0235 - Septembre 2008 - Cameroun
Les clubs d'exhibition de strip-tease avec port du
string ou avec le sexe totalement à découvert, gagnent
du terrain au Cameroun. Autrefois courus par les
occidentaux, aujourd'hui, les africains s'y adonnent à
cœur joie.
Carrefour Paris dancing à Akwa à Douala. Il est 22
heures ce samedi. Des véhicules de toutes marques sont
garés devant le «St père», un complexe qui compte une
discothèque et une gogo dance où a lieu tous les jours,
des exhibitions de strip-tease. L'accès à la discothèque
est conditionné par le paiement d'un ticket. Tout le
contraire de la Gogo dance ouverte à tout buveur. La
petite allée tapissée qui y mène s'ouvre sur une grande
salle rectangulaire avec des sièges disposés sur le
pourtour. Deux bars parés de miroirs et où sont exposés
des vins et liqueurs de toutes marques, ravivent le
décor. Au centre de la pièce, un comptoir rectangulaire
avec tout autour des chaises adaptées, reçoit des
clients séparés d'environ 50 centimètres des serveuses,
et à environ un mètre d'un podium de même forme.
Long de près de six mètres, avec trois poteaux en métal,
ce podium a été conçu pour les exhibitions de
strip-tease, spécialité de ce bar appartenant à des
indo-pakistanais. Sous un air de disco, deux jeunes
filles chaussées de bottillons, et abhorrant des strings
à corde, se donnent en spectacle. A cette heure de la
nuit, la moitié des clients est constituée de personnes
de race blanche. Au moindre geste du postérieur de l'une
des danseuses ou à une démonstration qui laisse
apercevoir un trait du sexe, des têtes se réajustent.
Les clients de race blanche semblent être les plus
attentifs. Flanqués de lunettes, cigarettes aux lèvres
pour la plupart, ils n'entendent rien rater du spectacle
pendant que de jeunes prostituées les caressent la
poitrine et le sexe.
Des jeunes filles effilées ou voluptueuses, à la
poitrine plus ou moins généreuses se relaient ainsi
toutes les heures sur ce podium. Leurs pas de danse
cadencés et rythmés de mouvements qui interpellent tout
le corps frisent la séduction. Le client satisfait,
acquiesce de la tête et interpelle la danseuse qui se
rapproche. Il lui glisse alors quelques billets de
banque dans le string. Les mouvements qui simulent
l'acte sexuel sont les plus captivants. Ils
s'accompagnent chaque fois des youyous dans la salle et
d'un mouvement de billets. Deux heures plus tard, à 24
heures, les Noirs sont de plus en plus nombreux. A cet
instant précis, un jeune homme de race blanche déjoue la
sécurité et se retrouve sur le podium. Après quelques
minutes d'exhibition, il se sépare de tous ses vêtements
et exhibe sa verge. La salle exulte et applaudit.
L'homme se rhabille et quitte la scène non sans avoir
gratifié les danseuses de quelques sous. "C'est
impressionnant quand tu y assistes pour la première
fois, mais après l'engouement tombe car, ce sont
toujours les mêmes visages et les mêmes pas de danse",
explique un client habitué des lieux. Le spectacle
commencé à 19 heures s'étend ainsi jusqu'à 4 heures tous
les jours.
Spectacle identique tous les jours dès 22 heures dans le
bar de l'hôtel Fortuna à Bessengué. Là clientèle de ce
soir, toute africaine apprécie le spectacle que donne
une jeune fille ronde, le sexe à découvert. Son corps
enduit d'huile scintille sous l'effet de la chaleur.
Avec la dextérité d’une athlète, elle fait un bond,
récupère son slip déposé non loin et fixe du regard un
coin de la salle. Là, les clients qui connaissent la
suite baissent la tête, craignant d'être choisi. Encore
deux bonds et elle s'immobilise devant un infortuné, lui
enfile le slip à la tête et s'assied sur ses pieds. La
salle exulte. "Paie... caresse...tu es servi...attrape
son sexe", entend-on dans la salle. L'animateur de la
soirée, du fond de sa cabine joue les reporters. Elle ne
le libérera qu'après qu'il l’ait gratifié d'un billet de
1000 Fcfa.
Ce type de scène se multiplie avec d'autres clients.
Cette fois, une dame pourtant accompagnée de son
compagnon est la cible. La danseuse d'un signe de la
main fait débarrasser sa table par une serveuse. Elle
s'en sert alors comme estrade, s'y pose et entraîne la
tête de la femme dans ses entrecuisses. "Lèche...ça
c'est le secret des lesbiennes....ouhh.... c'est
bon?...", lancent les clients. Le tout agrémenté par
l'animation du Disc Jockey qui trouve les mots justes
pour expliquer la scène. La danseuse disparaît un
instant. Elle est aussitôt relayée par une de ses
collègues.
Des clients sont alors à chaque fois approchés et
doivent subir les caprices de ses filles. Quelques
courageux ne manquent pas de les solliciter. Un jeune
homme, d'un signe de la main en interpelle une. Sans
perdre de temps, la stripteaseuse saute sur ses jambes,
envoie la main sous les vêtements et caresse le sexe.
Elle se relève ensuite et lui enfourche la tête dans
l'entrecuisse. La salle explose de cris. Satisfait, il
la gratifie de 2000 Fcfa.
Les exhibitions de strip tease ont été introduites au
Cameroun au début des années 90 par des expatriés.
Commencées à Douala et Yaoundé, les deux principales
métropoles, elles gagnent progressivement les villes
secondaires. "Les gens sont très intéressés et cela
justifie la création des nouveaux clubs dont le nôtre",
confie un personnel du Maxim's Night club, une
discothèque où a lieu deux fois par semaine des
exhibitions. Les hostilités commencent ici après 24
heures et sont assurées par des filles aux rondeurs
remarquables. Mamelles au vent, le sexe à découvert, les
danseuses du Maxim's font le tour des tables, taquinant
au passage quelques hommes. La spécialité de ce club
fréquenté presque exclusivement par des Noirs est la
simulation de l'acte sexuel avec des bouteilles.
Une pratique très appréciée par les hommes qui
réagissent à chaque fois par des salves
d'applaudissement. Les danseuses introduisent à chacun
de leur passage sur scène le bout d'une bouteille dans
leur sexe et l'accompagnent des mouvements de va et
vient. Les clientes dépitées se couvrent alors la face
des deux mains pendant que les hommes gratifient les
danseuses de quelques sous. La pratique du strip-tease
tout comme la création des clubs d'exhibition sont
pourtant interdites au Cameroun. Les autorités font
ainsi souvent fermées ces clubs qui malgré tout
réussissent toujours à coup de bakchich à reprendre
leurs activités.
Finalement tout cela est assez classique... Mais le plus
rigolo est la réaction du sociologue/moraliste de
service qui commente l'article en ces termes
Pourquoi aujourd'hui plus que hier ?
A partir du moment où nous avons réussi à tourner
complètement le dos à la culture africaine qui guidait
nos actes, et qui contient des interdits pour embrasser
la "modernité", alors on peut comprendre que nous soyons
plus disposé aujourd'hui plus qu'il y'a 10, 20, 30 ans à
pouvoir accepter ces pratiques qui pour nos parents
relevaient tout simplement du non sens.
Doit-on craindre à la longue des conséquences ?
Pour les stripteaseuses qui sont pour la plupart de très
jeunes filles, on peut craindre que ce soit là une porte
ouverte vers la prostitution. S'agissant des
spectateurs, l'exposition à ces pratiques traduit une
certaine dépravation des mœurs.
Les coincés de la braguette et les moralistes
hypocrites sont décidément partout... |
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