L'art abstrait
Page mise à jour le
14/10/2015
Se lancer dans
une critique "sévère" de l'art abstrait est une gageure semée d'embûches. Car qui
le fait ?
- Le grand public d'une façon générale, mais avec peu d'arguments, sinon
ceux de comptoir, (ça ne ressemble à rien, un gosse de 5 ans en ferait
autant...)
- Certains critiques d'art autoproclamés dont le classement dans le
positionnement de la pensée inquiète (ce n'est même pas la droite de la
droite, c'est souvent pire que ça) , ceux là s'adressent à leurs fan-club
et ne prennent aucun risque à crier leur haine de la modernité
(tout ce
qui dérange l'habitude ne peut être qu'anormal) en usant et en abusant
de leur rhétorique habituelle (amalgames, généralisations outrancières,
ellipses tendancieuses) et en étalant des pans entiers de leur pauvreté
culturelle.
- Et puis, il y a aussi quelques courageux troublions, qui eux savent de
quoi ils parlent, mais dont les propos sont
accueillis d'un haussement d'épaules.
C'est que ce n'est pas facile, critiquer Picasso en discutant avec la
boulangère (notez que j'ai le plus profond respect pour les boulangères)
ne porte pas à conséquences. Le faire au cours d'un dîner d'amis où auront pris place un professeur du secondaire, un lecteur de
"Monde", et un dirigeant d'association, vous fera immédiatement passer
soit pour un inculte autosuffisant, (un beauf, quoi !) soit pour un
facho qui s'ignore, soit pour un hurluberlu, soit pour deux ou toutes de
ces catégories qui sont parfaitement cumulables.
De discussion, il n'y en aura pas, juste éventuellement quelques avis
péremptoires que vous prendrez en pleine tronche ! Comme la scie de
circonstance ânonnée sur tous les tons : "l'art
moderne, c'est comme l'anglais, ça s'apprend !"
Vous l'aurez compris on est en plein dans un carcan de pensée unique.
Alors essayons malgré tout de démêler un peu tout ça.
La critique de l'art abstrait est une chose, la critique de l'art
moderne en est une autre, celle du cubisme une troisième… De grâce ne
mélangeons pas tout.
Quelques repaires :
- 1839 est la date officielle de l'invention de la photographie
(par Daguerre qui en fait améliora la technique de Niepce)
- l'impressionnisme se
structure en 1874 en France, l'expressionnisme en 1905 en Allemagne, le cubisme en 1907
(les
demoiselles d'Avignon), Kandinsky peint le premier tableau
notoire abstrait en
1910.
Considérations liminaires :
L'invention de la photo : On oublie parfois que la
peinture n'est pas seulement le métier des grands peintres, mais de tous
les peintres, y compris de ceux qui pour des raisons diverses ne sont
jamais passés à la postérité. Et ça fait du monde ! Ces gens là vivent
de commandes, principalement des portraits. Aussi quand la photographie
se popularisa, la profession entière traversa une crise
majeure n'épargnant que ceux dont la réputation les avait placé au somment
de la hiérarchie. Quand aux jeunes artistes, leurs créneaux se
rétrécissaient (on assistait
même à l'époque à la création de véritables tableaux photographiques
avec mise en scène, la postérité n'en a pas retenu grand chose, à
l'exception des "nus artistiques" d'Emile Bayard") et il
fallait faire autre chose. C'est en ayant ces considérations présentes à
l'esprit que l'on doit comprendre la naissance de l'impressionnisme, puis
des autres mouvements qui ont suivis.
L'argent : La notion d'artiste indépendant est relativement nouvelle
(fin du 18ème, même s'il y a des exceptions antérieures), auparavant
l'artiste peignait au gré des commandes que leur passaient leurs clients.
Ils ne peignaient pas pour la postérité, mais les moins chanceux, pour
survivre, les plus chanceux, pour bien vivre ! Une commande est une
commande et parfois le sujet demandé est ingrat, mais il faut bien
gagner sa vie. Aujourd'hui, ça continue sauf que souvent les commandes
suivent la notoriété. On ne doit reprocher à personne de gagner de
l'argent (y compris en entrant dans le délire d'un commanditaire) Si le
peintre machin se voit gratifié d'un chèque de plusieurs millions de
dollars pour un travail qui va lui demander une heure et quart, il
s'agit d'une affaire privée qui ne regarde que deux personnes ! Par
contre savoir si ce genre de prestation est de l'art ou non est un tout
autre débat non assujetti aux conditions de la prestation.
La politique des auteurs : Sans doute héritée de la critique
cinématographique (avec les conséquences désastreuses qu'on connaît) la
politique des auteurs consiste à dire que si l'artiste est bon, tout son
catalogue l'est aussi ! (avec des hauts et des bas, soyons juste). Et
bien non ! Quelque soient les contorsions stylistiques de certains "critiques", trouver de l'émotion en regardant certains portraits
d'infantes par Vélasquez (peintre par ailleurs fort estimable
et auteur d'un amusant "Vénus au miroir") relèvent
de la méthode Coué ! C'est laid, c'est même très laid, mais il faut
croire que le milieu de l'art (musées,
galeries, expositions, revues, marché) confond
collection de tableaux et collection d'autographes ! C'est du Vélasquez,
alors, zou direct au musée. Cette confusion entre autographe et peinture
atteindra sans doute son apogée avec Pablo Picasso !
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Pablo Picasso (1881-1973) : le problème de Picasso est la
surabondance de la production
(voir ci-dessus) Quelque soit l'opinion qu'on puisse avoir sur le
personnage et sur son œuvre, force est de constater
(même si certains ne
le font pas) que tout ne relève pas de l'œuvre d'art !
N'empêche que j'avais acheté (sans doute avec une part de snobisme) dans ma jeunesse
une petite reproduction d'un tableau intitulé "portrait de jeune femme",
il est aujourd'hui dans mon entrée et je la trouve toujours aussi jolie !
(1)
La notion de temps de travail : on lit à propos d'art moderne des choses
comme ça : "Marcel Duchamp a révolutionné la conception académique de
l'art qui, jusqu'alors, ne jugeait la valeur d'une œuvre qu'à l'aune des
efforts et du travail dispensés pour une finalité édifiante.". Autrement
dit : plus besoin de se casser le cul à peindre le plafond de la
chapelle Sixtine, on fait des moustaches à la Joconde et on entre par la
grande porte dans les musées et dans les traités d'histoires de l'art. Qu'on se
comprenne bien, le temps de travail n'est certes jamais un critère
absolu : on peut travailler des semaines entières sur une œuvre qui ne
vaudra pas un clou (c'est le syndrome du maquettiste du bateau en
bouteille), par ailleurs, certains artistes travaillent très vite. Mais
ce qui reste vrai c'est que, quelque soit le domaine artistique, les
meilleures œuvres ont toujours été celles qui ont demandé à leurs
auteurs du travail, des corrections, des retours en arrières, des
aménagements après coup...
Alors l'abstraction ?
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Condamner l'abstraction par pure pétition de principe
(certains le font)
n'a aucun sens ! On harmonise bien les sons, pourquoi n'essaieraient-on
pas d'harmoniser les couleurs et les formes ? Et certains ne s'en sont
pas si mal tirés que ça (je pense, par exemple,
à Kandinsky) Encore faut-il que se soit
fait avec un minimum de recherche, que l'émotion soit au rendez-vous et
surtout (et c'est là le point fondamental) que ni le peintre, ni ses
exégètes se lancent dans des théories nous expliquant que cette façon de
faire est géniale et qu'elle marque un point de rupture avec un passé
révolu !
Car enfin, on ne voit pas bien pourquoi l'art abstrait ne pourrait pas
coexister avec l'art figuratif ? (La musique classique coexiste bien
avec le jazz)
Après tout l'artiste a bien le droit de faire ce qu'il veut de ses
pinceaux et de ses couleurs, c'est son problème à lui
(et de ses clients). De même que
n'importe qui a parfaitement le droit de trouver l'œuvre admirable ou
exécrable (les goûts et les couleurs...)
j'ajouterais que l'artiste a même le droit de se foutre de notre gueule, là encore c'est son problème
et si certains sont assez naïfs pour se laisser abuser, c'est aussi leur
problème !
Là où ça ne va plus : c'est quand le milieu de l'art dresse une sorte de barrière de protection critique autour de l'ensemble de l'œuvre de certains peintres. Décrétant que toute l'œuvre se vaut, confondant œuvre et autographe, et nous infligeant des pseudos analyses qui ne veulent strictement rien dire et qui sont interchangeables. A noter que ces prétendues analyses aiment employer à foison le terme de spiritualité (ou de dimension spirituelle). A croire que l'indéfendable ne peut l'être que par l'incompréhensible !
Alors tout le milieux se recopie, les revues d'art, les ouvrages de vulgarisation, les organisateurs d'expositions. La sélection ne se fait plus sur la qualité mais sur une notoriété artificielle et tout le monde gobe et malheur à celui qui ne ne rentrerait pas dans le moule (pensée unique, avions nous dit). Tiens, une expérience : baladez vous dans le quartier de la Défense et pénétrez (ce n'est pas si difficile que ça) dans les halls des sièges sociaux de quelques grandes sociétés, il n'est pas rare qu'en plein milieu du hall trône une incompréhensible sculpture et que les murs soient décorés de quelques toiles dont l'esthétisme n'est sans doute pas la valeur première.
Allez, Quelques rigolos parmi les plus emblématiques ! (nous y avons inclus quelques citations aussi définitives qu'édifiantes):
Piet Mondrian (1872-1944) | Theo Van Doesburg (1883-1931) |
Composition de jaune, bleu et rouge, 1921 |
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Citation autorisée : Peu à peu, ses travaux sur la lumière et la perspective l’ont conduit vers une abstraction croissante. Il y a dans ses compositions la disparition du réel visible. Très influencé par le cubisme, il affirma toutefois sa personnalité par une grande rigueur dans le traitement des perspectives. Il travailla à partir de 1920 avec des couleurs primaires : le rouge, le jaune et le bleu, qu’il associe au blanc qui lui sert de fond et au noir qui délimite les couleurs entre elles. Il a structuré ses œuvres de manière géométrique en utilisant essentiellement des formes rectangulaires. Il utilise donc des éléments purs (ligne droites et orthogonales, rectangle, …) |
Citation autorisée :
La décoration (aujourd'hui partiellement reconstruite) de la
brasserie l'Aubette à Strasbourg (1928) en collaboration avec Jean
Arp et Sophie Taeuber demeure l'illustration parfaite d'un humanisme
plastique totalisant. |
On reste confondu ! Il paraît que c'était le "peintre" préféré de Georges Pompidou : Ce devait aussi être celui de Yves Saint Laurent puisqu'il a créé un modèle d'après l'un de ses tableaux, regardez comme c'est pas beau ! (voir aussi ici)! Automne-hiver 1965, collection Mondrian, Poliakoff et Mariée de tricot : robe de jersey multicolore portée par Diana Gartner, également présentée à l’occasion de la rétrospective Yves Saint Laurent, organisée à Paris en 2002 |
Ça
s'intitule "Composition7- les 3 Grâces" et ça date de 1917. |
Robert Delaunay (1885-1941) |
Juan Miro (1893-1983) |
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Citation autorisée : "Avec Sonia Delaunay, il crée le simultanéisme, basé sur la loi du contraste simultané des couleurs". | Citation autorisée : "Développe dès 1924 son style unique, une géographie de signes colorés et de formes poétiques en apesanteur, placée sous le double signe d'une fraîcheur d'invention faussement naïve et de l'esprit catalan exubérant et baroque." |
Mondrian faisait des rectangles, Delaunay des cercles concentriques, en cherchant bien on doit donc pourvoir trouver un artiste qui fait des triangles. A remarquer que certaines œuvres de Delaunay ne sont pas inintéressantes, il existe de très jolis arrangements de couleurs ainsi que des choses amusantes comme cette Tour Eiffel de 1926 ! Mais celle du haut... ? Franchement ? Même son titre (Rythme !) Rythme de quoi ? |
L'une de ses dernières productions, Son nom est Doni i Ocell (Femme et oiseau). Ça ressemble à une bite géante peinturlurée surmontée d'un bout de cylindre et d'une lune. C'est à Barcelone, ça a été inauguré en 1982. Quant à Clovis Trouille, il traitait Joan Miro de barbouilleur.
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Michel Seuphor (1901-1999) | Mark Rothko (1903-1970) |
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Citations autorisées : Son œuvre
appartient tout entière à la lumière et à l'espace, au soleil, à la
joie et à l'éternelle jeunesse. C'est le chant d'un humaniste épris
de liberté. |
Citation autorisée : "Dans ses toiles, il s'exprime exclusivement par le moyen de la couleur qu'il pose sur la toile en aplats à bords indécis, en surfaces mouvantes, parfois monochromes et parfois composées de bandes diversement colorées. Il atteint ainsi une dimension spirituelle particulièrement sensible" |
D'abord très lié à Mondrian, il trouve un truc en 1932 qu'il intitule dessins unilinéaires. En 1951, ça deviendra des "dessins à lacunes à traits horizontaux" ! Et certains trouvent que c'est plein d'humour ! |
Le
prix des toiles de l'artiste d'origine russe s'est envolé ces
derniers années avec un record établi en mai 2012 à 86,9 millions de
dollars. |
Clyfford Still (1904-1980) | Pierre Soulages (né en 1919) |
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Citation autorisée : La thématique dans les peintures de Clyfford Still c’est l’acte pictural lui-même. |
Citation autorisée : "Ses toiles géantes, souvent déclinées en polyptyques, ne montrent rien qui leur soit extérieur ni ne renvoient à rien d’autre qu’elles-mêmes. Devant elles, le spectateur est assigné frontalement, englobé dans l’espace qu’elles sécrètent, saisi par l’intensité de leur présence. Une présence physique, tactile, sensuelle et dégageant une formidable énergie contenue. Mais métaphysique aussi, qui force à l’intériorité et à la méditation. Une peinture de matérialité sourde et violente, et, tout à la fois, d’"immatière" changeante et vibrante qui ne cesse de se transformer selon l’angle par lequel on l’aborde" |
Un musée entièrement consacré à Clyfford Still considéré comme le maître de l'expressionisme abstrait.(2400 œuvres) a été ouvert en 2011 à Denver (Colorado). Le 29 décembre 2011, Carmen Tisch (36 ans) a d'abord mis un coup de poing à la toile "1957-J no.2" (ci-contre) de Clyfford Still, estimée à 30 millions de dollars, l'a égratignée, puis a retiré son pantalon et ses sous-vêtements, pour frotter ses fesses contre la peinture, puis a également essayé d'uriner sur la toile. Des expertises ont été effectuées concluant qu'il n'y aurait aucune dégradation causé par l'urine, mais que les dommages sur la toiles peuvent être estimés à 10.000 dollars. Carmen Tisch a été emprisonnée. |
Un autre des peintres préférés du couple Pompidou. En 1994, il nous a aussi pondu ces vitraux dont on a dit "A partir d'un matériau opalescent, l'artiste a trouvé un signe plastique singulier et authentique retenant à la fois le monde sensoriel comme émotion et le monde spirituel comme révélation finale" |
Yves Klein (1928-1962) | |
Monochrome |
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Citation autorisée : "Avec
ce bleu, l'International Klein Blue (IKB), il découvre la définition
picturale, la matérialisation de sa sensibilité individuelle entre
étendue infinie et immédiate. Les monochromes bleus seront l’essence
de la peinture monochrome du XXe
siècle. L’IKB incarnera la dialectique entre la matière et l’esprit,
le physique et le spirituel, le temps et l’infini." |
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Yves Klein n' a rien inventé (voir cette page), cela ne l'empêchait pas d'avoir la grosse tête et de théoriser. A partir de 1960, il va créer des "Anthropométries" : On vous explique : On prend une nana qu'on enduit de couleur bleu (évidemment), ensuite on colle la petite dame sur une toile blanche afin qu'elle y laisse son empreinte. Et zou, voilà une œuvre d'art !
Note : dans le film "Glissements progressifs du plaisir (Alain Robbe-Grillet, 1974) nous avons droit à une magnifique démonstration d'anamorphoses sur les murs blancs par Anicée Alvina. La scène est d'une beauté à couper le souffle, et si le résultat fascine c'est parce que nous avons vu sa réalisation. Sans cela, le désintérêt remplace la fascination, et c'est sans doute ce que n'a jamais compris Yves Klein.
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Cy Twombly (1928- 2011) | Gerhard Richter (né en 1932) |
Virgil 1973 |
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Citation autorisée : L'œuvre montre une grande diversité dans ses techniques et ses enjeux. Nombre de ses toiles sont des surfaces blanches recevant toute sorte de traces : chiffres, croix, schémas géométriques, barbouillages réalisés au doigt, griffonnages en hachures ou en boucles, écoulements sanglants ou scatologiques et enfin quelques mots (noms de dieux ou de héros antiques, vers de poètes célèbres, etc.). La peinture à l'huile reprend les teintes des humeurs corporels (du blanc-crème au brun en passant par tous les dégradés de rose et de rouge) et se mêle aux crayons de papier et crayons de couleur de l'enfance. L'écriture est heurtée, les lettres capitales se mélangent aux minuscules, les mots les plus simples sont raturés. L'œuvre achevée, l'essentiel de la surface de la toile reste vierge. Se joue donc ici la rencontre entre une forme de primitivisme enfantin, les tréfonds de la psychanalyse et la culture classique (qui, par les modes de son intrusion sur la toile et le choix des titres, semblent toujours être l'horizon absolu de l'univers du peintre). |
Citation autorisée : "Mes tableaux sont sans objet ; mais comme tout objet, ils sont l’objet d’eux-mêmes. Ils n’ont par conséquent ni contenu, ni signification, ni sens ; ils sont comme les choses, les arbres, les animaux, les hommes ou les jours qui, eux aussi n’ont ni raison d’être, ni fin, ni but. Voilà quel est l’enjeu". |
C'est
en 2007 l'ors d'une expo consacrée à Cy Twombly en Avignon. que
Rindy Sam, a mis une empreinte de ses lèvres enduites de rouge à
lèvres sur une toile toute blanche du Triptyque consacré au Phèdre
de Platon (ensemble estimé à 2 millions d'euros.) La jeune
personne. |
L'artiste est au milieu, et en arrière plan, non ce n'est pas un grillage, c'est une œuvre du "maître" intitulée : "Strontium" ! |
Bernar Venet (né en 1941) | |
Citations autorisées : Sa faculté
d’abstraction intellectuelle et son goût pour le raisonnement
mathématique et l’expérimentation le conduisent à ce qui sera
bientôt l’art conceptuel. Les mathématiques et les sciences pures lui sont une source récurrente pour imposer la "monosémie" dans le camp artistique. |
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Il commence sa carrière en exposant un tas de charbon versé à même le sol. De 1961 à 1963, il montre des toiles recouvertes de goudron parce que "le noir, c’est le rejet de la communication facile". En 1966, il s’installe à New York. Il se met ensuite à concevoir des arcs qu'il exposera à Paris en 2000 et 2003, à Nice en 2004, à Bordeaux (photo ci-dessus) et à Versailles. |
Si encore c'était du second degré,
mais même pas ! Certains on fait n'importe quoi pour s'amuser !
L'histoire de l'art les a oublié, par contre ceux qui ont accompagné
leurs délires d'un manifeste proclamé haut et fort sont entrés dans
l'histoire de l'art par la grande porte !
En fait l'histoire de l'art n'aime pas les rigolos
(de même qu'en musique
les pisse-vinaigre préfèrent Debussy à Offenbach), Alphonse Allais
ou Georges Bataille ont eut le grand tort aux yeux des exégètes
masturbateurs de cerveau, de ne pas théoriser leurs œuvres. Malevitch,
Duchamp, Klein, Pollock ont eux, accompagnés leurs pitreries de manifestes,
de déclarations péremptoires voire de mode opératoire. Autrement dit faire
n'importe quoi est permis quand l'explication l'accompagne. Souvenez en
apprentis artistes !
En parlant de manifestes, je ne résiste pas au plaisir de vous
citer cette anecdote. Le 7 octobre 2012, un dénommé Vladimir Umanets a
barbouillé une "oeuvre" de Mark Rothko exposée au "Tate Modern" de
Londres afin de "lui donner plus de valeur"
et en faire une "potentielle œuvre de yellowism".
Lisons le manifeste du Yellowism : "Le
Yellowism n'est pas de l'art ou de l'anti-art. Les exemples de Yellowism
peuvent ressembler à des œuvres d'art mais ne sont pas des œuvres d'art.
(...) Le contexte du Yellowism n'est rien d'autre que le Yellowism. Les
œuvres de Yellowism ne sont pas jaunes, mais elles peuvent l'être (...)
Annexe : Cinéma et Peinture abstraite. Il arrive que le cinéma
parle de peinture en annexe de son sujet principal. Deux films que 46
ans séparent illustre le sujet ici traité : |
Voir aussi : L'imposture en peinture - Non abstrait, mais bof... · Peinture scandale
notes
1) Ne cherchez pas dans ces pages,
la fameuse lettre de Pablo Picasso à Giovanni Papini, contenant la
fameuse phrase "Je suis seulement un amuseur
public qui a compris son temps et a épuisé le mieux qu’il a pu
l’imbécillité , la Vanité, la Cupidité de ses contemporains."
Cette lettre est très probablement un faux sorti de l'imagination de
Papini. Elle est reprise complaisamment par toute une littérature
d'extrême-droite laquelle me semble vraiment peu qualifiée pour parler
d'art moderne avec sérénité.
Au fait connaissez vous le nom complet de Pablo Picasso ? Non ?
Attention :
Pablo Diego José Francisco de Paula Juan
Nepomuceno María de los Remedios Cipriano de la Santísima Trinidad
Mártir Patricio Ruiz y Picasso.