Le MOMOSITE vous présente : |
J'ai vu un Ovni, une fois |
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La vague belge d'ovnis |
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Page mise à jour le 14/10/2015 |
La vague belge d'OVNIS
(1989-1991)
Voilà bientôt 20 ans que les pro-Ovnis sont en fête, après avoir du boire leur
coulpe dans l'affaire Roswell, après l'immense déception qu'ont été pour eux la
publication de je ne sais combien de rapports concluant que rien ne permettait
de valider la thèse extraterrestre en matière d'"apparitions" d'objets volants non
identifiés, voilà qu'il se passa des choses en Belgique
(et plus précisément en
Wallonie)
à partir de 1989 et pendant près de deux ans.
Alors lisons ce que liste nos ufologues :
- Environ 2000 apparitions d'OVNIS en cette période, toutes répertoriées et
consignées par la SOBEPS (Société belge d'étude des phénomènes spatiaux), dont
la quasi-totalité relate des objets de forme triangulaire, éclairés aux
sommets (du triangle). Contrairement à la mythologie OVNI traditionnelle, on
aurait noté assez peu de vitesse inouïe et d'accélérations surprenantes, mais
des déplacements à moins de 40 km/h ainsi que des vols à très basse altitude
(moins de 20 m).
- collaboration de la Force Aérienne Belge avec la SOBEPS
- des échos radars inhabituels
- une photo de l'un de ces OVNIS prise par un observateur, puis analysée par des
experts qui concluront à une absence de trucage.
Ciel ! C'est presque trop beau pour être vrai !
Chronologie
Tout a commencé le 29 novembre 1989 :
Deux gendarmes de la brigade d'Eupen roulent sur la N68. A 17h20, ils remarquent
un pré fortement illuminée. Au dessus du pré, à une altitude évaluée à +/- 120
mètres, une grande plate-forme en forme de triangle isocèle à large base
(entre 30 et 35)
mètres dont la face inférieure est dotée de "trois énormes phares". Au centre de
la face ventrale, une sorte de gyrophare rouge clignote. Puis, l'objet se
déplace à 50 km/h, parallèlement à la route pour pivoter brusquement sur place
et repartir dans la direction opposée, vers Eupen, toujours en longeant la N68.
Les médias locaux feront un très large écho à cette apparition.
Notons
déjà une interrogation : A 17h20 ces deux gendarmes étaient donc tous seuls sur
la N68 ? Pas d'attroupements ? Pas d'automobilistes profitant de la présence de
gendarmes pour leur demander ce qui se passe ?
La SOBEPS quant à elle affirme qu'elle a enregistré 143 observations pour cette
première journée. Ces observations auraient permis de reconstituer le parcours
supposé d'un prétendu ovni sur la région d'Eupen grâce aux horaires et aux
localisations fournies.
(nous y reviendrons)
Remarquons déjà dès le premier témoignage une absurdité courante : On ne peut
déterminer la taille d'un objet si on ne connait pas sa distance
(et vice versa),
idem pour la vitesse.
Confusions avec des
objets "classiques"
Avant de parler de la vague, il convient de s'interroger sur ce qu'on vu les
gendarmes ce soir là. (Puisque si on écarte la "mise en scène" et que la thèse
de l'hallucination n'étant pas habituellement retenue pour ce cas précis, ils
ont bien vu quelque chose). En fait
aujourd'hui, on n'en sait rien, tout au plus peut-on envisager une confusion
avec des objets "classiques"
F-117A (furtif) La
thèse d'une confusion avec l'avion américain F-117A
(furtif)
a été proposé par Science & Vie (Bernard Thouanel) Le démenti américain est convenu mais des vols
Allemagne-Angleterre survolant le sud de la Belgique restent plausibles
(nous
étions en pleine préparation de la 1ère guerre du Golfe) même si cette hypothèse
emporte peu d'adhésion.
AWACS : Wim Van Utrecht relate
qu'au moment du début de la vague belge d'Ovnis, deux de ses connaissances
furent surpris, au cours d'une promenade nocturne, de voir passer un avion AWACS
à très basse altitude. Depuis lors, ils sont totalement convaincus que les
triangles belges et les AWACS (qui ne sont rien d'autre que des avions normaux
surmontés d'une antenne radar circulaire)
ne constituent qu'une seule et même chose.
Ballons dirigeables : Citons encore Wim Van Utrecht
"L'hypothèse de ballons dirigeables reste séduisante pour expliquer toute une
série d'observations principalement celles où il est question de manœuvres à
basse Le dernier des cas d'une des séries d'observations
(celle du 11 décembre
1989) concernait l'observation d'un objet ovale équipé de trois puissants phares
dont le dessous s'était empêtré sur la cime d'un sapin. Lorsqu'après un certain
temps, l'objet réussit en manœuvrant à se dégager de cette situation, un bruit
pulsé de moteur fut entendu. A ce moment, l'objet se dirigea vers le témoin dont
il survola l'habitation et disparut de sa vue (les trois projecteurs s'étaient
éteints au moment où l'objet ne fut plus visible). La lumière qui provenait de
l'objet était plus éblouissante que celle de l'éclairage public. Le témoin se
souvient parfaitement des ombres allongées et bien définies qui se dessinèrent
sur le sol au moment où l'engin survolait son habitation. Peu après sa
disparition, apparut sur l'horizon un fort éclair lumineux dirigé droit vers le
ciel.
Le récit de ce témoin fait fortement penser à celui d'un ballon dirigeable en
difficulté. Il a même décrit un empennage et un insigne. Le rayon de lumière
vertical permet de supposer que quelqu'un suivait l'appareil à distance.
Indépendamment de celle de la SOBEPS, le témoin reçut quelques jours après cet
incident, la visite d'officiers de l'armée et de la gendarmerie qui menaient une
enquête. Plus tard dans la soirée, l'endroit aurait été survolé par un
hélicoptère militaire. Cet incident s'est produit à Jupille-sur-Meuse, dans la
province de Liège.
D'autres faits de la journée du 29 novembre 1989, celle qui a vu démarrer les
vagues, plaident en faveur de l'hypothèse du dirigeable. Déjà dans la matinée de
ce 29 novembre, divers habitants d'un village de la région d'Eupen avaient pu
suivre les évolutions d'un objet ovoïde. Il est révélateur qu'en ce qui concerne
les observations nocturnes de cette journée, on ne signale (presque
exclusivement) que des objets triangulaires, ce qui laisse supposer que les
témoins se sont laissé abuser par la disposition des lumières situées sur la
face inférieure de l'objet. Un des gendarmes qui, en compagnie d'un collègue
observa l'objet au cours de cette soirée, a déclaré qu'à l'arrière de la forme
rectangulaire on pouvait voir une sorte de "turbine" et qu'en même temps un
bruit "pareil à celui d'un ventilateur" devenait audible."
Les
hypothèses américaines:
Les américains auraient testé
deux types d'appareils dans le ciel belge : Le LoFlyte qui est un engin capable
de voler à très basse altitude à plusieurs fois la vitesse du son. Ainsi
que des Drones, petits avions d'espionnage télécommandés qui étaient escortés
lors des tests par un ou deux hélicoptères chargés d'effectuer des mesures et de
ramasser les morceaux en cas de crash.
Le début de la vague
La SOBEPS
affirme que le dès le premier soir de la vague,
(le 29 novembre 1989), 143
observations d'Ovnis lui a été rapportées alors qu'aucune information n'était
encore diffusée dans les médias.
Voilà une information qui paraît bien étrange et qui est entourée de mystère
On ignore à quel moment ces témoignages ont été rapportés à la SOBEPS
(aucune
mention de date de rapport dans les publications de l'association) . Avant
l'observation très médiatisée des gendarmes d'Eupen ? Ou après ?
Le 29 novembre 1898 la SOBEPS était une organisation inconnue du grand public !
Il est difficile d'imaginer que 143 témoins se soient spontanément adressés à
cette association plutôt qu'à la presse ou à la gendarmerie !
L'absence de date de rapport est-elle un simple oubli ou une omission volontaire
dans le but conscient ou inconscient d'influencer le lecteur des publications de
la SOBEPS dans le sens de l'hypothèse extraterrestre
(qui est celle défendue par
l'association)
Car, si effectivement 143 témoignages spontanés ont été rapportés ce soir là à
la SOBEPS,
(donc avant la médiatisation) il serait illusoire de parler
d'hypothèse socio-psychologique. On peut penser que si cela avait été le cas la SOBEPS aurait fourni les dates de témoignages. Si elle ne le fait pas, en
faisant donc l'économie d'un argument en béton, c'est que :
- soit les 143 témoignages ont eu lieu après la médiatisation
(et dans ce cas on
est en droit d'évoquer la contagion psychosociale)
- soit nous avons affaire à des manipulations.
La thèse
sociopsychologique
Quittons un moment la vague belge pour comprendre comment fonctionne l'hypothèse
socio psychologique :
Je ne résiste pas au plaisir de citer ce qui peut être considéré comme
l'observation première puisqu'il s'agit de celle de Kenneth Arnold en juin 1947.
C'est en effet la première apparition d'OVNIs au sens "moderne " du terme.
La presse rapportant son apparition la simplifia,
(la déforma plutôt)
en
écrivant qu'Arnold avait vu un objet en forme de soucoupe volante. L'apparition
du terme
(flying saucers et ses traductions)
date très précisément de cet
article de presse en juin 1947.
Or qu'avait dit Arnold au sujet de cet objet insolite ? Il nota deux
choses, la forme des objets, précisant qu'ils ressemblaient à des boomerangs, et
leur comportement qui lui faisait penser à une soucoupe effectuant des ricochets à
la surface de l'eau ! Arnold eu droit à un article dans la presse, et le
journaliste confondant forme et comportement utilisa pour la première fois le
mot "soucoupe volante".
Il est tout de même assez fort que dans la quasi totalité des observations dites
"rapprochées" (du moins assez approchées pour que l'on puisse distinguer la
forme de l'objet), on nous indique de l'objet est de forme soucoupoïde et ceci
de façon quasi systématique pendant au moins 40 ans !
(y compris également en ce
qui concerne les récits d'adduction)
Les ufologues sont assez embarrassés quand on leur fournit l'origine de cette
forme !
Ça laisse rêveur non ?
Alors comment on explique ça ? Il faut savoir que le cerveau humain procède par
analogie, devant quelque chose d'inconnu
(donc absent du "catalogue d'images" du
cerveau, pour illustrer) il cherche des rapprochements, des références
(quelque
chose à quoi se raccrocher afin que l'objet passe du statut d'inconnu à celui de
ressemblant)
Dans ce travail de recherche
(qui en fait est quasi instantané), sont priorisés
les informations récentes et récurrentes.
(le cerveau fonctionne "à l'économie")
On a donc le travail suivant
- vision de quelque chose d'inconnu
- rapprochement immédiat avec les informations stockées dans le cerveau qui
priorise "le récent"
- quasi certitude d'avoir vu ce que le cerveau nous a "suggéré"
Ensuite il se crée un effet boule de neige, plus il y a d'apparitions, plus les
médias en parle, plus la suggestion cérébrale se consolide...
Les ufologues ont pour habitude de caricaturer l'hypothèse socio-psychologique
sur plusieurs points :
- le grand nombre d'observations l'invaliderait
- la personnalité, la qualité de certains observateurs l'invaliderait aussi.
(ou
dit autrement, "si un pauvre paysan peut avoir des berlues, un pilote confirmé
ou un docteur universitaire ne se laisseraient pas berner aussi facilement)
A cela on peut répondre que l'effet socio-psychologique agit comme une spirale de
contamination, plus il y a d'observations, plus c'est médiatisé. Plus c'est
médiatisé, plus il y a d'observations supplémentaires. Et tout cela redégringole
comme une mayonnaise quand les médias passent à d'autres choses.
En matière de tentative de reconnaissance cognitive, le cerveau humain d'un
agrégé de physique ou d'un pilote de chasse ne se comporte pas différemment de
celui d'une personne de faible niveau scolaire. Le phénomène n'a rien à voir ni
avec le niveau d'instruction, ni avec l'intelligence, ni avec l'expérience.
A t'on des preuves ?:
Oui : toutes les confusions démontrées avec des avions, des étoiles, des planètes, des
ballons sonde en sont… les rares photos prises et ne montrant que des objets
ordinaires alors que les observateurs ont vu des objets extraordinaires… et qui
ne se retrouvent pas sur la photo en sont une autre…
De 1947 jusqu''à la fin des années 80 on a donc surtout aperçu des soucoupes, en
Belgique pendant la vague belge c'était donc des triangles….
Certains ufologues admettent que l'explication socio-psychologique pourrait
(à la
limite) expliquer la contagion mais affirme qu'elle n'explique pas la naissance
de la vague. Nous avons vu ci-dessus que l'affaire des 143 témoignages du
premier jour est pour le moins obscure et que si ceux-ci ont été rapporté après
la médiatisation de l'observation des gendarmes, l'effet de suggestion a pu
jouer à plein, ce qui rend les phénomènes prétendument observés durant cette
soirée pleinement compatibles avec l'explication de la vague par une contagion
psychosociale, contrairement à ce que prétend la SOBEPS.
La SOBEPS
Parlons un peu de la SOBPS
La Société belge d'étude des phénomènes spatiaux
(SOBEPS) a été créée en 1971 à
Bruxelles par Lucien Clerebaut, un amateur d'OVNI; dont la carte de visite ne
porte pour mention que "philatéliste." Deux chimistes viendront le rejoindre;
Michel Bougard (qui deviendra président de l'association) et Jacques Scornaux.
Le professeur Auguste Meessen, de l'Université catholique de Louvain les
rejoindra. C'était là tout l'effectif scientifique de SOBEPS avant la vague
belge… on est loin des "trois prestigieux savants" dont parlent certaines
publications.
On notera dans l'organigramme la présence de Jean-Luc Vertongen, décorateur de
profession, chef des enquêteurs, dont le nom aura son importance par la suite.
Le début de la vague belge fut l'occasion pour la SOBEPS de se dynamiser, grâce
à une politique de terrain très efficace
(occupation et rapidité d'intervention) et de méthodes assez proches du
lobbying, elle réussit à devenir omniprésente dans les médias, et a devenir un
interlocuteur privilégié de l'aviation militaire belge. Léon Brenig,
physicien à l'Université Libre de Bruxelles, rejoint alors l'association et ne
ménage pas ses activités auprès des témoins. Notons aussi l'adhésion du
chercheur français Jean-Pierre Petit, qui ne s'était pas encore officiellement
compromis avec l'affaire UMMO.
Par effet "boule de neige" plusieurs scientifiques belges s'intéressèrent de
près ou de loin aux activités de la SOBEPS pendant toute la durée de la vague
(1989-1991). La SOBEPS s'enorgueillit un peu vite de ce qu'elle présenta comme
une reconnaissance. Mais en février 1991, les masques tombèrent, la SOBEPS
organisa une conférence sur les ovnis et lança des invitations en pagaille. Mais
si plusieurs dizaines de scientifiques belges répondirent à l'invitation, ils en
ressortirent avec l'impression d'avoir perdu leur temps tant les propos de la
SOBEPS manquaient de crédibilité, de sérieux et de valeur scientifique.
En octobre 1991, la SOBEPS publia son volumineux rapport "Vague d'ovni sur la
Belgique, un dossier exceptionnel". Présenté comme une étude de haut niveau
scientifique, et concluant à l'hypothèse extraterrestre du phénomène OVNI, la
SOBEPS cherchait sa caution scientifique. Non seulement ce fut un fiasco, mais
certains scientifiques ayant le sentiment d'être manipulés signèrent un
communiqué de presse qui fut publié dans le journal LA WALLONIE du 26 octobre
1991. Nous le reproduisons ci-dessous :
En tant qu'universitaires, nous
sommes interpellés, malgré nous, et parfois choqués par le battage médiatique
fait autour du récent rapport de la SOBEPS à propos de la vague belge d'Ovni, et
nous souhaitons formuler les remarques suivantes. |
Qu'est
devenu ensuite la SOBEPS aujourd'hui ? Auguste Meessen, a perdu toute
crédibilité. Jean-Pierre Petit est parti et rêve aux Ummites. Léon Brenig a
remué ciel et terre pour obtenir de gros crédits pour l'association, il ne les a
pas eu. Il a réclamé des photos de la vague belge qu'aurait pris des satellites
artificiels, il les attend toujours
(nous aussi). En 1991 la SOBEPS claironnait
que les scientifiques belges les rejoignaient par légion. Depuis pas de
nouvelles ?
17 000 exemplaires du Tome 1 de " Vague d'ovni sur la Belgique, un dossier
exceptionnel". ont été vendu ce qui représente un certain succès d'estime. Un
tome 2 suivit lancé à grand renfort promotionnel se vendit bien moins que
prévu. Les abonnés de la revue de l'association ne renouvelèrent pas leurs
abonnements. Des cadres historiques quittèrent l'association comme Jean-Luc Vertongen, le responsable du réseau d'enquêtes qui fin 1993 publia une lettre
ouverte dans laquelle il dit notamment :
"Le dossier des ovnis ne repose que sur
du vent et est totalement incohérent. Le grand mythe des extraterrestres est
tenu à bout de bras par des prosélytes d'une hypothèse continuellement
reconstruite et qui, pour eux, devient à la longue une réalité "(1) Godelieve
Van Overmeire qui a succédé à Jean-Luc Vertongen a elle aussi claqué la porte en
confirmant les propos de son prédécesseur.
La SOBEPS s'est auto dissoute le 11 juin 2007.
Le Bêtisier de la
SOBEPS
Si l'organisation de la SOBEPS fut remarquable tout au long de la vague belge,
on ne peut en dire autant de sa compétence :
Regardez ce que rapporte
un enquêteur de la SOBEPS
(publié tel quel dans Inforespace 86) Ce dessin d'OVNI
est assez fabuleux… Mais moi j'appelle ça un hélicoptère !
La SOBEPS affirme que des milliers de personnes ont vu des triangles et parle
donc de la remarquable cohérence de ces nombreuses observations. Ce terme de
"cohérence" clamée par Meessen dès son adhésion à la SOBEPS, ne cesse d'être
utilisé encore et toujours pour tenter de nous persuader que ce sont des objets
identiques qui ont été observés en Belgique par des milliers de personnes.
Maintenant ouvrons les deux publications de la SOBEPS. Dans la majorité des cas,
les objets décrits sont bien des triangles, mais toutes sortes de triangles avec
des différences d'angles, de structures et de dispositions des lumières. Mais on
trouve aussi des observations de quadrilatère avec quatre feux, de sphère ou de
disque entouré de lumières, ou même une plate-forme rectangulaire de la taille
d'un terrain de football qui rappelle les films de science-fiction. Les gens ont
vu également des disques volants avec des coupoles, des cigares, des boomerangs,
des formes symétriques ou asymétriques, des formes géométriques complexes, et
même quelque chose comme un navire à aubes de forme ovale. C'est ce que la SOBEPS appelle la "cohérence" !
Remarquons que ces divergences de forme ne remettent pas en cause l'hypothèse
socio-psychologique. C'est bien celle-ci qui sous l'influence de la médiatisation
suggère l'essentiel (le triangle avec les lumières), les détails étant eux
l'affaire de chacun.
Page 74 de "Vagues d'Ovnis sur la Belgique", on peut lire ce qui suit au sujet
de l'observation d'une étrange chose volante ressemblant à un oiseau: "Il a été
dépourvu
(devoided)
de lumières." Quatre phrases plus tard, nous lisons: "Sous
les ailes, il y avait deux grands feux blancs et un fixe la lumière blanche sur
le nez.". Faudrait savoir !
Dans le numéro 90 (1994) du magazine Inforespace, publié par la SOBEPS, on peut
lire
(page 9) à propos d'un homme qui a été paralysé par un OVNI: "il a été
incapable de faire un geste." Et sur la page suivante, nous lisons: "Pour se
convaincre qu'il ne rêvait pas, il s'est lui-même pincé ..." Sur la même page
(page 9) on nous dit il était impossible de prendre une photo de l'objet dans le
ciel étoilé… Mais à la page précédente on nous explique que "pas une seule
étoile est visible."
page 411 de "Vagues d'Ovnis sur la Belgique", Patrick Ferryn, l'expert photo de
la SOBEPS, explique qu'un OVNI filmé avec une caméra vidéo n'était en fait qu'un
lampadaire. Alors qu'aux pages 280 et 281, l'apparition est considéré comme
vraie. Page 347, Léon Brenig parle toujours du même cas en écrivant que les
témoignages sont "parfaitement corroboré par d'autres"! Et page 290, Michel
Bougard nous écrit : "Ces documents sont vraiment étonnants". Ça fait un peu
fouillis, non ?
Mais nous étions prévenus en quatrième de couverture : "Un objectif, rigoureux
et complet une démarche et un ouvrage de référence."
Auguste Meessen
Né en 1932, professeur à l'Université Catholique de Louvain. Il y enseigna la
physique et notamment la mécanique quantique. Auteur d'articles scientifiques
intéressants, il adhéra à la SOBEPS qui fut très fière de cette nouvelle recrue.
Les articles d'Auguste Meessen sur la vague belge ne tiennent pas la route
(abandon de toute démarche scientifique, bourdes énormes sur la technique
photographique qu'il ne maîtrise absolument pas, et pire : références explicites
aux rencontres du troisième types, aux crop circles et aux adductions). En
dehors du milieu ufologique, Meessen, aujourd'hui retraité, a perdu toute
crédibilité.
Collaboration de la SOBEPS avec la Force aérienne belge
La SOBEPS met souvent en avant sa collaboration avec l'armée Belge comme gage de son sérieux. Cette façon de présenter les choses est tendancieuse. En fait, la force aérienne belge pour des raisons qui la regarde a simplement souhaité se décharger du dossier sur la SOBEPS. Ça tombait bien, elle était demandeuse.
Il y eut
néanmoins une véritable collaboration pendant les vacances de Pâques 1990, où la
SOBEPS obtint que la la force aérienne belge se livre à une véritable
chasse à l'OVNI. Ce fut un fiasco !
En 1998, le ministre belge de la Défense nationale, Jean-Pol Poncelet, a conclu
que le dossier était définitivement clos pour la
Force aérienne belge. Cette conclusion s'inscrit dans une logique strictement
militaire qui dit que les objets prétendument observés pendant la vague belge ne
représente aucune menace pour la sécurité du pays.
La photo de Petit
Rechain
Ah la photo du Petit
Rechain ! La preuve absolu de l'existence des OVNIS suivant la SOBEPS puisque
plusieurs "experts" ont conclu au non trucage de la photographie (une
diapositive)
Reprenons les faits tels qu'ils sont rapportés par la SOBEPS :
Le 4 ou 7 avril 1990 (les témoins ne se souviennent pas de la date exacte -
première bizarrerie, hésiter à un jour près mais entre 3 jours d'intervalle),
dans la commune de Petit-Rechain, située non loin de Verviers, un jeune homme
aurait réussi à photographier un "ovni". Il se trouvait avec sa fiancée lorsque,
derrière sa maison, il aurait remarqué un objet insolite dans le ciel. Il avait
son appareil photo non loin, il s'appuie sur un mur, règle le zoom et prend deux
diapositives. L'une était "inexploitable" et a été jeté,
(attitude assez peu
compréhensible) l'autre montrait exactement ce que la
presse décrivait depuis des mois comme étant l'ovni belge : un triangle sombre
avec à chaque coin un projecteur blanc éblouissant et une lumière de couleur
rouge au milieu. A noter aussi une pâle lumière rouge sur la gauche (parfois
coupée ou effacée sur certaines reproductions)
Alors qui sont ces témoins ? Et bien on ne sait pas, ils n'ont rien dit de leur
photo pendant 4 mois, (4 mois à ne rien dire quand on possède une prétendue
preuve d'OVNI dans les mains !) puis ont cédé les droits à un photographe
professionnel, la SOBEPS a alors recueilli leur témoignage, mais les deux jeunes
ont voulus garder l'anonymat (2) … Très pratique
pour faire une contre enquête n'est ce pas ?
Cette photo est vide de tout référentiel, on ne peut donc ni évaluer sa distance
par rapport au photographe, ni sa taille.
La photo ne correspond pas à ce qu'on vu les témoins : Ils ne parlent pas des
énormes spots tournoyants lumineux qui apparaissent sur la diapositive. La copine du
photographe a seulement décrit "trois points lumineux" jaune-clair avec au
centre une faible lueur de la même couleur.
Le professeur Meessen, pas trop gêné par cette contradiction, commence par
nous expliquer que la différence est due aux rayons infrarouges… avant de changer
d'avis et de nous expliquer que les spots sont des jets de plasma visible en
ultra violet qui, bien qu'invisibles à l'œil nu, impressionnèrent la pellicule. Meessen a simplement oublié de lire la notice technique de la diapo qui aurait
été prise avec un filtre Skylight (qui justement filtre l'ultra violet).
La photo aurait été prise avec un appareil photo reflex équipé d'un zoom 55-200
mm objectif fixé à un minimum de 150 mm. Le photographe prétend qu'il a utilisé
un long temps d'exposition (entre une et deux secondes) et appuyé sur le
déclencheur pendant environ deux secondes. Mais il a aussi dit qu'il a tenu tout
simplement l'appareil avec les mains en s'appuyant contre un mur. Même si le
bouton de l'obturateur est enfoncé pendant une seconde seulement, l'objet
photographié aurait du être floue. Au contraire, l'objet triangulaire montre au
moins une arête vive.
La photo est censée représenter le dessous d'un engin, or le témoin raconte
qu'il a aperçu l'objet bas sur l'horizon, qu'il serait resté un moment immobile
et qu'ensuite il s'est déplacé rapidement vers la droite pour disparaître
derrière un mur. L'engin ne sert donc pas de l'aérodynamique de sa forme en
triangle pour se déplacer ?
La photo est souvent publié amputée de sa partie droite
(ou l'on perçoit une
faible lueur rouge). Plus grave sur certains sites cette lueur est gommée ! Il
s'agit à l'évidence d'un reflet interne à l'objectif… Mais Meessen a été
incapable de le reconnaître…
La SOBEPS a fait un énorme travail de communication sur cette photo, et
puisqu'incapable de nous donner l'identité des témoins, elle a choisi de
confier la diapo à cinq spécialistes en analyse photographique
(je dis cinq et
non six car le sixième; P Ferryn membre de la SOBEPS ne saurait être juge et
partie)
Tous ont conclus que la diapo n'avait subi aucune manipulation informatique ou
physique. Pour le reste on est dans le vague, personne n'a réussi à apporter la
moindre clarté sur la façon dont la photo a été prise.
Pierre Magain et Marc Remy, de l'Institut Astrophysique de Liège ont
mathématiquement démontré que la taille attribuée à l'objet par le jeune
photographe (taille qu'on ne peut
pas connaître faute de référentiel)
est complètement différente de ce que l'appareil photo capture. Il en est de
même pour l'analyse des "bougés" des points lumineux.
L'astronome
amateur et mathématicien Thierry Veyt, ancien bibliothécaire de la SOBEPS a
tenté une simulation en 3D par calcul matriciel de ces bougés,
(c'est la méthode
utilisée pour obtenir des images de synthèses) et démontré qu'il est
impossible d'obtenir un mouvement tridimensionnel dont la projection
reconstitueraient le flou de la photo.
Il en conclue donc que cette diapo serait fausse.
Quelques tentatives de reproductions ont été réalisées : Wim Van Utrech.a
utilisé un simple bout de carton avec des lampes derrières) : Ça ressemble
beaucoup mais pas complètement, certaines particularités de la diapo dite de Petit Rechain ne sont pas reproduites… mais bon..
Les chercheurs Pierre Magain et Marc Rémy ont eux utilisé une découpe
triangulaire collée sur une vitre et éclairée par l'arrière. Le résultat est
spectaculaire.
Toutes ces querelles d'experts ne servent pas à grand-chose. Sauf a dire qu'il
n'y aurait pas eu de tripotage numérique, On ne sait pas comment la diapo a été
réalisée (ou plutôt on ne sait pas ce qui a été photographié, mais qu'est ce que
ça change ?). Les témoignages ne correspondent pas à ce qui est photographié. La SOBEPS et particulièrement Meessen se prennent les pieds dans leurs
contradictions, et le photographe et sa copine se sont volatilisés.
La SOBEBS affirme que devant la conclusion des experts la seule façon de réfuter
la diapo et de décrédibiliser les témoins ! Et alors ? Décrédibiliser des
témoins introuvables n'a rien de scandaleux ! Mais une autre explication semble
plus crédible : Celle qui considère le témoignage comme vrai, mais qui dit que
la fameuse diapo ne correspond pas à ce que le jeune homme a pris en photo.
Je ne ferais pas l'injure à la SOBEPS de traiter ses dirigeants de faussaires,
disons qu'ils ont pu se faire abuser, y compris par un de leur membres.
Et puis surtout… Qu'est ce qui permet,
(autre que le témoignage du photographe)
sur cette diapo, de dire que cet objet se situe et vole dans le ciel ? Rien !
Comment alors porter crédit à un tel document ?
Additif (août 2011)
L'auteur
de la supercherie (Patrick Maréchal) à finalement avoué : la photo
d'un OVNI de forme triangulaire avec trois points lumineux prise le 4 avril 1990
à Petit-Rechain, près de Verviers, par un jeune tourneur-ajusteur de 20 ans,
n'était qu'une supercherie. Il s'agissait d'une maquette en frigolite, a avoué
l'auteur du cliché à RTL-TVI.
Il aura fallu attendre 18 ans pour que l'auteur du cliché avoue que cette photo
était un montage. Une supercherie "qui ne devait pas dépasser les murs de
l'usine où je travaillais", a-t-il expliqué à la chaîne privée, ajoutant qu'il
était temps de rétablir la vérité. Ce qui n'était finalement qu'un bricolage,
réalisé en quelques heures et photographié en soirée, aura fait couler pas mal
d'encre durant près de 20 ans.
Ce qui n'empêche pas nos comiques
habituels de déclarer que "cette révélation ne saurait remettre en cause la
réalité de la vague belge.". Ben voyons !
Autres photos
Le 1er avril 1990
(non, ce n'est pas un gag), quelques collaborateurs de la SOBEPS ont pris quelques photos "d'un objet rectangulaire volant à basse
altitude parsemé de nombreuses petites et grosses lumières" près du village de
Ramillies. Après développement, on n'y voyait rien d'autre que des points
lumineux microscopiques faisant penser à ceux d'un avion ordinaire
A souligner qu'il y a eu tout au long de la vague quelques cas de prise de
photos ou de films par des observateurs. Dans tous les cas, lorsque les
pellicules ont été développées, on y a rien vu d'étrange ou d'inexplicable.
Pourtant ces témoins ont été convaincus d'avoir vu un objet triangulaire…
Radars
Dans la soirée du 30 mars 1990, un petit groupe de gendarmes en faction le long
de la frontière séparant les provinces de Brabant et de Liège remarquèrent
plusieurs lumières insolites dans le ciel. En même temps, le radar terrestre de
Glons, dans la région de Tongres, captait des échos radars dont l'interprétation
posait problème. Suite à quoi on fit décoller deux chasseurs F-16. Bien qu'il
n'ait eu aucun contact visuel avec le présumé ovni, l'un des deux pilotes rentra
à sa base avec un enregistrement radar sur lequel apparaissaient des phénomènes
aériens se livrant à des cabrioles les plus incroyables.
Auguste Meessen s'empressa de conclure que
"La seule hypothèse valable est qu'il
s'agit d'un ovni véritable dont les caractéristiques tendent à montrer qu'il ne
peut que s'agir d'un artefact dont l'origine n'est pas terrestre". Mais
parallèlement une enquête officielle mené par le major Salmon et l'ingénieur Gilmard
(de l'Electronic War Center)
démontrèrent qu'il y avait de graves
erreurs d'interprétation des enregistrements radar et que pour au moins 3 des 10
échos anormaux enregistrés par le radar de bord de l'un des F-16, il avait tout
simplement pris le second F-16 pour un ovni ! On pense aujourd'hui que les
autres échos non-identifiés pourraient être dus à la réflexion résultant d'un
phénomène d'inversion des ondes radar sur des masses nuageuses compactes et
humides
(inversion de température) ou d'un écho parasite. Quant aux lumières insolites, si l'on en croit un croquis réalisé par
l'un des témoins, les points lumineux observés depuis le sol en début de soirée
seraient tout simplement des étoiles "transformées" par les conditions
atmosphériques inhabituelles de cette soirée...
Meessen a été obligé d'admettre à postériori que l'hypothèse ET pour ces
anomalies radars ne convenaient pas…
Il n'y a donc rien à voir, l'affaire est éclaircie de ce côté-là !
(quoi qu'en dise encore certains !)
Conclusions
Aux tenants de l'hypothèse sociopsychologique, le dossier de la SOBEPS n'a que
deux arguments qui pour elles sont en béton :
- les 147 observations de la première journée.
- la photo de Petit Rechain
Hélas pour elle, la preuve que les déclarations des 147 observations du 29
novembre soit antérieure à la médiatisation n'a jamais été apportée, quand à a
photo du Petit Rechain, son auteur a désormais avoué qu'il s'agissait d'un faux.
Comme le dit très bien Marc Hallet, "la Vague Belge est donc en grande partie le fruit de la campagne d'informations
biaisées réalisée par la SOBEPS"
Notes
(1) En réalité Vertongen n'est pas devenu sceptique pour autant… mais se serait
dirigé vers des explications "ésotériques"…
(2) Certains sites, précisent néanmoins les prénoms, initiales, et professions
du couple en question, mais personne n'a néanmoins pu les rencontrer...
Remerciements
Cet article n'aurait pu exister sans les contributions essentielles à ce dossier
de Marc Hallet, de Wim Van Utrech, de Thierry Veyt,, trois ex ufologues devenus
aujourd'hui sceptiques convaincus.
Liens
- Une
excellente page sur
cette prétendue "vague belge'" ainsi que cet
article publié par un pro-Ovnis qui peine à contre-argumenter
-
A
propos d'Ovnis (quelques articles intéressants)