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NOEL

ou LE RETOUR DES JOURS LONGS

Page mise à jour le 27/11/2013

Dans toutes les civilisations même les plus primitives, (du moins dans les zones au climat tempéré) on faisait la fête le jour du solstice d’hiver (qui se situe autour du 25 décembre pour l’hémisphère nord et du 25 juin pour l’hémisphère sud).

On peut évidemment se demander pourquoi et comment surtout lorsque l’on retrouve cette fête dans des peuplades qui ne savent ni compter ni dater (du moins selon nos critères)

POURQUOI ? : L’automne, plus que l’hiver à toujours été considéré comme la plus mauvaise des saisons, c’est celle où la végétation se meurt, (et donc où la nourriture liée à la cueillette se raréfie), où le temps devient pluvieux et venteux, mais surtout celle ou les jours raccourcissent le plus.

La liaison entre mauvaise saison et raccourcissement des journées est une constante dans l’observation des sociétés primitives.

COMMENT : il faut se rappeler que ces civilisations se manifestent toujours par une connaissance empirique mais très précise des phénomènes météorologiques et astronomiques. De plus des rituels étaient liés au coucher et au lever du soleil. Ils avaient donc remarqué que chaque jour en automne le soleil se couchait un tout petit peu plus loin (quelques secondes d’arc) sur la ligne d’horizon, jusqu’au jour ou il revient " en arrière, ". Cet événement ne pouvait être prévu, mais était attendu avec impatiente (Le cycle perpétuel n’était pas évident). Il signifiait pour eux non pas le début de l’hiver (considéré comme un mal nécessaire à la régénération de la terre) mais comme le retour progressif des journées longues, synonyme de jours meilleurs. Et ce jour-là, on faisait la fête !

NOEL

Très tôt, historiens et chroniqueurs se sont évertué à déterminer les étapes de la vie du Christ (la fête du jour de sa naissance, Noël, date du IVe siècle), après compilation des Evangiles et de différents écrits. En 532, le moine Denys le Petit arriva de son côté à la conclusion que le Christ était né le 25 décembre de l’an 753 de la fondation de Rome. Ayant mis au point une table de calcul de la date de Pâques où les années étaient comptées depuis la naissance du Christ, l’ère chrétienne, connut une lente diffusion. Ce n’est qu’à la fin du IXe siècle, sous Charles le Gros, que son emploi devint presque systématique chez les Carolingiens.

Fête solennelle de la naissance de Jésus-Christ, Noël est célébré le 25 décembre dans toutes les Eglises chrétiennes depuis le IVe siècle. Cette date était alors celle de la fête païenne du solstice d’hiver appelée "Naissance du soleil, " car celui-ci semble reprendre vie lorsque les jours s’allongent à nouveau. À Rome, l’église a adopté cette coutume fort populaire, d’origine orientale, qui venait de s’imposer dans le calendrier civil, en lui donnant un sens nouveau : cette institution permettait aux fidèles de tous cultes de chômer le même jour.

La fête de Noël n’est pas, à proprement parler, l’anniversaire de la naissance de Jésus, dont on ignore la date, mais la célébration du Seigneur venant dans le monde. Les prières liturgiques et les sermons des évêques de ces siècles insistent sur la signification "mystique" de cette solennité :

Certains peuples maintiendront volontairement la confusion ainsi dans les Etats Italiens, l’ancienne fête appelée " Natale " ce qui veut dire naissance (du soleil) ne changeât pas de nom mais de signification (le christ remplaçant le soleil). Encore aujourd’hui si vous voulez souhaiter un joyeux Noël à un ami italien, il faudra lui dire " -Bueno Natale "

Mais la piété des fidèles s’est attachée plus volontiers à la lettre des récits évangéliques de la naissance de Jésus et a fait de Noël la plus populaire des fêtes chrétiennes : De Bethléem, où les pèlerins se rendaient, dans la nuit, à la grotte de la Nativité, la coutume s’est répandue en Occident de célébrer une première messe à minuit (la liturgie romaine connaît une deuxième messe à l’aurore et une troisième dans la journée).

C’est François d’Assise qui avec l’autorisation du Pape mit en scène la première crèche vivante en 1224, ce fut le début d’une sorte de mode où le Moyen Age imagina, dans les églises, des représentations de la grotte (crèches vivantes, à la manière des "mystères" de l’époque, ou statuettes qui sont à l’origine des célèbres santons de Provence). L'église a toléré puis encouragé cette expression.

Actuellement la fête de Noël, si elle garde pour beaucoup un incontestable aspect religieux, est néanmoins revenue dans une large part une fête privée et familiale, annexant :

Le sapin semble issu d’une très ancienne tradition nordique (on plantait en Scandinavie un sapin devant chaque maison pendant la fête de Yul correspondant au solstice d’hiver) et s’est perpétuée dans ces pays puis à pénétré dans tous les états germaniques pour finir par atteindre la France par l’Alsace, au 19ème siècle. A l’époque les sapins étaient joliment décorés de pommes recouvertes d’une pellicule de cire rouge (rappelant la pomme qui tenta Eve au Paradis Terrestre). La coutume pénétra lentement le reste du pays, le premier sapin parisien fut érigé en grande cérémonie en 1837, mais la coutume ne se répandit qu’à la fin du 19éme siècle.

 

Ce n’est en effet qu’au début du 20ème siècle que les populations latines annexèrent à la fête de Noël la coutume du Père Noël et des sabots devant la cheminée. Auparavant cette fête de plus en plus dédiée aux enfants lesquels recevaient suivant les régions des cadeaux par l’intermédiaire du Petit Jésus, de Tante Ariè, de St Martin, du Père Janvier et surtout de St Nicolas.

Un instant d’arrêt sur celui qui est considéré (à juste titre comme l'ancêtre direct de Père Noël ) le dénommé St-Nicolas, là encore la tradition n’est pas si ancienne que cela et remonte au 18ème siècle ou 2 pédagogues popularisèrent en Belgique et dans le Nord-Est de la France cette légende. St-Nicolas, (auteur par ailleurs d’une rocambolesque fable d’enfants coupées en tranches par un méchant boucher, puis ressuscités par le saint) fut choisi par hasard et couplé avec le Père Fouettard, dangereux dealer de martinets pour enfants pas sages.

Comment le père Noël put-il prendre avec autant de succès la place d’autant de monde ? La meilleure explication vient du formidable brassage des provinces qui s’effectua en région parisienne à l’époque et où certaines particularités régionales furent volontairement gommées. De plus la radio naissante et l’éducation nationale ne furent pas étrangères à ce succès. Et puis il y eu Coca-cola...

Il est faut de dire que c'est Coca-cola qui inventa le père Noël ! Par contre la publicité lancé par la marque en 1931 (il ne s'agissait au départ que d'inciter les gens à boire du Coca l'hiver) eut un double impact, le premier, c'était d'humaniser le personnage (et au passage de l'habiller des couleurs de la marque) le second plus inconscient étant d'associer dans l'esprit du public, le monde des enfants, la fêtes, les cadeaux et le célèbre breuvage ! Le Père Noël s'il n'est pas le fils naturel de Coca-Cola en est malgré tout le vrai parrain ! 

Le clergé tenta de s’opposer à cette nouvelle pratique, parfois violemment, il n’y a pas si longtemps en 1951, le père Noël fut brûlé en effigie sur le parvis de la cathédrale de Dijon sur ordre de l’évêché... il faut toujours que ces gens là brûlent quelque chose...

Si nos petits anges recevaient, il y a encore quelques dizaines d’années des cadeaux de faibles valeurs voire symboliques, on sait comment l’industrie du jouet (entre autres) est entrée dans ce créneau.

Il nous faut pour finir, parler de l’usage du réveillon, à l’origine simple collation prise au retour de la messe de minuit, celui-ci à aussi retrouvé l’un des usages fondamentaux de la Fête qui est du plaisir de manger ensemble. A ce propos notons que la tradition de la dinde de Noël est aussi assez récente puisque la Dinde, importée d’Amérique n’existait pas sur le vieux continent... Et la bûche devenue le dessert obligatoire de ces festivités (qu’elle soit glacée ou non) n’est ni plus ni moins qu’une invention récente des pâtissiers (1870).