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Notes de Théâtre

Page mise à jour le 01/06/2024


Tartuffe - L'avare - Le bourgeois gentilhomme - Le triomphe de l'amour - La nuit et le moment - Lorenzaccio - Le voyage de monsieur Perrichon - Les deux timides - Chat en poche - Le système Ribadier - Monsieur chasse - Un fil à la patte - L'hôtel du libre-échange - La dame de chez Maxim - La main passe - La puce à l'oreille - Feu la mère de Madame - La cruche - On purge bébé - Mais n'te promène donc pas toute nue - La pélerine écossaise - La Jalousie - Le nouveau testament - Am-Stram-Gram - La folle de Chaillot - Le don d’Adèle - La cantatrice chauve - Lorsque l'enfant parait - La tête des autres - La manière forte - Le mari, la femme et la mort - Tresor Party - Patate - Auguste - Le Pont japonais - De doux dingues - La Vénus de Milo - Pomme, pomme, pomme - La facture - Cash-Cash - Adieu Berthe - Echec et Meurtre - La soupière - Folle Amanda - Le charlatan - Le noir te va si bien - Folie douce - Féfé de Brodway - Le père Noël est une ordure - Diable d'homme - Et ta sœur - Joyeuses Pâques - Adieu Prudence - Nuit d'ivresse - Les seins de Lola - Le diamant rose - L'amour foot - Bon week-end Monsieur Bennett - Si je peux me permettre - Ma femme s'appelle Maurice - Robin des bois - Le démon de midi - La queue du diable - La presse est unanime - Arrête de pleurer Pénélope !- Tout bascule - Le Temps des cerises - La maîtresse en maillot de bain

 

Tartuffe


Claude Winter et Robert Hirch

C'est du Molière (1664) Et c'est la version de la comédie française (1975) avec un fabuleux Robert Hirsh dans le rôle-titre, Jacques Charon dans celui d'Orgon, la très belle Claude Winter dans celui d'Elmire et la plantureuse Françoise Seigner dans celui de Dorine, l'énergique soubrette. Il faut bien avouer qu'on ne s'ennuie pas, la pièce est très bien rythmé, elle démarre très fort et on a envie de voir qui est ce tartuffe dont tout le monde parle et qui tarde à venir, les deux scènes de séduction entre Tartuffe et Elmire sont fabuleuses. Le fond est fort, l'hypocrisie cléricale en prend pour son grade, ainsi que celle de ceux qui refusent de la voir, mais il n'y a pas que ça, l'attitude d'Elmire est par exemple d'une modernité exemplaire. Certaines tirades peuvent aujourd'hui paraître un peu longues, mais à bien les écouter, ces vers sont loin d'être tristes. On remarquera que les ficelles du théâtre sont déjà là, les entrées et les sorties, les fausses sorties et les cachettes… Sans doute pourrait-on aussi regretter la fin, un peu faible, mais cette pièce reste un monument du répertoire

L'avare

Une pièce de Molière (1668) Toute la pièce est articulée autour du personnage d'Harpagon, tout l'intérêt réside donc autour de son interprétation, le reste de l'intrigue ne servant que de faire valoir. Vue comme cela l'interprétation qu'en a fait Louis de Funès en 1980 pour le cinéma n'est en rien une trahison de l'oeuvre, il est simplement dommage que la réalisation ne soit pas à la hauteur et que certains rôles soient si mauvais. La conclusion de la pièce peut paraître facile, sinon bâclé.

Le bourgeois gentilhomme

Une pièce de Molière (1670) en fait une comédie ballet (musique de Lully, chorégraphie de Pierre Beauchamp). Ce qui est frappant c'est que 350 ans après sa création et alors que le sujet est dépassé (du moins dans sa conception d'origine) Molière parvint encore à nous faire rire.. La pièce est remarquablement construite, chaque personnage est rapidement cerné dans ses travers et Molière n'épargne pas les profiteurs en tout genre, les cuistres (le professeur de philo), les esbroufeurs (le professur d'escrime), les hypocrites, les lèches culs… seul petite tache là-dedans le personnage de Cléante décidément trop lisse, mais on pardonne. Et puis Le bourgeois gentilhomme c'est aussi Lully et les ballets. Un enchantement, un chef d'œuvre intemporel.
- Vu dans une mise en scène très réussi de Pierre Badel (1968) avec Michel Serrault dans le rôle de Monsieur Jourdain (voir rubrique cinéma)

- Mise en scène d'Alain Sachs, avec Jean- Marie Bigard en 2006. En principe je fuis comme la peste les œuvres transposées, sauf et c'est ici le cas quand la folie prédomine. Evacuons d'abord ce qui ne va pas, les décors sont d'une nullité et d'une laideur à peine croyable, il y a au milieu de la pièce une longue séquence entre Covielle et Cléonte qui est complètement ratée et qui tourne à l'ennui, Catherine Arditi ne participe pas à la folie collective et du coup son rôle paraît par moment complètement décalé. En fait Jean- Marie Bigard assume le spectacle à lui tout seul et il faut avouer qu'il est convaincant et très drôle, à ce point que quand il n'est pas sur scène, ça ne fonctionne plus. Les ballets sont assez réussis même si la chorégraphie peut surprendre ainsi que les accord disco intégrés dans la musique de Lully. Finalement contre toute attente on apprécie cette adaptation "particulière"

Le triomphe de l'amour  


Marie Piton jouant le rôle de Léonide

Une pièce de Marivaux (1732) le fait est que les motivations de Léonide ne sont pas très claires, mais le jeu de séduction qu'elle exerce n'en reste pas moins fabuleux.  Vue dans une mise en scène de Jean-Paul Tribout (2001) avec comme unique décor quelques pots de fleurs (!), l'action étant transposée au 20ème siècle (pourquoi ?), malgré ces choix à priori contestables l'interprétation de Marie Piton crève l'écran et souligne merveilleusement le propos, on passe un bon moment !

La nuit et le moment

Une pièce de Crebillon fils (1755). On voudrait aimer cette pièce libertine, ce jeu du chat et de la souris, ces joutes oratoires, mais une heure de prose alambiquée et de tournures à l'imparfait du subjonctif, ça devient vite gavant. Vue dans une mise en scène de Nina Companeez (1978)  avec Francis Huster qui s'efforce de donner vie à ce texte difficile, mais son débit trop rapide n'arrange rien. Catherine Salviat qui lui donne la réplique est assez troublante

Lorenzaccio

Une pièce de George Sand et Alfred de Musset (1834). Je ne connais pas la pièce originale de Musset et Sand mais ces deux là nous ont donné beaucoup de bonnes choses. Cette adaptation de 2013 (qu'IMDB ne connait pas) mise en scène par Michel Belletante, est donc censé rendre hommage au texte initial en l'adaptant. Et c'est là que ça devient n'importe quoi, dès les première images on se demande dans quel foire on vient t'atterrir : dépouillement scénographique extrême (pas de décors, pas de vrais costumes, ça fait faire des économies), orchestre hideux (du rock ?), danseurs empruntés, et le texte dans tout cela se perd recouvert par la laideur et le brouhaha de cet impossible er prétentieuse mascarade.

Le voyage de monsieur Perrichon

Une pièce d'Eugène Labiche et Edouard Martin (1860). Toute la pièce s'articule autour du personnage de Perrichon, les autres ne servant que de faire valoir. Dès lors présenter la pièce comme une critique de la bourgeoisie est une absurdité, Armand qui est bien plus bourgeois que lui et fils à papa de surcroît finit la pièce avec les honneurs ! La pièce est simplement une charge féroce sur un bourgeois en particulier à ce titre, elle est souriante et plutôt efficace, mais non empreinte de défauts. Il faudra par exemple nous expliquer à quoi sert le personnage de Majorin ? Quant aux deux benêts qui à la fin, nous explique ce qu'il faut comprendre, c'est un peu limite. On passe un bon petit moment quand même. Vu dans la version de la comédie française avec Jean Le Poulain dans le rôle-titre et un excellent Michel Duchaussoy dans celui de Daniel. Par contre l'acteur qui joue Armand m'a agacé.

Les deux timides

Une pièce d'Eugène Labiche (1860). C’est très court (vu dans une version amputée de ses parties chantées, donc juste 40 minutes de spectacle. Ça n'a aucune prétention et à la limite ça ne rime à rien, ce n'est qu'une farce saugrenue, mais qu'est-ce qu'on se marre, les gags fonctionnent à fond. Du grand art ! Vu dans une version avec Jean Le Poulain et Francis Perrin brillants tous les deux.

A la feuille de rose; maison turque

Cette œuvre libertine de Guy de Maupassant fut jouée en privé pour la première fois le 19 avril 1875 quai Voltaire (Paris 7ème) dans l'atelier de peintre Maurice Leloir, puis reprise le 31 mai 1877 dans l'atelier du peintre Georges Becker, 26 rue de Fleurus (Paris 6ème, à l'ouest du Jardin du Luxembourg). Le carton d'invitation (rédigé sur du papier à entête du ministère de la Marine) précisait "Nous allons, quelques amis et moi, jouer une pièce absolument lubrique… Inutile de dire que cette œuvre est de nous." Dans la salle il y avait le père de Maupassant, Emile Zola, Ivan Tourgueniev (qui anima les répétions), J.K. Huysmans ("Soirée hénaurme" notera-t-il), Edmond Goncourt (qui joua les dégoûtés dans son journal et parla de "salauderie") et aussi Gustave Flaubert qui était dans la confidence et qui fut enthousiaste, (il chuchota à l'oreille de Victor Hugo : "Non de Dieu, que c'est rafraichissant") ainsi que quelques femmes dont la chanteuse Suzanne Lagier (qui partit avant la fin) la princesse Mathilde et la célèbre demi-mondaine Valtesse de la Bigne ainsi que d'autres, masquées. Les rôles féminins était jouées par des acteurs travestis dont Maupassant lui-même (dans le rôle de Raphaëlle), et le rôle de Monsieur Baeuflanquet était tenu par Octave Mirbeau. La pièce ne fut jamais publiée du vivant de Maupassant et il fallut attendre 1945 pour qu'elle le fut (de façon confidentielle) On peut aujourd'hui en lire l'intégralité sur Internet et on s'en régale ! la_Feuille_de_rose,_maison_turque

Chat en poche

Une comédie de Georges Feydeau (1888) Mise en scène en 1975 par Jean-Laurent Cochet pour la télévision avec Thierry Le Luron, Micheline Luccioni, Yvonne Gaudeau... Du vaudeville à l'état pur, millimétré et truffé de bonnes répliques et de situations burlesques. Thierry Luron s'en sort très bien et Micheline Luccioni es fabuleuse. C'est vaudevilesque en diable, mais on reste assez lion de "Un fil à la patte" mais on passe un bon moment et on ne va pas bouder notre plaisir.

Le système Ribadier

Une pièce de Georges Feydeau (1892). Du Feydeau tout craché avec une maîtrise du vaudeville assez incroyable, le délire allant crescendo. Vu dans une retransmission du Théâtre Montparnasse de 2007 avec une distribution bonne mais sans plus, à l'exception de Léa Drucker véritablement étonnante.

Monsieur chasse

Une pièce de Georges Feydeau (1892). Du Feydeau pur jus dans un thème qui sera repris deux ans plus tard dans "L'hôtel du libre-échange". Comme toujours chez l'auteur, rien n'est laissé au hasard, la situation se complique au fur et mesure que la pièce se déroule et quand les situations paraissent inextricables, le délire prend le relais (les scènes où les deux bourgeois chantent l'air final de Faust, et celle du faux fantôme sont des sommets de l'art vaudevillesque. A la fin tout semble rentrer dans l'ordre, mais personne n'est dupe.. Vu dans une bonne version enregistrée en 1978 ppur le compte de l'émission "au théâtre ce soir" avec Michel Roux, William Sabatier, Françoise Fleury, Yvonne Gaudeau ...

En 2003, Yves Di Tullio réalise une nouvelle version avec Philippe Chevallier, Régis Laspalès, Lysiane Meis, Chrystelle Labaude. La pièce de Feydeau a été pour cette adaptation agrémenté de textes du duo comique sans que cela n'altère l'esprit original. L'interprétation est fabuleuse et en plus du duo comique il faut noter la prestation époustouflante et pleine de charme et de dynamisme de Lysiane Meis (dans le genre foldingue Chrystelle Labaude n'est pas mal non plus !) On rigole de bon cœur, c'est un excellent vaudeville !

 

Un fil à la patte


Micheline Boudet, Robert Hirch et Jean Piat

Une comédie de Georges Feydeau (1894) Mise en scène en 1970 par Jacques Charon pour la télévision avec Micheline Boudet, Robert Hirch, Jean Piat… Deux heures de pur délire, (même si l'acte 3 est un peu plus faible que le reste.). Interprétation fabuleuse, Hirch est dément, et Micheline Boudet a du charme à revendre. Feydeau se permet tout, y compris de de désacraliser le mariage (et avec quel talent !). C'est fin, subtil, et on s'amuse (tout à fait le genre de pièce que quelques auteurs autoproclamés comiques devraient regarder afin d'apprendre leur métier).
La version de 1999 par Alain Sachs avec une excellente Lysianne Meis dans le rôle de Lucette Gautier est excellente, mais légèrement inférieure à la version de référence (selon moi) de 1970 montée par Jacques Charon avec Robert Hirch et Jean Piat 

L'hôtel du libre-échange


 

Une pièce de Georges Feydeau (1894). Le vaudeville dans ce qu'il y a de meilleur .C'est complétement farfelu et évidemment improbable, mais ça fonctionne comme une mécanique parfaitement huilée, et plus c'est absurde, mieux ça marche avec en prime une belle dénonciation de l'hypocrisie bourgeoise. L'intrigue est saupoudrée de trouvailles irrésistibles (comme les quatre filles de Mathieu ou le gag du ramoneur), Vu dans une version fabuleuse avec un Jean Poiret en super forme, un Jean-Pierre Darras complétement allumé, Danielle Volle aussi resplendissante que talentueuse, ainsi qu'une étonnante Marthe Mercadier. Chef d'œuvre bien sûr. 

La dame de chez Maxim


Catherine Samie

Une pièce de Georges Feydeau (1899). Plus de trois heures de délire, un vaudeville fabuleux qui donne le tournis. Si l'acte 1 est excellent et l'acte 3 de bonne facture, l'acte 2 qui se déroule en Touraine atteint la folie pure et le délire et propulse cette œuvre au panthéon des œuvres théâtrales  Vue dans une représentation de la  Comédie Française (1982) mise en scène par Jean-Paul Roussillon avec Catherine Samie, fabuleuse dans le rôle de la môme crevette.

La main passe


Sophie Desmarets et Jean-Pierre Darras

Une pièce de Georges Feydeau (1904). Probablement l'un des meilleurs Feydeau. Le vaudeville fonctionne à fond sur un rythme effréné avec comme très souvent un deuxième acte qui atteint le délire. Les situations sont cocasses et on est souvent pliés de rire. Sur le fond, il s'agit d'une critique très fine du mariage. Le rôle principal de Francine est à cet égard très bien vu. Vu dans une distribution de rêve avec Sophie Desmarets (extraordinaire) dans le rôle de Francine et Jean-Pierre Darras (fabuleux) ans celui de Massenay. Chef d'œuvre

La puce à l'oreille

Une pièce de Georges Feydeau (1907) Du pur Feydeau qui a un peu de mal à démarrer avant de tomber dans sa deuxième partie dans un délire extravagant et irrésistible, tout cela uniquement à base de quiproquo en série dans la grande tradition boulevardière (la bonne !) Vue dans la retransmission du Théâtre des Variétés en 1996 à l'époque ou Belmondo en était le directeur. Hélas si Belmondo y est impeccable, on ne peut en dire autant de l'ensemble de la distribution, ou certains acteurs semblent avoir des problèmes de prononciation quant à celui qui bafouille exprès, il bafouille mal. En revanche ces demoiselles sont fort accortes notamment Charlotte Kady qui joue le rôle de  Lucienne Homénides de Histangua

Feu la mère de Madame

Une pièce de Georges Feydeau (1908). Courte scène de ménage et vaudeville facile (47 minutes), oui mais c'est du Feydeau et si on s'y amuse c'est bien la preuve que c'est réussi. Vu dans une mise en scène de Jacques Charon avec l'irrésistible Micheline Boudet dans le rôle d'Yvonne.

La cruche

Une pièce de Georges Courteline et Pierre Wolff (1909). Après un départ prometteur, l'auteur se rend compte qu'il n'a pas grand-chose à dire et s'empêtre dans son sujet avec des mauvais dialogues aussi inintéressants qu'interminables (on a même droit à un monologue si soûlant qu'on finit par ne plus l'écouter). Bref c'est mauvais. (vu avec la très belle Katia Tchenko, malheureusement dans un petit rôle qui ne sert à rien)

On purge bébé

Une pièce de Georges Feydeau (1910). Comme souvent chez Feydeau on se demande dans quoi on s'embarque et plus ça avance, plus ça délire, et plus ça délire plus c'est bon. Une pièce où un seau hygiénique est omniprésent et où il est question de pots de chambres, qui ne sombre jamais dans la vulgarité, il fallait le faire. Vu dans une version télévisuelle de 1961 réalisé par Marcel Bluwal avec Jean Poiret et Jacqueline Maillan, l'interprétation en est extraordinaire.

Mais n'te promène donc pas toute nue

Une pièce de Georges Feydeau (1911) ou comment à partir de pas grand-chose on s'en va crescendo dans le délire et l'absurde. Un petit bijou trop court (35 minutes) mais délicieux et tordant. Vu avec les comédiens de la Comédie française dont Micheline Boudet, extraordinaire dans le rôle de Clarisse Ventroux

La pélerine écossaise

Une pièce de Sacha Gutry (1914) Vue dans la version d'au théâtre ce soir" captée en 1972 avec une distribution dominée par un Robert Manuel déchaîné, mais il y a aussi Jean Piat impeccable et deux bonnes actrices féminine Geneviève Casile qui nous la joue à la Michelle Morgan, et la sémillante et trop rare Françoise Petit. La pièce est du Guitry tout craché, on ne s'y ennuie jamais notamment en raison du rôle joué par Rober Manuel. Le propos est intéressant comme toujours chez Guitry même si ici on pourra trouver l'argument titre et la conclusion peu convaincante.

La jalousie

Une pièce de Sacha Guitry créée en 1915. Vue ici dans une adaptation mise en scène par Jean-Claude Brialy qui joue le mari jaloux de son épouse Caroline Sihol. Nonobstant quelques tirades un peu longues (Guitry ne peut jamais s'en empêcher) cette pièce est un petit bijou. Le jeu d'acteur est parfait, Brialy pétant les plombs, Caroline Sihol réagissant avec charme et aplomb, et le reste de la distribution ne déméritant pas, d'autant que Guitry y a ajouté quelques diversions comiques (la dactylo de l'écrivain). Le thème délicieusement amoral est cher à Guitry et pourrait se résumer en un simple constat "Puisqu'il est jaloux, donnons-nous lui une bonne raison de l'être, mais sans qu'il le ne sache !" Sacré Sacha !

Le nouveau testament

Une pièce de Sacha Guitry crée en 1934. Comme souvent chez Guitry on a droit à de longues tirades mais qui sont pour la plupart savoureuses. La pièce fustige avec malice l'institution du mariage. Vu dans une version de 1978 réalisé par Pierre Sabbagh pour le compte de l'émission "Au Théâtre ce soir". Distribution brillante dans laquelle se distinguent particulièrement Bérangère Dautun et Mony Dalmes. La scène de l'ouverture du testament qui constitue le clou de la pièce est à tomber.

Am-Stram-Gram

Une pièce d'André Roussin (1941). Les comédiens ont l'air de s'amuser comme des petits fous, hélas leur bonne humeur n'est à aucun moment communicative et on s'ennuie comme des rats morts.

La folle de Chaillot

Une pièce de Jean Giraudoux (1945). Cette pièce doit davantage sa réputation aux artistes prodigieux qui l'ont joués (Louis Jouvet, Edwige Feuillère, Judth Magre…), à son titre farfelu et son idée de base qu'à son contenu. Car enfin tout cela n'avance pas, ça pérore dans le vide, ça se répète, ça digresse… et surtout ça manque cruellement de rythme. L'auteur a cru bon pour nous tenir éveillé d'égrener le début d'interruptions diverses qui se veulent humoristiques, mais l'ennui prend inexorablement le dessus. Quant au fond que d'aucun voudrait voir comme visionnaire, il est d'une naïveté qu'on a le droit de trouver confondante. Au bout d'une demi-heure on se mêt à penser à autre chose, et au moment de l'entracte on s'en va !

Le Don d’Adèle

Une pièce de Pierre Barillet et Jean-Pierre Grédy (crée en 1949). Vu dans la représentation du Théâtre ce soir en 1972 avec Maria Pacôme et Monique Tarbès. La pièce n'est pas un vaudeville, le comique se créant dans les situations et dans le décalage des personnages. Autrement dit il fallait des comédiennes hors pair pour tenir le spectacle de bout en bout et c'est ce qu'accomplissent dans des genres très différents Maria Pacôme dans un rôle exubérant (limite cabotin, mais ce n'est pas grave) et Monique Tarbes imprévisible et géniale. Du coup les autres personnages sont complètement effacés par le talent de ces deux comédiennes. Pas grave, on rigole et on redemande.

La cantatrice chauve

Une pièce d'Eugène Ionesco (1950). La version que j'ai tenté de regarder est celle mise en scène par Jean-Luc Lagarce en 1992 (Réalisation pour Arte en 2007). Je n'ai rien contre l'absurde à condition que ça m'apporte autre chose que des bâillements. J'ignore qu'elles étaient les intentions de Ionesco mais au bout de 30 minutes j'ai laissé tomber tellement cela m'a paru insupportable de laideur, d'ennui et de vacuité. Voulant en savoir plus j'ai trouvé ce texte sur Wikipédia décidemment spécialiste du grand n'importe quoi  : "Jean-Luc Lagarce utilise des couleurs vives pour dénoncer le ridicule des bourgeois ainsi qu'un décor (une maison blanche et un jardin) pour souligner leur conformisme. Il souligne ainsi l'artificialité et la superficialité de ce monde (comme par exemple, la mise en scène d'un tuyau en plastique jaune fluo)" .  Au secours ! PS : Il semble bien qu'il existe de cette pièce des mises en scène moins étirées et plus intéressantes...

Lorsque l'enfant parait

Une comédie d'André Roussin (1951) Si le sujet est grave puisqu'il est question d'avortement, Roussin le traite en comédie puisqu'il place un sénateur adversaire de l'IVG face à l'hypocrisie de ses positions. Sa critique de la bourgeoisie est extrêmement féroce et intelligente, ces gens ne pensant tous (à l'exception du fils, un peu rebelle) qu'à leur réputation, leur carrière et leur fric. La pièce est donc fort bien menée pendant plus d'une heure trente. (nonobstant quelques dialogues parfois répétitifs et quelques pistes qu'on regrette qu'ils n'aient pas été exploités - les rapports du sénateur et de sa secrétaire par exemple). Pourquoi faut-il alors que dans les dernières vingt minutes tout ça retombe comme un soufflé, on a droit à un véritable hymne à la maternité (bien lourdingue en plus), tout s'arrange, les bourgeois continueront à "bourgeoiser", le fils rentre dans le rang (miracle !), le sénateur balaiera d'un geste les arguments qu'il n'avait cessé de mettre en avant pendant 90 minutes. Pourquoi cette conclusion, pour ne pas froisser le public ? Si c'est cela c'est bien triste, mais la pièce fut un succès (1603 représentation à sa création) La version de 1982 jouit d'une excellente interprétation (GuyTréjan pour le sénateur, et Marthe Mercadier pour son épouse)

La tête des autres

Une pièce de Marcel Aymé (1952). Un chef d'œuvre. Un bijou ! Evidemment, Aymé semble prêcher à des convaincus, les autres se contenteront de trépigner sur leurs fauteuils, mais il faut voir comment il traite cela, ce n'est pas un simple plaidoyer contre la peine de mort, ça va bien plus loin, il nous parle de la justice en tant que spectacle, des collusions entre les puissants et la justice et surtout et là c'est très très fort, du sentiment d'injustice que chacun porte peut-être au fond de soi-même. La conclusion est donc très pessimiste, mais le démonstration est brillante et géniale. Aymé ose tout, ne censure rien et on rigole de bon cœur. Il y a bien deux ou trois facilités de scénario (la tirade d'Alessandrovici), mais qu'importe… Un chef d'œuvre vous dis-je ! Vu dans la version d'au théâtre ce soir avec une Judith Magre (voir image) fabuleuse et un Guy Tréjean impérial.

La manière forte

Une pièce de Jacques Deval (1954). Au bout d'un quart d'heure on a déjà compris comment ça allait se terminer. Vu dans la version d'"au théâtre ce soir" avec Claudine Coster. Cette dernière m'a un peu aidé à supporter la pièce mais pas jusqu'au bout, ce n'est pas très amusant, ce n'est pas intéressant et on s'ennuie à mourir.

Le mari, la femme et la mort  

Une pièce d'André Roussin (1954) Ça commence par un trop long bavardage avant de devenir intéressant quand on finit par comprendre l'enjeu du scénario. C'est astucieux, et si certaines scènes sont téléphonées, la conclusion ne l'est vraiment pas, Roussin ayant choisi pour cette pièce de se débarrasser de tout moralisme à bon marché, c'est sans doute pour ça que cette pièce bien supérieure à "lorsque l'enfant parait" n'a pas eu le même succès. Vue dans une mise en scène de Francis Jouffo avec la très belle Catherine Rouvel et le très talentueux Jacques Morel

Tresor Party

Une pièce de Bernard Regnier (1955). Prendre un roman d'humour anglais pour la transformer en pièce de boulevard était un pari osé. L'adaptateur n'a rien compris au vaudeville et nous a pondu un spectacle lourdingue et profondément ennuyeux, sans humour et sans surprise, C'est à cause de pièces de ce genre que le théâtre de boulevard à si mauvaise réputation.

Patate

Une pièce de Marcel Achard (1957). Certes la pièce est agréable à regarder, mais avec un peu de recul on se demande ce qu'à voulu nous dire Achard. Rien du tout et seulement nous amuser ? Si c'était le cas il n'y aurait pas tous ces bons sentiments qui finissent par devenir lourds. En fait ça sent le cocktail, un vaudeville plus un peu de sentiment, deux doigts de modernisme et un peu de morale, tout cela ajouté au talent de l'auteur ne peut que faire un succès. Autrement dit c'est un peu artificiel et ça se sent… La pièce est ponctuée de facilités de plume assez peu pardonnables : Léon qui trimbale depuis 30 ans un papier dans sa poche arrière de pantalon (il doit être dans un bel état le papier !), d'invraisemblances comme la présence inexplicable à la fin de la femme de Noël chez les Rollo, et même d'incohérences comme l'absurde attitude d'Alexa qui accepte de trahir son amant et de se laisser enfermer. Quant au personnage d'Edith Rollo il apparaît vraiment comme improbable adoptant des postures morales, sans que cela ne l'empêche d'aller fouiller dans le sac de sa fille, humilié par son mari, mais l'adorant béatement… Vu dans une bonne mise en scène de Pierre Mondy avec une Michel Duchaussoy exceptionnel.

Auguste

Une pièce de Raymond Castans (1957). Dommage que le propos soit pas mal tiré à la ligne car non seulement c'est souvent très drôle, mais le propos ciblant le milieu des publics relations reste d'actualité 60 anas après la création de la pièce. Il n'est que lire certaines biographies surréalistes sur Wikipédia pour s'en rendre compte. Vu dans l'enregistrement pour "Au théâtre ce soir" de 1967 avec un Fernand Reynaud en pleine forme.

Le Pont japonais

Une pièce de Leonard Spigelgass (1959) Le comique n'est pas basé sur le vaudeville mais sur le choc des cultures. Dans ce registre le tour est vite fait, et après un début honorable, tout cela devient répétitif, prévisible et comme si ça ne suffisait pas il a fallu que l'auteur ajoute un côté grave (imaginez les USA et le Japon en 1959…) assez agaçant. On se lasse vite d'une pièce qui n'a rapidement plus grand-chose à dire et qui nous ennuie. Dans l'adaptation française, Jacqueline Maillan fait ce qu'elle peut mais ne sauve pas la pièce.

De doux dingues

Une pièce de Michel André (1960) . Du pur délire, à partir d'une situation absurde (une nana avait oublié de prévenir son nouveau mari qu'elle avait eu déjà trois maris qu'elle était deux fois veuve, qu'elle avait eu trois enfants, qu'elle était grand-mère, et que son dernier mari avec lequel elle était resté en bon terme lui servait de comptable….) On brode là-dessus pendant deux heures et ça fonctionne parfaitement. Vu dans la représentation pour au théâtre ce soir en 1972 avec Maria Pacôme, Georges Descrières, Jean Le Poulain, ça se déguste ! Et puis Maria Pacôme, quelle artiste !

La Vénus de Milo

Une pièce de Jacques Deval (1962). Bien sûr, c'est facile (tout est basé sur le quiproquo initial) et on est en plein dans la caricature, mais ça fonctionne parfaitement. L'auteur égratigne l'hypocrisie bourgeoisie, n'a rien contre les putes (bien au contraire) mais n'aime pas les maquereaux et en plus il ne fait aucune concession au politiquement correct et choisit une fin tout à fait amorale. Œuvre mineure mais réjouissante que cette pièce. Vue dans une mise en scène de Fred Pasquali (1973) avec Denise Grey, Danielle Volle (voir image), Jacques Balutin... un régal

Pomme, pomme, pomme

Une pièce de Jacques Audiberti (1962) J'ignore si la faute en incombe au texte de l'auteur ou à l'interprétation agaçante au possible de son acteur principal, mais ne parvenant pas à m'intéresser à ce machin, je laissais tomber l'affaire.

La facture  

Une pièce de Françoise Dorin (1968). Une fausse bonne idée (celle d'une femme trop chanceuse craignant de devoir un jour payer la "facture") très mal exploitée. Chaque scène dure quatre fois trop longtemps, il n'y a aucun rythme, on nous répète tout le temps la même chose et tout cela est d'un ennui. Vu avec Jacqueline Maillan qui malgré son talent ne réussit qu'à nous saouler. Au théâtre, j'aurais quitté la salle

Cash-Cash

Une pièce d'Alistair Foot et Anthony Marriott adapté par Albert Husson (1969). On brode pendant deux heures sur une idée de base pas plus idiote qu'une autre. Le problème c'est que ça a du mal à tenir la distance. Individuellement la plupart des comédiens sont bons : Darry Cowl qui improvise à outrance, Jean Lefebvre et l'étonnante et fort sexy Claire Mourrier, mais la mayonnaise ne prend pas, ça s'enlise, ça tourne en rond, ça donne une impression d'inachevé, d'improvisation permanente et de mise en scène ratée.

Adieu Berthe

Une pièce de John Murray et Allen Boretz adapté par Albert Husson et Francis Blanche (1969). L'argument est minimaliste et rabâché (un type rencontre des difficultés à monter une pièce), mais l'adaptation qu'en a fait Francis Blanche nous rend un spectacle hilarant. Il y a bien quelques longueurs, et quelques maladresses (et puis il y a des allusions à l'actualité politique de l'époque qui tombent complétement à plat aujourd'hui) mais dans l'ensemble c'est très bon. La distribution est dominée par un Francis Blanche qui pète la forme mais aussi par un Jacques Jouanneau étonnant, un non moins étonnant Jean-Roger Caussimon ainsi que par un Jean Carmet lunaire. Et puis il ya la réplique culte : "Evidemment c'est pas du Racine, c'est pas de l'Anouilh non plus !"

Echec et Meurtre

Une pièce de Robert Lamoureux (1970). Un Whodunit au théâtre ? Pourquoi pas ? D'autant que c'est Robert Lamoureux qui mène le jeu.. Le début et classique, présentation des protagonistes, puis arrivé de Robert Lamoureux qui mène l'enquête à coup de répliques bien sentis et d'un humour très décalé. Les deux premiers interrogatoires sont à ce propos un sans-faute, Hélas, hélas, il reste la moitié de la pièce à tenir et la distance est longue, à ce point que l'humour de Lamoureux se met à fondre, le côté polar finissant par prendre le dessus, avec l'embrouillamini qui l'accompagne, et ce jusqu'à la résolution finale dont le moins qu'on puisse dire c'est qu'elle n'est guère convaincante. Lamoureux a fait bien mieux mais sa prestation reste sympathique.

La soupière

Une pièce de Robert Lamoureux (1971) On aime bien Robert Lamoureux mais ce n'est pas Feydeau. La pièce est bonne, souriante, (même si on n'est pas mort de rire). Certains aspects techniques de la pièce sont vraiment artificiels comme les prétextes de sorties de scènes où l'auteur ne s'est vraiment pas foulé. L'aspect vaudevillesque (quiproquos et bons mots) fonctionne plutôt bien. Le personnage de la bonne est particulièrement réussi. Cela n'a rien d'une pièce à thèse mais Lamoureux porte un regard féroce et sans concessions sur les relations familiales de la bourgeoisie. Un bon moment même si ce n'est pas parfait. Vu dans une bonne mise en scène de Francis Joffo avec Roger Pierre et Micheline Dax et une sémillante Juliette Meyniac dans le rôle de la soubrette Germaine.

Folle Amanda

Une pièce de Pierre Barillet et Jean-Pierre Grédy (créée en 1971). Vu dans la représentation du Théâtre ce soir en 1977 avec Jacqueline Maillan, Daniel Ceccaldi, Jaques Jouanneau. Côté positif on notera l'abattage de Jacqueline Maillan, la classe de Daniel Ceccaldi, la présence toujours amusante de Jaques Jouannea ainsi que quelques rares bonnes scènes (les chansons de Maillan) . Maintenant les défauts, déjà on regrettera l'interprétation grotesque de Sacha Briquet, une mise en scène paresseuse usant systématiquement du même truc :  Untel va pour sortir… non il a encore quelque chose à dire et c'est reparti pour 5 minutes, ce coup là on nous le refait plus de vingt fois et a force c'est pénible ! Et puis surtout où est l'enjeu narratif ? Alors bien sûr qu'il existe mais il est si faible, si inintéressant, que c'est comme s'il n'y en avait pas, et puis ces bavardages sans fin, ces digressions, cet impression de remplissage… plus de 2 heures alors que 90 minutes auraient déjà été de trop !

Le Charlatan

Une pièce de Robert Lamoureux (1974) Au début on se demande vraiment où l'auteur veut en venir avec ces deux escrocs qui nous parlent de leurs escroqueries, jusqu'au moment où il vont jouer un jeu de rôle, révélant à l'un deux ses talents de bonimenteurs, et à partir de là on est entraîné dans un tourbillon de folie de plus en plus démente dans lequel tout le monde en prend pour son grade et qui se termine carrément par une révolte populaire (pourquoi se gêner ?) C'est très bon et Lamoureux en profite pour ridiculiser l'une de ses cibles préférées, le milieu politique. On rit beaucoup et bon coeur. Vue dans une version de 2004 avec Michel Roux et Balutin. Mais aussi un Olivier Till complètement déchaîné dans le rôle du député Carbille et Marie-France Mignal (64 ans) qui joue Madame Ourfoule avec étonnement de charme.

Le noir te va si bien

Une comédie de Jean Marsan (1972) d'après une pièce anglaise de 1959 de Saul O'Hara. L'humour est typiquement british, ça commence comme une comédie policière et dévie rapidement vers le burlesque le plus débridé, c'est assez savoureux et dans la version en DVD Maria Pacome domine de la tête et des pieds la distribution même si Jean Le Poulain qui a réalisé la mise en scène s'en sort très bien. Une bonne surprise.

Folie douce  

Une pièce de Jean-Jacques Bricaire et Maurice Lasaygues (1972). Tous les codes du vaudeville sont là : quiproquos à répétitions, époux adultères mais jaloux, personnages dans les placards, portes qui se ferment et qui s'ouvrent, happy-end. Et on y chercherait en vain la moindre critique de quoi que ce soit. Et pourtant ça fonctionne à fond, les répliques sont excellentes, les situations aussi délirantes qu'improbable. Vu dans une retransmission de 1973 avec une excellente Danielle Darrieux, une sémillante (le mot est faible) Dany Carrel qui officie au début en déshabillé transparent, et un Jean-Pierre Darras magistral. Une excellente  surprise

Féfé de Brodway

Une pièce Jean Poiret (1977).La pièce souffre de sa longueur, et si les bons mots et les situations cocasses fusent, si la chorégraphie nous charme, il n'empêche que le sentiment d'avoir assister à une œuvre brouillonne finit par prendre le dessus. Vu dans une version avec Jacqueline Maillan (décidemment pleine de talent) et un étonnant Michel Roux. Roger Carrel en agité du bocal n'est pas mal non plus

Le père Noël est une ordure

Une pièce de Thierry Lhermitte, Gérard Jugnot et Josiane Balasko crée au Théâtre du Splendid en 1979 avec des textes additionnels de Christian Clavier, Marie-Anne Chazel et Bruno Moynot. Le succès méritée de cette pièce tient de son alchimie : une équipe qui a appris à travailler ensemble, des répliques cultes à la pelle, et un surtout un pari particulièrement osé, celui de se moquer des pauvres (un peu à la façon de certaines comédies italiennes) et du bénévolat caritatif. Le résultat est explosif, subversif, mais pas si gratuit que ça (Preskovitch, le seul qui mériterait qu'on l'écoute ne l'est pas et se venge tragiquement). Une réussite exceptionnelle que le film qui en fut tiré n'a pas hélas, su préserver.

Diable d'homme

Une pièce de Robert Lamoureux (1980). Robert Lamoureux a une bonne idée de départ, ne sait pas trop quoi en faire, essaie de lorgner du côté du féminisme et va jusqu'à nous faire une fausse fin pour essayer de rééquilibrer une pièce qui déçoit énormément. Un des rares échecs de Robert Lamoureux. Vue dans une version avec l'auteur (toujours bien) et Marthe Mercadier (décevante)

L'Azalée

Une pièce d'Yves Jamiaque (1980). Une pièce étrange, amusante et traitant d'un sujet peu habituel, le propos étant de nous expliquer qu'il ne faut pas violer le jardin secret de son partenaire. A ce petit jeu Michel Roux est impérial et la quasi inconnue Nicole Mérouze lui donne la réplique avec charme, malice et talent (un régal !) Les seconds rôles sont moins bons à l'exception d'une étonnante Sylvie Favre. On peut regretter bizarrement une mauvaise gestion des interruptions dans les dialogues, mais globalement cette pièce vaut le coup d'œil ne serait-ce qu'en raison de la prestation de ses deux acteurs principaux au service d'un texte pétillant

Et ta sœur

Une pièce de Bricaire et Lasygues (1981). La pièce dure deux heures, Le début est prometteur avec une tentative de critique de la peinture moderne et la présence de Evelyne Dassas et de son décolleté vertigineux. Sinon, au bout d'une demi-heure le constat est sans appel. L'intrigue n'a pas encore démarré, ce n'est pas intéressant, l'humour bien lourd ne fonctionne jamais. Le texte est médiocre… Pire il faut se supporter le cabotinage éhonté du dénommé Jean-Jacques. J'ai donc lâché l'affaire. C'est sans doute à cause de ce genre de mauvaise pièce que le Théâtre de boulevard a si mauvaise réputation auprès de certains. A noter qu'en 1973, les mêmes auteurs ont crée "Folie douce" qui était d'un tout autre niveau mais il est vrai que dans la distribution on trouvait Danielle Darrieux et Dany Carrel…

Joyeuses Pâques

Une pièce de Jean Poiret (1982). Outre le fait que ce soit très drôle, passionnant (parce qu'on se demande comment tout ça va se terminer,) rythmé et fertile en rebondissement, on est agréablement surpris dans les cinq dernières minutes où Poiret trouve le moyen, de nous expliquer : un : que l'attirance entre femmes, ça existe, deux : que le fantasme du cocu ça existe aussi (mon conjoint est tellement séduisant qu'il plaît aux autres femmes... Mais c'est avec moi qu'il est) et que l'infidélité n'est pas une exclusivité masculine. La mise en scène de Bernard Murat (2000) est tout à fait correcte, Arditi est bon (limite cabotin quand même), Caroline Sihol exceptionnelle et Barbara Schulz craquante. Une excellente surprise !

Adieu Prudence

Une pièce de Leslie Stevens dans une mise en scène de Alain Feydeau (1984) avec Jean-Claude Pascal, Herma Vos, Françoise Christophe. L'argument est usé jusqu'à la corde pourtant la pièce se regarde avec beaucoup de plaisir en raison de l'abattage de Jean-Claude Pascal et du charme fou d'Herma Vos qui nous font une prestation époustouflante. Dommage que Françoise Christophe ne soit pas au même niveau, elle est même rébarbative. (il aurait fallu pour ce rôle Jacqueline Maillan ou Maria Pacôme) Quant aux intermèdes télévisés, en voilà une fausse bonne idée.

Nuit d'Ivresse

Une pièce écrite et mise en scène par Josiane Balasko (1985) Enregistré avec Balasko et Michel Blanc, cette pièce minimaliste est un petit chef d'œuvre d'humour. Pourtant il ne se passe pas grand-chose, ce n'est qu'une rencontre entre un looser et une taularde mais les répliques fusent avec un tel naturel qu'on pourrait écouter tout ça au bistrot d'en face en prenant un crème. Jouissif !

Les seins de Lola

Une pièce de Maria Pacôme (1987). Maria Pacôme est une actrice talentueuse et délicieuse, ça n'en fait pas pour autant un bon auteur dramatique. La pièce souffre de la faiblesse de son argument (une femme mature veut se faire refaire les seins) et de son absence de rythme, et d'une mauvaise répartition de la distribution entièrement axée autour de Maria Pacôme, résultat ; ça n'avance pas, ça tourne en rond, on s'ennuie et seuls quelques répliques excentriques de Maria Pacôme nous tiennent éveillées. Décevant.

Le diamant rose

Une pièce de Mickaël Pertwee mise en scène par Miche Roux en 1991 avec Jacques Balutin. J'adore le théâtre de boulevard quand il est bon. Ce n'est pas le cas de cette pièce où tout est dans l'hystérie, le jeu des acteurs, le scénario, les dialogues, c'est beaucoup plus fatiguant que drôle. A oublier !

L'amour foot

Une pièce de Robert Lamoureux (1993). Une peinture au vitriol des mœurs de la France profonde, du clientélisme, des ragots, des petits arrangements ou des petits règlements de comptes, bref tout le monde en prend pour son grade. Toute la pièce se passe dans le bureau du maire qui cumule les problèmes administratifs, les humeurs des opposants, la gestion d'un club de foot, les fantômes de sa vie sexuelle et celle de de sa belle-fille, plus quelques magouilles… tout cela dans une bonne humeur communicative. On regrettera juste la caricature quelque peu maladroite de l'homosexualité du marchand de chaussure (on peut rire de tout, mais là c'est un peu limite). La version enregistrée avec la distribution de la création avec Lamoureux dans le rôle du Maire qui domine de la tête et des pieds la distribution est un petit bijou d'humour.

Bon week-end Monsieur Bennett

Une pièce de Andre Flederick (1994) avec Michel Roux, Virginie Pradal. Un excellent vaudeville policier très ben écrit et superbement huilé et bénéficiant d'une interprétation assez fabuleuse de Michel Roux entouré de bons acteurs (si l'on excepte les deux petits jeunes) parmi lequel se distingue la sémillante et talentueuse Virginie Pradal. (on notera au passage l'étrange ressemblance de Jean-Claude Arnaud avec Burt Lancaster). On ne s'ennuie pas pendant les 2 heures de ce spectacle qui nous met de bonne humeur

Si je peux me permettre

Une pièce de Robert Lamoureux (1996) Il s'agit de la dernière pièce du regretté Robert Lamoureux. Excessivement bavarde et peu rythmée, elle se laisse néanmoins regarder grâce au jeu de Robert Lamoureux qui porte tout le poids de la pièce sur les épaules avec talent et malice. Balutin a du mal à suivre et la distribution féminine déçoit malgré la troublante beauté d'Annie Jouzier dans le rôle de Catarina (la petite bonne n'est pas mal non plus mais on ne la voit pas beaucoup)

Ma femme s'appelle Maurice

Une pièce de Raffy Stuart (1997) avec Philippe Chevalier et Regis Laspales. Chevalier et Laspales sont ici complètement déchaînés et nous font tordre de rire. Les répliques et les bons mots fusent à foison. C'est du vaudeville poussé jusque dans ses limites. Certes on est loin de la finesse de Georges Feydeau mais il n'est pas interdit de communiquer sous les deux espèces, ni de faire preuve d'éclectisme.

Robin des bois… d'à peu près Alexandre Dumas  

Une pièce de Marina Foïs et Pierre-François Martin-Laval (1997) Une insupportable clownerie d'une laideur absolue ! Je n'ai rien contre les clowns quand ils sont bons, mais ici on touche le fonds.

Le démon de midi

Une pièce de Marie-Pacale Osterrieth (1998) vue dans une retransmission du 30 septembre 2000 au Théâtre du Gymnase. Michelle Bernier est seule sur scène et nous fait un one-woman-show de 110 minutes assez stupéfiant, se renouvelant sans cesse, maniant l'humour et la dérision avec un talent fou sur le thème éternel des écarts dans la vie de couple. Cela sans que l'on sennuie une seule seconde

La queue du diable

Une pièce de Christian Dob (2001).Le thème des moines libidineux est un grand classique de la littérature grivoise, mais ici le scénario est original et surprenant, c'est non seulement anticlérical, mais aussi iconoclaste. Les bon mots et les situations abracadabrantes se succèdent à un rythme soutenu, Ça vole souvent en-dessous de la ceinture, mais seuls les tartuffes s'en plaindront, l'interprétation de Christian Dob et de Jacques Brière est irrésistible, Bernadette Rignac dans un rôle ingrat se débrouille bien, quand à la jolie Julie De Bona, on sent qu'elle débute, mais son charme compense cela !  100 minutes de franche rigolade

La presse est unanime 

Une pièce de Laurent Ruquier et Dominique Thiel (2004) avec Isabelle Mergault, Gérard Miller, Isabelle Alonso. Le sujet n'est pas très intéressant mais pourquoi pas ? Le soucis de la captation est le rôle de Isabelle Mergault. Comédienne de théâtre est un métier et on ne s'improvise pas professionnelle du jour au lendemain surtout pour un rôle principal difficile. Résultat si la gestuelle de l'actrice fonctionne parfaitement, il n'en est pas de même pour sa diction complétement e. Sinon Miller est transparent et Isabelle Alonso est charmante malgré son surjeu. Vraiment dommage ce mauvais casting car mieux dirigé on aurait sans doute pu en faire quelque chose. !

Arrête de pleurer Pénélope !

Spectacle de Thomas Le Douarec (2005). La pièce a connu un certain succès mais le moins qu'on puisse dire c'est que cette captation ne lui rend pas hommage. Peut-être en raison des plans rapprochés dévoilant le jeu hystérique de Corinne Puget ? La pièce apparaît complétement déstructurée sans réel film conducteur et les dialogues sont de véritables moulins à paroles dans lesquels on se perd et qui nous font bailler d'ennui. Reste le charme indéniable de Juliette Arnaud, mais globalement c'est très décevant

Tout bascule

Une pièce d'Olivier Lejeune (2005) avec Olivier Lejeune, Marthe Mercadier, Marcel Philippot, Virginie Stevenoot. Cette pièce à succès (plus de 1000 représentations) a donc fait l'objet d'un DVD et le moins que l'on puisse dire c'est ce que celui-ci a du mal à en refléter la réussite. J'ai du rire deux fois, sur une pièce de 130 minutes ça fait pauvre ! Déjà je la trouve assez mal écrite, les salutation vaudevillesques étant pour la plupart lourdingues. Mais le vrai problème ce sont les acteurs, qui semblent en complète roue libre. Si on finit par s'accommoder du cabotinage de Marcel Philippot, celui de Marthe Mercadier devient très vite insupportable voire exécrable, c'est pitié de voir cette excellente comédienne nous faire une prestation aussi navrante. On se consolera avec la présence de Virginie Stevenoot qui a défaut d'être bonne comédienne nous gratifie de son physique de rêve.

Le Temps des cerises

Une pièce de Niels Arestrup, (2008) mise en scène par Stéphane Hillel, avec Cécile de France et Eddy Mitchell. Eddy Mitchell est un vieux grincheux qui a abandonné la peinture faute d'inspiration, et dont l'armoire à pharmacie déborde. Cécile de France est envoyé pour s'occuper de lui... Une confrontation passionnante et un Eddy Mitchell surprenant

tLa maîtresse en maillot de bain

Une pièce de Fabienne Galula, (2011) mise en scène Jean-Philippe Azéma. avec Ludivine de Chastenet et Pauline Guimard… Un régal d'humour absurde (et parfois pas si absurde que ça). Les tribulations d'une directrice d'école maternelle acariâtre terrorisant ses collègues et se trouvant obligée de supporter la présence d'une psychologue imposée par le ministère. Les deux femmes dans des styles radicalement différents sont extraordinaires, très belles et bourrées de talent (les hommes ne déméritent pas mais ont un peu une fonction de faire valoir). Si la critique du milieu enseignant et de son environnement est bien présente, celle de la psychologie de bazar est féroce et lucide. On se marre du début jusqu'à la fin, (une fin politiquement incorrecte). Un régal !


excellent
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assez bon, pas si mal
bof...
mauvais
nul

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