Le MOMOSITE vous présente

Napoléon 1er
Bandit corse
(1769-1821)

Page mise à jour le 10/03/2019

Napoléon Bonaparte (1769-1821) fut dans l'ordre : général, premier consul (1799-1804), empereur des Français (1804-1814), prisonnier de guerre (1814-1815) de nouveau empereur de français (1815) et de nouveau prisonnier de guerre. (1815-1821)

Débuts

En 1793, pour ainsi dire inconnu, il parvient à reprendre militairement la ville de Toulon aux troupes britanniques et royalistes. Du coup il est nommé général.

En 1795, Barras lui demande de mater l'insurrection royaliste du 13 vendémiaire an IV. (5 Octobre 1795) Bonaparte accomplit sa mission en mitraillant les insurgés royalistes sur les marches de l'église Saint Roch, rue St Honoré à Paris. Barras lui présente Joséphine de Beauharnais (avec qui il se mariera un an plus tard) et Napoléon est promu général de division,


Napoléon au Pont d'Arcole, Interprétation moderne

17 novembre 1796 : Bonaparte, commandant en chef de l'armée d'Italie, bat les Autrichiens à Arcole (Italie). La campagne d'Italie ponctué par les victoires de Bonaparte fait gagner à ce dernier une importante popularité. A noter que l'historiographie de la bataille d'Arcole immortalisée par David et par Louis Gros (sur commande de Bonaparte) est une légende. Bonaparte n'a jamais franchi le pont d'Arcole, il a faillit se faire tuer et s'est retrouvé dans un marécage...

Dans le cadre de la lutte contre l'Angleterre, on confie à Bonaparte la campagne d'Egypte. L'historiographie officielle n'en a retenue que "Songez que du haut de ces monuments quarante siècles vous contemplent" et le génial travail de Champollion. Mais c'est aussi l'amnistie du Caire qui eut lieu après avoir fait couper bon nombre de têtes exhibées à la foule terrorisée, le pillage de Jaffa, l'ordre d'exécuter quelque 2 500 prisonniers turcs qui sont fusillés ou égorgés faute de munitions afin d'impressionner ses adversaires, sans parler de sa gouvernance autocratique sur la région... Quittant l'Egypte alors que la mission n'est pas terminée, il écrit alors à Joséphine "Ne te lave pas, j'arrive !"

9 novembre 1799 (18 Brumaire) De retour de sa campagne d'Egypte, Bonaparte tout auréolé de la gloire de ses succès militaires décide avec l'aide de son frère Lucien, président du Directoire et de Sieyès de "sauver la République" menacée par les royalistes et le futur Louis XVIII. C'est le coup d'état du 18 brumaire. Les cinq directeurs sont remplacés par trois consuls (Bonaparte et deux fantoches). 

Premier Consul

13 décembre 1799 : Le texte définitif de la nouvelle Constitution, dite Constitution de l'an VIII, est promulgué. Sous un phrasé démocratique, c'est bien une autocratie qui est promulgué.

24 décembre 1800 : Une machine infernale explose (trop tard) au passage de la voiture de Napoléon Bonaparte, rue Saint-Nicaise
(1) à Paris. Le Premier Consul est épargné, mais les tonneaux remplis de poudre tuent 22 passants et en blessent une centaine d'autres. Après avoir fait arrêter et déporter 130 jacobins, l'enquête révèlera que l'attentat a été perpétré par des Chouans royalistes bretons.

15 juillet 1801 : Napoléon Bonaparte signe le Concordat avec le pape Pie VII. Il n’instaure pas le catholicisme comme religion d'état et maintient la liberté de cultes établie par la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789.


Caricature d'époque (références non trouvées) Napoléon est assis sur un
trône de morts, tandis qu'un  bouffon distribue à qui mieux-mieux des
légions d'honneur

19 mai 1802 : Création de la Légion d'honneur. A ceux qui l'interpellent sur le bien-fondé de ces décorations, il rétorque : "C'est avec ces hochets qu'on mène les hommes".

2 août 1802 : Au plus fort de sa popularité suite à la Paix d'Amiens avec l'Angleterre, Napoléon décide de se faire élire consul à vie. Un plébiscite est organisé (3 500 000 voix pour, 8 400 contre !).

1802 : Napoléon veut développer la Louisiane (attribué à la France en 1800). La colonie de Saint-Domingue est choisie comme tête de pont pour l'opération. Dans cette île le général noir Toussaint Louverture a fait voter une constitution autonomiste qui le proclame gouverneur général à vie, et en mettant la France devant le fait accompli. Leclerc vogue vers Saint-Domingue avec 20.000 hommes et Richepanse vers la Guadeloupe avec 3 400 hommes. Leur mission est explicite : prendre le contrôle militaire des deux colonies et désarmer les officiers indigènes avant de rétablir l'esclavage.
Malgré une résistance acharnée de trois mois, Toussaint Louverture, trahi par ses officiers, capitule. Capturé et déporté en France, il y mourra de froid quelques mois plus tard, dans le Jura.
Richepance à la Guadeloupe a déjà rétabli l'esclavage. Saint-Domingue s'insurge, le corps expéditionnaire, affaibli par une épidémie de fièvre jaune, recule partout malgré l'arrivée de renforts. Leclerc meurt le 2 novembre 1802. Le chef des insurgés le général Dessalines proclamera l'indépendance du territoire sous son ancien nom indien d'Haïti en janvier 2004
La Guadeloupe se révolte aussi en 1802 mais la rébellion échoue et se termine par le suicide collectif des insurgés. Richepanse rétablit l'ordre avec brutalité. L'ancien Code noir et l'esclavage peuvent dès lors être rétablis.
Ce résultat mitigée et coûteux en vie humaines fait que Bonaparte laisse tomber l'affaire et solde la Louisiane aux États-Unis pour quatre-vingt millions de francs

21 mars 1804. Souhaitant mettre un terme à toute velléité de complot chez les royalistes, Bonaparte fait enlever le duc d’Enghien émigré en Allemagne. Sommairement jugé par un conseil de guerre, le duc est exécuté sur le champ. Ce mépris du droit international provoquera un tollé.

21 mars 1804 : La loi du 30 ventôse an XII instaure le Code civil. S'inspirant du droit romain, il consacre les grands principes de la Révolution : liberté de la personne, liberté et sûreté de la propriété, abolition de la féodalité, laïcité, etc. Les femmes ne bénéficient pourtant pas des mêmes droits que les hommes. En effet, l'accent est mis sur leur "incapacité civile". (Faut pas rêver, non plus)


Le pantalon est pourtant collant, mais ne moule
 pas le zizi de Napoléon

L'Empereur

2 décembre 1804 : A 35 ans, le premier Consul, le général Napoléon Bonaparte, est sacré empereur des Français par le Pape Pie VII et devient Napoléon Ier. Il prête serment aux principes de liberté et d'égalité hérités de la révolution.

A partir de la fin 1805, les cours européennes n'auront de cesse de chercher à abattre militairement Napoléon. Si l'on omet la très lourde défaire maritime de Trafalgar, l'empereur se révèle un stratège militaire hors du commun et collectionne les victoires. Napoléon modifie la nature des batailles militaires. Au delà de la victoire sur le champ de bataille, le but est bien d'anéantir l'ennemi, engageant plus de 100 000 hommes s’il nécessaire.

30 décembre 1805 : Napoléon 1er devient Napoléon le Grand. (Les chevilles…)

2 mai 1808 : L'empereur Napoléon 1er veut détrôner les Bourbons d'Espagne et confier le trône à son frère, Joseph. Le peuple de Madrid se soulève et attaque les troupes de Murat. La répression, le lendemain, est impitoyable (exécutions sommaires, pillages, viols). Le soulèvement gagne toute l'Espagne à ce point que les troupes impériales capitulent. Joseph s'enfuit d'Espagne. C'est un tournant historique pour la première fois l'armée de Napoléon essuie un échec terrestre.

15 décembre 1809 : Napoléon divorce d'avec Joséphine qui ne peut lui donner d'enfant. Il se marie avec, Marie-Louise d'Autriche. (petite nièce de Marie-Antoinette). En 1811, naitra un garçon qui sera titré "roi de Rome".

En 1812, le "Grand Empire" compte 130 départements, qui vont d’Amsterdam à Rome, et une population de 70 millions d’habitants (dont 30 seulement sont français), sans compter les états vassaux (royaume d'Italie, Naples, Confédération germanique, etc.) L’Empire est à son apogée.

Le 4 juin 1812 : Napoléon envahit la Russie en 1812. La Grande Armée, grossie de contingents italiens, allemands et autrichiens, devient gigantesque (600 000 hommes). Les Russes, appliquent la stratégie de la terre brûlée, Le 7 septembre, l'Empereur pénètre dans Moscou, déserte, la capitale russe brûle le lendemain. Napoléon attend un geste du tsar qui ne viendra jamais, les russes refusent de signer quoique ce soit. Napoléon donne le signal de la retraite à l'approche de l'hiver. C'est une catastrophe : le froid, la neige et les attaques des cosaques provoquent d'effroyables pertes. Des 600 000 hommes qui entrèrent en campagne, seuls quelques dizaines de milliers (peut-être 50.000) franchissent la Bérézina. La Grande Armée est détruite.

19 octobre 1813 : Encouragés par ce piteux échec, les rois reprennent les armes contre l'Empire. A Leipzig, les coalisés (russes, autrichiens, prussiens, suédois) foutent la pâtée à Napoléon qui bât en retraite. On dénombre 100 000 morts et blessés.

Première chute

Les coalisés font tomber Paris le 31 mars 1814 et les maréchaux forcent l'Empereur à abdiquer. Le 12 avril Napoléon se suicide mais se rate. Il est exilé sur l'île d'Elbe le 4 mais 1814.
(2). Louis XVIII s'installe au pouvoir.

Les 100 jours

26 février 1815 : Napoléon s'évade de l'île d'Elbe et débarque en France au Golfe-Juan en compagnie de 1 100 hommes. Le 20 mars, il atteint Paris sans rencontrer de véritable résistance et forme un nouveau gouvernement. Louis XVIII se carapate à l'étranger.


Waterloo, Waterloo, morne plaine

Exil et fin

18 juin 1815 : Nouvelle coalition anti-Napoléon. L'Empereur est défait à Waterloo. Louis XVIII, fait son come-back. Napoléon est condamné à l'exil à Sainte-Hélène.

La France est alors dans un état catastrophique : elle a perdu environ 1 700 000 hommes depuis 1792, dont la majorité sur les champs de bataille. Elle est économiquement ruinée. Ses ports et ses arsenaux le sont également. Le pays a perdu toutes les colonies qui lui restaient de l’Ancien Régime. Son influence internationale, mise en place depuis Richelieu et Louis XIV, est réduite à néant. Le territoire national est ramené à une étendue moindre que sous Louis XVI. De plus le territoire est occupé, et le pays doit payer une lourde indemnité de guerre pour l’entretien des troupes étrangères établies sur son sol. Même si l'ancien régime restauré est loin d'être populaire, il n'empêche que Napoléon n’est à ce moment là pas regretté.

5 mai 1821 : L'ex-empereur Napoléon Ier, 52 ans, meurt à Sainte-Hélène. Selon le rapport d'autopsie publié par le gouverneur britannique de l'île, sa mort aurait été provoquée par un cancer de l'estomac. Mais la thèse de l'empoisonnement conserve ses partisans.


Ce curieux tableau relate une vraie partie d'échecs ayant eu lieu le
 20 mars 1804 entre Bonaparte et la Comtesse Claire de Rémusat
 (1780-1821). L'histoire ne dit pas pourquoi la belle se retrouve à poil
 (partie à gages ?). Contrairement à ce qu'indiquent certains sites, il
 ne date pas de 1805 et n'est pas exposé au musée de la Malmaison
 mais est une création récente de l'artiste hongrois
 Sandor Badacsonyi (né en 1949)

Anecdotes

Contrairement à une légende fort répandue, il n'était pas si petit que ça. Sa taille révélée lors de l'autopsie était de 1,69 m.

Napoléon contracta la gale lors du siège de Toulon en 1793. Il en garda des séquelles durant toute sa vie, l'obligeant à prendre des bains pour calmer des démangeaisons

Citations

En politique, une absurdité n'est pas un obstacle.

Maitresses

Chaud lapin, la liste de ses maîtresse est interminable, citons malgré tout : Giuseppina Grassini (1773-1850) chanteuse lyrique rencontrée en 1800 en Italie, Mademoiselle George (1787-1867), actrice dramatique rencontrée en 1802, Eleonore Denuelle de la Plaigne (1787-1868) rencontrée en 1805, Marie Walewska (1786-1817) rencontrée en 1807, Albine de Montholon, (1779-1848), épouse du général Montholon qui accompagna l'empereur à Sainte Hélène de 1815 à 1821, lequel était consentant.

La légende de Sainte-Hélène

Et si Napoléon n'était pas mort à Sainte-Hélène ? Vous allez me dire "On s'en fout !". Certes, n'empêche qu'Antoine De Caunes a repris cette thèse en 2003 dans un film magistral "Monsieur N"  qui vaut surtout par une reproduction intéressante de la vie de l'empereur (interprété par un excellent Phillippe Torreton) en exil au milieu de ses "fidèles" et de la garnison anglaise. La thèse développé est que Napoléon se serait lié avec Betsy Balcombe, (1802-1871) une anglaise qui accompagnait ses parents pour affaire à Sainte-Hélène. Napoléon se serait caché des anglais de 1819 à 1821 (ce qui est exact), en 1821 quand il fut déclaré mort, ce n'était pas lui qui était sur le lit de mort mais Franceschi Cipriani, ami d'enfance et confident de l'empereur. Lequel empereur serait parti en Louisiane avec Betsy, et aurait vécu jusqu'en 1840, non sans avoir fait un enfant à sa dulcinée. Tout cela ne colle pas vraiment à ce qu'on connait de biographie de Betsy, mais ça ne fait rien le film est superbe et évite de tomber dans l'hagiographie.


Curiosité

Cette plaque existe réellement, elle est en marbre scellée, le long de la route du col d'Aubisque à Gourette sur laquelle on peut lire : Le 6 mai 1808 NAPOLEON a peut-être pissé ici ?

Conclusions

Contrairement à ce qu'on lit parfois, il n'y a pas eu un Bonaparte, fils de la révolution et porteur de ses idéaux puis un Napoléon reniant tout ça en se faisant sacrer empereur, mais une continuité. C'est bien le premier consul qui a supprimé les libertés d’expression, de réunion, de circulation et de presse au profit d’un état autoritaire et d’une surveillance policière de la population. L’égalité proclamée dans le Code civil n’est pas respectée : la femme dépend de son mari, les droits des ouvriers n'existent pratiquement pas, l’esclavage est rétabli dans les colonies (1802), les fonctionnaires sont privilégiés en matière de Justice… Les votes sont arrangés. Admiré par son (réel) génie militaire, sa folie de conquête a ruiné la France. Il reste aujourd'hui admiré par ceux qui se figurent encore que la guerre est une affaire de soldats de plombs.
(3)


Notes
(1) Cette rue disparue après la création de la rue de Rivoli par Haussmann, se trouvait dans le secteur Louvre-Caroussel
(2) Il conserve son titre d'Empereur mais ne règne que sur l'île d'Elbe.
(3) Quand on pense que le gouvernement français a osé emmètre un billet de banque à l'effigie de Bonaparte, premier consul (de 1995 à 1964) on reste pantois !