A propos d'une citation sur le lavage des mains avant ou après pipi
Page mise à jour le 02/12/2014

Coup de gueule (du latin coudegueulum)

La citation est la suivante :

"Avez-vous remarqué qu'il existe deux sortes d'hommes : ceux qui ont la queue propre et se lavent les mains avant de pisser pour ne pas la salir, et ceux qui ont la queue sale; lorsqu'ils la touchent pour pisser, ils ont donc aussi les mains sales, ils se les lavent" (Ce serait Alain Cuny dans "Détective", un film de Jean-Luc Godard de 1985)

On trouve aussi ceci

"Ecoute Fiston, il y a deux types d'hommes : ceux qui se lavent les mains avant de pisser et ceux qui se les lavent après. Moi, je me les lave avant. Tu sais pourquoi ? Parce que ma bite, c'est sacré. Il faut la révérer, c'est le centre de l'univers mondial. Le dard de la joie. Tu sais pas combien d'excroissances et de micro-organismes microbiens courent les rues. Il faut pas la toucher après, il faut la respecter". (Attribué à Yul Brunner dans "Pancho Villa" un nanar de 1968 réalisé par un dénommé Buzz Kulik ou alors à Santiago Segura (réalisateur, scénariste et acteur) dans Torrente, le bras gauche de la loi (1998)

Voilà qui prouve en tous cas que le cinéma même dans le film les plus pires (oui, je sais !) n'est que le reflet de nos problèmes de société.

After or before ? That is the question !

Et si nous débâtions ? Or ce débat et quasi impossible avec certaines personnes. Ne pas se laver les mains après avoir pissé vous fait ipso facto passer pour un dégueulasse, un mal élevé et un voyou irrécupérable.

Et pourtant, réfléchissons un peu.

Je me rends aux toilettes et me lave les mains, puis je me dirige vers l'urinoir. Ce matin, j'ai pris une douche, donc ma queue est propre, j'ouvre ma braguette, vais chercher la chose, la sors, la positionne entre mes doigts, et hop c'est parti ! Considérant le fait que ma bite ne s'est pas sali toute seule depuis ce matin, je viens donc de toucher un organe propre avec des mains propres, je ne me suis donc pas sali les mains ! Je ne vois donc pas pourquoi je me les laverais après !

Mais j'entends l'objection au fond de la salle : Et si quelques gouttes de pipi ont atterries sur mes doigts ?

Horreur ! Malheur et malédiction infernale ! Je n'y aurais pas pensé !

Sauf que l'argument est irrecevable, l'urine est stérile et ne contient ni microbes, ni bactéries, ni virus.(1)

Il est infiniment plus sale de se gratter la tête qui est pleine de microorganisme divers et variés ! Vous en connaissez beaucoup, vous des gens qui se lavent les mains après s'être gratté les cheveux ?

En fait nos mains sont continuellement en contact avec des foyers bactériens : poignées de portes, rampes d'escalator(2), bouton d'ascenseur, claviers d'ordinateur, monnaies et billets... mais heureusement en principe on s'auto-immunise, sinon on serait déjà tous morts...

N'empêche qu'après avoir tripoté à tout cela, peu de gens pense à se laver les mains avant d'aller faire pipi, c'est pourtant à ce moment-là qu'il conviendrait de les laver et non pas après !

Alors pourquoi cette espèce de "convenance sociale"(3) qui consiste à sacrifier au rite du lavage après qui ne sert à rien ?

Parce que justement c'est un rite, le passage des mains à l'eau n'est pas un lavage mais une ablution, comme une purification après avoir touché quelque chose d'impur !

Car oui au XXIème siècle on en est là : à faire un geste dont l'origine est bien la nature déclarée impure (et donc sale) du sexe. A faire un geste qui n'a rien à voir avec l'hygiène, mais qui résume toute la répression sexuelle pour laquelle le sexe ne saurait être autrement que sale !


Notes d'en bas de la page :

(1) Sauf en cas d'infection urinaire, précisons-le tout de même !
(2) On me signale qu'on ne doit pas dire rampe d'escalator, mais "main courante"… Passons…
(3) car c'est bien d'une convenance sociale qu'il s'agit : Si le gars qui sort de l'urinoir aperçoit dans un autre coin des toilettes un type qu'il connait (ne serait-ce que de vue) il va se précipiter fissa vers le lavabo pour se laver les mains même s'il ne le fais pas d'habitude.