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Louis-Philippe
roi en forme de poire
(1773-1850)

Page mise à jour le 10/03/2019


Portrait en forme de Poire

Louis-Philippe  (1773-1850) dont le nom de jeune fille est Louis-Philippe d'Orléans régna sur les Français (et non sur la France) de 1830 à 1848.

Le duc d'Orléans

Militaire pendant la révolution il participe en tant que lieutenant général aux batailles de Valmy, Jemappes et autres lieux.

Défait par les autrichiens, on le retrouve à Philadelphie aux Etats-Unis pendant quatre ans (Mais que faisait-il donc à Philadelphie ?) On le retrouve aussi en Scandinavie et jusqu'au Cap Nord (Mais que faisait-il donc au Cap Nord ?)

En 1809, il épouse  Louise-Marie-Amélie de Bourbon-Siciles, princesse des Deux-Siciles (1782-1866), Dame discrète et austère qui lui fera 10 enfants (dix !). En revanche on ne lui connaît aucune maîtresse !

Après l’abdication de Napoléon Bonaparte en 1814, Louis-Philippe revient en France.

Sous, la restauration (Louis XVIII, puis Charles X) Louis-Philippe devient populaire. Il incarne aux yeux des gens une opposition raisonnable face aux ultra-royalistes et ne rejette pas tous les acquis de la Révolution.

Après les Trois glorieuses (27, 28 et 29 juillet 1930) Louis Philippe est nommé Lieutenant-Général du Royaume par les députés insurgés.
 
Le 2 août, Charles X, abdique, mais il ne souhaite pas que son fils Louis Antoine de France (aussi impopulaire que lui) puisse lui succéder et contraint ce dernier à cosigner l'acte d'abdication. Le successeur légitime devient donc son petit fils Henri, duc de Bordeaux, âgé de neuf ans. Il lui faudra donc un régent, Charles X confie cette tâche à son cousin Louis Philippe, duc d'Orléans.


Une des très rares photos de Louis-Philippe,
Daguerréotype daté de 1842

Prise de pouvoir
 
Devant le parlement, Louis Philippe annonce effectivement l'abdication de Charles X, et la renonciation de Louis XIX mais "oublie carrément" d'annoncer" que cette abdication est destinée à mettre sur le trône le jeune duc Henri. (Malin le Louis Phiphi) et du coup s'empare du pouvoir.

Louis-Philippe se fait proclamer par la Chambre des députés "roi des Français". Il range au placard le drapeau blanc de la restauration et adopte le drapeau tricolore. En 1833, il décide que le château de Versailles deviendra un musée.


Règne

Au début, il évite la pompe et les dépenses excessives de ses prédécesseurs. Mais les conditions de vie des classes laborieuses se détériorent considérablement, alors que la grande bourgeoise financière et manufacturière prospère. Son premier ministre Guizot ne fait pas grand chose qui puisse améliorer les choses. Sauf sans doute, en 1833 une loi faisant obligation à chaque commune la création d'écoles, sans pour cela que la scolarité soit obligatoire. Mais sinon la presse est muselée, et le pouvoir est menacé d'un côté par les républicains et de l'autre par les légitimistes (partisans du duc de Bordeaux)

Des révoltes ouvrières éclatent et sont écrasées sans ménagements par l'armée :
- les Canuts Lyonnais (novembre 1831),
- le cloître saint Mérry à Paris (juin 1832).


Autre photo d'époque (on sent la fatigue !)

En avril à Lyon 1834 s'ouvre le procès des ouvriers qui ont fait la grève en février. Au cours de manifestations un ouvrier est tué, quelques jours après, c'est l'explosion, l'armée reprend le contrôle de la ville le 13. On dénombre 129 morts chez les militaires et 200 chez les insurgés. Les troubles s'étendent à Grenoble, Saint-Etienne, Chalon-sur-Saône, Clermont-Ferrand, Marseille mais l'ordre est promptement rétabli. A Paris, il y a un  début d'insurrection, des barricades sont dressées. Bugeaud et Thiers (un spécialiste) prennent la direction de la répression. 40 000 soldats reprennent le contrôle des quartiers insurgés au prix de violentes batailles. Rue Transnonain(1). ils investissent le N° 12 et massacrent occupants et insurgés sans distinction. Ce massacre entrera dans l'histoire grâce à une lithographie d'Honoré Daumier.

En 1840 à la suite de violentes grèves, la chambre des députés avait du limiter le travail des enfants de 8 à 12 ans à 8 heures par jour.

...et une crise économique éclate en 1846

La cible

- 26 juillet 1835, Louis Philippe, lors d'une revue boulevard St Martin, se fait mitrailler d'une fenêtre par le sieur Guiseppe Fieschi, conspirateur corse. 19 morts, 42 blessés, Louis s'en sortira avec une légère éraflure au front. Fieshi il fut condamné à mort et guillotiné.
- 25 juin 1836, Louis Philippe sort des Tuileries en voiture, Louis Alibaud se précipite et tire à bout portant sur la voiture. les balles effleurent la tête du roi. Alibaud sera condamné à mort. (guillotine)
- 27 décembre 1836, Louis Philippe se rend avec ses fils à la chambre. Un homme tire sur la voiture du roi, la vitre explose et la balle rase la poitrine du roi. Meunier, le tireur, sera gracié et condamné à aller vivre aux Etats-Unis.
- 15 octobre 1840, l'anarchiste Darmès tire à la carabine sur la voiture royale. L'arme trop chargée explose. Darmès sera condamné à mort. (guillotine)
- 16 Avril 1846, près de Fontainebleau, Pierre Leconte a l'idée saugrenue de tirer deux cartouches de fusil sur le char à banc royal. Le roi indemne condamnera Leconte à la peine capitale. (guillotine)
- 29 juillet 1846, enfin, Louis Philippe salue la foule du balcon des Tuileries. Joseph Henri tire deux coups de pistolet sur le roi et le rate. Il sera condamné à la réclusion perpétuelle.

Epilogue

En 1847(2) l'opposition commence la campagne des banquets (les banquets sont les seuls réunions publiques autorisées). Une manifestation populaire est organisée pour demander le renvoi de Guizot mais la troupe tire et Paris se couvre de barricades. Les bataillons de la garde nationale font défection et aussitôt une partie de l'armée adopte une attitude passive. Les gardes nationaux réclame également la réforme, Louis-Philippe s'incline et renvoie Guizot. Une fusillade éclate boulevard des Capucines et fait 52 morts. On charge les cadavres dans un chariot que l'on promène dans les rues de Paris en criant "On égorge le peuple !" l'émeute devient révolution, des quartiers se couvrent de barricades. Bugeaud qui a été chargé de mater l'émeute renonce à l'affrontement et se replie sur les Tuileries, il n'y a plus que la garde nationale qui reste fidèle au roi. Les insurgés investissent l'Hôtel de Ville. A 11 heures le 24 février 1848, Louis-Philippe abdique.

Louis-Philippe s'enfuit en Angleterre et y mourra deux ans plus tard.

L’Assemblée nationale, accepte dans un premier temps que le petit-fils du roi lui succède avant de se retourner et de proclamer la Deuxième République.


Notes savantes
(1) aujourd'hui cette rue (entre la rue Michel-le-Comte et la rue au Maire) a été intégré à la rue Beaubourg dans le IIIème arrondissement. Cette rue fit partie des premières rues où exerçaient les prostituées après la promulgation de l'édit réglementant leur activité par Louis IX (Saint-Louis) en 1256. Elle se nommait alors rue Trace-Putain (et non pas Trace put... comme l'indique le site de la Mairie de Paris), puis aussi : rue Trousse-Nonnain, rue Tasse-Nonnain, puis Transnonain.
(2)  En 1847 on comptait 6 millions d'ouvriers en France dont 1 300 000 dans les fabriques. La condition ouvrière était misérable. 60% des jeunes ouvriers étaient réformés pour déficience physique. L'espérance de vie d'un ouvrier d'usine ne dépassait pas 30 ans.  L'hiver 1847-48 a été redoutable, l'Europe meurt de faim, un million d'Irlandais meurent, les Allemands sont très fortement touchés également. En France depuis 1846 on manque de céréales et de pommes de terre. Même les riches sont touchés, les spéculateurs sont en faillite. Le chômage sévit gravement, 20% des mineurs, 40% des ouvriers du textile, les chantiers du chemin de fer sont arrêtés faute de crédits.