Au lendemain de la fête des amoureux, Joaquim Lousquy a la
banane. "Nous avons eu des gens hier soir", lance le
fondateur et gérant d’un lieu, actuellement unique en France :
une "maison close" de poupées sexuelles. Le nom :
Xdolls. Cet espace de 70 m² "de plaisir"– à l’adresse tenue
secrète – a ouvert ses portes le 1er février dernier, dans le
XIVe arrondissement de Paris. Ambiance tamisée, posters de
fesses siliconées, plantes empotées et poupées figées…
Poupées de plaisir, poupées sans son. Elles s’appellent
Kim, Sofia et Lily. Chacune dans leur chambre – ou plutôt
"espace de jeu", précise Joaquim Lousquy –, elles font la
joie de plusieurs clients et clientes, prêts à débourser 89
euros pour une heure et 120 euros en couple. Chaque doll a son
style, ses mensurations. : "Kim – Latine – 1 m 53 – 38
kilos. Brune aux yeux verts, j’ai des lèvres charnues, et des
formes très… très… généreuses", lit-on sur le site, qui
permet de réserver un créneau avec la poupée. Ce concept qui
fait fureur notamment au Japon, a germé il y a six mois dans
la tête de cet entrepreneur, davantage passionné de "nouvelles
technologies que de cul".
"Je suis tombé sur un article de presse qui m’a
titillé l’esprit", explique Joaquim Lousquy, cigarette
électronique en main, son précédent business. Après un passage
en Espagne et en Allemagne – où ces établissements existent
déjà –, l’homme de 28 ans décide de monter le concept en
France.
Après "quelques galères" de banques et d’assurances, le
projet voit finalement le jour. "Tout est un peu compliqué
dans ce domaine mais nous avons réussi à faire quelque chose
de carré, propre et légal." Sur ce dernier point, Joaquim
Lousquy est clair. "Nous faisons de la location de jouets.
Ni plus, ni moins. On parle d’un squelette de métal, avec du
silicone par-dessus", tranche-t-il. Une option de réalité
virtuelle pour s’immerger encore plus, est également proposée.
Pour quelle clientèle ?
"Même moi j’avais des clichés. Je m’attendais à
recevoir des gens peu recommandables, violents, étranges,
pervers, sadiques. Mais pas du tout, je reçois des gens très
bien, entre 30 et 50 ans, qui ont envie de découvrir une
nouvelle pratique, une nouvelle expérience sexuelle",
détaille-t-il. Des couples viennent aussi chez Xdolls. Joaquim
accueille tout le monde, à partir de 18 ans et dès lors que
les gens respectent les règles. À côté des lits, le matos est
soigneusement aligné : Capotes (port obligatoire), lubrifiant,
sextoy et essuie-tout. Ici, on ne rigole pas avec l’hygiène.
Joaquim tient à ce que la maison soit clean et que les clients
s’y sentent bien.
Entre chaque passage, la poupée est nettoyée (tout
comme "l’espace de jeu") avec un protocole très précis.
D’abord avec du savon, puis avec des produits désinfectants, à
l’intérieur comme à l’extérieur. Puis, elle est vaporisée
d’une autre solution bactéricide et fongicide. Enfin, elle
talquée, préparée et prête pour une nouvelle utilisation. Et
quel avenir ?
Dans les prochains mois, des poupées masculines
débarqueront dans les espaces de jeu Xdolls. Joaquim croit au
secteur. Il va ouvrir six autres établissements de ce type en
France. Notamment en Bretagne, en Savoie, dans le Sud et le
Nord. "Nous allons quadriller la France", assure-t-il
entre provoc' et lucidité. "Je ne sais pas à quoi
m’attendre, mais il est fort probable qu’on soit embêtés :
peut-être une descente de police pour contrôler, un tollé de
la mairie et d’associations. C’est le jeu, sourit-il et il en
faut pour tout le monde".
https://www.20minutes.fr/paris/2221815-20180215-paris-silicone-essuie-tout-20-minutes-visite-premiere-maison-close-poupees-sexuelles
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