Marjorie 1ère, princesse d'artichaut enquête sur des panneaux suspects


Page mise à jour le 08/11/2015

L'affaire du Théâtre de Guignol du Palais de l'Elysée nous a donné envie de nous livrer à des petites enquêtes sur certains autres panneaux trop beaux pour être vraies

Cas n°1 : Les cénobites tranquilles


Voici le panneau dont il n'existe qu'un seul angle de vue sur le net. (sans aucune indication de lieu)

Creusons l'affaire, les cénobites, ça existe :

Ce peut être : de gros crustacés des rivages marins, cousins du crabe des cocotiers (passons...)

Sinon, il faut savoir qu'aux premiers temps du christianisme, il y avait deux sortes de moines, les anachorètes, (ou ermites), qui vivaient seuls et retirés, et les cénobites qui pratiquaient le vie monastique (et théoriquement extrêmement chastes) en communauté sous la direction d'un prieur. Les premiers monastères furent fondés autour de l'an 315 en Egypte par le dénommé Pacôme qui était sans doute fatigué de la vie d'ermite. On commence à trouver des cénobites en Occident au début du 5ème siècle..

Le terme "cénobite" désigne une façon d'aborder la vie monastique, mais ne désigne pas un ordre monastique comme le sont par exemple les bénédictins (529), les franciscains (1210), les dominicains (1215) ou autres barnabites (1530). Il n'y a donc aucune raison qu'une communauté de moines s'affiche en tant que telle sur ce panneau !

L'expression "les cénobites tranquilles", à cause de son jeu de mot a été approprié par plusieurs groupes ou associations, notamment un groupe de joyeux épicuriens lyonnais (association créée en 1890 et active jusqu'en 1914, puis recréée en 1970). Il existe aussi un groupe de chanteurs portant ce nom ainsi que plusieurs sites Internet (liste non exhaustive puisque l'expression "les cénobites tranquilles" n'est pas une marque déposée !)...

...Mais il y a aussi un particulier qui propose des chambres d'hôtes en Ardèche sous ce nom !

Alors si ce n'est pas le panneau des chambres d'hôtes, il y a donc toute raison de penser que cette photo est soit un vrai panneau (provisoire ?) en forme de gag pour l'une de ses associations, soit carrément un fake (Internet ou antérieur)

Cas n°2 : Le godde, la traverse


Voiic le panneau dont il n'existe là aussi qu'un seul angle de vue sur le net.

Première question : ces lieux existent-ils ?

Ben oui, il s'agit de deux villages situés dans la même direction, sur le territoire de la commune de Marcenat (15190) dans le Cantal. La Traverse abrite d'ailleurs un monastère (revoilà nos cénobites !) orthodoxe dépendant du patriarcat de Moscou (!) depuis 1996.


Le godde en bas et à gauche, la traverse en haut et à droite

L'existence du panneau est théoriquement possible (les deux lieux sont dans la même direction et dans le bon ordre). Quant au jeu de mot involontaire, il faut savoir qu'un tas de gens ignorent ce qu'est un gode. (J'ai ainsi connu un type dans le nom de famille était Godet et que les parents ont en toute innocence prénommé Michel). Il est aussi possible que ce panneau ait disparu, remplacé par un plus moderne comme ci-dessous, allez savoir ?

Cas n°3 : Anus, commune de Foufoune

Cette unique vue de ce panneau se balade depuis pas mal de temps sur le web, il n'est nul besoin de faire une longue en quête pour découvrir qu'il s'agit d'un fake. Une carte Michelin suffira pour nous renseigner. En fait le hameau appelé Anus existe bel et bien, et il est situé sur le territoire de la commune de Fouronnes (et non pas Foufoune). C'est dans l'Yonne, région Bourgogne, code postal 89560.


Le vrai panneau !