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03/03/2014
Staline
Petit père des peuples
Joseph Staline (1878 ou 1879-1953) de son vrai nom Иосиф Виссарионович Джугашвили (Joseph Vissarionovitch Djougachvili) fut grand tsar de toutes les Russies de 1922 à 1953, tendance coco. Staline signifie "homme d'acier."
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L'enfance
Staline n'eut qu'un rôle très subalterne lors de la révolution d'octobre (qui eut lieu en
novembre) 1917. Mais cet homme de l'ombre, en bon bureaucrate su tisser sa
toile, ne se fâchant avec personne, faisant dans l'excès de zèle dans le cadre
des missions qui lui étaient confiés (notamment les missions de répression qu'il
accomplit sans aucun état d'âme) En 1918, la santé de Lénine qui venait de recevoir trois balles
dans le paletot devint chancelante. Une idée germa alors dans le cerveau de
l'homme d'acier, il deviendrait calife à la place du calife ! De fait il organisa
lui-même la succession de Lénine à son profit (au grand dam de Léon Trotski
qui lui aussi aurait bien voulu la place). A la mort de Lénine, on lui prête
cette déclaration apocryphe : Avec Lénine c'était pas marrant, mais avec Staline, ce sera
sanglant !
Religion
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Staline interdit toutes les religions et créa la sienne, le stalinisme. Des statues, des bas-reliefs, des portraits, des hymnes, des oratorios, des opéras, des symphonies, des poèmes, des romans, des films, des pièces de théâtres, des ballets louèrent sa gloire (et on ne parle même pas des timbres-postes). C'est ce que Nikita Khrouchtchev baptisa "le culte de la personnalité"
Petit florilège :
Staline, tu
es plus haut
Que les hauts espaces célestes
Et seules tes pensées
Sont plus hautes que toi
Le soleil est plus lumineux
Que les étoiles et la lune
Mais ton esprit, Staline
Est plus lumineux que le soleil
Zozulia Lakhouti Tchachikov
Vers et chants sur Staline 1937
Staline, dictateur
Des millions de soviétiques sont morts pendant le règne de Staline, exécutions sommaires ou décès en détention. C'est là le lot commun de toutes les dictatures avec son lot d'arrestations arbitraires, dénonciations calomnieuses, d'instruction uniquement à charge... Des milliers de paysans, victimes des erreurs de la collectivisation forcée, meurent de faim, tandis que d'autres sont déportés.
Le débat actuel (car il y a débat) ne porte que sur le nombre de victimes. (sauf pour une poignée d'archéo-cocos qui continuent à tout nier ou presque depuis 1956)(1) On a su tout ça après... cela peut paraître étonnant, mais à l'époque la censure était telle, et l'interdiction de sortir du pays si rigoureuse, que quasiment personne ailleurs, n'en savait rien.
Au passage qu'il me soit permit de cracher sur quelques ordures qui clamant que le communisme aurait fait plus de morts que le nazisme, en concluent que ce régime serait donc ce que la terre aurait connu de pire... De là à dire que le nazisme n'était pas si "pire" que ça, il y a un pas que certains franchissent en se pinçant le nez ou pas. Comme si on pouvait justifier "par le pire" ? Le communisme était sans doute bourré de bonnes intentions (ou d'un bonne dose de naïveté)... Quand ses dirigeants se sont rendus compte que leurs idéaux égalitaires jusqu'à l'absurde n'avaient rien à voir avec la véritable nature humaine, ils ont voulus forcer les choses jusqu'à la folie, s'entêtant dans leur aveuglement meurtrier. Le communisme a ainsi été dévoyé dès qu'il a cessé d'être une idéologie "révolutionnaire" pour devenir une système de gouvernement. Le nazisme n'a pas eu besoin d'être dévoyé, il était pourri dès le départ.
Staline et les mœurs
À partir de 1934, l'avortement devient interdit, les peines de prisons contre
les homosexuels sont rétablies.(2)
Le nationalisme grand-russe est exacerbé, le réalisme soviétique est prôné dans
l'art. En 1935, Staline abaisse l'âge limite pour la condamnation à mort à 12
ans. Y'a d'la joie !
Staline et les femmes.
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Il se maria deux fois, sa première femme mourut du typhus en 1907, la seconde, Nadejda Allilouïeva (née en 1901) se tira une balle dans le cœur en 1932. On ne sait rien de la vie sexuelle de Staline après ce suicide, chaud lapin ou quasi impuissant ?
Staline et le calendrier
En 1929, Staline décida de modifier le calendrier. Il décréta que la semaine
n'aurait que 5 jours, que tous les mois auraient dorénavant 30 jours et que les
5 ou 6 jours excédentaires seraient des jours de congés ne faisant partie
d'aucun mois. Les années 1930 et 1931 eurent donc un 30 février. En 1932 on
revint aux longueurs de mois traditionnelles, mais la semaine resta de 6 jours
jusqu'en 1940 !
Staline fait le ménage
De 1936 à 1938, se déroulent les procès de Moscou, (il faut bien trouver des boucs
émissaires aux problèmes économiques du pays) où des dirigeants historiques
civils et militaires se trouvèrent impliqués dans des accusations de
contre-révolutions inventés de toute pièces. Les accusés furent pratiquement tous
condamnés à mort (dont Kamenev et Zinoviev et la quasi totalité des cadres de
la révolution d'octobre, à l'exception de Trotski que Staline fera assassiner au
Mexique)
Staline et la guerre
Devant le péril nazi, Staline hésite devant l'attitude à adopter, il
acceptera de signer le pacte germano-soviétique choquant de nombreux militants
communistes sincères (ben oui, ça existe !) et envahira la Pologne conjointement avec son ennemi
idéologique. Staline se crut à l'abri pour un moment, il déchantera rapidement.
Ses erreurs stratégiques au début de la guerre couteront à l'URSS un lourd
tribut en victimes civiles et militaires. Il a beau se nommer généralissime,
l'art de la guerre lui est étranger. La situation ne commencera à s'inverser que
quand il déléguera une partie des décisions tactiques à ses maréchaux.
Staline, maître du monde
La conférence de Yalta ne devait pas partager le monde, c'est pourtant ce que Staline en a compris. Toute l'Europe de l'Est devient une confédération d'états vassaux (les démocraties populaires) ayant à leur tête des béni-oui-oui qu'il méprise profondément. N'ayant confiance en personne, Staline renonça à devenir maître du monde, pourtant il le faisait croire aux foules rassemblées pour entendre sa parole et ses promesses de lendemain qui chanteraient. Il fut néanmoins le maître réel d'un immense territoire allant de Berlin-Est aux rivages de l'océan Pacifique. Quant à ceux qui rêvaient, eux aussi, de lendemains qui chantent mais qui n'avaient pas eu la chance de se trouver du bon côté du "partage" (comme en Grèce), Staline les laissa se faire massacrer sans broncher.
Mort de Staline
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Staline
est aujourd'hui réincarné dans le |
Staline se meurt en 1953 à 73 ans d'une hémorragie cérébrale. L'horrible Béria qui est présent, et qui aurait pu appeler les secours, le laissa mourir et ne prévint ses proches que lorsque le petit père des peuples ne donna plus de signes de vie.(3) Les partis communistes occidentaux qui ignoraient toujours (ou feignaient d'ignorer) le caractère dictatorial de son régime pleurèrent à chaudes larmes, ne retenant de lui que le vainqueur de la seconde guerre mondiale sur le front Est.
Quant à Béria, sorte de psychopathe, dont Roosevelt disait qu'il était le Himmler communiste, il organise les obsèques du moustachu et se croit déjà son successeur. Lui qui a fait mourir tant de gens, le voilà qu'il libère et qu'il amnistie tout le monde... sans doute pour se rendre populaire. Mais la ficelle est bien grosse. Pendant trois mois il a les mains libres, et puis un jour, en pleine séance du bureau politique le maréchal Joukov le fait arrêter, le menaçant de son arme. Nikita Khrouchtchev prend le pouvoir, Beria est condamné à mort et est exécuté. La balle qu'il recevra dans la tête sonnera comme la seconde mort de Staline.
Postérité
En Russie, renaît un
curieux culte de Staline, puisqu'il a gagné la guerre, on en oublie le reste, c'est
ce qu'on appelle le syndrome de Napoléon. Et puis dirons ces braves gens, "il
n'était pas si méchant que ça, le méchant c'était Béria." C'est bien connu les
méchants c'est toujours les autres...
En France, jusqu'à la fin des années 1960, il y avait plein de rue Staline dans
les villes dont les mairies étaient tenues par le Parti Communiste Français. Il
n'en reste plus qu'une aujourd'hui, à Essômes-sur-Marne (2400), dans l'Aisne. (4)
En
Belgique, il reste une rue Staline à Eugies (province du Hainault).
En Angletterre à Colchester (Conté d'Essex) il existe une
Stalin Road !
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Anecdote :
Voila une icone tout à fait surprenante que l'on peut trouver dans une petite
église orthodoxe proche de Saint-Pétersbourg : Une représentation de Staline, en
majesté et tenue militaire, aux côtés d’une Sainte auréolée. Cet affreux tableau
a été commandité par un homme d’affaires. Il explique croire à une légende qui
nous dit que Staline aurait rencontré la bienheureuse Matrona de Moscou,
dans la capitale soviétique à l’automne 1941, quelques mois après le début de
l’offensive allemande contre l’URSS. La sainte aurait conseillé à Staline de ne
pas quitter Moscou, alors que la Wehrmacht était aux portes de la ville...
Citations amusantes (véridiques ou pas, allez savoir ?)(5)
Ce qui compte ce n'est pas le vote, c'est comment on compte les votes (Joseph Staline)
La mort d'un homme est une tragédie. La mort d'un million d'hommes est une statistique. (Joseph Staline, écrits et discours)
L'humanisme de Staline était profond, lucide, réaliste, et avant tout imprégné de véritable bonté, au sens plein de ce mot. (Marcel Cachin, (1869-1958) directeur de l'Humanité de 1918 à 1958)
Je découvre chez Staline toute une série de choses qui sont très bonnes. (Ernesto Che Guevara)
Notes :
1) Date du rapport de Nikita Khrouchtchev sur "le culte de la personnalité de
Staline"
2) L'homosexualité a été considéré comme un crime en URSS (puis en Russie)
jusqu'en 1993 et comme une maladie mentale jusqu'en 1999... et maintenant ça
recommence...
3) En fait Beria savait que Staline avait l'intention de l'éliminer
prochainement
4) Que ce soit en France ou en Belgique les protestations se succèdent. Mais il
faut croire que tous le monde s'en fout, un site de pétition en ligne à été
ouvert en avril 2010. Il a recueilli pour le moment 10 (dix) signatures,
c'est là !
5) Je suis preneuse des références des citations non sourcées (merci d'avance)