Page mise à jour le 22/04/2025

Le pape François, pas si progressiste que ça !

(1936 - 2025, élu pape en 2013)

(Jorge Maria Bergoglio, 1936-2025). Elu à la surprise générale le 13 mars 2013 après 5 tours de scrutin. Argentin et jésuite. On le croyait hors course après avoir été battu par Ratzinger au conclave de 2005. Bien qu'étant le premier pape à porter ce prénom, le Vatican a tenu à préciser qu'il serait le Pape François et non François 1er.

Un pape progressiste ! Un pape de gauche ! c'est exclamé la presse.

Faut peut-être pas déconner ! Alors d'accord, tout est relatif et si on le compare à ses deux très réactionnaires prédécesseurs (Jean-Paul II et Benoît XVI) il est certain qu'il n'est pas à leur niveau, ce qui provoqua la colère de toute la frange intégriste d'extrème-droite de l'Eglise.

Mais ce n'est pas parce qu'on se fait insulter par l'extrême-droite qu'on est à gauche !

Petit tour d'horizon :

Le "pape des pauvres"

Qu'il professe une attention spéciale à la pauvreté ne saurait lui être reproché, il a à ce titre vendu les locaux de l'archevêché de Buenos-Aires  au profit des déshérités, et allé loger dans un petit appart. Maintenant ceux qui croient qu'ils va se mettre à vendre tout l'actif du Vatican d'un simple coup de plume, n'ont rien compris au fonctionnement de l'institution vaticaniste.

Un pape "simple"

S'il est vrai qu'un personnage faisant état de simplicité est toujours plus agréable que ceux qui se complaisent dans les distances et les cérémoniaux, la simplicité ne saurait être une qualité intrinsèque et ne prouve rien, on peut ainsi être simple et très intelligent, simple et stupide... et aussi simple et calculateur et même simple d'esprit. On nous explique aussi qu'il est fervent supporter d'une équipe de foot... (sans commentaires)

Avortement, mariage des prêtres, ordination des femmes

Alors, que dire de l’IVG ? Une « loi criminelle » pour le pontife, bien sûr. Mais plus encore, lui qui avait ce petit côté théâtral – quel genre de pape meurt un lundi de Pâques ? – ne put s’empêcher d’en rajouter, qualifiant les médecins qui l’exercent de 'tueurs à gage'. Ce discours, prononcé en Belgique l’an dernier, a entraîné l’apostasie immédiate de 500 chrétiens, selon la RTBF et Le Soir. Quoi de plus progressiste ?

On ne comprend donc pas bien d’où vient donc cette image d’un pape moderne ? Parce que, sur presque toutes les grandes questions pontificales, Jorge Bergoglio s’est rangé du côté des réacs. Des femmes prêtres ? Un "non" catégorique. Des prêtres mariés ? Encore "non", ou à la limite, dans « des coins reculés comme l’Amazonie ».

Il n’a pas l’âme d’un féministe, non plus. Surtout concernant les femmes qui refusent d’être seulement des mères. Qui diable lui a donc accolé cette image de "pape féministe" ? Le Saint-père se retournerait dans sa cellule mortuaire, lui qui a qualifié le féminisme de "machisme avec une jupe". Doit-il cette réputation à sa décision de nommer une poignée de femmes à la Commission théologique internationale en 2014 ? On rappelle, qu’immédiatement après leur nomination, il les a qualifiées de "fraises sur le gâteau". En même temps, aux yeux de François, il vaut mieux être une "fraise" qu’une "vieille fille", qu’il fustige en 2013, appelant toutes les femmes à devenir mère.

Homosexualité, transsexualité, avortement, euthanasie

Sur l'homosexualité : "C'est un démon infiltré dans les âmes", sur le mariage gay en Argentine : "Ne soyons pas naïfs : il ne s’agit pas seulement d’un combat politique. Il y a dans ce projet la prétention de détruire le plan de Dieu... Il faut y voir aussi le dessein du Démon, responsable du péché en ce monde, qui cherche sournoisement à détruire l’image de Dieu : un homme, une femme, qui reçoivent le mandat de croître, de se multiplier, et de dominer la terre".
Il a également été un vif opposant à la reconnaissance des droits des personnes transsexuelles lorsque son pays leur a octroyé le droit de changement de sexe à l’état civil. Il est évidement contre l'avortement y compris lorsque la mère a été victime d'un viol, contre l'euthanasie pour les personnes en fin de vie.( et aussi contre le mariage des prêtres).

On lit beaucoup que François s’est opposé à la criminalisation de l’homosexualité. Seulement, pour l’ancien Pape, c’est très clair : être gay est maladif et il conseille un diagnostic anticipé : "Quand cela se manifeste dès l’enfance, il y a beaucoup de choses à faire par la psychiatrie, pour voir comment vont les choses", professe-t-il lors d’une conférence de presse en 2018, de retour d’Irlande. au passage, il y condamne "le lobbying gay". Et encore, cette réponse est lissée car destinée à la presse. Dans les couloirs de son royaume, le chef du Vatican n’hésite pas à se lâcher. Comme lors de cette conférence épiscopale où François invita ses évêques à ne pas accueillir de personnes ouvertement homosexuelles dans les séminaires religieux, estimant qu’il y avait déjà trop de "frociaggine". Un terme qu’on peut traduire en français par  "pédé". Simple erreur de langage : le Pape, selon les évêques, ne parlait pas très bien italien. Mince alors !

En septembre 2013, la presse s'est émue jusqu'aux larmes des récentes déclarations du Père François qui a manifesté sa "bienveillance à l’égard des homosexuels, des divorcés et des femmes ayant avorté". Et tout le monde d'applaudir et personne de se demander qu'elle est cet étrange virage à 180° après ces précédentes déclarations. A y regarder plus près que les journalistes se contentant de faire de la digestion rapide de concentrés de dépêches, on s'aperçoit qu'il est question de question de "miséricorde" accordée aux "blessures" dont sont censés souffrir ces pauvres êtres, comme s’ils avaient gravement fauté... Autrement dit ce ne sont plus des criminels mais simplement des déviants qu'il convient d'aider à remettre dans le droit chemin à condition bien évidemment à précisé le pape, que ceux-ci "recherche le seigneur". On est donc en plein jésuitisme, la ligne reste la même mais on l'enrobe de façon a faire passer un discours obscurantiste pour un discours progressiste ! Bravo l'artiste !

En vrac

Et toujours en septembre 2013, le vatican nous annonce qu'il y aura bien une canonisation de Jean-Paul II. Qu'on aille pas nous raconter que le père François n'était pas au courant ni de l'apathie de ce pape devant les affaires louches de la banque du Vatican, ni de son silence dans certaines affaires de pédophilie, ni de son soutien aux pires dictatures d'Amérique du sud, ni -mais c'est un autre aspect du problème- de l'égo démesuré du personnage !

La dictature argentine

Son rôle exact pendant cette période fait débat. Laissons donc le débat se dérouler. On souhaiterait simplement que le père François ait des mots aussi durs sur la période de dictature que ceux qu'il s'est cru autorisé à prononcer sur l'homosexualité !

L'attentat contre Charlie-Hebdo du 7 janvier 2015

Nous n’oublions pas les mots qu’il a eu au lendemain de cet attaque terroriste sanguinaire contre Charlie Hebdo : Bien que "condamnant" le Pape déroula une métaphore parlante : "Si un grand ami parle mal de ma mère, il peut s’attendre à un coup de poing, et c’est normal. On ne peut provoquer, on ne peut insulter la foi des autres, on ne peut la tourner en dérision". On lui rappellera, à titre posthume, qu’en France, le délit de blasphème a été aboli en 1881.

L'affaire Barbarin

En 2016, il qualifie de contresens la potentielle démission du cardinal Barbarin, qui a couvert pendant des années le pédophile père Preynat : "Pensez avec vos têtes et ne vous laissez pas mener par des vents gauchistes qui ont orchestré toute cette chose !", conseille-t-il à ses ouailles,

Abus sexueles dans l'église

Une fois, à la tête du Saint-Siège, le pape il n’a jamais reçu Jean-Marc Sauvé, président de la commission qui porte son nom sur les abus sexuels dans l’Église. Pis, il a même affirmé, fier de son ignardise, n’avoir « pas lu le rapport ».(rendu public en 2021)

Le démon

Cela semble son obsession, il ne peut pas faire un discours sans parler du diable ou du démon, s'il continue dans cette voie, on a pas fini de rigoler !

Annexe : Coïncidence

Une curiosité : Dans le roman de l'américain Walter F. Murphy paru en 1979, ce dernier avait imaginé que le premier pape issu du continent américain prendrait le nom de Francesco (François - ou Francis en américain - !)


Note : Un cetain nombredélement sont repris d'un article de Charlie Hebdo du 21/04/2025 https://charliehebdo.fr/2025/04/religions/mort-du-pape-francois-les-declarations-les-plus-reactionnaires-dun-pape-repute-progressiste/