Le MOMOSITE vous présente

"We are not alone !
No samos solos !
Wir sind nicht allein !
We zijn niet aleen !
Non siamo soli !
Nós não estamos sós !

LA VIE DANS L'ESPACE (L'EXOBIOLOGIE)

Page mise à jour le 22/03/2011

S'il y a quasi consensus pour dire qu'on ne sait rien d'une éventuelle vie extraterrestre, deux camps s'affrontent néanmoins :
Le premier dira que les preuves scientifiques de la vie extraterrestre n'existent pas mais que pour des raisons philosophiques voire statistiques, il lui apparait qu'elle devrait exister.
Le second mettra en avant tout ce qu'il pense être une accumulation de hasards chanceux ayant conduit à l'apparition de la vie sur Terre pour en conclure que celle-ci est un cas unique
(du moins rarissime, y compris à l'échelle de l'univers)

Au-delà des arguments scientifiques, il semble bien que ce second camp
(qui n'est d'ailleurs pas homogène) espère (consciemment ou pas) que nous soyons seuls dans l'univers.

Rappelons que jusqu'en 1543
(et malgré quelques précurseurs grecs et indiens) la Terre était le centre de l'univers, que jusqu'en 1910 l'Univers se résumait à notre Galaxie dont le Soleil serait au centre, que jusqu'en 1977 les biologistes affirmaient haut et fort que toute vie organisée et complexe impliquait obligatoirement la photosynthèse, que jusqu'en 1995, on nous serinait en proclamant que le système solaire était une singularité, puisqu'on ne découvrait aucune planète autour des autres étoiles. Aujourd'hui ce serait donc la vie qui serait une singularité ? Comme si la perspective de voir la vie ailleurs en dérangeait certains…

Certains opposent au problème de la vie dans l'espace deux conceptions radicalement différentes, la formule de Drake et le paradoxe de Fermi. 


UNE APPROCHE STATISTIQUE

L'astrophysicien Frank Drake (né en 1930 et qui est aussi le promoteur du projet SETI), proposa en 1931 la formule suivante permettant d'estimer le nombre de civilisations actuellement actives dans notre galaxie :
N = Re x Fp x np x Fv x Fi x Fc x Lc
qui ont les valeurs suivantes :
N = le nombre de civilisations actuellement actives dans notre galaxie
Re = le taux moyen de formation d'étoiles dans notre galaxie, au cours de son existence, exprimé par le nombre d'étoiles qui y naissent chaque année.
Fp = la proportion de ces étoiles possédant un système planétaire
np = le nombre moyen de ces planètes où les conditions physiques sont compatibles avec la vie
Fv = la proportion de ces planètes où effectivement la vie est apparue
Fi = la proportion de planètes dotées de vie, où des organismes Intelligents sont apparus.
Fc = la proportion de ces derniers qui ont développé une civilisation capable et désireuse- de communiquer
Lc = la durée de vie moyenne d'une telle civilisation en années.

Mais comment paramétrer tout ça ? Pour Re on peut, Pour Fp, on peut se livrer à une approximation satisfaisante, pour np, ca devient déjà plus difficile, pour Lc, Drake propose 10.000 ans... et pour le reste on est en pleine supputation.

pourtant certains s'y sont risqués, ainsi e
n développant cette formule, (voir la vie extraterrestre - éditions Larousse - collection essentiels). Jean-Claude Ribes et Guy Monnet arrivent a la fourchette suivante :
Estimation pessimiste : 750000 civilisations dans notre galaxie
Estimation optimiste : 2 milliards de civilisations dans notre galaxie

On estime aujourd'hui le nombre de galaxie à 350 milliards !
Les estimations de Drake au niveau de l'univers observable seraient donc situées entre 260 millions de milliards et 700 milliards de milliards de civilisations !

On ne devrait donc pas être tout seul !

Oui mais...

Aucun raisonnement statistique ne permet de certifier qu'il y a de la vie ailleurs (l'équation de Drake est très jolie, mais comme on ne sait pas la paramétrer, ça ne sert pas à grand chose... même si on a envie d'y croire !)
Aucun raisonnement statistique ne permet non plus de prouver le contraire (le paradoxe de Fermi n'est qu'un sophisme)
Tempérons néanmoins l'hyper pessimisme de certains. Si certains pensent que la Terre a bénéficié de conditions très favorables, rien ne prouve que tout cela soit indispensable, la vie aurait très bien pu évoluer autrement, prendre d'autres chemins... Il peut y avoir ailleurs des conditions encore plus favorables et surtout : on ne saurait enfermer l'apparition de la vie dans un modèle pro-terrien !
A l'inverse, il faut aussi arrêter avec l'optimisme béat, si on découvre un jour que 95 % des habitants de la galaxie sont des tardigrades, ça nous fera une belle jambe...
La bonne question qui n'est pas astronomique, ni statistique, mais chimio-biologique est de savoir si la matière a véritablement une "vocation" à s'auto- organiser. Le jour où on saura ça, le débat sera clos.


Le paradoxe de Fermi
(énoncé par Enrico Fermi, physicien italien en 1950)


Prenons une civilisation extraterrestre et admettons que son niveau technologique lui permette de partir à la conquête d'autres systèmes solaires. On va dire que cela se passe dans de gros vaisseaux se déplaçant à 1% de la vitesse de la lumière.
En moyenne 500 ans plus tard, ils atteignent les planètes habitables les plus proches de la leur.
Ils s'installent là et 500 ans plus tard repartent vers d'autres mondes.
Les 500 ans de stagnation s'ajoutent aux 500 ans de voyage et vont nous donner la vitesse de colonisation :
1% divisé par 2 = 0,5 %
Même si la vague part du bord galactique, étant donné que celle-ci fait 100.000 années-lumière de diamètre, il faut donc pour la parcourir à 0,5%
100 000 x 0,5% = 20 000 0000 d'années

Comme les plus vieilles étoiles ont un milliard d'années, si au début de la vie de notre galaxie une civilisation avait décidé de la coloniser, leurs représentants  devraient être partout maintenant.

Et donc s'ils ne sont pas là, c'est que la ou les civilisations en question, n'existent pas !

C.Q.F.D.


Voilà qui paraît assommer complètement les partisans de la vie extraterrestre !

Sauf à démonter les erreurs de ce prétendu paradoxe, ce que nous efforcerons de faire ICI