Page mise à jour le 07/11/2015

Jésus, Mythe bimillénaire 

Préambule

"Ceux qui nient l'existence historique de Jésus sont des cons", nous dit Wikipédia, prenant ainsi position dans un débat et rompant ainsi avec sa prétendue politique de neutralité ! Oh, certes, ce n'est pas dit comme ça, c'est encore pire, qu'on en juge :

(La thèse de l'inexistence historique de Jésus) a été abandonnée par la recherche universitaire en 1933 à la suite d'un ouvrage critique de l'écrivain athée Charles Guignebert. Elle se perpétue néanmoins dans le milieu non universiraire(1), cercles rationalistes ou fondalentalisme(1) athée.
En effet, la thèse de l'inexistence historique de Jésus, apparue à la fin du XVIIIe siècle, restée marginale au sein de la recherche historique académique est complètement rejetée par les spécialistes universitaires du christianisme ancien depuis la fin des années 1930. Aujourd'hui dépassée, elle a continué d'être reprise régulièrement par des auteurs en dehors du milieu académique, "dans une certaine presse marquée par l'idéologie et pas assez par la connaissance scientifique", se diffusant notamment sur Internet.

Cette prise de position de Wikipédia est développée, martelée, recopiée (elle est présente dans au moins quatre articles différents avec les mêmes phrases, les mêmes mots et les mêmes fautes) et gravé dans le marbre(2)
Je n'ai pas eu l'honneur de lire les ouvrages de cet obscur Charles Guignebert qu'on nous présente comme athée et disciple de Renan, le net (ou plus exactement un site de cul-bénis) renferme un texte prétendu d'une grande pertinence et que je trouve pour ma part confus, suffisant, phraseux et mal écrit (il est copié-collé ici)
Curieux quand même d'évoquer ce personnage en affirmant qu'il aurait clos le débat sur l'existence historique de Jésus en concluant par l'affirmative.
Curieux parce que Charles Guignebert réfute les évangiles en tant que documents historiques, ("Les Évangiles sont des écrits de propagande, destinés à organiser et authentiquer, en la rendant vraisemblable, la légende représentée dans le drame sacré de la secte et à la conformer aux coutumes de la mythologie de l'époque") mais il tient néanmoins la crucifixion comme établie. Curieux parce que Charles Guignebert tient le fameux texte de Flavius Joseph comme interpolé (c'est à dire falsifié)
Alors, il se base sur quoi ?
Sur Paul de Tarse (alias Saint-Paul) ce qui tient du tour de force (on y reviendra)
Sur le Talmud qui aurait choisi de diaboliser Jésus plutôt que de ne pas en parler !
Et puis quelle affaire ? De trois choses l'une :
- A) Jésus est un personnage religieux réel (prophète, fils de dieu, dieu lui-même).
- B) Jésus n'a jamais existé
- C) Jésus a existé, c'était l'un des innombrables prophètes plus ou moins illuminés qui prêchaient dans la région. Certains avaient plus de charisme que d'autres, plus de disciples. A ce moment là certains détails de sa vie pourraient s'avérer exacts.

Mais, bon…Quelle différence entre un personnage inventé de toutes pièces et un personnage qui aurait existé mais dont la biographie est quasi impossible à écrire ?

Contrairement à ce que claironne Wikipédia qui prend ses désirs pour des réalités, le débat est loin d'être clos, il n'est que lire Michel Onfray
(3) pour s'en rendre compte.

Les "sources" non chrétiennes

Il n'y en a pas 40, il y en a 3

Flavius Josèphe
C'est un historien juif né en 37 à Jérusalem, et rallié aux Romains. Auteur de "Guerre Juive" qui ne parle pas de Jésus et des "Les Antiquités juives" (paru vers 95). Une seule phrase cite Jésus dans un bref passage connu sous le nom de Testimonium Flavianum. Bien qu'il n'y ait pas consensus là-dessus, on estime généralement qu'il s'agit d'une interpolation.
(4)

Suétone
Sénateur et chroniqueur romain né vers 70, auteur la vie des 12 césars (dont certains passages font un peu colportage de ragots, on dirait aujourd'hui que c'est un historien people). Secrétaire de l'empereur Domitien dans les années 90-95, c'est-à-dire en plein durant les présumées persécutions, il n'en parle pas ! En revanche, il parle de juifs provoquant des troubles à Rome à l'instigation d'un certain Crestos en 42. Crestos était un patronyme courant à Rome (souvent porté par des affranchis) Ni la date, ni le nom ne correspondent. On passe.

Tacite
Sénateur et historien romain né en vers 52. En +120, il cite les chrétiens dont le nom leur vient du Christ. Les historiens critiques ont prouvé que ce témoignage est une interpolation (Tacite parle par exemple du procurateur Pilate qui n'était que préfet). Il est prouvé qu'il s'agit d'un faux qui date de 1429 écrit par Pogge, un secrétaire pontifical, qui dit les avoir reçues sous forme d'un manuscrit du XI siècle, par un moine anonyme qui serait venu à Rome en pèlerinage.

En revanche Philon d'Alexandrie, (-25 - 40) contemporain de Jésus-Christ, a écrit cinquante volumes où il cite tous les événements, tous les grands personnages de son temps (y compris Pilate) et de son pays. Il connaît et décrit avec force détails la secte des Esséniens, qui vivait aux environs de Jérusalem et sur les rives du Jourdain mais ne parle de Jésus dans aucun de ses ouvrages...

Les chroniqueurs et rédacteurs de l'époque ne citent jamais aucun des noms de Jésus-Christ, il n'est signalé sur aucun registre, dans aucune gazette des faits divers et pourtant chaque agitateur, prophète, magicien, provocateur était signalé et surveillé ! Comment un homme dont la renommée s'étendait jusqu'en Syrie, qui aurait ameuté les foules, arpenté le pays, prêché dans les synagogues, stupéfié les plus grands sages juifs, accompli de nombreux miracles devant des masses de milliers de personnes, fustigé les grands prêtres du Temple, comment cet homme acclamé par le peuple à Jérusalem et finissant en croix hué comme un malfaiteur aurait-il pu échapper à l'attention perspicace des romains et comment le judaïsme aurait-il pu l'ignorer ?

Invraisemblances

Naissance

Suivant les évangiles Jésus est né sous Hérode ou sous Quirinus (selon Luc 2-2). Problème Hérode est mort en -4 et Quirinus a été nommé en +6 !
La Vierge Marie
Son histoire a beaucoup évolué au fil des siècles et selon les auteurs... Elle apparaît une fois chez Luc, Matthieu n'en parle pas, Marc non plus et Paul n'en a jamais entendu parler... L'histoire de la Vierge Marie est fixée en 431 (Célestin 1er). Quand au dogme de l'Immaculée Conception, il date... de 1854 !
Nazareth
Le village de Nazareth n'existait pas du temps de Jésus. Jésus était un nazaréen d'après le Bible, autrement dit, un croyant. Les rédacteurs en ont fait un habitant de Nazareth qui a été créé pour la circonstance beaucoup plus tard (par les croisés et au mauvais emplacement puisque il ne correspond pas du tout à celui décrit dans la Bible)
Le massacre des innocents
En apprenant la naissance du messie, Hérode aurait fait massacrer tous les enfants de moins de deux ans. Personne, à part la Bible, n'en a jamais entendu parler. Il n'y a jamais eu de massacre sous Hérode, Flavius Josèphe et aucun historien de l'époque n'en n'ont jamais entendu parler (l'évangéliste Luc non plus). C'est une légende recopiée sur celle du tyran de la mythologie hindouiste Kamsa.
Recensement général
Jésus serait né pendant le recensement général ordonné par l'empereur Auguste. Il n'y a eu aucun recensement général ordonné par Auguste ! Un recensement pour impôts est ordonné en Judée par Quirinius en +6 et ne nécessitait pas de déplacement sur son lieu de naissance.
Condamnation du Christ
Marc et Matthieu évoquent deux comparutions devant le Sanhédrin
(5), Luc une, et Jean aucune. A la date indiquée par les évangélistes (la nuit précédent Pâques), il était interdit au Tribunal de siéger.
Dialogue entre Jésus et Ponce Pilate
C'est à peu près aussi plausible que le ministre de l'intérieur dialoguant avec un voleur à la tire...
Croix
La forme de croix figurant dans l'iconographie de la passion du Christ, n'est apparue qu'au 4ème siècle et le condamné ne portait pas la croix (bien trop lourde) mais la barre transversale, appelé patibulum
Rapport de Ponce Pilate
Ponce Pilate, préfet (et non procurateur) romain a existé, mais son rapport à Tibère au sujet de Jésus est un faux (son auteur s'est d'ailleurs trompé d'empereur et parle de Claudius qui régna de 41 à 54)

Pompages

Son Père Joseph était charpentier : Comme Krishna
Sa naissance était accompagnée par des rois mages. On trouve ce genre d'anecdote dans quasiment toutes les religions antiques (Bouddha, Horus/Osiris, Krishna et Mithra). Les noms donnés aux rois mages datent du Moyen-âge.
Sa naissance a été annoncée par une étoile : comme pour les légendes de Bouddha, Horus/Osiris et Krishna
Il est né le 25 décembre, cette date a été choisie vers 320 pour la faire correspondre avec les fêtes païennes du solstice d'hiver.
Il a ressuscité Lazare (Lazarus) : recopié mot à mot de la légende d'Osiris (El Azar'us) : Le nom n'a même pas été modifié
Il a eu 12 disciples
(6) : comme Horus/Osiris et Mithra:
La passion du Christ et sa résurrection renvoient au culte d'Osiris mourir un vendredi, crucifié sur un gibet formé d'un tronc de sycomore sur lequel un madrier est posé horizontalement, le tat, et pleuré par Isis et revenu d'entre les morts trois jours plus tard.

Paul de Tarse (alias Saint-Paul)

Paul (10-60) est contemporain de Jésus mais il ne l'a jamais rencontré. Parti persécuter les chrétiens à Damas, il se converti en route et deviendra l'un des premiers et des plus fervents propagateurs des débuts du christianisme. Tous les écrits qu'on lui attribue ne sont pas de sa plume mais ce qui est notable c'est qu'il ne parle jamais de la naissance de Jésus de Nazareth ("C'est par révélation que j'ai connaissance des mystères que je viens de vous exposer"). Paul parle d'un Jésus Christ intemporel, éthéré, mythique, pas du Jésus auteur de miracles devant des milliers de gens et crucifié par Pilate. En fait il ne cite aucun acte du Christ tel qu'ils seront relatés par les évangiles. Il ne cite aucun des lieux que Jésus aurait fréquenté. A Jérusalem, il ne prend pas la peine de s'informer au sujet d'un certain Jésus de Nazareth. Paul pense qu'il sera encore en vie quand Jésus descendra du ciel... (I Thess IV-15) Donc pour lui, il n'est pas encore venu ! Paul parle d'un Christ, personnage surnaturel, cosmique, sans existence réelle, inspiré du martyr du Maître de justice
(7) des Esséniens(8). Bref voilà une interprétation bien curieuse pour un strict contemporain de Jésus !

Les évangiles.

Repérages :

-
Les évangiles nous disent que le Christ prophétisa la destruction du temple de Jérusalem (détruit une première fois en 70). En 132 Bar Kocheba se déclare le messie des juifs, prend la tête d'une armée contre les romains. A l'issue d'une guerre de trois ans, c'est une nouvelle défaite (après celle de 66-70), Jérusalem est de nouveau rasée.
Les évangiles font allusion à ces deux destructions sous forme de prophéties, en fait prophéties réalisées à posteriori puisque dans le meilleur des cas la rédaction d'un premier évangile date de 165 (Mathieu)
- Marcion, un riche armateur grec (v 90 - v 160) apporte à Rome les dix épîtres attribuées à Paul (plus tard, il y en aura quatorze...) et une amorce d'évangile : "L'an quinze du règne de Tibère César, au temps de Pilate, le Christ Jésus, fils de Dieu descendit du ciel et il apparut à Capharnaüm ville de Galilée". Personne, à ce moment là, ne réfute cette thèse... Personne ne propose à Marcion d'aller voir à Bethléem, à Nazareth puisque le mythe de la naissance n'existe pas encore... (A noter que la ville de Capharnaüm n'existait pas en Galilée).
- On commence à abandonner le Christ intemporel de Paul pour parler d'un Christ qui est réellement descendu sur Terre, envoyé par Dieu le père, persécuté, crucifié et ressuscité. Le Christ a d'abord été pensé sous une forme mythique puis il a été imaginé sur Terre à 30 ans, le récit de la nativité est arrivé beaucoup plus tard. C'est pour ça qu'il y a un "trou" dans la vie du Christ, décrite dans les évangiles, entre son enfance et 30 ans.
- Justin de Naplouse (v 100 - v 165), est le premier à parler des évangiles (mémoires des apôtres), dont la rédaction est entamée mais pas entièrement achevée... Mais comme Tatien, Théophile, Athénagoras, Minucius Félix... il ne parle pas de Jésus de Nazareth dont l'histoire n'est pas encore élaborée.

Non seulement Jésus de Nazareth n'apparaît pas dans les premiers écrits chrétiens : Pasteur d'Hermas, Épître de Barnabé, Évangile de Pierre, apocryphes nombreux, textes gnostiques (Évangile de Thomas), mais il est totalement ignoré de toutes les tendances juives de l'époque : Pharisiens, Sadducéens, Zélotes, Esséniens... Tous les textes chrétiens qui ne citent pas Jésus de Nazareth seront plus tard prudemment rejetés par les Pères de l'Église. Jésus de Nazareth n'apparaît nulle part dans les manuscrits de la Mer Morte dont les derniers ont été écrits en 68 après JC.

Vers 160, une amorce d'évangile inspirée de celui de qui raconte la mort du Christ mais non sa naissance permet à certains fidèles de considérer que Jésus n'était pas vraiment un homme. Pour contourner ce problème, Clément à Rome
(9) réécrit tous les textes existant pour les mettre en concordance: il rajoute quatre épîtres aux dix épîtres "de Paul". Puis Clément ajoute un récit de la conception, de la naissance et de l'enfance de Jésus qui prend ainsi une réalité historique pour mieux convertir les foules. Il écrit aussi des épîtres de Pierre. Mais malgré les efforts d'unification de l'Eglise de Rome, il circule au moins déjà environ soixante évangiles. Pour mettre de l'ordre dans tout ça on écrit l'évangile de Mathieu qui est une synthèse des évangiles précédents mais dans l'esprit de la doctrine chrétienne romaine.

Rédaction :

Vers 165 rédaction de l'évangile de Matthieu, écrit en araméen (disparu) puis traduit en grec par un anonyme.
(10)Apparue dans sa première édition sous le nom de Lévi puis ensuite au IIIe siècle sous le nom de Matthieu, apôtre pour augmenter la crédibilité du récit. (Et en y ajoutant le récit de la nativité) On complète l'histoire du Christ de Paul en s'inspirant d'un tas de légendes de l'époque pour lui donner un aspect historique et la faire correspondre, autant que possible, aux prophéties de l'ancien testament:
- Au départ, Jésus n'est fils de Dieu qu'à sa résurrection puis plus tard après son baptême et enfin dès sa naissance.

Vers 170, rédaction de l'évangile de Marc
Vers 175, Rédaction des Actes des apôtres.
Vers 180, le nom de Jésus est ajouté à celui de Christ.

Vers 180, rédaction (non définitive) de l'évangile de Luc déclaré disciple de Pierre et de Paul qui reprend en partie l'histoire de Matthieu et déclare n'avoir pas vu ce qu'il raconte :
- A cause d'une erreur de traduction du mot hébreu "nazir" (le juste) qui devient nazaréen (habitant de Nazareth), les auteurs font naître Jésus à Nazareth (qui n'existe pas encore mais dont les auteurs fournissent des détails : Nazareth est bâtie sur une montagne.) Ce sont les croisés qui construiront la ville... dans une vallée.

Vers 180, rédaction de l'évangile de Jean, sans doute à Alexandrie, en Égypte. Elle recopie plus ou moins les évangiles précédents. (Il est amusant de noter que l'évangile "de Jean", ne parle pas de l'apôtre Jean...) La rédaction "définitive" sera achevée vers le IVe siècle. Les corrections et les retouches seront nombreuses au fil des siècles. Le plus ancien manuscrit (très incomplet) qu'on en possède date du IVe siècle.

Au départ, comme dans les écrits de Paul, Jésus-Christ est présenté comme un personnage mythique dont la réalité importe peu. Mais au fil des conversions, les auteurs donnent corps au récit et accentue le côté "humain" de Jésus en s'inspirant d'autres légendes dont essentiellement celle du grand maître des Esséniens supplicié en -65. On ajoute, on brode en mélangeant allégrement contexte historique et personnages fictifs.

Officialisation du christianisme

III siècle
: C'est l'époque des innombrables martyrs chrétiens persécutés par romains. C'est du moins la version que voudrait nous faire avaler l'Église chrétienne qui, une fois de plus, refait l'histoire. La réalité est bien différente: les romains, soucieux de discipline et d'ordre, étaient très tolérants envers les religions et acceptaient de nombreuses religions sur leur territoire pourvu que l'ordre public fût respecté. Origène dans "la réfutation de Celse" avoue qu'il y a eu bien peu de martyrs et qu'on peut facilement les compter. Ainsi, de nombreuses histoires de martyres chrétiens ne sont que des légendes plus ou moins habilement construites et souvent ridicule
- Sainte Lucie à Syracuse dont le voile arrêta la lave de l'Etna.
- Sainte Agnès exposée nue dans un bordel mais dont la pudeur a été miraculeusement préservée.
On parle aussi des martyrs de l'empereur Dioclétien, pourtant d'autres le disent très tolérant, sa femme et ses premiers officiers étaient chrétiens et il fit bâtir des églises

En 312 Constantin devient empereur
, il se convertit et, grâce à son secrétaire Eusèbe de Césarée dit "Eusèbe le faussaire" (qui inventa les douze premiers papes de l'Église), donne à l'Église chrétienne de nouvelles structures. Puis, progressivement seul le culte du Dieu chrétien est autorisé : C'est le début de la persécution religieuse en Europe. Constantin fait détruire les œuvres païennes et hérétiques et finance la fabrication de nouveaux exemplaires de la Bible : Il donne aux gardiens du dogme l'occasion de réviser et corriger les textes : C'est à ce moment-là que la rédaction du Nouveau Testament est "définitive". C'est aussi à ce moment-là que le faux de Flavius Josèphe, le seul témoignage non-chrétien de l'existence de Jésus de Nazareth, est (maladroitement) créé. La femme, relativement libre et émancipée sous l'empire romain verra progressivement son statut se transformer: L'Église considèrera (jusqu'à l'an 1000) la femme comme un déchet qui peut être battu, torturé, violé ou mis en esclavage. La femme n'a pas d'âme.

En 325 le Concile de Nicée adopte le nom de Jésus-Christ
, lequel devient barbu et chevelu. On fête pour la première fois la naissance du Christ le 25 décembre pour "court-circuiter" les anciennes fêtes païennes du soliste d'hiver et de la renaissance du Soleil. Constantin réunit le concile de Nicée : Apparaît la notion de génération divine : Jésus, fils de Dieu a été engendré dans le sein du père éternel et non pas créé. La vierge Marie n'existe pas. L'Église supprime la fête du baptême du Christ : Le 6 janvier puisque "Jésus fut vrai Dieu et vrai homme dès sa naissance." Si Dieu et son Fils existent, on peut d'ailleurs s'interroger sur l'unicité de Dieu... mais la résurrection de Jésus, base de la foi chrétienne, implique et engendre cette incohérence que les chrétiens ont bien du mal à expliquer. Pâques est fixée un dimanche. L'impératrice Hélène, la mère de Constantin découvre, opportunément, le Golgotha, le tombeau et le titulus (le petit panneau de bois accroché au-dessus de la croix) de Jésus Christ ! Depuis on n'a pas cessé de trouver des reliques.

En 343, Constance II, le fils de Constantin, fait fermer les temples romains.

En 362, Tentative de retour en arrière :
L'empereur Julien (331-363) constate la mainmise de l'Eglise chrétienne sur l'empire, fait rouvrir les temples et diminue le pouvoir des prêtres chrétiens. Il meurt (hélas) au combat à 32 ans... Julien a fait faire des recherches dans les archives de l'empire au sujet de la condamnation à la croix d'un certain Jésus en Palestine. Sans résultat. Inutile de dire que le personnage est haï par l'Eglise qui l'affuble du sobriquet de Julien l'Apostat et lui prête à tort ou à raison toute une collection d'exactions (du même genre que ceux que les chrétiens pratiquaient allégrement envers les paiens)

En 367, l'évêque Athanase d'Alexandrie
dresse la liste des titres destinés à former le Nouveau Testament parmi les soixante-dix (environ) évangiles existants comme: Les Actes de Jean, les Actes de Pierre, les Actes de Paul, les Actes de Thomas, les Actes d'André, L'Evangile des douze apôtres, l'Evangile de Philippe, de Matthias, de Barthélémy, l'Évangile des Égyptiens, l'Évangile des Hébreux, les Evangiles de l'enfance, l'Evangile secret de Marc, L'épître de Barnabé, l'Évangile des Ébionites, l'Évangile de Pierre, l'Evangile des nazaréens, l'Évangile de Thomas, Le Protévangile de Jacques, le Transitus Mariae, l'Histoire de Joseph le Charpentier, Le Récit des enfances du seigneur, l'Évangile arabe de l'enfance, l'Évangile de Nicodème, les Actes de Pilate, le livre du coq
(11), et beaucoup d'autres... sont rejetés. La liste est ratifiée par les conciles d'Hippone en 393 et de Carthage en 397. (L'ensemble de ces textes est aujourd'hui publié en deux volumes aux éditions de la Pléiade.)

En 380, Théodose Ier rend le christianisme obligatoire (écrit de Thessalonique) C'est une date importante. Contrairement à ce qu'affirme l'Eglise, la religion chrétienne, ce jour-là, n'est pas seulement devenue officielle. Elle est devenue obligatoire. Ceux qui refusaient de se soumettre étaient privés de leurs biens, de leurs droits et exilés. Le christianisme ne s'est pas lentement répandu pendant trois siècles grâce à l'infatigable énergie des descendants des apôtres. Il s'est répandu brutalement, au IVe siècle parce que l'empire romain l'a imposé.

En 381, le Concile de Constantinople
convoqué par Damase 1er décrète que L'Esprit Saint est divin. C'est probablement pendant ce concile qu'on invente la croix chrétienne ainsi que la passion et la crucifixion. Mais pendant encore cinq siècles, Jésus sera représenté sur la croix en situation de triomphe, vêtu comme un roi, le regard brillant et visage serein. La représentation d'un Jésus supplicié sera beaucoup plus tardive.

En 386, Saint Augustin (354-430) nous fait part de sa grande tolérance : "C'est la charité qui impose de sauver les gens malgré eux, qui impose la chasse à l'hérésie et donc l'intolérance".

En 392, le patriarche Théophile
nommé en 385, après avoir fait détruire à Alexandrie, les temples de Mithridate, la destruction du temple de Sérapis et de sa bibliothèque, fait détruire le temple de Dyonisos à Alexandrie : avec lui, 200 000 volumes partent en fumée ! (anecdote : en 394 les jeux d'Olympie sont interdits par les chrétiens)

Avec le Concile de Carthage en 397, le Nouveau Testament prend sa forme actuelle (sauf l'Apocalypse)

En 415, Hypathie, la dernière grande mathématicienne de l'école d'Alexandrie, par ailleurs fille de Théon d'Alexandrie, directeur de la bibliothèque, est mise en pièces et tuée par une foule de moines chrétiens inspirés par Cyrille, patriarche d'Alexandrie, que l'Église canonisera.
(12) Son assassinat marque un tournant : Après sa mort, de nombreux chercheurs et philosophes quittent Alexandrie pour l'Inde et la Perse, et Alexandrie cesse d'être le grand centre de l'enseignement et de la science du monde antique. C'est le début de la régression de la science en Occident.

Vers 420, apparition des premières représentations du christ crucifié sur une "croix "en forme de T. La croix s'est ensuite modifiée pour devenir celle qui est représentée aujourd'hui.

En 431 se tient le Concile d'Ephèse (convoqué par Célestin 1er) qui définit le dogme de l'incarnation et proclame officiellement que la Vierge Marie est la mère de Dieu (le fils). On découvre fort inopinément la tombe de Marie et on lui bâtit une Eglise. Le canon des textes chrétiens est définitif : les quatre évangiles (dits canoniques) sont considérés comme authentiques, les autres (dits apocryphes sont détruits ou discrédités).

En 435 le Code théodosien
décrète que les païens n'ont plus de droits civiques. La destruction des temples païens devient légale Les juifs sont persécutés, les non-chrétiens voient leur biens confisqués.

Vers 450, sous les empereurs Théodose II en Orient, Valentinien III en Occident, remaniement, interpolation, expurgation et destruction systématiques des œuvres d'historiens anciens. (Aufidus Bassis, Cluvius Rufus, Fabius Rusticus, Porphyre, Sénèque le Rhéteur, Servilius Nonianus.)

En 451 Concile de Chalcédoine (convoqué par Léon 1er) qui proclame que Jésus est à la fois humain et divin ("vrai dieu et vrai homme et fils de Marie") : Comme ça n'est toujours pas clair, on appellera ça plus tard "le mystère de la sainte Trinité" ! Les détails de la passion y compris la forme de la croix sont désormais fixés dans le dogme.

Vers 532, l'empereur Justinien (482-565) digne successeur fanatique de Constantin fait fermer l'école néoplatonicienne d'Athènes, considérée comme le "dernier bastion du paganisme". Wikipédia ose écrire que cet empereur nous a laissé une œuvre et une vision considérable, alors qu'avec lui l'obscurantisme règnera en maître dans tout le bassin méditerranéen jusqu'à la Renaissance.

Propos de papes

- "On sait de temps immémorial combien cette fable de Jésus-Christ a été profitable à nous et à nos proches." (Léon X, 1520)
- "N'ayant pu découvrir aucune preuve de la réalité historique de Jésus-Christ de la légende chrétienne j'étais dans l'obligation de conclure à un dieu solaire mythique de plus." (Paul III, 1548)
- "La question de l'existence de Jésus relève de la foi et non de la science !" (Pie XII, 1955)

En guise de conclusion

Nous l'avons dit, l'historicité de Jésus n'a d'importance fondamentale que pour les historiens. Pour les chrétiens le problème ne se pose pas (voir les propos de Pie XII au paragraphe précédent). Pour les libres penseurs, que le personnage soit inventé de toutes pièces ou qu'on ait brodé à qui mieux-mieux sur les aventures d'un illuminé de l'époque, c'est grosso-modo du pareil au même ! Amusons nous malgré tout à prendre l'hypothèse d'un Jésus réel réduit à l'essentiel (il fait des miracles, il annonce le royaume de Dieu et il meurt sur la croix) :

Donc Jésus marche sur l'eau, il reproduit des pains et des poissons, il change l'eau en vin, il guérit des malades et ressuscite des morts, bref il est très fort et il épate les foules. Après son arrestation rien ne va plus, il souffre sous le fouet, souffre en portant la croix (il faut d'ailleurs l'aider), et meurt sur la croix en demandant à Dieu le Père pourquoi il l'a abandonné. Il aurait donc perdu son pouvoir divin ? Seul Dieu le Père justement pourrait être capable d'un tel retrait, mais pourquoi ? Si Jésus est Dieu, il est omniscient, il est donc parfaitement au courant des détails de sa mission sur terre (et donc de sa fin tragique) Donc de deux choses l'une : ou bien ses miracles étaient bidons (les illusionnistes et prestidigitateurs, ça existait à l'époque) et il n'est donc pas de nature divine, ou bien c'est le fils de Dieu et il nous fait son cinéma (Mourir quand on est dieu, et qu'on sait donc qu'on va ressusciter trois jours après, quelle affaire !)

Annexe 1 : Le tombeau de Jésus
Il s'agit d'un documentaire de Simcha Jacobovici, produit par James Cameron. (2007) Il y est question de la prétendue découverte des tombeaux de Jésus et de sa famille. Qu'est-ce qu'il lui a pris à James Cameron de produire ce machin ? La thèse sous-jacente est de nous démontrer que Jésus n'avait rien de divin, qu'il avait tout une ribambelle de frangins et qu'il était marié avec Marie-Madeleine. Ça a énervé comme il se doit tous les bigots, mais la question n'est pas là. Si on adopte un point de vue rationaliste, soit Jésus n'a jamais existé, soit il s'agissait d'un des nombreux prophètes autoproclamés dont la région regorgeait à l'époque, et dont l'histoire ne dit rien et dont la légende s'est emparé (la seule source historique est Flavius Josèphe qui ne nous apprend pas grand-chose). Toujours est-il que le christianisme s'est propagé dès le premier siècle sous différentes formes en enrichissant le mythe de Jésus et de nombreux textes ont été écrit dont une centaine nous sont parvenus. La légende a ensuite été codifiée de façon "définitive" par Eusebe de Cesaré... 400 ans plus tard. Sachant cela on ne peut être que circonspect devant ce documentaire. Un peu comme si on voulait nous démontrer preuve à l'appui que les canaux de Mars servaient à l'irrigation des cultures, alors qu'on sait que ces canaux n'existent pas. On remarquera d'ailleurs qu'à côté de démonstrations qui se voudraient troublantes, d'autres sombrent dans le ridicule comme cette généalogie aussi improbable qu'absurde. Il y a aussi cette séquence où on veut nous démontrer par A + B, analyse ADN à l'appui que Marie-Madeleine serait la femme de Jésus. Les bigots remettent en cause cette analyse (attitude systématique chez eux alors qu'ils n'y connaissent rien), ce n'est pas l'analyse qu'il faut rejeter, mais la présupposition initiale qui suppose à tort qu'un ossuaire ne contient qu'un seul corps et surtout sa conclusion farfelue comme quoi si ce n'est pas sa sœur, ce serait sa femme (pourquoi ne serait-ce pas sa belle-sœur, sa cousine, sa tante, sa nièce... ?).  La méthodologie du documentaire est grotesque : alternance d'images où l'on indique au spectateur ce qu'il doit voir (l'effet Chris Marker) et d'interviews de "spécialistes" bien choisis. Avec cette méthode (très prisé d'Internet et de la télévision) on peut démontrer n'importe quoi : l'existence des ovnis, la toxicité de la restauration asiatique, la nocivité (ou la non nocivité) des OGM... On a rien découvert dans ce tombeau et ce documentaire ne sert donc à rien.

Annexe 2 : Deux doigts d'humour (bêtisier)

Non seulement Notre Seigneur Jésus Christ était le fils de Dieu mais il était par sa mère d'une excellente famille ! Monseigneur Hyacinthe-Louis de Quélen, (1778-1839), archevêque de Paris, (1821-1839)
C'est Jésus-Christ, le premier héros de ma jeunesse. Il arrivait à attirer les foules ! Johnny Hallyday

Annexe 3 : Et puisqu'on vous répète qu'il revient !

On en a trouvé "la preuve" sur une multitude de pages Web, mais celle-ci nous a fait bien marrer.


Complètement hors sujet
Juste pour l'anecdote, saviez vous qu'il existait un Jésus le Grand, ou Iyassou I (1654-1706) et dont on a aucune photo et pour cause... il fut Négus d’Éthiopie de 1682 à 1706 sous le nom d'Adyam Sagad Ier. Autoritarisme, mégalomane, et dispendieux, il est mort assassiné dans un monastère après qu'il ait abdiqué.
Quatre autres souverains d’Éthiopie ont porté ce nom dont Iyasou V (dit Lidj Yasou - 1898-1936) Empereur d''Éthiopie (1913-1916 - abdication) . A côté de son engouement pour le vin, la musique, les femmes et l'Islam ; les historiens actuels veulent reconnaître en lui un souverain moderne qui tenta d'introduire des innovations politiques et administratives d'avant-garde.

Le jésus est aussi le nom de diverses charcuteries (en référence à la forme d'un bébé emmailloté)

Un Jésus dans l'Argot du 19ème siècle désigne un prostitué mâle, pédéraste, jeune garçon de mœurs pédérastiques, jeune homme payé pour en satisfaire un plus vieux,; jeune homme efféminé, parfumé, qui sert d'appât pour attirer les individus à tenté par les relations du même sexe, apprenti voleur qu'on initie aux comportements des homosexuels.


Notes
(1) Faute garantie d'origine (version du 1/6/2010)
(2) essayez donc de modifier ce texte et tous les chiens de garde du Wikipedia vont vous tomber dessus et vous cracher leur haine et leur mépris.
(3) Wikipedia fait encore ici preuve de son ignominie, il cite Michel Onfray, mais c'est pour le déconsidérer aussitôt en citant l'article d'un obscur contradicteur cul béni.
(4) Interpolation : Action d'insérer, dans un texte, un passage qui n'en fait pas partie.
(5) Sanhédrin. Tribunal de 23 membres chargé des affaires criminelles et des violations de la loi juive, qui siégeait dans les principales villes de Palestine
(6) La liste des douze apôtres est impossible à reconstituer à partir des évangiles, le nombre varie, le nom des apôtres aussi. (Voir ici par exemple)
(7)
Le Maître de Justice est un personnage qui apparaît dans certains des manuscrits de la mer Morte écris par les esséniens.
(8) Secte juive ultra rigoriste dont
Philon d'Alexandrie et Flavius Josephe relatent l'existence et les coutumes, et dont des écrits ont été retrouvé au XXème siècle (les manuscrits de la mer Morte)
(9)
Il y a débat sur les évangiles de Marc et de Mathieu. Selon certains le texte de Mathieu en araméen ne saurait exister puisque cet évangile recopie littéralement une grande partie de celle de Marc, laquelle est écrite en grec.
(10) Qui est ce Clément dit "Clément de Rome ?" Sans doute, un disciple de Paul de Tarse qui n'a pas hésité à ajouter des épitres au nombre de son maître à penser. Eusèbe de Césarée, le liste comme étant le quatrième évêque de Rome, mais les dates ne correspondent pas !
(11) Nous vous recommandons vivement le "Livre du coq". Il nous donne des précisions hilarantes sur le fameux coq qui chanta trois fois lorsque l'apôtre Pierre renia Jésus la nuit de son procès. Ce coq a été offert rôti à Jésus au cours de la cène. Mais celui-ci le ressuscita, lui ordonna de suivre Judas et de venir lui rendre compte de sa trahison. (Désopilant)
(12) Voir à ce propos, Agora, le superbe film d'Alejandro Amenabar avec la sublime Rachel Weisz. Un très beau film, une réalisation nerveuse, une très belle interprétation et une "morale" désespérante et désabusée tendant à dire qu'il n'y a pas grand chose à espérer de l'espèce humaine.


Remerciements
Je tiens à remercier chaleureusement le site "Le gros mensonge de la Bible" sans lequel cette page n'aurait pas existé. Je vous engage à la consulter, elle constitue une mine de références dont certaines ont été recopiées ici
Mise au point
Au cas où ça n'irait pas de soi, il me faut alors
préciser que je ne suis d'aucun courant de pensées, ni chrétien, ni catholique, ni protestant, ni orthodoxe, ni juif, ni musulman, ni raëlien, scientologue, témoins de Jéhovah... ni membre d'une Église, secte, société secrète ou organisation quelle qu'elle soit.