Les sorcières
Page mise à jour le
14/10/2015
Pré en bulles :
Les sorcières sont-elles des mutantes ? Ben oui, pour voler sur un balai, il faut
quand même avoir des pouvoirs que vous et moi n'avons pas ! Ce qui nous permet
au passage d'apporter une réponse à une question fondamentale : Si les sorcières
ne portent-elles jamais de culotte, c'est afin d'avoir une meilleure adhérence
avec le balai !
Tentative de définition :
Nous ferons confiance en la matière à Ambrose Bierce
1/ Horrible et repoussante vieille femme, en perverse activité avec le diable.
2/ Belle et attirante jeune personne, dont les perverses activités dépassent le
diable.
Naissance d'une légende :
Il existe de grandes variations dans les récits de sorcières mais le fond commun
se développera surtout à partir de récits colportés dans les Alpes suisses (Valais) au
15ème siècle. On commença à parler de sorcières se rendant entièrement nues au
sabbat (réunion de sorcières avec le diable) en chevauchant un balai
volant et le corps recouvert d'un onguent magique. Une fois sur place, ben c'est
l'orgie, dont le point culminant est le baiser que toute bonne sorcière bien
élevée doit prodiguer sur le cul du Diable en personne.
Répression sanguinaire
Tout cela est rigolo et le serait bien davantage si l'Inquisition n'avait pas
pris tout ça au premier degré. Des pauvres femmes accusées par n'importe qui se
retrouvèrent entre les griffes de bourreaux sadiques qui les torturaient jusqu'à
ce que folles de douleurs, elles finissent par "avouer" toutes les turpitudes
qu'on voulaient leur faire dire. La suite, c'était le bûcher... Et tout cela
avec la bénédiction des plus hautes autorités ecclésiastiques.
Le premier procès de sorcières officiel eut lieu à Trèves (Allemagne) en 1235.
La première sorcière dûment condamnée par les tribunaux ecclésiastiques à être
brûlée vive le fût à Toulouse en 1275. La sorcellerie était dorénavant assimilée
à l'hérésie et le pape Jean XXII donna en 1330 une nouvelle impulsion à la
chasse aux sorcières. Mais c'est à partir du XVème siècle que commença la
persécution massive encouragée par la bulle du pape Innocent VIII. Des chasses
aux sorcières eurent lieu partout en Europe avec un pic important entre
les années 1580 et 1630. Elles se perpétueront jusqu’à la fin du XVIIIème siècle
faisant un nombre considérable de victimes. On estime le nombre de procès de
100.000 à 200.000 et le nombre de condamnations à mort de 50.000 à 100.000. La
dernière sorcière à être condamnée en Europe fut Anna Göldin en 1782 en Suisse.
Arts graphiques
Albrecht
Dürer (1471-1528) : Quatre sorcières
Hans Baldung Grien, (1484-1545) Deux sorcières - 1523
Henry Robert Morland (1716-1797)
Francisco Goya (1746-1828) Le Sabbat des Sorcières (1797-1798) - Pas
très érotique tout ça !
Louis-Maurice Boutet de Monvel (1851-1913) "La leçon avant le sabbat". Ce
peintre s'est fait connaître comme illustrateur d'ouvrages pour les enfants.
Mais parfois il avait d'autres sources d'inspiration.
Sorcière, Luis Ricardo Falero (1851-1896)
Luis Ricardo Falero - Vision de Faust - 1878
Cartes postales parisiennes anonymes - 1910 - En toute vers le sabbat !
Pas mal la sorcière qui s'envole par la cheminée.
Alberto Vargas (1896-1982) - Une sorcière moderne
William Mortensen (1897-1965) The witches sabbat - années 1930. Grand
photographe américain injustement méconnu et spécialisé dans les mises en scène
érotico-fantastiques
Joël Bernabel 1993, Illustration pour l'ouvrage de Marie des Bois : "S comme
Sorcière"
Grafiti urbain de
Miss Tic
(née en 1956)
Sorcière par Brian LeBlanc (2010)
Illusion d'optique
Image en trompe l'œil, on voit soit une sorcière de
profil, soit une jeune fille en profil perdu
Cinéma (petite séléction)
Le destin exécrable de
Guillemette Badin de Guillaume Radot (1947) avec Helena Bossis. On
remarquera que le Diable est un bien beau jeune homme
Même film, Hélèna Bossis exécute une danse
endiablée (tant qu'à faire) avec... le Diable, tandis que les autres
participantes au Sabbat ont assuré le casse-croûte !
Emmanuelle Seigner dans La neuvième Porte (Roman
Polanski, 1999)
The witches of Brestwick
(2005) de Jim Wynorski avec
Joe Souza, Monique Parent et Jay Richardson
Les trois mêmes dans le même bain !
Syn DeVil (Witchs Sabbath de Jeff Leroy,
2005)
Syn DeVil et Ron Jeremy (photo de tournage de Witchs Sabbath de Jeff Leroy,
2005)
Lisa Sparkxxx (Witchs Sabbath de Jeff Leroy, 2005)
La très belle Gina Valona (Witchs Sabbath de Jeff Leroy, 2005)
Gina Valona et Christine Cowden (Witchs Sabbath de Jeff Leroy, 2005)
De gauche à droite : Lisa Sparkxxx, April
Betts, Gina Valona. Au premier plan : Syn DeVil (Witchs Sabbath de Jeff
Leroy, 2005)
Bande dessinée
Marie la sorcière (1984) Marco |
Radada la méchante
sorcière, (1994) Michel Gaudelette et Sauger |
Mélusine (1995) Clarke et François Gilson |
Romans
Divers
Poésie
La Loreley
à Jean sève
À Bacharach il y avait une
sorcière blonde
Qui laissait mourir d'amour tous
les hommes à la ronde
Devant son tribunal l'évêque la
fit citer
D'avance il l'absolvit à
cause de sa beauté
Ô belle Loreley aux yeux pleins de pierreries
De quel magicien tiens-tu ta sorcellerie
Je suis lasse de vivre et mes yeux sont maudits
Ceux qui m'ont regardée évêque en ont péri
Mes yeux ce sont des flammes et non des pierreries
Jetez jetez aux flammes cette sorcellerie
Je flambe dans ces flammes ô belle Loreley
Qu'un autre te condamne tu m'as ensorcelé
Evêque vous riez Priez plutôt pour moi la Vierge
Faites-moi donc mourir et que Dieu vous protège
Mon amant est parti pour un pays lointain
Faites-moi donc mourir puisque je n'aime rien
Mon cœur me fait si mal il faut bien que je meure
Si je me regardais il faudrait que j'en meure
Mon cœur me fait si mal depuis qu'il n'est plus là
Mon cœur me fit si mal du jour où il s'en alla
L'évêque fit venir trois chevaliers avec leurs lances
Menez jusqu'au couvent cette femme en démence
Vat-en Lore en folie va Lore aux yeux tremblant
Tu seras une nonne vêtue de noir et blanc
Puis ils s'en allèrent sur la route tous les quatre
La Loreley les implorait et ses yeux brillaient comme des astres
Chevaliers laissez-moi monter sur ce rocher si haut
Pour voir une fois encore mon beau château
Pour me mirer une fois encore dans le fleuve
Puis j'irai au couvent des vierges et des veuves
Là haut le vent tordait ses cheveux déroulés
Les chevaliers criaient Loreley Loreley
Tout là bas sur le Rhin s'en vient une nacelle
Et mon amant s'y tient il m'a vue il m'appelle
Mon cœur devient si doux c'est mon amant qui vient
Elle se penche alors et tombe dans le Rhin
Pour avoir vu dans l'eau la belle Loreley
Ses yeux couleur du Rhin ses cheveux de soleil
Guillaume Apollinaire (1880 - 1918)
Chansonnette
Salsa du démon (extrait)
Oui! Je suis la sorcière! (Horreur !) Je suis vieille, je suis moche, je suis une mégère. (Horreur! Malheur !) Oui, oui, oui: sur mon balai maudit, (Horreur !) Je viens faire mal aux tout petits. Je fais pourrir des mains de pendus, Je mange des crapaud, des rats tout poilus. Je fais des potions pour séduire les hommes Puis je les mord quand ils dorment ! Dans ma marmite, c'est l'épouvante: Y'a des bestioles dégoulinantes. Ce soir je fais du bœuf au pipi Car c'est la fête aujourd'huiiiiiiiiiiiiiiiii. Le grand Orchestre du Splendid - Jean Delaporte, Xavier Thibault 1980
Notes
(1) Le Malleus
Maleficarum (du
latin «Le Marteau des Sorcières", ou "Hexenhammer" en allemand) est l'un des
traités les plus célèbres du Moyen Age sur les sorcières. Il
a été écrit en 1486 par Heinrich Kramer et Jacob Sprenger, et a d'abord été
publié en Allemagne en 1487. Son
but principal était de contester tous les arguments contre l'existence de la
sorcellerie et à instruire les magistrats sur la façon d'identifier,
d'interroger et de faire condamner les sorcières. Le Malleus
Maleficarum est
devenu de facto le vadémécum des chasseurs de sorcières et des à la fin de
l'époque médiévale. Entre
les années 1487 et 1520, il a été publié treize fois, et entre 1574 à 1669 il
a de nouveau publié seize fois.