Le MOMOSITE vous présente : |
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Le Permis de conduire |
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Page mise à jour le 12/10/2012 |
Le Permis de conduire
par
Jean Yanne
Lawrence Riesner (l'examinateur) Guy
Lux (le premier candidat, non présent sur la photo) et Jean Yanne (le second
candidat)
Une voiture auto-école. Un examinateur attend en consultant ses fiches.
L'examinateur : Examinateur, ce n'est pas un métier. Tous les candidats
veulent avoir leur permis, ils ne se donnent même pas la peine d'apprendre le
code de la route. Enfin, avec moi, pas question de passe-droit. (Il crie : )
Premier candidat !
Un homme assez efféminé monte dans la voiture.
L'examinateur : Dépêchons-nous. Bonjour, monsieur, asseyez-vous.
Le premier candidat : Bonjour, monsieur.
L'examinateur : Bonjour, asseyez-vous, monsieur, vous vous trouvez sur
une route à grande circulation, vous croisez une route départementale dont la
largeur est double de celle d'un chemin vicinal qui la prolonge au sud-ouest
d'une ligne médiane tracée par le bas-côté d'une route secondaire parallèle à
celle que vous venez d'éviter en empruntant le trajet inverse de celui inscrit
sur un panneau indicateur placé derrière vous, il pleut, votre essuie-glace
tombe en panne, que faites-vous ?
Le premier candidat : Vous me parlez avec une brutalité….
L'examinateur : Monsieur, je vous ai posé une question précise, je vous
prie de répondre !
Le premier candidat : Non ! Vous m'avez psychiquement traumatisé. Je suis
complètement retourné maintenant.
L'examinateur : Oui, bien pour l'instant, vous allez retourner chez vous,
si vous ne savez pas. Recalé ! Poussez votre genou.
Le premier candidat : Sadique, va !
Le jeune homme sort de la voiture.
L'examinateur : Candidat suivant. Candidat suivant…Suivant… !
On entend une voix dans le lointain.
Le candidat : Ah, une seconde ! Y a pas le feu, non ?
Un candidat arrive. C'est une énorme brute. Il s'installe dans la voiture, et
prend toute la place.
L'examinateur : Il y a d'autres candidats, monsieur, dépêchez-vous, je
vous en prie…
Le candidat : Une seconde, on vous dit, quoi ! On a le temps de prendre
un petit remontant avant l'examen, non !
L'examinateur :Bien sûr, mais …
Le candidat : Faut pas pousser quand même !
Le candidat regarde l'examinateur, l'air mauvais.
Le candidat : Va falloir en rabattre, avec moi, parce que… Il faut pas
jouer avec l'homme !
L'examinateur : Asseyez-vous, prenez vos aises ! Je vous demande pardon,
vous êtes bien installé ?
Le candidat : Ça va, oui, ça va, sauf les genoux ça me gêne un peu les
genoux, là.
L'examinateur : C'est une petite voiture…
Le candidat : Ben oui, puis j'ai des gros genoux, alors ça me gène les
genoux, quoi.
L'examinateur : Oui, c'est ça, la prochaine fois, on prendra un autocar.
Le candidat : Ben y a intérêt, parce que je changerai pas mes genoux.
L'examinateur : Bon. Monsieur, première question : Vous montez dans votre
voiture, celle-ci ne veut pas démarrer, que faites-vous ?
Le candidat : Est-ce que je sais, moi !
L'examinateur : Vous feriez bien de la savoir ! Vous montez dans votre
voiture, elle ne démarre pas, qu'est-ce que vous faites ?
Le candidat : Euh…Redites-moi ça, un peu…pour voir ?
L'examinateur : Vous êtes un peu dur d'oreille, vous tournez la clé, rien
ne se passe, qu'est-ce que vous faites ?
Le candidat : Eh ben je descends.
L'examinateur : Les fusibles, vous vérifiez…
Le candidat : Non, je descends, et je file un grand coup de pompe dans
cette saloperie de bagnole. Après je prends ma clé à molette, j'ouvre le capot
et je casse le moteur en mille morceaux. Je frappe, je cogne parce que je suis
pas du genre à me laisser emmerder par un tas de ferraille… Et puis pas par
autre chose non plus, d'ailleurs… suis-je assez clair ?
L'examinateur : Bon, autre chose, monsieur.
Le candidat : Oui…
L'examinateur : A présent vous arrivez à un carrefour.
Le candidat : Oui.
L'examinateur : Un agent de la force publique vous fait signe de vous
arrêter…
Le candidat : Oui…
L'examinateur : Qu'est-ce que vous faites ?
Le candidat : Je passe ! Et puis je me débrouille pour l'attraper avec
mon aile gauche et j'y roule sur le buffet, et au passage, j'ouvre ma portière
et j'y balance un bon coup de latte dans la gueule, par la même occasion. Parce
que c'est pas un flic qui va faire la loi, non ! Prenez pas tout le siège.
L'examinateur : Bon, maintenant, vous êtes sur une route départementale…
Le candidat : Ah, ça m'étonnerait, alors !
L'examinateur : Qu'est ce que vous dites ?
Le candidat : Je dis ça m'étonnerait…que je sois sur une route
départementale. J'y vais jamais sur les routes départementales, c'est plein de
boue, et ça sent mauvais.
L'examinateur : Oui, j'entends bien, monsieur, mais c'est une
supposition, vous êtes sur une route départementale…
Le candidat : Non, je suis pas sur une route départementale, je viens de
vous dire que j'y mettais jamais les pieds sur les routes départementales ?
J'aime pas ça, les routes départementales. Je hais les routes départementales.
Les routes départementales, rien que de m'en causer, ça me donne envie d'envoyer
des mandales dans la tronche à tout ce qui remue.
L'examinateur : Mais…Mais en admettant…
Le candidat : AAAh…Je vais me le farcir ! Ah, je vais être obligé
de me le farcir, le petit asticot !
L'examinateur : Mais enfin, monsieur…
Le candidat : Vous commencez à m'énerver avec vos questions…. Est-ce que
je vous en pose des questions, moi ?
L'examinateur : Non, mais…
Le candidat : Est-ce que je vous en pose ?
L'examinateur : Absolument pas.
Le candidat : Est-ce que je vous demande qu'est-ce que vous faites si il
se passe ceci, qu'est-ce que vous faites si il se passe cela ?
L'examinateur : Pas du tout …
Le candidat : Est-ce que je vous oblige à aller sur une route
départementale moi ?
L'examinateur : Qu'est-ce que j'irais y faire !
Le candidat : Est-ce que je vous demande pourquoi vous avez cette tête
d'abruti, et pourquoi ça fait un bruit d'évier quand je la remue ? Hein ! La
seule chose que je vous demande, c'est si vous me le donnez mon permis, oui ou
non ?
L'examinateur terrorisé lui tend la feuille
Le candidat : Ah ! La ! La !... Qu'est-ce qu'on peut perdre comme temps
en formalités !