Le MOMOSITE vous présente

Les soporifiques

Page mise à jour le 22/02/2019

Anton Webern (1883-1945)

On aurait tort de classer les trois protagonistes de la deuxième école de Vienne dans la même catégorie. Ainsi le concerto à la mémoire d'un ange de Berg est une réussite, et ce n'est pas la seule, par contre, ses opéras ont du mal à retenir l'attention. Schoenberg, est encore moins rigolo, mais la Nuit transfigurée (1899) s'écoute pourtant très bien. En revanche, je me demande ce qu'il y a à  sauver chez Webern. L'œuvre complète remplit à peine un CD. On a beau faire des efforts, essayer de s'accrocher... rien, du timbre auquel répond du timbre, des morceaux qui sont finis avant d'être commencés. Et tout ça ne fait que distiller l'ennui. Alors il y a un argument que j'aime bien : "Oui, mais avez vous écouté les transcriptions pour orchestre de cabaret des valses de Strauss par Berg, Schoenberg, Webern, génial, non ?". Agréable, certes, mais de là à dire que la réduction est supérieure à l'original, c'est se moquer du monde, ces transcriptions, très courantes dans leur principe, auraient été faites sous pseudonymes, personne ne les écouteraient aujourd'hui.

Olivier Messiaen (1908-1992)

Je ne résiste pas au plaisir vous livrer un extrait du courrier que m'avait envoyé à l'époque B. Vasslan :
je n'aime pas du tout Messiaen, même ses œuvres les plus accessibles m'emmerdent, mais on a cru un jour me faire plaisir en m'offrant 2 cartons pour la première de Saint François d'Assise à Garnier en novembre 1983, j'y suis allé avec une collègue dans une salle remplie de pingouins et de robes du soir, ça a commencé par un discours interminable, cabotin, lèche bottes et insupportable de Jean Louis Barrault, dont tout le monde se foutait... et puis c'est parti. L'Opéra débute par un récitatif de plus d'une demi-heure de José van Dam qui tenait le rôle de St François, pénible, soporifique, inintéressant (au sens propre), après on a droit à Christine Eda-Pierre chantant suspendue à une poulie en costume d'Ange ! Pénible, alors moi le fou d'Opéra, j'ai pour la première fois de ma vie, quitté ce cirque, j'ai sans doute été le premier à le faire, quelques-uns  (oh, pas tellement, on est à Paris et tout le monde se regarde) qui n'attendaient que cela m'ont emboîté le pas, un mal luné nous a crié "chut", alors que nous ne faisions pas de bruit... et j'ai emmené ma charmante collègue jouer une toute autre musique .
A noter que la reprise de 2004 à Bastille a été un joli flop et la critique bien embarrassée... quand on lit des choses comme :  "S'il ne s'agit pas à proprement parler d'une très grande œuvre..." de la part de gens qui d'habitude n'ont pas ce genre de réserve, c'est que quelque chose ne va pas !

John Cage (1912-1992)

Il  "composa" en 1952 un morceau de "musique" intitulé 4.33. Au début du morceau, le pianiste arrive, ferme le couvercle du piano, ne fait rien et au bout de 4 minutes 33 l'ouvre de nouveau, puis salue le public... qui applaudit ! Lamentable !  Igor Stravinsky qui "entendit" l'œuvre suggéra que l'auteur donnât d'autres morceaux identiques, mais plus longs....

Astor Piazzolla (1921-1992)

Sa musique sur des rythmes de tangos argentins et jouée au bandonéon est tellement gaie que l'envie de suicider nous gagne rapidement. Heureusement une autre solution consiste à changer de radio.

Luciano Berio (1925-2003)

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Pierre Boulez (1925- 2016)

Pierre Boulez, c'est une trinité, trois homme en un : Un théoricien officiel de la musique "de notre temps", un chef d'orchestre, et un compositeur.
Le théoricien : je n'ai aucunement la prétention d'entrer sur un terrain qui me dépasse, je ne peux en revanche que constater la morgue de l'individu, son manque d'humour chronique et déplorer un certain nombre de ses anathèmes définitifs (envers le jazz par exemple)
Le chef d'orchestre : Si vous espérez un brin de folie, ce n'est même pas la peine d'y penser.
Le musicien : Malgré sa longue carrière, malgré sa manie de réécrire sans cesse ses œuvres, aucune n'est passé à la postérité.

Karl-Heinz Stockhausen (1928-2007)

Quasiment personne n'écoute la musique de ce catholique mystique et fan de soucoupe volantes. Ne sachant plus quoi faire pour se faire remarquer, il provoqua un tollé en affirmant lors d’une conférence de presse donnée à Hambourg, que les attentats du 11 septembre 2001 constituait la "plus grande œuvre d’art qui soit dans l’univers tout entier" (das grösste Kunstwerk, was es überhaupt gibt für den ganzen Kosmos).