Hommage aux
courtisanes
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mise à jour le
07/12/2017
2 - époques "modernes"
Le sublime portait de Lola Montes réalisé par Joseph Karl Stieler (1781-1858)
Lola Montès (Maria Dolorès Elisa Rosanna
Gilbert Montez, 1818-1861) : Cette très belle courtisane eut pour amants Franz
Liszt, Alexandre Dumas fils et la plupart des têtes couronnées de son temps et
fut un moment la favorite de Louis 1er de Bavière. Peu avare de ses charmes, elle
apparut un soir dans un petit salon, le visage dissimulé sous un masque de
carnaval, à peine vêtue d'une paire de bottes dans lesquelles elle avait glissé
une cravache... Les spectateurs furent éblouis par "ses petits seins gonflés à
la voluptueuse sensibilité...". Après la chute de Louis 1er, elle parcourut
d'abord les Etats-Unis puis l'Australie comme actrice et danseuse. Elle créa
notamment la fameuse danse de l'araignée (Spider Dance), levant ses jupons
tellement haut que l'assistance pouvait constater qu'elle ne portait rien
en-dessous. Elle ne survécut que 6 mois à un AVC qui la frappa en 1860. Lola
Montez a été incarnée par Martine Carol en 1955 dans un film de Max Ophüls (Lola
Montes), qui possède ses défenseurs mais que beaucoup considèrent comme une
véritable catastrophe.
La Païva (Esther (puis Thérèse) Lachmann, marquise de Païva, 1819-1884)
Demi-mondaine d'origine russe. En 1851 épousa en 3ème noce un riche marquis
portugais qui lui donna son nom et qui se suicida en 1870. Elle épousa en 4ème
noce un riche cousin de Bismarck qui lui offre un hôtel 28, place Saint-Georges,
puis qui lui fait construire un autre, fort luxueux au 25, avenue des
Champs-Élysées. En cet hôtel dit de La Païva, elle reçut : les frères Goncourt,
Richard Wagner, Hans von Bülow, Edmond About, Eugène Delacroix, Ernest Renan,
Adolphe Thiers, Charles Baudelaire, Théophile Gautier, Hippolyte Taine, Jules
Grévy, Sainte-Beuve et Léon Gambetta. (pour ne citer que les plus connus)
Accusée d'espionnage au profit de l'Allemagne, elle fut expulsée de France en
1877.
Baigneuse endormie près d'une source (1850) par Théodore
Chassériau
(1819-1856)-(le
modèle est Alice Ozy) Musée Calvet, Avignon
Alice Ozy (née Justine Pilloy,1820-1893)
: artiste dramatique, modèle pour peintre (la toilette
d'Esther de Chassériau, c'est elle) et courtisane. Elle fut l'amante
(entre autres) du duc d’Aumale (le fils de
Louis-Philippe) de Napoléon III, de Théodore Chassériau, de Victor Hugo. (en
1847) et de son fils Charles (qu'elle nommait son
Cherubin) de Théophile Gauthier. Les mauvaises langues se crurent
malignes en colportant ce mauvais jeu de mot : "Ozy
noçant, les mains pleines..."
Apollonie Sabatier, née Joséphine-Aglaé Savatier dite la
Présidente (1822-1889), modèle pour peintre et sculpteur, actrice de théâtre et
courtisane, on peut admirer son corps au Musée d'Orsay sculpté par Jean-Baptiste Clésinger dans "La femme piquée par un serpent". Emile Zola qui l'admirait à
écrit : "elle était nue avec une tranquille audace. Une
simple gaze l'enveloppait ; ses épaules rondes, sa gorge d'amazone dont les
pointes roses se tenaient levées et rigides, comme des lances, ses larges
hanches qui roulaient dans un balancement voluptueux, ses cuisses de blonde
grasse, tout son corps se devinait, se voyait sous le tissu léger, d'une
blancheur d'écume." Baudelaire en fût amoureux et Théophile Gautier lui écrivit une longue lettre
très osée et longtemps "impubliable" (mais que la belle s'amusait à lire à
ses ami(e)s).
La réédition de 1994
Marie Duplessis (Alphonsine Duplessis,
1824-1847) Cette belle et éphémère courtisane française qui fut entre autre la
maîtresse de Franz Liszt et d'Alexandre Dumas fils, portait toujours à la boutonnière un camélia de couleur
blanche, (sauf quelques jours par mois où la fleur était rouge). Décédée de la
tuberculose à 23 ans elle fut immortalisée au théâtre par Alexandre Dumas fils
(La Dame aux Camélias) puis à l'opéra par Guiseppe Verdi
(la Traviata)
Céleste Mogador, (Élisabeth-Céleste Veinard,
comtesse de Chabrillan, 1824-1909), prostituée, danseuse, courtisane et
dramaturge. Pendant la commune de Paris elle officia comme infirmière auprès des
insurgés.
Hortense Schneider (1865) par Alexis-Joseph Pérignon
(1806-1882) - musée du 2nd Empire, Compiègne
Hortense Schneider (Catherine Schneider, 1833-1920). Cette cantatrice
à succès, muse de Jacques Offenbach qui créa les rôles titres de la Belle Hélène
(1864), la Grande duchesse de Gerolstein (1867) et La Périchole (1868) était
fichée par la police comme courtisane (Registre BB1 de la préfecture de
police de Paris. Fiche 385. 1873). Paulus dans se mémoires écrivait "Sa
cour était aussi suivie que celle des Tuileries… et plus amusante. Les
souverains, en visite à Paris, s'empressaient d'y accourir, aussitôt les
hommages officiels rendus et venaient quêter, de la belle étoile, un sourire… et
le reste. Or, comme le cœur était aussi hospitalier que la maison, on l'avait
surnommé plaisamment le Passage des Princes." (Expression inventée par sa
rivale. Léa Sally.) Dans sa loge en effet, se pressèrent le Grand Duc
Constantin, le Roi de Bavière, Le Roi du Portugal, le Prince de Galles, le Comte
de Flandres, Ismail Pacha, Vice-roi d’Égypte... - Sa liaison avec ce dernier,
lui valut les sobriquets de "La matrone des Fez" et de "La Vénus qu’Ali Pige"...
Cora Pearl (Emma Elizabeth Crouch, 1835-1886) actrice lyrique et courtisane,
elle se distingua à la scène dans le rôle de Cupidon dans Orphée aux Enfers de
Jacques Offenbach (1867) et au lit en étant (entre autres) la maîtresse du duc
de Masséna, du Prince d’Orange, du duc de Morny, du Prince Jérôme Bonaparte et
sans doute de l'empereur Napoléon III. Les mauvaises langues la surnommèrent
"la
grande horizontale". Un jour à table devant ses invités, elle les met au défi
que le plat suivant ne sera jamais découpé. Elle quitte la pièce quelques
instant et revient complètement nue, entourée d’une garniture de persil sur un
plateau d’argent porté par quatre laquais ! Pari gagné ! Elle écrivit
ses mémoires intitulées comme il se doit "Mémoires de Cora Pearl"
La Castiglione (Comtesse de Castiglione, 1837-1899). Elle se marie à 16 ans
ce qui ne l'empêcha pas de devenir courtisane (et dit-on la plus belle femme de
son siècle). En 1855 Cavour s'arrange pour ma mettre dans le lit de Napoléon III,
afin de plaider auprès de lui la cause de la réunification italienne. Sa
relation avec l'empereur qui durera deux ans fera scandale et la fera divorcer.
Elle rencontre les grands de ce monde dont Bismarck, Thiers et la reine Augusta
de Prusse ainsi que le photographe Pierre-Louis Pierson qui s'en servira comme
modèle. (photo de gauche). Elle ne supportera pas dans les années 1880, les outrages que le temps a
fait subir à sa beauté et sombrera dans la neurasthénie. Elle fut incarnée au
cinéma par Yvonne De Carlo dans La Castiglione (La
Contessa di Castiglione) de Georges Combret, 1954 (Photo
de droite)
Marguerite Bellanger par Albert-Ernest Carrier-Belleuse
Marguerite Bellanger (née Julie Lebœuf, 1838-1886). D'abord
écuyère dans un cirque, puis actrice de théâtre à Paris, elle devint vite une
demi-mondaine recherchée et sera la maîtresse de Napoléon III de 1862 à 1866
(l'empereur faillit mourir dans ses bras d'une crise cardiaque une nuit de 1864)
et de Léon Gambetta. Emile Zola la cite comme une amie de Nana. A la chute de l'Empire, elle passe en
Angleterre et s'y fait épouser par un noble anglais et mène une vie rangée. A
noter que son frère Jules qu'elle employait comme jardinier a hérité d'une
partie de sa fortune et s'est fait construire une "belle maison" avec !
Madeleine pénitente par Paul Baudry (1828-1886) Le modèle
est Blanche d'Antigny (à 18 ans) - Musée de Nantes
Blanche d’Antigny (Marie-Ernestine d'Antigny 1840-1874) : Comédienne,
modèle et courtisane. Commence sa carrière au Cirque d'Hiver en 1856, puis au théâtre de la
Porte Saint Martin. En 1863, un prince russe l'emmène à Moscou où elle devint à
la fois la maîtresse du préfet de police du Tsar et la plus
cotée des courtisanes de toutes les Russies avant d'être chassée par la Tsarine. Pendant la guerre de 1870, elle
accueille les blessés dans son hôtel
particulier de l'avenue Friedland. C'est à cette époque que Jean-Baptiste Clément
composera et lui dédicacera sa chanson "le temps des cerises".
(il modifiera la dédicace au profit de Louise
Michel... en 1885). Si elle passa la période de la Commune de
Paris bien à l'abri à St Germain en Laye elle apporta une aide discrète à
d'anciens communards proscrits à l'occasion d'un séjour à Londres. Couverte
de dettes, elle se rend en Egypte, où elle contracte la typhoïde, elle
revient en France et décède en 1874. On dit qu'elle a inspiré le personnage
de Nana d'Emile Zola, ce n'est qu'en partie exact et ne concerne que la fin
du roman, le reste étant plutôt inspiré de la vie d'une autre grande
courtisane,
Valtesse de La Bigne.
Sarah Bernhardt (1844-1923) Considérée comme
l'une des plus grandes comédiennes françaises de tous les temps, humaniste, et
grande collectionneuse d'amants des deux sexes, elle se fit repérer en 1874 par
la police (alors qu'elle triomphait à la Comédie française dans Phèdre). C'est
la Police qui l'inscrivit dans son registre des courtisanes et rendit compte de
ses relations tarifées avec Gambetta, Ducasse et Rémusat. Ce dernier s'y
plaignait "Que lorsqu'il arrivait chez Sarah rue de Rome n°4, il était parfois
obligé de faire antichambre, en attendant que l'un ou l'autre de ces messieurs
soient sortis..." (Registre BB1 de la préfecture de police. Fiche 158. 1875).
Sarah Bernhardt aimait à dire sur le ton de la plaisanterie qu'elle ignorait si
son fils était l'œuvre de Victor Hugo, de Gambetta ou du général Boulanger !
Contrairement à ce qu'affirme une légende tenace, elle ne joua jamais au théâtre
avec une jambe de bois, ne fut amputée qu'à l'âge de 70 ans et refusa de porter
une prothèse sur scène.
Régine de Montille (Claudine Marie Regnault, 1847-1887). Courtisane, amie de Cora Pearl. Sous Napoléon III, elle s'enflammera aux côtés des républicains à l'enterrement de Victor Noir. Elle luttera contre les Versaillais, en participant à la Commune de Paris, au fort d'Issy-les-Moulineaux bombardé, elle soignera les blessés. Assassinée à coup de couteau en son domicile de la rue Montaigne (aujourd'hui rue Jean Mermoz) en même temps que sa femme de chambre et la fillette de celle-ci par Henri Pranzini qui en voulait à ses bijoux. C'est avec cet acte barbare que les médias commencèrent à s’intéresser aux "faits divers".
Valtesse de La Bigne (1848-1910 -voir la page qui lui est consacrée)
Méry Laurent (Anne-Rose Louviot 1849-1900) Courtisane, figurante et modèle pour artistes. Se fit connaitre en apparaissant nue dans une coque d'or dans le rôle de Vénus dans La Belle Hélène de Jacques Offenbach. Fut la maîtresse de François Coppée, d'Edouard Manet qui la portraitura de nombreuses fois. Mallarmé en fut amoureux mais ne put se l'offrir si l'on ne croit Huysmans. John Richardon, le biographe de Manet a dit d'elle qu'elle fut: "une actrice mineure et une brillante courtisane" Reynaldo Hahn fut son exécuteur testamentaire.
Julius LeBlanc Stewart (1855-1919)
Portrait de Laure Hayman 1882. A droite, statuette d'Isadora
Duncan par Laure Hayman.
Laure Hayman (1851-1932) Courtisane
célèbre en son temps. Eut comme amants (entre autres)
le duc d'Orléans, le roi de Grèce, l'écrivain Paul Bourget et quelques
banquiers. Elle fut surnommée la "déniaiseuse des ducs". Laure Hayman n'apprécia
pas vraiment que Marcel Proust s'inspire de son personnage dans "A la recherche
du temps perdu" (Odette de Crécy). A la fin
de sa vie, se lança dans la sculpture, on lui doit notamment une jolie statuette
d'Isadora Duncan.
Libby Thompson (1855-1953) : Sans doute la plus connue des tenancières de
bordel du Far-West. Enlevé en 1864 par les Comanches et resté prisonnière
pendant 3 ans (libérée contre rançon), elle
a d'abord travaillé comme danseuse et prostituée dans différentes villes du
Kansas, (ou elle rencontrera Wyatt Earp, le célèbre
aventurier). mais c'est à Sweetwater (Texas) qu'elle acquit la
célébrité en gérant son bordel jusqu'en 1921. Décédée à l'âge de 98 ans !
Marthe de Florian (Mathilde
Baugiron, 1864-1939) Cette très belle courtisane commença comme brodeuse. Le
journal
Gil Blas,
le grand quotidien "mondain et un peu osé" auquel s'était abonné Emile Zola,
écrit dans son édition du 10 janvier 1894 : "Marthe de Florian.
Une caillette blonde aux chairs potelées et roses comme
les fleurs. Gante 5, chausse du 34; tour de taille, 45; dessous roses et mauves,
qu'elle amalgame délicieusement en des fouillis jaseurs et froufroutants".
Elle officiait dans un appartement de 140 m² près de l’église de la
Trinité à Paris. Sa petite fille
qui en hérita ainsi que du reste de sa fortune vivait dans le sud de la France, payait ses charges depuis 70 ans sans avoir remis les pieds à Paris et
décéda en 2010. Le commissaire-priseur chargé d'évaluer ses biens découvrit
cette toile du peintre italien Giovanni Boldini (1842-1931) représentant Marthe
de Florian vers 1898 (adjugé 2,1 millions d'euros) ainsi que des cartes de
visites d'homme politiques de droite et de gauche de l'époque comme les
présidents du conseil, Georges Clemenceau ("J'ai hâte,
ma chère Marthe, et j'attends impatiemment le moment de vous revoir''),
Aristide Briand et Waldeck-Rousseau, ou les présidents
de la république Paul Deschanel, Gaston Doumergue et Paul Doumer, les hommes
d'affaires Aristide Boucicaut et Ernest Cognacq. (Source)
La Belle Otero (1868-1965 voir la page qui lui est consacrée)
Emilienne d'Alençon (Emilie André, 1869-1946)
Danseuse et courtisane, vedette des Folies Bergère, elle fut notamment la
maîtresse de Léopold II de Belgique, mais aussi, car elle était bisexuelle de
La
Goulue et la poétesse Renée Vivien. A publié ses mémoires "Sous le masque",
Sansot 1918.
Liane de Pougy (1869-1950 - voir la page qui lui est consacrée)
Marguerite Steinheil. (1869-1954) (1869-1954)
Mariée au peintre Adolphe Steinheil, le couple ne s'entend pas, ils optent alors
pour une vie séparée mais sans séparation officielle. Sa compagnie est
recherchée par les artistes à la mode et son salon est fréquenté par Gounod,
Lesseps, Massenet, Coppée, Zola et Loti. Courtisane de luxe, elle devient
(entre
autre) la maîtresse du président de la république Félix Faure qui décédera
d'épectase dans ses bras au palais de l'Elysée en 1899. Elle
sera aussi la maîtresse du roi Sisowath du Cambodge. En 1908 elle se retrouve au
milieu d'une affaire assez embrouillée, sa mère et son mari sont retrouvés morts
chez elle. Elle est d'abord soupçonnée sans suite avant que l'affaire
rebondisse, elle sera jugée pour meurtre mais acquittée.
Polaire (1874-1939), chanteuse et actrice française, (connue aussi sous
Pauline Polaire, Mlle Polaire, Madame polaire) elle se rendit célèbre pour
quatre raisons : elle avait un tour de taille de 33 centimètres, elle forma un
ménage à trois avec Colette et Willy, elle fut croquée
par Toulouse Lautrec et fut l'interprète de l'adaptation française de Tara Boum di
hé !
Cléo de Mérode (1875-1966 - voir la page qui lui est consacrée)
Mata-Hari (1876-1917) Danseuse et courtisane
hollandaise, de son vrai
nom Margaretha Geertruida Zelle. Projetée dans l'espionnage contre une
promesse d'argent jamais versé, elle fut plus ou moins agent double et fut à
ce titre fusillée à Vincennes à l'issue d'un procès bâclé.
Amélie Élie (1878-1933, dite Casque d'or) D'abord amante d'Hélène de
Courtille, mère maquerelle, qui l'accueille chez elle et la lance sur le
trottoir. Elle eut un regard atypique sur la prostitution qui pour elle est une
activité honorable et socialement nécessaire. Elle publia une
"table de commandements" où elle fait
l'éloge de la prostituée parisienne à laquelle elle attribue un rôle
humanitaire, "fournissant du rêve aux hommes et
soulageant les épouses", jouant un rôle économique en constituant
"un mode de circulation de la richesse publique".
Hélas pour elle, le milieu lui mit le grappin dessus, lui imposa l'abattage et
elle devint l'objet de rivalités incessantes et sanglantes entre bandes. En 1917
elle se mariera et se rangera (mais sans renoncer pour
autant à prendre d'autres amants). Son histoire a inspiré le film
Casque d'or de Jacques Becker avec Simone Signoret en 1952.
Marie-Thérèse Marchadier (1881-1919). Cette ancienne prostituée était tenancière d'une maison de passes 330 rue Saint-Jacques, à Paris. Le nom de "la belle Mytèse" est associé à son nom sans que l'on sache s'il s'agit du nom du bordel ou du surnom de la belle. Toujours est-il que la malheureuse fut la dernière victime de Landru, on ne retrouva jamais son corps mais celui de ses trois chiens, étranglés.
Gaby Deslys (1881-1920) Née à Marseille, danseuse de
cabaret, maîtresse du roi Manuel II du Portugal et agent secret du gouvernement
français pendant la première guerre mondiale. Célèbre entre autre pour avoir
introduit le premier "strip-tease" à Paris après l'avoir pratiqué à Broadway
Photo de Kiki de Montparnasse par Man Ray (1890-1976)
Kiki de Montparnasse en 1920 par Maurice Mendjisky (1889-1951)
Kiki de Montparnasse (1901-1953) Chanteuse de bar, modèle et prostituée.
Cette brune volcanique, au sourire éclatant et à la gentillesse proverbiale
fréquenta Modigliani, Man Ray, Foujita et Hemingway (qui préfaça son
autobiographie) Sa clientèle artistique disparut avec l’avènement de la seconde
guerre mondiale et elle mourut dans la misère
Jeanne Loviton (1903-1996), Romancière
(sous le nom de Jean Voilier) et éditrice, elle est surtout connue pour ses
talents de séductrice, Elle eut pour amants, rien que dans
la littérature : Paul Valéry, Saint-John Perse, Jean Giraudoux, Bertrand
de Jouvenel, Emile Henriot, Curzio Malaparte. Mais aussi l'avocat Maurice Garçon, le comte Grandi di Mordano
(ministre
mussolinien des Affaires étrangères), deux ambassadeurs japonais à Paris,
Yvonne Dornès (fondatrice du Plannig Familial) etc. En 1945, elle était aux
côtés de l'éditeur Robert Denoël, un autre de ses amants, quand celui ci sortit
de sa voiture afin de changer un pneu, c'est à ce moment qu'il périt d'une balle
dans le dos. On prête à Jeanne Loviton, ce
bon mot délicieusement chargé de double sens : "Un gigolo, ça va, ça vient
!"
Fernande Grudet : (1923-2015) dite Madame Claude. Se serait illustrée dans la Résistance pendant l’Occupation allemande puis
exerça différents métiers avant de créer à Paris son réseau de prostitution de
luxe dans les années 1960. Sa clientèle se composa de grandes personnalités,
(comme John Kennedy), mais aussi de figures du grand banditisme et de
l’administration policière qui auraient assuré sa protection. S'exile aux USA
en 1976, elle revient en 1980, et reconstitue un réseau d'escort-girls. Elle
tombe en 1992 pour proxénétisme aggravé (3 ans de prison à Fleury-Mérogis dont
30 mois avec sursis et 600.000 francs d'amende (90.000 €)) alors qu'elle n'a
jamais contraint personne, ce que ses "filles" confirmèrent à la barre.
Son ambition disait-elle est "de rendre le vice joli".
Gerda Munsinger (1929-1998) : Allemande de l'est émigrée au Canada en
1955, danseuse dans un cabaret de luxe de Montréal fréquenté par certains
ministres, elle a des relations avec le ministre de la défense en 1959.
L'affaire est révélée en 1966 et provoque un énorme scandale politique, Gerda
étant accusée d'être une espionne pour le compte du bloc soviétique. Elle était
effectivement une espionne mais de second ordre et son activité n'a jamais mis
en péril la sécurité du canada. Elle est enterrée à Munich.
Griselidis Real (1929-2005) écrivain et prostituée genevoise
(prostituée de 1960 à 1995), catin révolutionnaire comme elle aimait se nommer,
elle fut une militante infatigable et intelligente du droit à la reconnaissance
pour celles et ceux qui ont choisi de vivre des professions du sexe. Loin des
clichés et des idées reçues, Grisélidis Réal incarnait une forte idée de la
dignité humaine. Sa liaison avec l'Abbé Pierre ne fut révélée qu'après leurs
décès.
Christine Keeler
(1942-2017) Strip-teaseuse, puis escort de luxe, son nom reste attaché à
l'affaire Profumo en 1961. Elle eut une liaison durable cette année-là avec John
Profumo, secrétaire d'État à la Guerre du gouvernement britannique, alors
qu'elle en avait une en parallèle avec l'attaché militaire de l'ambassade d'URSS
qui se révéla être un espion. Suite à des indiscrétions la presse s'empara de
l'affaire et il s'en suivit une crise politique qui aboutit à la chute du
gouvernement aux élections de 1964. Christine Keeler fit neuf mois de prison
pour un prétendu faux témoignage dans une affaire collatérale. Elle reprit
ensuite ses activités et écrivit ses mémoires.
Xaviera Hollander (née en 1943) a été prostituée (1968), puis tenancière de
maison close (elle fut arrêtée par la police de New-York en 1971)
et écrivain de
romans ayant pour sujet le sexe et la sexualité. Elle connut la célébrité en
1973 avec la publication de son autobiographie "Happy Hooker" où elle exprime
ses positions sur la sexualité sans aucun tabou (elle n'a ainsi jamais renié son
passé et ne cache pas sa bisexualité). Elle a aussi tenu une chronique dans
Penthouse.
Annie Sprinkle (née en 1954) est une
ancienne prostituée et stripteaseuse américaine ainsi qu'une ancienne actrice de
films pornographiques. Elle revendique sa bisexualité, n'a jamais renié son
passé et elle est aujourd'hui productrice, artiste, essayiste et une militante
infatigable des droits des travailleuses du sexe.
Heidi Fleiss : (née en 1965) : surnommée “Hollywood Madam”,
la madame Claude américaine a été à la tête de l’un des plus grands réseaux de
prostitution des Etats-Unis avec un carnet de clients parmi lesquels de
nombreux politiques et de stars d’Hollywood. Elle est tombée en 1997 pour...
évasion fiscale. (Condamnée à 37 mois de prison, mais n'en a fit que 21)
A inspiré le film : La Grandeur et la décadence de
Heidi Fleiss
(Call Me: The Rise and Fall of Heidi Fleiss)
Charles McDougall 2004
Monica Lewinsky (née en 1973) rendu célèbre par la pipe
qu'elle prodigua au président Bill Clinton en 1998.
Divine Brown : (née en 1969), Prostituée Afro-Américaine,
de son vrai nom Estella Marie Thompson. En 1995, elle fait une pipe à l'acteur
britannique Hugh Grant dans sa voiture à Hollywood (sans savoir de qui il
s'agit). Surpris par la police, ils seront arrêtés et condamnés tous les deux.
Divine Brown saura parfaitement gérer l'événement en vendant son histoire aux
journaux du monde entier et en empochant quelques millions de dollars.
Brooke Magnanti (née en 1975), Cette femme britannique, docteur en médecine
a choisi de devenir prostituée de luxe pendant 14 mois. Elle a publié ses
mémoires sous le pseudonyme de "Belle de Jour" avant de révéler sa véritable
identité. Ses mémoires ont servi de base à la série télévisée : "Journal intime
d'une call-girl". Elle a assumé complètement cette expérience allant jusqu'à
poursuivre en justice l'un de ses ex qui la contestait.
Fili Houteman (née en 1976) De son vrai prénom, Murielle,
cette stripteaseuse belge (élue Miss Belgique seins nus 1995), réussit l'exploit de provoquer le divorce de
la princesse Stéphanie de Monaco et de Daniel Ducruet. Un traquenard avait été
organisé en 1996 par une agence italienne spécialisée dans la presse people et
les ébats de Ducruet avec Fili furent filmés en vidéo ! Sur plainte de Ducruet,
Fili fut condamnée à 6 mois de prison avec sursis et à différentes amendes.
Un cas particulier, Belise : Nous n'avons aucun renseignement sur cette personne (sans doute s'agit-il d'un pseudonyme). Elle était pensionnaire d'un des bordels de luxe de la capitale (Le Chabanais, le Sphinx, le One-two-two ?) et était fort prisée à ce point que c'est souvent elle qui honorait de ses faveurs les têtes couronnées en visite officielle. A ce titre elle obtint la légion d'honneur. Ce qui fit ricaner un humoriste qui lui dédia ses vers : "Belise étant peu façonnière/s'offrit en chemise à maints rois/pour son amour de la bannière/elle mérite bien la croix.'' Référence : La Place de grève. Périodique mensuel, 1920-1921.
Notes
(1) Wikipédia dans l'article qui est consacrée à Apollonie
Sabatier raconte n'importe quoi (comme d'habitude !) Non seulement ils
attribuent la "lettre à la présidente" à Gustave Flaubert au lieu de Théophile
Gautier, mais ils avancent sans aucune preuve que c'est Apolonnie qui aurait
servi de modèle au tableau de Courbet "l'origine du monde" en 1866. En fait, le
modèle de Courbet serait Joanna Hiffernan (dite "Jo", née en 1843 et qui avait
donc 23 ans à l'époque du tableau... alors qu'Apollonie en avait 44)