A propos d'Ovnis
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mise à jour le
29/08/2011
Je poste ici un certain nombre d'articles sur le phénomène OVNI, trouvés sur des sites parfois bizarres, leur publication ici les mettra, je l'espère à l'abri de l'oubli
La conjecture de l'inexistence des ovnis a été
démontrée
par
Thierry Veyt
Rappel : conjecture = hypothèse qui doit encore faire l'objet d'une
démonstration
Dans les années 50, Donald Menzel, astrophysicien américain et
professeur d'université, annonça la boutade suivante : "Apportez-moi
un OVNI dans mon laboratoire et je l'étudierai". Si on l'étudie, ce
n'est plus un OVNI, parce qu'il devient alors "identifié quelque chose". En une ligne , Menzel a démontré l'inexistence des ovnis.
Le label OVNI a donc été à tort apposé à des cas dont l'investigation
ultérieure définira les caractéristiques. La période "cas inconnu" ou
"phénomène inconnu" est une période transitoire avant que l'on ait
procédé à une analyse sérieuse et approfondie. Parler d'OVNI-Boeing 747
ou d'OVNI-hallucination n'a donc pas de sens.
L'erreur des amateurs d'ovnis va être de classer dans une même catégorie
dite "non-identifiée" des phénomènes de nature différente que l'analyse
prouvera comme telle (épilepsie temporale, rentrée de satellites,
méprise astronomique, dysfonctionnement de radar, bulles de convection, ...).
C'est cette confusion entre des phénomènes de nature différentequi est
à l'origine de la création de quelque chose qui n'existe pas. Imaginons
un pays dont la rumeur parle de l'existence d'un animal monstrueux et
inconnu. Si maintenant, on recueille des indices et que l'on place dans
une même catégorie de phénomènes les restes d'estomac de ruminant et des
ailes de chauve-souris, on créera de toutes pièces une chimère, la
"vache ailée", opération rendue possible par des erreurs de
raisonnement.
Cette situation est aussi identique à celle d'une investigation
policière où l'on supposerait "un mystérieux assassin". Et si l'on met
dans pareil dossier des renseignements appartenant à d'autres enquêtes
policières voire à de simples rumeurs - sous prétexte que l'assassin est
inconnu - on créera de toutes pièces "un monstre à 5 mains et à 10
têtes". L'investigation policière permet au contraire d'identifier
l'assassin. Mais il n'existe pas en absolu de "mystérieux assassin". Il
existe bien un assassin que l'absence ou l'insuffisance d'enquête rend
inconnu ou non-identifié.
En science, on étudie un phénomène après avoir défini la
caractéristique commune à tous les cas observés. Car on ne peut étudier
quelque chose qui n'a pas de caractéristiques, car l'absence de
caractéristiques résulte de l'absence d'observation attentive du
phénomène et non d'une propriété intrinsèque. Cette absence de
caractéristiques pour le "non-identifié" n'est donc pas une
caractéristique mais bien un ensemble de caractéristiques très
différente les unes des autres.
Il ne viendrait à l'esprit d'aucun scientifique d'étudier de la même
façon les foudres en boule, les hallucinations, les rentrées de
satellites et les méprises avec nos avions et pire encore d'utiliser des
arguments et des informations d'une catégorie de phénomènes pour
expliquer et démontrer des cas relevant d'une autre catégorie de
phénomènes. Et pourtant, c'est ce que font bon nombre d'amateurs
d'ovnis en présentant un portrait-robot d'un "phénomène" qui s'avère en
réalité être un pot-pourri de cas de nature différente.
Mélanger des données imaginaires, donc fausses (hallucinations,
canulars mais aussi estimations chiffrées de témoins - le témoignage
n'étant pas une mesure physique objective ni pour la nature de celui-ci
ni pour les distances et les vitesses) , avec des données réelles
(souvent mal interprétées) relève de l'erreur scientifique pure et
simple et serait d'ailleurs sanctionnée si un tel travail était présenté
comme thèse scientifique.
Et à partir du moment où certains amateurs d'ovnis ne présentent pas
leurs travaux en vue d'un débat contradictoire (thèse , articles dans
des revues scientifiques, ...) mais au contraire vendent des ouvrages
qui recherchent le sensationnel, ceux-ci font preuve de malhonnêteté
intellectuelle.
On n'a jamais démontré l'existence d'un seul ovni et pour cause (voir
supra) et on n'enseigne pas l'ovni dans nos universités.
D'autres amateurs d'ovnis prétendent à tort qu'OVNI est égal à OVSE
(objet volant supposé extra-terrestre). Il n'y a aucune preuve à ce jour
d'une quelconque incursion d'engin extra-terrestre dans nos cieux, ni
détecté par télescope (un engin venant de l'extérieur du système solaire, réfléchissant la lumière solaire, se ferait détecter dès qu'il croise
Jupiter ou Saturne) ni photographié par les satellites d'observation
militaires ou civils, ni enregistré par les radars militaires ou
civils.
A propos des radars , il faut savoir qu'en période de crise (guerre
froide mais aussi psychose belge 1989-1990), l'énervement est tel qu'il
pousse souvent les généraux à vouloir augmenter la sensibilité des
radars. L'augmentation de cette sensibilité permet ou permettrait de
détecter plus facilement des engins invisibles mais offre le désavantage
de détecter aussi des engins roulants (voitures, camions,...) et des
masses d'air plus denses (bulles de convection) appelées aussi
"fantômes" dans le jargon des radaristes.
Un club-ovni bruxellois a été en contact avec l'armée belge et a suggéré
d'augmenter la sensibilité des radars en pleine période de crise. Ce que
l'armée a fait avec le résultat que l'on sait (détection de fantômes et
origine de la psychose belge).
Le même cas s'est produit sur les radars américains du NORAD (détection
de missiles ennemis en haute altitude) en pleine guerre froide et a
généré la rumeur d'UFO.
En 1969 , le Comité Condon , créé par le Congrès américain, réunissant
les plus éminents professeurs d'universités, a élucidé plus de 85% des
cas présentés (un bon millier) lors de la remise de ses conclusions.
Trente ans plus tard, 10 à 12 % ont encore été élucidés. Et les 3 à 5 %
restants ne l'ont pas été par manque ou insuffisance d'information.
Un peu avant le Comité Condon, le "Projet Robertson" créé par l'armée
américaine est arrivé aux mêmes conclusions mais avec 13.000 cas étudiés
et plus de 97% de cas élucidés.
Suite à ma demande, un club-ovni belge a refusé de modifier ses statuts
en vue de créer un organe réunissant partisans et adversaires de la
psychose belge de peur que cet organe n'arrive aux mêmes conclusions que
le Comité Condon et le Projet Robertson.
Aujourd'hui, tous les scientifiques dignes de ce nom agréent que la
psychose belge 1989-1990 concorde bien avec ce qui est décrit dans les
rapports Condon et Robertson.
En cette matière, il ne faut pas confondre science et foi , recherche
de la vérité et prosélytisme. Certains passionnés d'ovnis , comme
certains religieux, veulent prouver au monde le bien-fondé de leur foi.
Le scientifique lui recherche la vérité quelle qu'elle soit.
L'ovni n'existe pas , son inexistence a été démontrée.
Thierry Veyt
1030 Bruxelles
N.B. 1) Il ne faut pas jeter le bébé avec l'eau du bain et dire à tous
les passionnés d'ovnis qu'ils doivent tout arrêter. Seulement cesser
leurs erreurs et d'analyser globalement un phénomène qui n'existe pas.
Par contre, il est toujours utile de trouver l'explication d'un mystère
et de résoudre les problèmes au cas par cas. En science, un seul cas
suffit à prouver l'existence d'un nouveau phénomène. En religion, c'est
la multitude de cas douteux qui conforte le croyant.
2) Notre science est holistique, en ce sens elle permet d' "isoler" un
phénomène et de l'étudier. Il n'y a donc pas de phénomènes
non-identifiables par nature. Une seule exception toutefois : l'Univers
comme ensemble de toutes choses pourrait ne pas être identifiable dans
sa totalité, car nous ne pouvons l'isoler du reste (en dehors du Tout
il n'y a rien) et en plus nous sommes dedans et interagissons avec lui.
Il n'y a donc pas de sur-nature, par contre un univers dont
l'existence nous pose des angoisses métaphysiques.
La photo truquée de Petit-Rechain
par
Ananda Nuwanda
Il s'agit de la photo la plus connue des cas belges 1989-1990 parue en
première page de magazines ou de livres.
Je tiens à remercier l'astrophysicien Pierre Magain et le mathématicien
Thierry Veyt pour leur analyse de ce cas.
Novembre 1989. Quinze jours après la chute du mur de Berlin, plusieurs
gendarmes belges déclarèrent avoir observe un ovni gigantesque,
triangulaire pour les uns, rectangulaire pour les autres, aux feux
éblouissants survolant une voie de grande circulation. Étonnant qu'aucun
automobiliste ne se soit arrêtée ou apporté son témoignage à un événement
décrit comme exceptionnel.
A moins que... A moins que tout cela n'ait jamais existé. A moins qu'un
mot d'ordre n'ait circulé et qu'il fallait à ce moment justifier des
opérations secrètes d'engins américains en cette période perturbée
d'effondrement du communisme. Les militaires préfèrent laisser supposer
"un coup des extra-terrestres" plutôt que d'avouer à l'opinion publique
leurs réelles activités.
Après cela, beaucoup de témoignages identiques faisant état d'un engin
triangulaire ressemblant étrangement aux derniers modèles d'avion furtif
américain, quelques méprises, quelques hallucinations et de faux échos
radar (bulles de convection) . L'association ufologique belge Sobeps
organise même une chasse à l'ovni en collaboration avec l'armée belge.
Flop monumental et pour cause.
Alors dans ce contexte, cette association se jette sur la seule
photographie disponible et la défend bec et ongles, au lieu de
l'analyser sans parti pris.
Car tout sent le faux dans ce cliché. Un témoin qui prend 2 photos et
s'empresse de jeter le deuxième , comme si cette 2eme photo pouvait
révéler des traces de trucage.
Le témoin contacte un photographe professionnel, qui lui va vendre la
photo, sans jamais émettre le moindre commentaire, ni relever la
moindre invraisemblance. Tout se passe comme si le photographe
professionnel servait de caution à une photo truquée , prise soi-disant
par un autre, à but exclusivement financier.
Car tout est incohérent entre le témoignage et la photo. Le témoin ne
voit aucun "jet de réacteur" ou "jet de plasma" mais uniquement 3 globes
lumineux blancs. Le témoin prétend ne pas avoir bougé en utilisant une
pause B (l'obturateur s'ouvre et se ferme manuellement par 2 clics
successifs) et un téléobjectif tout en "se callant contre un mur". C'est
gros. Quiconque a jamais photographié en pose B et au téléobjectif saura
que c'est impossible sans l'utilisation d'un pied.
Pourquoi affirme-t-il cela ? Pour faire croire que le flou de bougé des 3
globes n'est pas un flou mais plutôt un "jet de réacteur" ou un "jet de
plasma". Cela rajoute une couche d'extraordinaire et cela fait vendre.
Un tour d'illusionniste pour porter l'attention ailleurs et pour que
l'analyste ne voit pas le trucage. S'il y avait réellement eu un "jet de
réacteur", le témoin l'aurait vu et l'aurait décrit dans son
témoignage.
Le mathématicien Thierry Veyt m'a communiqué son analyse. On peut ainsi
reconstituer par calcul matriciel (qui sert de base pour les images de
synthèse) le flou de bougé d'un objet tridimensionnel en suivant son
mouvement dans l'espace et en le projetant sur un plan (ce que fait une
photo, c'est à dire : elle aplatit ce qui est dans l'espace). Et si on ne peut
trouver aucun mouvement dans l'espace qui puisse être à l'origine d'un
flou de bougée aussi disparate , c'est que la structure triangulaire se
déforme (explosion de l'engin mais on n'a retrouve aucun débris, bien
sûr ) ou qu'il s'agit d'un trucage utilisant des encoches. ...
Une vitre sur laquelle on colle un carton triangulaire avec 3 encoches
et une lumière provenant de l'arrière. Et comme par hasard , l'analyse
spectrométrique montre que "la lumière semble provenir de l'arrière de
la structure triangulaire". On bouge alors un peu pour que les contours
ne soient pas nets . Mais comme la photo est trop bien cadrée, il faut
expliquer les circonstances (un objet éloigné doit être pris au
téléobjectif pour être aussi bien cadré qu'une maquette et pour
expliquer la grande quantité de lumière, on invente la pause B). Et
pour faire vendre, on dit qu'on a pas bougé. Et là, c'est vraiment
trop gros !
Seule l'association ufologique belge est tombée dans le panneau. A moins
qu'elle n'en ait tiré profit pour faire vendre ses livres (Vague d'ovnis
sur la Belgique Tome 1 et 2).
Nous sommes de plus en plus nombreux à penser qu'il faut avoir le
courage de dénoncer l'imposture (surtout quand c'est aussi flagrant) et
non se laisser éblouir par des "jets de plasmas" totalement invérifiés
à
ce jour et uniquement dignes de la science-fiction.
Ananda Nuwanda
Additif (août 2011)
"La photo d'un OVNI de forme triangulaire avec
trois points lumineux prise le 4 avril 1990 à Petit-Rechain, près de
Verviers, par un jeune tourneur-ajusteur de 20 ans, n'était qu'une
supercherie. Il s'agissait d'une maquette en frigolite, a avoué mardi
l'auteur du cliché à RTL-TVI. Cette photo avait été diffuses lors de la
mystérieuse vague d'ovnis relevée dans le ciel belge à la fin de l'année
1989 et durant l'année 1990.
Le 4 avril 1990, un cliché immortalisera le passage de ces soucoupes
volantes.
De nombreux chercheurs et spécialistes, en ce compris ceux de la NASA,
se pencheront sur la photo afin de percer le mystère, mais personne ne
découvrira la supercherie.
Il faudra attendre 18 ans pour que l'auteur du cliché avoue que cette
photo était un montage. Une supercherie "qui ne devait pas dépasser les
murs de l'usine où je travaillais", a-t-il expliqué à la chaîne privée,
ajoutant qu'il était temps de rétablir la vérité. Ce qui n'était
finalement qu'un bricolage, réalisé en quelques heures et photographié
en soirée, aura passionné bien des scientifiques durant près de 20 ans.
© La Dernière Heure 26 juillet 2011 "
Ce qui n'empêche pas nos comiques habituels de déclarer que "cette
révélation ne saurait remettre en cause la réalité de la vague belge".
Ben voyons
L'OVNI n'existe pas en absolu
par
Ananda Nuwanda
Dès qu'on identifie un ovni, me disait Thierry Veyt (ex-ufologue et
féru de mathématiques), celui-ci cesse d'être non identifié et ce n'est
plus alors un ovni.
En clair l'étiquette "non identifié" est un stade temporaire en attente
qu'une identification future (soit que l'enquête soit totalement
terminée soit que les progrès de la science aient permis de comprendre
certains phénomènes) colle une étiquette définitive.
Mais cette étiquette "non identifié" est source de nombreuses erreurs.
La première est de considérer tous les cas inconnus comme appartenant à
un seul et même phénomène, et puis de faire une analyse globale du phénomène. On dit que l'engin évolue à plus de 5000 Km/h, se basant sur
le témoignage X, qu'il évolue à basse altitude et possède des
dimensions gigantesques, se basant sur le témoignage Y, ...
Et puis patatras , tout s'effondre, ...
Une analyse plus approfondie prouvera que le témoin X souffre
d'hallucinations, que le témoin Y a observé une rentrée de débris de
satellite distants de plusieurs kilomètres à haute altitude (on sait
que la perception des distances par l'œil humain est difficile pour
plus de quelques centaines de mètres
surtout de nuit).
Donc en mélangeant des données appartenant à plusieurs phénomènes de
nature différente, on crée un monstre qui n'existe pas ou on donne une
ampleur qui n'a pas de réalité.
C'est ainsi que la SOBEPS a créé les cas belges 1989-1990 en mélangeant
hallucinations (témoignages divergents au départ d'un simple avion),
faux échos radars (appelés bulles de convection), hystérie collective
(à cette époque on voyait des ovnis partout), photos truquées, ainsi
que d'authentiques
survols d'avions bien américains (d'ailleurs escortés par des
hélicoptères Bell cas de Robertmont).
Ananda Nuwanda
OVNI: la retraite à cinquante ans ?
par
Jean-Marc Veszely
Le 8 juillet 1947, le F.B.I. diffusait un message qui allait lancer la
vague des soucoupes volantes extraterrestres sur Terre. Depuis, les
soucoupes volantes, devenues "objets volants non identifiés", n'ont plus
quitté nos cieux. Des personnes prétendent même avoir rencontré des
extraterrestres. Et la Belgique a été envahie par une vague d'ovnis.
Mais trop d'histoires d'extraterrestres ne résistent pas à l'analyse. Un
ancien de la SOBEPS explique comment il est devenu sceptique.
Thierry Veyt est Bruxellois, moniteur de stage de mathématiques aux
Jeunesses scientifiques. Particularité: pendant dix ans, entre 1981 et
1991, cet esprit on ne peut plus cartésien a été membre de la SOBEPS. La
SOBEPS est cette asbl qui, en Belgique, étudie systématiquement les
phénomènes d'"objets volants non identifiés". Cet organisme a acquis, au
fil des années, une solide réputation, même au niveau international. Une
réputation telle qu'après la vague d'ovnis qui a déferlé sur la Belgique
entre 1989 et 199, la Force aérienne lui a confié l'entièreté du
dossier.
"A la SOBEPS, j'ai d'abord travaillé comme bibliothécaire. J'ai
également enquêté sur l'une ou l'autre affaire. Mon but ? C'était
d'essayer d'expliquer les cas non identifiés. Cet exercice est
intellectuellement très intéressant".
Comme mathématicien, il se penche notamment sur les légendaires "virages
à angle droit" d'ovnis, considérés comme impossibles par la physique
terrienne (et donc comme un argument pour les ufologues, ceux qui
étudient les ovnis) et pourtant mathématiquement explicables lorsque des
trajectoires sont vues sous un certain angle.
Après dix ans, Thierry Veyt est viré de la SOBEPS, avec laquelle il est
en procès aujourd'hui. Ses vues étaient devenues incompatibles avec
celles des responsables de cette organisation.
"Au bout d'un certain temps, on se rend compte que la plupart des
affaires que l'on traite ne reposent sur rien de concret, explique-t-il.
A partir d'un moment, il y a aussi une volonté inconsciente des
ufologues de rester dans le mystère, de l'entretenir. Moi, j'avais
demandé à la SOBEPS qu'elle constitue un véritable comité scientifique,
avec non seulement des physiciens, mais aussi avec des médecins, des
psychiatres..."
Toujours fasciné par les phénomènes ovnis, Thierry Veyt est devenu de
plus en plus sceptique.
L'affaire Roswell: un folklore
Le scepticisme aurait dû s'appliquer dès le 24 juin 1947. Un homme
d'affaires américain, Kenneth Arnold, part à bord de son avion privé, à
la recherche d'un appareil qui s'était écrasé dans la région de
Mont-Rainier. Lors de son vol, il observe une série d'objets volants, de
forme arrondie, en formation, réfléchissant la lumière du soleil. Après
enquête, il s'avéra qu'il s'agissait de prototypes américains appelés
"crêpes volantes". L'antagonisme avec l'Union soviétique, à l'époque, a
rendu l'information "top secret". Mais nous n'en sommes pas là.
Par un hasard extraordinaire, quelques jours plus tard, le 8 juillet, un
engin de forme arrondie s'écrase sur la base militaire de Roswell. Très
vite, les débris sont identifiés comme étant ceux d'un ballon-sonde à
vocation météorologique ou, plus vraisemblablement, d'un ballon-espion
secret, chargé de repérer d'éventuelles incursions aériennes en
provenance d'Union soviétique.
Quoi qu'il en soit, cet incident a donné lieu à un célèbre rapport du
F.B.I., interprété par les ufologues comme la preuve qu'il s'est bien
passé "quelque chose" à Roswell, relative à un "disque volant".
L'affaire a pris d'autant plus d'ampleur qu'on a eu l'impression, à
l'époque, que les militaires semblaient vouloir l'étouffer.
Que dit le fameux télex du F.B.I.? Très exactement ceci. "Information
concernant un disque volant... Le disque a une forme hexagonale et a été
suspendu par un câble à un ballon, lequel ballon avait approximativement
vingt pieds de diamètre (...) L'objet trouvé ressemble à un ballon
météorologique de haute altitude avec un réflecteur radar (...) Disque
et ballon ayant été transportés à Wright Field par avion spécial pour
examen... en raison de l'intérêt national du cas..."
C'est probablement le réflecteur radar qui, en tombant, a généré le
mythe de la soucoupe volante. La volonté des militaires d'étouffer
l'affaire et une mauvaise lecture du télex du F.B.I. ont permis à
l'imagination fertile des ufologues de s'engouffrer dans le cas de
Roswell.
Il y a quelques années, une bande vidéo bidon, diffusée notamment par
Jacques Pradel sur TF1, faisait croire à l'autopsie de l'extraterrestre
qui s'était écrasé avec sa soucoupe. Aujourd'hui, d'après Time Magazine,
65% des Américains sont convaincus que c'est bien un OVNI qui s'est
écrasé à Roswell, et 80% se disent persuadés que le gouvernement
américain "sait plus de choses à propos des extraterrestres qu'il ne
veut le dire". Beaucoup sont même convaincus que l'armée américaine
détient, dans une base secrète, les restes d'extraterrestres au physique
bien défini. D'autres, enfin, font croire qu'ils possèdent des documents
secrets, comme une cassette vidéo...
Tandis qu'à Roswell même, petite ville de 49.000 habitants perdue dans
les montagnes du Nouveau-Mexique, les boutiques de souvenirs font
concurrence aux musées pour profiter de ce que l'on appelle désormais l'Alien
business.
Ufologie psychiatrique
L'immense majorité des cas d'ovnis reposent sur des témoignages de
personnes qui ont vu ou qui ont été en contact,... et non sur des
preuves matérielles formelles. Le gros problème des témoignages, c'est
qu'ils ne constituent pas une preuve scientifique: en effet, le témoin
peut avoir été victime d'illusions d'optique, voire d'hallucinations. Il
suffit parfois de l'omission d'un détail pour qu'une histoire paraisse
crédible. Mais le détail est la clé de voûte de l'édifice.
Thierry Veyt s'est intéressé à l'Affaire Bidule, un cas de rencontre du
3ème type étudié pendant 8 ans par la SOBEPS. Le rapport que
l'organisation en donne est impressionnant. Il commence ainsi :
"L'enquête, dont quelques éléments vont suivre, est unique dans les
annales de l'ufologie belge. Le dossier réuni en huit années
d'entretiens avec les nombreux témoins est particulièrement complexe et
riche d'une multitude de phénomènes rapportés".
Le personnage central de cette affaire est une certaine Mme R, habitant
dans le Hainaut avec ses deux filles âgées, à l'époque, de 9 et 11 ans.
Mme R fit sa première observation le 1er août 1978.
"J'ai vu un objet oblong sans hublot ou porte, avec, à l'arrière, comme
des petits nuages immobiles, figés".
Le 5 décembre 1979, ce sont les filles de Mme R qui, allant à vélo à
l'école, aperçoivent un engin comme un cigare bleu. Les deux fillettes
sont entraînées à bord, où elles rencontrent des extraterrestres: "Celui
que j'appelais "Bidule" pilotait l'engin. J'ai mangé une sorte de
galette. Une galette en métal qui ressemblait à du métal mais quand on
la mangeait, c'était une galette. On est passé devant la planète Mars...
Puis on est allé sur Vénus... Dans l'engin, il y avait Simon Templar,
Roger Moore, le "Saint", comme si c'était une image, mais seulement il
semblait réel..."
Des rencontres avec Bidule, Mme R en aura plusieurs. Bidule l'emmène
notamment au fond de la mer où elle rencontre un homme gras, grand comme
un géant, couché avec une sorte de drap autour; c'était comme la Grèce
au fond, avec des colonnes...
Des témoignages comme cela, il y en a une dizaine de pages. Mme R fait
part également de rêves très spéciaux, au caractère sexuel marqué. Tout
cela est enregistré et rapporté scrupuleusement par l'enquêteur de la
SOBEPS, qui conclut que "Mme R présente une personnalité paraphrénique,
sans toutefois une tendance au délire". Autrement dit, le témoignage de
Mme R peut être pris en considération.
Or, précisément, ce dernier "détail", véritable clé de voûte de toute
l'affaire Bidule, est faux. Car, chose rare dans le cadre d'une enquête
ufologique, Mme R et ses filles ont précisément été examinées par un
neuropsychiatre, qui conclut au contraire: "paraphrénie avec délire
chronique d'imagination". En ce qui concerne une fille de Mme R, il
écrit même très exactement ceci: "L'analyse neuropsychologique de cette
personne révèle l'existence d'une épilepsie temporale, maladie
susceptible d'entraîner des absences complexes avec hallucinations
stéréotypées, impression d'étrangeté rentrant dans le cadre d'un
syndrome rare mais bien connu des neurologues. Un exemple historique de
cette pathologie est vraisemblablement Jeanne d'Arc".
Conclusion: le cas Bidule n'est pas à proprement parler un faux. Mais
l'enquêteur de la SOBEPS s'est incontestablement laissé entraîner par
son "enthousiasme".
"Ce qui est intéressant dans ce cas, conclut Thierry Veyt, c'est qu'on a
voulu camoufler un point important. Et le problème, c'est qu'il est
rarissime de soumettre des témoins de ce genre de phénomènes à une
électroencéphalographie".
La vague d'OVNIs belges
Entre 1989 et 1991, la Belgique a été le théâtre d'une véritable
invasion d'ovnis. Suivie et amplifiée par les médias, cette affaire a
été prise à ce point au sérieux que l'armée belge a cru nécessaire
d'apporter son soutien.
Huit ans après, le ministre de la Défense nationale, Jean-Pol Poncelet,
a conclu que le dossier était définitivement clos pour l'armée belge, ce
qui ne veut pas dire que les objets volants non identifiés ont été
identifiés, mais que les incidents répertoriés ne représentent pas une
signification suffisante pour être considérés comme une menace pour
notre armée.
Huit ans après, que reste-t-il de nos ovnis? En ce qui concerne les
échos non identifiés apparus sur les écrans radar de Glons, il pourrait
s'agir d'un phénomène naturel que l'on observe parfois en cas
d'inversion de température, ou d'un écho parasite liés aux appareils
eux-mêmes. Il est dommage, à cet égard, que les bandes d'enregistrement
n'aient pas été confiées au fabricant américain du radar, comme Philip
Klass, grand chasseur américain d'ovnis, suggérait de le faire.
Qu'ont vu, alors, les milliers de témoins qui ont levé les yeux vers le
ciel, entre 1989 et 1991 ? Deux hypothèses sont admises dans les revues
spécialisées, notamment américaines. D'une part, il y a eu des essais de
prototypes des fameux LoFlyte, ces engins américains capables de voler à
très basse altitude à plusieurs fois la vitesse du son. D'autre part,
dans les mêmes années, il y a eu de nombreux essais de ce que l'on
appelle des Drones, petits avions d'espionnage télécommandés (en vedette
lors du dernier Salon du Bourget). Pour ces tests, les Drones étaient
escortés par un ou deux hélicoptères chargés d'effectuer des mesures et,
le cas échéant, de ramasser les morceaux en cas de crash. Les témoins de
cette époque ont sans doute vu l'un de ces deux phénomènes.
Reste, enfin, l'argument-massue des ufologues à propos de la vague
d'ovnis belge: la fameuse photo de Petit-Rechain, d'ailleurs reproduite
en couverture du livre publié par la SOBEPS: Vague d'OVNI sur la
Belgique - Une énigme non résolue.
Considérée comme un document exceptionnel dans les annales de
l'ufologie, ce document pose aussi toute une série de problèmes qui
discréditent sa validité. Ce document a été pris par un photographe
anonyme et confié à un photographe professionnel, qui en a assuré
l'exploitation commerciale.
Deux chercheurs de l'Institut d'Astrophysique de Liège, P. Maingain et
M. Remy, se sont penchés sur la question. Le problème de cette photo est
que l'analyse des "bougés" des points lumineux de l'engin est en
contradiction "flagrante" avec la description faite par le témoin.
Une simulation par calcul matriciel de ces bougés, réalisée par Thierry
Veyt, montre même "l'impossibilité mathématique des bougés pour un objet
tridimensionnel".
Par ailleurs, plusieurs éléments troublants sèment le doute. D'abord, le
fait qu'il a fallu attendre quatre mois avant que l'auteur de ce
document (c'est la seule photo de l'ovni belge) le fasse connaître:
lorsqu'on a un document aussi exceptionnel entre les mains, en pleine
vague médiatique, on ne comprend pas pourquoi l'auteur d'un tel document
laisserait dormir sa photo dans un tiroir pendant quatre mois. De plus,
on ne voit pas pourquoi, alors que deux clichés ont été pris, le
deuxième cliché a été éliminé ou "perdu".
On le voit: cette pièce "majeure" de la vague d'ovnis belge est donc,
elle aussi, hélas! très contestable.
Liens !
A propos
d'Ovnis -
La vague
belge
En marge (ou quand on prend carrément les gens pour des imbéciles)
Le Journal Suisse 24 heures 29 novembre 2003
Et le même auteur en rajoute une couche le 5 décembre 2003