La putain intellectuelle

Refrain :
Je suis une putain intellectuelle.
Je lis Baudelaire et puis Verlaine.
Je suis une putain intellectuelle.
Je remplis mon bas de lai-aine.


Du soir au matin, du soir au matin,
Je fais l'turbin.
Du soir au matin, du soir au matin,
Je fais l'tapin.
Les couilles, les bites et les roupettes
Me vont au con, c'est ça qu'est chouette
C'qui m'rentre par une oreille,
Me sort par l'autre,
C'qui m'rentre dans l'cul,
N'entre pas dans celui des autres.

Du soir au matin, du soir au matin,
Je gagne mon pain.
Du soir au matin, du soir au matin,
J'ai mal aux reins.
Les pafs, les pines et les gros chibres,
Crachent le pognon, c'est pour mes livres.
Pendant que ma cramouille
Se fait d'la mousse
J'pense pas aux couilles,
Je lis le petit Larousse.

Du soir au matin, du soir au matin,
Mon popotin,
Du soir au matin, du soir au matin,
Va son p'tit train.
Les roubignolles et les balloches
Me font bien suer, mais moi j'empoche.
Je me fais de l'oseille,
A coups d'quéquettes.
Après l'boulot je retourne
A mes poètes.

Du soir au matin, du soir au matin,
Je m'tape des dards.
Du soir au matin, du soir au matin,
J'en ai l'caffard.
Je m'fais baiser, mais je gamberge,
Que j'sortirai bientôt d'l'auberge.
Chaque fois j'me fais taper dans la charnière
J'pense aussi sec, c'est pour ma bibliothèque.
Chaque fois qu'j'suis fatiguée
Du train arrière,
J'pense à Prévert et j'remets
Les jambes en l'ai-ai-re.

Notes : Le texte de cette chanson paillarde est un mystère. La référence à Prévert laisse à penser qu'il s'agit d'un texte récent (ou tout du moins remanié récemment). On trouve sa trace sur un enregistrement vinyle 33 tours de 1956 (voir photo) intitulé "Le feux aux poudre" où il est précisé "Réservé aux Médecins et Apothicaires - Enregistrements à tirage limité strictement réservés au corps médical - Audition publique interdite.