Le MOMOSITE vous présente : 

Ecologie et dictature

Page mise à jour le 28/01/2015

Indispensable préalable :

Je n'ai rien contre l'écologie. Certaines mesures (je dis bien certaines), procèdent du simple bon sens (si tant est que cette formulation est un sens)

Je ne fais que m'interroger sur les conséquences au niveau des libertés individuelles des mesures qu'un parti écologiste ne manquera pas d'édicter.

Or à moins que l'on veuille faire de l'écologie à moitié (ce qui n'a aucun sens), l'état n'aura pas les moyens d'appliquer ses mesures sans encadrer la population de façon coercitive. C'est ce que j'essaie de démontrer.

L'écologie peut être beaucoup de choses : c'est d'abord une science, celle de l'environnement ; c'est aussi un comportement basé sur le respect des règles environnementales. Mais c'est aussi (hélas) une idéologie.

Cette idéologie part d'un constat (que je ne fais ici qu'énoncer) selon lequel la pollution de l'air, de l'eau, des sols, des aliments, la démographie mondiale non contrôlée, l'épuisement des énergies fossiles nous mènent tout droit à une catastrophe menaçant sans rémission l'avenir de l'humanité.
Par ailleurs, certains choix énergétiques ou économiques sont contestés par principe pour leur dangerosité potentielle comme le nucléaire, ou les OGM.

Admettons donc qu'un parti écologiste parvienne au pouvoir.

L'une de ses premières mesures au niveau des "devoirs" des citoyens pourrait être de rendre obligatoire le tri des déchets domestiques. Etant bien entendu que la non application de ces décisions entraînera des pénalités.

Et c'est là qu'est tout le problème :

Il est des lois sur le comportement des citoyens qui sont relativement faciles à exécuter : ainsi si l'interdiction de fumer dans les bistrots et restaurants a parfaitement fonctionné, c'est d'une part qu'on est dans le domaine du visible, d'autre part que chaque chef d'établissement a été de fait transformé en auxiliaire d'exécution de la loi !

Un parallèle avec le tri des déchets n'est pas de mise, il suffit de décortiquer la situation :

On aurait tort de ne pas prendre en compte le résultat de campagnes de sensibilisation sur le sujet. Bien orchestrée, ce genre d'action ajoutée à la crainte d'actions répressives, est de nature à sensibiliser et à faire modifier leur comportement à une quantité importante de la population, jusqu'ici non ou peu concernée. Néanmoins le nombre de contrevenants devrait rester considérable (même en tenant compte des arrangements à l'amiable dans les premières semaines d'application de la loi.)

Raisonnons sur un cas de figure. Une copropriété de 40 logements a été dotée de poubelles pour le tri sélectif. Lundi les éboueurs passent et constatent des anomalies dans le tri. Le chef fixe un autocollant sur la poubelle, rappelant les règles et précisant que la prochaine fois une amende sera infligée à la copropriété (ou à l'ensemble locatif). Mercredi, les anomalies perdurant, la copropriété (ou à l'ensemble locatif) est taxée collectivement.

La punition collective est l'un des symptômes de la dictature.

Les occupants qui trient sont choqués, ils n'admettent pas de payer pour une "brebis galeuse", d'autant que la situation risque de perdurer.

Ce cas, qui n'est pourtant pas le plus compliqué, va se reproduire un peu partout.

Que peuvent décider les copropriétaires ?

Toutes les mesures d'identifications des déchets dont on nous parle parfois (containers individualisés, codes à barres, containers badgés...) ne peuvent empêcher quiconque de déposer ses ordures n'importe comment, n'importe où et n'importe quand !

Alors des tours de garde ? Des caméras (mais qui va s'adjuger le droit d'en visualiser et d'en interpréter le résultat ?)

Certes, on arrivera à savoir qui c'est ! Mais, justement le problème ne s'arrête pas là ! L'état n'aura jamais la capacité d'instruire la foultitude de dossiers pour pénaliser les contrevenants. Or nous ne sommes pas dans le cas de figure de la SNCF où la répression des fraudes est faite n'importe comment et sans véritable finalité (à quoi cela sert-il d'infliger une amende à une personne insolvable ?). Un système écologique n'a de sens que si tout le monde applique la loi, on ne peut faire de l'écologie à moitié. Or, ais-je dit, l'état n'a pas les moyens humains et matériel de poursuivre les contrevenants. Il faut pourtant bien résoudre cette contradiction, et la seule façon de le faire est de déléguer l'application de la loi aux militants du parti, ou plus précisément à son "service d'ordre", voire à des "citoyens motivés".

La création de milices, censées suppléer les forces de l'ordre classiques, et dont les agissements sont encouragés et couverts par le régime au nom de l'intérêt général est une des caractéristiques de la dictature.

Il ne s'agit plus dans ce cas, de pénaliser le contrevenant mais de le terroriser (menaces, violences physiques sur sa personne ou sur ses biens) afin d'empêcher la récidive. L'état et la police laisserons faire y compris en cas d'exaction abusive.

Limitée dans un premier temps à l'immeuble la milice aura ensuite libre cours pour intervenir là où le rapport de force est de prime abord défavorable.

Le tri des déchets est un exemple mais on peut imaginer des situations quelque peu semblables au niveau de la consommation énergétique individuelle (ou de "l'empreinte carbone" pour parler branché)

La dictature c'est aussi un état d'esprit. Je me suis fait vertement interpeller deux fois ces derniers temps, une fois par une voisine me surprenant à jeter une bouteille en verre dans la mauvaise poubelle "vous ne triez pas vos déchets ?", une autre fois alors que je cheminais, par un jeune homme qui me traita de "dégueulasse" parce que par distraction j'avais envoyé un flyers roulé en boule au sol. Attention, je ne dis pas que ces personnes avaient tort, ce qui m'a choqué c'est le ton péremptoire et suffisant avec lequel ces admonestations étaient formulées. Aux yeux de ces gens je n'étais qu'un barbare. Alors imaginez les, le jour où on les fera payer une amende collective !

L'éducation

Le comportement écologique c'est aussi une question d'éducation. Jusque là nous sommes tous d'accord. Se servir de l'école pour dénoncer les réfractaires au régime (et donc à ses lois et réglementations) n'est pas seulement une tentation. Tous les régimes totalitaires ont allègrement franchi ce pas ! Le suivant étant l'embrigadement de la jeunesse dans des organisations spécifiques avec des actions ciblées.

L'embrigadement de la jeunesse est une des caractéristiques de la dictature.

Le traitement des déchets en amont.

Culpabiliser le consommateur est une démarche chronique chez les écologistes.

Avant j'allais chez mon marchand de journaux, je demandais un taille-crayon ou une gomme, et il me donnait le taille-crayon ou la gomme (juste le taille crayon ou la gomme), aujourd'hui, j'achète ça au supermarché, c'est sous blister plastique collé sur un invraisemblable carton de 30 cm² ! Et le consommateur devrait avoir honte de jeter (sans les trier) toutes ces saloperies destinées à empêcher les vols et à loger un code barre !

Le suremballage a deux fonctions :
- présenter l'article de façon "rationnelle" (commercialement parlant)
- rendre le vol plus difficile.

Ne plus surenballer c'est augmenter les vols, augmenter les vols, c'est réduire les marges.
Quelle que soit la politique du magasin (laisser faire, embauche supplémentaires de vigiles) le surcoût sera in finé répercuté sur le prix de vente et amputera le pouvoir d'achat du consommateur.
A moins qu'il rogne ailleurs (suppression de postes de caissière par exemple) voilà qui n'aidera pas à faire baisser le taux de chômage.

Les verres consignés

On peut aussi souhaiter un retour aux verres consignés (en sachant que pour que ça fonctionne le coût de la consigne doit être autre chose que symbolique)
C'est toute une organisation à mettre sur pied, ça a un coût de mise en place, mais aussi un coup de fonctionnement. Si la distribution a en son temps abandonné le verre consigné, c'est que le verre perdu était plus rentable (évidence).
Le magasin peut répercuter sa charge supplémentaire sur le prix au détail (et oui, encore). L'état pourrait alors l'en empêcher en bloquant les prix.
Or rien n'oblige un magasin dont les marges se rétrécissent à rester ouvert.
Je ne vous dis pas les conséquences en matière de pouvoir d'achat de la disparition de certains hyper de banlieue. Bien sûr, la nature a horreur du vide et ils seront remplacés par n'importe quoi (du plus cher, et du "moins de choix")
L'état peut aussi subventionner le retour aux consignes (mais ce n'est pas fiscalement neutre).
Alors pourquoi s'emmerder, on laisse les hyper (presque) tranquille, on ne leur impose (presque) rien et on continuera à culpabiliser le consommateur ! C'est tellement plus facile !

L'eau
Certains écologistes confondent carrément l'accès à l'eau (problématique en certains lieux de la planète) et une imaginaire rareté de l'eau. L'eau n'est pas rare et se recycle.(1) Se vanter d'économiser l'eau quand on habite Thonon-les-bains n'a aucun sens, l'eau "économisée" ainsi ne profitant à personne.
(2)


Ceux que la dictature n'effraie pas :

Le fait qu'un état gouverné par une volonté écologiste forte ne peut-être que dictatorial n'est pas accepté par la majorité des écologistes et si certains balaient l'argument d'un coup d'épaule, il est cependant nécessaire de s'attarder sur les arguments de ceux qui en envisagent "placidement" la possibilité :
1) s'il y a dictature, ce sera une dictature "douce", limitée dans le temps et dans ses actes :
Faux : Il n'existe pas de dictature douce. Il y a seulement des dictatures plus féroces que les autres.
2) une dictature n'est invivable que pour ceux qui n'en appliquent pas les règles :
Faux, l'arbitraire est une des caractéristiques de la dictature.
3) La démocratie a aussi ses inconvénients, elle nous a donné le nucléaire, les OMG, la mal-bouffe... : Je reprends à mon compte le postulat de Churchill :  "la démocratie est un mauvais système mais on pas trouvé mieux". Si la dictature possède des avantages apparents (disparition de la petite délinquance) ou réels (absence de chômage et gratuité des soins dans les régimes communistes), ceux qui ont goûtés aux deux (dans leur immense majorité) ne souhaitent pas retourner en dictature.
4) Se serait un mal nécessaire, c'est ça ou crever ! C'est un point de vue, ce n'est pas le mien.

Un autre problème (et de taille) me semble résider dans le fait que pour paraphraser Marx, vouloir faire de l'écologie dans un seul pays n'a pas grand sens si l'objectif final est de "sauver la planète". Alors on fait comment ? Alors on fait quoi ?


Annexe

J'ai trouvé ça sur le Net, un peu potache, mais tellement vrai (et puis un peu d'humour, ça n'a jamais fait de mal)

Les 10 commandements de l'écolo

  1. Le nom de Monsanto, le matin en te levant tu maudiras.

  2. Afin de limiter l'impact des feuilles de papier à usage unique sur l’environnement, aucun itinéraire tu n'imprimeras.

  3. Tous les soirs avant t'endormir, ton bilan carbone tu récapituleras.

  4. De ceux qui osent emmètre des doutes sur le rôle du CO² dans le réchauffement climatique, de révisionnistes tu les traiteras.

  5. Le simple citoyen qui ne pratique pas un mode de vie écologique, du doigt tu le montreras.

  6. Le nom de Monsanto, toute la journée tu maudiras.

  7. Ta vie exemplaire d'écolo citoyen responsable et tes menus gestes quotidiens pour sauver la planète, largement tu les exposeras.

  8. Le non-respect de la biosphère, un crime contre l'humanité tu le nommeras.

  9. Puisque seule la survie de l’Humanité importera, la liberté individuelle tu t'en moqueras.

  10. Et surtout : Le nom de Monsanto, le soir tu maudiras.


Notes
(1) Il faut d'ailleurs une quantité minimale d'eau usée pour que les stations d'épurations fonctionnent correctement
(2) genre de slogan trouvé sur le net "Un bain ou une douche plus rapide peut sauver des vies. Economisez l'eau. La gaspiller tue des millions de personnes qui n'en ont pas assez". Au Sénégal peut-être, en France ou en Belgique c'est absurde.