brigitte Bardot en mode nunuche et mal maquillée, sinon Delon est bon mais ne sauve pas le sketch. Quant à Fellini, les bras m'en tombent devant tant de suffisance et de vacuité. Calcul : 3,5 + 1,5 + 1 = 6 /3 = 2

Cinq gâchettes d'or

Un film de Tonino Cervi (1968) La présence de Dario Argento au scénario ne doit pas faire illusion, l'histoire n'est ni originale ni passionnante, mais ça reste éventuellement regardable, bien qu'à la fin ça devient un peu pénible. Quand au méchant il est ridicule

La prisonnière

Un film de Henri Georges Clouzot (1968) avec Elizabeth Wiener, Bernard Fresson, Laurent Terzieff, Danny Carrel. Le sujet qu'on ne perçoit pas tout de suite est intéressant puisqu'il s'agit du fantasme féminin de la soumission, classé aujourd'hui par les semeurs de certitudes comme socialement incorrect. Cela dit le film a un côté bancal, plans trop longs, digressions, scènes peu plausibles comme la rencontre des deux hommes sur le toit. Il est aussi question d'art moderne, impossible de savoir si Clouzot cautionne ou se moque ! Coté interprétation c'est un sans-faute, mention spéciale à Elizabeth Wiener complètement habitée dans le rôle, j'ai moins aimé la prestation de Terzieff dont le personnage manque cruellement de naturel, Fresson est bon, quant à Danny Carrel, la voir apparaitre à l'écran est toujours une friandise. Cela dit, Clouzot a fait tellement mieux !

Sale temps pour les mouches

Un film de Guy Lefranc (1968) avec Jean Richard, Paul Préboist, Philippe Clay. Lefranc n'est pas un mauvais réalisateur (il a fait Knock quand même) mais a besoin pour réussir ses films d'un bon scénario et de bons acteurs. Or là, ça ne va pas, il s'agit de l'adaptation d'une aventure du commissaire San Antonio, or ses romans ne brillent pas par leur scénario mais par la façon de les raconter, les transposer au cinéma demande une imagination qui semble ici complètement défaillante. Et en ce qui concerne l'interprétation, je m'en voudrais de faire de la peine à Gerard Barray, mais il est mauvais comme cochon !

Brides of blood

Un film de Eddie Romero et Gerardo de Leon (1968) Une série B ou Z, dont il est permis de se moquer de son monstre en solde et de ses tubercules poussives, ainsi que du fait que la résolution du mystère soit grosse comme une falaise. Pourtant ce film n'est pas sans charme en raison notamment de son casting féminin, Beverly Powers en blonde nymphomane possède un charme fou et des décolletés troublants, et Eva Darren, l'actrice philippine toujours en soutif est craquante à souhait, et puis il y a cette fin, un véritable ode à l'amour au cours d'une fête endiablé. Alors finalement en étant indulgent, ça se regarde volontiers.

They Saved Hitler's Brain

Un film de David Bradley (1968) Ce film m'ayant rendu perplexe, j'ai sollicité deux avis, Hans Glützenbaum, professeur de philologie à la faculté de lettre Sorbonne Université nous répond : "Ce film souffre de fatales lacunes au niveau de sa structure narrative". Jean-Pierre Liégeois, jeune cinéphile du Var nous répond quant à lui "On y entrave que dalle". En fait ils on raison tous les deux.

Je vends cher ma peau

Un western spaghetti de Ettore Maria Fizzarotti (1968). Dommage qu'il ait plusieurs choses qui ne vont pas du tout. Déjà le scénario, comment Shane peut-il connaitre les détails de la mort de sa famille (y compris l'identité du tireur qui a tué son père d'une balle dans le dos !  Ensuite comment fait-il pour connaitre l'identité des tueurs et pour les retrouver aussi facilement ? Mastère ! Au point de vue de la mise ne scène on déplorera une scène de bagarres à main nues, d'un grotesque achevé à ce point qu'on se demande si on est pas dans la parodie. Enfin du point de vue interprétation on ne peut pas dire que Mike Marshall sache jouer, en fait il ne fait que montrer ses dents blanches, même qu'on dirait une publicité pour Colgate. Pourtant il y a des choses intéressantes, un méchant (Dane Savours) très réussi, un rôle féminin surprenant joué par la ravissante Michèle Girardon, une réalisation élégante avec de jolis plans et une bonne utilisation de la caméra. Il y a aussi une scène dans le saloon d'un sadisme hallucinant, une bonne musique. On ne s'ennuie pas mais ça aurait pu être bien mieux !

Ho !

Un film de Robert Enrico (1968) avec Jean-Paul Belmondo, Paul Crochet, Raymond Bussière. Une histoire très mal racontée malgré la présence de Belmondo qui fait ce qu'il peut mais ne peut sauver le film. Des personnages secondaires qu'on a du mal à distinguer les uns des autres, Des extravagances et des facilités de scénario parfois grotesques, une photo assez laide, bref ça ne casse pas des briques Et en plus Enrico (à moins que ce soit Giovanni) se croit obligé de nous faire part de sa philosophie de comptoir selon laquelle il vaut mieux être un gangster que de monter son cul ! (scène avec Joanna Shimkus)

Commandos - L'Enfer de la guerre

Un film d'Armando Crispino (1968) avec Lee Van Cleef, Jack Kelly, Heinz Reincke, Marilù Tolo. C'est une série B et c'est en tant que tel qu'il convient de noter et juger le film. En fait des séries B de cette qualité, je veux bien en regarder tous les jours. Inspiré (de loin) par "les 12 salopards", le film lui est sans doute supérieur, ne reproduisant pas ses défauts. Il n'y a aucun temps mort, beaucoup d'action notamment dans la dernière demi-heure et une fin qui a de la gueule. Lee Van Cleef dans le rôle d'un officier traumatisé crève l'écran. Et dans les seconds rôles il a de sacrés gueules (Heinz Reincke) Les scénaristes se sont amusés à caser dans le film un rôle féminin, c'est Marilù Tolo qui s'y colle dans le rôle d'une prostituée, elle ne sert à rien dans l'intrigue, mais on ne va pas s'en plaindre, elle est trop belle !

Ces messieurs de la famille  

Un film de Raoul André (1968) avec Francis Blanche, Jean Poiret, Michel Serrault, Jean Yanne, Darry Cowl, Michel Galabru, Annie Cordy, Anna Gaël. Quelle brochette ! Et si personne ne démérite dans cette comédie farfelue il faut bien admettre que Francis Blanche, Darry Cowl et Jean Yanne sont au-dessus du lot. Comme dans tout film comique certains gags tombent à plat, mais dans l'ensemble la mécanique fonctionne plutôt bien, les bonnes répliques fusent et on ne s'ennuie pas une seconde tellement le rythme est d'enfer. Le sujet n'a pas grande importance mais permet au passage une critique très nette du puritanisme. A signaler que Darry Cowl en a composé la musique. On notera la présence de plusieurs très jolies femmes et notamment d'Anna Gaël, l'inoubliable vedette du mythique Zeta One. Un film à redécouvrir.

Un soir, un train

Un film belge de André Delvaux (1968) avec, Yves Montand, Anouk Aimée. Certains ventent le début en indiquant que c'est ensuite que le film s'enlise. Eh bien non pas d'accord, j'ai trouvé ce début catastrophique. Qu'en n'avons-nous à cirer de ces réflexions absconse sur la mort, le théâtre ou la linguistique ? (d'autant que le rapport avec l'action... je ne vois pas) Et ensuite ? Eh bien ensuite on 'y comprend rien ! Où est l'histoire ,où est le fil narratif ? Qualifier l'absurde de surréalisme a bon dos, l'absurde pourquoi pas mais qu'and ça enrichit l'histoire ! Que voulez-vous que ça enrichisse puisque justement d'histoire il n'y en a pas. Et puis quand on se veut un puit de culture on ne comment pas cette incroyable bourde. Ce n'est pas un poète libertin qui qualifiait l'amour de petite mort, c'est Ambroise Paré qui qualifiait l'orgasme de petite mort... ça n'a donc rien à voir.  Un film réservé donc à la ligue des "moins c'est clait plus c'est beau" dont on ne sauvera que le joli minois d'Anouk Aimé.

 

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