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GABRIELLE D'ESTREES
Duchesse de Beaufort
(1573-1599)
MAITRESSE D'HENRI IV

Page mise à jour le 16/03/2019

Gabrielle d'Estrées est devenue la maîtresse et la favorite d'Henri IV en 1591. Le roi, pourtant obsédé sexuel compulsif (et fier de l'être) l'aima comme il n'a jamais aimé personne d'autre.

Gabrielle d'Estrées, la "presque reine... blonde, dorée, d'une taille admirable, d'un teint d'une blancheur éclatante." (Mademoiselle de Guise), "blonde aux yeux bleus, aux sourcils admirablement dessinés, avenante et potelée" (François Bluche), "C'est une merveille, comment cette femme de laquelle l'extrême beauté ne sentait rien de lascif, a pu vivre en reine plutôt qu'en concubine tant d'années et avec si peu d'ennemis. Les nécessités de l'État furent ses seules ennemies" .(Agrippa d'Aubigné)

En 1590, le grand écuyer de France, présente sa maîtresse Gabrielle d'Estrées au roi. C'est le coup de foudre, elle lui résiste plus de six mois, mais finit par lui céder. Il la marie par convention, puis demande au couple de divorcer afin qu'elle soit libre, la fait venir à la cour et la fait marquise de Montceaux, puis duchesse de Beaufort.

Henri IV est tellement amoureux qu'il à le projet de se marier avec elle. Il lui faut pour cela répudier Marguerite de Valois (épouse du roi depuis 1572). Cette dernière est contre, le pape Clément VIII aussi. Ce dernier (de quoi je me mêle ?) reproche à Gabrielle son passé de libertine, et s'inquiète des problèmes de succession que cela pourrait poser (Henri et Gabrielle ont déjà eu ensemble trois enfants "bâtards")

Enceinte de quatre mois du quatrième enfant d'Henri IV, elle fut prise de terribles convulsions dans la nuit du 9 au 10 avril 1599, sans doute une apoplexie foudroyante.

On lui fit des funérailles royales. Henri IV porta le deuil en s'habillant entièrement en noir, ce qu'aucun roi de France n'avait encore jamais fait

Au lendemain de sa mort, Henri IV écrivit : Mon affliction est aussi incomparable que l'était le sujet qui me la donne. Les regrets et les plaintes m'accompagneront jusqu'au tombeau. La racine de mon cœur est morte et ne rejettera plus.."

...et cet abruti de Clément VIII (le pape responsable du supplice de Giordano Bruno) jubilait !


Portrait par Daniel Dumonstier (1574-1646) réalisé vers 1635-1640


Ce portrait représenté sous deux éclairages différents s'intitule Gabrielle d'Estrées et sa sœur la duchesse de Villars (école de Fontainebleau, anonyme 1594 - Paris musée du Louvre)


Gabrielle d'Estrée est à droite, sa sœur la duchesse de Villars est à gauche et lui pince le téton.
Il faut se garder de voir de la symbolique partout dans les tableaux, pourtant celui-ci comporte deux symboles assez clairs : l'anneau tenu entre le pouce et l'index de la main gauche de Gabrielle en évocation de la promesse de mariage que lui a fait Henri IV, le morceau de tableau à l'arrière plan ou l'on voit une femme les cuisses ouvertes, assumant ainsi pleinement son rôle de courtisane. Reste le pince téton qui pour certain serait l'affirmation de la nouvelle grossesse de Gabrielle pour d'autre plus simplement la reconnaissance de la duchesse de Villars de sa sœur comme favorite officielle.


Superbe détail (mais là ce n'est pas Gabrielle, c'est sa sœur !)


Il existe une autre Gabrielle d'Estrées et la duchesse de Villars au musée des Beaux Arts de Lyon, une peinture sur toile qui daterait aussi de 1594 : Le collier de perle autour du cou de Gabrielle la désigne comme la favorite...


Gabrielle d'Estrées et sa sœur, la duchesse de Villars, musée de la Société archéologique de Montpellier (attention ces dames se sont rhabillées)


Femmes au bain
, École de Fontainebleau, fin du XVIème, musée des Offices de Florence


Gabrielle d'Estrées au bain,
Ce tableau (musée Condé, Chantilly) copie celui de Diane de Poitiers au bain par François Clouet - Gabrielle n'est pas torse nue , mais habillée d'un voile transparent. Le visage est raté. Les deux enfants naturels de la duchesse de Beaufort et d' Henri IV sont représentés (César et le nourrisson Alexandre)


Copie du précédent, avec cette fois le visage peint "comme il faut"


Quant à celui-ci, est-ce vraiment Gabrielle ? (ce n'est probablement pas Diane de Poitiers, vu l'absence de diadème frontal)


Gravure satirique d'Henri IV et de Gabrielle... mais quelle est cette lettre qu'ils déchirent ?


Evidemment ce tableau a attiré les pastiches en tout genre (ci-dessus photo de Michel Sanders 1997)


 Melanie Manchot (née en 1966). Emma & Charlie I, 2001.


Tanja Ostojic and Marina Grzinic - 2003


Trouvaille sans référence


Diana et Mario 1981 the sisters


Alain Jacquet


Publicité pour Yves Saint Laurent


Harald Seiwert né en 1957 en Allemagne


Gabrielle et les pinces à linges par Niko

Merci au blog de la boite à images où j'ai été piqué pas mal de petites choses.

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Post-scriptum : Je ne résiste pas au plaisir de vous citer la réaction d'un blogueur (ou d'une bloggeuse) outré(e) par ce tableau et qui écrit sans avoir peur du ridicule : "On disait souvent que l’on dénude le corps de la femme pour de mauvaises raisons. Eh bien, le phénomène n’est peut-être pas si nouveau !" Ah, les coincé(e)s de la culotte, s'ils n'existaient pas il faudrait les inventer !