Page mise à jour le
07/11/2015
Jésus, Mythe bimillénaire
Préambule
"Ceux qui nient l'existence
historique de Jésus sont des cons",
nous dit Wikipédia, prenant ainsi position dans un débat et rompant ainsi avec
sa prétendue politique de neutralité ! Oh, certes, ce n'est pas dit comme ça,
c'est encore pire, qu'on en juge :
(La thèse de l'inexistence historique de Jésus) a été abandonnée par la
recherche universitaire en 1933 à la suite d'un ouvrage critique de l'écrivain
athée Charles Guignebert. Elle se perpétue néanmoins dans le milieu non
universiraire(1),
cercles rationalistes ou fondalentalisme(1)
athée.
En effet, la thèse de l'inexistence historique de Jésus, apparue à la fin du
XVIIIe siècle, restée marginale au sein de la recherche historique académique
est complètement rejetée par les spécialistes universitaires du christianisme
ancien depuis la fin des années 1930. Aujourd'hui dépassée, elle a continué
d'être reprise régulièrement par des auteurs en dehors du milieu académique,
"dans une certaine presse marquée par l'idéologie et pas assez par la
connaissance scientifique", se diffusant notamment sur Internet.
Cette prise de position de Wikipédia est
développée, martelée, recopiée (elle est présente
dans au moins quatre articles différents avec les mêmes phrases, les mêmes mots
et les mêmes fautes) et gravé dans le marbre(2)
Je n'ai pas eu l'honneur de lire les ouvrages de cet obscur Charles Guignebert
qu'on nous présente comme athée et disciple de Renan, le net
(ou plus exactement un site de cul-bénis)
renferme un texte prétendu d'une grande pertinence et que je trouve pour ma part
confus, suffisant, phraseux et mal écrit
(il est copié-collé ici)
Curieux quand même d'évoquer ce personnage en affirmant qu'il aurait clos le
débat sur l'existence historique de Jésus en concluant par l'affirmative.
Curieux parce que Charles Guignebert réfute les évangiles en tant que documents
historiques, ("Les Évangiles sont des écrits de
propagande, destinés à organiser et authentiquer, en la rendant vraisemblable,
la légende représentée dans le drame sacré de la secte et à la conformer aux
coutumes de la mythologie de l'époque") mais il tient néanmoins la
crucifixion comme établie. Curieux parce que Charles Guignebert tient le fameux
texte de Flavius Joseph comme interpolé (c'est à
dire falsifié)
Alors, il se base sur quoi
?
Sur Paul de Tarse (alias Saint-Paul)
ce qui tient du tour de force (on y reviendra)
Sur le Talmud qui aurait choisi de diaboliser Jésus plutôt que de ne pas en
parler !
Et puis quelle affaire ? De trois choses l'une :
- A) Jésus est un personnage religieux réel
(prophète, fils de dieu, dieu lui-même).
- B) Jésus n'a jamais existé
- C) Jésus a existé, c'était l'un des innombrables prophètes plus ou moins
illuminés qui prêchaient dans la région. Certains avaient plus de charisme que
d'autres, plus de disciples. A ce moment là certains détails de sa vie
pourraient s'avérer exacts.
Mais, bon…Quelle différence entre un personnage inventé de toutes pièces et un
personnage qui aurait existé mais dont la biographie est quasi impossible à
écrire ?
Contrairement à ce que claironne Wikipédia qui prend ses désirs pour des
réalités, le débat est loin d'être clos, il n'est que lire Michel Onfray(3)
pour s'en rendre compte.
Les
"sources" non chrétiennes
Il n'y en a pas 40, il y en a 3
Flavius Josèphe
C'est un historien juif né en 37 à Jérusalem, et rallié aux Romains. Auteur de
"Guerre Juive" qui ne parle pas de Jésus et des "Les Antiquités juives"
(paru vers 95). Une seule phrase cite
Jésus dans un bref passage connu sous le nom de Testimonium Flavianum. Bien
qu'il n'y ait pas consensus là-dessus, on estime généralement qu'il s'agit d'une
interpolation.(4)
Suétone
Sénateur et chroniqueur romain né vers 70, auteur la vie des 12 césars
(dont certains passages font un peu colportage de
ragots, on dirait aujourd'hui que c'est un historien people).
Secrétaire de l'empereur Domitien dans les années 90-95, c'est-à-dire en plein
durant les présumées persécutions, il n'en parle pas ! En revanche, il parle de
juifs provoquant des troubles à Rome à l'instigation d'un certain Crestos en 42.
Crestos était un patronyme courant à Rome
(souvent porté par des affranchis) Ni la date, ni le nom ne
correspondent. On passe.
Tacite
Sénateur et historien romain né en vers 52. En +120, il cite les chrétiens dont le
nom leur vient du Christ. Les historiens critiques ont prouvé que ce témoignage
est une interpolation (Tacite parle par exemple
du procurateur Pilate qui n'était que préfet). Il est prouvé qu'il
s'agit d'un faux qui date de 1429 écrit par Pogge, un secrétaire pontifical, qui
dit les avoir reçues sous forme d'un manuscrit du XI siècle, par un moine
anonyme qui serait venu à Rome en pèlerinage.
En revanche Philon d'Alexandrie, (-25 - 40) contemporain de
Jésus-Christ, a écrit cinquante volumes où il cite tous les événements, tous les
grands personnages de son temps (y compris
Pilate) et de son pays. Il connaît et décrit avec force détails la
secte des Esséniens, qui vivait aux environs de Jérusalem et sur les rives du
Jourdain mais ne
parle de Jésus dans aucun de ses ouvrages...
Les chroniqueurs et rédacteurs de l'époque ne citent jamais aucun des noms
de Jésus-Christ, il n'est signalé sur aucun registre, dans aucune gazette des
faits divers et pourtant chaque agitateur, prophète, magicien, provocateur était
signalé et surveillé ! Comment un homme dont la renommée s'étendait jusqu'en
Syrie, qui aurait ameuté les foules, arpenté le pays, prêché dans les
synagogues, stupéfié les plus grands sages juifs, accompli de nombreux miracles
devant des masses de milliers de personnes, fustigé les grands prêtres du
Temple, comment cet homme acclamé par le peuple à Jérusalem et finissant en
croix hué comme un malfaiteur aurait-il pu échapper à l'attention perspicace des
romains et comment le judaïsme aurait-il pu l'ignorer ?
Invraisemblances
Naissance
Suivant les évangiles Jésus est né sous Hérode ou sous Quirinus
(selon Luc 2-2). Problème Hérode est mort
en -4 et Quirinus a été nommé en +6 !
La Vierge Marie
Son histoire a beaucoup évolué au fil des siècles et selon les auteurs... Elle
apparaît une fois chez Luc, Matthieu n'en parle pas, Marc non plus et Paul n'en
a jamais entendu parler... L'histoire de la Vierge Marie est fixée en 431
(Célestin 1er). Quand au dogme de
l'Immaculée Conception, il date... de 1854 !
Nazareth
Le village de Nazareth n'existait pas du temps de Jésus. Jésus était un
nazaréen d'après le Bible, autrement dit, un croyant. Les rédacteurs en ont fait
un habitant de Nazareth qui a été créé pour la circonstance beaucoup plus tard
(par les croisés et au mauvais emplacement
puisque il ne correspond pas du tout à celui décrit dans la Bible)
Le massacre des innocents
En apprenant la naissance du messie, Hérode aurait fait massacrer tous
les enfants de moins de deux ans. Personne, à part la Bible, n'en a jamais
entendu parler. Il n'y a jamais eu de massacre sous Hérode, Flavius Josèphe et
aucun historien de l'époque n'en n'ont jamais entendu parler
(l'évangéliste Luc non plus). C'est une
légende recopiée sur celle du tyran de la mythologie hindouiste Kamsa.
Recensement général
Jésus serait né pendant le recensement général ordonné par l'empereur Auguste.
Il n'y a eu aucun recensement général ordonné par Auguste ! Un recensement pour
impôts est ordonné en Judée par Quirinius en +6 et ne nécessitait pas de
déplacement sur son lieu de naissance.
Condamnation du Christ
Marc et Matthieu évoquent deux comparutions devant le Sanhédrin(5),
Luc une, et Jean aucune. A la date indiquée par les évangélistes
(la nuit précédent Pâques), il était
interdit au Tribunal de siéger.
Dialogue entre Jésus et Ponce Pilate
C'est à peu près aussi plausible que le ministre de l'intérieur dialoguant avec
un voleur à la tire...
Croix
La forme de croix figurant dans l'iconographie de la passion du Christ, n'est
apparue qu'au 4ème siècle et le condamné ne portait pas la croix (bien trop
lourde) mais la barre transversale, appelé patibulum
Rapport de Ponce Pilate
Ponce Pilate, préfet (et non procurateur) romain a existé, mais son rapport à Tibère au
sujet de Jésus est un faux (son auteur s'est
d'ailleurs trompé d'empereur et parle de Claudius qui régna de 41 à 54)
Pompages
Son Père Joseph était charpentier : Comme Krishna
Sa naissance était accompagnée par des rois mages. On trouve ce
genre d'anecdote dans quasiment toutes les religions antiques (Bouddha,
Horus/Osiris, Krishna et Mithra). Les noms donnés aux rois mages datent du
Moyen-âge.
Sa naissance a été annoncée par une étoile : comme pour les
légendes de Bouddha, Horus/Osiris et Krishna
Il est né le 25 décembre, cette date a été choisie vers 320 pour
la faire correspondre avec les fêtes païennes du solstice d'hiver.
Il a ressuscité Lazare (Lazarus)
: recopié mot à mot de la légende d'Osiris
(El Azar'us) : Le nom n'a même pas été
modifié
Il a eu 12 disciples(6) :
comme Horus/Osiris et Mithra:
La passion du Christ et sa résurrection renvoient au
culte d'Osiris mourir un vendredi, crucifié sur un gibet formé d'un tronc de
sycomore sur lequel un madrier est posé horizontalement, le tat, et pleuré par
Isis et revenu d'entre les morts trois jours plus tard.
Paul de Tarse
(alias Saint-Paul)
Paul (10-60) est contemporain de Jésus mais il ne l'a jamais rencontré. Parti
persécuter les chrétiens à Damas, il se converti en route et deviendra l'un des
premiers et des plus fervents propagateurs des débuts du christianisme. Tous les
écrits qu'on lui attribue ne sont pas de sa plume mais ce qui est notable c'est
qu'il ne parle jamais de la naissance de Jésus de Nazareth
("C'est par révélation que j'ai connaissance des
mystères que je viens de vous exposer"). Paul parle d'un Jésus Christ
intemporel, éthéré, mythique, pas du Jésus auteur de miracles devant des
milliers de gens et crucifié par Pilate. En fait il ne cite aucun acte du Christ
tel qu'ils seront relatés par les évangiles. Il ne cite aucun des lieux que
Jésus aurait fréquenté. A Jérusalem, il ne prend pas la peine de s'informer au
sujet d'un certain Jésus de Nazareth. Paul pense qu'il sera encore en vie quand
Jésus descendra du ciel... (I Thess IV-15)
Donc pour lui, il n'est pas encore venu ! Paul parle d'un Christ, personnage
surnaturel, cosmique, sans existence réelle, inspiré du martyr du Maître de
justice(7)
des Esséniens(8).
Bref voilà une interprétation bien curieuse pour un strict contemporain de Jésus
!
Les évangiles.
Repérages :
- Les évangiles nous disent que le Christ prophétisa la destruction du
temple de Jérusalem (détruit une première fois en 70). En 132 Bar Kocheba se
déclare le messie des juifs, prend la tête d'une armée contre les romains. A
l'issue d'une guerre de trois ans, c'est une nouvelle défaite
(après celle de 66-70), Jérusalem est de
nouveau rasée.
Les évangiles font allusion à ces deux destructions sous forme de prophéties, en
fait prophéties réalisées à posteriori puisque dans le meilleur des cas la
rédaction d'un premier évangile date de 165
(Mathieu)
- Marcion, un riche armateur grec (v 90 - v 160) apporte à Rome les dix épîtres
attribuées à Paul (plus tard, il y en aura
quatorze...) et une amorce d'évangile :
"L'an quinze du règne de Tibère César, au temps de
Pilate, le Christ Jésus, fils de Dieu descendit du ciel et il apparut à
Capharnaüm ville de Galilée". Personne, à ce moment là, ne réfute
cette thèse... Personne ne propose à Marcion d'aller voir à Bethléem, à Nazareth
puisque le mythe de la naissance n'existe pas encore...
(A noter que la ville de Capharnaüm n'existait pas
en Galilée).
- On commence à abandonner le Christ intemporel de Paul pour parler d'un Christ
qui est réellement descendu sur Terre, envoyé par Dieu le père, persécuté,
crucifié et ressuscité. Le Christ a d'abord été pensé sous une forme mythique
puis il a été imaginé sur Terre à 30 ans, le récit de la nativité est arrivé
beaucoup plus tard. C'est pour ça qu'il y a un "trou" dans la vie du Christ,
décrite dans les évangiles, entre son enfance et 30 ans.
- Justin de Naplouse (v 100 - v 165), est le premier à parler des évangiles
(mémoires des apôtres), dont la rédaction
est entamée mais pas entièrement achevée... Mais comme Tatien, Théophile,
Athénagoras, Minucius Félix... il ne parle pas de Jésus de Nazareth dont
l'histoire n'est pas encore élaborée.
Non seulement Jésus de Nazareth n'apparaît pas dans les premiers écrits
chrétiens : Pasteur d'Hermas, Épître de Barnabé, Évangile de Pierre, apocryphes
nombreux, textes gnostiques (Évangile de Thomas),
mais il est totalement ignoré de toutes les tendances juives de l'époque :
Pharisiens, Sadducéens, Zélotes, Esséniens... Tous les textes chrétiens qui ne
citent pas Jésus de Nazareth seront plus tard prudemment rejetés par les Pères
de l'Église. Jésus de Nazareth n'apparaît nulle part dans les manuscrits de la
Mer Morte dont les derniers ont été écrits en 68 après JC.
Vers 160, une amorce d'évangile inspirée de celui de qui raconte la mort du
Christ mais non sa naissance permet à certains fidèles de considérer que Jésus
n'était pas vraiment un homme. Pour contourner ce problème, Clément à Rome(9)
réécrit tous les textes existant pour les mettre en concordance: il rajoute
quatre épîtres aux dix épîtres "de Paul". Puis Clément ajoute un récit de la
conception, de la naissance et de l'enfance de Jésus qui prend ainsi une réalité
historique pour mieux convertir les foules. Il écrit aussi des épîtres de
Pierre. Mais malgré les efforts d'unification de l'Eglise de Rome, il circule au
moins déjà environ soixante évangiles. Pour mettre de l'ordre dans tout ça on
écrit l'évangile de Mathieu qui est une synthèse des évangiles
précédents mais dans l'esprit de la doctrine chrétienne romaine.
Rédaction :
Vers 165 rédaction
de l'évangile de Matthieu, écrit en araméen
(disparu) puis traduit en grec par un
anonyme.(10)Apparue dans sa première édition sous le nom de Lévi puis ensuite au
IIIe siècle sous le nom de Matthieu, apôtre pour augmenter la crédibilité du
récit. (Et en y ajoutant le récit de la nativité)
On complète l'histoire du Christ de Paul en s'inspirant d'un tas de
légendes de l'époque pour lui donner un aspect historique et la faire
correspondre, autant que possible, aux prophéties de l'ancien testament:
- Au départ, Jésus n'est fils de Dieu qu'à sa résurrection puis plus tard après
son baptême et enfin dès sa naissance.
Vers 170, rédaction de l'évangile de Marc
Vers 175, Rédaction des Actes des apôtres.
Vers 180, le nom de Jésus est ajouté à celui de Christ.
Vers 180, rédaction (non définitive) de l'évangile de Luc déclaré disciple de
Pierre et de Paul qui reprend en partie l'histoire de Matthieu et déclare
n'avoir pas vu ce qu'il raconte :
- A cause d'une erreur de traduction du mot hébreu "nazir"
(le juste) qui devient nazaréen
(habitant de Nazareth), les auteurs font
naître Jésus à Nazareth (qui n'existe pas encore
mais dont les auteurs fournissent des détails :
Nazareth est bâtie sur une montagne.) Ce
sont les croisés qui construiront la ville... dans une vallée.
Vers 180, rédaction de l'évangile de Jean, sans doute à Alexandrie,
en Égypte. Elle recopie plus ou moins les évangiles
précédents. (Il est amusant de noter que
l'évangile "de Jean", ne parle pas de l'apôtre Jean...) La rédaction
"définitive" sera achevée vers le IVe siècle. Les corrections et les retouches
seront nombreuses au fil des siècles. Le plus ancien manuscrit
(très incomplet) qu'on en possède date du IVe
siècle.
Au départ, comme dans les écrits de Paul, Jésus-Christ est présenté comme un personnage mythique dont la réalité importe peu. Mais au fil des conversions, les auteurs donnent corps au récit et accentue le côté "humain" de Jésus en s'inspirant d'autres légendes dont essentiellement celle du grand maître des Esséniens supplicié en -65. On ajoute, on brode en mélangeant allégrement contexte historique et personnages fictifs.
Officialisation du christianisme
III siècle : C'est l'époque des
innombrables martyrs chrétiens persécutés par romains. C'est du moins la version
que voudrait nous faire avaler l'Église chrétienne qui, une fois de plus, refait
l'histoire. La réalité est bien différente: les romains, soucieux de discipline
et d'ordre, étaient très tolérants envers les religions et acceptaient de
nombreuses religions sur leur territoire pourvu que l'ordre public fût respecté.
Origène dans "la réfutation de Celse" avoue qu'il y a eu bien peu de martyrs et
qu'on peut facilement les compter. Ainsi, de nombreuses histoires de martyres
chrétiens ne sont que des légendes plus ou moins habilement construites et
souvent ridicule
- Sainte Lucie à Syracuse dont le voile arrêta la lave de l'Etna.
- Sainte Agnès exposée nue dans un bordel mais dont la pudeur a été
miraculeusement préservée.
On parle aussi des martyrs de l'empereur Dioclétien, pourtant d'autres le disent
très tolérant, sa femme et ses premiers officiers étaient chrétiens et il fit
bâtir des églises
En 312 Constantin devient empereur, il se convertit et, grâce à son
secrétaire Eusèbe de Césarée dit "Eusèbe le faussaire" (qui
inventa les douze premiers papes de l'Église), donne à l'Église chrétienne de
nouvelles structures. Puis, progressivement seul le culte du Dieu chrétien est
autorisé : C'est le début de la persécution religieuse en Europe. Constantin
fait détruire les œuvres païennes et hérétiques et finance la fabrication de
nouveaux exemplaires de la Bible : Il donne aux gardiens du dogme l'occasion de
réviser et corriger les textes : C'est à ce moment-là que la rédaction du
Nouveau Testament est "définitive". C'est aussi à ce moment-là que le faux de
Flavius Josèphe, le seul témoignage non-chrétien de l'existence de Jésus de
Nazareth, est (maladroitement) créé.
La femme, relativement libre et émancipée sous l'empire romain verra
progressivement son statut se transformer: L'Église considèrera
(jusqu'à l'an 1000) la femme comme un
déchet qui peut être battu, torturé, violé ou mis en esclavage. La femme n'a pas
d'âme.
En 325 le Concile de Nicée adopte le nom de Jésus-Christ, lequel devient
barbu et chevelu. On fête pour la première fois la naissance du Christ le 25
décembre pour "court-circuiter" les anciennes fêtes païennes du soliste d'hiver
et de la renaissance du Soleil. Constantin réunit le concile de Nicée : Apparaît
la notion de génération divine : Jésus, fils de Dieu a été engendré dans le sein
du père éternel et non pas créé. La vierge Marie n'existe pas. L'Église supprime
la fête du baptême du Christ : Le 6 janvier puisque
"Jésus fut vrai Dieu et vrai homme dès sa
naissance." Si Dieu et son Fils existent, on peut d'ailleurs
s'interroger sur l'unicité de Dieu... mais la résurrection de Jésus, base de la
foi chrétienne, implique et engendre cette incohérence que les chrétiens ont
bien du mal à expliquer. Pâques est fixée un dimanche. L'impératrice Hélène, la
mère de Constantin découvre, opportunément, le Golgotha, le tombeau et le
titulus (le petit panneau de bois accroché
au-dessus de la croix) de Jésus Christ ! Depuis on n'a pas cessé de
trouver des reliques.
En 343, Constance II, le fils de Constantin, fait fermer les temples
romains.
En 362, Tentative de retour en arrière : L'empereur Julien
(331-363) constate la mainmise de
l'Eglise chrétienne sur l'empire, fait rouvrir les temples et diminue le pouvoir
des prêtres chrétiens. Il meurt (hélas) au combat à 32 ans... Julien a
fait faire des recherches dans les archives de l'empire au sujet de la
condamnation à la croix d'un certain Jésus en Palestine. Sans résultat. Inutile
de dire que le personnage est haï par l'Eglise qui l'affuble du sobriquet de
Julien l'Apostat et lui prête à tort ou à raison toute une collection
d'exactions (du même genre que ceux que les
chrétiens pratiquaient allégrement envers les paiens)
En 367, l'évêque Athanase d'Alexandrie dresse la liste des titres destinés à former le
Nouveau Testament parmi
les soixante-dix (environ) évangiles
existants comme: Les Actes de Jean, les Actes de Pierre, les
Actes de Paul, les Actes de Thomas, les Actes d'André, L'Evangile des douze
apôtres, l'Evangile de Philippe, de Matthias, de Barthélémy, l'Évangile des
Égyptiens, l'Évangile des Hébreux, les Evangiles de l'enfance, l'Evangile secret
de Marc, L'épître de Barnabé, l'Évangile des Ébionites, l'Évangile de Pierre,
l'Evangile des nazaréens, l'Évangile de Thomas, Le Protévangile de Jacques, le
Transitus Mariae, l'Histoire de Joseph le Charpentier, Le Récit des enfances du
seigneur, l'Évangile arabe de l'enfance, l'Évangile de Nicodème, les Actes de
Pilate, le livre du coq(11),
et beaucoup d'autres... sont rejetés. La liste est ratifiée par les conciles
d'Hippone en 393 et de Carthage en 397. (L'ensemble de
ces textes est aujourd'hui publié en deux volumes aux éditions de la Pléiade.)
En 380, Théodose Ier rend le christianisme obligatoire
(écrit de Thessalonique) C'est une date
importante. Contrairement à ce qu'affirme l'Eglise, la religion chrétienne, ce
jour-là, n'est pas seulement devenue officielle. Elle est devenue obligatoire.
Ceux qui refusaient de se soumettre étaient privés de leurs biens, de leurs
droits et exilés. Le christianisme ne s'est pas lentement répandu pendant trois
siècles grâce à l'infatigable énergie des descendants des apôtres. Il s'est
répandu brutalement, au IVe siècle parce que l'empire romain l'a imposé.
En 381, le Concile de Constantinople convoqué par Damase 1er décrète
que L'Esprit Saint est divin. C'est probablement pendant ce concile qu'on
invente la croix chrétienne ainsi que la passion et la crucifixion. Mais pendant
encore cinq siècles, Jésus sera représenté sur la croix en situation de
triomphe, vêtu comme un roi, le regard brillant et visage serein. La
représentation d'un Jésus supplicié sera beaucoup plus tardive.
En 386, Saint Augustin (354-430)
nous fait part de sa grande tolérance : "C'est la charité qui impose de sauver
les gens malgré eux, qui impose la chasse à l'hérésie et donc l'intolérance".
En 392, le patriarche Théophile nommé en 385, après avoir fait détruire
à Alexandrie, les temples de Mithridate, la destruction du temple de Sérapis et
de sa bibliothèque, fait détruire le temple de Dyonisos à Alexandrie : avec lui,
200 000 volumes partent en fumée ! (anecdote : en
394 les jeux d'Olympie sont interdits par les chrétiens)
Avec le Concile de Carthage en 397, le Nouveau
Testament prend sa forme actuelle (sauf
l'Apocalypse)
En 415, Hypathie, la dernière grande mathématicienne de
l'école d'Alexandrie, par ailleurs fille de Théon d'Alexandrie, directeur de la
bibliothèque, est mise en pièces et tuée par une foule de moines chrétiens
inspirés par Cyrille, patriarche d'Alexandrie, que l'Église canonisera.(12)
Son assassinat marque un tournant
: Après sa mort, de nombreux chercheurs et philosophes quittent Alexandrie pour
l'Inde et la Perse, et Alexandrie cesse d'être le grand centre de l'enseignement
et de la science du monde antique. C'est le début de la régression de la
science en Occident.
Vers 420, apparition des premières représentations du christ crucifié sur
une "croix "en forme de T. La croix s'est ensuite modifiée pour devenir celle
qui est représentée aujourd'hui.
En 431 se tient le Concile d'Ephèse
(convoqué par Célestin 1er) qui définit
le dogme de l'incarnation et proclame officiellement que la Vierge Marie est la
mère de Dieu (le fils). On découvre
fort inopinément la tombe de Marie et on lui bâtit une Eglise. Le canon des
textes chrétiens est définitif : les quatre évangiles
(dits canoniques) sont considérés comme authentiques, les autres
(dits apocryphes sont détruits ou discrédités).
En 435 le Code théodosien décrète que les païens n'ont plus de
droits civiques. La destruction des temples païens devient légale Les juifs sont
persécutés, les non-chrétiens voient leur biens confisqués.
Vers 450, sous les empereurs Théodose II en Orient, Valentinien III en
Occident, remaniement, interpolation, expurgation et destruction systématiques
des œuvres d'historiens anciens. (Aufidus Bassis,
Cluvius Rufus, Fabius Rusticus, Porphyre, Sénèque le Rhéteur, Servilius Nonianus.)
En 451 Concile de Chalcédoine
(convoqué par Léon 1er) qui proclame que
Jésus est à la fois humain et divin ("vrai dieu
et vrai homme et fils de Marie") : Comme ça n'est toujours pas clair,
on appellera ça plus tard "le mystère de la sainte Trinité" ! Les détails de la
passion y compris la forme de la croix sont désormais fixés dans le dogme.
Vers 532, l'empereur Justinien
(482-565) digne successeur fanatique de Constantin fait fermer
l'école néoplatonicienne d'Athènes, considérée comme le "dernier bastion du
paganisme". Wikipédia ose écrire que cet empereur nous a laissé une œuvre et une
vision considérable, alors qu'avec lui l'obscurantisme règnera en maître dans
tout le bassin méditerranéen jusqu'à la Renaissance.
Propos de papes
- "On sait de temps immémorial combien cette fable de Jésus-Christ a été
profitable à nous et à nos proches." (Léon X,
1520)
- "N'ayant pu découvrir aucune preuve de la réalité historique de Jésus-Christ
de la légende chrétienne j'étais dans l'obligation de conclure à un dieu solaire
mythique de plus." (Paul III, 1548)
- "La question de l'existence de Jésus relève de la foi et non de la science !"
(Pie XII, 1955)
En guise de
conclusion
Nous l'avons dit, l'historicité de Jésus n'a d'importance fondamentale que pour
les historiens. Pour les chrétiens le problème ne se pose pas
(voir les propos de Pie XII au paragraphe précédent).
Pour les libres penseurs, que le personnage soit inventé de toutes pièces ou
qu'on ait brodé à qui mieux-mieux sur les aventures d'un illuminé de l'époque,
c'est grosso-modo du pareil au même ! Amusons nous malgré tout à prendre
l'hypothèse d'un Jésus réel réduit à l'essentiel
(il fait des miracles, il annonce le royaume de Dieu et il meurt sur la croix)
:
Donc Jésus marche sur l'eau, il reproduit des pains et des poissons, il change
l'eau en vin, il guérit des malades et ressuscite des morts, bref il est très
fort et il épate les foules. Après son arrestation rien ne va plus, il souffre
sous le fouet, souffre en portant la croix (il
faut d'ailleurs l'aider), et meurt sur la croix en demandant à Dieu
le Père pourquoi il l'a abandonné. Il aurait donc perdu son pouvoir divin ? Seul
Dieu le Père justement pourrait être capable d'un tel retrait, mais pourquoi ?
Si Jésus est Dieu, il est omniscient, il est donc parfaitement au courant des
détails de sa mission sur terre (et donc de sa
fin tragique) Donc de deux choses l'une : ou bien ses miracles
étaient bidons (les illusionnistes et
prestidigitateurs, ça existait à l'époque) et il n'est donc pas de
nature divine, ou bien c'est le fils de Dieu et il nous fait son cinéma
(Mourir quand on est dieu, et qu'on sait donc qu'on
va ressusciter trois jours après, quelle affaire !)
Annexe 1 :
Le tombeau de Jésus
Il s'agit d'un
documentaire de
Simcha Jacobovici,
produit par James Cameron. (2007) Il y est question de la prétendue découverte
des tombeaux de Jésus et de sa famille. Qu'est-ce qu'il lui a pris à James
Cameron de produire ce machin ? La thèse sous-jacente est de nous démontrer que
Jésus n'avait rien de divin, qu'il avait tout une ribambelle de frangins et
qu'il était marié avec Marie-Madeleine. Ça a énervé comme il se doit tous les
bigots, mais la question n'est pas là. Si on adopte un point de vue
rationaliste, soit Jésus n'a jamais existé, soit il s'agissait d'un des nombreux
prophètes autoproclamés dont la région regorgeait à l'époque, et dont l'histoire
ne dit rien et dont la légende s'est emparé
(la seule source
historique est Flavius Josèphe qui ne nous apprend pas grand-chose).
Toujours est-il que le christianisme s'est propagé dès le premier siècle sous
différentes formes en enrichissant le mythe de Jésus et de nombreux textes ont
été écrit dont une centaine nous sont parvenus. La légende a ensuite été
codifiée de façon "définitive" par Eusebe de Cesaré... 400 ans plus tard.
Sachant cela on ne peut être que circonspect devant ce documentaire. Un peu
comme si on voulait nous démontrer preuve à l'appui que les canaux de Mars
servaient à l'irrigation des cultures, alors qu'on sait que ces canaux
n'existent pas. On remarquera d'ailleurs qu'à côté de démonstrations qui se
voudraient troublantes, d'autres sombrent dans le ridicule comme cette
généalogie aussi improbable qu'absurde. Il y a aussi cette séquence où on veut
nous démontrer par A + B, analyse ADN à l'appui que Marie-Madeleine serait la
femme de Jésus. Les bigots remettent en cause cette analyse (attitude
systématique chez eux alors qu'ils n'y connaissent rien), ce n'est pas l'analyse
qu'il faut rejeter, mais la présupposition initiale qui suppose à tort qu'un
ossuaire ne contient qu'un seul corps et surtout sa conclusion farfelue comme
quoi si ce n'est pas sa sœur, ce serait sa femme
(pourquoi ne serait-ce pas sa belle-sœur, sa cousine, sa tante, sa nièce... ?).
La méthodologie du documentaire est grotesque : alternance d'images où l'on
indique au spectateur ce qu'il doit voir
(l'effet Chris Marker)
et d'interviews de "spécialistes" bien choisis. Avec cette méthode
(très prisé d'Internet et
de la télévision)
on peut démontrer n'importe quoi : l'existence des ovnis, la toxicité de la
restauration asiatique, la nocivité
(ou la non nocivité)
des OGM... On a rien découvert dans ce tombeau et ce documentaire ne sert donc à
rien.
Annexe 2 : Deux
doigts d'humour (bêtisier)
Non seulement Notre Seigneur Jésus Christ était le fils de Dieu mais il était
par sa mère d'une excellente famille ! Monseigneur
Hyacinthe-Louis de Quélen, (1778-1839), archevêque de Paris, (1821-1839)
C'est Jésus-Christ, le premier héros de ma jeunesse. Il arrivait à attirer les
foules ! Johnny Hallyday
Annexe 3 : Et
puisqu'on vous répète qu'il revient !
On en a trouvé "la preuve" sur une multitude de pages Web, mais celle-ci nous a
fait bien marrer.
Complètement
hors
sujet
Juste pour l'anecdote, saviez vous qu'il existait un Jésus le
Grand, ou Iyassou I (1654-1706) et dont on a aucune photo et pour cause... il
fut Négus d’Éthiopie de 1682 à 1706 sous le nom d'Adyam Sagad Ier.
Autoritarisme, mégalomane, et dispendieux, il est mort assassiné dans un
monastère après qu'il ait abdiqué.
Quatre autres souverains d’Éthiopie ont porté ce nom dont Iyasou V (dit Lidj
Yasou - 1898-1936) Empereur d''Éthiopie (1913-1916 - abdication) . A côté de son
engouement pour le vin, la musique, les femmes et l'Islam ; les historiens
actuels veulent reconnaître en lui un souverain moderne qui tenta d'introduire
des innovations politiques et administratives d'avant-garde.
Le jésus est aussi le nom de diverses charcuteries (en référence à la forme d'un
bébé emmailloté)
Un Jésus dans l'Argot du 19ème siècle désigne un prostitué mâle, pédéraste, jeune garçon de mœurs pédérastiques, jeune homme payé pour en satisfaire un plus vieux,; jeune homme efféminé, parfumé, qui sert d'appât pour attirer les individus à tenté par les relations du même sexe, apprenti voleur qu'on initie aux comportements des homosexuels.
Notes
(1) Faute garantie d'origine (version du
1/6/2010)
(2) essayez donc de modifier ce texte et tous les chiens de garde du Wikipedia
vont vous tomber dessus et vous cracher leur haine et leur mépris.
(3) Wikipedia fait encore ici preuve de son ignominie, il cite Michel Onfray,
mais c'est pour le déconsidérer aussitôt en citant l'article d'un obscur
contradicteur cul béni.
(4) Interpolation : Action d'insérer, dans un texte, un passage qui n'en fait
pas partie.
(5) Sanhédrin. Tribunal de 23 membres chargé des affaires criminelles et des
violations de la loi juive, qui siégeait dans les principales villes de
Palestine
(6) La liste des douze apôtres est impossible à reconstituer à partir des
évangiles, le nombre varie, le nom des apôtres aussi. (Voir
ici par exemple)
(7) Le
Maître de Justice est un personnage qui apparaît dans certains des manuscrits de
la mer Morte écris par les esséniens.
(8) Secte juive ultra rigoriste dont
Philon d'Alexandrie et
Flavius
Josephe relatent l'existence et les coutumes, et dont des écrits ont été
retrouvé au XXème siècle (les manuscrits de la mer
Morte)
(9) Il y
a débat sur les évangiles de Marc et de Mathieu. Selon certains le texte de
Mathieu en araméen ne saurait exister puisque cet évangile recopie littéralement
une grande partie de celle de Marc, laquelle est écrite en grec.
(10) Qui est ce Clément dit "Clément de Rome ?" Sans doute, un disciple de Paul
de Tarse qui n'a pas hésité à ajouter des épitres au nombre de son maître à
penser. Eusèbe de Césarée, le liste comme étant le quatrième évêque de Rome,
mais les dates ne correspondent pas !
(11) Nous vous recommandons vivement le "Livre du coq". Il nous donne des
précisions hilarantes sur le fameux coq qui chanta trois fois lorsque l'apôtre
Pierre renia Jésus la nuit de son procès. Ce coq a été offert rôti à Jésus au
cours de la cène. Mais celui-ci le ressuscita, lui ordonna de suivre Judas et de
venir lui rendre compte de sa trahison. (Désopilant)
(12) Voir à ce propos, Agora, le superbe film d'Alejandro Amenabar avec la
sublime Rachel Weisz. Un très beau film, une réalisation nerveuse, une très
belle interprétation et une "morale" désespérante et désabusée tendant à dire
qu'il n'y a pas grand chose à espérer de l'espèce humaine.
Remerciements
Je tiens à remercier chaleureusement le site "Le
gros mensonge de la Bible" sans lequel cette page n'aurait pas existé. Je
vous engage à la consulter, elle constitue une mine de références dont
certaines ont été recopiées ici
Mise au point
Au cas où ça n'irait pas de soi, il me faut alors
préciser que je ne suis
d'aucun courant de pensées, ni chrétien, ni catholique, ni protestant, ni
orthodoxe, ni juif, ni musulman, ni raëlien, scientologue, témoins de Jéhovah...
ni membre d'une Église, secte, société secrète ou organisation quelle qu'elle
soit.