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Fuckart and Pimp |
Page mise à jour le
17/02/2019
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En
Avril 1998 la presse la presse britannique diffusait une information à
la une. Elle fut relayée en Europe, voici la new publiée par
Libération
La blonde Angela Marshall, artiste peintre américaine, à organisé
le week-end dernier à Londres une exposition très "shocking". Elle à
reçu les visiteurs un par un et peint une toile avec chacun d’entre
eux. Puis les personnes désirant acheter l’œuvre résultante se sont
vues proposer des tarifs originaux : un petit tableau coûtait 25
livres (38 euros) plus une séance de sexe oral, une toile de taille
moyenne se négociait à 50 livres (76 euros) avec une relation sexuelle
complète. " Il est essentiel que le public fasse l’amour avec Angela
pour que son art soit consommé. Tant que le propriétaire d’une toile
n’a pas fait l’amour avec elle ce n’est pas de l’art" à déclaré Alex Chappel, le conservateur de la section " Fuckart and Pimp "
(littéralement "Baisart et Maquereautage") de la galerie Decima,
dans le sud de Londres. Des avocats ont contesté le procédé. Mais pour
Alex Chappel, "du moment que c’est une performance artistique, c’est
légal". Précision : chaque séance devait durer une heure et se
dérouler en présence de personnes sélectionnées dans le public.
(Libération 21/04/1998)
La presse espagnole (El Pays) précisait quant à elle qu'il existait
aussi une prestation encore plus complète à 75 livres (114 euros)
On remarquera que si les prix des prestations sexuelles sont plutôt
bon marchés mais plausibles, si on y ajoute le prix de l'oeuvre d'art
ça ne colle plus du tout, surtout quand on connaît les prix habituels
(absurdes et exagérés) qui se pratiquent dans le marché de
l'art ! Et puis il faut bien que l'artiste se remboursent au moins de
l'achat des matériaux de peinture (qui ne sont pas donnés). Et
il faut aussi rétribuer la galerie qui prélève un pourcentage allant
de 30% à 60% (dans certains cas) du chiffre d'affaires total ! Autant
dire que ces tarifs sont du grand n'importe quoi !
Dans
un premier temps un article accompagné d'une interview fut publié dans
le quotidien "The Sport". Angela Marshall
y déclarait "J'aime donc je me suis accrochée dans ma galerie"
ou encore "C'est une façon de remettre en question ce que les gens
considèrent comme étant ou non acceptable, je ne le fais pas pour l'argent, je le
fais pour l'amour." L'article était bien entendu une amorce et le
17 avril "The Independent" publiait sept pages sur l'événement !
Le lendemain, à 9 heures, la galerie d'art était assiégée par les
journalistes. Ils ne virent aucune peinture, pas de clients, mais
Angela Marshall était là avec son grand chapeau rouge comme sur la
photo ! A la nuit tombée un comparse, se faisant passer pour un client
quittait l'établissement le visage barbouillé de rouge à lèvres, et
rapporta à qui voulait l'entendre qu'on pouvait pour 5 livres (8
euros) assister aux ébats de ces messieurs dames à travers un judas
Du coup l'opinion conservatrice s'excita via les courriers des
lecteurs, on publia des témoignages de personnes qui en fait n'avaient
rien vu mais qui fournissaient des descriptions scabreuses de ce
qu'elles avaient prétendu voir et qui après s'être bien rincé l'oeil
demandait l'interdiction de ce genre de choses (air connu, hélas)
et la condamnation des responsables et acteurs de ces "turpitudes".
Puis soudain on ne parla plus de l'affaire ! Tout cela était un
canular, une mise en scène pour faire de la publicité à la galerie. La
presse sans doute péteuse d'être tombée dans le panneau ne publia
aucun rectificatif (à l'exception notable du Sunday Mirror).
Aujourd'hui on en parle encore mais essayez donc de rechercher les
tableaux d'Angela Marshall sur Internet, vous ne trouverez pas... et
pour cause, ils n'ont jamais existé !
Voir aussi :
L'art abstrait
·
Non abstrait, mais bof... ·
L'imposture en peinture