Marjorie 1ère, princesse d'artichaut  vous propose


Page mise à jour le 17/11/2011

Démocratie mon cul !

Encore une page sérieuse !

La démocratie (et par conséquent le suffrage universel) est en contradiction permanente avec la notion d'expertise. Dans un vote un expert n'aura pas plus de poids grâce à son vote qu'une personne se contentant de ce qu'il est convenu d'appeler les arguments de comptoirs (y'a qu'a faire comme ça, faudrait qu'on fasse comme ça… et pourquoi on ne ferait pas comme si…)

Certes, diront certains, si les électeurs ne sont pas experts, les personnes proposées à leur suffrages le sont sans doute, ce qui rectifierait le tir ! Que nenni, c'est le contraire qui se passe, on caresse l'électorat dans le sens du poil et ce dernier ravi que son "opinion" soit ainsi relayée devient la proie des démagogues de tout poil.

Bien sûr il faut modérer, tout le monde n'est pas démagogue ! Est-ce si sûr ? A bien y réfléchir la seule correction envisageable serait d'écrire : Tout le monde n'est pas démagogue au même point.

Rappelons à ce propos qu'Hitler est arrivé au pouvoir de façon tout a fait légale en 1933 en Allemagne
(1)

Rappelons aussi que quand on dit que la France change de majorité, c'est peut-être vrai mais cela ne représente jamais qu'un basculement de 5 à 15 % des inscrits qui ont la bougeotte (c'est d'ailleurs leur droit)

Une question (tabou ?) est de se demander si le suffrage universel est le seul moyen de la démocratie.

Il existe en théorie d'autres procédés dont deux sont souvent mis en avant (mais pas par les mêmes personnes)

1) le système des conseils et des représentants : dans cette procédure une petite entité de base (quartier) élit son représentant, qui lui-même élira son représentant communal qui élira son représentant régional et ainsi de suite. Le système originel des soviets fonctionnait comme ça... on a vu ce que ça a donné. Des courants proches de l'anarchisme prônent aussi ce genre de système. Ce système n'est démocratique qu'en apparence puisqu'il laisse les groupes de pression en tous genres y pratiquer l'art de la manipulation.

2) le système censitaire : Ne peuvent voter que certaines personnes ! Oui, mais lesquelles ? Une serait de ne donner le droit de vote qu'à des personnes dont il est prouvé qu'elles se sont impliquées pendant une période suffisamment longue dans la vie associative, autrement-dit : des gens qui font de la politique au quotidien et non pas seulement le jour des votes. (Mais comme puits de tricheries et de combines, ça paraît pas mal non plus). Une autre de faire passer un sorte d'examen civique au moment de l'inscription sur les listes électorales… (Mais là aussi, gaffe aux manipulations en tous genres)

Donc en attendant la petite lumière ou le petit déclic permettant une démocratie digne de ce nom, on ne peut que répéter ce que disait Churchill (qui soit dit en passant était partisan su système censitaire) "la démocratie est le pire système à l'exception de tous les autres".

Une autre façon de voir les choses est de s'interroger non pas sur l'organisation du vote mais sur l'exploitation de son résultat.

Actuellement, si Machin fait 50,01 % des suffrages, c'est Machin qui est élu, normal, mais c'est aussi tout pour Machin et rien pour Truc qui a quand même fait 49,99 %. Qu'il y ait une prime au vainqueur est normal, que tout aille au vainqueur ne l'est pas. On devrait rechercher le consensus, ne pas se contenter de voter des lois à 51 contre 49 % mais rechercher l'accord qui rassemblerait 66 ou 75 % des voix. (Albert Camus ne disait-il pas : "La démocratie, ce n'est pas la loi de la majorité, mais la protection de la minorité") On peut toujours rêver…

PS : Ne me lynchez pas, je suis fragile de la tête.


(1) Certes les élections se sont faites dans le contexte de l'incendie du Reichstag (27-28 février 1933), provocation nazi tentant de faire porter le chapeau aux communistes. Mais les élections du 5 mars 1933 élections furent libres (et avec 44 % et 8% à leurs alliés les nazis devinrent donc majoritaires). La dictature hitlérienne ne commencera que le 23 mars 1933. Les nazis organisant un vote au Reichstag pour faire passer la loi dite de l'Acte générateur. Cette loi qui nécessitait un vote des 2/3 des présents pour passer, permit à l'exécutif de promulguer des lois sans l'avis du parlement. Pour obtenir les 2/3 des voix, les nazis firent emprisonner les députés communistes et empêchèrent physiquement de voter un certain nombre de députés socialistes.