Avoir
des relations sexuelles avec des robots "c'est pour demain", a
prédit un chercheur en intelligence artificielle lors d'une
conférence consacrée aux jouets sexuels interactifs et aux
relations avec les humanoïdes, cette semaine à Londres.
Si le cinéma et la télévision, avec récemment par exemple "Ex
Machina" et "Westworld", ont largement exploré l'idée des
androïdes comme objets de séduction, les robots sexuels
restent pour l'instant du domaine de la science fiction.
Cela devrait changer rapidement, prédit toutefois le
spécialiste David Levy, "avec l'arrivée des premiers robots
sexuels quelque part l'an prochain".
L'entreprise californienne Abyss Creations a en effet annoncé
vouloir mettre sur le marché dès 2017 des robots sexuels qui
présentent toutes les apparences de l'humain.
En attendant, les dernières trouvailles en matière de jouets
sexuels électroniques ont été présentées lors de la conférence
organisée par l'université Goldsmiths de Londres, comme cette
application mobile permettant aux couples d'échanger des
baisers à distance et baptisée "Kissenger".
Une autre application qui propose d'échanger des bruits et
sensations de léchage, "Teletongue", est en cours de
développement à l'université Keio de Tokyo.
Lynne Hall, du département de sciences informatiques de
l'université britannique de Sunderland, estime que les robots
pourraient créer "une expérience sexuelle fantastique".
"Il y a plein d'avantages au sexe avec les robots... C'est
sûr, vous n'attrapez pas de maladie, vous pouvez contrôler",
a-t-elle mis en avant.
Et selon elle, il n'y aucun risque de le voir supplanter le
sexe entre humains. "On nous inculque une sorte de panique morale... c'est
dégoûtant... personne ne fera plus l'amour avec un humain,
dit-elle. Mais les gens regardent régulièrement du porno et
continuent pourtant de faire l'amour avec des êtres humains."
M. Levy, auteur en 2007 du livre "Love and Sex with robots",
qui a donné son nom au symposium londonien, va plus loin et
estime que l'homme pourrait aussi envisager d'épouser des
robots dès le milieu du siècle.
Les robots du futur seront "patients, gentils, protecteurs,
aimants", jamais "jaloux, vantards, arrogants, brutaux", a
affirmé M. Levy, par ailleurs champion international d'échecs
britannique. "A moins évidemment que vous ne le souhaitiez".
Selon sa vision, des parents robots pourraient devenir une
norme sociale, avec des lois promouvant "l'identité robot".
"Le temps viendra où le débat théorique devra évoluer en loi
et les conséquences de ces lois seront stupéfiantes",
présage-t-il.
Pour le moment cependant, envisager des relations sexuelles
avec un humanoïde va trop loin pour beaucoup de monde,
souligne Emma Yann Zhang, une étudiante de City University de
Londres qui a travaillé sur le prototype "Kissenger".
Une étude menée par l'Institut d'imagerie de Malaisie, en
collaboration avec la City University, montre en effet que si
les gens sont ouverts à la possibilité que des humains
puissent être attirés par des robots, la plupart n'envisagent
aucunement de prendre un robot pour amant, a-t-elle souligné.
22/12/2016 12:55:40 - Londres (AFP) - © 2016 AFP
|