(Jeanne Bécu dite de Cantigny, dite Mademoiselle de Vaubernier, comtesse du Barry - 1743 - 1793)


Elle fit son éducation chez les bonnes soeurs pendant neuf ans. Évidemment, ça laisse des traces, et si en sortant elle trouva un emploi dans une riche maison de mode, elle s'initia très vite au demi-monde, autrement dit devint prostituée de luxe. (Il est possible, mais aucune preuve n'existe qu'elle ait travaillée dans le premier bordel de Marguerite Gourdan, rue Sainte-Anne à Paris) La jeune Jeanne était courtisée (entre autres) par Jean Baptiste du Barry (qui n'était point comte). Quand elle fut présenté au roi Louis XV celui-ci subjugué voulut en faire sa nouvelle maîtresse officielle. Mais voilà, le protocole exigeait que les maîtresses soient mariées. Qu'à cela ne tienne, il suffisait de la marier à Jean Baptiste du Barry. Manque de chance, celui était déjà marié. Pas bien grave, on arrangea alors un mariage avec le frère d'icelui, le comte Guillaume du Barry.... il y a toujours moyen de s'arranger !

A la mort de Louis XV, une lettre de cachet (probablement inspiré par la Reine Marie-Antoinette) l'envoya en prison où elle resta un an. Guillotinée pendant la Terreur après un procès expéditif entièrement à charge et au cours duquel son valet bengali s'empressa de la trahir ⁽¹⁾. 

Son portrait par Elisabeth Vigée-Lebrun dont elle fut l'amie, la confidente, la protectrice...

Buste par Augustin Pajou (1730-1809)  1773 - Musée du Louvre
"- C'est la plus sotte et impertinente créature qui soit imaginable !" écrivait Marie-Antoinette d'Autriche en parlant de Madame du Barry", mais cette dernière avait l'habitude de laisser glisser les méchancetés et les ragots !

Cette gravure et les suivantes sont des réalisations tardives, œuvres du peintre britannique Sir William Russ Flint (1880-1969)

La comtesse du Barry jouant à colin-maillard

Saviez-vous qu'elle avait envoyé (par la poste) deux baisers à Voltaire qu'elle admirait pour ses œuvres. Notre joyeux philosophe subjugué par l'émotion lui envoya ce quatrain en remerciement
 Quoi, deux baisers sur la fin de la vie !
Quel passeport vous daignez m’envoyer !
Deux, c’est trop d’un, adorable Égérie,
Je serai mort de plaisir au premier.
Quand Voltaire sentit sa mort proche, Madame du Barry tint à lui rendre une dernière visite avant l'heure fatale

Et saviez-vous qu'elle avait la surprenante habitude de se torcher avec de la dentelle !

Louis XV était obsédé par les seins des femmes (lui aussi). Sur son lit de mort, alors qu'il ne lui restait que quelques instants à vivre il demanda que Madame du Barry se penche de façon à ce qu'il puisse lui toucher une dernière fois le sein avant de mourir !
 

Louis XV lui attribua le très beau domaine de Louveciennes (dans les Yvelines) entre Versailles et Saint Germain en Laye. Ce domaine appelé "domaine de Voisin" est classé au registre des domaines historiques a été aujourd'hui racheté afin d'abriter le centre de formation d'une grande banque française.

Postérité

Madame Du Barry Christian-Jaque  1954 avec Martine Carol

(1) Au n°14 de la rue Mouffetard à Paris on peut apercevoir une enseigne dont on nous dit qu'il s'agirait d'une ancienne chocolaterie ouverte en 1748 : "Au nègre joyeux" au sujet de laquelle des gens sans humour ne cessent de pétitionner. Elle représenterait la comtesse du Barry et son serviteur bengali, Zamor (celui là même qui témoigna à charge contre elle, en 1793)