Hommage au nanar : Mon curé chez les Thaïlandaises
Page mise à jour le 24/10/2016

Un film qu'on regarde jusqu'au bout dans la bonne humeur ne saurait être mauvais.

L'autre jour j'ai regardé un nanar, un vrai nanar ! Et j'ai passé un super bon moment… et même que je le reverrai. Le film s'appelle "Mon curé chez les Thaïlandaises", c'est signé Robert Thomas et ça date de 1983. Il y a Maurice Risch, Jacques Balutin, Daniel Prévost, Darry Cowl, Jacques Legras mais aussi Marion Game et Katia Tchenko.

J'ai eu ensuite la curiosité de regarder un peu ce qu'en disent les uns et les autres sur l'Internet, et là je suis tombé de haut. Le mépris, l'acharnement, la mauvaise foi tout semble bon pour démolir ce film qui à ce que je sache est loin de mériter un tel opprobre, et n'a qu'une seule modeste ambition, celle de nous divertir.

Alors quel est le problème ? Quand on veut tuer son chien on dit qu'il a la rage et c'est exactement ce que fait la critique.

- Le scénario serait du grand n'importe quoi ? Oui et lors, ce genre de cinéma s'apparente au burlesque. On n'a jamais reproché aux Marx Brothers de faire n'importe quoi, ni à Buster Keaton, ni à Blake Edwards, ni aux Monty Python…
- Les extérieurs ont été tournés en France… Et alors, Ferreri a bien tourné la bataille de Little Big Horn dans le trou des Halles, on n'est pas allé lui reprocher
- Des asiatiques sont joués par des européens… Qu'est-ce que ça peut bien faire et puis c'est loin d'être le seul film dans ce cas (revoyez donc The King an I, par exemple, sans parler des westerns où les indiens sont joués par des irlandais)

Alors puisque ces raisons ne tiennent pas, quelles sont les vraies, en fait il y en a deux.

En France le comique est un genre déprécié, le tragique est grandiose, le comique serait mesquin. C'est une exception française, ni les Anglais, ni les Italiens, ni les Américains ne réagissent de la sorte. Mais que voulez-vous. Pourtant nous sommes le pays de Molière… et bien justement certains aujourd'hui mettent en scène des Tartuffes et des Don Juan qui se transforme en tragédie. Vous verrez que bientôt on va nous faire le coup avec le Bourgeois Gentilhomme. Des gens comme Bourvil ou Fernandel se sont crus obligé d'accepter des rôles tragiques pour accéder au statut de "grand comédien" (en fait ils se sont pas mal ridiculisés mais la question n'est pas là) De Funès semble n'être dans ce paysage que l'exception qui tente de confirmer la règle.

L'autre raison est le caractère érotique du film. Un film érotique ne peut être fait que par un tâcheron (Pasolini étant la seule exception) or un tâcheron fait des mauvais films et si en plus c'est comique, ça nous fait deux étoiles en moins.

Quelle hypocrisie, il n'y a qu'à voir les statistiques internet, tout le monde regarde du cul… mais combien l'assume ? Avant la morale chrétienne nous disait que c'était immoral, on croyait s'être débarrassé de ces balivernes, mais voilà que maintenant ce sont les bataillons "féministes " qui voudrait nous faire croire que la nudité est dégradante… Pauvre siècle !

Alors ce film ? Un petit budget, un nanar, des gags ratés (vous en connaissez des films où il n'y pas de gags qui tombent à plat ?) mais d'autres excellents. Des acteurs en pleine forme y compris Darry Cowl qui oublie la moitié de son texte mais qui improvise à merveille, un Maurice Risch halluciné (c'est le cas de le dire qui chante le rock à la messe et qui fantasme sur les bonnes sœurs à poil), De jeunes filles topless qui manifestement s'amusent comme des folles, Marion Game interprétant le rôle d'une tenancière de bordel comme si elle avait fait ça toute sa vie. Daniel Prevost et Jacques Balutin complètement barrés. Et puis surtout la très belle Katia Tchenko qui réussit à nous faire une danse des sept voiles (transparents) en plein désert, une danse du ventre (habillée) et une adorable scène de cul où elle est censé dépuceler un jeune bonze

Alors le film doit être apprécié comme il est dans sa catégorie, ce n'est pas un blockbuster, c'est un nanar, mais des nanars aussi sympathiques, aussi barrés, j'en redemande !

Scénario résumé :

Si le film fait chroniquement suite à "Mon curé chez les nudistes", il n'en constitue pas la suite.

Le Lotus Club est un bordel de Bangkok en Thailande, Le propriétaire meurt subitement sans avoir fait de testament laissant Madame Georgette (Marion Game), la gérante dans le désarroi. Le seul héritier est le père Maximin, frère du propriétaire (Maurice Risch). Afin de pouvoir continuer à gérer l'établissement Georgette et Ping (Jacques Legras), son amant décident de convaincre son beau-frère de venir s'installer en Thaïlande, et de lui faire croire que le bordel est en fait une institution catholique. Maximin hésite à faire ce voyage car il produit sur place un élixir miraculeux qui a beaucoup de succès mais Ping parvint à le convaincre qu'en le produisant en Asie, sa production en sera démultiplié. Dans l'avion il fait connaissance avec le consul d'Ecosse (Jacques Balutin) qui part prendre ses fonctions, Suzie, la fille d'un général local, et Louise (Katia Tchenko) professeur d'expression corporelle. L'avion est détourné et nos quatre protagonistes sont parachutés dans le désert. Ils vont être recueillis par le Tête-de-fer, le pirate (Dary Cowl), qui va décider de vendre Louise, mais qui traite avec égards le consul d'Ecosse, dans l'espoir d'obtenir une rançon. Ce dernier parvint à faire évader Maximim, Suzie et d'autres prisonnières. Avant que Maximim parvienne au Lotus Club, Georgette fait transformer l'espace d'un instant son bordel en salle de prière. Le curé est sur le point de tomber dans le panneau, mais voilà qu'interviennent des rebelles du général Choko (Daniel Prevost) qui confondant le curé avec le consul d'Ecosse procède à son enlèvement. Sur place il retrouvera le vrai consul ainsi que Louise qui contribuera à les faire évader. À la fin Madame Georgette se mariera avec Ping, Suzie avec un jeune bonze défroqué qu'elle aura auparavant dépucelé, et Choko, le général rebelle, avec Louise. Quant à Maximim, il sera nommé évêque par le pape à condition toutefois que ce dernier touche 10% de la recette de son élixir miracle. L’histoire ne dit pas ce qu'il advint du Lotus Club


Une pensionnaire du Lotus-Club et un client


Le bar du Lotus-Club avec une serveuse topless et Marion Game (Madame Georgette) à droite


Madame Georgette et Ping, son amant (Jacques Legras et Marion Game)


La danse des 7 voiles de Louise (Katia Tchenko) tournée dans la mer de sable d'Ermemonville


Les sous-sols sordides de Tête de fer le pirate (Darry Cowl de dos), là où il emprisonnent des femmes avant de les revendre. On reconnaît Katia Tchenko près de la colonne .


Les hallucinations du curé Maximin (Maurice Rich) les bonnes soeurs à poil et Sainte Clara tout pareil.


Le Curé Maximin va entrer dans la salle des massages spéciaux


Le massage de Maximin. Après il se sèche.

 
Louis (Katia Tchenko) dépucéle un jeune bonze


Le couple est surpris par le Général Choko, le chef des rebelles (Daniel Prevost)


Au tour du Général Choko de se faire masser.


C'est la fête !


Et on en redemande...