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Hommage aux
courtisanes |
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Page mise à jour le 16/03/2019 |
Aspasie (-470, -410) Célèbre courtisane grecque née à Milet (Asie mineure).
Elle s'installe à Athènes et devient hétaïre, c'est-à-dire courtisane de haut
rang, recherchée autant pour ses talents intellectuels que pour ses attraits
physiques. Elle aurait tenu une maison close, formant de jeunes courtisanes au
métier et attirant chez elle, grâce à sa grande culture, hommes politiques et
philosophes. Cette femme brillante a su s'attirer le respect de la plupart des
grands hommes de son temps : Périclès dont elle devint la compagne, mais aussi
Socrate, Sophocle et Phidias
Phryné d'Athènes (IVe siècle avant JC), voir la page qui lui est consacrée)
Thaïs (IVe siècle avant JC) :
Cette très belle courtisane athénienne fut la maîtresse de Ménandre, puis
d'Alexandre le grand après qu'il eut conquit la ville. (elle l'accompagna dans
ces campagnes militaires notamment à Persépolis) Elle devint ensuite l'épouse du
pharaon Ptolémée Ier.
Détail d'une
Sculpture en marbre d'époque (Musée du Louvre)
Messaline, impératrice et putain, film de Bruno Corbucci avec Anneka Di Lorenzo - 1977
Messaline, (Valeria Messalina, 25-48) épouse de l'empereur Claude, ne
lui fut guère fidèle, sortant chaque nuit dans les rues de Rome pour se donner
ou se prostituer aux hommes de passage. Elle avait pris l'habitude d'organiser
des orgies afin de satisfaire son insatiable libido et de se livrer à toutes les
formes de "débauche". Juvénal raconte qu'elle se déguisait en prostituée pour
aller se livrer "aux hommes de la plèbe (presque 8.000 au total) dans les plus
vils bordels de Rome", non sans empocher au passage le salaire de ses passes.
Accusée de comploter contre l'empereur, elle sera exécutée sommairement dans les
jardins de Lucullus. Elle n'avait que 23 ans.
Théodora : (vers 500 - 548) Sans doute la courtisane dont la carrière
fut la plus impressionnante : Fille d'un montreur d'ours, elle est d'abord
danseuse et prostituée. Remarqué pour sa grande beauté, elle devient la
maîtresse du futur empereur Justinien, lequel interviendra auprès de son oncle
l'empereur Justin Ier afin de faire abroger une loi interdisant à un sénateur de
se marier avec une courtisane. Devenue impératrice en 527, son rôle n'a rien
d'une potiche et elle intervient dans tous les domaines. En 537, elle use de son
influence pour faire virer le pape Silvère (qui mourra de faim en exil) et le
remplacer par Vigile (qui fut son amant). Sa carrière n'aurait jamais été ce
qu'elle fut si elle n'avait pas commencé comme courtisane, mais si l'on en croit
la légende elle en aurait eu mauvaise conscience au point de prendre des mesures
anti-prostitution, non pas contre les prostituées (on dit qu'elle les protégea),
mais contre les bordels qu'elle fit fermer. Déjà, là où il aurait fallu
réglementer, on réprimait.. c'est devenu ensuite une habitude...
Dame Nijo (née en
1258 - † après 1307), courtisane japonaise, (concubine de L'empereur Go-Fukakusa de 1271 à
1283) puis religieuse bouddhiste, après avoir été expulsée du palais impérial. Elle traversa le Japon à pied,
rencontra toutes sortes de gens (y compris l'empereur qui l'avait chassé) et écrivit
ses mémoires.
Vannozza Cattanei (Giovanna Cattanei, (1442 -1518), Maîtresse "principale" du
cardinal Rodrigo Borgia, qui lui donna 4 enfants dont Lucrèce Borgia. Une fois
élu pape sous le nom d'Alexandre VI, ce dernier la laissa carrément tomber au
profit de Julia Farnese . Le tableau ci dessus est l'œuvre de Francucci
Innocenzo da Imola (1490-1545). Portrait of a Lady (Vannozza Cattanei), 1530.
Giulia Farnese (1474-1524) maîtresse du pape Alexandre VI, amie intime de
Lucrèce Borgia et sœur du pape Paul III. Ci-dessus La Dame à la licorne,
(probablement Giulia Farnèse) par Raphaël (1505)
Françoise de Foix, comtesse de Châteaubriant (1495-1537)
maîtresse de François 1er. (l'illustration est un montage anonyme réalisé
d'après le portrait de Françoise de Foix par François Clouet)
Louise Labé (dite la Belle Cordière – 1524-1566) courtisane, et
poétesse française pendant la renaissance. Elle écrivit des sonnets érotiques
comme cet extrait
Baise m'encore rebaise moy et baise
Donne m'en un de tes plus savoureus
Donne m'en un de tes plus amoureus
Je t'en rendray quatre plus chaus que braise
Tintoret - Dame offrant ses seins - Musée du
Prado
Elvira Cagliari (1540- ?) cette très belle courtisane romaine (d'origine vénitienne) aurait été la dernière maîtresse du pape Pie IV qui mourut d'épectase dans ses bras en 1565. On ne sait pas grand chose sur ce personnage sinon sa date de naissance. Elle fut modèle pour peintre et sculpteurs, et aurait notamment servi de modèle au Tintoret pour ses tableaux : Suzanne et les vieillards peint en 1560 et Femme offrant ses seins ainsi que posé pour deux tableaux de Bernadino Licinio (Portrait de dame, et Femme recevant son amant)
C'est Elvira Cagliari qui aurait servi
de modèle au Tintoret pour son tableau Suzanne et les vieillards peint en 1560
Suzanne et les vieillards reprend un épisode biblique assez
neuneu (mais qui permettait
au peintres de faire du nu) : Deux vieillards
surprennent Suzanne dans son bain et lui font des propositions qu'elle refuse.
Les deux vieux accusent alors Suzanne d'adultère... mais le faux témoignage sera
ensuite prouvé par le prophète Daniel etc...
Charlotte de Sauve (1551-1617) Dame d'honneur et membre de l'escadron volant
créé par Catherine de Médicis (Les membres de cet "escadron" composé d'environ
200 jeunes et jolies demoiselles étaient chargés d'user de leurs charmes auprès
des ennemis potentiels de la régente afin de recueillir des informations
confidentielles. Il faut sans doute être simple d'esprit pour feindre de croire
comme le font les "rédacteurs" de Wikipédia que leurs missions se limitaient à
faire de la causette. En fait elles couchaient et elles devaient bien coucher.
En cas d'échec ou de scandale, la jeune fille finissait au couvent, à moins
qu'une petite dose de poison la fasse disparaître de la circulation. Réputée à
la cour pour "sa cuisse longue et sa fesse alerte"
Charlotte fut (entre bien d'autres) la
maîtresse du roi de Navarre (le futur Henri IV)
de 1572 à 1577, de François d'Alençon en 1575,
(frère du roi Henri III), d'Henri Ier
de Guise, (jusqu'à son assassinat en 1588)...,
Dans le journal d'Henri III rédigé par Pierre de L'Estoile (1546-1611) et non
destiné à la publication il est écrit que le 15 mai 1577, Catherine de
Médicis se fit servir par Mesdames de Retz et de Sauve,
"toutes deux nues et ayant leurs chevelures épars comme épousées".
Dommage que la suite n'ai jamais été écrite... Elle fut chassée de la cour par
Henri III pour
"inconduite effrénée" en 1583
Marion Delorme (1611-1650), courtisane, elle exerça
très tôt dans un hôtel de la Place Royale (aujourd'hui
place des Vosges). Elle eut pour amants le marquis de Cinq-Mars, le
duc de Buckingham , le cardinal de Richelieu et plein d'autres. Elle prit sous
sa tutelle Ninon de l'Enclos et lui appris le métier. Mourut prématurément des
suites d'un avortement provoqué. Inspira Victor Hugo
pour sa pièce Marion de Lorme (1829)
Ninon de Lenclos (Anne Lenclos, 1620-1705), courtisane et femme de
lettres. A la mort de sa mère, elle fuit les dames du Marais qui lui reprochent
son libertinage et son athéisme. Elle se réfugie chez la courtisane Marion
Delorme, qui lui apprend le métier. Elle eut pour amants
(notamment) : le Grand Condé, François de
La Rochefoucault, le maréchal d'Estrées et l'astronome Christian Huygens. On dit
qu'elle apprenait à ses jeunes amis "la façon jolie de faire l'amour", et
qu'elle eut près de 5.000 amants ainsi que plusieurs amantes dont Madame de
Maintenon. Amie de Molière, elle
corrigea, à sa demande la version originale du Tartuffe. En 1656, les dévots
intriguèrent auprès de le reine mère Anne d'Autriche et réussirent à la faire
cloîtrer. La reine Christine de Suède qui la tenait en haute estime vint la voir
en 1658 et demanda sa grâce au jeune roi Louis XIV qui la lui accorda. On dit que pendant sa
vieillesse elle souhaita se rapprocher de la religion à sa façon, en mettant
quelques ecclésiastiques dans son lit, au nombre desquels figurerait notamment l'abbé de Châteauneuf
avec qui elle eut une liaison le jour de ses 77 ans !
Molly Malone (? - 1699(?)) Cette belle jeune femme irlandaise,
(qui n'est peut-être qu'une légende), marchande de coquillages le jour et prostituée la nuit fut si populaire que les
irlandais lui érigèrent une statue à Dublin en 1987 (à l'occasion du millénaire
de la ville). Elle serait décédée d'une maladie "professionnelle".
Marguerite Gourdan dite la Petite Comtesse (v 1730-1783). Née Marguerite
Stock, Prostituée à Béziers, plus employée de commerce à Paris, elle devint
rapidement la plus célèbre tenancière de maison close parisienne du 18ème
siècle. D'abord rue Saint-Anne (1759-1963), puis rue Comtesse d'Artois
(1763-1773) et après un passage par l’hôpital, elle s'installa 23 rue Dussoubs
(1774-1783). En 1775 elle échappe à une prise de corps infamante suite à une
plainte, puis se constitue prisonnière quelques mois plus tard et gagne son
procès grâce à de très nombreux témoignages des habitués de la maison qui a vue
défiler toutes les notoriétés de l'époque.
Marie-Louise O'Murphy
de Boisfaily : (1737-1814) Dites aussi "Mademoiselle de Morphy la
belle Morphise, ou Morphise de Boisfally.". Elle fût la maîtresse de Louis XV à14 ans et en en eut une fille à 16
ans. Le roi l'éloigna de la cour ensuite sous la pression de l'Eglise. Elle se
maria trois fois, eut de nombreux amants. Ses contemporains la qualifièrent d'
"aventurière, humaniste musicienne et voltairienne"
François Boucher en dressa ce joli nu fesses à l'air en 1752 (elle
avait 15 ans) qui est visible à la pinacothèque de Munich.
portrait attribué à Aleksander
Kucharski (1741-1819)
Olympe de Gouges (1748-1793) : Courtisane, révolutionnaire et
philosophe, très en avance sur son temps, elle milite pour l'abolition de
l'esclavage (création de deux pièces de théâtre sur le
sujet), pour les droits des femmes, pour la prise en charge par la
société des plus démunis. Certaines féministes ont un problème aujourd'hui avec
Olympe de Gouges. Elles lui portent un culte; oui, mais voilà : Jules Michelet
l'a décrit comme étant une prostituée ! Donc comme ces dames n'ont pas de mots
assez forts pour condamner la prostitution, elles nient farouchement le fait
qu'elle fut une courtisane. Comme si être féministe et monnayer ses charmes
était inconciliable ! Olympe tenait salon et eut de nombreux amants qui
l'entretinrent. Le Baron Von Grimm, écrivait : "Née
avec une jolie figure, elle n'était depuis longtemps connue à Paris que par les
faveurs dont elle comblait ses concitoyens." Charles de Monselet lui
prêta des caprices de "bacchante affolée" et
Restif de la Bretonne la cita dans sa "Liste des
prostituées de Paris". Pendant la Révolution et du fait de son
engagement pour la cause des femmes, les royalistes se moquèrent de son passé de
courtisane. Membre des Girondins, elle fut excédée par les excès des jacobins, Robespierre
qui la fit guillotiner le 3 novembre 1793 après un procès bâclé, ne trouva rien de mieux
que déclarer qu'elle avait "oublié les vertus qui conviennent à son sexe."
Le portrait de gauche est attribué à Claude-Jean-Baptiste Hoin (1750-1817).
Le nu de droite à Lié Louis Périn-Salbreux (1753–1817)
Rosalie Duthé (1748-1820) D'abord
danseuse à l'opéra de Paris, elle est introduite (sic) dans le milieu des
courtisanes de Louis XV. Elle fait connaissance de financiers dont l'un lui
achète un hôtel particulier dans le quartier Saint-Lazare. Elle eut notamment
pour amant le duc de Chartres et le comte d'Artois, mais aussi, sa réputation
devenant internationale, le roi Christian IV du Danemark. Elle a aussi inspiré
maints peintres et sculpteurs, comme Fragonard,
Vigié-Lebrun et Houdon.
Yolande Gabrielle de Polastron, duchesse de Polignac (1749-1793) Cette
courtisane réussit l'exploit de devenir la confidente (et probablement l'amante
de chair) de Marie Antoinette. Joliment portraiturée par Elisabeth Vigée-Lebrun.
Fuyant la révolution, elle se réfugia à l'étranger où elle dépérit, la nouvelle
de l'exécution de la Reine l'acheva. Cette liaison est évoquée dans le peu
convaincant film de Benoît Jacquot, les adieux à la reine, 2012)
Portrait de Grace Dalrymple Elliott par Thomas
Gainsborough (1727-1788)
Grace Dalrymple Elliott (1754 ?-1823), courtisane écossaise. Encore mineure elle épouse un riche docteur, s'enfuit avec un vicomte, est enfermée dans un couvent français par son frère, puis "récupérée" par un de ses admirateurs qui la ramène à Londres où elle devient courtisane. De retour en France elle devient la maîtresse du duc d'Orléans (Philippe Egalité). Elle est emprisonnée à la conciergerie et ne doit son salut qu'à la chute de Robespierre. Elle meurt à Ville d'Avray, riche et entretenue par le maire de la ville. Elle écrivit ses mémoires où elle en rajoute pas mal et Éric Rohmer en fit un film (2001 - L'Anglaise et le Duc)
Mademoiselle Charlotte Eckerman peinte par Adolf Ulrik Wertmüller (1751-1811) avec
son petit téton qui pointe...
Charlotte Eckerman (1759-1790), cantatrice et courtisane suédoise, maîtresse du futur roi Charles VIII de Suède (qui ne régnera qu'à partie de 1809) de 1779 à 1781. Le roi Gustav III parvint à l'évincer de la cour royale (elle faillit même faire de la prison). On la retrouve ensuite en France comme courtisane sous le nom de Madame Ahlgren (1784) Puis recontacté par son ancien amant elle acceptera de faire de l'espionnage auprès des ambassades européennes.
Nicole Leguay
(connue également sous les noms de Mlle d'Essigny ou baronne d'
Anne-Josèphe Théroigne de Méricourt dite la belle liégeoise (1762-1817) Demi
mondaine et Révolutionnaire française et féministe, membre des girondins. Le 13
mai 1793, en pleine Assemblée Nationale, elle est prise à partie par des
Jacobines en furie qui la déshabille et la fesse publiquement. Choquée non pas
par
l'acte lui-même, mais par le fanatisme de ses adversaires, elle sombrera dans
une sorte de folie (qui la sauvera de la guillotine). Elle est l'auteur
d'un très libertin "catéchisme à l'usage des filles de joie et des jeunes
demoiselles qui se décident à embrasser la profession"
Jeanne-Charlotte Schroeder dite Madame de Saint-Aubin (1764-1850), chanteuse
de l'Opéra de 1786 à 1818. Epouse du ténor Augustin d'Herbez dit Saint-Aubin. Sa
réputation de femme légère inspira quelques graveurs grivois, elle eut une
liaison avec Napoléon en mai 1815 (elle avait 51 ans
mais encore de fort beaux atours)
Ce curieux tableau relate une vraie partie d'échecs ayant eu lieu le 20 mars
1804 entre Bonaparte et la Comtesse Claire de Rémusat (1780-1821).
L'histoire ne dit pas pourquoi la belle se retrouve à poil
(partie à gages ?)
Contrairement à ce qu'indiquent certains sites, il ne date pas de 1805 et n'est
pas exposé au musée de la Malmaison mais est une création récente de l'artiste
hongrois Sandor Badacsonyi (né en 1949)
Je pensais qu'il s'agissait aussi de Rémusat. Ben non : Ici
Napoléon joue avec Joséphine (téléfilm d'Yves
Simoneau "Napoléon" diffusé en 2002 sur FR2. Christian
Clavier joue le rôle de Napoléon. Isabella Rossellini celui de Joséphine). On
garde la photo pour le fun...
Mademoiselle Georges (1787-1867, voir la page qui lui est consacrée)
étude par Horace Vernet (1789-1863) peint en 1830
Olympe Pelissier (1799-1878) Cette demi-mondaine tenait salon
sous la restauration. Elle fut le modèle du peintre Horace Vernet (1830). Elle
eut de nombreux admirateurs dont Eugène Sue et Honoré de Balzac. Elle rencontra
Gioachino Rossini en 1830, prit ses affaires en main (sic) et l'épousa en 1846.