286 - Novembre 2009 - Paris
Dépêchez vous d'y aller, ça ne dure que du 16 au 19 novembre,
de 10 heures à 18 heures et c'est chez Sotheby's, 76, rue du
Fg-St-Honoré, Paris-8e.
Y sont exposés 208 clichés de grands photographes, avant
d'être vendus aux enchères le 20 novembre Parmi ces trésors,
on trouve, 14 photos d' Eugène Atget (1857-1927), dont quatre
abordant le thème de la prostitution Laissons la parole au
chroniqueur de Monde : "Quatre photos sentent le soufre. Le
sexe en est le sujet. Commençons par un portrait de prostituée
devant une maison close de Versailles, en 1921. Elle nous
sourit. Etonnant Atget, qui montre la fille de joie de la même
façon qu'il a montré un vendeur de parapluies…"
Il n'en revient pas monsieur le chroniqueur ! Une prostituée
qui sourit, une prostituée photographiée comme un vendeur de
parapluies ! Une prostituée banalisée en quelque sorte ! Ben
oui, Monsieur le chroniqueur, une prostituée c'est un être
humain comme un autre, et donc ça sourit aussi ! Et n'en
déplaise à ceux qui jettent l'opprobre sur cette activité (et
à ceux qui voudrait la voir interdire) c'est un métier comme
un autre (quand il est pratiqué sans contrainte, évidemment)
Et Atget a bien raison de la photographier de la même façon
qu'un vendeur de parapluie. Voilà qui change du traitement
habituel des médias (je ne me souviens plus quel producteur de
télé qui osait dire "La prostitution, ça ne nous intéresse que
quand c'est glauque")
Le chroniqueur continue
"Les trois autres photos, prises au début des années 1920,
disent l'intimité du bordel. Il y a d'abord cette femme nue, à
quatre pattes sur un lit. Ce n'est pas tant un nu, qu'un cul
que présente Atget. Ce n'est pas tant un visage qu'il cherche
à cacher- la femme nous regarde -, qu'une croupe qu'il met en
valeur. Le nu féminin est un genre majeur de la photo moderne
de l'entre-deux-guerres : tour à tour sensuel, froid,
fragmenté, audacieux, solarisé, stylisé... Avec Atget, on est
dans quelque chose de plus dérangeant, et jamais vu, qui
prolonge la vue précédente : le corps féminin comme objet de
transaction."
Et oui et comme dans toutes transactions tout le monde y
trouve son compte. La prostitution ce n'est jamais qu'une
affaire privée ou l'on échange du sexe contre de l'argent. Et
où serait le problème ? Ah ! Bien sûr pour que l'échange soit
possible, il faut se montrer, être belle (et on entend d'ici
les refrains sur la femme objet qui déboulent). Etrange
société ou certains récompensent l'intelligence mais méprisent
la beauté (alors que les deux sont d'abord une affaire de
gènes), une beauté qu'il faudrait se garder de dévoiler, alors
la monnayer, vous pensez bien…
Toutes les photos sur le site de Léna |
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