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Musique classique et pensée unique

Page mise à jour le 25/08/2010

Un certain nombre d'œuvres musicales sont tellement marquées au fer dans l'histoire de la musique, que toute attitude critique à leur sujet en devient problématique
Un bon exemple est
Pelléas et Mélisande, opéra (?) de Claude Debussy crée en 1902
Rappelons, même si ce n'est pas un argument, que la pièce fit un bide à sa sortie et qu'il fallut le "combat" de quelques uns pour imposer l'œuvre ! Depuis elle s'est tellement imposée qu'on ose plus y toucher...
Passons sur la débilité de l'histoire et des ses dialogues (l'histoire de l'opéra en compte bien d'autres ! et même des pires). Et rappelons le principal argument des critiques du premier soir :
L'Opéra c'est (entre autre) l'art d'utiliser la voix humaine, comme un instrument à part entière :

Dans Pelléas, la SEULE UTILISATION de la voix, consiste uniquement en un récitatif en continu. Personne ne chante ! La ligne mélodique est absolument absente de la scène, elle est dans la fosse d'orchestre où il se joue une musique pas foncièrement mauvaise, (pas exceptionnelle non plus) mais si c'est une musique de scène il fallait le dire ! Et à ce moment-là, qu'on nous épargne les paroles ! Ce point constitue la seule critique valable de l'œuvre. Mais IL EST FONDAMENTAL ! Car il sous-tend tout le reste.

Ainsi si dans l'opéra classique des dialogues absurdes peuvent être sublimés par la beauté de la mise en chant, nous avons ici l'effet contraire…

Tel quel cet "opéra" qui n'est pas un opéra n'a aucun intérêt !. Mais on le joue quand même !
A New York ça ne se passe pas si bien que cela, les spectateurs qui en ont marre n'hésitent pas à sortir bien avant la fin !
A Paris çà ne se fait pas de trop, mais ça se fait !
En province ça ne se fait pas du tout, et le malheureux qui s'aperçoit qu'il est tombé sur le spectacle le plus emmerdant de la saison est obligé de supporter son ennui jusqu'au bout et même d'applaudir à la fin...
En fait la parole est enfermée, personne n'ose dire que c'est nul parce que personne ne dit que c'est nul. Cercle vicieux. Certains mentent en affirmant aimer l'œuvre, d'ailleurs ils ont même le coffret à la maison (recouvert de poussière). D'autres, et c'est encore plus grave, se mentent à eux-mêmes en affirmant aimer l'œuvre, alors de temps en temps ils se la repassent, pas forcement en entier avant de passer à des choses plus ludiques. Et puis il y a ceux qui culpabilisent : "Je devrais aimer cela, mais je n'y arrive pas..."


Mais qu'en pensent les professionnels ?
Les critiques et les historiens : C'est quand même un comble, 100 ans après sa création, ils sont encore obligés de défendre, de promouvoir, d'expliquer l'œuvre ! C'est que quand même il doit se passer quelque chose, ?
Les organisateurs de spectacles lyriques : on le programme de temps en temps, d'abord parce que c'est français et ça donne un cachet sérieux à l'Opéra, loin des prétendues "vulgarités" de Bizet ou d'Offenbach (qui sont pourtant...). De toute façon, la salle va se remplir ne serait-ce qu'avec les abonnements !
Les artistes : Langue de bois et double langage dominent l'ambiance générale : On a droit à des déclarations extrémistes : "
Le seul rôle ou j'ai pleuré !" (Traduction, "Je ne peux pas lui dire que j'ai horreur de cela, alors disons quelque chose de fort et de définitif !". Ou alors : "C'est une œuvre trop forte, je ne suis pas encore prête, mais c'est mon rêve de jouer ce rôle !" Traduction, "Je ne suis pas pressée du tout et j'espère bien qu'on ne me le proposera jamais" Notons qu'en ce qui concerne la difficulté du rôle, la seule réelle est peut-être de lutter contre l'envie de roupiller sur scène.
Curieusement ces demoiselles qui multiplient les compilations sur CD où on trouve de tout, de Monteverdi à Llyods Weber,
Pélléas y est curieusement absent, Bizarre non !

Il est temps de clamer quelques vérités : Debussy est un musicien ennuyeux, il est d'ailleurs beaucoup plus à l'aise dans les pièces pour petites formations que dans les grosses machines, Son œuvre pour piano est intéressante, son quatuor à cordes est superbe, certains de ces morceaux orchestraux sont intéressants et agréables. Mais voilà ! Dès qu'il y rajoute des paroles, c'est la catastrophe.  Car il y a pire que
Pelléas, il y a les lieds de Debussy : l'horreur à l'état pur ! Que ceux qui ont eu le malheur d'écouter le "Noel des enfants qui n'ont plus de maisons" dans sa version originale, viennent m'écrire le contraire !

Mais il y a aussi pire que Debussy, avec un peu d'imagination, le metteur en scène peut au moins s'efforcer d'érotiser le spectacle... Impossible par contre avec
Le dialogue des Carmélites (Poulenc) ou avec St François d'Assise (Messian)