Le nu dans le
cinéma rétro
Page mise à jour le
13/01/2018
Elsa Lanchester (1902-1986), La vedette de la Fiancée de Frankenstein (1)
Voici un extrait d'une scène tournée pour le film Tarzan
et sa compagne (Tarzan and his mate) réalisé par Cedric Gibbons et Jack
Conway en 1934.La scène fut supprimée au montage mais on peut la voir dans
certaines version restaurées en DVD. Le film est sorti juste au moment de la
mise en place du code Hays qui sévit de 1934 à 1966 et qui restreignait jusqu'à
l'absurde tout ce qui était un tant soit peu sexuel (au sens large).
L'énigme est de savoir qui est la compagne de Weissmuller dans ce long ballet
aquatique. Pour les uns ce serait (malgré le fait qu'elle s'en soit défendue)
Maureen O'Sullivan elle-même. D'autres parlent de Josephine McKim qui fut une
championne de natation américaine (médaillée olympique aux jeux de 1928 et
1932). D'autres enfin citent le nom d'Elsa Lanchester (voir plus haut)
comme doublure de O'Sullivan. Et quand on sait que Josephine McKim eut un tout
petit rôle (une sirène lilliputienne dans un bocal) dans la Fiancée de
Frankenstein, on se dit qu'on décidemment du mal à démêler toutes cette salade,
mais ces images sont très jolies et la séquence avec Cheetah est tordante.
Joan Crawford (1905-1977)
Greta Garbo (1905-1990)
Louise Brooks (1906-1985)
Jean Harlow (1911-1937)
Deux photos de la championne de natation australienne Annette Kellerman (1887-1975) dans le film américain "The Daughter of Mr Gods" (ou the Daughter of Gods, ou encore the Daughter of the Gods) - 1916 (Herbert Brenon).... Ce film de 180 minutes est la première production importante comportant des scènes de nu intégral impliquant la vedette du film !
La Sorcellerie à travers les âges (Häxan), 1921, film danois de Benjamin Christensen.
Claire de Lorez dans Morgane la Sirène de Léonce Perret (1927)
La fin du monde, film d'Abel Gance (1930)
Mae Bush et son chemisier très transparent en
compagnie d'Oliver Hardy dans "Toute la véritéde James W. Horne (1931)
Un chien qui rapporte est un film de Jean
Choux (1930) avec Arletty. Une histoire légère et complètement farfelue. On se
serait bien passé du rôle assez lourd (c'est le cas de le dire) de Madame Gras,
mais sinon cette galerie de jeunes filles décontractées qui font la fête, qui
lèvent la jambe, qui fument et qui boivent fait plaisir à voir. Arletty se
détache du lot avec ses tenues excentriques parmi lesquelles du très moulant et
du transparent (on lui voit même un sein nu, un très court instant). La mise en
scène est inventive. Une charmante surprise !
La jeune femme aux seins nu qui passe derrière le paravent, c'est Arletty !
Simone Simon, nue en perruque blonde, (références non trouvées).
Simone Simon (1911-2005) : Remarquée à la
terrasse du Café de la Paix à Paris, par Victor Tourjansky, réalisateur russe
émigré en France, il la fit tourner dans "Le Chanteur inconnu". Sa très grande popularité avant guerre peut
surprendre, son visage de lolita n'ayant rien d'exceptionnel, mais elle sut jouer de
ses atouts et vendre sa popularité. Les pères et les mères la pudeur furent ainsi
scandalisés par la façon dont Simone s'extasiait devant le slip de bain de
Jean-Pierre Aumont dans le film "Le lac au dames" (Marc Allegret - 1934).
Simone Simon a également abordé la scène et le disque avec un succès certain, sa meilleure prestation restant son rôle de Maricousa dans "Toi c'est moi," opérette de Moïses Simons et d'Henri Duvernois
dont la première eut lieu à Paris au théâtre des Bouffes-Parisiens le 19
septembre 1934. Son très joli filet de voix aurait pu lui valoir une carrière au
music-hall mais elle prit d'autres chemins.
Partie
à la conquête de l'Amérique, elle se planta, elle revint en France incarner le
film mélodramatique (ce n'est rien de le dire) "La bête Humaine" (Jean Renoir
1938) qui sera un succès commercial et critique. Grisée par son succès et devenue
trop chère pour les réalisateurs français, elle retourne aux USA où elle se fait
remarquer dans deux bons films fantastiques, "La Féline" (Cat People - Jacques
Tourneur -1942) et "La Malédiction des hommes-chats" (The Curse of the
cat people - Robert Wise -1944).
Claudette Colbert incarne Popée dans The sign of the cross de
Cecil B. De Mille (1932)
Hedy Lamarr dans Ecstasy de Gustav Machaty (1933)
Hedy Lamarr (1913-2000) : Considéré à un moment comme la plus belle femme du
monde, sa carrière cinématographique reste cependant modeste. (il y eut quand même
le Sanson et Dalila de Cecil B. DeMille en 1949). Cette femme était remarquablement
intelligente (elle a déposé un brevet d'invention en matière de transmission
radar) et indépendante (elle se déclara ouvertement bisexuelle à une époque où ce n'était
pas spécialement accepté) mais d'un caractère instable, elle se maria et divorça 6
fois, fut arrêté deux fois pour kleptomanie, et n'obtint comme prix que celui de
la " pomme acide
de l’actrice la moins coopérative" en 1949
Contrairement à une légende tenace,
Hedy Lamarr ne fut pas la première femme à évoluer entièrement nue au cinéma
(voir plus haut) - Elle est malgré tout peut-être la première à simuler
l'orgasme. Le film fit scandale, présenté à la seconde Nostra de
Venise en pleine Italie fasciste, Mussolini en avala son chapeau et interdit le
film, emboité par le pape Pie XII qui le condamna !
Comme toutes les scènes de nus rétro, Ecstasy
à sa légende tardive : Hedy aurait exigé que les scènes de nu ne soient filmées que du
haut d'une falaise afin qu'on ne voit pas de plans rapprochés, sans penser que
le téléobjectif permettrait de la zoomer... Pire : Les grimaces pendant les
scènes hot aurait été provoqué non pas par l'orgasme mais par des piqures
d'aiguilles... (passons..)
Son premier mari, un industriel de l'armement autrichien, tenta par jalousie de racheter (sans succès) toutes les copies du film. Ce dernier servant de plus en plus explicitement la cause nazie, Hedy Lamarr s'échappa du domicile conjugal et se réfugia dans un bordel dans lequel elle travailla toute une nuit.
Prologue ( (Footlight Parade) est un film musical de Llyod Bacon (1933), réalisé donc avant la mise en place du code Hays (1) - c'est assez osé, les allusions sexuelles sont nombreuses et le spectateur attentif pourra même apercevoir quelques tétons furtifs (voir ci-dessous) tirés tous les deux du prologue chorégraphique " "Shanghai Lil" (dont le cadre est une maison de plaisir chinoise).
Martine de Breteuil
Martine de Breteuil (1908-2007) Elle apparaît au générique de ses film sous son vraie prénom Moussia (elle se nommait Moussia Bielinnko: Dans "Il est charmant", film de Louis Mercanton (1931) d'après l'opérette de Raoul Moretti, elle apparaît quasiment nue. A l'époque les films n'étaient ni doublés, ni sous titré, mais on tournait "dans la foulée" des scènes pour les principaux pays en les adaptant au besoin aux législations locales, il y a donc fort à parier que les spectateurs américains ont été privé de cette scène Le film d'où est tiré la seconde photo n'a pas été identifié.
Germaine Aussey (à droite)
La photo est tiré du film de Léon Mathot, "Le comte Obligado". (1935)
Dans cette scène Antoine alias le comte Obligado, interprété par Georges Milton
est entraîné dans une soirée privée où sur une scène on représente le paradis
terrestre. Germaine Aussey en profite pour faire des oeillades à Antoine qui ne
sait plus où donner de la tête.
.
Edwige Feuillère dans Lucrèce Borgia, 1935
Edwige Feuillère (1907-1998) : En 1935 elle joue le rôle de Lucrèce Borgia dans le film éponyme d'Abel Gance. La photo ci dessus est issue de ce film (à moins que ce soit une photo de tournage) et possède sa légende : "Le budget du film étant limité, la piscine dans laquelle devait évoluer Edwige ne fut construite qu'avec 80 centimètres de profondeur, même en se contorsionnant, elle ne put donc cacher son buste..." Légende presque trop belle pour être vraie, mais le scandale eut lieu, et la "pub" fonctionna. Edwige abandonna alors l'érotisme pour devenir comme disait quelqu'un "élégante jusqu'à l'ennui"
une autre scène de Lucrèce Borgia (mais sans Edwige)
L'affiche !
Les gangsters de l'expo est un nanar réalisé par le belge
Georges De Meyst (1937) et se déroulant dans le cadre de l'exposition
universelle de Paris en 1937. Le film comporte deux courtes de scènes de cabaret
ou l'on peut voir évoluer Betty Hoop (sic). Dans la seconde scène, elle danse
topless.
Arletty dans "Le jour se lève" (Marcel Carné 1939)
Arletty dans "Un soir de réveillon" (Karl Anton -1933)
Arletty (1898 -1992) : Une grande dame du cinéma et une grande dame tout
court. Nonobstant l'opinion de quelques pisse-vinaigres, elle restera aux yeux
du plus grand nombre l'incarnation de Madame Raymonde, la belle et fière
prostituée du film Hôtel du Nord (Carné 1938).
Femme libre et indépendante, elle
le fut en toute circonstances, et certains voulurent le lui faire payer. Ainsi
elle fut placée en liste rouge par la Résistance puis arrêté à la libération, on
lui rapprocha sa liaison avec un officier allemand (lequel n'avait rien de
nazi), elle eut alors cette réplique célèbre "Mon cœur est français mais mon cul
est international !". En 1946, défendant les prostituées et affirmant
que la
fermeture des bordels finiraient par les desservir elle eut ce mot "La
fermeture des maisons closes, pire qu'une faute, un pléonasme".
Arletty chantait
aussi, et chantait bien, ses extrait d'opérettes comme "Un soir de réveillon" (Raoul
Moretti -1932) sont un régal.
Les trois premières photos ci-dessus
faisaient parties d'un plan intégré au film tel qu'il fut sorti en 1939. Il fut
ensuite censuré par le gouvernement de Vichy et jamais rétabli depuis. Marcel
Carné a déclaré tardivement que ce plan aurait été tournée à son insu (ben
voyons...).
Les déshabillés transparents de Danielle Darrieux (née en 1917)
La Crise est finie de Robert Siodmak, 1934
dans le rôle de Denise (Dédé de René Guissart, 1935, d'après l'opérette d'Henri
Christiné et Albert Willemetz) Elle est entourée de Claude Dauphin à gauche et
de'Albert Préjean (à gauche)
Bethsabée de Léonide Moguy, 1947
Quelques images de la scène de cabaret extraite du film de
Roger Blanc "Scandale aux Champs-Elysées (1949) Un excellent film policier
La très belle Madeleine Lebeau (né en
1923) dans "Et moi j'te dis qu'elle t'a fait d'l'œil" (Maurice Gleize 1950)
Sophia Loren (née en 1934) : En 1951
(sous le nom de Sophia Lazzaro) elle tourne dans "Quelles drôles de nuits"
(Era lui...si, si) de Vittorio Metz et Marcello Marchesi. (musique de Nino
Rota)
Yvonne de Carlo (1922-2007) : Ici dans "La Castiglione" (La Contessa di Castiglione) de Georges Combret, 1954. Cette très belle femme commence sa carrière dans un night-club de Vancouver (Canada). D'abord maîtresse pendant deux ans du producteur Howard Hugues qui la lança, elle rencontre ensuite Walter Wanger, un autre producteur, qui cherchait une fille aussi belle qu'Hedy Lamarr, aussi bonne actrice qu'Ingrid Bergman et qui peut danser comme Vera Zorina”
Notes :
(1)
Le code Hays est un code de censure mis en place par les tenants de l'ordre moral
et autre coincés de la braguette. Il entra en vigueur à partir de 1934, et
perdura jusqu'en 1966, même si Billly Wilder parviendra à le ridiculiser en 1964
avec "Embrasse-moi idiot"
(2)
La prétendue photo de
plateau représentant, la Fiancée de Frankenstein, un sein nu et les fesses à
l'air, s'étant révélée être un fake, je l'ai retiré de cette page, mais vous
pouvez toujours
la voir ici, à sa juste place