Affiches, pochettes, erreurs et autres bricoles du show-bizz
Page mise à jour le 13/09/2015

Des erreurs et des bizarreries à la pelle

La Paimpolaise : En 1895, Théodore Botrel, ultranationaliste Breton (1868-1925) publie "la Paimpolaise" où il est dit notamment : "J'aime Paimpol et sa falaise..." Le problème c'est qu'il n'y a pas de falaise à Paimpol. Il existait en revanche dans cette ville un établissement qui faisait bar et maison close et dont l'enseigne était "La Falaise". Lapsus révélateur ?

L'accordéoniste : "La fille de joie est belle, au coin de la rue Labas". Malgré une légende tenace, cette rue Labas prétendument évoquée par Edith Piaf dans la chanson "l'accordéoniste" sur des paroles de Michel Emer (1942) n'existe pas à Montmartre (ni nulle part en France), par contre il y a effectivement dans le 18ème arrondissement de Paris, une rue Labat (avec un T) qui croise la rue Clignancourt mais dont aucune recherche ne vient prétendre qu'elle aurait été une "rue chaude" quelle que soit l'époque. De plus Robert Sabatier qui est né dans cette rue ne parle aucunement de cet aspect des choses dans ses ouvrages autobiographiques. Rendons à cette chanson sa banalité, il s'agit d'une rue anonyme, la rue là-bas !

A la porte du garage : (1955) "Et nous verrons les tours de Carcassonne se profiler à l'horizon de Barbaira". Contrairement à ce qu'affirme Charles Trenet, il est impossible de voir les tours de Carcassonne à l'horizon de Barbaira. (même par temps très clair !)(1)

Julie : (1957) "Mais n'allez pas surtout cueillir le guilledou avant de prendre époux..." (chantée par Mouloudji, paroles de Maurice Vidalin). Cette chanson est censée sur le mode parodique donner des conseils à une jeune fille vierge. Or l'expression "cueillir le guilledou" signifie "se rendre dans les lieux de "débauche" dans le seul but d'obtenir une aventure sexuelle. Cette expression de vieux français était utilisée en direction des hommes (cf Balzac dans le cousin Pons) puisque les lieux en question n'étaient fréquentés que par la clientèle masculine. L'employer en direction d'une femme de l'époque n'a aucun sens.

Salle d'attente : Composé en 1957 par Michel Rivgauche pour Edith Piaf, celui-ci semble avoir des problèmes avec la cohérence des actes de ses personnages : "Quand, dans le train, il est monté/C'est elle qui s'en est aperçue/Et, en courant, est revenue/Dans la salle d'attente/Mais le train avait disparu."

Nantes : Composée et chantée par Barbara (1964). Il y est question du 25 rue de la Grange aux Loups à Nantes. A l'époque où la chanson a été créée, cette voie n'existait pas. Elle existe depuis 1986, inaugurée par Barbara en personne. Sinon nous expliquer qu'il pleut sur Nantes est d'une originalité remarquable !

Nathalie : Composée et chantée par Gilbert Bécaud sur des paroles de Pierre Delanoë en 1964, la chanson parle d'un café Pouchkine à Moscou qui n'existait pas à l'époque. Le café Pouchkine fut inauguré en 1999 inauguré en présence de Bécaud

En 1964, une niaiserie intitulée Sacré Charlemagne fit un tube. (Paroles : Robert Gall. Musique : Georges Liferman, Chanté par France Gall). "Qui a eu cette idée folle, un jour d'inventer l'école, c'est ce sacré, Charlemagne..." Manque de bol et contrairement à une légende tenace, Charlemagne n'a pas inventé l'école !

Ivan, Boris et moi : Chanté en 1967 par Marie Laforêt sur des paroles d'Eddy Marnay.et une musique de Emil Stern. Ecoutons : "Le dimanche pour aller danser / On mettait tous nos souliers / Dans le même panier / Et pour pas les abîmer / On allait au bal à pieds". Surprenant, non ?3

Le Rire du sergent : Chanté par Michel Sardou (berk) en 1971 : "le rire du sergent , la folle du régiment , la préférée du capitaine des dragons..."  aux relents homophobes (même si Sardou affirmera le contraire... 38 ans plus tard). Toujours est-il que les dragons sont un régiment de cavalerie et que le grade de sergent n'existe pas dans la cavalerie.


Un tableau de Marie Laurencin : plus mièvre, tu meurs

L'été indien : Niaiserie à succès chanté par Joe Dassin en 1975. Les paroliers (Pierre Delanoë et Claude Lemesle) écriront cette phrase "Avec ta robe longue tu ressemblais à une aquarelle de Marie Laurencin", copinage uniquement destiné à relancer la renommé de cet artiste peintre (1883-1956), personnage peu intéressant de part quelques prises de positions clairement antisémites et dont la production "artistique" est aussi affligeante que mièvre. Bref, si dire qu'une femme ressemble à une aquarelle peut à la limite passer pour une licence poétique, je vous laisse imaginez la scène, vous êtes dans une soirée et vous abordez une femme en lui disant : "Chère madame, avec votre robe longue, vous ressemblez à une aquarelle de Marie Laurencin ! C'est le râteau assuré !

J'accuse : Ecrit en 1975 par Pierre Delanoë et chanté par Sardou, il y est indiqué "J'accuse les hommes de violer les étoiles/Pour faire bander le Cap Canaveral" Ça ne veut rien dire du tout. (On remarquera également la pauvreté de la rime, mais on à l'habitude. Dans sa première version il y avait aussi la rime suivante : "J'accuse les hommes de croire des hypocrites / Moitié pédés moitié hermaphrodites" ! Et après ça Sardou a le culot de nous raconter que cette chanson serait un hommage à Zola !

Cette année là : En 1976, Claude François, célèbre androgyne à paillettes, interprète un tube anglais adapté par Eddie Marnay. La chanson évoque les événements majeurs de 1962. "Cette année-là, Dans le ciel passait une musique, Un oiseau qu'on appelait Spoutnik". Pas de bol le premier satellite artificiel (Spoutnik) fut lancé en... 1957 !

Les chiens de Paille : Chanté par Johnny Hallyday en 1976 : "C’était fin août, début juillet...". Voilà ce que c'est de lire les calendriers à l'envers !

Pas de Boogie Woogie : Eddy Mitchell (1976). Elle est excellente cette chanson, mais remarquons tout de même qu'Eddy nous dit "Mes bien chers frères, mes bien chères soeurs / Reprener avec moi tous en chœur". Avec la liaison "ravec moi". Là ce n'est plus de la licence poétique, c'est du massacre de tympan !

La Belle :  En 1977 dans cette chanson Louis Chedid s'imagine être un prisonnier d'Alcatraz et rêve de s'échapper jusqu'à New York. : "...Que de finir à Alcatraz, / Me faire bouffer par les requins / Que d´être mordu par leurs chiens. / Pour qui ne connaît que la brasse / New York c´est pas la porte en face...". Manque de bol Alcatraz n'est pas situé dans la baie de New York mais dans la baie de San Francisco. (et ce n'est plus une prison depuis 1963)

Papa Pingouin  chanson représentant le Luxembourg à l'Eurovision de 1980 chanté par les jumelles Sophie et Magaly, sur des paroles de Pierre Delanoë (encore lui !) nous explique que "les ailes des pingouins et des moulins ne servent plus à rien" ! Erreur, les pingouins (contrairement aux manchots) savent fort bien se servir de leurs ailes !

La pluie de Jules César (1980) encore du Delanoë-Sardou. Lisez bien : "La pluie de Jules César/Est la même que celle/Qui m'a mouillé, ce soir/Dans la rue de Courcelles" ? Outre la richesse de la rime (soir avec zar), on est bien obligé d'admettre qu'on n'y comprend rien.

Le fond du cœur est frais : Cette chanson de 1981 fut composé et chanté par un certain Claude Jacquin : écoutons en un extrait :  "Dans les bras d'une marquise / Qui fait mourir l'amour / Quand il plonge dans ses seins / Beurrés aux petits fours".  Passons sur la faute de syntaxe... mais les seins aux petits fours resteront une énigme !

Afrique Adieu : Ecrite et chantée par Michel Sardou (berk) en 1982 : "Afrique adieu, Ton cœur samba, Saigne autant qu'il peut". Faudra peut-être expliquer au père Sardou que la samba est une danse brésilienne et que ça n'a rien a voir avec l'Afrique.

Les Sunlights des Tropiques : Horripilant tube chanté en 1985 par Gilbert Montagné sur des paroles de Didier Barbevilien qui devrait réviser sa géographie : la chanson débute ainsi : "Vivre sous l'équateur du Brésil entre Cuba et Manille" !

Né en 17 à Leidenstadt  : Paroles et musique : Jean-Jacques Goldman 1990. "Et si j'étais né en 17 à Leidenstadt Sur les ruines d'un champ de bataille ..." Le souci c'est que la ville de Leidenstadt n'existe nulle part, il n'y a eu aucun champ de bataille en Allemagne en 1917 !

Manhattan-Kaboul : Tube écrit par Renaud et interprété par lui-même en duo avec Axelle Red en 2002, (primée aux "Victoires de la musique 2003" entre autres "récompenses") fait allusion aux événements du 11septembre 2001. et fait preuve d'une démagogie assez douteuse en mettant dans le même sacs les talibans et les américains. Mais la question n'est pas là : dans la chanson il est question de Boeing 747 "Un 747 s’est explosé dans mes fenêtres...". Renaud aurait du se renseigner, sur les 4 avions impliqués ceux qui s'écrasèrent contre les tours étaient des Boeing 767, les deux autres des Boeing 757.

Pochettes mal orthographiées

Nancy Holloway en 1963
Sans commentaire
Johnny Hallyday en 1971
Moins évident, mais fautif puisque c'est
du subjonctif, l'erreur a d'ailleurs été
rectifiée après coup, ce qui fait que cette
pochette est rare et recherchée
Carene Cheryl en 1976
Problème d'indicatif !
Frabrice Matagne (qui c'est ?) en 1991
Problème d'indicatif !

Confusions et transformations diverses et variés

Titre et références Les paroles transformées Les bonnes paroles Motif Notes
Orphée et Eurydice - Opéra de Christoph Willibald Gluck - 1774 J'ai perdu mon nœud, Ridice... Oh, Ridice, Oh, Ridice. J'ai perdu mon Eurydice, Eurydice, Eurydice.
(
on a aussi  : j'ai perdu mon dentifrice)
Homophonie  
La Marseillaise (Rouget de l'Ilse - 1792) Entendez-vous dans nos campagnes, mugir Céféro, ce soldat...) Entendez-vous dans nos campagnes, mugir ces féroces soldats...) Homophonie  
Il est né le divin enfant (R. Grosjean,1874) Hélène et Ludivine, enfants Il est né le divin enfant Homophonie  
Du gris (paroles de E.Dumont, musique de F.L. Benech, 1920. Popularisée en 1931 par Berthe Sylva Du brie que l'on tient dans ses doigts et qu'on roule Du gris que l'on tient dans ses doigts et qu'on roule Quasi homophonie (gris pour tabac gris  
J'attendrai (musique : Dino Olivieri / paroles Louis Poterat) Chanté per Rina Ketty - 1938 Jacques-André, le jour et la nuit, Jacques-André toujours J'attendrai, le jour et la nuit, j'attendrai toujours Homophonie  
Ménilmontant (Charles Trenet - 1938) Menhir montant, mais oui madame... Ménilmontant, mais oui, madame Homophonie lointaine Chantée par Assurancetourix dans son cachot à Rome dans Astérix gladiateur d'Udezo et Gosciny, 1964)

Etoiles des neiges (Paroles françaises de Jacques Plante, Musique de Franz Winkler, chanté par Line Renaud... 1951)

Etoiles des vierges, mon sang valeureux, s'est pris au piège de tes poils soyeux. Etoiles des neiges, mon cœur amoureux s'est pris aux piège de tes grands yeux Détournement (Arleston dans Le Paladin d'Eckmül, tome 4 de Lanfeust de Troy)
Bambino (1957, Dalida et autres) La pipe et la bite au cul, Bambino, Bambino, ne sont pas pour les gnangnans. L'amour et la jalousie, Bambino, Bambino, ne sont pas des jeux d'enfants. Version "colonies de vacances"  
Ne me quittes pas (Jacques Brel - 1959) Moi, je t'offrirais des merles et des truies, venus d'un pays où y'en a même paaas. Moi, je t'offrirais des perles de pluies, venues de pays où il ne pleut pas Détournement (Arleston dans Le Paladin d'Eckmül, tome 4 de Lanfeust de Troy)
Jolie môme (Léo Ferré - 1961) Egalement chanté par Juliette Gréco, Catherine Sauvage, Patachou. T'es tout' nue, Sous ton pull. La chaleur de ta peau Fais vibrer mon poireau,  Jolie môme T'es tout' nue, Sous ton pull,  Y a la rue, Qu'est maboul, Jolie môme Détournement On remarquera que le nombre de pieds est doublé lors de la transformation
Sidonie a plus d'un amant (créée pour le film "Vie privée" de Louis Malle en 1961) sur un poème de Charles Cros. Chanté par Brigitte Bardot Si Denis a plus d'un amant, Qui lui tripotent bien le cul,  C'est qu'il est bâti comm' Maman, Si Denis a plus d'un amant... Sidonie a plus d'un amant, C'est une chose bien connue,  Qu'elle avoue, elle fièrement, Sidonie a plus d'un amant... Homophonie et détournement  
Demain tu te maries (Patricia Carli - 1963) Arrête, arrête, ne me touche pas, C'est pas ici, c'est bien plus bas. Arrête, arrête, ne me touche pas, Je t'en supplie, aie pitié de moi Version "colonies de vacances"  
Annie aime les sucettes (Paroles et musique : Serge Gainsbourg 1966 - Chanté par France Gall) aucune transformation Annie aime les sucettes, les sucettes à l'anis. Les sucettes à l'anis d'Annie donnent à ses baisers un goût anisé. Lorsque le sucre d'orge parfumé à l'anis coule dans la gorge d'Annie, elle est au paradis. Confusion volontaire France Gall n'aurait parait-il pas compris le sens "caché" des paroles
Comme ils disent (Charles Aznavour - 1972) Je suis un homme, oh, comme ils disent... Je suis un homo, comme ils disent... Homophonie Aussi bizarre que ça puise paraître,  on trouve les 2 versions sur Google !
Il venait d'avoir 18 ans (Dalida, 1975) J'ai mis de l'or à mes cheveux J’ai mis de l’ordre à mes cheveux Mirage auditif  
Shush, Shush, Charlotte (1980, Gainsbourg)   Suce, suce, salope Shush, Shush, Charlotte  Version "colonies de vacances"  
Agadou (Paroles et Musique : Mya Simille, Michel Delancray - 1981) Agadou dou dou pouss' la nana et mouds l'café Agadou dou dou pouss' l'ananas et mouds l'café Homophonie le lien de l'adaptation anglaise hilarante

Affiches et autres documents


Il faudra un jour rendre l'hommage qu'il mérite à Charles Gesmar, l'affichiste attitré de Mistinguett (1900-1928) mort d'une pneumonie foudroyante à 27 ans.


L'affiche fit scandale en 1972. Le syndicat CGT des colleurs d'affiches lançant même un mot d'ordre pour refuser de la coller... et le tribunal correctionnel le condamnera pour attentat à la pudeur à payer 10 francs par affiche. (il y eut 6000 !). En réaction en début de concert, une figurante déguisée en Polnareff arrivait de dos et montrait ses fesses.

Des cartes :

Diverses choses


Une vieille affiche des Beatles (probablement 1962)


Deborah Harry, du groupe Blondie, (née en 1945)  adorable, elle chantait des trucs que j'aimais bien...


A poil mais avec du papier d'alu


Cécile de Ménibus (et son  très joli décolleté) - A droite un jour qu'elle faisait le zouave avec Clara Morgane


Britney Spears, avant et après le passage de la censure

Des pochettes de disque et des affiches :

cocogirls.jpg
Cocoricocoboy
Les cocogirls
La Drague
Guy Bedos et
 Sophie Daumier
Collaro et ses cocogirls Rita Cadillac (2) Monsieur Eddy, il y a bien longtemps
     
Marisa Monte
à l'aise
Coco Girls
(Sophie Favier
 est la 2ème à
 partir de la gauche)
     

Humour

   
Un pastiche amusant La fuite des cerveaux    

Qui a dit que j'avais des goûts éclectiques ?


Notes :
(1) Les sites de paroles de musiques se copient les uns les autres sans vérifier quoique ce soit. Barbaira s'écrit bien comme ceci (et non Barbeira)
(2) Rita Cadillac (1936-1995) fut une des danseuses vedettes du Crazy Horse de la grande époque, elle a aussi tourné dans quelques films qui n'ont rien d'inoubliables, quand à son disque ce n'est pas une merveille non plus, mais c'est néanmoins une pièce de collection.
(3) Assez curieusement une personne sur 2 ne voit pas la faute de façon immédiate. Il y a tout simplement confusion entre "aller à pied" et "aller nu pied"