Le MOMOSITE vous présente : 

Quelques expressions, noms de choses et de lieux...

Page mise à jour le 14/10/2015

"Dormir sur ses deux oreilles" - "Echec et Mat "- "O.K." - "Prendre son pied" - les œufs de Pâques - Le mot Amiral - Le mot Byte - Le mot Jeep - Le mot Poubelle - Le mot Robot - Le nom "Canada" - Les noms de famille - Les poissons d'avril

L'expression "Dormir sur ses deux oreilles"

Dormir sur ses deux oreilles ? - Expression débile qui signifie dormir paisiblement.

Mais pourquoi cette expression puisque dormir sur ses deux oreilles est physiologiquement impossible ? (sauf à posséder des oreilles bien spéciales)

Récusons d'abord l'explication simpliste en forme de "psychanalyse de superette" : Celle de la symbolique de l’oreiller tellement moelleux et épais qu’il permettrait d’enfoncer sa tête, au point de la couvrir jusqu’aux tempes. Et qui permettrait donc de "dormir sur ses deux oreilles" au sens propre. – L'oreiller était assez rare jadis, on utilisait plutôt des traversins. Essayez donc d'enfoncer la tête jusqu'aux tempes dans un traversin, vous ! Quant aux oreillers existant en plumes et duvet réservé aux classes sociales aisées, ils n'étaient pas spécialement moelleux.

Il faut donc chercher ailleurs. Pendant longtemps le coupage des oreilles a fait partie des châtiments corporels irréversibles infligés notamment aux colporteurs de ragots, aux escrocs, mais aussi aux femmes infidèles (ça continue d'ailleurs encore aujourd'hui notamment en Turquie et en Afghanistan) et aux prostituées (un édit signé de Louis XIV en 1667 menace par exemple de ce châtiment toutes prostituées qui s'approcherait à moins de deux lieues des campements de la garde royale). Dormir sur ses deux oreilles voulait donc à l'origine dire qu'on pouvait dormir tranquille et en toute sécurité sans risque que quelqu'un vienne vous réveiller pour vous les couper.

L'expression "Echec et Mat"

Il s'agit d'une déformation de l'expression perse "Shah Mat" qui signifie le roi est mort ! Carrément !

L'expression "O.K."

Pendant la guerre de sécession, les armées nordistes publiaient un bref communiqué avec les nouvelles et les chiffres du jour parmi lesquelles le nombre de victimes. Lorsqu’il n’y avait aucune victime mortelle, ils indiquaient 0. K. (diminutif de zéro killer ! zéro tué).

L'expression "Prendre son pied"

Le butin des corsaires étaient partagé en trois après sa conversion en or. (un tiers pour le roi, un tiers pour l'armateur, un tiers pour l'équipage). L'or était disposé en tas de 1 pied de haut (33 centimètres). Chacun prenait son pied, et quand l'équipage prenait le sien c'était la plupart du temps pour s'offrir la compagnie des prostituées du port.

Explication moins convaincante : En Grèce antique les femmes auraient eu l'habitude de prendre leur pied (au sens propre) au moment de l'orgasme afin de le rendre plus puissant

Explication encore moins convaincante : Prendre son pied c'est retrouver le plaisir qu'ont les bébé à jouer avec leurs pieds

La coutume des œufs de Pâques

On peut lire sur ce sujet des choses très symboliques se voulant très profondes, genre : "L'œuf est le symbole de la résurrection parce que la poule a fait l'œuf et l'œuf fera la poule et patati et patata... Ben, non, c'est bien plus simple que ça : Avant  Pâques on jeunait pendant 40 jours (le carême, pas de viandes, pas de graisse, pas d'œufs). Les poules, elle continuaient à pondre, et les œufs non couvés s'entassaient. A la fin du carême, on s'offraient les œufs les plus anciens qui avaient été décorés.

Le mot Amiral

Déformation de l'expression arable " Amir al bahr" qui signifie en toute simplicité "Dieu de la Mer" !

Le mot Byte

Très fort les américains qui au lieu d'employer le mot octet préfèrent celui-ci ! Donc un byte vaux 8 bits ! Donc on prend un chewing-gum et on prononce "by eight" et on devrait obtenir avec un peu d'entraînement "Byte" !

Le mot Jeep.

Prononcer G. P. à l'américaine, de préférence en reprenant votre vieux chewing-gum de tout à l'heure. GP est l'abréviation de Général Purpose véhicule.

Le mot Poubelle

D'ou vient-il ? - Du latin poubellium (non !), Du tibétain Pouh-Beh (n'importe quoi !). C'est Eugène Poubelle, préfet de la Seine (et donc de Paris) qui en 1884 décréta la généralisation des "boîtes à ordures". Son nom ne tarda pas à être associé définitivement à l'objet... 
Ce qui est moins connu c'est que le même Eugène Poubelle signa l'année suivante un autre décret qui autorisait l'internat du personnel féminin dans les hôpitaux (et ce malgré l'hostilité affirmée de l'ensemble du corps médical et de l'assistance publique). 
Il fallait que cela soit dit ! (c'est fait maintenant)

Le mot "Robot"

Nom inventé par le romancier Tchèquo-Slovaque Karel Capek, qui est une contraction du mot "Robotovat" qui signifie travailler très fort !

Le nom "Canada"

Il s'agit d'un mot autochtone qui signifie "Gros village" ! Pas mal pour le deuxième pays le plus grand du monde par sa superficie !

les noms de famille.

La généalogie est la mode. Pourquoi pas ! Ça ne fait de mal à personne, mais encore faut-il en connaître les pièges et les limites et de bien cerner sa démarche.

Ainsi, le genre de requête : "Qui était mon ancêtre il y a 400 ans ?" ne donnera rien. Une meilleure question aurait été "qui étaient mes ancêtres il y a 400 ans ?" Parce que justement il y en a plusieurs. Faisons un rapide calcul. J'ai 25 ans en l'an 2000, mes 2 parents avait 25 ans en 1975, ce qui nous fait 4 grands parents en 1950, 8 arrières grand parents en 1925, 16 ascendants en 1900... en continuant au même rythme on arrive à 256 en 1800, 4000 en 1700, et 6500 ancêtres en 1600 ! Ça fait beaucoup ! On peut continuer, si on n'a pas peur du vertige car on va arriver à 1 million en 1500, après ce n'est même plus la peine de continuer car on va trouver un chiffre égale à la population totale de l'époque.

Conclusion : à l'intérieur d'une entité cohérente (dans notre cas la plupart des anciennes provinces française) à rechercher notre ancêtre, on trouve presque tout le monde (du moins tous ceux qui ont eu une descendance...).Ce phénomène est néanmoins limité pour certaines catégories de population qui pendant un certain temps se sont unies entre elles (la noblesse, les pratiquants de religions minoritaires, les habitants de certaines bourgades d'accès difficile....)

Un autre aspect qui est loin d'être négligeable est que les déclarations de reconnaissance d'enfants faites par des pères ont été enregistrés telle quel à partir du moment où il le reconnaissait même s'ils n'en étaient pas le père naturel. Cela peut paraître anecdotique (en fait ça ne l'est pas), mais çà suffit à rendre fausse toute une filiation.

Donc généalogie, pourquoi pas, mais a condition d'une certaine modestie dans le résultat espéré.

Bizarrement la généalogie a réveillé deux vieilles sciences qui dormaient paisiblement : l'anthroponymie qui est l'étude des noms de personne et la toponymie qui est l'étude des noms de lieu.

Quelques mots sur la première : Il est évident que pour désigner quelqu'un il faut savoir son nom. Il y a en gros 2 façon de choisir un nom, la première consiste à choisir des prénoms dans des tables ou dans des calendriers, la seconde est l'appellation allégorique (Nuage rouge, Taureau Assis)… Mais comment faire pour distinguer tous les Louis ou tous les Pierre d'un même village. Dans la pratique on ajoutait un suffixe, ce pouvait être un lieu (Dumoulin), un métier (Boucher), un prénom (souvent celui du chef de famille), un sobriquet (Legros) ce suffixe pouvait figurer sur les registres d'états civils (tenus à l'époque par les curés), mais il ne fut rendu héréditaire qu'au 13e siècle. C'est François 1er qui en rendant obligatoire la tenue des registres d'état civils pérennisa l'usage des noms de familles

Leur étude est passionnante et non exempte de surprise, en voici quelques unes : Un chercheur feuilletant les registres de plusieurs localités du Nord fut surpris de la profusion de nom en "ez", (Bouchez, Vachez...) et de la de conclure que cette région avait connu une forte immigration espagnole. Le chercheur avait tout faux, certes les Bouchez et les Vachez proliféraient, mais point de trace d’Hernandez ou de Sanchez... L'explication est ailleurs, l'orthographe était à cette époque différente d'un région à l'autre et dans le nord, le z "muet" remplaçait le "r" muet des noms de métiers

Quelquefois ont a du mal à comprendre comment les noms se sont transformés. Or il l'on été parfois de façon autoritaire. Prenons le cas de la famille Guillaume qui nous fait 10 garçons qui eux-mêmes ont des enfants. Pour s'y retrouver le curé tenant les registre n'hésitait pas à modifier chacun des Guillaumes en Guillot, Guillet, Guillaumet, Guillemin, Guilleminot.. Pourquoi les Lefèbvre ont ils un V entre le b et le r ? Certains ne se sont même pas posé la question et ont transformé le v en u. Ce qui explique pourquoi il y a des Lefèbvre mais aussi des Lefebure. *

Enfin, terminons sur une note comique, ce n'est que récemment que les gens peuvent changer de noms, mais jusqu'à une époque récente subsistait un nombre important de famille Cocu. (Les pauvres, ce qu'ils ont du endurer dans les cours de récréation). Comment expliquer cela ? Et comment peut-on penser que plusieurs officiers d'états civils ont pu être assez stupides pour gratifier des gens d'un tel sobriquet. En fait là aussi l'explication est ailleurs, le péjoratif cocu est relativement nouveau, à l'époque des attributions de patronymes, il signifiait simplement "jeune coq".

les curieux qui cliqueront içi pourront consulter une petite page sur les pièges de la généalogie.

les poissons d’avril !!

Comment ! Cela ça ne vous est jamais arrivé ? En tout cas, qu'est ce que ça peut être drôle quand ça arrive aux autres, même si on en est gêné pour la personne. Mais d'où peut bien venir cette étrange tradition ?.

La réponse la plus largement admise est que le début de l’année ayant été déplacé du 1er Avril au 1er Janvier, cela déplaçait du même coup les étrennes. On offrait donc le 1er Avril des étrennes "pour rire".

Malheureusement cette explication ne vaut pas. ! D’abord parce qu’il n’y a pas de véritable tradition des étrennes, et puis surtout : si en observant l’histoire de notre calendrier on remarque qu’effectivement plusieurs années commencèrent à cette date, c’est uniquement parce que l’usage voulait que l’année commence à Pâques et que ces années là Pâques tombait ce jour là.

Quelques précisions là dessus :

Suivant les époques ou les régions le début de l’année (donc la date ou l’on change de millésime) a eu lieu :

le 1er Mars (tradition romaine ancienne, (septembre était réellement le 7ème mois )

le 1er Janvier (tradition romaine plus récente, 7ème siècle avant JC tout de même)

le 25 décembre (au 4ème siècle, surtout dans le midi)

le 25 mars (dans de nombreuses provinces françaises, dont certaines avec un millésime de retard)

Pâques (dans les documents officiel de la chancellerie royale, depuis le 6eme siècle).

Un édit royal signé par Charles IX mit fin à cette joyeuse pagaye en rendant le 1er janvier obligatoire comme date de changement d’année à partir de 1565.

Mais comme il fallait qu’à cette date, il y ait concordance avec les dates des équinoxes, la transition se fit par ainsi:

l’an 1561 dura du 5 Avril au 28 Mars (de Pâques à Pâques)

l’an 1562 du 28 Mars au 10 Avril (de Pâques à Pâques)

l’an 1563 du 10 Avril au 1er Avril ( de Pâques à Pâques)

l’an 1564 du 1er Avril au 31 Décembre (la dernière année commençant le 1er avril n’eut donc que 9 mois)

Voilà qui nous ramène à notre sujet, en fait la tradition semble venir du milieu des pécheurs. La date de la fermeture de la pêche en rivière était fixée au 1er avril (à cause du frai). Et à cette date les marins-pêcheurs qui méprisaient copieusement leurs confrères d’eau douce leur envoyaient des harengs par dérision.