Prostitution et Littérature
Page mise à jour le 15/08/2016
Je n'entend pas faire une page exhaustive, tout et n'importe quoi ayant été écrit sur le sujet... Non quelques titres comme ça au hasard parce que j'ai bien aimé, ou parce que le regard que porte l'auteur sur le sujet y est intéressant.


Mémoires de Fanny Hill, femme de plaisir, de John Cleland (1709-1789) rédigé en 1749)
Catéchisme libertin à l'usage des filles de joie et des jeunes demoiselles qui se destinent à embrasser cette profession - Théroigne de Méricourt (1792)
Splendeurs et misères des courtisanes - d’Honoré de Balzac (1847)
 La Dame aux Camélias - d'Alexandre Dumas fils (1848)
Isola - Roman autobiographique de Valtesse De La Bigne publié sous le pseudonyme de Ego. (1876)
Boule de suif de Guy de Maupassant (1879)


La maison Tellier - de Guy de Maupassant (1880).
Nana - de Emile Zola (1880)
Boule de Suif - de Guy de Maupassant (1882).


Mémoires de Cora Pearl, 1886 (Réédité sous le titre "Mémoires d'une courtisane")


Une édition introuvable du livre
Douze douzains de dialogues ou petites scènes amoureuses est une suite de 144 petits textes érotiques douze douzains) écrits par Pierre Louÿs entre 1894 et 1899, et publiés a titre posthume en 1927. Inspiré par les Dialogue des courtisanes de Lucien de Samosate, elles sont parfois édités sous ce titre

La maison Philibert - de Jean Lorrain (1904)


Prostituée - de Victor Marguerite (1907

 Sous le masque - par Emilienne d'Alençon (1918)
Josefine Mutzenbacher : Histoire d’une fille de Vienne racontée par elle-même,1906. (l'auteur est en fait Felix Salten qui en 1923 écrira... Bambi !)


Belle de jour - de Joseph Kessel (1928) Dont s'inspira Luis Buñuel pour le film éponyme avec Catherine Deneuve

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Au Grand 13(1) par Gom Gut  (Georges Simenon). Ed. Prima, 1925
Illustration de couverture de Luc Lafnet
(2) (1899-1939), illustrations intérieures de Ludo Chauviac - Au Grand 13 qui est un recueil de contes a été réimprimé cinq fois, ce qui constitue le plus gros succès de Simenon sous pseudonyme.

La vie de garçon, Jean Galtier-Boissière, 1927


Les mémoires d'un prostitué par lui-même. Georges Sim (Georges Simenon). Ed. Prima, 1929, illustration de couverture non signée


L'Amour de la Femme Vénale d'Octave Mirbeau (1849-1917) Ce texte découvert en 1992 dans un version bulgare a été édité pour la première fois en français en 1994.


Les deux éditions de Macadam Sérénade par un mystérieux Paul S. Nouvel aux éditions arabesques.
La première édition (1954) est illustrée par Jeff de Wulf, la seconde (1956) par Aslan.


Les petites marchandes de plaisir : Roman érotique écrit en 1990 par Jacques Cellard (1920-2004. Romancier et linguiste). Le texte écrit du point de vue de Lulu, l'héroïne nous retrace son journal tenu alors qu'elle est pensionnaire d'une maison close "l'Odalisque". Il nous fait suivre les pérégrinations d'une prostituée décontractée et fière de l'être, sans pour autant tomber dans l'angélisme. Un émoustillant catalogue de fantaisies sexuelles, mais surtout un regard intelligent et décalé sur le monde de la prostitution aux antipodes du politiquement correct.

Fières d’être putes de Thierry Schaffauser et Maîtresse Nikita (2007)

Les œuvres de Liane de Pougy :

 -L'Insaisissable, roman,
- La Mauvaise part, roman
- Myrrhille
- Idylle saphique, 1901 (réédité en 1987). L'un des personnages se nomme Altesse,  est inspiré de son amie Valtesse de la Bigne
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- Les Sensations de Mlle de La Bringue : roman à clef. 1904
- Mes Cahiers Bleus, réédité en 1977


Un peu de littérature "populaire"
Léon Valbert (1867-1947)


Une Poule en prime (années 1920)

Deux illustrations d'Urgel

 
Deux San Antonio : La pute enchantée (1981) et Poisson d'avril ou la vie sexuelle de Lili Pute (1985)

Trois putes de François Newski (2009)

Jumelles et prostituées, les demoiselles d'Amsterdam, par Louise et Martine Fokkens (2014) : A 70 ans, si Louise a désormais raccroché bas et cuissardes, sa soeur Martine, elle, continue d'officier. Véritables icônes du Quartier Rouge d'Amsterdam, les deux prostituées détonnent au milieu des jeunes femmes venues des quatre coins du globe. Dans ce récit, ces deux tempéraments, débordants de vie et d'humour, racontent leur histoire. Louise et Martine nous livrent leurs interrogations sur leur parcours familial et témoignent de l'évolution de leurs conditions de travail depuis le début des années 1960. Elles réussissent ainsi l'impossible : parler de prostitution, sans détour et toujours avec légèreté.


Oeuvres théâtrales
 


Pièce de théâtre écrite en 1875 par Guy de Maupassant (1850-1893)
Cette oeuvre libertine fut jouée en privé pour la première fois le 19 avril 1875 quai Voltaire(1) (Paris 7ème) dans l'atelier de peintre Maurice Leloir, puis reprise le 31 mai 1877(2) dans l'atelier du peintre Georges Becker, 26 rue de Fleurus (Paris 6ème, à l'ouest du Jardin du Luxembourg). Le carton d'invitation (rédigé sur du papier à en tête du ministère de la Marine) précisait "Nous allons, quelques amis et moi, jouer une pièce absolument lubrique… Inutile de dire que cette œuvre est de nous." Dans la salle il y avait le père de Maupassant, Emile Zola, Ivan Tourgueniev (qui anima les répétions), J.K. Huysmans ("Soirée hénaurme" notera-t-il), Edmond Goncourt (qui joua les dégoûtés dans son journal et parla de "salauderie") et aussi Gustave Flaubert qui était dans la confidence et qui fut enthousiaste, ainsi que quelques femmes dont la chanteuse Suzanne Lagier (qui partit avant la fin) la princesse Mathilde et la célèbre demi-mondaine Valtesse de la Bigne ainsi que d'autres, masquées. Les rôles féminins était jouées par des acteurs travestis dont Maupassant lui-même (dans le rôle de Raphaëlle), et le rôle de Monsieur Baeuflanquet était tenu par Octave Mirbeau. La pièce ne fut jamais publiée du vivant de Maupassant et il fallut attendre 1945 pour qu'elle le fut (de façon confidentielle). On peut lire le texte intégral ici


A la façon du "Gault et Millau ..."
En 1983 paraissait ce bouquin, il fut très vite interdit à l'affichage, à la vente aux mineurs et tous le bastringue...



Les œuvres de Grisélidis Réal (1929-2006) aux éditions Verticales
Le Noir est une couleur (document)
Carnet de bal d’une courtisane (autobiographie)
La passe imaginaire (correspondance avec JL Hennig - Tome 1)
Les sphinx (correspondance avec JL Hennig - Tome 2)



Une mention spéciale pour ce roman (écrit en 1997) de Vivian Moore (née en 1960) se déroulant au moyen âge, faisant parie de la saga de Galéran de Lesneven et dont le cadre est la ville de Chartres au moment de la construction de la cathédrale. L'un des personnages (Mahaut) est une prostituée et l'auteur la dépeint avec une jubilation et une humanité qui surprend agréablement. Citons le dernier paragraphe : "Le bien se révèle souvent dans des endroits les plus inattendus, chevalier... Et comme notre Seigneur l'a dit, cette gentille catin et toutes ses sœurs entreront avant nous dans le royaume des cieux !


Au Théatre

- A la feuille de rose, maison turque, Pièce de théâtre écrite en 1875 par Guy de Maupassant (1850-1893). On peut lire le texte intégral ici.
- Vous n'avez rien à déclarer ? Pièce en trois actes, de Maurice Hennequin et Pierre Veber, représentée pour la première fois à Paris au Théâtre des Nouveautés le 6 octobre 1906. Adapté trois fois au cinéma (1916, 1937, 1959)
- La Vénus de Milo de Jacques Deval. Savoureuse pièce de boulevard dénonçant l'hypocrisie bourgeoise, créée au théâtre du Gymnase avec Nicole Courcel dans le rôle principal en 1962.


Danielle Volle interprétant Lolo, la jolie prostituée, dans la reprise de "La venus de Milo pour "Au théâtre ce soir" en 1973


Notes
(1) Le Grand 13 est un bordel (sans doute imaginaire) - A l'époque de la publication du livre, les bordels parisiens avaient interdiction d'avoir des enseignes extérieures explicites. Les établissements détournèrent la loi en mettant en valeur de multiples façons le numéro de la rue. Ainsi rue Saint-Sulpice (6ème), on peut encore admirer la façade ornée de colonnes romaines de l'ex bordel "chez Miss Betty" (fréquenté par la clientèle ecclésiastique) et son très grand numéro 36 en faïence. Idem pour le célèbre One-Two-Two : pourquoi One-Two-Two ? Et bien parce que l'adresse en était 122 rue de Provence !
(2) Si vous souhaitez des renseignement biographique sur Luc Lafnet, il est inutile de vous rendre sur Wikipédia qui dans l'article qui lui est consacré trouve le moyen de parler longuement de sa production religieuse (toute à fait marginale) et de ne même pas évoquer sa production érotique qui constitue la majeure partie de son œuvre !