Saint-Louis, la
prostitution et les bordels
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mise à jour le
14/10/2015
Le saviez-vous, ce "bon" Saint-Louis qui rendait la justice sous un chêne
(on
n'a pas dit comme un gland) est à l'origine des bordels, du moins de leur
appellation sous cette terminologie
Louis IX né en 1214 (roi de France de 1226 à 1270)
surnommé Saint-Louis en 1297 par le pape(1), était austère et moraliste, il promulgua en 1254 un édit menaçant
d'extradition toute personne vivant directement ou non de la prostitution à
Paris.
Les conséquences furent désastreuses :
- Propagation de la prostitution clandestine qui se substitua à celle des
maisons closes qualifiées maisons de débauche.
- Augmentation critique de l'insécurité dans les rues (viols, violences). Les
femmes devaient faire face à une violence canalisée autrefois par les maisons
closes.
Les protestations fusèrent de toutes parts, et deux ans plus tard, Saint-Louis
effectua un virage à 180°, la France passa du jour au lendemain du
prohibitionnisme au réglementarisme. Le nouveau décret rétablit de nouvelles
conditions à la prostitution. Les filles devaient simplement exercer hors de la
ville (l'enceinte de Philippe Auguste à l'époque). Elles s'installèrent dans
des baraques en bord (bois) appelées bordes. D'où le nom de filles
bordelières... et donc de bordel.
Dans le cas ou cet édit ne serait pas observé, les prostituées devaient verser
au sergent la somme de 8 sous parisis, et risquaient d'être emprisonnées
au Châtelet voire extradées de la capitale.
Les rues où les filles pouvaient exercer portaient parfois des noms assez poétiques :
Rue de la Huchette, Rive gauche, aujourd'hui c'est plutôt les gérants de
restaurants grecs qui racolent les touristes
Rue Froimon, petite rue disparue, à l'Est du Collège de France,
(rive gauche)
Rue du Renard-Saint-Merri, petite rue disparue près de l'église Saint Merri
(rive droite 4ème).
Rue Taille pain, entre la rue Brisemiches et le cloître Saint Merri - 4èmè
Rue Brisemiches, près de Beaubourg - 4ème (l'origine du nom fourni par le site
de la Mairie de Paris paraît sujet à caution "pains que l'on distribuait aux
chanoines de la collégiale de Saint-Merri." - puisqu'il y avait dans cette
rue bien plus de bordels que de boulangeries !)
Rue Champ-Fleury, (il existe une rue Champfleury à Paris près du champ de
Mars mais il n'est pas évident que ce soit celle-ci)
Rue Trace-putain, aujourd'hui intégrée dans la rue Beaubourg,
Rue Gratte-cul, aujourd'hui rue Dussoubs, Paris 2ème
Rue Tire-Putain devenue rue Tire-Boudin, aujourd'hui rue Marie Stuart. Paris 2ème non loin de la
précédente !
D'autres rues de Paris tirent leur nom de la prostitution qui y était pratiquée (mais ne date pas forcement de cette époque)
Rue du Pélican (Paris 1er) : La lecture du site de la Mairie de Paris fait parfois très "coincé de la braguette", on y lit ceci : ''Corruption d'un nom obscène qui lui avait été donné en raison de la population qui l'habitait. Elle existait au commencement du XIVe siècle, en dehors de l'enceinte de Philippe-Auguste ; on la nomma d'abord rue du Poil au C... et ensuite rue du Pélican ; pendant la Révolution, rue Purgée, puis rue de la Barrière des Sergents. En 1806, elle reprit le nom de rue du Pélican''. Sur mon site appelons un chat un chat, la rue s'appelait Rue du Poil au Con (sans point de suspensions pudibonds)
Rue du Petit Musc (Paris IV) : Drôle de nom pour une rue datant au moins de 1358, le musc est à l'origine une substance provenant de la sécrétion d’une glande du chevrotin porte-musc, vivant en Asie, Sibérie ou dans l’Himalaya. Qu'est ce que ça vient faire dans le 4ème arrondissement ? Il s'agit en fait d'une corruption linguistique, à l'origine c'était Rue Pute y Musse, (ce qui signifie la prostituée s'y balade) C'est ensuite devenu : Pute y Muce, Petit Musse, Petit Muce, puis Petit Musc.
Reconstitution d'une maison close du moyen âge.
(la dame est en
tenue d'époque)
Photo prise pendant un festival médiéval
Sinon Louis IX dit Saint-Louis faisait aussi preuve d'un antisémitisme compulsif assez peu reluisant (voir cette page qui en traite sur le mode humoristique mais les faits sont réels)
Notes
(1) Le pape Boniface VIII sanctifia Saint Louis pour de simples raison
politiques, il fallait tenter de contenter Philippe le Bel, la raison
officielle, (la conduite de la 8ème croisade) ne tient pas la route, d'autres
souverains ayant dirigés des croisades sans être sanctifiés pour autant.