Le MOMOSITE vous présente

Quelques critiques de films * (opéra, ballets, spectacles, documentaires...)

Page mise à jour le 09/03/2024

 

Opéra et ballets

Madame Buterfly

Un film de Frédéric Mitterrand (1995) d'après l'opéra de Giaccomo Puccini (1904). Mitterrand a choisi le parti de l'hyper réalisme parsemant son film de bandes d'actualités d'époque et faisant jouer les rôles japonais par des artistes asiatiques (Ying Huang y est formidable dans le rôle de Cio-Cio-San). La direction orchestral tenue par le chef américain James Conlon est excellente. Le pari est réussi puisqu'on entre vraiment dans cet opéra jusqu'à l'émotion. C'est quand même autre chose que la mise en scène calamiteuse et prétendument de référence montée aux quatre coins du monde paf Olivier Pi, qui se figure dans ses rêves que Puccini voulait mettre en musique du théâtre No !

Carmen

Un film de Francesco Rosi (1984) d'après l'opéra de Georges Bizet (1875). Julia Migenes n'est assurément pas la meilleure interprète de Carmen, mais force est de constater que pour l'adaptation cinématographique le choix est judicieux et qu'elle crève l'écran par son côté "sauvage". Placido Domingo impeccable vocalement ne s'en sort pas si mal comme acteur et il en est de même pour Ruggero Raimondi) et l'orchestre National de France dirigé par un Lorin Maazel en pleine forme contribue à faire de cette adaptation une réussite et une référence.

Don Giovanni

Un film de Joseph Losey (1979) d'après Mozart avec Ruggero Raimondi, José van Dam, Edda Moser, Kiri Te Kanawa, Teresa Berganza. Contrairement à Bergman qui s'était fourvoyé dans la Flute enchantée, Losey a réussi son Don Giovanni. Un enchantement vocal et visuel, il y a juste quelques très légères faiblesses comme ces balades en barque dans la brume qui ne le font pas ? Sinon la distribution est à tomber, dominée par un Ruggero Raimondi habité par le rôle et par la grâce et le talent de Kiri Te Kanawa, mais personne ne démérite. Contrairement à une idée reçue l'opéra n'est pas tiré du Don Juan de Molière qui reste une comédie et que plus personne ne connaissait en 1787 mais d'autres créations sur le même thème. L'opéra hésite entre son côté tragique, il y a tout de même un meurtre, et certains éléments de bouffonnerie tous centré autour du personnage de Leporello. Si Don Juan est châtié ce n'est pas en raison de son libertinage, mais en raison de la façon dont son libertinage s'exerce créant le malheur autour de lui. Ensuite sur la conclusion mystico fantastique, cela fait des années que chacun y va de son interprétation, peut-être n'y a-t-il tout simplement rien à comprendre ! Mais on s'en fout, c'est beau !

La flûte enchantée

Un film de Ingmar Bergman (1975) d'après l'Opera de Mozart. Dès le départ on sent que ça ne va pas le faire, nous imposer les gros plans pas toujours heureux de prétendus spectateurs pendant cinq minutes, ça rime à quoi, même Pierre Sabagh n'a pas osé ! Et cette petite fille au sourire niais qui incarne une spectatrice alors qu'on sait qu'elle n'en est pas une. Pire l'entracte où tout est faut de la partie d'échec entre Tamino et Pamina, jusqu'à ce gus qui se met à lire la partition de… Parsifal ! L'opéra lui-même, c'est du Mozart haut de gamme, mais Bergman n'y introduit aucune valeur ajoutée, il alourdit là où il aurait fallu alléger. La réalisation reste académique, trop proche du théâtre filmé, un autre que Bergman aurait signé ça, tout le monde l'aurait oublié. Et puis certaines fautes font taches, on peut pardonner le gros plan sur les imperfections du maquillage de Panina, ou la dent cariée de Papageno qu'on a oublié de masquer, ou le ratage de la scène de la traversé de l'enfer, mais nous montrer des figurantes alors que la Reine de la nuit chante son grand air c'est une faute de goût impardonnable. Vu l'ambition du projet une distribution de plus haut niveau aurait sans doute été plus appropriée, ici nous avons un Tamino moyen, un assez bon Papageno, une excellente Panima et une brillantissime Reine de la nuit. Quant à l'orchestre de la radio suédoise dirigé par Erik Ericson, il nous livre une prestation honorable mais sans plus.

Le lac de cygnes

Un film de A. Toubenchkiak (1957) La réalisation même si elle ne démérite pas est loin d'être à la hauteur du ballet qu'elle met en scène. On va dire qu'en fait ça manque de folie, sinon la chorégraphie est impeccable avec un corps de ballet au top niveau, Makhmud Esambayev‎ campe un sorcier effrayant et génial, D. Markovsky, un Siegfried d'une rare beauté et Elena Evteïeva une douce er talentueuse Odile-Odette. Et puis bien sûr il y a la musique de Tchaïkovski, un plaisir toujours renouvelé pour nos petites oreilles.

Les contes d'Hoffmann

Un film de Michael Powell et Emeric Pressburger (1951) avec Ludmila Tcherina. Un enchantement visuel et vocal, on pourrait penser que vocalement les cinéastes n'y sont pour rien (c'est la musique originale de Jacques'Offenbach !) c'était malgré tout une gageure d'y associer les images qu'il fallait ! Et ce pari est parfaitement réussi. La mise en scène pétille autant que la musique, toujours à la limite de la bouffonnerie dans tomber dans la vulgarité, endiablée, dynamique, inventive, étourdissante. Ça n'arrête pas de nous éblouir les sens pendant les deux premiers actes, le second transcendé s'il le fallait encore par la beauté de Ludmila Tcherina. Le troisième acte du coup parait reposant mais la magie du magnifique trio vocal vient le hisser sans peine au niveau des deux autres. C'est un chef d'œuvre !


 

Spectacles divers

 

Ze inconnus story, le beaucoup meilleur

Une compilation des meilleurs sketches des Inconnus (2001) Du délire ! Certes tous les sketches ne sont pas du mène niveau et on peut même déplorer quelques rares ratages, mais c'est le bon et le très bon qui dominent avec des moments inoubliables comme "Tournez manège", "l'Atlhétisme", "le jeux de la vérité vraie", "les chasseurs", "Télamagouilles", "L'hôpital", ou les chansons : "C'est toi que je t'aime", "Isabelle a les yeux bleus", "Les insectes sont nos amis" ou encore "les commerces" où ils dévoilent d'étonnantes capacités de mimes. Si Légitimus et Bourdon ont un talent fou, Campan les surpasse peut-être en raison de ses aptitudes de transformiste. Un dose de bonne humeur, un régal !


Documentaires

Raël : Le Prophète des extraterrestres

Une série documentaire de Antoine Baldassari et Manuel Guillon (2024) Intéressant et édifiant On pourra cependant regretter la part occupée par l'affaire du faux-clonage, au détriment des délires mythomanes de Raël (on aurait par exemple aimé retrouvé la séquence dans laquelle Dechavanne lui demande de décrire les chiottes de la soucoupe, et où Raël est incapable de répondre).Certes la capacité de la part de gens intelligents de gober n'importe quoi fait froid dans le dos. Mais on aurait pu aller plus loin la problématique résumé par l'aphorisme d'Ernest Renan selon lequel "une religion n'est jamais qu'un secte qui a réussie" n'est jamais traitée. Pourtant quelle différence entre croire aux Elohim et croire à l'immaculée conception ? Mais je reteindrais aussi de cette série l'image du sourire envoûtant de Brigitte Boisselier.

Des hommes ordinaires

Un documentaire de Manfred Oldenburg. (2023) Ça fait froid dans le dos non seulement en raison de la violence des images proche de l'insoutenable mais aussi et c'est toute la démonstration du film, de nous montrer que l'importe quel clampin peut devenir un monstre et en se donnant de bonne raison en plus. Eh oui l'holocauste n'a pas été seulement le fait de vilains nazis, des gens bien ordinaires y ont participés et pas qu'un peu. Brrrr…

Poulet frites

Un documentaire de Jean Libon et Yves Hinant (2021) Un documentaire de la série Strip-tease ressorti de derrières les fagots (les images date de 2003) C'est fait dans le même esprit que "Ni juge ni soumise" des mêmes auteurs peut-être en moins percutant. Jean Michel Lemoine en commissaire (aujourd'hui chef de la crime) joue son propre rôle ainsi que la juge d'instruction Anne Gruwez (qu'on ne voit hélas pas assez) Intéressant, n'hésitant pas à montrer le coté obscur de certains milieux de l'immigration, et assez désabusé (dommage que parfois les dialogues soient peu compréhensibles

Apollo

Un documentaire de Todd Douglas Miller. (2019) Moi qui adore l'astronautique, c'est avec enthousiasme que je commençais le visionnage de ce documentaire, ma déception a été à la hauteur de l'attente, sur les 100 minutes que dure de film, les seules intéressantes sont celles prises autour de la lune puis lors de l'alunissage soit une vingtaine de minutes, le reste ce sont des gens dans des salles de contrôle qui donnent des instructions incompréhensibles. De plus le réalisateur échoue complètement à faire ressentir le côté épique de l'évènement  

Ni juge, ni soumise

Un film documentaire de Jean Libon et Yves Hinant (2017) avec Anne Gruwez. Immersion dans le cabinet de la juge d'instruction Anne Gruwez qui joue son propre rôle. Elle est atypique, non dénuée d'humour et déterminée… et c'est passionnant. Deux réflexions : certains ont parlé de racisme, c'est quoi cette manie qu'ont certains de crier au racisme dès qu'un immigré est en difficulté pénale, c'est du même niveau que l'arabe à qui je reprochais de poser ses pieds sur la banquette du train et qui n'a trouvé comme défense que de me traiter de raciste ! Le film a aussi le courage de nous parler des dérives du multiculturalisme. Il y a plusieurs réflexions intelligentes et à contre- courant de la pensée unique énoncées par la juge sur les prostituées bruxelloises, (ça nous change des abolitionnistes psychorigides) Et puis il y a cette dernière scène surréaliste (judicieusement choisie) qui nous montre jusque dans quel délire peuvent nous amener les religions, car non ce n'est pas juste l'invention d'une foldingue, lisez la Bible (Genèse 22 / 1 / 14 le sacrifice d'Isaac.)

Apocalypse – Verdun

Une série de Isabelle Clarke et Daniel Costelle (2016). Le principal est atteint est c'est là l'essentiel, L'horreur de la boucherie verdunoise est montrée sans fard jusqu'à l'écœurement. Un travail didactique remarquable et nécessaire donc. On peut faire quelques critiques mineures, était-ce si important de nous rabâcher que Pétain était un chaud lapin ? L'incompétence meurtrière de Joffre paraît minimisée et la conclusion parait bien rapide. Sans doute aurait-il fallu une demi-heure de plus ? La conclusion du film avec ces interminables images des cimetières militaires est glaçante.

Apocalypse – Staline

Une série de Isabelle Clarke et Daniel Costelle (2015). On est loin du niveau de "la seconde guerre mondiale" ! S'il faut saluer l'immense travail de documentation nous offrant des images inédites et saisissantes, il n'en reste pas moins que ce choix de nous présenter le sujet de façon non chronologique s'avère catastrophique et contreproductif. De plus faut-il rappeler que Staline est mort le 5 mars 1953 (le même jour que Serge Prokofiev) , pourquoi cet immédiat après-guerre n'est pas du tout traité. Il aurait aussi été important de dire un mot sur la fascination qu'exerçait Staline sur les partis communiste européens au point qu'ils réfutaient et pour beaucoup de façon sincère, les accusations portant sur la nature dictatoriale et répressive du régime soviétique et de la personnalité du "petit père des peuples".

Tuez Hitler ! La chance du diable

Un documentaire de Frédéric Tonolli (2015) Si ce genre de documentaire est toujours intéressant, le métrage est malgré tout trop court. Sur l'attentat raté de la Tanière du Loup, on en apprend davantage avec le film "Walkyrie" de Bryan Singer en 2008 avec Tom Cruise. L'idée de mélanger des images d'archives avec des scènes reconstituées n'est pas mauvaise en soi sauf qu'on a droit ici à un Hitler vraiment peu convaincant.

La Wehrmacht, Le IIIème Reich en Guerre

Un documentaire de Robert Garofalo, (2013) L'ambition des auteurs est de nous expliquer pourquoi la Wehrmacht était si forte. Hélas, on se demande s'il ne faut pas avoir fait l'école de guerre pour suivre les détails techniques très pointus qui accompagne cette démonstration, entre la composition de chaque division , les différences entre elles, on est vite perdu, même si on se rend bien compte que l'art de la guerre n'était pas un vain mot dans l'armée allemande. [spoiler] A la fin l'Allemagne est battue [/spoiler]

Apocalypse - la 2ème guerre mondiale

Un documentaire d'Isabelle Clarke et Daniel Costelle. (2009) Superbe travail. Intéressant et passionnant, peut-être même trop passionnant, puisqu'on se passionne pour la guerre comme si c'était un spectacle, bizarre quand même, mais ce léger reproche sera le seul que je ferais à cette excellente réalisation

Les brûlures de l’histoire : 1940-1944 : Les collabos

Un documentaire de Patrick Rotman (1997). Incisif, clair et précis, ce documentaire sur les années noires de la collaboration remet pas mal de pendules à l'heure et tord le cou à la légende gaulliste encore tenace d'une France majoritairement résistante. Parfois la réalité qu'on veut oublier fait véritablement froid dans le dos.

In bed with Madonna

Un documentaire d'Alek Keshishian (1991). Deux heures avec Madonna non pas dans son lit (dommage !) mais en concert et en coulisse. Je n'apprécie que modérément la musique des chansons de Madonna, quant aux paroles je ne les comprends pas, cependant tout cela est vraiment intéressant, même si s'agit d'autopromotion (Madonna est la productrice exécutive du film) d'une part parce que le personnage de Madonna est réellement très intéressant et tout autre chose que superficiel, il se dégage d'ailleurs quelque chose d'étrange, mélange de gentillesse, de provocation, d'autodérision. Et puis il y a ces extraits de son spectacle à Bercy avec cette chorégraphie osée, dérangeante, fascinante…

Vive la France

Un documentaire compilé et commenté par Michel Audiard (1974). C'est clairement le point de vue d'Audiard sur l'histoire de France, n'y cherchons donc aucune objectivité, ce n'était pas le but, (et d'ailleurs aucun documentaire n'est objectif) mais je crois qu'il faut respecter les iconoclastes quand ils sont sincères. Audiard ne respecte rien (enfin presque rien) et remet un tas de monde à sa place : De Gaulle, les résistants de la dernière heure, les collaborateurs, les mensonges officiels, les bien-pensants… et la versatilité du bon peuple... avec un plaisir savoureux. On a parfois l'impression qu'Audiard regrette notre empire colonial… c'est son droit, et même si on est pas d'accord on ne va pas le tuer pour ça.

La mémoire courte   

Un documentaire d'Henri Torrent (1963) – Le souci c'est que ce reportage basé sur des images d'archives des belligérants de la seconde guerre mondiale est aujourd'hui complétement dépassé (notamment par l'excellent "Apocalypse, la Seconde Guerre mondiale" d'Isabelle Clarke et Daniel Costelle. Il est aussi dépassé idéologiquement, on sait malheureusement aujourd'hui que la collaboration n'était pas que le fait d'une minorité et que le régime de Vichy a bénéficié d'une large adhésion populaire, du moins au début. On peut par ailleurs reprocher à ce film ses trop longs apartés sur la mode, le music-hall ou les transports parisiens qui n'apportent pas grand-chose au fond et qui diminue le temps de développer le reste. Malgré les bonnes intentions du réalisateur qu'il ne convient pas de mettre en doute, ce reportage se regarde comme le travail de quelqu'un qui a survolé le sujet en étant même parfois carrément à côté.


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