Page mise à jour le 09/01/2013

l'Opus dei
secte facho

L'Opus Dei est une association de laïcs et de prêtres catholiques. Elle a été fondée en 1928 par un curé espagnol, Josemaría Escriva de Balaguer.

Généralités

Le principe est simpliste : il s'agit pour les adhérents de faire de leur propre vie courante "une prière continuelle" !

Dès le départ certains religieux mirent en doute la spiritualité prêchée par Escriva et estimaient que l'Opus Dei s'apparentait à une association secrète, une secte dont les objectifs ne pouvaient être que suspects. L'épiscopat espagnol appliqua donc le principe de récupération en approuvant l'Opus Dei en 1941, suivi par le Vatican en 1950 (décision du pape Pie XII).

Le pape Jean-Paul II a fait de l'Opus Dei une prélature personnelle en 1982. Cela signifie qu'elle ne dépend que de lui, ce qui court-circuite toute la hiérarchie catholique.

L'Opus Dei reste fortement marquée par le contexte de la guerre civile espagnole, ce qui explique son attachement au catholicisme d'avant le concile Vatican II, sa haine obsessionnelle du communisme et de tout ce qui peut y ressembler, et son goût morbide pour la clandestinité.

Les adhérents à l'Opus Dei sont appelés des "numéraires", ils doivent être célibataires et vivent, en communauté. Au moment de l'entrée dans l'association, le numéraire doit lui faire don de l'ensemble de ses biens et ressources (Pas si financièrement facile de partir ensuite si on n'est plus d'accord… comme dans presque toutes les sectes)

Le recrutement est volontairement élitiste. Les étudiants, futurs dirigeants de la société, sont particulièrement ciblés.

Importance

Les effectifs mondiaux de l'Opus Dei s'élèvent à 84.000 membres, dont 2000 prêtres répartis dans 90 pays. L'Opus Dei dirige 150 écoles de formation professionnelle, 200 résidences universitaires et 5 universités. Le mouvement reçoit environ 30.000.000 $ par mois en dons et revenus. Parmi ses bienfaiteurs, on compte de grands patrons de multinationales, des ministres de plusieurs gouvernements européens de droite, des hauts responsables militaires, des hauts magistrats et quelques têtes couronnées.

Les pratiques


Il y a parfois des ressemblances troublantes

- Des moyens de financement louches : Une série de scandales financiers impliquant des membres de l'Opus a révélé les activités réelles de cette secte mafieuse car derrière la fiction d'une association purement spirituelle, "famille pauvre, riche seulement de ses enfants", gravite une nébuleuse de sociétés, de banques et de fondations, qui s'en fout plein les poches.

- La pratique du secret. A part pour les responsables, le fait d'être membre est secret. Les prêtres affiliés ne sont pas obligés de faire connaître à leur évêque leur appartenance. Dans la constitution (secrète) de 1950, l'article 191 précise : Que les membres numéraires et surnuméraires sachent bien qu'ils devront toujours observer un silence prudent quant aux noms des autres associés ; et qu'ils ne devront jamais révéler à quiconque qu'ils appartiennent eux-mêmes à l'Opus Dei. "Cronica", l'organe interne de l'Opus Dei est secret et ne peut être lu que par les numéraires

- La remise en question n'a aucun sens : L'Opus Dei est considérée par ses membres comme infaillible : "sacrée, sans tache, immuable". Tout ce qui est en dehors d'Opus Dei relève du "pourrissement"

- Noyautage actif et permanent : sont concernés toutes les institutions sociales et politiques en vue d'instaurer un nouvel ordre catholique. Ses préférences pour les partis d'extrême-droite sont connues. L'Opus Dei a non seulement soutenu le régime de Franco en Espagne mais aussi ceux d'Augusto Pinochet au Chili, et d'Alberto Fujimori au Pérou. Tous ces régimes comptaient des membres de l'Opus Dei parmi leurs ministres.

- Exaltation du célibat : Le mariage est systématiquement décrié et le célibat exalté. "Le mariage est réservé à la piétaille et non à l'état-major général du Christ" (Escriva). Les jeunes doivent décider à 16 ans s'ils veulent rester célibataires ou se marier, décision qui doit être ratifiée par les responsables.

- Transparence de la vie privée : L'un des aspects les plus controversés de l'Opus Dei est son insistance pour que les élèves se confessent uniquement auprès de prêtres de l'Opus Dei. On a là en effet un moyen de pression, de contrôle et de manipulation et de contrainte des élèves. Les directeurs de l'Opus Dei ouvrent et lise le courrier des numéraires avant de leur remettre (ou pas). Ils interdisent la lecture de certains livres sans l'autorisation de leurs supérieurs.
(Un prêtre de l'Opus Dei confirme que la pratique d'ouverture du courrier par les directeurs existe bien mais précise que c'est là une manifestation d'ouverture et de confiance de la part des fidèles de l'Opus Dei (ben voyons !)

- Mortification : 'Opus Dei encourage les pratiques de mortification chez ses membres sous forme de différentes pratiques qui peuvent consister, par exemple, au jeûne, à "persévérer dans le travail malgré la fatigue" à "se priver discrètement" ou à dormir à même le sol ! Le port quotidien du cilice, censé "rappeler la présence de Dieu", est recommandé deux heures par jour. Idem pour l'usage hebdomadaire du fouet. On sait que Jean-Paul II adhérait à ces pratiques.

Quelques joyeux adhérents :

L'appartenance à l'Opus Dei est normalement secrète. Jean-Paul II y était très probablement affilié (il était en tout cas le candidat de l'association). Quand il n'était qu'évêque de Cracovie, l'Opus Dei l'invitait à Rome dans une riche résidence. L'Opus s'est montré très généreuse avec la Pologne, finançant le syndicat Solidarnosc et son principal responsable Lech Walesa quand celui-ci est entré en politique (on a vu ce que ça a donné)
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Raymond Barre a témoigné au procès de béatification d'Escriva de Balaguer le fondateur de l'Opus Dei, attestant les "signes de sainteté" du bonhomme.

Hervé Gaymard ministre des finances du gouvernement Chirac occupait un duplex privé de 600 m² loué par l'État au prix de 14 000 euros par mois pour loger sa femme et ses huit (huit !) enfants. Cette révélation le poussa à la démission. On ne sait si Gaymard, catholique pratiquant, est membre de l'Opus Dei, sa femme, qui est la fille du professeur Lejeune croisé anti avortement, elle l'est !

Jean-Paul II et l'Opus

La béatification d'Escriva en 1992 et sa sanctification en 2002 (qui était pourtant loin d'être un saint) n'ont aucune importance pour un non catholique pratiquant, néanmoins ces gesticulations publiques qui attirèrent beaucoup de monde contribuèrent à la "renommée" et la réputation de la secte

Jean Paul II ne peut rien leur refuser : il nomme évêques des membres de Opus Dei en Amérique du Sud latine (sept au Pérou, quatre au Chili, deux en Equateur, un en Colombie, un au Venezuela, un en Argentine et un au Brésil). La nomination de Mgr Fernando Saenz Lacalle (un espagnol, évêque des armées) comme archevêque de San Salvador fit scandale puisque c'était l'ancien siège du martyr Mgr Oscar Romero, assassiné par l'extrême droite.
En Europe, La nomination de Klaus Küng en Autriche causa de profondes blessures au sein de l'église locale.

Quelques affaires louches !

1969 : Affaire Matesa : Plusieurs centaines de millions de francs sont détournés vers la Sodetex, une société présidée par Jean de Broglie, trésorier du parti de Valéry Giscard d'Estaing et membre supposé de l'Opus Dei. Peu après de Broglie est assassiné dans des circonstances non élucidées. (En fait on a étouffé l'affaire (2))

1982 : l'Affaire de la Banco Ambrosiano : Une affaire très complexe et dont tous les rouages ne sont pas encore éclaircis. Toujours est-il que Robert Calvi, directeur de la Banco Ambrosiano (laquelle est actionnaire de la banque du Vatican) fait faillite en fait une banqueroute frauduleuse. On retrouva Calvi pendu sous un pont de la Tamise. Encore mieux Michele Sidona, conseiller financier du Vatican était incarcéré dans la prison de haute sécurité (suite à une affaire de complicité d'assassinat), il promet des révélations sur l'affaire, il n'a pas eu le temps, il est mort dans sa cellule en absorbant un café au cyanure ! La Banque du Vatican (dirigée par l'archevêque Paul Marcinkus) est déclaré responsable du krach.
Que vient donc faire l'Opus Dei dans cette salade macabre : Et bien la Banque du Vatican a été obligé de rembourser le créanciers de la Banco Ambrosiano (260 millions de dollars). D'où venait cette somme ? Des banquiers de l'Opus Dei ! Et que demanda l'Opus Dei en échange ? La fameuse prélature personnelle (voir plus haut), que Jean-Paul II lui accordera en novembre de la même année.

Gags :

L'opus Dei a ses défenseurs, je ne résiste pas au plaisir de recopier cette perle trouvé sur blog de curés :

Certaines des personnes les plus stupides et corrompues que je connaisse attaquent l'Opus Dei. Que ce soit les Athées, les Adultères, les Avorteurs, les Buveurs de bière, les Casseurs d'église, etc., c'est tout l'alphabet des pécheurs qui est uni dans sa haine de l'Opus Dei. Comme Blaise Pascal le dit pour l'Église catholique, le type même des gens qui La rejettent est aussi une preuve de Son origine divine.

On reste confondu devant la profondeur de l'argumentation !


Notes
(1) Remerciements à Par Juan Goytisolo pour son article Un saint fasciste et débauché (2002) et à François Normand La troublante ascension de l’Opus Dei (1995)
(2) On remarquera "l'embarras" éloquent de wikipédia sur cette affaire à l'article Jean de Broglie.