Page mise à jour le
10/12/2014
Winston Churchill
Patapouf
réactionnaire
(1874-1965)
Homme politique britannique, c'est l'homme des contradictions : c'est l'un des
vainqueurs de la 2ème guerre mondiale sur le front ouest (mais à quel prix !),
mais c'est aussi l'un des personnages les plus réactionnaires qu'est connu le
Royaume uni(1)
Débuts
Passons
sur sa jeunesse, il dort jusqu'à midi, fume de l'opium au collège et boit un
quart de litre de whisky chaque soir, cela ne l'empêcheras pas d'être considéré
comme un héros au cours de la guerre des Boers. Et c'est auréolé de cette
"gloire" qu'il entre en politique.
En 1917 il est ministre de l'armement et à ce titre, il préconise l'emploi de
gaz toxiques sur les tribus rebelles kurdes en Mésopotamie.
Il occupe plusieurs ministères dont l'intérieur puis est nommé chancelier de
l'Echiquier en 1924. Partisan du retour à l'étalon-or, son application est une
catastrophe : déflation, chômage puis grève des mineurs, précédant la grève
générale de 1926. Churchill suggère à qui veut bien l'entendre que les
mitrailleuses devraient être utilisées sur les mineurs. Dans le journal du
gouvernement, "The British Gazette" il écrit que "soit le pays va briser la
grève générale, soit la grève générale va briser le pays" que "le
fascisme de Benito Mussolini a rendu un service à l'ensemble du monde en
exposant un moyen de lutter contre les forces subversives". Il considère
Mussolini comme un rempart contre le communisme. (Rappelons qu'à cette époque
personne ne connaissait la réalité de ce qui se passait en URSS). Churchill,
au cas où on n'aurait pas compris ira jusqu'à surnommer Mussolini de "génie
romain, le plus grand législateur entre les hommes". En 1940, il le qualifiera
de grand homme(2).
En 1929, le gouvernement change de couleur. Churchill se met à écrire, il publie
ses opinions politiques qui prévoient l'abandon du suffrage universel au profit
d'un suffrage censitaire (en fonction de la propriété)
La guerre
1939 : Le premier ministre Neville Chamberlain se fait rouler dans la farine par
Hitler lors des accords de Munich (tout comme le premier ministre français,
Edouard Daladier). Les accords de Munich c'est en gros la permission
accordée à Hitler d'envahir la Tchécoslovaquie, en échange de la paix.
Churchill balance à Chamberlain : "Vous aviez le choix entre la guerre et le
déshonneur. Vous avez choisi le déshonneur, et vous aurez la guerre"
Le 10 mai 1940, alors que la guerre est déclarée, Churchill est nommé premier
ministre
Quand les anglo-américains ont débarqué, le vent (militaire) avait tourné. Sans
les anglo-américains, ce seraient les soviétiques qui nous auraient "libérés"
avec toutes les conséquences que l'on peut imaginer. C'est le premier ministre
Winston Churchill qui a mis tout son poids dans la balance pour que le
débarquement se fasse.
Les troupes anglo-américaines n'ont pas fait dans la dentelle, en Normandie
50.000 victimes civiles furent à déplorer (curieuse façon de libérer les gens
!). A Versailles, le quartier des Chantiers et la rue de Montreuil ont été
bombardé faisant plus de morts que les bombardements allemands, tout cela parce
que les allemands avait abandonné un tank devant la gare.
Sur ordre de Churchill, l'aviation britannique épaulé par l'aviation américaine
lâche. 650 000 bombes incendiaires d'un poids total de 7 000 tonnes sur Dresde.
On ne sait toujours pas combien il y eut de victimes (entre 30.000 et
300.000). Churchill se justifiera en déclarant que c'était pour saper le
moral de l'ennemi
Scénario alternatif
A Yalta en février 1945, Roosevelt et Churchill se déclarèrent partisans de
l'exécution des hauts responsables nazis sans jugement. (mais après avoir été
placés en résidences surveillées) Alors que curieusement
Staline était contre.
C'est la mort de Roosevelt qui changea la donne, le vice-président Truman étant
contre des exécutions sans jugement. Churchill, isolé sur ce point se rallia à
l'idée du procès après les suicides d'Hitler et de Goebbels et l'exécution de
Mussolini fin avril 1945
En fait si Roosevelt mais surtout Churchill ne voulaient pas de procès, c'est
qu'ils avaient une autre option en tête : celle de renverser les alliances, "On
laisse l'Italie à Mussolini en exigeant un assouplissement du régime, on
dénazifie l'Allemagne, mais on ne déstructure pas la Wehrmacht, on renverse les
alliances et on se bat contre les soviétiques". La date de renversement des
alliances était même fixée par Churchill au 1er juillet 1945, mais l'état-major
britannique opposa son veto estimant l'affaire militairement hasardeuse.
Churchill l'a toujours regretté, allant jusqu'à déclarer à la fin de la guerre
"On a pas tué le bon cochon !"
Tous ces atermoiements expliquent aussi le retard avec lequel les criminels de
guerre nazis ont été jugés, au départ ils étaient juste assignés à résidence et
on dit même que le général Patton(3) aurait
reçu Goering à sa table.
Après-guerre
Churchill est battu aux législatives de 1945 par le travailliste Clement Attlee,
preuve qu'il n'était pas si populaire que ça… mais reviendra aux affaires de
1951 à 1955
Ses citations
- En Angleterre, tout est permis sauf ce qui est interdit, en Allemagne, tout
est interdit sauf ce qui est permis,en France, tout est permis même ce qui est
interdit,en URSS, tout est interdit même ce qui est permis.
- C'est un de ces orateurs qui quand ils se lèvent, ne savent pas ce qu'ils
vont dire, quand ils parlent, ne savent pas de quoi ils parlent, et quand ils se
sont rassis, ne savent pas ce qu'ils ont dit.
- Christophe Colomb fut le premier socialiste, il ne savait pas où il allait,
ignorait où il se trouvait, et tout cela aux frais des autres
- D'ici cinquante ans, nous échapperons à cette absurdité d'élever un poulet
tout entier pour en manger le blanc ou l'aile, en faisant pousser ces morceaux
séparément dans un milieu approprié. (1932)
- La démocratie est le pire système à l'exception de tous les autres.
- L'énergie atomique pourrait se révéler aussi efficace que les explosifs
actuels, mais il est improbable qu'elle produise quelque chose de bien plus
dangereux. (1939)
- Les chiens vous regardent tous avec vénération. Les chats vous toisent tous
avec dédain. Il n'y a que les cochons qui vous considèrent comme leurs égaux.
Son humour
Winston Churchill participant à un congrès ou à
quelque chose du genre. Un type pour qui il n'éprouve aucune sympathie lui
demande où sont les toilettes.
Réponse de Churchill : Vous voyez ce couloir, vous le prenez, ensuite vous
tournez à droite, puis à gauche, et là vous verrez une porte indiqué
"Gentleman", vous entrerez quand même !
Citations sur Churchill
- Roosevelt est fou, Churchill est un gangster ! (Charles de Gaulle)
Notes :
(1) peut-être à égalité avec
Margaret Thatcher.
(2) il est vrai que Mussolini avait un autre admirateur en
la personne de... Franklin D. Roosevelt
(3) On ne sait si l'anecdote est vrai mais elle est possible, vue les
idées de Patton qui ne condamnait pas le nazisme et qui était lui aussi un
farouche partisan d'un renversement des alliances.