Page mise à jour le
09/01/2013
Josémaria Escriva de Balaguer
agité du bocal, et guignol en soutane.
Fondateur de l'Opus Dei
Josemaría Escrivá de Balaguer (1902-1975). Séminariste, puis prêtre en 1925 à Saragosse, et ensuite à Madrid en 1927. En 1928 il fonde l'Opus Dei. Le principe est simpliste, il s'agit pour les adhérents de faire de leur propre vie courante "une prière continuelle".
Période Espagnole
En 1936, la
guerre civile éclate en Espagne; il se rangera derrière Franco
(comme la quasi
totalité des curés). Il rédigera entre 1936 et 1939 El Camino
(le Chemin),
composé de 999 maximes, qui est la "Bible" idéologique du mouvement. C'est un
recueil de médiocrité et de niaiseries assez stupéfiantes (voir la partie
citations) et une apologie du fascisme et du franquisme.
Escriva de Balaguer vécut la guerre civile en Espagne comme une lutte entre catholiques et communistes, en qui il voyait l’incarnation du mal. Sa vision du monde en fut déformée et, tout comme Pie XII, il minimisa l’horreur du nazisme, (y compris l’holocauste), y voyant un rempart providentiel contre le communisme.
Le personnage inquiète y compris dans les rangs franquiste, un rapport confidentiel sur l’organisation secrète de l’Opus Dei, de 1943 par la Phalange (parti fasciste espagnol), nous décrit Escrivá de Balaguer comme "peu exemplaire", aux "paroles et aux actes pleins d’arrière-pensées" et d’une "dévotion ostentatoire et larmoyante, fort peu naturelle, avec des attitudes feintes et forcées".
S'il subjuguaient certains par un
charisme évident, il n'en reste pas moins vrai que le personnage se révéla vite
: petit-bourgeois, (il roulait en Cadillac en prenant des poses pour les
photographes) ambitieux, coléreux et vaniteux
(il alla jusqu'a acheter un titre
de noblesse, devenant le marquis de Peralta).
Période Vaticane
|
En 1946, il s'installe au Vatican, en compagnie des principaux cadres de l'association, officiellement pour promouvoir l'Opus Dei à l'échelle mondiale, mais en réalité pour fuir les intrigues dans l'association qu'il avait créée. Il découvre que le Vatican est également un nid d'intrigues permanente (c'est beau l'innocence)
Les conditions de son séjour au Vatican sont bizarres, il soufre nous dit-on des périodes de paralysie faciale, dues au froid dans les pièces non chauffées qu'il occupe. Bizarre, le Vatican n'a jamais manqué d'argent surtout à cette époque... alors masochisme ou racontars ?
Il participe au concile Vatican II, dans un premier temps avec enthousiasme, puis ensuite de façon très critique (entre 1970 et 1975) sans toutefois le remettre en question : "Le mal vient du dedans et d’en haut. Il y a une réelle pourriture, et actuellement il semble que le Corps mystique du Christ soit un cadavre en décomposition, qui pue" (on admirera la poésie)
Il est béatifié par Jean-Paul II en 1992 (qui canonisa et béatifia n'importe qui n'importe quand) et canonisé en 2002, ce qui lui fit une belle jambe.
Pensées en vrac
Ces pensées sont d'une niaiserie et d'une bêtise affligeante, mais certaines
feraient les délices de psychanalystes
Femmes, couples :
Les femmes n’ont pas besoin d’être savantes, il suffit qu’elles soient
effacées .
Le mariage est réservé à la piétaille et non à l'état-major général du Christ
Sexualité :
Alors que manger est une exigence de l’individu, procréer n’est qu’une exigence
de l’espèce, les individus singuliers pouvant s’y soustraire.
Virilité :
Abandonne ces gestes et ces manières frivoles ou puériles. Sois
viril .
Sois fort. Sois viril. Sois homme.
Tu n’as pas honte d’être si peu viril jusque dans
tes défauts ?
Qui t’a dit qu’il n’était pas viril de faire des
neuvaines ?
Si tu n’es pas viril et... normal - tu
seras non pas un apôtre, mais sa risible caricature.
Etre enfant, ce n’est pas être efféminé .
Virilise ta Volonté : qu’elle soit, avec la
grâce de Dieu, comme un éperon d’acier.
Lapalissade :
N’oublie pas que tout ce qui est grand, sur terre, a commencé par être petit .
Bricolage :
Pauvre instrument que tu es !
Grand ou petit, délicat ou grossier..., sois un instrument... Ton devoir
est d’être un instrument.
On ne peut laisser les instruments se rouiller.
Notes
(1) Remerciements à Par Juan Goytisolo pour son article
Un saint
fasciste et débauché (2002) et à François Normand
La troublante
ascension de l’Opus Dei (1995)